Jusqu’ici, la vie était plutôt simple pour Petit Secret. La vie de chaton, ça n’est pas bien dangereux, ni bien palpitant, et attendre que le temps se déroule sans encombre est parfois bien long. Heureusement, Petit Secret avait son frère et ses sœurs pour combler ces longues journées à attendre d’être assez grande. La journée de la veille, elle l’avait passée à chasser des boules de mousses tout autour du camps, jusqu’à n’en plus sentir ses coussinets, et elle s’était couchée contre sa mère, éreintée. Elle n’avait qu’une unique lune, mais depuis qu’elle avait pu voir le monde, elle ne cessait de vouloir en découvrir d’avantage. Ses pas étaient encore maladroits, mais elle prenait en assurance tous les jours. Bientôt, elle serait suffisamment grande pour sortir du camps. Bon, elle savait que ça ne serait sûrement pas autorisé par les adultes, mais ce qu’on ne sait pas ne peut pas blesser, pas vrai? Sur ces douces pensées d’aventures et d’escapades clandestines, la petite chatte s’était blottie contre Petite Anémone, et avait plongé dans un sommeil profond.
Elle ouvrit les yeux, déboussolée. Elle entendait des cris au dehors, et ses yeux cherchèrent sa famille, son seul repère. Le sol grondait tout autour, comme si la terre était furieuse et voulait les punir. Qu’est ce qui se passe? Petit Secret se pelotonna d’avantage contre Petite Anémone et Petite Fragrance, toutes deux également bien réveillées. Est-ce qu’on allait venir les chercher, ou les laisser à leur triste sort? Petit Secret griffa le sol avec rage, espérant tuer la terre qui voulait les dévorer. Qu’est ce qu’on disait au dieu de la mort, déjà? Pas aujourd’hui. Son attaque féroce n’avait aucun effet et leur tanière commençait à partir en lambeau. La jeune chatte recula, apeurée. Peut-être que c’était vraiment la fin, alors. Soudain, Forêt de Bambou se leva et les conduisit vers la sortie, prudemment. Ils ne pouvaient pas y aller seuls, c’était trop dangereux, et Petit Secret se rendit compte qu’ils étaient trop nombreux pour que leur mère les sauve tous. Horrifiée, elle contempla sa fratrie, un à un. Ce qu’elle considérait comme une force allait être leur perte. Alors que sa mère appelait désespérément à l’aide, un guerrier fit irruption, et emporta Petite Fragrance dans le chaos ambiant. « Non! » son cri terrifié se perdit dans le tumulte. L’instant d’après, une chatte noire et une brune se pressaient à l’entrée de leur tanière, prêtes également à emporter les petits sans défense. Petit Secret tourna son museau vers le fond de la pouponnière. Si elle se mettait plus au fond, elle serait choisie en dernier, et ils seraient tous sauvés. Elle se fichait de mourir, si c’était pour sauver l’un d’entre eux. Alors qu’elle allait mettre son plan à exécution, elle se sentit décoller du sol. Impuissante, elle observa Forêt de Bambou, Petit Cygne et Petit Séraphin disparaître dans la poussière et les gravas. Pitié Clan des Étoiles, sauve-les eux aussi.
Elle était ballotée, tandis que la chatte qui l’emportait suivait la plus grande, noire comme la nuit, à l’exception d’une patte et d’une oreille blanche comme neige. L’odeur de la terreur de ses camarades avait réduit Petit Secret au silence, tandis qu’elles évitaient non sans mal les pluies de roches et les fissures dans le sol. La petite chatte était couverte de terre, qui lui rentrait dans la truffe et les yeux, mais elle n’osait pas pleurer. Elle était trop sous le choc pour émettre le moindre son, de peur que sa sauveuse ne la lâche. Elles étaient seules à présent, Petit Secret ne voyait plus la chatte noire, ni sa sœur. Alors que la chatte qui l’emportait l’encourageait, la petite constata que la pluie de roche avait cessé alors qu’elles étaient loin du camps. Des odeurs nouvelles s’offraient à elle, mais la curiosité n’était vraiment pas sa priorité, la tout de suite. D’un souffle, elle cœur battant à 100 à l’heure, elle miaula : « Où est-ce qu’on est? Où sont les autres? Qu’est ce qui se passe? »
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Fragments d'Onyx Habitué.e.
Date d'inscription : 29/12/2023 Nombre de messages : 701
Le corps de Muse des Forêts était secoué de sanglots, tandis que Terre Brûlée tentait de refouler les siens. Sa mère était morte, elle n’était plus là, plus de ce monde. Il aurait aimé croire qu’elle avait rejoint le Clan des Étoiles, que jamais plus elle ne connaîtrait la douleur, la faim, le froid, mais ce serait se mentir à lui-même. Aucun chat ne parcourait la voie céleste, c’était tout bonnement impossible, il fallait être fou pour penser le contraire. Mais alors, si Épine de Rose n’avait pas rejoint le ciel, où irait-elle ? Avait-t-elle tout simplement cessé d’exister ? Le matou ravala cette horrible pensée, se refusant à imaginer un monde où elle n’était pas à ses côtés, puis il enfouit son museau dans la fourrure à l’odeur si rassurante de sa sœur. Une part de lui avait honte, honte de chercher refuge chez celle envers qui il tenait tant de mépris. Mais après tout, ils étaient frère et soeur, et rien ne pourrait changer ça, elle était son sang, sa fratrie. Et il savait, tout au fond de lui, qu’il n’y avait rien de plus fort que les liens du sang, alors pourquoi ne pas mettre de côtés la rancœur et les reproches l’espace d’un instant, et pleurer ensemble ?
La voix fébrile de sa sœur le tira de ses pensées, il garda son museau posé sur son épaule, sans répondre, une nouvelle fois absorbé par le fil de sa réflexion. Elle s’était battu pour votre mère, tu l’avais vu, tu l’avais entendu crier son nom, elle ne mentait pas. Il repensa à la dispute qu’ils avaient eu il y a quelque temps, lorsqu’ils patrouillaient ensemble à la recherche des chatons disparus, le guerrier de la Lune avait été persuadé qu’elle s’en fichait de leurs parents, qu’elle souhaitait même leur mort. Mais aujourd’hui, elle avait démontré le contraire, avait-il pu se tromper ? Non, Terre Brûlée ne se trompait jamais, sa sœur avait juste changé dans la folie du moment, elle avait dû prendre conscience d'à quel point leurs parents étaient importants, à quel point ils étaient de bons parents pour eux. Mieux valait tard que jamais, elle avait failli mourir en tentant d’avertir leur mère du danger après tout, elle avait prouvé sa loyauté envers leur famille. Allait-elle enfin ouvrir les yeux ? Allait-elle enfin changer d’attitude ? Une pointe d’espoir perça dans la poitrine du mâle.
La voix de Souvenir des Étoiles perça au-dessus du vacarme et du chaos ayant pris place dans le camp, Terre Brûlée avait presque oublié ce qu’il se passait tant il avait été pris par les événements. Évacuer, il fallait évacuer ! Le danger était toujours là, il planait toujours au-dessus de leurs têtes comme un vautour. Brisant le contact avec Muse des Forêts, l’imposant mâle se leva doucement, ralenti par les atroces douleurs qui parcouraient son corps. La montée d’adrénaline qui l’avait saisi descendues, il sentait à présent la douleur et la fatigue.
“Viens, il faut qu’on sorte d’ici, un nouvel éboulement pourrait se produire”
Il jeta un regard vers son père, veillant toujours au-dessus du cadavre de sa compagne. Essayer de l’emmener avec eux ne servirait à rien, rester près de lui ne ferait qu’empirer la situation ou les mettre eux-aussi en sécurité. Terre Brûlée ne se sentait pas capable d’affronter à nouveau sa fureur, son chagrin débordant de colère. Attendant que sa sœur se lève, il commença à faire quelques pas vers la sortie du camp, ses coussinets à vif lui faisant atrocement mal. Le sol tremblait toujours sous lui.
Spoiler:
Terre Brûlée entend l'appel de Souvenir des Etoiles et invite Muse des Forêts à évacuer le camp à ses côtés, abandonnant derrière eux le corps de leur mère sous les décombres et leur père, refusant de quitter sa défunte compagne.
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Boule de Terre - Terre Nuageuse - Terre Brûlée
Fragments d'Onyx Habitué.e.
