Tout allait bien se passer, sa fratrie ne devait pas être loin, n'est-ce pas ? Ça voulait certainement dire qu'il y a du monde en train de les aider ailleurs. Petite Rumeur voyait bien que tout le monde était débordé et paniqué, mais pour ne pas déranger le guerrier qui l'avait aidé et la portait à nouveau dans sa gueule, elle n'osait pas vraiment bouger.
Il l'avait déposé un instant, pour échanger avec la lieutenante, avant de prendre quelqu'un sur son dos et de la rattraper pour l'emmener hors du camp. Rapidement, la chatonne fut mise hors de danger, et elle put souffler un instant. Cette boue et cette eau qui montaient petit à petit la terrifiait, il fallait bien l'avouer. C'était comme si les marais étaient devenus vivants et essayaient de les manger.
Mais qu'importe où elle portait son regard, impossible de voir ou d'apercevoir quoi que ce soit qui ressemblait à sa fratrie. Où était Patte Sauvage ? Sentant son sang se glacer à l'idée de perdre son frangin, la chatonne se mit à trembler. Il fallait qu'elle soit forte, il fallait qu'elle le retrouve ! Tout autour d'elle, l'agitation ne s'arrêtait pas, les guerriers courants partout, continuant d'évacuer et d'aider tous ceux en danger.
Se faisant toute petite, Rumeur jeta à coup d'œil dans le camp de son perchoir. Elle laissa échapper un hoquet de surprise à la vue du camp. L'eau avait tellement monté ! Elle voyait des guerriers dont les pattes semblaient bloquées sous la boue, et d'autres en difficultés, absolument partout.
Mais finalement, elle aperçut son adelphe non loin, qui atteignait doucement la sortie. C'était Tache de Faon et Nuage des Astres qui l'accompagnait ! Ouf, elle n'avait pas à s'inquiéter alors, il allait bien. Un poids disparu soudainement de son cœur à la vue de son frangin, certes trempé, mais en bonne santé.
Alors qu'elle était sur le point de retourner à son emplacement en sécurité, cependant, elle aperçut quelque chose d'étrange. Plissant les yeux et s'approchant timidement, elle eut la surprise de voir un chat bloqué, à quelques pas à peine de la sortie ! C'était... Aspic Nuageux ? Qu'est-ce qu'il faisait là ?
Petite Rumeur ne le connaissait pas spécialement bien, il était arrivé récemment au camp et n'avait pas trop trainé dans la pouponnière. Mais ça ne voulait pas dire qu'il fallait qu'on l'ignore et le laisse seul à son sort ! Il avait l'air bien coincé en plus.
Mais tout autour d'elle, tout le monde était trop occupé et personne ne l'avait remarqué. Il fallait qu'elle l'aide alors, y'avait pas trop de choix n'est-ce pas ? Un peu tremblante mais prenant son courage à quatre pattes, Petite Rumeur s'approcha avec précaution d'Aspic Nuageux. Il fallait faire vite mais pas question de tomber à l'eau à son tour, sinon il allait falloir les sauver tous les deux !
« P-Panique pas Aspic Nuageux ! Je euh... je viens t'aider. »
Il avait l'air terrifié le pauvre ! Il fallait qu'elle se dépêche ! Quand Petite Rumeur atteint enfin l'extrémité de la terre sèche et non envahi par l'eau et la boue, elle se pencha. Aller, encore un peu plus loin. Elle y était presque, elle allait l'atteindre !
Petite Rumeur sentait ses griffes déraper sur le sol et ses pattes doucement s'enfoncer dans la boue mais elle n'y fit pas attention. A cet instant, elle devait sauver Aspic Nuageux avant tout !
Réussissant enfin à atteindre l'apprenti, bien qu'elle ait maintenant les pattes bien enfoncées dans la boue, Petite Rumeur l'attrapa par la peau du cou et tira. Oh hisse ! Elle tira de toute ses forces, et eut la surprise de sentir le corps du brun la suivre et se libérer petit à petit. Il était plus léger que ce qu'elle imaginait !
« Alleeer ! »
Et d'un coup, le marais le relâcha, emportant Rumeur à son tour par l'élan soudain. Elle sentit Aspic Nuageux s'envoler au-dessus d'elle pour atterrir pile en sécurité sur le sol sec de l'entrée du camp. Ouf, mission accomplie ! Elle avait réussi, hourra !
En revanche... alors que la chatonne bientôt apprentie voulu se relever... Elle réalisa le problème. A force de tirer et de forcer pour sortir Aspic Nuageux... Elle s'était enfoncée à son tour. Elle n'arrivait plus à sortir de là, maintenant c'était elle qu'était coincée !
Sentant la panique lui remonter le long de la gorge, Petite Rumeur lança un regard terrorisé à l'apprenti qu'elle venait de sauver.
« Je... Je peux plus bouger ! Aider moi s'il te plait, vite ! »
Elle était vraiment juste à côté de la sortie en plus, il avait juste à se pencher pour la tirer. Juste un tout petit effort à faire, mais Aspic Nuageux devait se dépêcher. Elle sentait déjà l'eau qui montait et faisait qu'elle s'enfonçait toujours plus profondément.agora
Résumé:
Petite Rumeur est mise en sécurité par Serpent de Cendres. En cherchant sa fratrie, elle remarque Aspic Nuageux bloqué dans la boue à l'entrée du camp et vient à son secours. Elle réussit à le libérer mais se retrouve bloquée à son tour dans l'opération
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Woah. Pourquoi il faisait froid d'un coup ? J'ai fait exprès de prendre la meilleure place bien au milieu de tous dans la tanière depuis qu'on est là, aucun courant d'air n'a le droit de m'atteindre mais c'est quoi ça, on a les pattes dans... l'eau ? L'EAU ?? Non. Non. Alors non. Je suis pas d'accord.
Il reste un instant décontenancé, perdu dans l'horreur de la situation, une sueur froide dégoulinant déjà dans son dos, sans réussir à bouger les pattes de l'eau, sans réussir à comprendre la situation. Il savait sortir les griffes, feuler, être méchant, rabaisser. Mais comment faire contre l'eau ?
Sortir d'ici. Vite. Pousser, non, trop d'eau déjà, pourquoi ça monte ??
Son salut, il croise son regard un instant. Des yeux habités de terreur pure, celle qui paralyse, qui balaye tout sur son passage. Qui sonne le glas pour le propriétaire des yeux terrifiés, une véritable chance pour Moustique.
" Ok- bouge pas toi hein- "
Avancer, contre tout, contre l'eau, contre la panique. Un dos pas très stable, à peine plus large que le sien, en mettant une patte sur la tête ça marche un peu mieux. Ouf. Voilà qu'il a les pattes au sec, la fourrure grise du frangin se charge de lui essuyer les coussinets. Maintenant, on réfléchit à la suite, mais vite, parce que ça peut pas durer trop longtemps cette histoire. Ne pas trop appuyer sur la tête de Liseron, ne pas trop lui mettre le museau dans l'eau - faudrait pas qu'il se réveille non plus, pas tant que Moustique est perché dessus, hors de question de mettre une patte dans l'eau.
