Le temps était calme et tout le monde était endormi dans le camp de la Lune. Un air paisible soufflait, mais pas pour longtemps. Un grondement sourd se fait entendre, réveillant une partie du camp. Le sol tremble et il est possible de sentir que quelque chose ne va pas. D'un coup, le sol a l'air de se détacher plus haut sur une colline et toute cette terre fonce sur vous. Impossible d'observer la lune en cette nuit, les étoiles ne vous protégeront pas. Il est temps d'agir, si vous ne voulez pas être englouti par la terre, ou broyé par les crevasses dans le sol.
Hors RP:
Et l'évent débute dès à présent ! Un éboulement est en train de se dérouler sur le territoire, comment réagissez-vous ? Il faut sauver les chatons, s'assurer que personne n'est blessé et trouver un endroit sûr pour terminer la nuit. Au petit matin, les territoires auront complètement changé, vous pouvez déjà le voir avec les descriptions des camps et celles des territoires ! Profitez de ce rp pour réagir à la catastrophe durant cette terrible nuit, et tous vos rps suivants se dérouleront sur ces nouveaux territoires ! Amusez-vous ! Comme ce rp se passe dans le camp, tout le monde peut participer, même les chatons ! (et faites un résumé de vos actions comme pour les assemblées pour faciliter la lecture de chacun, on essayera de le tenir à jour autant que possible)
Résumé : - Secrets des Lucioles sonne l'alerte et fonce à la pouponnière aider Petite Pluméria - Petite Pluméria se colle à Secret des Lucioles - Muse des Forêts veut aider sa mère à fuir un éboulement, mais se retrouve ensevelie avec elle. - Forêt de Bambou sort ses chatons de la pouponnière et reste à l'entrée avec eux, appelant à l'aide tous les guerriers disponibles pour les aider à évacuer - Nuage Lumineux est sorti de la tanière des apprentis mais s'est retrouvé enseveli et appelle à l'aide. - Petite Fragrance se colle à sa mère et attend qu'un guerrier vienne la chercher - Fruit du Dragon se dirige vers la pouponnière, attrape Petite Fragrance, court vers la sortie mais a sa queue qui se fait écrasée par un rocher. Il ne peut plus bouger tant que le caillou est là et fait la conversation à Petite Fragrance en attendant qu'on vienne l'aider - Secret des Lucioles explique la situation aux chatons et aux reines, propose d'évacuer sous le couverts de la forêt de bouleaux, rassure Petite Plumeria puis, avec son aide, sort de la pouponnière Petite Anémone et Petit Secret - Petite Pluméria est tétanisée mais prend sur elle et décide de sauver Petit Secret - Petite Braise dont la patte arrière droite s'est brisée, est ensevelie sous les décombres et pleure la présence de sa mère. - Eclipse Solaire rejoint Nuage de Pingouin afin de l'aider à sortir Nuage Lumineux des décombres - Terre Brûlée parvient à extirper sa sœur, Muse des Forêts des débris avant de retourner chercher sa mère, qu'il retrouve morte sous les décombres. Son père, fou de chagrin l'insulte de tous les noms et lui reproche d'avoir sauvé Muse des Forêts avant de rejoindre le corps de sa compagne. - Terre Brûlée vient se lover près de sa soeur à la recherche de réconfort. - Petite Anémone reste avec sa famille jusqu'à être récupérée par Secret des Lucioles à qui elle pose plusieurs questions. - Muse des Forêts se réveille et assiste à la découverte de la mort de sa mère, ainsi qu'à la fureur de son père. Elle ne repousse pas Terre Brûlée et sanglotte. - Nuage du Pingouin et Éclipse Solaire ont réussi à sortir Nuage Lumineux des décombres, il reste couché au sol pour se remettre de ses émotions. - Nuage Arachnéen reste d'abord planté au milieu du camp, frustré de ne pas comprendre pourquoi il n'a pas peur comme les autres. Il finit par décharger sa frustration sur la pierre qui bloque la queue de Fruit du Dragon, le libérant, mais Nuage Arachnéen se fait mal à l'épaule... - Petite Fragrance roule par terre et commence à reprocher sa salissure à Fruit du Dragon, avant de voir sa queue cassée et d'être dégoutée par lui - Nuage du Pingouin reste à côté de Nuage Lumineux pour s'assurer qu'il lui arrive rien tant qu'ils restent dans le camp - Fruit du Dragon se relève, remercie Nuage Arachnéen de l'avoir aidé, reprend Petite Fragrance avec lui et court vers la sortie du camp en zigzag à cause de sa queue cassée. Il s'enfonce dans la forêt de bouleau et s'arrête plus loin avant de déposer la chatonne. - Patte d'Araignée a été témoin de l'ensevelissement de Petite Braise et appelle à l'aide en pleurant entre les décombres - Souvenir des Etoiles répond à l'alerte et saute sur une branche en hauteur pour qu'on puisse l'entendre en demandant à son Clan de se diriger vers les montagnes qui deviendront leur futur camp. Puis il sauve Petit Cygne de l'éboulement mais tous deux se font ensevelir. Souvenir des Etoiles perd sa septième vie et son esprit guide Petit Cygne hors de danger jusqu'au pied des montagnes. (Souvenir des Etoiles ne réapparaîtra que plus tard dans l'Event) - Fraise des Bois met Petit Galet, Petit Cœur et Petite Hirondelle entre les pattes de Règne des Ronces puis s'en va secourir Petite Araignée et Petite Braise avant de les amener hors du camp - Secret des Lucioles suit l’ordre de Souvenir des Etoiles. Elle le voit se faire ensevelir et pose Petite Anémone en sécurité avant d’aller creuser à s’en faire saigner. - Pluméria des Nuages se dirige seule vers les montagnes avec Petit Secret entre les crocs - Terre Brûlée entend l'appel de Souvenir des Etoiles et invite Muse des Forêts à évacuer le camp à ses côtés, abandonnant derrière eux le corps de leur mère sous les décombres et leur père, refusant de quitter sa défunte compagne. - Mouette Obscure vérifie qu'aucun combat ne s'enclenche entre Pluie Battante et ses enfants. Il récupère le corps de la mère de Terre Brûlée et Muse des Forêts, les poussant à partir. Il dépose le cadavre dans la forêt de bambou, laissant le père l'enterrer. - Mouette Obscure récupère Petite Fragrance, Petit Cygne, Petit Secret et Petite Plumeria. Il les dépose à Forêt de Bambou et repart chercher Petite Anémone et Petit Séraphin. Un rocher fini par lui tomber dessus. Il est bloqué, ne sentant plus ses pattes.
Secret des Lucioles Intéressé.e.
Date d'inscription : 03/11/2021 Nombre de messages : 544
La terre frémit sous mes coussinets. Hm ? Je dois fatiguer. Dans un grognement, je me redresse et étire mes membres engourdis, avant de reprendre mon poste. L’aube approche, et avec elle, la relève de la garde. Pourtant, au-dessus de nos têtes, le ciel s’obstine à garder sa couverture de ténèbres, comme s’il ne souhaite jamais voir le jour se lever. L’astre nocturne, demi-cercle tout juste discernable ces derniers temps, se dissimule derrière la cime des arbres de la forêt de bouleaux, invisible à nos yeux, mais suffisamment présente pour effacer les étoiles de sa lumière. J’ai l’habitude de contempler le firmament lors des nouvelles lunes, mais c’est bien la première fois qu’il se réduit à une immense toile noire. On dirait que nos ancêtres eux-mêmes nous fuient, cette nuit. Un frisson dresse les poils de ma nuque.
Un tremblement. Une pierre tombe, à l’autre bout du camp, vers les nids. Un espion ? J’échange un regard avec mes collègues, puis, d’un geste de la queue, leur indique que je vais investiguer. Ventre à terre, je me glisse vers la source des sons.
Un second galet percute le sol. Puis un troisième. Le bruissement, que j’avais attribué aux murmures des feuilles, se mue en grondement. Je lève les yeux. Hein ? La colline voisine, fidèle gardienne depuis des lunes…
Et en train de s’effondrer sur nous.
« Fuyez ! »
Il me faut un instant pour comprendre que ce hurlement, cet ordre désespéré qui s’étouffe dans les racines et les creux de l’arbre centenaire de notre camp, vient de ma gorge. Elle me brûle sous l’effort, écorchée par l’intensité de ma propre voix. Pourtant, je recommence.
« Fuyez ! Le ciel nous tombe sur la tête ! »
Comme pour me répondre, la terre gronde, gémis, et, dans un craquement horrible, se fend, déchirant notre maison et engloutissant ses fondations. Mon sang se fige, et les pensées qui se bousculent dans mon esprit s’alignent. Les guerriers sauront se débrouiller. Nous n’avons pas d’anciens. Il reste donc…
« Sortez les chatons ! »
Je m’élance sans plus attendre. Mon cœur pulse, injecte de l’adrénaline jusqu’à la dernière de mes fibres. Je m’envole à travers le camp en ignorant le buisson que partagent les guerriers et les apprentis, et je fuse droit vers les racines de la pouponnière. Mes pensées vont à mon compagnon, ma fratrie, mes amis, et même mes parents. Mais celle que mes yeux recherchent désespérément dans cette pénombre infernale n’est autre que…
« Petite Plumeria ? »
Le sol se fend sous mes pattes, et je peine à ne pas m’emmêler, entre les roches qui fusent, la poussière qui pleut et les marbrures qui scindent la terre. Je l’aperçois, enfin, entre deux racines.
« Plumeria ! »
Mais alors que je la rejoins, j’aperçois une pierre rouler, rebondir le long de la colline, puis s’envoler dans notre direction. Sans hésiter, je me jette sur ma protégée, la surplombe de mon corps tendu par le stress. Une douleur perçante me transperce le dos, suivis d’un liquide poisseux à la chaleur bien trop reconnaissable. Peu importe. Je l’ignore, et plante mes yeux dans ceux de la petite.
« Tu vas bien ? »
HRP:
Secrets des Lucioles sonne l'alerte et fonce à la pouponnière aider Petite Pluméria.
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Plumeria des Nuages Habitué.e.
Date d'inscription : 04/01/2021 Nombre de messages : 644
Cela faisait maintenant trois lunes complètes que je dormais dans ma petite tanière, lovée contre un tapis de mousse très confortable. Le sol avait pris la forme de ma position préférée et il fallait bientôt que je reprenne tout à zéro dans la tanière des apprentis. Tous mes repères se résumaient désormais au campement du Clan de la Lune.
Cette nuit là, je dormais paisiblement, une petite brise rafraîchissante soulevait délicatement mon pelage, je me sentais à ma place, je me sentais bien… Jusqu’à ce qu’un grondement sourd se fit entendre et m’arrachait de mon rêve. Mes yeux sont encore papillonnants lorsque je sens le sol trembler sous le poids de mon corps.
Je me redressais dans la panique, les reines autour de moi commençaient déjà à rassembler les chatons. Où est ma Maman ? Je ne comprenais pas ce qui se passait, l’air était oppressant, il n’y avait plus que l’odeur de la peur. Je dois trouver Luciolou !
« Plumeria ! Tu vas bien ? »
Je m’apprêtais à partir à la recherche de ma mère adoptive lorsque celle-ci se présentait à moi comme si elle avait entendu ma détresse intérieure. Je fonçais sur elle pour me coller contre sa fourrure et me rassurer. Tout le monde paniquait autour de nous, tout ce que j’avais toujours connu était en train de s’effondrer…
« Maman, qu’est ce qu’il se passe ? J'ai tellement peur ! »
Tout est si flou. Tu te sens plongée dans le chaos comme jamais auparavant. C'est le cri de Secret des Lucioles, qui t'a tiré hors de la tanière des guerriers. Le ciel vous tombe sur la tête. Des paroles si effrayantes, qui l'ont été d'autant plus quand tu as réalisé que la guerrière sombre a raison. Les pierres s'écroulent sur le sol du camp comme de la grêle, de plus en plus grosses, de plus en plus dangereuses. Les ordres fusent, aussi paniqués les uns que les autres. Ils ont raison, oui. Vous devez aider les plus faibles à sortir du camp. Mais y a t-il ne serait-ce qu'un endroit, quelque part, où vous serez en sécurité ? Tu as la sensation qu'à tout moment, une pierre va te tomber sur la tête et t'attirer avec elle dans un bruit sourd. Non. Tu ne veux pas y penser. Il faut rester positive. Mais, un regard en direction du ciel fait atteinte à cet espoir que tu nourris. Le Clan des Étoiles semble absent. Est-il lui aussi, en train de subir une telle tragédie ? Est-il incapable de vous voir, en cette nuit destructrice ? Tu ravales la bile qui montait dans ta gorge, et tentes de prendre une grande inspiration pour ne pas céder à la panique. Tes camarades ont besoin de toi, ce n'est pas l'heure de te rouler en boule et de pleurer comme le ferait un chaton. Relevant la tête, tu tentes d'aviser la fourrure dorée de ton apprentie. Elle est ta responsabilité première, après tout, et d'autres guerriers s'affairent déjà autour des chatons et des anciens. « Nuage Mielleux ! » Tu l'appelles, dans l'espoir d'avoir une réponse, au moins une indication comme quoi l'apprentie irait bien, au moins une occasion de croiser son regard pour la rassurer. Mais, rien. Tu n'arrives pas à l'apercevoir, et ta petite taille n'aide en rien dans l'histoire. La plupart des guerriers qui bougent autour de toi te bloquent totalement la vue.