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Alors que Petite Fragrance n’en revenait toujours pas d’avoir vu la queue de Fruit du dragon se faire casser en deux, celui-ci ne sembla pas inquiété par la nouvelle. La chatonne le regarda, ébahis par son attitude si détachée, n’avait-il pas remarqué que sa queue pendait dorénavant mollement derrière lui ? N'avait-il pas honte ? Elle, elle aurait préféré mourir que de devoir vivre en ressemblant à… à ça ? Elle hoqueta de surprise quand celui-ci lui passa un doux coup de langue sur la crâne - Ah quand même, il n’en n’a pas totalement perdu ses manières ! - Avant de l’attraper par la peau du cou et de se remettre à courir en direction de la sortie. Mais cette fois, Petite Fragrance n’apprécia pas autant le voyage. Elle cru plusieurs fois qu’elle allait se vautrer dans la poussière tellement cette stupide boule de poil de guerrier n’arrivait plus à courir droit. Elle pesta en se débattant, elle ferait mieux de marcher toute seule, si c’était pour finir recouverte de poussière, non merci ! Elle n’eut pas le temps de forcer Fruit du Dragon à la lâcher, que celui-ci desserra l'étreinte de sa mâchoire sur son cou et qu’elle atterrit sur le sol, sur ses quatre pattes.
« Et nous voilà arrivés ! C'était un sauvetage éclair, j'espère que t'as apprécié la balade ! »
Le petit corps de la chatonne s’hérissa alors qu’elle lui jeta un regard noir, puis piaillant du plus fort qu’elle le pouvait, elle leva haut la tête vers son pseudo-sauveur qui avait failli la tuer plus qu’autre chose :
« Si j’ai apprécié ? Bien sûr que non, sombre crétin ! Je suis SALE et j’ai envie de VOMIR à cause de toi ! Je ne sais pas si tu as remarqué, mais je suis une princesse nommée “Fragrance”, je suis censée sentir BON et ne pas puer la saleté ! Je te DÉTESTE ! »
Elle se tourna à la vitesse d’un éclair, la tête haute, la queue bien droite derrière elle et s’éloigna, rejoignant d’autres chats bien plus capables que ce crétin.
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Petite Fragrance - Fragrance des Nuages - Fragrance des Roses
Mouette Obscure Connaisseur.euse.
Date d'inscription : 11/03/2017 Nombre de messages : 1341
Lorsqu’il avait senti la terre se dérober sous ses pattes, il avait accouru, le plus vite possible. Il se maudissait d’avoir pris cette stupide décision de partir en promenade. Tout s’était déroulé bien trop vite. D’abord, la terre avait grondé. Elle tremblait, de colère ou de peine, il ne saurait le dire. Puis, les rochers s’étaient détachés, menaçant les félins de se faire engloutir, détruisant les tanières. Les cris raisonnaient, faisant bourdonner les oreilles du lieutenant. Il revivait le cauchemar des dernières batailles. Le sang, les larmes, la terreur... L’odeur de la mort. Étranglé par cet horrible effluve, ce fut une force bien supérieure qui le poussa à réagir. Celle de sa condition de père. Il y avait des chatons à sauver, des apprentis à aider. Il s’élança au milieu du campement, à l’écoute des appels à l’aide. Mouette Obscure se fraya un chemin parmi la foule en transe, cherchant à gagner la pouponnière. Frénétiquement, il cherchait, encore et encore. Rien, si ce n’est d’innombrables décombres et des touffes de poils. Il traversa le camp, à nouveau. Un rocher menaça de s’écraser sur sa patte, mais il l’esquiva de justesse. Un cri déchirant transperça ses tympans. Il pouvait reconnaître une telle lamentation. La mort avait frappé. Juste sous ses yeux. La scène n’avait duré que quelques instants, à peine le temps d’un clignement de paupière. Une vie pour une autre. Une mère, contre une fille.
Mouette Obscure s’était avancée, prêt à intervenir si Pluie Battante perdait la raison. Néanmoins, les mots faisaient plus mal que les griffes. Il le regarda s’engouffrer dans les décombres, contre le cadavre de sa compagne. Et un bref instant, il s’imagina auprès du corps de Forêt de Bambou. Le lieutenant se détacha de cette vision, s’approchant des deux enfants qui, à ce moment-là, étaient redevenus chatons. Muse des Forêts et Terre Brûlée. Il aurait voulu les réconforter. Être doux. Mais le temps manquait cruellement. Il fallait qu’ils gagnent les montagnes, tous les deux. Ils pouvaient compter l’un sur l’autre.
Il les bouscula, sans ménagement, pour leur faire comprendre qu’il fallait partir. Inutile de perdre plus de temps. Il s’élança vers Pluie Battante, bien conscient qu’il ne bougerait pas sans le corps de sa compagne. Alors le lieutenant souffla et se mit à pousser, de toutes ses forces. Jamais il ne laisserait pourrir un des siens ici. Les rochers roulèrent, petit à petit. Il extirpa, non sans mal, le corps détruit d’Épine des Roses. Il la glissa sur son dos, se couvrant de son sang par la même occasion. Il s’était sans doute entaillé les pattes dans l’opération, mais ça n’avait pas d’importance. Il hurla au mâle de le suivre, profitant de toute son autorité pour le presser de sortir d’ici. Il revint face aux deux enfants, le corps ensanglanté de leur mère sur le dos. Son regard était vide. Il s’était habitué à cela, au fond. Il aurait aimé s’en excuser.
« Partez d’ici. Rejoignez les montagnes. Je déposerai votre mère à la forêt de bouleaux. »
Et il s’exécuta. Il marcha en direction de la forêt, déposa le corps et laissa le veuf creuser le sol. Il le laissa seul, ne trouvant rien à dire. Il lança un regard vers le ciel, maudissant à nouveau les étoiles. Puis il continua sa route vers les montagnes et il s’arrêta brusquement lorsqu’il remarqua une toute petite silhouette qui s’agitait toute seule. Un petit être grisâtre se secouant. Ses yeux s’écarquillèrent. Il accéléra la cadence, manquant presque de se fouler une patte entre deux rochers, jusqu’à arriver à la hauteur de son fils, Petit Cygne. Il était là, en vie, juste sous ses yeux. Il le détailla sous tous les angles.
« Eeh mon petit guerrier, bon sang comment tu as fait pour grimper ici tout seu-... »
Il n’aurait pas pu. Il garda la face, comme pour ne pas l’inquiéter. La réponse lui sembla évidente, mais il espérait se tromper. Il l’attrapa par la peau du cou, puis décida de rejoindre un attroupement au pied de la montagne. Il tomba sur Fruit du Dragon qui tenait Petite Fragrance. Il le remercia d’un regard et cala sa minuscule fille dans sa gueule. Un peu plus loin, Petite Plumeria, aussi surprenant que cela puisse paraître, transportait avec toute sa maigre force Petit Secret. Il la stoppa dans sa course, faisant grimper Petit Secret sur son dos pour la soulager de ce poids et il lui clama de le suivre. Il guida tout ce petit groupe jusqu’à apercevoir Forêt de Bambou. Il déposa les enfants, un à un, face à sa compagne. Il l’observa d’un œil inquiet, tentant de discerner des blessures sur son corps. Il désamorça aussi la situation.
« Ce n’est pas mon sang. Occupe-toi d’eux. Je vais y retourner. Fais attention à toi. »
Il la gratifia d’un sourire qui se voulait rassurant, puis il disparut. Il s’engouffra à nouveau dans le campement, à la recherche de ses dernières filles. Où étaient Petite Anémone et Petit Séraphin ? Il fouilla, encore et encore, sans se rendre compte qu’un rocher s’était détaché. Lorsqu’il leva les yeux en l’air, c’était trop tard. Le poids monstrueux vint s’abattre sur lui, le plaquant contre le sol. Cette fois-ci, le sang qui coulait était bien le sien. Pourtant, malgré la douleur, le visage de ses filles ne quittait pas son esprit. Il rampait, tentant de s’extirper de sous le rocher, en vain. Sa seule mission était de ramener ses enfants à leur mère, alors pourquoi... Pourquoi il ne parvenait plus à bouger ? Pourquoi il ne sentait plus ses pattes ?
À force de se retrouver confronter à la mort... Il pensait pouvoir s’habituer à ce sentiment. Pourtant, en sentant son cœur ralentir, il était terrorisé. Au moins, se disait-il, il avait pu réunir Forêt de Bambou à ses enfants... Peut-être les petites les avaient-elles rejoints ? Peut-être qu’elles étaient déjà en sécurité, après tout...