Il ne s'est jamais autant concentré de sa courte vie. Il faut que le bond soit parfait, sinon c'est le plouf. Un gros rocher, juste à l'entrée de la tanière, depuis le dos de son frère il peut espérer sauter dessus. Respirer. Y aller. Se jeter dessus comme sur le plus gros tas de nourriture du monde, comme pour aller se rouler dedans. Eeeeet, boum, réception. Maintenant, sortir, vite, par où ? Et-
" EH OH FRANGIN, tu te bouges oui, tu veux mourir comme un vulgaire poisson ? Allez sac à puces !!! "
Il hurle, espérant réveiller Liseron, après tout il vaut mieux être deux pour affronter le problème épineux qui s'offre à eux. Hors de question que Moustique mette une patte dans l'eau pour venir l'aider par contre.
Moustique grimpe sur le dos de Liseron qui est pétrifié pour s'échapper de la tanière des apprentis sans se mouiller
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Autour des Cimes Bavard.e.
Date d'inscription : 03/10/2022 Nombre de messages : 813
Ses muscles étaient bandés à leur maximum, tentant désespérément d'arracher son apprentie à l'étreinte des marais et de la boue. La voix de la jeune femelle résonnait encore à ses oreilles, sa confiance et sa crainte refoulée les deux instigateurs de la motivation de la guerrière. Une fois qu'elle fut sûre qu'Ibis des Nuages s'était bien accrochée, elle tira - de toutes ses forces. Ses pattes s'enfoncèrent profondément dans la boue, faisant ressortir l'eau qui couvait en dessous, noyant et alourdissant de plus en plus ses articulations. Mais Souffle de Givre ne lâcha pas, encore moins quand elle sentit un premier mouvement - vers elle. Ça fonctionnait ! Elle tira encore plus fort, au risque de casser la branche qui tenait la vie de son apprentie. Mais elle ne l'abandonnerait pas. Petit à petit, elle put faire marche arrière et entraîner le poids d'Ibis vers elle, là où demeurait une petite portion de sol encore assez ferme. C'est à peine si elle vit la branche commencer à s'affaiblir tant ses yeux restaient rivés sur le pelage bicolore de l'apprentie, inquiète de la voir disparaître soudainement dans les marais montants. Pourtant sa peur s'avéra infondée alors que Ibis des Nuages s'effondra juste à côté d'elle, pantelante et épuisée, mais sauvée.
Sa petite voix fut comme un souffle de fraîcheur et Givre eut du mal à ne pas faire trop étalage de sa rassurance. Malheureusement elles n'avaient pas le temps de se reposer, pas alors que l'eau des marais continuait sa course interminable. L'évacuation continuait non loin d'elles, les voix anxieuses des chatons portés par des guerriers plus âgés ou des anciens menés par des apprentis portant jusqu'à ses oreilles. Tandis que Souffle de Givre contemplait ce spectacle, laissant quelques précieuses secondes à Ibis pour se reposer et retrouver sa respiration, elle sentit une vive douleur dans son œil gauche et seulement à ce moment remarqua-t-elle que sa vision avait drastiquement baissée. Un voile flou et noirâtre s'était emparé de son œil. Dans sa précipitation, elle ne s'était pas rendue compte que de la boue s'était glissée jusque sa cicatrice, irritant la plaie déjà sensible. Cependant la jeune guerrière adressa un sourire à son apprentie, l'enjoignant à se relever, faisant fi une nouvelle fois du mal qui rongeait sa vision : « Je ne t'aurai jamais abandonnée, tu es sous ma responsabilité maintenant, Ibis des Nuages. Je sais que tu es fatiguée, mais on doit encore rejoindre les autres, » continua-t-elle en pointant du bout du museau ce qu'elle supposait être des silhouettes des leurs. Avec douceur, elle poussa son museau contre le flanc de son apprentie pour l'aider à se relever. « Tu n'es pas blessée au moins ? » Elle l'espérait, parce que sinon elle ne savait pas comment elle allait faire. Déjà que la tâche de revenir sur ses traces s'annonçait ardue, elle ne savait pas comment elle s'en sortirait si elle devait porter Ibis. Mais on doit sortir de là coûte que coûte. Collant à son visage son éternel sourire, Souffle de Givre se positionna à côté de la petite femelle bicolore, prête à la soutenir. « Tu es prête ? »
Ses premiers pas furent incertains et elle se retrouva à trébucher contre de petites pierres partiellement cachées. Mais elle fit comme si de rien n'était ; elle ne voulait surtout pas inquiéter son apprentie, pas après ce qui venait de lui arriver. La tête droite, le regard aussi alerte que possible, elle tenta de les guider au travers du sol marécageux, ses oreilles pointées dans la direction d'où venait le plus gros des paroles - et elle l'espérait, de leurs camarades.
Après avoir sauvée Ibis des Nuages, Souffle de Givre s'assure qu'elle va bien et tente de retrouver son chemin malgré sa vision défaillante.
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Merci à lulu et sil pour le codage de la signa, et à idy pour le vava de mésange !
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Date d'inscription : 13/08/2023 Nombre de messages : 1041
Épine était saine et sauve, et de cela Marais était soulagé. Il espérait que tous leurs camarades seraient bientôt en sûreté, mais il ne pouvait pas abandonner la guérisseuse toute seule ici. Elle semblait tellement... désorientée ? Ça le peinait, de la voir comme ça. Certes, lui même l'avait toujours connue ayant un certain âge, mais la rouquine avait toujours dégagé tant d'assurance, tant de vivacité, qu'il était étrange de la trouver aussi démunie ce jour-là. Mais la situation était particulière, et ils étaient tous épuisés. Alors le brun espérait sincèrement que tout finirait par s'arranger, qu'ils finiraient par s'en remettre. Il voyait de nombreux camarades affluer, accompagnant chatons et apprentis en sûreté. Au moins, personne ne semblait sérieusement blessé. Si tout le monde allait bien, alors le reste pourrait être reconstruit. Cet instant de répit lui permettait de retrouver son souffle, même si ses forces mettraient clairement un peu plus longtemps à se reconstruire. Au moins, si on l'appelait, il serait toujours en mesure d'aider.
Soudainement, le matou sursauta suite à la panique d'Épine. Les remèdes ? Ils étaient certainement ensevelis sous la boue à cette heure-ci. L'ancien guérisseur comprenait bien en quoi cela était embêtant. Un de leurs camarades pourrait revenir blessé, mais il aurait été impossible de sauver Épine tout en se préoccupant de ses remèdes. La concernée se mettait malheureusement dans un état de stress qui ne lui ferait aucun bien, et qu'elle ne semblait pouvoir contrôler. « L'important était de te sauver toi... » commença t-il, tout en la voyant se lever pour tituber parmi les rescapés. Où allait-elle ? « Épine, attends ! » Il vint la rejoindre, se demandant ce que la guérisseuse pouvait avoir en tête. Comptait-elle aller récupérer ses remèdes ? « Nous pourrons te constituer une nouvelle réserve, je t'y aiderai s'il le faut. » Il ne se réjouissait pas à cette idée, mais savait que soutenir la vieille chatte serait important. Elle devait certainement se demander où était son apprentie, d'ailleurs... Marais ne l'avait pas vu, mais il savait que tous leurs camarades étaient en train de se battre pour sauver tout le monde. Alors, personne ne serait oublié. Personne ne serait livré à lui-même. « Nos camarades sont en train de vider le camp. Bientôt, tout le monde sera réuni ici. Aie confiance en eux. Et respire, Épine. Il faut qu'on garde notre calme... » Pour accompagner ses paroles, il vint s'asseoir près d'elle. Rester calme, oui... Lui-même ne savait pas comment il y parvenait. L'adrénaline, peut-être, bien qu'il n'ait jamais été fait pour ça. D'un regard, le brun chercha parmi les ombreux présents l'un des proches d'Épine, qui serait certainement plus à même de la rassurer.