Mais, alors qu'un grondement plus important que les autres se fait entendre, tu lèves les yeux vers la colline. Tellement de pierres... Une partie du camp va subir un assaut plus important d'une seconde à l'autre, il faut espérer que personne ne soit... Tu te figes, lorsque tu reconnais le pelage tigré de ta propre mère, en train d'inspecter une zone du camp —certainement dans le but de n'y oublier personne. Elle va se faire ensevelir ! Sans réfléchir, tu t'élances en sa direction, en direction du danger, dans l'espoir de l'en sauver. « Maman ! Attention ! »Maman. Tu n'as pas prononcé ce mot depuis si longtemps, et pourtant, il est sorti naturellement cette fois. Tu as oublié toute la tristesse, toute la rancoeur. Dans de tels moments, vous êtes toujours une famille, toujours des camarades. Et les camarades ne s'abandonnent pas ! La chatte a à peine le temps de tourner la tête vers toi. Tu as à peine le temps de la rejoindre, que la pluie de roches s'abat sur vous. Ta tête est frappée, et dans un couinement, tu t'écroules. Le vide. Tu ne réalises même pas que tu as sombré dedans. Lorsque tu rouvres les yeux, que tu sens ta propre respiration, tu entends en premier les voix lointaines de tes camarades. La terre tremble toujours. Tu tousses, et tu essaies de te relever, mais un poids sur tes épaules te cloue au sol. Est-ce que tu vas mourir ici, ensevelie sur la roche ? Est-ce que ta mère est aussi là, quelque part, entre la vie et la mort ?
Spoiler:
Muse des Forêts veut aider sa mère à fuir un éboulement, mais se retrouve ensevelie avec elle. [INTERACTION RÉSERVÉE À BRULAX]
Ombre des Chouettes Chouette Admin
Date d'inscription : 30/06/2019 Nombre de messages : 2512
Forêt de Bambou dormait à poing fermé, enroulée autour des cinq boules de poil qu'étaient ses enfants. Ses petits chéris, la prunelle de ses yeux. Elle ne s'attendait absolument pas à devenir mère un jour, mais c'était devenu un évènement si important pour elle. Ronronnant doucement, Bambou profitait de la chaleur de ses chatons quand soudainement, un bruit sourd retenti. Puis le chaos éclata.
Forêt de Bambou ne comprenait pas exactement d'où venait le danger, parmi tous les cris qui venaient de tous les sens. Par contre, elle avait bien compris qu'ils étaient en danger, et qu'il fallait évacuer.
« Secret des Lucioles ! Que se passes-t ‘il ? »
La guerrière venait de débarquer à toute allure, s'approchant de Petite Pluméria. Se redressant, la chasseresse réveilla ses chatons dans la précipitation. Ils étaient encore si petits, elle ne pouvait pas tous les emmener hors du camp seule... Les rapprochant de la sortie, Bambou s'assura au maximum qu'aucun ne s'éloigne ou ne se prenne une de ses roches qui tombaient des hauteurs.
« Ne vous éloignez pas, attendez que des guerriers arrivent, on doit sortir du camp aussi vite que possible. »
Se tournant maintenant vers le reste du camp, Forêt de Bambou se sentait trembler. Plus qu'à espérer que des guerriers arrivent pour l'aider à évacuer ses bébés, elle ne pouvait rien faire seule en cet instant. Ils étaient tous bien trop petits pour être laissé seuls.
« On a besoin d'aide à la pouponnière pour évacuer les chatons ! S'il vous plait, n'importe qui ! »
Si la chasseresse essayait de calmer ses tremblements pour ne pas trop inquiéter ses petits, c'était compliqué. Elle était terrifiée, qu'il arrive quoi que ce soit à ses petits. Où étaient les autres guerriers ? Où était Mouette ?agora
Résumé:
Forêt de Bambou sort ses chatons de la pouponnière et reste à l'entrée avec eux, appelant à l'aide tout les guerriers disponibles pour les aider à évacuer
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Best Ship aka le Choupy:
Nuage Lumineux Intéressé.e.
Date d'inscription : 14/03/2009 Nombre de messages : 556
I'll never let you down, boy, I'll never let you go
Event Lune 1217
Le temps commençait à changer, on sentait bien que la saison des feuilles vertes tirait sa révérence. Les indices laissés par-ci par-là étaient clairs : l’air qui se rafraichissait au petit matin, les arbres qui commençaient leur mue colorée et s’ornaient d’or. Les proies sortaient pour faire leur provision, ce n’était pas une mauvaise saison, il fallait un commencement et une conclusion. C’était la période de l’année qui marque la fin d’un cycle et le début du repos de la nature. En attendant, les fourrés étaient encore animés, pas question de laisser place au chaos de la saison des neiges dès maintenant, il fallait encore en profiter, de belles parties de chasse étaient au programme pour garnir le tas de gibier.
Cette nuit-là semblait tout à fait paisible, comme tant d’autres par ailleurs. Elle était silencieuse, tranquille et feutrée. Il n’y avait pas de bruit d’oiseaux, une légère brise faisait frémir les buissons ainsi que les branches du vieux chêne au milieu du camp. Une nuit sans rêve pour Nuage Lumineux, endormi au milieu des autres apprentis. Cela faisait moins d'une lune qu'il avait commencé son apprentissage auprès de Fruit du Dragon et les journées étaient fatigantes pour un jeune chat. Il n'avait pas la force de rêver : lorsque que l'astre solaire disparaissait, le félin blanc s'assoupissait avec, et ce jusqu'au premiers rayons du matin. Son sommeil n’était pas particulièrement lourd, mais au fil des jours il s'était habitué aux mouvements des autres autour de lui, ça ne le gênait plus pour dormir.
Un gigantesque grondement se fit entendre à Valeemar. Plus assourdissant que les orages de la saison chaude, plus puissant que les trombes d’eaux qui pouvaient s’abattre sur la région. Puis des miaulements apeurés réveillèrent le camp tout entier. D’abord inaudible dans le fracas terrible qui avait lieu, les membres du clans finirent par entendre clairement le message :
« Fuyez ! Le ciel nous tombe sur la tête ! »
Nuage Lumineux fit un bond. Il était dans sa tanière et le noir était total. La lumière de la lune ne traversait pas les frondaisons. Il eut à peine le temps de se mettre sur ses pattes qu’il fût bousculé de tous les côtés. Des cris, des cavalcades, une cacophonie effroyable lui hurlait dans les oreilles. Il était très difficile de se repérer, il n'y avait que des semblants d’ombres un peu partout. Le chat blanc eu l’impression qu’on lui avait enlevé la vue. Il sentait son cœur battre à la chamade, comme s’il allait s’échapper. Pas le temps de passer par l’entrée, l’apprenti força à travers le buisson. Sa petite taille lui était d’une grande aide pour se faufiler partout. Il sentit que plusieurs chats filaient à la pouponnière.
La terre sous ses pattes tremblait, les cailloux s’agitaient tout autour de lui. Une bourrasque vînt secouer le camp tout entier, apportant la poussière et un chaos de roc. Il se mit à courir, pour aller où ? Il ne le savait pas lui-même. Tout à coup, il eût envie de retrouver sa mère et le calme de la pouponnière. L'odeur lactée et douce de cette tanière pleine d'amour le prit au nez et l'emmena tout droit là bas. Sauf que l'odeur était cette fois empli de peur. Il faut aider les chatons, répéta l'apprenti dans sa tête, il faut les mettre à l'abri. Il eût à peine le temps de finir sa pensée que ce fût le trou noir. Happé par la vague de roche, Nuage Lumineux perdit connaissance un instant. La boule de poil blanche contrastait avec la nuit terriblement noir. Son corps inerte suivait souplement les mouvements du terrain.
Quand il reprit ses esprits, quelques minutes plus tard, il faisait toujours aussi sombre. La lune était décidément bien loin ce soir, ainsi que le Clan des étoiles. N'avait-il pas voulu être témoin d'une telle catastrophe ? Le vacarme était toujours présent, ainsi que les miaulements désespérés des chats de son clan. L'apprenti sentait l'air sur ses moustaches mais ne parvenait pas à bouger. Il était coincé sous des roches qui lui bloquaient les pattes et l'arrière main. Les tentatives pour s'extraire étaient infructueuses et lui prenaient beaucoup d'énergie. Je ne vais quand même pas rester coincé là telle une souris prise au piège ! Je vais me transformer en chair à corbeau si je n'arrive pas à bouger. L'angoisse montait petit à petit et s'emparait de tout son corps. Le jeune chat blanc ne savait même pas dire s'il était blessé tellement l'adréline traversait son être tout entier. Comment quelqu'un pourrait-il le retrouver alors qu'il n'y avait pas de lune cette nuit-là ?
« J’ai besoin d’aide ! Cria t-il, je suis coincé ! »
Il cracha aussi sec la poussière qui avait pénétré dans sa gueule, il était pratiquement enseveli jusqu’aux oreilles. L’apprenti espérait que son pelage se verrait dans les débris, l’envie de mourir aujourd’hui ne l’inspirait pas du tout. De plus, il craignait un autre éboulement. Nuage Lumineux se sentait nulle de n’avoir pu échapper aux cailloux venus des montagnes et inutile car il n’avait même pas pu atteindre la pouponnière pour sauver les chatons. Les odeurs étaient mélangées, il ne sût dire si d’autres chats étaient proches de lui, tout était confus. Ses pattes étaient engourdies dans les roches et la terre, il posa le menton sur une pierre devant lui et tendit l’oreille pour guetter son éventuel sauveur.
Pour la énième fois de la nuit, Nuage du Pingouin se retournait sur sa couche. Il n'arrivait pas à être confortable, impossible de trouver le sommeil alors que ses blessures le tiraient. Mais pas question de retourner voir Papillon Ephémère, il ne voulait pas l'embêter avec ça. Alors l'apprenti tournait dans sa couche encore et encore, espérant que le sommeil finisse par le capturer.
Mais ce ne fut pas le sommeil qui le captura, mais un frisson de terreur à l'entente d'un grondement sorti de terre. Se redressant, Nuage du Pingouin commença à sortir de la tanière pour faire face à une situation de cauchemar. Le ciel était en train de leur tomber sur la tête ? Que faisaient les étoiles, n'étaient-elles pas là pour les protéger ? Que se passait-il au juste ?
Pingouin regardait sans comprendre les pierres s'écraser sur le camp, détruisant petit à petit tout ce qu'il avait connu. Aucun bruit n’atteignait ses oreilles, qu'un grondement sourd qui ne semblait pouvoir s'arrêter. Immobile, n'en croyant pas ses yeux et n'arrivant pas à réaliser la catastrophe qui s'acharnait encore sur eux, l'apprenti eut du mal à reprendre ses esprits.
Ce fut une voix étouffée et paniquée, venant de la tanière des apprentis qui lui fit l'effet d'un coup de jus. Sursautant, le grand brun se précipita vers l'endroit d'où venait la voix, à la recherche d'un signe, n'importe quoi.
Là ! Une oreille blanche qui dépassait de la poussière et des roches qui avaient détruit la tanière ! Aussitôt, il plongea dans cette direction, essayant de pousser les rochers et de permettre à Nuage Lumineux de s'enfuir.
« Je... Je suis là Nuage Lumineux, je vais te sortir de là. »
L'apprenti brun murmura ça du bout des lèvres, son mutisme partiel se libérant quand il adressait la parole à quelqu'un de plus jeune que lui. Poussant sur ses muscles, le grand apprenti en avait oublié ses blessures douloureuses. En cet instant, l'adrénaline lui faisait oublier beaucoup de choses. Il sentait déjà une partie des pierres commencer à se déplacer à la suite de ses efforts mais ça n'était pas suffisant. Ni assez rapide. Il avait besoin d'aide...agora
Résumé:
Nuage du Pingouin reste bloqué un moment au centre du camp en paniquant avant de courir en direction de la tanière des apprentis et d'essayer de libérer Nuage Lumineux de sa prison de pierre
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Fragments d'Onyx Habitué.e.