Spoiler:
Mouette arrive un peu plus tard, étant parti en promenade. Il vérifie qu'aucun combat ne s'enclenche entre Pluie Battante et ses enfants. Il récupère le corps de la mère de Terre Brûlée et Muse des Forêts, les poussant à partir. Il dépose le cadavre dans la forêt de bambou, laissant le père l'enterrer. Il récupère Fragrance, Cygne, Secret et Plumeria. Il les dépose à Forêt de Bambou et repart chercher Anémone et Séraphin. Un rocher fini par lui tomber dessus. Il est bloqué, ne sentant plus ses pattes.
HRP : pfiou, longue réponse parce que j'ai raté pas mal de trucs si jamais quelque chose convient pas à quelqu'un, dites-moi je modifierai (je parle notamment pour Terre et Muse !) ça fait un moment j'ai pas écris, y'a moyen que ce soit bizarre donc hésitez pas, gros zoubi
I'll never let you down, boy, I'll never let you go
Event Lune 1217
Au bout d’un temps qui avait semblé être une éternité, Nuage Lumineux retrouva ses esprits. La cacophonie reprit sa place, percutant ses tympans. Son cœur battait au rythme des pierres qui dévalaient la pente. Pierres assassines, pierres sanglantes, pierres obscures. Quelle nuit terrible. L’apprenti n’avait jamais connu un tel stress. Ses pattes avaient retrouvé leur souplesse, il se sentait prêt à aller plus loin. Nuage du Pingouin était resté près de lui, il ne l’avait pas laissé. Comme une mère veille son petit, il était là, couché à ses côtés. Vu de l’extérieur, la peur semblait glisser sur lui. Cela rassura le chaton blanc. Doucement, il pris appui sur ses pattes.
Quand t'es prêt, on bouge… murmura Nuage du Pingouin.
Nuage Lumineux croisa le regard de son compagnon d’infortune, il hocha la tête.
Je crois… Je pense que c’est bon… C’est le moment, balbutia t-il, maintenant !
En une fraction de seconde, ils décampèrent, courant tant bien que mal parmi la poussière et les rochers. Des silhouettes de chats -leurs camarades- se dirigeaient vers la montagne. De toute façon, il n’y avait pas trente six solutions, une chose était sûre, c’est que le camp lui, ne l’était plus.
Une pensée traversa l’esprit de Nuage Lumineux, une pensée qui lui avait fait quitter le buisson qui servait de gîte aux apprentis quelques dizaines de minutes auparavant.
Les chatons ! Cria t-il à Nuage du Pingouin, tu crois qu’ils sont tous à l’abri ?
Il avait tellement peur, peur de perdre des amis, des connaissances, des chats qu’il avait toujours connu. Mais ce qui le terrifiait le plus, c’était de tomber sur une dépouille de chaton, ou bien un chaton en très mauvaise posture, prêt à rejoindre le clan des étoiles. Nuage Lumineux commençait à reconnaître des odeurs connues au fur et à mesure qu’ils avançaient, il était soulagé qu’il y en ait autant à cet endroit là. Cela signifiait que l’éboulement ne les avait pas tous avalés. Parmi ces odeurs il y avait tout de même celle âcre du sang. L’apprenti ne savait pas dire si c’était le sien ou ceux des autres. Il se demandait bien à quoi pouvait-il ressembler, là maintenant. En s’éloignant du boucan infernal des rochers meurtriers, l’adrénaline descendait doucement. Son cœur avait repris un rythme moins saccadé, il pouvait de nouveau respirer à peu près calmement. Le jeune chat blanc pris le temps de s’allonger près des chatons. Comme s’il avait besoin lui aussi du réconfort d’une mère. Le contre coup de son ensevelissement se faisait sentir de plus en plus. Ses pattes l’avaient porté jusqu'ici mais pas sûre qu’elles pouvaient le porter encore longtemps.
Quand est-ce que l’aube arrive ? Ô clan des étoiles faites en sorte que nous restions au complet, implora Nuage Lumineux, en regardant ce ciel de néant.
Le soleil était encore loin d'émerger des ombres silencieuses de la forêt en contrebas quand Plume de Mésange émergea de la tanière qui abritait guerriers comme apprentis. Lovés sur les hauteurs des montagnes environnantes, de petits bancs de brume s'effilochaient puis se reformaient, régis par l'air frais qui régnait en altitude, laissant tomber une bise fraîche sur le camp. La chatte rayée s'étira les pattes avant en une gracieuse courbe avant de se diriger vers la sortie du camp, bien décidée à profiter d'une petite balade pour se réchauffer les muscles et se préparer à la première patrouille matinale. Les choses... avaient commencé à changer. Lentement. Sûrement. Pour elle et ce clan qui l'avait adopté, malgré tout. Celui qu'elle se prenait parfois à appeler son clan d'adoption. Oui. Le sien. Elle qui n'avait jamais nommé le clan du Tonnerre comme sien voyait désormais ses habitudes bouleversées, son chemin de pensées s'égarant sur un sentier qui lui était inconnu. L'appellation était nouvelle, étrangère, dérangeante presque ; comme un grain de sable qui crisserait sous ses crocs. Mais Mésange le sentait, la sensation allait évoluer, grandir, éclore même. Cette appartenance qu'elle avait refusé toutes ces lunes, ce lien qu'elle n'avait jamais vraiment compris ; trop fière dans ses croyances, trop indépendante dans ses opinions—tout ce qu'elle avait renié depuis le grand voyage, ce qu'elle avait vécu comme une trahison, ces interdictions qu'elle n'avait pas voul—.
Comme un claquement. Elle releva la tête. Comme un arbre qui se fend. Elle chercha l'origine—.
Sauve-toi.
Son instinct prit le dessus. Ses muscles tressaillirent. L'électrochoc fut immédiat. Elle bondit et évita la crevasse qui s'ouvrit sous son corps. Qu'est-ce qu'elle pensait, juste avant ? Un craquement sourd emplit l'espace. Autour d'elle, en-dessous, au-dessus—. L'écho d'un grondement suivit, démultipliant les secousses, agitant la terre, secouant ses os. Une seconde. Elle compta, complètement désorientée. Deux sec—. À quoi elle pensait au juste ? Un vrombissement comme elle n'en avait jamais entendu de sa vie la fit se retourner, le visage pétrifié en une grimace angoissée. Là-bas. Le tremblement s'amplifia. Camp. Clan.
Le temps qui s'était arrêté reprit sa course à une allure que la guerrière était incapable de tenir, malgré les derniers fragments de sa volonté qui ne s'étaient pas dispersés. Plume de Mésange ne se souvenait plus vers où elle était partie, tout à l'heure. Tout à l'heure ? La notion sonnait fausse. Qu'est-ce qu'elle faisait ? La seule chose à laquelle elle pouvait penser, là maintenant, c'était de revenir, saine et sauve, au campement. La forêt de bouleaux ? Vers la rivière ? Elle était incapable de se souvenir tant l'urgence martelait à ses tempes, rendant toute autre pensée impossible. Elle courut, portée par un maëlstrom poussiéreux de roches et débris divers, une pluie de bruits se fracassant derrière son sillage. Des arbres qui tombaient ? Quand elle arriverait—quand elle arriverait, elle verrait.
Concentre-toi.
Elle vit. Tandis que le sang tambourinait à ses oreilles, le rythme de ses enjambées s'accéléra, toujours plus vite, plus loin. Elle comprit enfin ce qui se passait lorsque ses iris vert se posèrent sur le flan de la montagne qui dominait le camp, aminci et déchiqueté. Des pierres roulaient encore le long de la pente, continuant leur chute irrémédiable vers ce qu'il restait du campement. Le tremblement de terre a déclenché un éboulement.