Spoiler:
Esprit des Marais tente de calmer Épine.
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Date d'inscription : 13/08/2023 Nombre de messages : 1041
Pendant quelques instants, tes oreilles semblent ne plus entendre le chaos qui règne autour de toi. La peur, les cris, les directives hélées d'un côté à l'autre du camp. Plus rien. Tu n'entends que ton propre coeur, battant à tout rompre suite à l'effort et à l'effrois que tu viens d'expérimenter. Allongée au sol, ton corps semble complètement vidé, complètement figé. C'est le froid et la lourdeur de la boue qui te ramènent bien trop vite à la réalité. Le brouhaha ambiant vient agresser tes oreilles, en même temps que la douleur se rappelle à tes muscles. Ta respiration s'accélère, te poussant de plus en plus vers la crise de panique. Et puis, te te souviens. Souffle de Givre est là. Elle t'a sauvé. En relevant les yeux vers elle, tu as l'impression qu'elle est différente. Comme si quelque chose la gênait. Tu espères qu'elle ne s'est pas fait mal en te portant secours... son sourire te motive à te remettre sur tes pattes, et tu hoches doucement la tête, le poil toujours hérissé sous la couche de boue qui le recouvre. Elle ne t'aurait jamais abandonnée. Tu te répètes ça, pour avoir le courage d'avancer malgré la peur et la fatigue. Vous n'avez pas le choix, au risque de vous remettre dans une situation similaire. Tu ne t'enfuis pas cette fois, car tu as une présence rassurante pour te guider. « N-non. Je vais bien, merci.»Tu vas bien. Mais, est-ce que les autres vont bien ? Tes frères et soeurs ? Liberté des Ombres ? Tu t'es enfuie sans penser à eux... T'as enfin trouvé une famille, mais il semble que tu sois incapable de leur rendre un centième de ce qu'ils t'offrent chaque jour.
Tu hoches la tête pour signifier à Souffle de Givre que vous pouvez y aller, et la suis à travers la boue et l'obscurité. Vous allez doucement. Tu te demandes si c'est une précaution de la part de ton mentor. En tout cas, tu peux voir que du monde se trouve un peu plus à l'avant, c'est sans doute là que vous devriez aller. « Et toi, tu n'es pas blessée, hein ? » Tu demandes avec inquiétude, trouvant malgré tout l'attitude de la guerrière assez inhabituelle. Mais bon, tu te dis que tu imagines peut-être des choses. Ça t'arrive souvent, sous la panique. « Je crois que quelqu'un vient de sortir par là bas ! » lances-tu ensuite, les yeux plissés dans la direction concernée. C'est assez vague, mais il te semble bien avoir reconnu le pelage familier d'un de vos camarades. Bien sûr, il vous reste encore à traverser une partie du camp pour atteindre cette zone, tout en évitant de tomber dans une nouvelle prison de boue et de terre. Le sol est devenu marécageux à certains endroits, mais le peu de luminosité ne vous aide pas à distinguer ces fameuses zones mortelles. Tu vois bien que Souffle de Givre tâtonne le terrain à chaque pas, et tu essaies de faire de même par sécurité, même si le niveau des marais commence à te gêner.. « Attention ! » piailles-tu soudainement, en remarquant que le sol devant la guerrière est en mauvais état. Ne l'a t-elle pas vu, elle aussi ?
Spoiler:
Ibis suit Souffle de Givre et avance avec elle vers la sortie, l'alertant lorsqu'elle remarque une zone trop marécageuse.
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Date d'inscription : 13/08/2023 Nombre de messages : 1041
Le jeune matou fut tiré de son sommeil par un grondement inhabituel. Dommage, le rêve qu'il faisait était pour le moins... intéressant. Voyant ses camarades s'affoler autour de lui, l'apprenti se dressa sur ses pattes et quitta sa tanière. Le camp était plongé dans un chaos sans précédent, et Scorpion voyait que le niveau des marais était en train d'augmenter à grande vitesse. Il pouvait aussi voir que les uns étaient en train d'aider les autres, et même si son instinct le poussait à agir, lui n'en avait pas très envie. Il éprouvait toujours de la rancoeur envers les meurtriers de ses parents, et leur porter secours lui paraissait contre nature. Il allait simplement veiller sur sa famille restante, et se mettre lui-même en sécurité. Personne ne le remarquerait, vu le peu d'organisation qui régnait en cette étonnante nuit. Alors qu'il guettait l'un des pelages familiers de sa fratrie, il fut interpellé par une voix aussi agaçante que familière. Son mentor. Un matou sans intérêt qui semblait dépité à l'idée de devoir entrainer un rejeton de la Horde. Il ne le disait pas, mais Scorpion le sentait bien. Ce sentiment de dédain était d'ailleurs réciproque. « Scorpion des Nuages ! Viens m'aider par ici ! » Retenant un grognement, l'apprenti sombre se pressa pour voir ce que pouvait lui vouloir le guerrier. Lui aussi, avait appris à faire semblant. Il ne voulait pas cracher sa haine et sa rancoeur aux yeux de tous. Mais, ça ne l'empêchait pas d'en penser tout autant. En arrivant aux côtés de son mentor, il constata que celui-ci était en train d'aider quelqu'un à se sortir de la vase. Scorpion n'était pas assez grand et fort pour le tirer par la peau du coup et le sortir de là. Alors, il fit de son mieux pour combler l'espace restant avec des pierres et de la terre meuble, aidant ainsi l'ombreux à reprendre patte et à s'en sortir. « Encore un effort ! » lança t-il sur un ton encourageant, voyant déjà son amas de pierres disparaitre dans le marécage. Heureusement (enfin, selon le point de vue), il tint suffisamment longtemps pour permettre au guerrier de s'en sortir. Après quelques paroles reconnaissantes, celui-ci ne tarda pas à utiliser ses dernières forces pour déguerpir.
Feignant d'être heureux d'avoir réussi, l'apprenti le regarda partir, avant de réaliser que son mentor s'était lui aussi coincé dans la boue. Comment ? Il n'en savait rien, puisqu'il était focalisé sur l'aide qu'il apportait à l'autre. « Scorpion des Nuages, fais quelque chose ! » l'appelait-il, alors que son museau commençait déjà à disparaitre sous la vase. Pendant un instant, Scorpion hésita. Malgré toute sa mauvaise volonté, pouvait-il vraiment regarder son mentor se noyer ? Il fit un pas en sa direction, mais une voix familière vint le figer sur place. Laisse-le. Le laisser ? Oui, c'était ce qu'il devait faire. Ce serait un premier pas en direction de sa vengeance contre le Clan de l'Ombre, contre tous les clans. C'est ce qu'il mérite. D'un coup d'oeil, il vérifia que personne n'était en train de les observer, avant de détaler tout en arborant un air paniqué. Il ne devait pas éveiller les doutes. Alors, il se remit à faire ce qu'il comptait naturellement à la base : chercher les siens. « Aspic Nuageux ? Luciole des Nuages ? » Une fois qu'il les aurait trouvés, ils pourraient sortir d'ici et laisser les autres se débrouiller... pour le meilleur et pour le pire.