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La chaleur de Forêt de Bambous enveloppait Petite Fragrance, la plongeant dans un état de bien-être profond, lui donnant envie de rester pelotonner contre son ventre chaud toute sa vie durant. Collé contre elle, le reste de sa fratrie : Petite Anémone, Petit Cygne, Petit Secret et Petit Séraphin, étaient aussi somnolents qu'elle-même. A ce moment précis, rien d’autre ne semblait compter, aucune autre pensée n’occuper son esprit à part dormir, se nourrir, se lever pour jouer, explorer un peu le camp, puis se rendormir. Que demander de plus ? Rien, à part que ça ne change jamais. Puis elle sentit la patte de Cygne lui rentrer dans le dos, puis les fesses de secret lui bousculer le museau. Elle laissa échapper un petit cri indigné alors qu’elle ouvrit difficilement ses paupières, lourdes de sommeil, pourquoi se mettait-il tout d’un coup à la pousser dans tous les sens ? Sous ses yeux ébahis, elle vit son immense maman se lever, tremblante de tout son corps, arrachant dans son mouvement la chaleur sécuritaire qu’elle diffusait sur le pelage de la chatonne bicolore, puis une odeur âcre qu’elle ne reconnaissait pas encore se diffusa dans la pouponnière. Bientôt, des cris de surprise émanèrent de ses frères et sœurs, bientôt noyés sous un profond grondement sortant de la terre. Secouée dans tous les sens, se rentrant les uns dans les autres, les chatons se dépêchèrent de s’agglutiner vers leur repaire, leur seule source de sécurité, guidée par leur instinct.
« Ne vous éloignez pas, attendez que des guerriers arrivent, on doit sortir du camp aussi vite que possible. »
La scène était impressionnante, Petite Fragrance voyait les chutes de pierres défiler sous ses yeux, et le sol toujours tremblant sous ses petites pattes peu sûre d’elle. Elle sentait ses jeunes muscles faiblir alors qu’elle faisait de son mieux pour écouter les instructions de sa mère. Elle comprenait l’urgence de la situation, mais pourtant elle ne sentait pas l’anxiété prendre le dessus sur elle. Elle se sentait étrangement calme, confiante, elle savait que le Clan serait là pour eux, que les guerriers du Tonnerre ne les laisserait pas derrière. Alors elle attendait, essayant de rester debout, sans s’éloigner, attendant que quelqu’un vienne s’occuper d’elle pour l’éloigner du danger.
Spoiler:
Petite Fragrance se colle à sa mère et attend qu'un guerrier vienne la chercher
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Petite Fragrance - Fragrance des Nuages - Fragrance des Roses
Ombre des Chouettes Chouette Admin
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Fruit du Dragon regardait les nuages sombres qui couvraient le ciel, à la recherche de la lune qui était drôlement timide quand soudainement un grondement retentit. Oh ? Est-ce que le sol était pas content ? Il y a un truc bizarre ? Curieux, le matou se redressa, cherchant l'origine du bruit sans le trouver. Déjà, des chats sortaient de leurs tanières, à la recherche de l'origine de ce son quand soudainement, un gros caillou lui tomba pile devant le museau. Oups. Il a failli être écrabouillé là, non ?
Redressant la tête, Fruit eu la surprise de voir plein d'autres cailloux arriver et descendre des hauteurs à toute allure pour venir s'abattre sur le camp. Comme plein d'étoiles filantes qui traversaient le ciel. C'était un peu joli si on oubliait le fait que ça risque de les écraser tous.
Autour de lui, l'agitation commençait à se faire, tout le monde courant dans tous les sens et essayant de ne pas finir aussi plat qu'une feuille. Oh, fallait peut-être qu'il fasse un truc au lieu de regarder partout ? Entendant l'appel à l'aide de Forêt de Bambou, Fruit se dirigea aussitôt vers la pouponnière pour aller aider à sortir les chatons. C'est qu'ils étaient tout petits en plus, ils allaient forcément perdre l'affrontement contre des cailloux.
« Je suis làààààà ! »
Dérapant à côté de la pouponnière, le jeune matou attrapa le premier chaton qu'il aperçut et qui avait sorti son museau de la pouponnière. Oh, c'était Petite Fragrance, l'enfant de Forêt de Bambou et Mouette Obscure. Il espérait que ça sœurette allait pas lui en vouloir d'embarquer d'abord un autre chaton que les siens, elle était toujours dans la pouponnière elle aussi. Enfin bref, fallait sortir pour mettre la chatonne en sécurité maintenant.
« Je chui là, t'inquiète pas ! Direchion la sortie du camp ! »
Et aussitôt, le bicolore se mit à courir vers la sortie, évitant les chutes de pierres. Ah ah ! Presque une esquive parfaite ! Mais juste à quelques queues de souris de la sortie, il sentit un poids tomber à toute vitesse sur sa queue, le stoppant net et une explosion de douleur lui remonta toute la colonne vertébrale.
« Aïe ! »
Sous l'impulsion, il lâcha la chatonne qu'il avait entre les crocs, la faisant rouler dans la poussière non loin de lui. Zut alors, c'était vraiment pas de chance. Tournant la tête vers sa queue, Fruit eut la surprise de voir qu'elle avait disparue sous un caillou qui s'était abattu sur lui. Ça expliquait des trucs, sa queue devait être aussi plate qu'une feuille maintenant. Eeeet il était bloqué. Impossible de bouger avec la queue dans cet état, ça faisait trop mal. Plus qu'à attendre que quelqu'un débarque pour venir le sauver. C'était pas de bol quand même, qu'il aille sauver quelqu'un pour qu'en fait on ait besoin de le sauver. Est-ce qu'il faudra que quelqu'un aille sauver son sauveur ensuite ?
En tout cas, il avait un chaton échoué à côté, il espérait que sa roulade lui avait pas fait de mal.
« Oups, désolé Fragrance, faut croire que je fais pas attention à où je mets mes pattes, ahah ! »
Il lui offrit un grand sourire, espérant que ça la rassure et qu'elle ne panique pas trop. C'était jamais drôle de paniquer après tout. Et ils étaient légèrement abrité par un renfoncement ici, ils ne devraient pas se prendre de rochers supplémentaires. Ils pouvaient juste discuter tranquillement en attendant que quelqu'un vienne les aider.
« Sinon comment ça va, la vie à la pouponnière ? Tu t'amuses bien ? J'peux pas trop bouger là à cause du caillou mais t'inquiète pas y'a forcément quelqu'un qui va venir m'aider. »
Mmmh, c'était peut-être mieux qu'elle quitte le camp dès maintenant non ? Mais ça voulait dire qu'elle allait devoir partir toute seule et espérer que quelqu'un la remarque pour ne pas la perdre hors du camp.
« Tu veux rester ici abritée avec moi, ou partir tout de suite ? La sortie est juste là, mais faut faire attention aux cailloux. C'est pas drôle la vie tout aplatie, la preuve les feuilles le sont et c'est loin d'être les plus marrantes. »
Un petit silence se fit avant que Fruit reprenne la parole.
« Au fait, c'est quoi ta proie favorite à manger ? »
Y'a rien à faire à part attendre après tout. Et le moindre mouvement lui faisait atrocement mal à l’arrière-train. Alors à part parler, il pouvait pas faire grand-chose. Mais toujours avec le sourire, autant pour rassurer Petite Fragrance que pour ne pas se laisser envahir par la panique. Tout allait forcément s'arranger, fallait juste que quelqu'un les remarque.agora
Résumé:
Fruit du Dragon se dirige vers la pouponnière, attrape Petite Fragrance, court vers la sortie mais a sa queue qui se fait écrasée par un rocher. Il ne peut plus bouger tant que le caillou est là et fait la conversation à Petite Fragrance en attendant qu'on vienne l'aider
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Best Ship aka le Choupy:
Secret des Lucioles Intéressé.e.
Date d'inscription : 03/11/2021 Nombre de messages : 544
La boule de poil se cogne contre mon ventre et se blottit entre mes pattes. Son corps tremble, de ses coussinets au bout de ses moustaches, secouée d’une peur primaire. Plumeria… Une douleur sourde pulse de mon dos, des cris de panique noient le camp, le monde entier semble s’effondrer, et pourtant, une vague de soulagement dénoue mes épaules.
Comme mu d’une vie propre, mon cou se penche, mon museau caresse son oreille puis ma langue râpe sa tête. Je me redresse aussitôt. Comment va-t-elle comprendre que je ne suis pas sa mère si je lui envoie des signaux contraires ? Mais le mal est fait.
Déstabilisée, c’est toutefois avec une expression impassible que je réponds aux questions qui fusent dans la pouponnière. L’heure n’est pas aux émotions, mais au sang-froid, si l’on souhaite ne pas terminer enterrés. Oui, garde ton calme. Je force mon souffle à conserver un rythme constant. Réagis, tu penseras plus tard.
« Un pan de la colline s’effondre sur nous. »
Les faits, froids, cruels.
« Il faut évacuer le Clan dans les profondeurs de la forêt de bouleaux. »
Celle-ci borde le camp, et ses arbres devraient nous protéger de la pluie de pierres, à condition que l’on s’y enfonce assez.
Je caresse du bout de la queue le dos Petite Plumeria, dans l’espoir de la calmer. Elle est jeune, si jeune… Mais sous sa douce fourrure se dissimulent déjà les muscles d’une apprentie. Je cherche le doré de ses yeux sous son pelage crème, et le trouve, cerné de traits inquiets, et de trois taches blanches, bien trop similaires aux miennes.
« Petite Plumeria, je vais avoir besoin de ton aide. »
Je ne peux me permettre de la traiter comme une nouveau-née. Pas dans cette situation. Une fois certaine d’avoir son entière attention, je lui pointe les cinq chatons qui s’agglutinent auprès de Forêt de Bambou.
« Ils sont trop jeunes pour sortir par eux-mêmes, il va falloir les porter à l’abri. »
Fruit du Dragon surgit à cet instant, s’empare de Petite Fragrance, et disparait aussi sec, telle une tempête de bravoure et d’optimisme. Les gens peuvent dire ce qu’ils veulent sur lui, lorsqu’il le faut, il plonge sans hésiter dans le danger.
Dès lors que Petite Plumeria donne son accord, je fais signe à Forêt de Bambou, et me penche vers le premier chaton. Petite Anémone. Son pelage noir et blanc, ses yeux ambrés… Un instant, j’ai presque l’impression d’avoir devant moi une version différente de Mouette Obscure. J’efface cette image d’un battement de cil, et l’attrape avec délicatesse par la peau du cou, par le bout des crocs. L’enfant est si légère que j’hésite à prendre avec elle sa sœur. Mais ma gueule a ses limites, et je risquerai de les faire tomber.
J’attends que ma protégée me rejoigne, à l’entrée, et lui offre un dernier conseil.
« Chois courageuse. Même chi l’on ne peut voir les Étoiles, cha ne signifie pas qu’elles ne veillent pas chur nous. »
Et je m’élance avec elle. Dans la nuit sans fin. Dans la pluie de météores. Ô Clan des Étoiles, sauvez-nous…
HRP:
Secret des Lucioles explique la situation aux chatons et aux reines, propose d'évacuer sous le couverts de la forêt de bouleaux, rassure Petite Plumeria puis, avec son aide, sort de la pouponnière Petite Anémone et Petit Secret.
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Dernière édition par Secret des Lucioles le Mer 21 Aoû 2024 - 12:05, édité 1 fois
Plumeria des Nuages Habitué.e.
Date d'inscription : 04/01/2021 Nombre de messages : 644
La chaleur de son corps ainsi que son odeur rassurante me faisaient presque oublier le chaos qui se déroulait pourtant si proche de nous durant quelques instants. Mon regard oscillait entre le campement, Forêt de Bambou, tous les chatons qui se trouvaient autour de nous et Maman Luciolou. Mes oreilles étaient plaquées contre ma tête, je me sentais petite et faible. Comment allons-nous tous nous en sortir... ?
« Un pan de la colline s’effondre sur nous. »
La nouvelle aussi affreuse qu’irréelle me tétanisait. Mon corps tremblait de l'extérieur comme de l'intérieur. Je me sentais abasourdie tandis que ma maman de cœur s'efforçait d'énoncer les plans calmement.