Elle bloqua tout. Ses pensées désordonnées. Son stress décuplé. Son choc. Ses émotions confuses. Et agit. Tout était sans dessus dessous ; les tanières écrasées, l'arbre éventré, le sol sous leurs pattes béant. Sa première pensée cohérente alla vers les chatons abrités dans la pouponnière et un regard lui fit savoir que les autres guerriers s'en étaient déjà chargés. Un peu plus loin, elle croisa un membre du clan assez longtemps pour qu'il lui relaie les ordres du meneur : les montagnes seraient leur nouveau foyer. Sans conscience d'avoir acquiescée, la guerrière utilisa sa voix pour poser une question toute anodine. Où est Souvenir des Etoiles ? La question se posait, n'est-ce pas ? Mais la réponse de l'apprenti fut perdue dans le fracas d'un rocher qui s'écrasa brutalement entre eux deux, les faisant sursauter. Manquant de les réduire en bouillie. Brisant un peu de sa concentration. Focus, Mésange. Ne pense pas. Lorsqu'elle leva les yeux, le corps de l'apprenti avait disparu derrière un nuage de poussière, mais sa quinte de toux bien audible. Tout en l'imitant, elle l'interrompit : « Ne t'occupe pas de moi, fonce vers la sortie ! C'est trop dangereux ici ! » Au moins ne finirait-il pas écrasé, pensa-t-elle de façon décousue en le regardant filer sans demander son reste. Elle se remit à marcher, prudemment cette fois-ci, un œil toujours sur ce qui se passait au-dessus d'elle. Reçut une volée de petits cailloux. Esquiva une nouvelle pierre. Tenta de faire taire la sensation qu'elle sentait monter en elle. Vit Nuage Arachnéen se jeter pour libérer Fruit du Dragon d'un roc emprisonnant sa queue. Aperçut Mouette Obscure avec des chatons sur le dos, les transportant en lieu sûr, loin des éboulis. Sentit son souffle s'accélérer, rien qu'un peu. Remarqua la naissance d'un nouvel éboulement, un peu plus loin. Il suffirait d'un goulet dans la montagne pour le rediriger—. Une bouffée de peur l'étouffa. De la salive s'accumula dans sa gueule. Ne t'occupe pas de—.
Ses pupilles étrécies captèrent un mouvement, quelque part. Ses oreilles, un sifflement de douleur non loin. Plume de Mésange sortit de son début de crise de panique avec violence, attirée par les grognements d'effort de Secret des Lucioles. Piquée à vif, elle se précipita vers la femelle, ses pas faibles et incertains. La jeune guerrière creusait inlassablement, sourde au chaos qui l'entourait et Mésange eut beau l'appeler, elle ne lui répondit pas. Son cerveau - qui se remettait en route - lui fournit la réponse. Quelqu'un est enseveli là-dessous. Mais ce fut la vue des griffes ensanglantées de Secret des Lucioles qui la réveilla vraiment. Les gravats qu'elle dégageait étaient rougis, teintés d'une nuance carmin anormale. Qui que ce soit sous ses décombres, il devait compter pour elle. Voyant là une occasion de se rentre enfin utile, Plume de Mésange se faufila aux côtés de sa comparse et força sa voix à sortir de sa trachée obstruée. « Ralentis la cadence, je prends le relais. J'ai plus de griffes, j'irai plus vite à retirer le gros de la terre. » Puis sans attendre de réponse, elle se mit à l'œuvre, oreilles en arrière et grimace en place, joignant ses forces à celles de Secret des Lucioles, ignorante des vies qui gisaient quelques longueurs sous elles. Ses pattes gagnèrent peu à peu en vigueur et la sensation de la terre dure sous ses coussinets calma d'une étrange façon ses élans d'angoisse, ses pensées concentrées sur une seule chose : creuser toujours plus profond. Chaque seconde était précieuse—.
Huh.
Son visage se décomposa. Ses oreilles tombèrent bas. Elle se sentit bête. Profondément idiote. Les émotions s'engouffrèrent dans la brèche qu'elle avait elle-même creusée, indifférente au temps qu'elle y avait passée. Elle ne recula pas, resta plantée là. Pendant un instant, elle fut incapable de s'arrêter sur une seule émotion. La gueule poussiéreuse, les griffes endolories, Secret des Lucioles, tout s'effaça. « Par les étoil—merde. » L'insulte fusa, inhabituelle sous sa langue. « Merde, pas encore. » C'était débile. Ça avait été naïf de sa part d'imaginer qu'il se trouverait autre part qu'englouti sous terre, certainement pour protéger quelqu'un. Elle le savait, pourtant. Elle l'avait compris, le jour de cette fameuse mission. Il se mettait constamment au service des autres, et qu'en soit damnées les conséquences. Le pire dans tout ça ? Elle ne pouvait pas l'en blâmer.
Parce que devant elle, au milieu de cet amas de terre, ressortait une touffe de poils qu'elle avait fini par apprendre à reconnaître. Un bout de pelage ocré par la terre, mais qui était d'une belle couleur beige et blanc en temps normal. Un museau qui surplombait un sourire un peu trop doux. Des paupières qui cachaient—non, des paupières closes. Pour le moment. Plume de Mésange plongea à nouveau dans le trou qu'elles avaient creusé avec Secret des Lucioles, ignorant les parois qui dépassaient désormais leur taille. Grattant la terre avec un sentiment qui se rapprochait de la détresse.
Plume de Mésange arrive tard au camp pour trouver presque tous les membres sauvés, puis fait un début de crise d'angoisse à cause de sa claustrophobie et de la situation. Elle est sortie de sa transe par les efforts de Secret des Lucioles et la rejoins, sans savoir qui la guerrière cherche à déterrer. Elle finit par découvrir une partie du corps de Souvenir des Etoiles.
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Merci à lulu et sil pour le codage de la signa, et à idy pour le vava de mésange !
Étoile Polaire Connaisseur.euse.
Date d'inscription : 13/08/2023 Nombre de messages : 1041
Envahie par tes émotions, tu as oublié tout ce qu’il se passe autour. Le chaos, le danger. Tu ne ressens que la chaleur étonnamment réconfortante de Terre Brûlée, qui partage à sa façon ton chagrin. Votre chagrin. Chacun d’entre vous semble l’expier d’une manière différente. Tu ne préfères plus penser à ton père. Il t’a fait mal aussi. Tu secoues doucement la tête, chassant cette pensée désagréable. C’est là que la voix familière de votre meneur retentit au sein du camp. Évacuer. Oui, c’est ce que vous deviez faire à la base. C’est ce que vous devez faire, même si cela signifie laisser derrière vous le corps de votre mère. Elle ne peut plus être sauvée à présent. Terre Brûlée se relève, et tu vois à sa gestuelle qu’il n’aura jamais la force de porter ce corps sans vie. Toi non plus, d’ailleurs. Aux paroles du brun, tu hoches la tête, faisant un effort bien trop important pour te remettre sur tes pattes. Ta tête tourne, et tu titubes un instant avant d’être réveillée par la douleur dans ta patte. En baissant les yeux, tu remarques que plusieurs de tes griffes sont tordues. La route qui te mènera hors du camp risque d’être douloureuse, mais tant pis. Tu ne regrettes pas ta tentative désespérée. Tu ne le pourrais jamais, et tu l'aurais fait pour chacun des membres du clan. Même si, le faire pour ta mère avait quelque chose de bien plus symbolique. Tu aurais simplement souhaité que cela ne soit pas couronné par un échec.
Tu es bousculée par l’arrivée de votre lieutenant, Mouette Obscure, et grimaces de nouveau en posant la patte au sol. Le matou noir et blanc se dirige vers les décombres et en libère votre défunte mère. Une boule remonte dans ta gorge, et tu n’as d’autre choix que d’obtempérer, te dirigeant en claudiquant vers la sortie du camp. Tu es reconnaissante envers Mouette Obscure. Il a tellement de choses a faire, tellement de directives à donner et de camarades à sauver... mais il vous aide malgré tout. Au moins, votre père ne restera pas ici à risquer sa propre vie… mais, tu te sens tellement bouleversée à cet instant que cette pensée ne t’avait même pas traversé l’esprit jusqu’ici. La terre gronde toujours, et votre cheminement te paraît prendre une éternité. Pourtant, arrive enfin un moment où vous atteignez un groupe de rescapés. D’ici, les éboulements ne devraient pas pouvoir vous atteindre. Inquiète, tu examines du regard tous ceux présents, avant de te tourner distraitement vers ton frère. « Je ne vois pas Nuage Mielleux… » Tout en boitant, tu commences à inspecter les environs dans l’espoir d’y trouver ton apprentie. Et si…? Non, tu ne veux pas y penser. De toute manière, tu serais incapable d’y retourner et de fouiller les décombres dans ton état. Alors, tu continues d'errer parmi les rescapés, te réjouissant de croiser chaque nouveau visage. Et Chant d'Antan, où est-il ? Il ne sera pas du genre à rester en sûreté tant que le camp ne sera pas vidé...