Spoiler:
Scorpion se réveille et vient aider son mentor (un PNJ) à sortir quelqu'un de la boue. Quand c'est au tour du PNJ de se noyer, Scorpion décide de le laisser à son sort et détale.
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Spoiler:
Merci à Aë pour cette sublime création **
Ombre des Chouettes Chouette Admin
Date d'inscription : 30/06/2019 Nombre de messages : 2558
Panique pas. Je t'en foutrais, moi, des paniques pas. Comment ne pas paniquer alors qu'il était lentement en train de s'enfoncer et risquait de mourir noyer. Vraiment, elle avait de drôle d'idée, Queue de Pie.
L'eau lui arrivait presque à la nuque maintenant, et il sentait l'étreinte de l'eau et de la boue tout autour de lui. Sa respiration était rapide, ses pupilles dilatées et si l'eau n'était pas si lourde, sa fourrure formerait une véritable boule. Comment est-ce qu'il allait faire pour s'en sortir, sérieux ?
Queue de Pie l'attrapa par la peau du cou pour essayer de le tirer, et suivant ses conseils, il essaya de tirer sur ses pattes en même temps pour réussir à s'enfuir. Mais la boue était si lourde et ses pattes tellement bloquées ! Tonnerre entendait les appels de Serpent de Cendres au loin, et s'il n'avait pas la gorge serrée par la panique, il lui aurait répondu quelque chose de bien salé.
Ils n'allaient pas s'en sortir, Queue de Pie ne tirait pas assez fort ! Soudainement, quelqu'un d'autres se rajouta et tira à son tour sur sa nuque.
« Aïe ! »
C'est qu'elles tiraient fort, les deux ! Tonnerre avait reconnu Merle Blanc, la sœur de Queue de Pie, et les deux s'acharnaient maintenant à le sortir de là. Et au bout de quelques secondes extrêmement longues, le jeune guerrier senti un mouvement au niveau de ses pattes. Puis un autre. Et d'un coup, la boue semblait le libérer et il se sentit presque emporté par la force des deux guerrières. Il était libre, enfin !
« C-C'est bon, je suis sorti ! Je peux bouger mes pattes. »
Et aïe, sa nuque lui faisait mal maintenant. Elles avaient vraiment tiré fort mais au moins, il était libre. Pour une fois, le matou retint une remarque désagréable, le soulagement étant trop fort pour garder son air grognon.
« Merci... Bon maintenant faut qu'on bouge vite, l'eau n'arrête pas de monter faut pas trainer, aller hop ! »
Le soulagement commençait à retomber pour faire place à de la gêne, de s'être retrouvé bloqué comme ça et d'avoir paniqué. Mais pas de temps à perdre, l'eau continuait de monter et ça serait vraiment trop bête qu'ils se retrouvent à nouveau bloqué, alors qu'on vient de le libérer. Se dirigeant vers Serpent de Cendres, Tonnerre essayait de naviguer dans ses eaux troubles et de ne pas boire la tasse. L'eau avait vraiment un goût horrible en plus.agora
Résumé:
Tonnerre du Lion est tiré par Queue de Pie et Merle Blanc et fini par être libéré des marais au prix d'avoir eu sa nuque un peu malmenée. Il part en direction de Serpent de Cendres, vers la sortie
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Best Ship aka le Choupy:
Ombre des Chouettes Chouette Admin
Date d'inscription : 30/06/2019 Nombre de messages : 2558
C'est fou ce qu'il est désagréable Patte Sauvage ! A s'agiter comme ça, et la menacer de la bouffer. Faut bien l'admettre, Astre est bien contente de ne plus être dans la pouponnière pour ne pas avoir à le supporter plus longtemps. Mais en cet instant, elle doit le sauver avant tout !
Heureusement, le chaton se calme vite et ça lui facilite un peu la tâche ! Redoublant d'ardeur malgré la difficulté, Nuage des Astres tire encore et encore la boule de poil à ses côtés. Pourquoi le camp est si grand aussi, elle voit la sortie mais cette dernière semble si loin malgré toute la marche qu'ils ont déjà fait.
Et soudainement, son sauveur arrive ! Tache de Faon débarque avec de grandes enjambées, et prend Patte Sauvage dans sa gueule. Quel star, à débarquer comme un héro comme ça. Heureusement qu'il est là, l'eau commence à vraiment être haute maintenant.
Suivant le grand guerrier et essayant de ne pas boire la tasse, Nuage des Astres lui offre un grand sourire, soulagée de voir qu'elle n'est pas toute seule. Cependant, y'a comme un truc bizarre qui se passe d'un coup. Une des pattes de Tache de Faon s'enfonce plus que les autres, et il a l'air de ne pas réussir à l'enlever !
« Tout va bien ? Tu veux de l'aide ? »
Nuage des Astres n'a pas la moindre idée de comment aider dans cette situation. Mais c'était normal de proposer, n'est-ce pas ? Peut-être qu'ils peuvent trouver une technique un peu inventive qui permettrait de libérer sa patte avec un système de contre poids et... oh non, c'est bon, sa patte est libre. Il a juste à tirer fort pour pas avoir de soucis.
L'eau est dure à naviguer, mais heureusement avec son poids plume, Nuage des Astres ne se laisse pas entrainer par la boue. C'est déjà ça ! Et c'est essoufflée, mais en pleine forme que la jeune apprentie rejoint la sortie du camp aux côtés du guerrier et du chaton.
Tache de Faon posa Patte Sauvage au sol et en sécurité avant de s'éloigner, certainement pour sauver d'autres chatons ! Ou bien pour se reposer un peu, il a l'air drôlement fatigué. Peut-être qu'il s'est un peu fait mal aussi ? Elle n'est pas sûr, mais vu qu'il n'a pas l'air de vouloir en parler, la jeune apprentie ne posera pas de question.
« Merci pour le coup de main ! »
C'est tout ce qu'il y avait à dire, il l'a clairement bien aidé ! Et Patte Sauvage est en un seul morceau, mission accomplie ! Regardant autour d'elle, Nuage des Astres remarque que tout les adultes essayent de nettoyer les chatons couverts de boue et saletés. Oh, il faut qu'elle fasse pareil alors ! C'est vrai que le chaton est particulièrement sale, elle n'arrive même pas à savoir où est-ce que c'est normal qu'il n'ait pas de poil et où est-ce qu'il est censé en avoir.