Il faut que je sois aussi utile pour le Clan de la Lune que Maman Luciolou !
J'essayais tant bien que mal de surpasser mes peurs, les paroles de Forêt de Bambou me revint en tête et faisaient sens avec la demande de Maman Luciolou :
« Petite Plumeria, je vais avoir besoin de ton aide. Ils sont trop jeunes pour sortir par eux-mêmes, il va falloir les porter à l’abri. »
Je me penchais aussitôt pour l’imiter, je savais que le choix serait difficile et que je ne pourrai en sauver qu’un seul. Mes crocs se refermèrent sur Petit Secret comme une évidence avant de reprendre les traces de Maman Luciolou.
« Chois courageuse. Même chi l’on ne peut voir les Étoiles, cha ne signifie pas qu’elles ne veillent pas chur nous. »
Je sentais une chaleur envelopper mon corps. Ses mots étaient consolateurs et me donnaient encore plus de force.
« Che sais que tu as raison Maman, che te fais confiance ! »
A cet instant, j’avais l’impression que mes pattes me permettraient même de voler pour sauver ce petit chaton entre mes crocs.
Les derniers jeux nocturnes de Petite Braise, dont la taille et l'âge furent sources de dérangement pour la si petite pouponnière qui l'hébergeait avec sa fratrie. Ainsi, comme une habitude, elle s'amusait dans le camp sans trop de surveillance du fait de son apprentissage prochain. Et la lueur d'un papillon de nuit eut aussitôt saisi son attention, que tout événement externe lui sembla futile. L'idée de ramener une si jolie aile poudrée à sa mère était bien intéressante, autant que de recevoir les remerciements de la douce Fraise des Bois qui lui ressemblait tant.
Campée sur ses pattes arrières, elle lança un léger coup de patte en l'air dans l'espoir de saisir l'animal. Mais presque immédiatement, elle eut cette impression de glisser et finit par tomber sur ses quatre pattes. Le poil gonflé par sa petite chute, elle dut reprendre ses esprits pendant une poignée de secondes avant de lancer un léger ricanement. Une joie de vivre bientôt happée par un cri horrifié, celui de la terreur plus que de la peur.
La jeune calico tourna alors la tête, et découvrit avec stupeur les guerriers les plus aguerris courir vers la sortie, chatons à la gueule et hurlant à qui voulait l'entendre de fuir immédiatement. Et la source de cette angoisse ? Le ciel qui leur tombait sur la tête, comme un terrible signe des étoiles.
La petiote pataude poussa un petit cri, faisant volte-face et tenta désespérément de suivre ses aînés. Ses courtes pattes ne lui permettaient pas une vitesse de croisière, mais la peur la poussait dans ses derniers retranchements. L'instinct de survie prenait le pas.
Mais elle sentait la poussière de roche lui caresser la nuque et soudainement, ses pensées se tournèrent vers sa famille. Ari, De'delle vont bien ? Et Cœur, Galet ? Papa... Maman... J'ai peur ! Des pensées envahissantes qui eurent aussitôt fait de la condamner, comme happée par celles-ci et la potentialité de disparaître sans revoir sa famille : elle ralentit le pas et sur elle se déversa une nuée de terre et de pierre.
Elle hurla, du mieux qu'elle le pouvait mais le grondement eut aussitôt étouffé ses cris, même les plus stridents quand elle sentit sa patte arrière se dérober et faire naître une douleur nouvelle et aigue en elle. La seule qui bientôt lui tiendrait compagnie, en plus de ses larmes de crocodile qui ne demandaient qu'une chose. « Maman... Maman... Je veux voir maman... ».
Petite Braise a écrit:
Petite Braise dont la patte arrière droite s'est brisée, est ensevelie sous les décombres et pleure la présence de sa mère.
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Petite Braise s'amuse en #4A669E
Eclipse Solaire comme beaucoup d'autres, fut saisie par cette impression de terre se dérobant sous ses pattes et reconnu immédiatement le cri d'alerte de sa sœur. Suivant le mouvement de tête de tant d'autres luneux, elle fixa cette nuée de poussière qui venait dévorer le clan tout entier sans possibilité même ridicule de voir le ciel. « Par le clan des étoiles... » souffla-t-elle estomaquée avant de s'élancer à l'abri, poussant du bout du museau les plus jeunes apprentis dont le pas de course n'était pas le meilleur.
Soudain, la présence de cris horrifiés atteignirent ses oreilles. Tous n'avaient pas eu le luxe de fuir et elle rebroussa chemin immédiatement. Il n'était pas dans sa nature de laisser les autres derrière, alors même que des pelisses des membres du clan disparaissaient sous les décombres.
Haletante, elle rejoignit Nuage de Pingouin qui grattait énergiquement un point de la falaise qui leur était tombé sur la tête. « Laisse-moi t'aider. » dit-elle à l'apprenti couturé de cicatrice qui avait aussitôt été attiré par les cris de Nuage Lumineux. Et dans l'instant d'après, elle déterra énergiquement les lopins de terres et déplaça tous rochers qu'elle pouvait. Essouflée, elle eut tout de même la force de lancer à l'apprenti enseveli : « Encore un petit effort, courage ! » d'une voix se voulant apaisante et encourageante, même si les étoiles semblaient les avoir délaissés en cette nuit.
Eclipse Solaire a écrit:
Eclipse Solaire rejoint Nuage de Pingouin afin de l'aider à sortir Nuage Lumineux des décombres.
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Éclipse Solaire doute en #9A46BA
Fragments d'Onyx Habitué.e.
Date d'inscription : 29/12/2023 Nombre de messages : 657
Plongé dans un sommeil particulièrement lourd, Terre Brûlée n’entendait pas le chaos qui s’installait dans le camp. D’abord, il poussa des grognements de protestations quand il sentit les corps remués autour de lui, le poussant, le bousculant maladroitement. Pourquoi est-ce que les autres membres du clan étaient si agités dans la tanière des guerriers et apprentis ? Le matou ouvrit péniblement un œil, accueilli par l’obscurité de la nuit, puis il redressa la tête devant les ombres mouvantes, tentant d’acclimater sa vision, il plissa les yeux. Une odeur âcre flottait dans l’air, terriblement différente de celle habituelle de la tanière. Terre Brûlée huma cette odeur, son cœur s'accélérant dans sa poitrine, des cris d'effroi s’élevèrent, des échos lointains pour le cerveau brumeux du guerrier. - Est-ce que je suis en train de faire un cauchemar ? - On le bouscula à nouveau, le tirant de sa rêverie, il réalisa enfin : il était bel et bien réveillé, quelque chose n’allait pas, quelque chose de grave était en train de se passer. Sans attendre une seule seconde de plus, le mâle tigré se propulsa hors de sa litière et émergea dans le camp, écarquillant les yeux devant l'infâme spectacle qui s’ouvrait devant lui.
Dans les sombres ténèbres nocturnes, un grondement résonnait, plus fort qu’un n’importe quel son que le matou avait pu entendre auparavant. Un son terrifiant, comme si la mort elle-même leur hurlait dessus. Un craquement encore plus sinistre résonna et le félin se plaqua au sol, tétanisé par la peur. Sous lui le sol tremblait, se fissurant, le cœur de Terre Brûlée semblait battre à tout rompre, comme s’il allait exploser à tout moment. Puis, devant ses yeux ébahis, il aperçut au travers du noir envahissant la terre dégringolant de la colline, comme si elle s’était fractionné en deux, qu’elle nous attaquait - Je vais mourir ! - La terreur s'empara de lui, mais il n’esquissa pas le moindre mouvement, le temps semblait presque s’être arrêté alors qu’il n’entendait même plus les hurlements autour de lui, qu’il ne voyait plus ses compagnons courir de part et d’autres, pour s’enfuire ou pour aider. Il vit la terre se rapprocher de plus en plus, puis s’engouffrer dans le camp. Ce n’était pas le danger arrivant droit sur lui qui le tira de sa stupeur, mais le hurlement de sa sœur appelant leur mère.
Le guerrier se releva de toute sa hauteur, cherchant le pelage tigré de sa sœur. Il l’aperçut finalement, un pelage similaire au sien, un pelage qu’il ne connaissait que trop bien. Son regard se posa sur ce miroir à lui-même, sur cette sœur qu’il méprisait tant. Puis elle disparu, la respiration de Terre Brûlée se coupa, réprimant une exclamation d’horreur lorsqu’il vit le mélange de terre et de roches plonger sur elle, la recouvrant totalement. Un léger flottement s’écoula, un moment de latence, une pause parmi le chaos. Mais Muse des Forêts ne refit pas surface. Il finit par plonger en avant, traversa le camp, les pattes raidis par l’angoisse terrible qui le saisissait. Sans réfléchir un seul moment, il plongea ses pattes dans la terre, agrippant ses griffes sur la roche, martelant frénétiquement l’amas de débris. La matière écorcha ses coussinets, mais le félin n’en avait que faire. Il hurlait le nom de sa sœur, ne supportant pas l'idée d’imaginer un monde où elle ne serait pas à ses côtés. Les larmes montèrent à flots, le regrets le perça, elle ne pouvait pas mourir !
Le temps parut s’étirer à l’infinis, il n’avait à peine conscience des mouvements qu’il effectuait, comme dans un état second. Finalement, sa patte droite atteignit une surface douce, tranchant avec la dureté de la pierre qu’il se démenait de retirer. C’était le poil de Muse des Forêts, c’était sa sœur, elle était là, sous les débris, sous ses pattes. Redoublant d’efforts, criant de rage, il parvint à dégager sa tête, puis ses épaules, puis une partie de son corps. Il finit par l’attraper par la peau du cou, et tira de toutes ses forces. D’abord, son corps résista, puis finit par céder. Basculant en arrière, Terre Brûlée dû utiliser toute la force de son puissant corps pour retrouver l’équilibre, il tira la femelle tigrée sur plusieurs longueurs de queue, loin du danger. Relâchant son emprise, il la posa délicatement sur le sol avant de se précipiter au niveau de sa gueule, plongeant ses coussinets meurtris à l’intérieur, il saisit la terre et les cailloux l’empêchant de respirer correctement. Vomissant des ordres, il lui ordonnait de respirer, il était comme un fou. Lorsque sa sœur prit finalement une profonde inspiration, le soulagement infusa dans son corps comme une vague, le bouleversant. Il ne sentait plus son corps, ne parvenait plus à réfléchir, tout ce qu'il voyait, c’était sa sœur, vivante, presque morte. Il avait réussi, il l’avait sauvé des débris. Devant la vue de sa tête ensanglantée, il hurla contre la guérisseuse du clan de venir s’occuper de Muse des Forêts, prêt à lui sauter au visage si elle refusait de s’en occuper.
Puis un flash passe devant ses yeux, la scène se rejoua, depuis le début. Il entendit à nouveau le dernier cri de sa sœur avant que l’éboulement la recouvre, il vit à nouveau son pelage si identique au siens. Puis il remarqua, il prit conscience de ce détail auquel il n’avait pas réfléchi, qu’il n’avait pas compris. A l’extrémité de son champ de vision, il aperçut le pelage de sa mère, Épine de Rose. Son cœur rata un battement, il posa un regard d’horreur sur Muse des Forêts et la laissa là où il l’avait emmené, plongeant à nouveau dans les décombres.
La douleur dans ses pattes était la pire qu’ils n’avait jamais ressenties, le sang venait tâcher le sol. Hystérique, fou d’inquiétude, il arrachait les rochers et les balançaient derrière lui sans aucune conscience de son environnement - Où est mon père ? Ne devrait-il pas m’aider quand le monde s’effondre sur nous et que notre monde à nous s’écroule au passage ? - Il eut l’impression de creuser des lunes entières, quand il atteignit enfin Épine de Rose. La première chose qu’il dégagea vu son épaule, puis sa gorge, puis sa tête.
“ Je vais te sortir de là m’man ! ça va aller je te le prom… Maman ? Maman !”
Le choc lui sauta au visage, il recula de quelques pas devant cette vision. Le visage de sa mère était ensanglanté, son corps cabossé, ses yeux grands ouverts, dénués de toute vie. Elle était morte, inerte, absente, partie, loin, très loin. Tous ses poils se hérissèrent, les larmes embuèrent son regard. Sa mère était morte, il ne l’avait pas sauvé, il avait raté, c’était sa faute, il n'était pas arrivé à temps. Muet d’horreur, il recula encore de deux pas, puis son arrière train rentra dans quelque chose. Mortifié, Terre Brûlée détourna les yeux du cadavre de sa mère et se retrouva museau à museau avec son père, Pluie Battante. Il semblait presque aussi mort que sa mère, le pelage recouvert de poussière, du sang dégoulinant de sa tête, les yeux vides de tout sauf de colère. Il posa son regard de haine sur son fils, et il hurla.