Spoiler:
Muse des Forêts s'efforce de boiter jusqu'à l'extérieur du camp aux côtés de son frère, puis se détache de lui pour chercher son apprentie parmi les rescapés.
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Spoiler:
Merci à Aë pour cette sublime création **
Nuage de Thym Curieux.euse.
Date d'inscription : 07/03/2024 Nombre de messages : 305
Pluméria n'avait pas eu le temps de lui répondre, que Mouette était venu à sa rescousse. Petit Secret était effrayée. Tout s'était passé tellement vite, elle avait perdu de vue toute sa fratrie, qu'étaient-ils devenus? Dans la gueule de son père, il y avait Petit Cygne, mais aussi Petite Fragrance, pleine de terre et de boue. Si la jeune tigrée n'avait pas été aussi effrayée par la situation, elle se serait moquée d'elle, mais elle était rassurée de voir sa sœur et son frère sains et saufs. Mais Anémone, Séraphin? Depuis leur sortie de la pouponnière, Secret ne les avaient pas aperçu, et elle craignait le pire. Alors que Mouette Obscure la faisait grimper sur son dos, la petite chatte s'accrocha du mieux qu'elle pu. Le sol tremblait toujours de manière bizarre, et tout le monde criait.
C'était compliqué de s'accrocher alors que le matou courrait, mais Secret fit de son mieux. Elle s'accrocha de toutes forces, avec ses griffes minuscules, en priant pour ne pas lui faire mal, et pour que leur voyage ne dure pas trop longtemps. Elle avait mal aux pattes, à force de s'agripper. Leur père stoppa net, manquant de faire tomber la petite. Ils étaient arrivés à destination? Petit Secret glissa de son dos, roulant dans la terre au passage. Voilà, maintenant elle ne pouvait plus se moquer de Fragrance, elle était aussi sale qu'elle. Petit Secret s'ébroua maladroitement, avant de remarquer qu'elle était revenue auprès de sa mère. Elle glapit de joie, elle se précipita dans son giron. Allez, le cauchemar était terminé, on pouvait rentrer, maintenant?
Et où étaient Séraphin et Anémone, déjà? Elles avaient vraiment gagné le cache-cache, en tout cas...
HRP:
Petit Secret rejoint Petite Fragrance et Petit Cygne auprès de leur mère, et se demande où sont passés Petite Anémone et Petit Séraphin.
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Rameau d'Olivier Curieux.euse.
Date d'inscription : 20/12/2018 Nombre de messages : 391
Ça avait bien marché, et Fruit du Dragon remercia Nuage Arachnéen, avant de récupérer le chaton qu’il transportait, pour aller le mettre en sureté. Si l’apprenti roux avait été dans une meilleure humeur, il aurait été amusé par le dégoût de Petite Fragrance, mais dans cette situation, il n’en était rien. Peut-être que quand il y repensera dans le futur, ça le fera sourire un peu… Le guerrier était parti en courant en zigzag, direction la sortie du camp, et Nuage Arachnéen se décida à le suivre. Son épaule le faisait souffrir et il boitillant, essayant tout de même de garder le rythme derrière le chat blanc et noir. Chaque pas le faisait grimacer… Enfin, Fruit du Dragon s’arrêta pour déposer la chatonne, auprès d’autres rescapés du Clan dans la Forêt de Bouleaux. Nuage Arachnéen arriva juste à temps pour entendre Petite Fragrance se plaindre et s’éloigner.
« Au moins, elle sait ce qu’elle n’aime pas. » commenta Nuage Arachnéen.
Il s’assit, regardant autour de lui. Il ne voyait pas sa mentor, ni son père. Ça voulait dire qu’ils étaient encore dans le camp ? Bon, Sombre Éclipse pouvait se débrouiller tout seul, mais où était donc Éclipse Solaire ? Nuage Arachnéen se releva, et boitilla dans la direction du camp, déterminé à y retourner malgré la douleur.
Résumé :
Nuage Arachnéen suit Fruit du Dragon en dehors du camp jusqu’à la forêt de bouleaux. Il remarque que sa mentor n’est pas là, et se met en tête de revenir au camp, boitant à cause de son épaule.
Chronologie • Demandes de liens & RPs Couleur paroles : Olivier : lightslategray ou lightgrey Muflier : adeterminer ou onvoitpaslautrecouleur (oui c'est vraiment le nom des couleurs de Muflier) Arachnée : darkslateblue Chaos : chaos
Malgré le poids plume de Petit Secret, ma nuque commençait doucement à s’alourdir. Je m'efforce de garder la tête bien haute et de lutter contre cette gêne qui n’allait pas tarder à se transformer en douleur.
Je dois rester forte pour elle et pour le Clan de la Lune, je peux y arriver !
Comme si le Clan des Étoiles voulait remercier mon courage : ils envoyaient Mouette Obscure me rattraper dans ma course. Il avait déjà Petite Fragrance dans sa gueule. Je me sentais déjà rassurée à l’idée d’avoir un guerrier qui m’ouvre la voie.
Contre toute attente, il faisait aussi grimper Petit Secret sur son dos avant de me guider vers un endroit sûr.
Je le remercie d’un signe de tête avant de me remettre en chemin à sa suite. Je me sentais affaiblie mais aussi inutile… Je le suivais de près, prête à réagir en cas de nécessité.
Nous arrivons enfin à destination, une partie de la pouponnière était présente, Mouette Obscure était reparti en quête de ses chatons et les autres ne tarderont pas à arriver.
En attendant, je m’approchais des chatonnes pour tenter de les rassurer un peu :
« Ne vous inquiétez pas les filles, tout va bien se passer. Vous avez été super courageuses ! »
J’étais tout aussi terrifiée en réalité, je prenais sur moi pour le cacher. Pourvu qu’il n’arrive rien aux autres chatons et à Maman Luciolou…
Sujet: Re: [EVENT lune 1217] - Lune Ven 4 Oct 2024 - 19:15
Croissant de Lune
Un bruit sourd. Des éclats de voix. Croissant de Lune se réveilla en sursaut, paniquée. Que se passe-t-il ? La voix de Secret des Lucioles résonna, frappa les tympans de la femelle noire. Le ciel … tombe ?! Quittant à peine la tanière, un rocher s'écrasa juste devant elle. Pas besoin de lever les yeux au ciel, elle comprit. Il fallait partir, il fallait courir, s’éloigner de l’éboulement le plus vite possible. Une question seulement se grava dans son esprit. Où était Rayon de Soleil ?
La voix de son chef et ancien mentor s’élèva. Ses indications, claires et précises, la rassurèrent un instant. Elle savait quoi faire. Mais d’abord, elle devait trouver son frère. Tout autour d’elle n’était plus que chaos. Chaos et mort. Mort et chagrin. Dans son champ de vision, le visage de Terre Brûlée lui apparut dans toute sa détresse. Elle irait le voir. Plus tard. Oui, plus tard. Il était avec sa sœur. C’était une bonne chose. Et Lune, elle, devait trouver son frère. Où pouvait-il bien être ? Il n’était pas à ses côtés lorsqu’elle s’était réveillée. Un instant, l’angoisse lui compressa les poumons. L’idée qu’il puisse être sous un de ces gros rochers lui déchira le cœur, lui donna le tournis et la nausée. Cédant totalement à la folie de l’instant, elle hurla son nom. Encore, et encore.
Tous s’affairaient, les guerriers aidaient les chatons et les anciens à rejoindre les montagnes. Elle vit Fraise des Bois, cette amie si chère à son cœur, mettre ses petits en sûreté. Elle ne vit pas Forêt de Bambou, mais elle savait bien sûr que sa priorité à elle aussi était de sauver sa progéniture. Croissant de Lune voulait elle aussi prêter patte forte aux reines, saisir un chaton et courir aussi vite que possible vers un lieu sûr. Mais elle ne pouvait pas … Pas si elle n’avait pas la certitude que son frère était en vie. Sans lui, son cœur pouvait tout autant arrêter de battre. D’ailleurs, quel était ce pincement dans sa poitrine ? Pourquoi son palpitant s’emballait de la sorte ? Pourquoi son champ de vision se réduisait-il ainsi ? Ses pattes refusaient de bouger. Ses poumons refusaient de fonctionner. Les larmes lui montaient aux yeux mais refusaient de couler. Son appel au secours au fond de la gorge refusait de se laisser crier. Tout était bloqué. Croissant de Lune était immobile sous la pluie de rochers, impuissante face au danger.