« Bouge pas, j'vais te nettoyer ! »
Et aussitôt dit, aussitôt fait ! Nuage des Astres s'évertue à lécher avec ardeur Patte Sauvage, essayant de le nettoyer un maximum. Beurk elle a un goût horrible la boue. Et peut être qu'elle lèche un peu à rebroue poil aussi. Mais elle fait de son mieux et essaye de montrer à tout les grands autour qu'elle est exemplaire. Regardez, elle s'occupe de la boule de poil la plus sauvage de la pouponnière ! Ca mérite une médaille, non ?agora
Résumé:
Nuage des Astres suit Tache de Faon jusqu'à la sortie du camp, où il la laisse en sécurité. Elle décide ensuite de nettoyer Patte Sauvage pour qu'il ne soit plus couvert de boue
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Un tremblement de terre réveille Vague des Âmes qui a le sommeil léger. Il remercie le clan des Etoiles de l'avoir tiré de ce mauvais rêve. Comme toutes les niuts, le même cauchemar. Son père. Une flaque de sans. Lui. La pluie... Bref, que de mauvais souvenirs. Il sort rapidement de la tanière des guerriers et cherche son apprentie parmi la foule de chats... coincé par terre ? Hein ? C'est quoi c'te crotte encore ? Il s'avance, intrigué et pose la patte sur la matière visqueuse et marron. De la boue ! Il se tourne vers ses camarades mais ne trouve pas Nuage de Rose, elle doit surement être en train d'évacuer les chatons ! Bien, un soucis de moins. Alors il regarde les alentours. Sans paniquer. Pourquoi paniquer ? Epine panique dans la boue mais Esprit des Marais essaie de la calmer pour la faire sortir de là où elle est. Il regarde partout autour quand il entend quelqu'un crier :
« Quelqu’un peut me sortir de là, s’il vous plait ? »
Il accourt vers la voix, il cherche du côté de la pouponnière. Rien. Du côté des apprentis. Un apprenti coincé ! Il se précipite et un poids vient dès lors s'ajouter à ses pates. Sa longue fourrure est imbibée d'eau. Il jette un coup d'oeil par dessous son ventre et fait un récapitulatif de la crotte de souris dans laquelle il s'est précipitemment et volontairement fourré. Il regarde l'apprenti et grogne :
« Essaye de t'approcher de moi, je vais pas y arriver tout seul sinon ! »
Aussitôt dit, aussitôt fait, il s'avança vers l'apprenti. L'eau boueuse envahit ses narines. L'odeur lui donne envie de vomir qu'il doit se contenir pour ne pas faire mine de dégobiller. Un vrai cauchemar ! S'il s'est réveillé pour finalement nager un plein cauchemar dans la réalité... il aurait mieux fait de continuer de dormir et de revoir ce mauvais souvenir une énième fois !
Vague des Âmes se réveille tranquillement, regarde voir si personne n'a besoin d'aide quand il entend le cri de Chaos des Nuages, qu'il va instinctivement aider pour se retrouver dans la boue.
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Tempête ✪ Herbe:
Appel du Loup Accro.
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La voix du guerrier rayé qu’elle n’identifie pas comme étant Esprit des Marais résonne derrière elle, mais comme venant de très loin, de derrière un écran de verre. Préoccupée par ses pensées soucieuses, la vieille guérisseuse y prête à peine attention. C’est alors qu’il la rejoint, et elle est obligée d’hocher la tête, oui, ils pourront reconstituer ses réserves, mais en attendant, il restait tant de monde qui n’avait pas encore rejoint la colline, elle tremble d’anxiété à cette pensée. Les prochaines paroles du matou font cette fois-ci mouche, et elle tourne vers lui des pupilles reptiliennes brillantes d’animosité. Rester calme ? Calme ?! Alors que leur camp était inondé, que des dizaines de leurs camarades étaient encore coincés à l’intérieur, peut-être certains s’étaient-ils déjà éteints ? Et on lui demandait de respirer et de rester calme ? Elle siffle, malgré son poil boueux collé à ses os, ses oreilles plaquées en arrière trahissant sa peur et ses tremblements et sa mauvaise patte figée dans une mauvaise position.
« Merci de m’avoir sauvé, mais à présent il reste encore du boulot, alors ne compte pas sur moi pour rester assise ici à ne rien faire- et tu devrais en faire autant, je me calmerai lorsque tout le monde sera réuni sur cette colline, et en bonne forme. »
Sur ces mots, elle s’éloigne à nouveau, cahin-caha, s’en allant choir près d’un jeune guerrier tacheté dont la forme ressemble sensiblement à la sienne, mauvaise patte incluse. Si ça n’avait tenu qu’à elle, elle aurait dû faire partie des derniers à quitter le camp, ça n’aurait pas changé grand-chose qu’elle fasse partie de ceux qui mourront peut-être dans leur tanière ce soir. Mais ils en ont décidé autrement, pas question que ce soit pour qu’elle se laisse aller à ne rien faire. Epine se permet de baisser son regard vers cette patte, posant elle-même une patte tremblante mais précise pour palper la blessure.
« Rien de cassé, il faut simplement la ré-emboiter, tu as de la chance… »
Mais elle se sentait incapable d’avoir la force de la lui réemboiter par elle-même. Elle se retourne, ravalant sa bile et le peu de fierté qu’il lui reste ce soir, vers le guerrier dont elle s’est éloignée l’instant d’avant.
« Est-ce que tu veux bien venir m’aider ? »
Elle pourrait ainsi lui montrer le geste exact à faire pour limiter au plus vite les dégâts de ce déboitement, et pendant ce temps préparer un cataplasme de boue - pour une fois qu'il y en avait tant à disposition...
Epine s'insurge contre Esprit des Marais qui tentait de la calmer et s'approche de Tâche de Faon pour essayer de remettre sa patte en état, en demandant finalement de l'aide à Esprit des Marais.
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Étoile de Venin Habitué.e.
Date d'inscription : 02/04/2023 Nombre de messages : 733
Quand Faon se rendit compte que Nuage des Astres le regardait, il se releva légèrement et sourit comme si de rien n’était, ne voulant pas pas l’inquiéter. Mais la petite n’avait pas l’air très préoccupée, se contentant de la remercier. “Oh ! De rien, t’inquiètes pas va !” A nouveau un grand sourire puis, quand la jeune apprentie lui tournait le dos, il se remit à grincer des dents. Vraiment, qu’on lui arrache la patte par pitié, il arriverait bien à se débrouiller avec les trois restantes ! Il n’avait jamais eu autant mal de sa vie et pourtant il avait participé à de sacrées cascades quand il était plus petit.
Il attira l’attention d’Épine qui juste avant s’énervait sur Esprit des Marais. Il se laissa faire tandis qu'elle palpait sa patte, tremblante, et il s’inquiéta pour elle. Ce n'était un secret pour personne qu’elle n’était plus toute jeune, et il savait qu’il ne pouvait pas forcément se rendre compte de l’impact qu’un événement comme celui-ci pouvait avoir sur elle. Malgré tout, elle semblait sur d’elle, elle avait l’expérience de toute une vie derrière elle, et Faon lui faisait entièrement confiance.
Par contre, il ne faisait pas confiance en Esprit des Marais, à qui la guérisseuse venait de demander de l'aide. Il écarquilla les yeux et ses oreilles s'affaissèrent. Ah non, pas lui ! Je préfère que Némésie s’entraîne sur moi que lui ! Ou même Tonnerre, c’est une bonne idée ça tiens. Il se releva et essaya de sourire à Épine, mais ne pouvait s’empêcher de jeter des coups d’oeil alarmés vers Marais. “Oh tu sais Épine, en fait je crois que je n'ai pas trop mal ! Ça va le faire hein y’a sûrement des gens qui ont plus besoin de ton aide. On sait tous qu’un déboitement c’est pas siiii grave que ça, pas vrai ? J’y vais hein. Je vais voir Tonnerre il a sûrement besoin de moi,” finit il sa tirade d’un faux air sérieux. Il hocha la tête, déterminé, et fit un pas en avant -
Avant de s’écrouler lamentablement au sol en essayant d’utiliser sa patte hors service, laissant échapper un miaulement de douleur. Stupide ! Il dirigea son regard vers Marais, les pupilles dilatées. Ce n’était plus Marais, mais Étang Ombragé pleine de sang. Il cligna des yeux et ce n’était plus son ancienne mentor, mais un guerrier adverse qui venait de perdre sa seule et unique vie. Puis ce n’était plus ce guerrier, mais un guérisseur, lui aussi plein de sang, mais en vie.