Il hurla, crachant au visage de Terre Brûlée. Celui-ci s’écrasa sur le sol, les oreilles couchées en arrière, incapable de prononcer le moindre mot, d’effectuer le moindre mouvement. Il faisait face à une fureur dont il n’avait jamais été témoin, son père vomissait un flux continue d’insultes et de reproches. Le souffle court, Terre Brûlée resta muet, ses yeux passèrent sur Muse des Forêts derrière leur père, qui avait relevé la tête, puis le flash du corps détruit de sa mère s’imposa à lui. La fureur se détourna, les reproches s’éloignèrent, Pluie Battante se détourna de son fils et s’approcha de sa fille. Lançant un regard mauvais à Terre Brûlée, il se mit à parler d’une voix plus calme, empreint d’une profonde douleur, ponctuée d’une colère non dissimulée.
“C’est ta faute si votre mère est morte, Terre Brûlée ! Tu aurais dû laisser ta soeur à son triste sort et la sauver elle, Épine de Rose, celle qui t’a donné la vie et à qui tu devais tout ! Comment as-tu pu choisir cette moins que rien plutôt que ta propre mère ? Tu ne vaut pas mieux que Muse des Forêts, tu me déçois plus que je n’aurais jamais pu croire l’être de mon propre enfant.”
Il avait regardé son fils droit dans les yeux en parlant, puis marquant une pause, il se tourna vers Muse des Forêts et colla son museau au sien.
“Et toi…”
Un grognement se noya dans sa gorge alors qu’il montra les dents. Le matou tigré n’esquissa pas le moindre mouvement - Allait-il l’attaquer ? - Il resta de marbre, se sentant impuissant et démuni. Puis il baissa la tête, résigné, il ne pouvait se battre contre son père. Détournant les yeux, il refusa de voir la scène, il refusa de voir sa sœur se faire attaquer par leur père. Mais rien ne se passa et une fourrure le frôla, le matou ouvrit les yeux pour voir Pluie Battante passait près de lui sans même le regarder. Il le regarda rejoindre le corps meurtris d’Epine de Rose sous les décombres, il entendit son hurlement de douleur, suivis d’une lamentation, puis il s’effondra près de sa compagne.
Terre Brûlée resta quelques instants immobiles, encore sonné par les événements. Puis doucement, il se leva, avança tête basse, sa queue traînant dans la poussière derrière lui. Il s’arrêta devant Muse des Forêts, oubliant toute l’amertume des lunes passées, dans un geste remplis d’une tendresse infinie, il vint se coucher derrière elle, collant sa fourrure contre la sienne puis il commença à lécher son pelage devenue écarlate de sang.
Spoiler:
Terre Brûlée parvient à extirper sa sœur, Muse des Forêts des débris avant de retourner chercher sa mère, qu'il retrouve morte sous les décombres. Son père, fou de chagrin l'insulte de tous les noms et lui reproche d'avoir sauvé Muse des Forêts avant de rejoindre le corps de sa compagne. Terre Brûlée vient se lover près de sa soeur à la recherche de réconfort.
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Boule de Terre - Terre Nuageuse - Terre Brûlée
Nuage Rêveur Curieux.euse.
Date d'inscription : 31/10/2023 Nombre de messages : 420
Des cris, des bruits inconnus à l'extérieur. Et l'odeur de la peur aussi. Petite Anémone s'était serrée contre le reste de sa famille, apeurée. Ses toutes petites oreilles étaient rabattues contre son crâne et elle essayait de se faire la plus petite possible. Elle ne savait pas ce qui pouvait bien se passer à l'extérieur, mais elle savait que ça faisait peur. Et pas uniquement à elle, mais à tout le monde.
Elle, si bruyante et bavarde habituellement était bien silencieuse à présent. Difficile de croire que quelques heures auparavant seulement, il avait été presque impossible de la faire taire. Mais elle ne disait plus un mot. A ses côtés, ses frères et soeurs étaient serrés et pressés contre elle. Et quelque part, cela avait un petit quelque chose de rassurant. De ne pas être seule. Maman était là aussi. Ils étaient ensemble. C'était là le principal.
Des crics, des voix, des alertes dehors. Et sa maman qui appelait à l'aide aussi. une de ses soeurs se fait attraper par un guerrier et Petite Anémone se ratatine encore plus sur elle même. Une de ses soeurs n'était plus là, disparue, envolée. Qu'importe le fait que ce soit pour la sauver. Dans sa tête, il n'y a plus que le fait qu'elle n'était plus là, contre elle.
Et finalement, c'est crocs de Secret des Lucioles se referment sur la peau de sa nuque à son tour, la faisant bientôt quitter le sol. Petite Plumeria était là aussi, avec Petit Secret.
« Et les autres ? » demande finalement la petite chatte, d'une voix toute basse après que la guerrière ait exhorté sa fille adoptive au courage. « Et maman ? » reprend-t-elle d'une voix tremblotante. Et Petit Poisson aussi ? Et les plus grands chatons ? Tant de questions, tant de peur aussi.
« Est-ce que la terre va nous avaler ? » parce que de ce qu'elle pouvait voir, cela y ressemblait beaucoup.
Résumé:
Petite Anémone reste avec sa famille jusqu'à être récupérée par Secret des Lucioles à qui elle pose plusieurs questions.
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Étoile Polaire Bavard.e.
Date d'inscription : 13/08/2023 Nombre de messages : 937
Tu te souviens encore de vos entrainements, avec ton frère, lorsque vous étiez encore apprentis. Il n'était pas rare qu'il te plaque au sol, tellement fier d'avoir réalisé son mouvement, sans réaliser que ses pattes reposaient lourdement sur tes épaules. Son ambition t'écrasait. La pression de vos parents t'écrasait. Elle t'écrase toujours, aujourd'hui. C'est ironique, n'est-ce pas ? Il a fallu que tu te retrouves à nouveau dans cette position en voulant sauver ta mère. Sauf que cette fois, il ne s'agit pas des pattes de Terre Brûlée. Il s'agit de la terre, et elle est bien plus froide et étouffante. L'air peine à rentrer dans tes poumons, et la poussière te fait tousser. Tu n'aperçois que des bribes de lumière d'ici, comme si tu te trouvais à des dizaines de longueurs de queue sous terre. Mais, ce n'est pas possible, n'est-ce pas ? Une voix. Tu entends sa voix, qui hurle ton nom. Pourquoi ? Tu as toujours pensé que ton frère se fichait bien de toi. Alors, ton museau veut lui répondre, l'appeler à son tour, mais aucun son n'en sort. Tu comprends que tu dois être blessée, même si là, tout de suite, tu ne ressens aucune douleur. Bientôt l'obscurité t'appelle, comme pour te confirmer que ce choc est loin d'être anodin.
Tout à coup, l'air s'engouffre dans tes poumons, et tu ouvres les yeux. Quand as-tu arrêté de respirer ? Tu ne t'en es pas rendue compte. Un goût désagréable de terre imprègne ta langue, mais ce qui attire ton attention, est le fait d'être à l'extérieur. Tu n'es plus ensevelie. Ta vision est un peu trouble, mais tu peux distinguer la fourrure familière de Terre Brûlée. Alors, il t'a vraiment sauvé ? Il hurle encore, pas en ta direction cette fois. Tu crois comprendre qu'il appelle quelqu'un pour venir t'aider. Un liquide chaud te coule le long de la joue. Du sang ? Dès lors que tu le réalises, la douleur apparait, te faisant doucement gémir. Encore un peu dans les vapes, tu ne comprends pas au début, pourquoi ton frère t'adresse d'un seul coup ce regard aussi horrifié. Le ciel s'apprête t-il à vous tomber sur la tête une nouvelle fois ? Puis, tu te souviens. Tu te souviens de la raison de ta propre chute. Votre mère. Rampant plus que te relevant tant bien que mal, tu essaies de suivre Terre Brûlée. Peut-être que tu ne seras d'aucune aide pour la sortir d'ici, mais, tu ne vas tout de même pas le regarder sans rien faire ! Elle va s'en sortir. Terre Brûlée a pu t'aider, alors il l'aidera aussi. Mais, d'un seul coup, alors que la joie d'avoir mis la patte sur Épine de Rose avait illuminé son visage, tout change. Et il ne t'en faut pas plus pour comprendre qu'il est trop tard. Votre mère est morte.
Le vide et la douleur creusent ta poitrine, si bien que tu remarques à peine l'arrivée de votre père. Comment cela a pu se produire ? Qu'avez-vous fait pour mériter une telle catastrophe ? La fureur de Pluie Battante s'abat alors sur ton frère, qui s'écrase au sol comme tu ne l'as jamais vu. Ton poil s'hérisse aussi, tu es surprise par la rage qui émane de votre géniteur. Ne voit-il pas que tout cela n'est pas la faute de Terre Brûlée ? Lorsqu'il se tourne vers toi, tu regrettes de ne pas encore être sous les roches. Puis, il poursuit... et ses paroles, elles te laissent bouche bée. De toute ta vie, tu n'as jamais rien entendu d'aussi cruel. Ton propre père... pense que ta vie en vaut moins qu'une autre ? Es-tu à ce point une déception à ses yeux, au point que, si tu étais morte à la place d'Épine de Rose, cela ne lui aurait rien fait ? Ta poitrine se serre, tu as la sensation qu'elle va exploser. Si bien que, lorsque le grand mâle s'approche de toi, comme prêt à venir t'arracher la gorge, tu cilles à peine. De toute manière, quoi qu'il fasse, cela sera difficilement plus douloureux. Tu ne bouges pas, et tu vois que Terre Brûlée non plus. Il semble abattu, chose compréhensible... Votre père ne fait rien de plus, et finit par retourner auprès de sa compagne défunte, la pleurant désormais d'une manière qui pourrait déchirer n'importe quel coeur.
Tu te sens démunie. Le camp est en train d'être évacué, mais tu ne trouves pas la force de bouger. Le choc est double pour toi, pour vous. Tu vois bien que Terre Brûlée est secoué. Tu ne l'as jamais vu dans cet état. Celui-ci finit par se relever, et venir vers toi. Tu ne sais à quoi t'attendre après la scène de votre père. Peut-être que ton frère partagera désormais son avis... et toi-même, ne sais quoi penser. Tu ne prétendras pas que ta vie en vaut plus qu'une autre, et c'est pourquoi tu l'as risqué en voulant sauver ta mère. Un sursaut de surprise secoue ton échine lorsqu'un pelage chaud vient se coller contre le tien. C'est... Tu ne te souviens même pas de la dernière fois que vous avez partagé un tel moment. La langue râpeuse du tigré vient doucement au contact de ta fourrure ensanglantée, et ce rappel à la réalité, à tes émotions, t'arrache un sanglot. « J'ai essayé... j'ai vraiment essayé de la sauver... » Tu veux qu'il sache qu'il se trompait, l'autre jour. Que tu as toujours tenu à votre famille. Que rien ne pouvait être fait pour Épine de Rose, ni par lui, ni par toi. Qu'il n'est pas tout seul. Tu n'ajoutes rien ensuite, ayant perdu toute force, reposant la tête contre sa fourrure. Votre famille est déchirée. Mais, peut-être que pour vous, il subsiste un espoir ?
Spoiler:
Muse des Forêts se réveille et assiste à la découverte de la mort de sa mère, ainsi qu'à la fureur de son père. Elle ne repousse pas Terre Brûlée et sanglotte.
Nuage Lumineux Intéressé.e.
Date d'inscription : 14/03/2009 Nombre de messages : 556
I'll never let you down, boy, I'll never let you go
Event Lune 1217
Tout était flou, les ombres, les mouvements. Tout oscillait autour de Nuage Lumineux. Il ne savait plus trop où il se situait et dans quelle position il se trouvait. Les cris étaient toujours plus nombreux, des miaulements de chatons au souffles rauques des anciens mais rien n’atteignait ses oreilles. Son corps entier était endolori. La douleur était erratique, constante dans son intensité mais qui ne faisait que de changer de place. Aucune partie de son corps n’était oubliée : il avait mal partout et nulle part à la fois, impossible pour lui d’expliquer son ressenti. Le chaton blanc ne sentait plus la peur, l’angoisse des autres, il était complétement détaché, dans une sorte d’état second empli de paix et de calme. État qui contrastait avec ses atteintes physiques du moment et le chaos régnant dans le camp -ou du moins ce qu’il en restait. Était-ce là la fin du jeu ? La douceur apportée par le Clan des Étoiles ? Pourtant l’apprenti, qui s’était toujours senti proche de leurs ancêtres, ne devinait personne autour de lui. Pas de tunnel de lumière, pas de chats argentés. Puis sa divagation d’esprit fût stoppée net. Un coup de patte, deux coups de patte, un cailloux qui tomba sur le haut de son crâne et de la terre qui volait de partout.