Résumé:
Croissant de Lune cherche Rayon de Soleil et fait une crise d'angoisse au milieu du camp.
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Plune ♥:
Pluie d'Étoiles dirige en #993399
Croissant de Lune hésite en #999999 • Alizé des Nuages rêve en #ff6666
Récif de Corail charme en #33cc99 • Patte de Topaze minaude en #666699
Je remercie chaleureusement toutes les personnes qui ont participé à cette signature pour leur temps et leur talent,
Sujet: Re: [EVENT lune 1217] - Lune Dim 13 Oct 2024 - 23:01
the end
FT. clan de la lune
L'effroi et la torpeur avaient déchiré la nuit pour remplacer son silence paisible par un vacarme horrifiant.
C'était du moins ce vacarme qui avait sorti Chant d'Antan de son profond sommeil. Son cœur avait bondi aussi vite que son corps, et rapidement le géant s'était retrouvé sur ses quatre pattes, avec un objectif particulier : évaluer l'ampleur des dégâts sur son chez-lui, mais surtout sur ceux qu'il aime.
Les alentours étaient plongés dans l'obscurité que seule une nuit sans lune pouvait mettre en scène. Bientôt, il vit plusieurs têtes émerger des tanières avoisinantes, comme les entrailles de la terre semblaient émerger de sa surface d'habitude si calme, si prévisible. Chant d'Antan connaissait tous les recoins du camp, pour y avoir patrouillé des centaines de fois avec attention. Maintenant, il voyait ce décor au sein duquel il aurait pu naviguer les yeux fermés jusqu'ici se tordre devant ses yeux. Tout ce qu'il connaissait était en train de disparaître. Sa maison était en train de devenir un piège... et bientôt une tombe s'il ne se dépêchait pas.
Son rôle était de protéger les membres de son Clan à tout prix. Il bondit hors de sa tanière comme s'il n'avait pas été transi par le sommeil quelques minutes seulement auparavant, et se mit en quête de leur chef. Souvenir des Étoiles devrait avoir des ordres, des indications à suivre et à respecter pour mettre tout le monde en sécurité. D'abord incapable de trouver leur meneur, Chant d'Antan décida de laisser agir son instinct de Sentinelle et de commencer à évacuer tout seul, partant du principe logique que le chef n'aurait rien à redire de sa tentative à sauver des vies.
Ses pupilles coursaient l'horizon, ne s'arrêtaient jamais plus d'une seconde sur chaque élément, de sorte à emmagasiner le plus d'informations possible : où étaient ses sœurs ? Il avait vu Secret des Lucioles se précipiter vers la pouponnière pour aller chercher sa fille, et avait pu s'assurer qu'Explosion de Lumière et Éclipse Solaire étaient occupées mais bien vivantes. Son chef, quant à lui, s'était révélé et avait donné l'ordre de se réfugier vers les montagnes. Il avait maintenant une destination concrète, un endroit où mener les rescapés qui ne pouvaient se déplacer seuls. Jamais il ne faisait des montagnes sa dernière destination : il effectuait des allers retours incessants, revenant à chaque fois jusqu'à ce qu'il soit certain qu'il n'y ait plus personne à secourir. Mais à chaque fois qu'il revenait au sein du camp, quelqu'un manquait à l'appel : leur mère. Où pouvait-elle bien être ?
Le géant d'argent dut se forcer à ôter l'obscure idée de sa tête : il n'était pas temps d'abandonner les membres de son Clan au profit égoïste de ceux qu'il aime. Peut-être avait-elle eu le temps de faire le voyage avant lui, et peut-être la retrouverait-il au sein des montagnes. Pour le moment, il devait s'assurer que tout le monde puisse partir d'ici.
Un sursaut inattendu l'immobilisa une seconde : où était Muse des Forêts ? Pourquoi ne l'avait-il pas vue, ni elle ni aucun membre de sa famille ? Il balaya les alentours du regard mais ne put apercevoir la belle guerrière. Il pria le Clan des Étoiles pour que rien de mal ne lui soit arrivé, pour qu'il puisse la retrouver saine et sauve avec les rescapés quand tout cela sera terminé, mais sa mission à lui au sein du camp n'était pas terminée. Alors qu'il pensait que sa petite sœur avait déjà évacué les lieux, il l'aperçut en train de creuser le sol à un endroit dangereux. Sans attendre, il se précipita dans la direction de Secret des Lucioles avant de remarquer qu'elle était déjà assistée de Plume de Mésange. Elle semblait obnubilée par sa tâche, et Chant d'Antan comprit de suite que quelque chose d'important était en train de se passer ; il s'apprêta donc à rejoindre l'effort des deux femelles mais vit sur son passage le corps rempli de soubresauts de Croissant de Lune. La guerrière noire avait le regard hagard, et les griffes plantées dans le sol. Elle semblait incapable de bouger. Chant d'Antan se devait de faire quelque chose, sans quoi elle se retrouverait vite ensevelie dans les entrailles de la terre.
Il avala d'une les quelques mètres qui le séparaient de la femelle et lui cria, pour passer au dessus du tumulte des pierres tombantes : « Croissant de Lune ! Viens avec moi, tu ne peux pas rester là ! » La chatte d'ébène était tétanisée, comme en proie à des démons que seuls le deuil et l'inquiétude pouvaient libérer. Avait-elle peur que le ciel lui tombe sur la tête, ou qu'il ait déjà écrasé quelqu'un qu'elle aime ?
« Tu cherches quelqu'un, n'est-ce pas..? commença le mâle, presque certain de la raison de l'angoisse de sa camarade. Il est de mon rôle de protéger les miens. Dis-moi qui tu as perdu et je resterai ici pour le chercher. Mais toi, tu dois partir, maintenant. »
Il planta ses yeux azur dans le regard absent de Croissant de Lune. Allait-elle même l'entendre, quelque part dans un recoin de son esprit embrumé ? Peut-être retrouverai-je Muse des Forêts si elle est encore là, se surprit à penser le géant. Il tenta de chasser cette idée égoïste de ses pensées obscures, honteux de l'avoir ne serait-ce que laissée se manifester, mais rien n'y fut : seul le visage de la brune s'imposait à lui dans un tel moment de détresse. Il troquerait sa propre existence s'il savait que cela voudrait dire voir ce visage à nouveau, plein de vie et dépourvu de taches sanglantes. Le souci, c'est qu'il ne s'était toujours pas avoué la raison de cette obsession.
HRP : Chant d'Antan vient en aide à Croissant de Lune qui semble tétanisée par quelque chose. Il tente de calmer sa crise d'angoisse et de l'inciter à se réfugier dans les montagnes, lui promettant de partir à la recherche de la personne qu'elle cherche.
Sujet: Re: [EVENT lune 1217] - Lune Jeu 7 Nov 2024 - 13:05
MAMA, WE ALL GO TO HELL
Hiver Eternel
Lune 1217
Territoire du Clan de la Lune
Camp du Clan de la Lune
Ft Le Clan
C’était une nuit calme.
Néanmoins, tu avais eu besoin de sortir du camp. Sans réveiller qui que ce soit, tu étais sorti. Tu avais besoin de t’aérer l’esprit. De te vider la tête. Il y avait certaines nuits, où tout allait vite, peut-être même trop vite pour ton esprit. Et c’était de ces nuits là dont les idées noires profitaient, pour redevenir bruyantes. Pour reprendre le dessus. Alors, pour les faire taire, ou du moins, essayer, tu étais sorti.
C’était une nuit calme. Et ça te faisait du bien. Ces dernières lunes, tu avais eu l’impression de devoir courir sans arrêt à travers Valeemar, tant les évènements s’étaient accumulés à une allure impressionnante. Et bien que tu aies souvent soutenu le contraire, la pression avait fini par t’absorber. Alors, tu avais besoin de ces nuits pour souffler. Pour faire le point. Tu avais pour habitude de finir par te poser pour admirer la lune, mais les nuages avaient visiblement décidé de te priver de ce spectacle ce soir. Et les étoiles se montraient elles aussi plutôt timides. Tant pis, tu allais devoir te contenter du ciel sombre au-dessus de ta tête pour cette nuit.
C’était une nuit calme. « C’était ».