Non non non, il ne pouvait pas laisser Marais le soigner, il l'avait vu tuer quelqu'un, nom des étoiles ! Il allait sûrement lui déboiter la pâte encore plus ou pire ! C’était à cause de lui que l’ancien guérisseur avait perdu sa place, non ? Ou c’était tout comme en tout cas ! Le guerrier tacheté ne pouvait pas laisser Marais s’approcher, pas du tout, pas du tout, pas du tout … Tétanisé, la respiration rapide, il ordonnait à son corps de se relever, mais Faon n’arrivait pas à bouger.
Taches de Faon répond à Nuage des Astres avant de laisser Épine l'approcher. Il est prêt à la laisser le soigner, mais quand elle appelle Esprit des Marais à l'aide, Faon essaie de s'échapper, ayant peur du guerrier. Son épaule l'empêchant de s'enfuir, il commence à paniquer.
@Clan de l'Ombre + LUNE 1217
(C) PATR.ONUS
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Secret des Lucioles Intéressé.e.
Date d'inscription : 03/11/2021 Nombre de messages : 567
— Lune 1217 — Et à la terre, ils retournent — Ft. Clan de l'Ombre —
Des mots de réconforts, plus tremblants que le sol. Deux iris azur cerclés d’or, presque entièrement dévoré par leur pupille respective. Un corps tendu à l’extrême, du cou aux pattes, dans un but unique, aussi altruiste que dangereux. Chacune de ses fibres doit lui hurler de reculer, de m’ignorer, ou, à la limite, de courir chercher un guerrier à la rescousse. Malgré tout, Petite Rumeur se tient là. Devant moi.
Elle n’est même pas du clan. Pourtant, elle respecte mieux leur code utopique que celui qui m’a bousculé. Elle est probablement la plus craintive, la plus recluse de l’Ombre. Pauvre petite chose, condamnée à se blottir dans les fissures tel un rongeur, protégé par son sauvage de frère. Malgré tout, elle est la plus brave d’entre tous. Une contradiction à l’état pur.
Magnifique.
Elle tire sur ma nuque. Pour chaque once de ma fourrure qu’elle reprend à la terre, ses pattes s’enfoncent d’autant dans ses entrailles. Sauf que je suis un peu plus grand. Je me demande si son support va suffire ? Je me mords la joue. Ne souris pas, Loki.
On dirait que le marais m’apprécie. Il s’accroche avec désespoir à mes mollets, me supplie de ses clapotis de rester à ses côtés. Là n’est pas mon choix, très cher. Ces pensées m’échappent, se renversent dans ma tête alors que le monde autour de moi virevolte. L’air s’enfuit de mes poumons au contact brusque du sol sec tant convoité. Je me relève, relâche enfin prise sur mes lèvres, et me retourne vers ma sauveuse armée de mon plus beau sourire pour la remercier…
Oh.
On a échangé de place. Je plante avec précipitation mes crocs dans ma joue. Elle m’a vu ? À la vision de ma camarade figée là, dans les bras de la terre dont elle m’avait tiré un instant plus tôt, j’ai la plus grande des peines à me retenir de rire. Mais ses deux joyeux bleus, plus écarquillés encore que lors de mon sauvetage, me conjurent de venir à son aide au plus vite. Elle n’a rien remarqué. Enfin, je crois. Ce n’est pas bien grave.
« Tiens bon ! »
Tandis que je m’élance auprès d’elle, j’en profite pour scanner les alentours. Personne. Je plante mes griffes dans la terre ferme, et me penche vers son cou. Puis je réalise. Si je l’enfonce, personne ne le saura. Un frisson hérisse les poils de ma nuque.
Sa vie est entre mes pattes.
Mes crocs pincent sa peau avec délicatesse, malgré les tremblements de mon corps.
Qu’est-ce que ça fait, de voir quelqu’un mourir ?
Un bourdonnement envahit mes oreilles, efface le reste.
Qu’est-ce que ça fait, d’en être l’auteur ?
Voilà une question que je ne m’étais encore jamais posée. Mon cœur menace de s’échapper. Il frappe à répétition les barres de sa cage, fait vibrer mon torse, tourner ma tête et trouble ma vision.
Qu’est-ce que ça fait, de la tuer ?
Une image s’imprime sur mes paupières. Son visage, mélange absurde de détermination et d’effroi, alors qu’elle court à ma rescousse. Son geste charitable, pire même, son sacrifice. Elle est bien trop intéressante. Magnifiquement incohérente. Ce serait du gâchis.
Pas elle.
Je me cambre. Je mobilise chacun de mes muscles, cet ensemble de fils atrophiés, afin d’extirper Petite Rumeur de son piège. Mon corps gémit sous cet effort. Je suis faible, horriblement faible. Mais son poids plume, si semblable au mien, me facilite la tâche.
« Presque… »
Soudain, les marécages l’expulsent. Surpris, j’en oublie de la lâcher, culbute, et roule avec elle sur le sol sec, jusqu’aux racines d’un arbre. Mon dos s’écrase sur la mousse qui le tapisse, et ma tête, moins chanceuse, rencontre le pin. Le choc fait danser des lueurs devant moi pendant quelques secondes. Je papillonne des yeux, et découvre avec amusement Petite Rumeur, étalée sur moi. Maintenant, tu peux sourire. Et je ne m’en prive pas.
« Ça va ma belle, rien de cassé ? »
Je plonge dans ses yeux, détaille avec attention l’anneau doré qui tente en vain d’envahir le bleu qui y règne.
« Merci. Tu m’as sauvé la vie. »
Aspic Nuageux
HRP:
Aspic Nuageux sauve Petite Rumeur à son tour, et roule avec elle à l’abri.
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Dernière édition par Secret des Lucioles le Lun 11 Nov 2024 - 11:16, édité 1 fois
Autour des Cimes Bavard.e.