« Je... Je suis là Nuage Lumineux, je vais te sortir de là. »
Un murmure dans la nuit si sombre, il était si réconfortant. Le chat blanc se senti revenir à la réalité. Tout le monde n’avait pas fini englouti par l’avalanche de roche. Il était impossible pour lui de mettre un nom sur le félin qui se tenait au-dessus de lui. Il sentait les efforts qu’il mettait dans chaque action pour tenter de dégager Nuage Lumineux. Cela réveillait les points douloureux, mais l’apprenti savait que ça lui laissait une chance de s’en sortir vivant. Puis les grattements redoublèrent, le poids de la roche se faisait de moins en moins lourd.
« Encore un petit effort, courage ! »
C’était encore une autre voix, qui aidait le premier félin venu le sauver. D’une douceur inouïe, une vague d’apaisement et de courage le happa. Retrouvant peu à peu de la mobilité dans ses pattes ankylosées, il se dandina comme il pouvait pour agrandir le trou dans lequel il était. Ayant maintenant les pattes antérieures en dehors, le chaton blanc poussa fort dessus dans un dernier élan d’énergie. Il puisa au plus loin, dans le moindre muscle et dans ses ressources mentales.
La libération. Ses poumons se remplirent d’air, après avoir été comprimés - pendant combien de temps ? Son corps retrouvait des sensations, la plus importante d'entre elles était la douleur. Elle irradiait dans chaque partie. L’apprenti resta couché. Il était impossible pour le moment de bouger. Pour la première fois, il parvînt à identifier les odeurs de ses deux sauveurs.
« Nuage du Pingouin… Merci… Articula t-il difficilement, en reprenant son souffle aussi souvent que possible, si tu ne m’avais pas entendu…J'aurais pu rejoindre le clan des étoiles sans passer par la case guerrier »
Il cracha de la poussière, sa gueule en était encore pleine. L’apprenti blanc était transi de froid, le corps éprouvé par cette nuit d’horreur.
« Éclipse Solaire… Un grand merci aussi… Continuait le chaton blanc, Nuage du Pingouin aurait pu se fatiguer inutilement sans réussir à me sortir… Tes grandes pattes affûtées sont un sérieux atout, plaisanta t-il. »
Nuage Lumineux commençait à se rendre compte qu’autour d’eux c’était toujours le branle-bas de combat. Il quittait peu à peu sa bulle. Mais pour le moment il était impossible pour lui de secourir qui que ce soit, il tenait à peine sur ses pattes. La nuit était toujours noire et la roche toujours aussi froide.
« Je pense que vous pouvez aller aider ceux dans le besoin, fit le félin à ses sauveurs, je suis sorti d’affaire. J’ai juste besoin de quelques minutes de repos le temps que la douleur s’estompe et que mes muscles reprennent leurs places après avoir été compressés. »
Nuage Lumineux resta couché, il mobilisait ses pattes pour retrouver des sensations, puis s’étirait pour amener de l’afflux sanguin jusqu’à ses coussinets. Après ça, il se laissa le temps de souffler en posant la tête sur le sol, en se demandant si la nuit avait prévu de s’arrêter un jour. L’apprenti avait peur de ce qu'ils allaient trouver au soleil levant.
Nuage Arachnéen ne comprenait pas vraiment ce qu’il lui arrivait.
Le camp était sens dessus dessous, à raison ; un éboulement fonçait droit sur eux, et menaçait de tous les ensevelir. Les félins couraient dans tous les sens, les uns se précipitaient vers la pouponnière pour faire sortir les plus jeunes, les autres aidaient leurs camarades qui s’étaient faits prendre dans les roches, et même d’autres pleuraient des proches ayant péri. Nuage Arachnéen était planté là. Il s’était réveillé en même temps que la plupart des félins du Clan de la Lune, lorsque le premier grondement avait retenti. Il voyait le chaos autour de lui, mais il ne bougeait pas. Vu de l’extérieur, on pourrait penser qu’il était tétanisé par la peur, si terrifié que ses pattes ne lui obéissaient plus. Sauf que ce n’était pas du tout le cas, il était en réalité presque fasciné par ce qu’il voyait. Tout cet éventail d’émotions qui s’offraient à lui, mais il n’avait pas pu en saisir une seule. Tous ses camarades du Clan avaient tout raflé, ne le laissant qu’avec du vide. Le camp était en désordre, un chaos sans nom y régnant, le danger était présent presque partout, et Nuage Arachnéen… ne ressentait rien. Il n’avait pas peur, ni pour lui, ni pour ses camarades. Il n’était pas triste pour ceux qui avaient perdu un proche. C’était comme s’il s’en fichait.
Et il ne comprenait vraiment pas pourquoi il réagissait comme ça.
« Pourquoi ? » murmura-t-il, à peine audible dans le chaos ambiant.
Ses pensées furent coupées d’un coup, et il fut ramené à la réalité, par un rocher qui roula juste devant lui. Ses yeux se posèrent sur Fruit du Dragon qui ne pouvait plus bouger, la faute à une pierre lui écrasant la queue, en essayant de sauver un chaton que Nuage Arachnéen ne reconnaissait pas, de là où il était. Pourquoi n’avait-il pas peur comme les autres ? Et pourquoi avait-il l’impression que ça ne lui ferait rien, si tout le monde se retrouvait enseveli sous l’éboulement ?
« Pourquoi ?!! » cria-t-il d’un coup, sortant les griffes, et fonçant droit vers Fruit du Dragon.
Il emporta toute sa frustration avec lui, et percuta de toutes ses forces la pierre qui bloquait le guerrier. La roche bougea, non sans que l’épaule de l’apprenti n’émette un craquement inquiétant, et qu’une vive douleur le traverse. Fruit du Dragon était libre, et la douleur avait à présent fait oublier à Nuage Arachnéen toutes ses interrogations précédentes. Un mal pour un bien…
Résumé :
Nuage Arachnéen reste d'abord planté au milieu du camp, frustré de ne pas comprendre pourquoi il n'a pas peur comme les autres. Il finit par décharger sa frustration sur la pierre qui bloque la queue de Fruit du Dragon, le libérant, mais Nuage Arachnéen se fait mal à l'épaule...
Chronologie • Demandes de liens & RPs Couleur paroles : Olivier : lightslategray ou lightgrey Muflier : adeterminer ou onvoitpaslautrecouleur (oui c'est vraiment le nom des couleurs de Muflier) Arachnée : darkslateblue Chaos : chaos
Arrivant aussi vite que les pierres déboulants dans le camp, Fruit du Dragon, un grand guerrier noir et blanc surgit comme un héros, traversant les sols se fissurant sans la moindre once de peur. Petite Fragrance ouvrit de grands yeux ronds quand le beau mâle se dirigea droit sur elle, l’attrapant par la peau du cou dans un dérapage contrôlé - Il m’a choisie moi ! - La chatonne bicolore adressa un petit signe de patte à ses frères et sœurs, abordant un large sourire fière. Le guerrier se mit à courir en direction de la sortie du camp, traversant à nouveau les sols fissurés, bravant le vacarme provenant de la colline surplombant les Luneux. Malgré le chaos de la scène, Petite Fragrance était dépourvue de la moindre peur, Fruit du Dragon allait la sauver, elle se savait entre de bonnes pattes, elle ne pouvait quitter des yeux son sauveur.
Puis une exclamation sortie de la gueule du félin bicolore, qui relâcha son emprise sur la chatonne. Dans un petit cri de peur, Petite fragrance percuta violemment le sol et roula dans la poussière. Elle se releva, grimaçant à la vue de son pelage, d’habitude si parfaitement lustré, recouvert de terre. Un grognement se dégagea de sa gorge alors qu’elle se tourna vers son héros déchu, lui, arborant un large sourire comme si de rien n’était. Si il y avait bien quelque chose que la petite ne supportait pas, c’était qu’on la salisse. Piaillant du plus férocement qu’elle pu, elle s’approcha et leva la tête vers Fruit du Dragon :
« Je suis trop petite pour manger du gibier cervelle de souris et... et tu me déçois Fruit du Dragon ! Moi qui te prenait pour un grand guerrier qui allait me sauver, tu n’es rien de plus qu’un… »
Elle écarquilla soudainement les yeux, hoquetant de surprise alors que Nuage Arachnéen surgissait de nul part et fonçait tête baissée dans un rocher qui se trouvait derrière Fruit du Dragon, le délogeant du sol. Petite Fragrance fut alors prise d'effroi lorsqu’elle vit la chose… Elle vit ce qu’elle ne pensait pas possible… La queue du héros déchu était cassée en deux, la moitié pendant lamentablement sur le sol tremblant.
« T….t….ta… ta queue ! C-cassé en d-deux…! B-b-berk qu-quelle ho-rreur ! »
La chatonne imita un geste de vomissement avant de reculer d’un pas du matou. Quelle infamination ! La petite ne pensait même pas qu’il était possible de se casser la queue. Comment va-t-il faire dorénavant pour chasser et se tenir en équilibre ? N’est-il donc plus un guerrier ? Va-t-il devenir inutile ? Suuuuper, elle a réussi à se faire sauver par le nouvel handicapé du clan. La honte !
Spoiler:
Petite Fragrance roule par terre et commence à reprocher sa salissure à Fruit du Dragon, avant de voir sa queue cassée et d'être dégoutée par lui
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Petite Fragrance - Fragrance des Nuages - Fragrance des Roses
Ombre des Chouettes Chouette Admin
Date d'inscription : 30/06/2019 Nombre de messages : 2512
Nuage du Pingouin s'acharnait sur ces rochers, essayant d'en repousser un maximum et de libérer son camarade de cette prison. Heureusement, au bout de quelques instants, Eclipse Solaire apparu à ses côtés et poussa à son tour. Ils forcèrent encore et toujours, au point de s’abimer les griffes sur les roches. Ensemble, ils poussèrent et s'acharnèrent sur les roches jusqu'à ce que, petit à petit, elles cèdent. Et finalement, après une impulsion de Nuage Lumineux, le voilà de retour à la surface !
Autour d'eux, la catastrophe ne semblait pas vouloir se stopper. Des rochers continuaient de tomber un peu partout, détruisant tout sur leur passage et anéantissant leur ancien refuge. Se redressant, Nuage du Pingouin observait cette désolation, interdit. Alors c'était ça que le clan des Etoiles leur réservait ? Ne pouvaient-ils pas avoir un peu de paix, il fallait forcément leur apporter toujours plus de morts et de peur ?
Les remerciements de Nuage Lumineux le sortirent de ses pensées. C'est vrai, il n'était pas tout seul. Et on avait besoin de lui. Cependant, aux paroles suivantes de l'apprenti, Pingouin fronça des yeux. Comment ça, le laisser ici ? Alors que le ciel était en train de leur tomber sur la tête ? Il suffisait qu'une autre pierre lui tombe dessus, et s'en était fini de Nuage Lumineux. Non, il allait rester ici jusqu'à ce qu'il soit capable de marcher, et soit sorti du camp.
Le jeune matou secoua la tête de gauche à droite avant de se coucher à côté de son camarade. Il replia ses pattes sous lui en se couchant à côté de Nuage Lumineux, de façon à pouvoir sauter s'il y avait le moindre danger qui s'approchait d'eux. Il était plus grand que l'apprenti blanc après tout, il pouvait certainement le tirer en cas de problème jusqu'à un endroit sûr.
L'apprenti tigré lança un regard à Eclipse Solaire et hocha la tête, espérant lui faire comprendre que tout était sous contrôle ici et qu'elle pouvait aller s'occuper d'autre chose. Pingouin s'assurerait qu'il n'arriverait rien à Nuage Lumineux. Pas question de voir d'autres gens être blessés par son manque de vigilance, il en avait déjà bien assez souffert durant son temps à la Horde.
Réalisant qu'il n'avait toujours pas soufflé le moindre mot et que son comportement n'était peut-être pas clair pour l'apprenti blanc comme neige, il se força à chuchoter quelques mots.