Quelque chose est venu te tirer de tes songes. Tu l’avais rêvé aussi, ou le sol sous tes pattes venait-il de se mettre à bouger ? Etrange. Ca devait être la fatigue. Comme quoi, tu avais grandement besoin de ces sorties noct-
« C’était ». Un grondement terrible, ressemblant à celui d’un monstre énorme qu’on venait de tirer de force de son sommeil avait fendu le silence, et t’avait fait hérisser la fourrure. Qu’est-ce qui avait bien pu faire un bruit pareil ? Ca ne ressemblait à aucun des animaux que tu connaissais. D’où est-ce que ça pouvait bien venir ?
Nouveau tremblement sous tes pattes. Plus fort, plus violent, plus insistant.
Ne reste pas là, Hiver. NE RESTE PAS LÀ.
L’instinct t’avait fait bondir sur un côté, sans réfléchir. Si la réception de ce saut improvisé n’avait été gracieuse, elle t’avait au moins évité de sombrer dans la crevasse s’étant ouverte dans un craquement sinistre à l’endroit où tu te trouvais il y a tout juste un instant, et de probablement finir enterré vivant. Il s’en était fallu de peu, mais la mort allait devoir attendre encore un peu avant que tu n’honores son invitation.
Le camp.
Si la forêt commençait déjà a être déchirée par les crevasses, il fallait à tout prix que tu reviennes au campement. La situation était peut-être bien pire, comme elle pouvait aussi être encore contrôlable, mais tu n’avais qu’un seul moyen de le savoir. Tu as couru comme rarement auparavant, aussi vite que tes pattes et tes poumons te le permettaient, peut-être même au-delà de ces limites. Tu pouvais entendre derrière toi le concert lugubre du tremblement de terre qui ravageait la forêt Mais cela n’avait presque plus d’importance pour toi. Tu n’avais plus qu’un seul objectif. Tu courais à en perdre haleine, priant pour que tu reviennes à temps, priant pour que les crevasses ne te rattrapent pas.
Plus rien n’était comme avant, à ton arrivée. Tout n’était plus que chaos, désolation et terreur, alors que le camp donnait l’impression que l’Apocalypse venait de frapper à votre porte. En voyant les pierres continuer de s’écraser sur les quelques ruines restantes, tu as regardé la montagne qui vous surplombait, et qui à présent faisait rouler ses pierres pour vous réduire en miettes. C’est le grondement qui a dû tout déclencher : c’était trop demander aux Etoiles que de nous prévenir ?
Heureusement, le Clan semblait avoir vite réagi à la catastrophe, et les chatons semblaient déjà avoir été évacués, tandis que la troupe des survivants, de ce que tu comprenais, lançait une fuite en avant désordonnée vers les montagnes. Avant de les rejoindre, tu balayais le camp du regard, à la recherche d’éventuels blessés ou rescapés qui peinaient à évacuer.
Ca bouge sous le rocher, là-bas.
En t’avançant pour mieux comprendre ce que tu voyais, tu as pu mieux voir une fourrure bicolore… que tu aurais reconnu parmi des centaines.
Mouette.
Ton sang n’a fait qu’un tour, et tu t’es aussitôt jeté dans la mêlée, esquivant comme tu pouvais les décombres et les pierres qui continuaient de chuter, ainsi que les nuages de poussière qui agressaient ta gorge et tes yeux. Arriver indemne comme tu l’as fait auprès du lieutenant relevait d’un petit miracle. Mais pas le temps de se congratuler, Hiver. Il fallait que tu le sortes de là.
- Mouette ! T’en fais pas, je vais te sortir de là !
Tu t’es aussitôt mis en tête de libérer Mouette Obscure du rocher qui le clouait au sol, mais tu avais visiblement surestimé tes forces. La pierre était bien plus lourde que tu ne l’imaginais, et avec le chaos ambiant, tu nétais même en train de te demander si tu faisais réellement avancer la situation. Tu voulais en avoir le cœur net, en interrogeant le bicolore :
- Ca change quelque chose quand je pousse ? Tu peux ramper dess-
La question fut interrompue par un roc s’étant écrasé tout près. Le sol continuait à gronder sous vos pattes. Tu ne pouvais pas rester là. Vous ne pouviez pas rester là, ou vous alliez tous les deux finir en charpie. Mais le temps s’écoulait, et la situation n’évoluait pas.
Merde. Merdemerdemerdemerde-
Tu continuais de tenter de pousser le rocher, comme un forcené, ignorant comme tu pouvais la fatigue qui commençait à te gagner, priant presque pour qu’un miracle ne fasse évoluer les choses avant que tu ne finisses toi aussi broyé sous une pierre, ou sous un immense tas de terre. Tu scrutais les ruines du camp désespérément, à la recherche de renfort.
Ils vont vraiment nous laisser seuls, là ?
Résumé ::
Hiver retourne au camp dès l'entame du tremblement de terre. A son arrivée, il constate que l'évacuation est déjà bien avancée, mais voit Mouette Obscure toujours bloqué sous un rocher. Il tente de lui venir en aide, mais peine à le dégager. Alors que la situation se détériore, il balaye désespérément le camp du regard, à la recherche de soutien.
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Merci à Grisou, Sabrou, Idy, Sil, Archy et Aë pour leurs œuvres ! Avatar by Noska Code de signature by Katuro
Nuit d'Orage Habitué.e.
Date d'inscription : 16/10/2023 Nombre de messages : 627
Sujet: Re: [EVENT lune 1217] - Lune Dim 10 Nov 2024 - 20:17
It’s raining rocks!
Ft Le clan
Lune 1217
Le ventre d’Envol du Corbeau gronda si fort qu’il le réveilla dans son sommeil. Bon, ok il n’avait rien avalé avant d’aller se coucher, préférant laisser ses proies du tas de gibier aux plus nécessiteux mais de là à avoir l’estomac grognant suffisamment pour en faire trembler tout son corps! L’imposant matou sombre cilla, se redressa et s’étira. S’il était réveillé, autant commencer à se rendre utile. Soudain, une secousse remua le sol sous ses pattes, dont l’épicentre n’était clairement pas son ventre. Il croisa le regard inquiet de plusieurs de ses camarades, également réveillés par l’étrange phénomène.
- Est-ce que Fruit du Dragon ronfle encore? Il en fait trembler la terre! s’exclama-t-il d’un ton enjoué, espérant vainement balayer la peur qui commençait à empester la tanière.
Secret des Lucioles s’élança alors doucement vers l’extérieur et toute envie de rire déserta le vétéran. Son cœur se serra comme à chaque fois qu’un de ses enfants risquaient sa vie pour le clan. Mais sa légère angoisse se changea vite en pure frayeur lorsque sa cadette leur ordonna à tous de décamper en vitesse. Il bondit hors de la tanière des guerriers et évalua en vitesse la catastrophe. Hélas, c’était encore pire que ce qu’il pensait: le sol s’effondrait peu à peu autour d’eux et la colline, leur fidèle amie depuis qu’ils s’étaient installés sur Valeemar, la gardienne de leur camp depuis des lunes, rompait son serment et s’attaquait maintenant à eux, lâchant sur leur groupe une horde de rochers dangereusement dense et rapide.
Ni une, ni deux, le guerrier s’élança en direction de la pouponnière, attrapant le premier chaton qui lui passait sous la patte pour le ramener en lieu sûr. Lorsque la plupart des petits furent en sécurité, il vérifia qu’aucun apprenti ne traînait encore dans la tanière puis scanna le reste du camp du regard. Il aurait voulu dire qu’il souhaitait s’assurer qu’aucun de ses camarades ne restaient coincés mais en réalité, c’étaient les fourrures familières de ses enfants qu’il cherchait désespérément sous le déluge de pierres. Envol du Corbeau sentit son cœur se tordre lorsqu’il aperçut Secret des Lucioles au loin, griffant frénétiquement le sol. Le père s’élança de nouveau mais fut stopper brutalement dans sa course par un énorme rocher s’écrasant devant lui. Il l’esquiva de justesse en un dérapage plus ou moins contrôlé et freina des quatre fers avant de sombrer dans l’une des profondes crevasses zébrant dorénavant ce qui avait autrefois été leur foyer. En relavant les yeux pour trouver un autre passage pour rejoindre sa fille, ses prunelles de glace se posèrent sur Hiver Éternel, s’acharnant contre une énorme pierre. Quelqu’un devait être coincé là-dessous. Le vétéran sentit son âme se déchirer entre son cœur et son devoir. Rejoindre sa fille et s’assurer qu’elle soit en sûreté ou aider son clan? Il lâcha un profond soupir et laissa ses pattes le guider.