Date d'inscription : 03/10/2022 Nombre de messages : 813
La traversée s'annonçait bien plus difficile que ce qu'elle avait prévu. Et déjà les premiers obstacles se profilaient dans l'horizon sombre et sans lune de cette terrible nuit. Enfin, obstacles... Souffle de Givre les cumulaient, dans cette situation. Malgré toute l'assurance dont elle avait fait étalage devant Ibis des Nuages, la jeune guerrière n'en menait pas large. Devant elles s'étendait un champ opaque et boueux, où chaque pas qu'elle faisait pouvait les mener, elle et son apprentie, à leur perte. Jusque-là le terrain s'était montré engageant, mais sans les étoiles pour éclairer leur chemin, elle avait peine à croire que sa chance continuerait de les porter indéfiniment. La question inquiète de son apprentie à l'encontre de sa santé lui fit quitter ses pensées négatives et elle tourna sa tête vers elle : « Tout va bien. » Encore un mensonge éhonté, mais un mensonge duquel Givre ne se départirait pas tant qu'elles ne seraient pas sorties de là. Est-ce qu'elle s'inquiète à propos de notre rythme ? Parce qu'il fallait le dire, elles étaient lentes. Trop, peut-être. Mais chaque pas lui coûtait en concentration, pour discerner si oui ou non le sol était praticable, et elle sentait ses forces déjà bien entamées être taxées plus encore. « Ne t'inquiète pas. Si on continue comme ça, tu vas voir, on rejoindra les autres en un rien de temps ! »
L'exclamation d'Ibis des Nuages lui fit plisser son regard vairon, allant jusqu'à avancer sa tête dans l'espoir de distinguer celui ou celle que la petite femelle avait reconnu. Pourtant, sa vision demeura floue, des taches dansant aux abords de ses yeux lorsqu'elle força une fois de plus. Gênée, Souffle de Givre secoua la tête de droite à gauche, puis la force de l'habitude lui fit porter une patte près de son œil gauche, là où se trouvait la cicatrice qui lui défigurait le visage. Cependant, elle s'arrêta juste à temps et coula un coup d'œil embarrassé à l'apprentie, consciente qu'elle avait failli aggraver son cas et pria les étoiles pour qu'Ibis n'ait rien vu. Heureusement, elle était plus absorbée par ce qui se passait devant elle qu'à côté—ce qui les sauva par-ailleurs d'une nouvelle mésaventure. Guidée désormais par ses seules oreilles, la jeune guerrière ne vit pas la flaque marécageuse qui s'étendait devant-elle et y plongea la patte la première avant d'entendre l'éclat de voix inquiet d'Ibis des Nuages. Ne s'y attendant pas, Givre eut un mouvement de recul et chercha à retrouver le sol plus ou moins ferme qu'elle avait quitté, juste un instant auparavant. Ses pupilles dilatées paniquèrent un instant mais son réflexe avait été le bon et elle se retrouva mi-assise mi-debout, mais les pattes avant libérées. « Oups, » murmura-t-elle embarrassée. Un rire nerveux se coinça dans sa gorge. « Merci pour le sauvetage in extremis, Ibis des Nuages ! » Elle effleura son apprentie de bout de sa queue, à la fois pour la remercier et pour la rassurer. L'épuisement gagnait de plus en plus de terrain. L'eau et la boue aussi. Mais les abords du camp se rapprochaient. Et avec eux, la certitude d'être enfin en sécurité.
Les dernières longueurs furent les plus ardues, et malgré toute sa bonne volonté, Souffle de Givre sentait son énergie s'envoler. Heureusement, la présence de son apprentie contribua grandement à son effort. Lorsqu'enfin elles atteignirent la sortie du camp, ce fut au tour des pattes flageolantes de la guerrière de lâcher, et elle s'effondra sans aucune grâce, la douleur revenant au gallot maintenant que son esprit n'était plus concentré sur autre chose. Pour autant, elle n'en oublia pas Ibis, qu'elle regarda cette fois-ci d'un sourire sincère. « Enfin sorties de là. Merci de m'avoir aidée, » elle déglutit, indécise, « ton aide a été précieuse. » Mais elle voulait au moins qu'Ibis des Nuages sache. Qu'elle ne s'en serait pas sortie toute seule.
Souffle de Givre évite un piège marécageux grâce à l'intervention d'Ibis des Nuages. Ensemble, elles finissent par arriver à la sortie du camp, saines et sauves. Givre remercie sincèrement l'apprentie.
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Merci à lulu et sil pour le codage de la signa, et à idy pour le vava de mésange !
Dernière édition par Autour des Cimes le Mer 18 Sep 2024 - 13:40, édité 1 fois
Secret des Lucioles Intéressé.e.
Date d'inscription : 03/11/2021 Nombre de messages : 567
— Lune 1217 — L'instinct, la seule vérité — Ft. Clan de l'Ombre —
Le bruissement des plumes d’une chouette alors qu’elle se pose, un rongeur au bec. Le doux murmure de l’eau qui serpente sous la mousse, entre les racines de l’arbre. Le souffle discret des gardes qui veillent sur le camp, à quelques longueurs de queues. Étrangers à ma présence, autant qu’ils le sont à mon cœur.
Une lune n’a pas suffi à m’acclimater à eux. Mes yeux ne parviennent pas à voir au-delà des leurs, à m’accrocher à leurs coutumes ou à leurs valeurs. Je ne comprends pas leur espoir vain dans l’au-delà, leurs rites archaïques et la place qu’ils ont dans leur vie. Une existence dédiée aux autres, dans un extrême tel que l’on acclame ceux qui vont jusqu’à la sacrifier pour le clan, tout en condamnant l’instinct de survie. C’est pourtant lui, qui m’a mené ici. Lui et…
Liberté des Ombres.
Sans lui, moi et mes camarades d’infortunes pourririons au fond de la rivière, carcasses anonymes oubliées de tous. Et sans lui… Peut-être ne serais-je pas née ? La question me tord les boyaux, et je surprends mes griffes à creuser la terre meuble. Jour comme nuit, elle me hante, m’obsède tant que je ne serais pas étonnée de la voir encrée sur mon pelage, à la manière dont mes bipèdes annotaient nos gamelles. Pourtant, chaque fois que me présente devant mon sauveur, les mots me manquent.
Je le rendrai fier. Je le rendrai fier, et dans ses yeux, j’aurais ma réponse.
Un grondement parcourt la forêt, secoue ses feuilles. Les serres de l’effraie raclent sa branche alors qu’elle s’envole avec précipitation. Quelque chose cloch-
Scraatch. Un tonnerre déchire le silence, invisible dans la nuit noire.
Mes tympans sifflent. Qu- Le monde vacille, glisse sous mes pattes. Mer- Je m’écrase dans le buisson. Des rameaux se prennent dans ma fourrure et m’évitent de m’étaler dans la boue. J’en profite pour plonger davantage mes griffes dans le sol. Puis j’attends. Une seconde. Puis dix. Pourquoi ça ne s’arrête pas ?
Des cris éclatent depuis le camp. Alors que je tends l’oreille dans leur direction, une sensation froide me transperce jusqu’aux os. Je soulève ma patte. L’eau, la même qui gargouillait non loin, lèche à présent mes coussinets. Je m’extirpe de ma cachette, tire jusqu’à ce que les ronces cèdent ma trop longue fourrure, escalade la pente qui me sépare des nids et prend appui sur un rocher.
Le marais monte.
Sous mes yeux, des flashs de couleurs s’emmêlent, s’empêtre dans une épaisse panique dont les effluves me parviennent. Des instructions se propagent dans l’air, des groupes se forment, puis des lignes, alors que l’évacuation est lancée. Ils abandonnent le camp. Vers où ?
Je leur donne quelques secondes supplémentaires, et leur destination m’apparait. Hm. Un demi-cercle de ma position. Est-ce qu’on m’a vu ? Les gardes se sont éloignés dès les premiers hurlements. Personne ne regarde dans cette direction ni n’appelle mon nouveau nom. Si je longe les arbres, je doute que quiconque perde le temps de me remarquer. Mais que ferait Pè... Liberté des Ombres ? Je peux presque entendre sa voix grave lâcher, dans un mélange de nonchalance et d’agacement :
S’ils crèvent, c’est que c’était prévu.