Fruit avait replié tant bien que mal ses pattes sous lui, essayant de se mettre confortable en attendant que quelqu'un vienne l'aider. Il ne pouvait qu'adresser des grands sourires à Petite Fragrance et espérer qu'il n'y ait pas plus de cailloux qui leur tombent sur la tête.
« Boarf, si tu peux pas encore en manger, tu voudrais manger quoi ? »
La remarque sur le fait qu'il était un grand guerrier lui passa complètement par-dessus la tête. Il n'eut même pas le temps de se concentrer dessus, se crispant et figeant son sourire en une pseudo grimace en sentant du mouvement sur sa queue. Aïe, il se passait quoi au juste ?
Un coup d'œil en arrière et une sensation soudaine de légèreté sur sa queue l'aida à comprendre la situation. Il était libéré ! Hourra !
« Merci Nuage Arachnéen ! Je t'en dois une ! »
Se relevant tant bien que mal, le guerrier fit quelques pas hésitant avant d'entendre l'expression d'horreur de Petite Fragrance. Tournant la tête vers sa queue, il eut la surprise de voir qu'elle n'était plus toute droite comme d'habitude. Elle pendait un peu et faisait des angles qu'étaient pas trop naturels. Elle était marrante comme ça.
Mais c'était pas le moment de s'extasier sur sa nouvelle queue, il avait une boule de poil à sauver ! Fruit du Dragon donna un rapide coup de langue sur la chatonne poussiéreuse avant de l'attraper à nouveau par la peau du cou et partir en courant en direction de la sortie.
« Allez princesse, on décolle ! »
Mmmh, c'était dur de courir avec la queue qui était totalement brisée. Le matou manqua de trébucher deux trois fois et surtout, il courait bien plus en zig zag qu'autre chose. C'était pas très grave, mais il espérait ne pas rendre malade Petite Fragrance avec tous ces mouvements.
Ils finirent par sortir du camp en trombe, sans s'arrêter pour rejoindre le groupe de chat qui avait commencé à se regrouper à l'entrée de la Forêt de Bouleau. Fallait dire que Fruit n'était pas totalement sûr de pouvoir s'arrêté avec l'élan en cette instant. Il courut encore sur plusieurs longueurs de queue de renard, jusqu'à finalement s'arrêter proche d'un grand arbre, à l'écart des autres, pour y déposer la chatonne au sol. Ouf, au moins y'a plus aucun caillou qui tombe du ciel par ici.
« Et nous voilà arrivé ! C'était un sauvetage éclair, j'espère que t'as apprécié la balade ! »agora
Résumé:
Fruit du Dragon se relève, remercie Nuage Arachnéen de l'avoir aider, reprend Petite Fragrance avec lui et court vers la sortie du camp en zigzag à cause de sa queue cassée. Il s'enfonce dans la forêt de bouleau et s'arrête plus loin avant de déposer la chatonne.
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Best Ship aka le Choupy:
Épine Accro.
Date d'inscription : 22/11/2016 Nombre de messages : 2883
L’ombre est moi et je suis l’ombre. En m’enlaçant ainsi dans la noirceur qui entoure le camp, je me donne l’illusion de disparaître. Et on dirait que ça marche, puisque Petite Braise ne me voit pas. Mes poils courts et noirs se fondent dans l’obscurité, tandis que son pelage bariolé ressort sur le terne de la terre. Je compte m’amuser encore un instant de cette différence, la poursuivre dans la nuit. Je l’observe chasser une lueur, mes pattes fourmillant déjà de l’envie de bondir pour la rejoindre, trouver un jeu pour nous deux, seules âmes nocturnes aux environs. Mieux qu’un seul papillon de nuit, on pourrait ramener un bouquet d’insectes à maman et à nos frères, que dis-je, une montagne, un-
Ah. En parlant de montagne, celle qui nous surplombe semble vibrer. Mon corps réagit avant même que la peur, instinct inné qui m’est encore inconnu, n’atteigne mon cerveau. Oreille plaquée contre mon petit crâne, corps soudé à la pierre, je ne fais qu’un avec le sol, ce qui ne l’empêche pas de trembler sous mes pattes. Qu’est-ce qu’il se passe ? Maman ? Petit Cœur ? Pourquoi notre maison semblait-elle en proie à une destruction ? Devant mes yeux écarquillés, billes vertes aux milles questions restant sans réponses dans la cohue, je vois sans pouvoir réagir. Des adultes que j’ai toujours connu bien plus calmes que moi, crier en courant, des guerriers sortir en trombe de la pouponnière, « s’enfuir », où, qu’est-ce qu’on fuit ? Mes frères et sœurs, je dois les rejoindre, et Braise ?
Trop tard. Je n’ai pas su bouger assez vite, la pierre a couru plus vite, tout balayé sur son passage. Les cailloux roulent jusqu’à toucher mes pattes, me narguant de leur proximité. Moi d’un côté, Braise de l’autre. Sous un tas, comme une petite montagne qui a avalé ma sœur.
Un hurlement tout proche de moi, qui transperce mes tympans. Et la réalisation, c’est moi qui hurle. Qui supplie Braise de sortir, quelqu’un de venir l’aider, n’importe qui. Ma sœur, éclat de lumière dans la nuit, a disparue, je ne l’entends même plus. Et moi, petite araignée dans l’obscurité, je ne peux que sauter entre les décombres en espérant qu’on m’entende. Je sanglote, pour la première fois dont je me souviens, et je ne sais comment stopper les larmes qui m’empêchent de crier haut et fort.
« S’il vous plait, quelqu’un ! Braise- elle a été avalée, sous des rochers- s’il vouuus plait, ma sœur ! »
Patte d'Araignée a été témoin de l'ensevelissement de Petite Braise et appelle à l'aide en pleurant entre les décombres
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Merci Lulu pour le code de la signature. Cataries, Naru, Mid, Sabrou, Color, Fea, Oeillet, Luny & Laë, Cloud, WolfToast
Souvenir des Étoiles Admin Souvissime
Date d'inscription : 20/08/2009 Nombre de messages : 3049
« La terre va trembler. » « Le camp sombrera. » « La lune rejoindra les montagnes. »
Ces avertissements, il les avait entendus au creux de l'arbre qui forme son nid. Comme des murmures à ces oreilles alors qu'il est plongé dans le sommeil, ces sons devinrent si nombreux qu'ils étaient devenus inaudibles. Cela avait suffit pour réveiller toutefois Souvenir des Etoiles, encore un peu ensommeillé néanmoins. Lorsque les tremblements commencèrent véritablement à arriver, le félin sursauta tout à fait et écarquilla les yeux. Q-Qu'est-ce qui se passe ? Le cœur battant, c'est sans tarder que le meneur sort de sa tanière. Sous une nuit noire sans lune pour les guider, il entend des grondements terribles qui viennent des rochers un peu plus haut qui surplombaient leur camp. La terre s'effondre, se dirigeant droit vers eux. Tétanisé, Souvenir des Etoiles a le souffle coupé. Rêve-t-il ?.. Non... C'est un cauchemar... Secret des Lucioles est la première dont il entend la voix. Elle sonne l'alerte générale tandis que le Clan entier s'éveille progressivement en trombe pour constater l'arrivée des gravats sur eux. Le stress prend peu à peu la gorge du mâle crème. C'est lui qui est censé veiller sur les siens. Tu es le chef ! Fais quelque chose ! Souvenir des Etoiles réfléchit à toute vitesse, même si dans sa tête c'est le chaos qui règne. Il a peur. Mais pour son Clan, il faut qu'il prenne les choses en main. Ou du moins, qu'il indique des consignes. Mais quoi ? Pour aller où ? Si l'avalanche s'étend, elle nous forcera à aller vers la rivière et il y aura des noyades... Tandis que les guerriers prennent conscience de la gravité des événements et se mettent à aider le plus de monde possible, le regard doré du chef passe en vitesse sur les issues possibles. Pour avoir une meilleure vue, l'ancienne Sentinelle saute sur une des branches de l'arbre. Puis, enfin, il aperçoit une partie dégagée hors du camp qui monte vers les collines opposées. Tout en haut, d'impressionnants pics dominent la vallée. « La lune rejoindra les montagnes. » Pour lui, c'est à présent une certitude. Nous ne pouvons plus rester ici.
« Dirigez-vous tous vers les montagnes où le soleil se lève ! Nous y serons en sécurité ! »
Il espère vraiment ne pas se tromper.
« Maman ! Papa ! »
En bas, un appel à l'aide. Une petite voix aigüe de chaton implorant. Lorsque Souvenir des Etoiles baisse la tête, il aperçoit un petit mâle blanc au masque noir au sol qui tremble de tous ses membres.
« Petit Cygne ! »
Au milieu de la débandade, le chaton semble perdu. Une pierre est sur le poids de l'écraser pour en faire de la bouillie. D'un bond, le meneur saute de sa branche pour récupérer l'enfant entre ses crocs et le sauver de justesse. Mais quand il touche terre, un nouveau tremblement défigure le sol sous ses pattes et ils tombent tous deux dans la crevasse.
Il fait à présent complètement noir. Les bruits de panique sont toujours présents mais cette fois étouffés, comme lointains. Ils sont à présent sous terre ; pas ensevelis, toutefois. Du moins, pas totalement. Petit Cygne a évité de se faire étrangler sous l'humus, mais le meneur a eu moins de chance.
« S-Souvenir des Etoiles ?.. »
Terrifié, Petit Cygne, qui ne voit plus rien, bouge dans tous les sens pour tenter de sentir autre chose que la terre qui l'entoure.
« Je suis là... »
La voix du meneur est plus faible, mais elle est présente. Lorsque le petit chat bicolore se retourne vers la source de la voix, il cligne des yeux, surpris, en apercevant la silhouette de son meneur qui se dessine. Mais le corps du chef dégage une faible lueur et on peut voir au travers les contours du souterrain dans lequel ils se trouvent.
« Souvenir des Etoiles ! Ton corps, il est bizarre ! »
Petit Cygne écarquille les yeux, avant d'apercevoir au travers lui un troisième chat. Le même que celui qu'il dévisage actuellement, mais les yeux clos, et le pelage terni de poussière. Voyant la confusion du chaton, le meneur lui explique.
« J'ai perdu une vie, Petit Cygne. C'est celle que tu vois actuellement sous les yeux. »
Le petit est estomaqué. Ses pattes minuscules tremblent.
« T-Tu es mort ?.. »
Dans son regard bleu, de l'incertitude, de la peur et de la peine. Dans celui du plus âgé, de la douceur et de la bienveillance.
« Oui. Mais ne t'en fais pas. Je reviendrai à la vie. En attendant, toi, tu n'en as qu'une. Alors laisse-moi t'aider à la sauver. »
L'esprit du crème passe devant lui dans le tunnel. Petit Cygne ne peut s'empêcher de porter un regard vers le corps à l'air endormir près de lui, mais une nouvelle secousse le fait sursauter et l'ensevelit tout à fait, le rendant invisible. Petit Cygne pleurniche, inquiet, avant de courir pour rattraper l'âme de son défunt chef. Il ignorait que chaque vie pouvait se matérialiser sous forme de fantôme. En silence, il lui donc ce dernier dans le souterrain sans prononcer un mot de plus, laissant ses larmes couler dans le mutisme religieux. Puis, enfin, une sortie se dessine devant eux. Le cœur battant, Petit Cygne, impatient, court vers l'ouverture qui est apparue et qui laisse entrevoir un bout de ciel nocturne. Le chaton bondit hors du tunnel et respire à nouveau, soulagé. Le jeune chat, tout content, sautille sur place une fois dehors. Puis, il se retourne.
« On a réussi, Souvenir des Etoiles ! On a-... »
Cygne s'arrête. Derrière lui, plus personne. Seul le vent vient caresser son pelage duveteux tandis qu'en contrebas, les membres de la Lune évacuent peu à peu. La brise lui fait toutefois parvenir un murmure. Une voix familière.