- Un petit coup de patte avant de se prendre un coup de boule? demanda-t-il à Hiver Éternel avant de jeter un coup d’œil au malheureux coincé sous le rocher.
Leur lieutenant semblait bien mal en point, ses pattes arrières retenues prisonnières par l’éboulement. Envol du Corbeau retint une grimace et lança plutôt une énième boutade:
- Mouette, c’est pas en te plantant dans le sol qu’il va nous pousser un arbre à chat! On va te sortir de là!
Il s’appuya et, lança un regard à son camarade:
- Allez Hiver. Tu sais ce qu’on dit dans ses moments là: pousse aussi fort que t’es bête!
Envol du Corbeau aide à l’évacuation des plus jeunes puis va porter assistance à Hiver Éternel et Mouette Obscur, ne pouvant s’empêcher de lancer quelques blagues peut-être de mauvais goût
Souvenir des Étoiles Admin Souvissime
Date d'inscription : 20/08/2009 Nombre de messages : 3087
Chaton domestique a bien grandi, dans le corps et dans la tête. On le confond avec un guerrier car sa carrure est largement devenue l’une des plus imposantes du Clan ; et même s’il n’y a pas que du muscle sous son pelage, il fait attention à ce que son côté bourrin ne fasse pas trop de ravages. Mais on aura besoin de lui, aujourd’hui. Dès lors que l’éboulement à commencer et qu’il a cru que le ciel leur tombait sur la tête, l’apprenti bientôt officiellement adulte est vite sorti de la tanière pour voir de quoi il retournait. Passé l’appel de leur chef qui leur demandait d’aller en hauteur, vers les montagnes, ses yeux ont cherché son frère du regard. Pingouin, aux côtés de Nuage Lumineux, est au moins entre de bonnes pattes. Les deux novices semblent déjà fuir le camp pour se mettre à l’abri, et Baleine les aurait suivi si des appels désespérés n’avaient pas retentit dans son dos.
Un hoquet d’effroi le prend en constatant leur lieutenant pris au piège d’un rocher bien trop lourd pour qu’il ne puisse s’en dégager seul. Hiver Éternel est à ses côtés pour déjà l’aider à pousser la pierre, mais en vain. Nuage de Baleine n’hésite pas, il s’approche à son tour, en même temps qu’Envol du Corbeau qui finit par le devancer. À sa plaisanterie de mauvais goût, le gris ne peut s’empêcher de répondre avant que l’ami fidèle de Mouette Obscure ne le taille en pièces.
« Si ce dicton était vrai, tu pourrais déplacer une montagne. »
Corbeau a probablement dit ça pour détendre l’atmosphère, mais le moment est mal choisi, pense Baleine qui ne lui en tient pourtant pas rigueur plus que ça. Il aime son Clan et ses membres plus que tout, et défendrait au péril de sa vie cet asile qui l’a recueilli avec son frère il y a plusieurs lunes de cela. Reprenant son sérieux, enfin, le mâle bleu pose ses deux pattes avant sur la pierre, rassemblant toutes ses forces.
« Allons-y tous ensemble. »
Sa voix est posée malgré l’urgence.
▶▶▶ Lune 1217
Résumé:
Nuage de Baleine rejoint le groupe Mouette/Hiver/Corbeau pour les aider à pousser le rocher afin de libérer Mouette Obscure.
Souvenir des Étoiles Admin Souvissime
Date d'inscription : 20/08/2009 Nombre de messages : 3087
Sujet: Re: [EVENT lune 1217] - Lune Dim 17 Nov 2024 - 17:36
Souvenir des Etoiles
« C'est ici, nos nouveaux territoires ? »
Le corps flottant du chef parcoure le flanc de montagne avec curiosité et appréhension. Ces terres inconnues lui font peur et leurs hauteurs ont quelque chose d'intimidant, même s'il est bon pour grimper aux arbres. Incertain et inquiet quant à l'avenir de son Clan, le chef a en plus sur lui le regard de sa mère qui le fixe intensément.
« Précisément. Du pic jusqu'au plus petit caillou à son pied. »
Cœur d'Orange hoche de la tête en même temps qu'elle lui répond. Il n'a pas encore ressuscité : la rouquine à la robe étoilée voulait lui montrer le chemin jusqu'à ces nouvelles terres salvatrices qui seront celles de son fils et des siens.
« Ton Clan s'inquiète pour toi. Ne les fais pas attendre trop longtemps. »
Sur ces mots, tandis que le sol gronde toujours, elle le presse pour retourner là où son corps matériel réside toujours. Sur place, le crème constate que Secret des Lucioles et Plume de Mésange s'affairent à le déterrer dans une panique de plus en plus grande. Les yeux dorés du mâle se posent sur celle qui fut sa novice et l'ancienne chatte du Tonnerre, son cœur se serrant à la vue de leurs expressions terrifiées et de la hâte de leurs gestes. Il s'en veut de leur causer tant de soucis ; ne pouvait pas imaginer qu'il leur en provoquerait autant. Toujours il minimise son impact sur son Clan, l'image que ses proches ont de lui. Les guerriers de la Lune lui vouent un respect qu'il dit encore ne pas mériter, et ça l'étonne encore plus venant de la tigrée qui fut leur ennemie.
« Oui, même Plume de Mésange. »
Comme si elle lisait dans ses pensées, la défunte lui confirme ce qu'il imaginait.
« Je ne pensais pas... »
Son étonnement demeure en suspens, et son attention reste rivée sur les pairs de pattes qui le déterrent peu à peu. Elles ne peuvent ni le voir, ni l'entendre, mais ses pensées sont avec elles.
« C'est un guerrière fière, mais elle t'apprécie, tu sais ? »
Souvenir des Etoiles cligne des yeux, comme s'il avait du mal à y croire. Il repense, cependant, aux moments qu'il a passé avec elle. Ce fut toujours dans des instants au contexte particulier, précipité ou inattendu, donc il avait du mal à le figurer. Mais il se rappelle de sa façon de lui parler lors de leur rencontre, puis du léger changement qu'il avait perçu en mission pour secourir les chatons, du respect qu'il avait ensuite finalement gagné de sa part, de son inquiétude, surtout, quand elle a tenté de le soigner voire même de le sauver alors que l'hémorragie faisait planer sur lui la nouvelle perte d'une vie. Mais à ce moment-là, il faisait tant attention à Mouette Obscure qu'il n'avait pas retenu sur le coup la frayeur et l'inquiétude dans les yeux de la guerrière. Les images, pourtant, lui reviennent alors, et il se rend compte que, en fait, ça ne pouvait pas être plus clair. Ses oreilles se mettent à chauffer doucement.
« Ne gâche pas les efforts de ton apprentie et de ton amie. Va, maintenant. »
Sa mère le sort de sa torpeur, lui donne un coup de patte pour pousser l'esprit à rejoindre cette chair qu'il a quitté. La terre disparaît de son pelage. L'air emplit ses poumons. Ses paupières se rouvrent d'un coup. La vie, enfin, lui revient. Le chef se redresse d'un coup, sa fourrure toujours salie par la poussière mais ses prunelles de nouveau brillantes. Il lui faut quelques secondes pour reprendre son souffle, calmer les battements nouveaux de son cœur. Puis, enfin, quand il reprend contenance, il lève la tête vers les deux guerrières, empli de gratitude.
« Merci. »
Avec douceur, il s'approche de son ancienne apprentie pour lui lécher l'oreille dans un geste affectueux et paternel. A la seconde, plus timide et hésitant, il se contente de frotter sa joue avec sa truffe, avant de voir où en est le reste du camp. La plupart ont déjà pu se diriger vers le chemin ascendant. Dans un coin, on aide son lieutenant à déplacer la pierre qui l'écrase. Grâce aux efforts combinés de Hiver Eternel, Envol du Corbeau et Nuage de Baleine, Mouette Obscure est libéré. La conviction revient peu à peu à lui. Plus confiant, le meneur reprend son rôle.
« Menons tout le monde en lieu sûr. »
▶▶▶ lune 1217
L'esprit de Souvenir des Etoiles regarde leur nouveau camp pour savoir où aller et revient ensuite du côté de Secret des Lucioles et Plume de Mésange où il revit après qu'elles l'aient déterré. Il les remercie puis mène son Clan vers la route à emprunter.