« Attends ta famille ici. Ils te rejoindront bientôt. Et moi aussi. »
▶▶▶ lune 1217
Souvenir des Etoiles répond à l'alerte et saute sur une branche en hauteur pour qu'on puisse l'entendre en demandant à son Clan de se diriger vers les montagnes qui deviendront leur futur camp. Puis il sauve Petit Cygne de l'éboulement mais tous deux se font ensevelir. Souvenir des Etoiles perd sa septième vie et son esprit guide Petit Cygne hors de danger jusqu'au pied des montagnes. (Souvenir des Etoiles ne réapparaîtra que plus tard dans l'Event)
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Spoiler:
Spoiler:
Ancien design de Baleine:
Baleine des Bois & Fronce Family
Spoiler:
Petite Epine
Spoiler:
Merci à Jay pour le scroll, et à Irisou, Lumy, Flo, Sabrou, Laë, Fea, Runa et Waki pour ces magnifiques créations
Dernière édition par Souvenir des Étoiles le Ven 6 Sep 2024 - 9:54, édité 1 fois
Souvenir des Étoiles Admin Souvissime
Date d'inscription : 20/08/2009 Nombre de messages : 3049
Elle n'avait pas connu de plus grand bonheur que depuis qu'elle avait ses petits avec elle. Cinq beaux enfants que les Etoiles lui avaient donné avec la bénédiction de Règne des Ronces qui était un père exemplaire et qu'elle avait la chance d'avoir avec elle. Une petite famille pour qui elle aurait bravé l'interdit des frontières si son compagnon ne l'avait pas déjà fait définitivement pour elle afin de la rejoindre, mais c'est une question que jamais elle n'aurait à se poser et le mâle noir aux yeux bleus n'avait jamais démontré de manque de loyauté pour son Clan d'adoption.
Ce bonheur qui connaît ce soir des obstacles toutefois. Le changement arrive, et il n'a pas prévenu de sa venue. Alors quand la terre tremble au milieu de la nuit, Fraise des Bois ne pense qu'à une chose : sauver ses proches. Dehors, c'est la débandade qui règne tandis qu'une masse sombre descend de la colline pour foncer droit sur leur camp et que le sol, ici et là, marque des creux dont il est difficile de se déloger. Alors que la guerrière tricolore confie Petite Hirondelle, Petit Cœur et Petit Galet à Mûre des Bois et Règne des Ronces, la femelle calico cherche des yeux ses deux dernières filles qui manquent à l'appel.
« Petite Braise et Petite Araignée, où sont-elles ? »
Point de pelage noir aux yeux verts qui n'appartiennent à la première, ni de poil tricolore au regard vairon qui caractérise la seconde.
« Restez là, je vais les chercher. »
Le cœur battant, gentille et naïve chasseresse ne saurait rester impassible à la disparition de ses enfants quand le danger est si grand. Ni une, ni deux, chatte devient lionne et cherche à la vue, à l'ouïe et à l'odorat des traces de ses progénitures.
« Petite Araignée ! »
Au milieu de la cohue, elle aperçoit finalement sa fille, si petite et si fine, appelant au secours pour que quelqu'un l'aide à sauver sa sœur. Dans la ridicule fissure à ses pattes, elle semble percevoir la truffe de celle à la queue courte.
« Petite Braise !.. Maman est là, je vais te sortir d'ici, ma puce. »
On aura rarement vu Fraise aussi troublée, mais la vie de sa fille est en jeu. Ce n'est pas la plus musclée de ses camarades mais rien ne vient à bout de la détermination d'une mère pour protéger ses petits. Rassemblant toutes ses forces, elle creuse, sans penser à autre chose. La terre est remuée, déplacée. Finalement, après tant d'efforts, la prisonnière est libérée. Fraise des Bois la prend par la peau du coup pour la sortir définitivement du trou avant de constater sa patte arrière droite tordue, poussant un hoquet horrifié.
« Oh, Petite Braise, ta patte !.. »
Avec vigueur, elle lèche la fourrure de sa petite pour la débarrasser de la poussière. Mais les secousses reprennent, et la mère se rend compte qu'elle n'a plus le temps pour ça.
« Venez, mes chéries, allons rejoindre les autres. »
Prenant Petite Araignée sur son dos et Petite Braise dans sa gueule, la tricolore les amène à l'extérieur du camp, en direction des montagnes dont son chef a parlé précédemment. Elle n'a plus qu'une seule idée : les mettre hors de danger.
▶▶▶ Lune 1217
Fraise des Bois met Petit Galet, Petit Cœur et Petite Hirondelle entre les pattes de Règne des Ronces puis s'en va secourir Petite Araignée et Petite Braise avant de les amener hors du camp.
Secret des Lucioles Intéressé.e.
Date d'inscription : 03/11/2021 Nombre de messages : 544
La voix de Petite Anémone est infime, presque couverte pas ses tremblements et les plaintes du sol. Un mince filet qui se faufile avec difficulté à mes oreilles, pourtant grandes ouvertes à l’affut du danger. Est-ce que la terre va nous avaler ? Je la pose un instant, sous le couvert de l’arbre ancestral, afin de scanner les environs à la recherche d’un chemin sûr. Je n’en vois aucuns.
« Pas tant que je serais en vie. »
C’est tout ce que je puis promettre en bonne conscience à la pauvre chatonne. Une vérité froide, déterminée, que je défendrai jusqu’à mon dernier souffle.
« Ta mère, et des guerriers, vont ramener tes frères et sœurs. Aie foi. »
Aie foi. Des paroles pour elle, ou moi-même ? Aie foi. Je la reprends dans mes crocs, replonge, hors de la sécurité des racines hautes et des larges branches.
Le monde n’est que chaos. La colline grince, gémis, hurle et, dans sa souffrance, vomis sur le camp une coulée de terre qui s’échoue entre les racines de l’arbre ancestral, à la recherche du moindre creux à combler, du dernier chat à enterrer. Les rochers pleuvent, larmes mortelles de l’entité cruelle, tordent ici une queue, brisent là une patte.
Je stoppe ma protégée d’un signe de la queue, juste à temps pour éviter à un météore de lui percer le crâne. Partout où mes yeux se perdent, j’aperçois la mort. Son ombre, dans les fourrures que déterrent en vain mes camarades. Son reflet, dans les iris des endeuillés fouillant les rebuts à la recherche de l’impossible. Une réponse. Une justification. Un espoir.
Puis une voix s’élève. Mes oreilles la suivent, avalent ses paroles avec l’avidité d’une mère en temps de sécheresse. Que les Étoiles soient louées ! De part les mots de notre meneur, elles s’expriment et nous guident.
Les montagnes où le soleil se lève. Ce n’est pas exactement la direction que l’on a prise. D’un mouvement de la tête, j’indique en me retournant à Petite Pluméria la rangée de pics salvatrice.
« Fonche ! »
Il n’y a plus de temps à perdre. L’oration de Souvenir des Étoiles a réveillé le clan. A chaque seconde, chaque battement de cœur, mes camarades se déversent sur le flanc de la montagne, s’envolent vers le ciel pour rejoindre les étoiles et échapper à l’étreinte de la terre. Mais celle-ci tend vers nous ses bras avec d’autant plus d’ardeur, déterminée à nous accueillir en son sein. De grès, comme de force.
Ma protégée s’éloigne devant moi, Petit Secret dans sa gueule. Tu peux le faire, Pluméria. Ne te retourne pas.
Alors que je galope de nouveau près de l’arbre central, celui qui fut ma maison depuis mon premier souffle, j’aperçois un mouvement étrange en périphérie de ma vision. Deux individus aux pelages clairs, l’un d’ivoire, l’autre de crème. Je l’aurais reconnu entre milles. Souvenir des Étoiles !
Mon mentor se laisse tomber d’une branche en direction de Petit Cygne, dont les appels à l’aide me parviennent enfin. La pauvre boule blanche est devenue grise sous la poussière et la confusion. À la vue de mon meneur, bondissant sans hésiter à la rescousse d’un chaton, mon âme se réchauffe, et mon esprit se renforce. Je m’apprête à détourner le regard, et à reprendre ma course, poussée par un vent d’espoir. Je m’apprête à gravir à mon tour le flanc de la falaise qu’il nous a indiqué, persuadé qu’à présent, nos ancêtres sont à nos côtés. Tout est fini.
La terre s’ouvre sous mon mentor et le chaton. Leurs pattes cherchent en vain à nager dans la langue de gravier du monstre. Sans un bruit, la gueule se referme sur eux. Tout est fini.
Mon cœur s’effondre. Et le monde avec lui. Mes pattes me portent avant que je le réalise au pied de l’auteur du crime. Elles escaladent le tronc, suivent les empreintes du meneur et se hissent en sécurité, là où il s’était élevé pour s’adresser au camp. Ici, je repère un creux, solide, minuscule, ou ni météore, ni glissement ne devrait pouvoir s’incruster. Sans réfléchir, j’y loge Petite Anémone.
« Reste là. Ici, tu es en sécurité. Si je ne reviens pas, hurle. Tes parents reviendront pour toi. »
Jamais Forêt de Bambou ou Mouette Obscure ne m’aurait pardonné pour emporter leur enfant dans ma folie. Et il n’y a aucun doute, que ce que je m’apprête à faire, l’est. Je redescends sans prudence, bondit près du tas de gravats. Si la terre doit m’emporter, qu’il en soit ainsi. Je commence à creuser.
Mes pattes retirent les pierres, qui bientôt se font si petites qu’on les confondrait avec de la poussière. Encore. Elle se perdent dans les craquelures de ma peau, l’irrite, et la sillonne aussi surement que je le fais avec le sol. Encore. Elles se glissent sous mes griffes, les écartes, s’y plantes telle une nuée d’échardes et m’arrachent un râle de douleur. Encore. Le creux me donne l’impression de se reboucher au fur et à mesure que j’y plonge. Pourtant, mes épaules y disparaissent presque. Encore. Un instant je crois apercevoir une touffe crème. Illusion de plus, ou pas, je continue. Encore.
Un filet écarlate se faufile dans la terre sous mes pattes. Une griffe arrachée. Deux, peut-être. Je ne sais plus. Ma vie se vide dans les entrailles du monde, pourtant, mon corps refuse de reculer. Pas encore.
Lors de la bataille des falaises, je chassais gaiement dans les bois. Pas encore.
Lors de la guerre contre la Horde, j’ai détourné ma trajectoire de la sienne, certaine de sa victoire. Pas encore.
Pas une troisième fois.
Les pierres que je pousse sont rouges. Puisse mon sang te guider à la surface, Souvenir des Étoiles. Accroche-toi à la ligne qu’il forme, tire dessus, prend le nécessaire pour nous revenir. Mais par pitié.
Pas encore.
_________________
Luciole observe silencieusement en #6770B2.
Dernière édition par Secret des Lucioles le Jeu 12 Sep 2024 - 14:52, édité 1 fois
Plumeria des Nuages Habitué.e.
Date d'inscription : 04/01/2021 Nombre de messages : 644
A cet instant, plus qu’une seule chose comptait : sauver Petit Secret. Je me focalisais sur cette pensée unique pour éviter de sombrer dans la panique et l’angoisse qui régnait tout autour de moi. Mes yeux restent focalisés sur Maman Luciolou qui m’indiquait la trajectoire avec Petite Anémone dans ses crocs. Au moins, les deux sœurs seraient en sécurité ensemble. Il y avait tant de cris - qui me déchiraient le cœur - dans le camp qui me faisait lutter contre moi-même : je ne suis qu’une chatonne, je ne peux pas aider tout le monde. L’avenir du Clan est déjà entre mes crocs !
Oh Clan des Etoiles, aucun de nous ne souhaite rejoindre vos nobles rangs pour l’instant, s’il vous plaît, venez nous en aide !
Je priais le Clan des Étoiles, fermant mes prunelles ambrées pour tenter de faire abstraction du chaos lorsque je me faisais arrêter brutalement par la queue de Maman Luciolou à plusieurs reprises, évitant que des rochers ne nous tombent dessus sans pitié. Il faut être à l'affût du moindre danger, si le Clan des Étoiles veut nous aider, il le fera…
Le cri de Souvenir des Étoiles me donnait espoir : une marche à suivre. Il connaît le territoire mieux que personne et saura où nous mettre en sécurité. Secret des Lucioles m’encourageait à suivre la direction indiquée.
Quoi ?? Je dois y aller toute seule ?? Et si je conduisais Petit Secret à sa perte ??
Mes prunelles humides trahissaient mes craintes, malheureusement, le temps ne permettait ni à ma maman de cœur de me rassurer, ni de m'apitoyer sur mon sort. Je me contentais de reprendre ma course chaotique sans me retourner.
Les montagnes où le soleil se lève.
Je me répétais la direction comme pour ne pas l’oublier, balançant le petit corps fragile du chaton de droite à gauche comme une danse qui s’harmonise avec mes pas.
« Cha va aller Petit Ch’ecret, on va ch’en ch’ortir toi et moi ! »
J’essayai tout autant de rassurer Petit Secret que de me convaincre, galopant vers ses énormes pics tranchants, sortant du campement pour la première fois…
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