En un battement de cœur, je le trouve. Sa silhouette, petite et souple, qui se coule dans les ténèbres avec assurance, sans un regard en arrière. Une bouffée d’admiration détend mes muscles. Pas une once d’hésitation à suivre ses convictions. Toujours fidèle à lui-même. Les yeux brillants de fierté, je lui emboite le pas.
Un bruit attire mon attention. Un gargouillis infâme, dernier appel à l’aide depuis la porte des enfers, qui filtre tout juste d’un museau dépassant à peine de la boue. Et s’éloignant à toute vitesse du mourant… Scorpion des Nuages ? À une longueur de queue de la victime, il est impossible qu’ils n’entendent pas ses râles. De dos, il m’est difficile de voir son expression, mais… Il n’a pas l’air si tendu. Pas un effluve de frayeur, ou de panique. Alors pourquoi abandonne-t-il son propre mentor ? Pour ne pas risquer sa peau à le tirer de là ? Ou pour une autre raison ? Laquelle ?
Bon, je fais quoi de lui ? J’imagine que si bondis sur cette racine, puis prends appui sur ces pierres, je peux arriver à temps pour tenir sa tête hors des marécages. Mais… Est-ce que j’en ai vraiment envie ?
S’ils crèvent, c’est que c’était prévu.
Quand je relève les yeux, je croise ceux de Scorpion des Nuages. Deux améthystes d’un calme froid, apaisant. Deux miroirs. Il sait. Aussi sûrement que son mentor cède ce soir sa vie aux marais, l’ancien solitaire a surpris mon geste. Mes pattes prêtent à déguerpir comme lui quelques secondes plus tôt, mon visage de marbre face au guerrier condamné.
J’acquiesce mes paupières avec lenteur, message silencieux dans le tumulte qui étouffe le camp. Moi aussi, je t’ai vu. Son expression, en retour, veut tout dire.
On part chacun de son côté. Au bout de quelques foulées, je finis enfin par m’éloigner assez du clan pour pouvoir marcher sans craindre que l’on m’aperçoive. Sans surprise, je ne retrouve pas la piste de Liberté des Ombres. Il porte bien son nom. Néanmoins, ma fierté est moindre, souillée par le problème qui pèse sur mes épaules.
Scorpion des Nuages… Va-t-il vraiment garder sa langue ? Sa parole contre la mienne, deux solitaires, l’une sans famille connue, l’autre enfant d’ennemis de guerres. J’ai eu une lune de plus pour tisser des liens et attiser la sympathie de sourire bien placé. Mais cela suffira-t-il, face à lui, dont j’ignore tout ? Voilà qui m’apprendra, à me renseigner si peu.
Je me fonds sans mal parmi le groupe de rescapés et me joins à leurs conversations, tout en prenant soin de laisser Pè-Liberté des Ombres à sa tranquillité. Mais mes pensées n’arrivent pas à se défaire de l’ancien hordeux. Il va falloir que je le garde à l’œil.
Nuage de Gui
HRP:
Nuage de Gui profite de la nuit en hauteur avant que le séisme frappe. Elle aperçoit Liberté des Ombres de loin et le suit. Sur le chemin, elle surprend Scorpion des Nuages alors qu’il abandonne son mentor, mais il la voit faire de même. Ils se séparent et elle rejoint le groupe de rescapés, en sécurité hors du camp.
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Dernière édition par Secret des Lucioles le Lun 11 Nov 2024 - 11:17, édité 2 fois
Étoile Polaire Connaisseur.euse.
Date d'inscription : 13/08/2023 Nombre de messages : 1041
Marais avait provoqué la colère d’Epine… en tentant juste de la rassurer. Autant dire que c’était plutôt loupé, mais il pouvait comprendre son inquiétude. Tellement de leurs camarades manquaient à l’appel… Si la guérisseuse ne voulait pas de son aide, alors peut être qu’il ferait effectivement mieux d’aller voir si on avait besoin de lui ailleurs. Il s’apprêtait donc à faire demi tour pour retourner au camp, lorsque son regard croisa à nouveau celui de la soigneuse. Finalement, elle avait donc besoin de lui. Il ne la fit pas languir et la rejoignit en quelques pas. Tâches de Faon se trouvait là, une pâte en mauvais état. À vue d’œil, ça avait l’air déboîté, mais il ne prendrait pas d’initiative sans l’accord d’Épine.
Toutefois, il ne put manquer l’effroi du jeune guerrier à son approche. Depuis… ce fameux jour, Faon n’était plus le même envers lui. Et Marais ne le blâmait pas. Lui aussi, se faisait peur lorsqu’il y repensait. Le guerrier se releva, tentant d’échapper à la guérisseuse et à cette aide dont il ne voulait pas, avant de s’écrouler au sol. Coupable, Marais avait reculé d’un pas. Il ne voulait pas aggraver la situation de part sa présence… « Je suis désolé, Épine. Je vais t’envoyer quelqu’un d’autre pour t’assister, ne bouge pas… » Il ne pouvait pas forcer ce jeune matou tétanisé par la peur à accepter son aide, même si c’était la guérisseuse en personne qui le lui demandait. Honteux, il ne leur laissa pas le temps d’en rajouter et fila dans la direction opposée, interpellant le premier guerrier à peu près disponible qu’il croisa en chemin. « Épine a besoin d’assistance ! » Il ne s’arrêta pas et fila en direction du camp pour voir si des camarades y étaient encore coincés.
Au moins là bas, il pourrait se montrer utile sans avoir à terrifier autrui. C’était dur, mais il ne pouvait pas dire qu’il ne le méritait pas. Tout cela était de sa faute. Affronter les marécages paraissait bien plus facile que de voir une seconde de plus le regard que Faon lui adressait. Sa présence était-elle à ce point un fardeau pour son camarade ? L'était-elle pour d'autres ? Pendant un instant, il eut presque envie de se jeter dans les eaux mouvantes, mais il secoua bien vite la tête. Il fallait qu'il se rende utile.
Spoiler:
Esprit des Marais ne peut pas affronter le regard de Faon et s'enfuit, envoyant un autre guerrier pour assister Épine. (libre)
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Spoiler:
Merci à Aë pour cette sublime création **
Nuage de Thym Curieux.euse.
Date d'inscription : 07/03/2024 Nombre de messages : 305
Ils avaient réussi. Epine avait jailli de sa tanière après leur dernier effort collectif, et Nuage de Mousse avait bien faillit s'effondrer dans la boue, se laisser aller à la fatigue qui envahissait tous ses muscles à présent. Elle était épuisée, et s'appuyait tant sur Tonnerre du Lion que sur Esprit des Marais pour ne pas se faire emporter par la boue qui coulait toujours plus vite et plus fort. A vrai dire, elle était prête à se laisser aller au chaos de la terre, puisque sa guérisseuse était sauve. Epine était plus importante qu'une petite apprentie de rien du tout, après tout. Des apprentis, on en forme à la pelle, alors que les guérisseurs, eux, sont choisis par les Etoiles elles-mêmes. Nuage de Mousse réalisait qu'elle n'avait tout simplement pas la force de s'enfuir de là, désormais. Allons, elle mourrait avec honneur, et elle était prête. Pourvu qu'Esprit des Marais ne s'en sentes pas responsable, car il avait été un mentor hors-pair, et elle n'avait même pas eu l'occasion de lui dire.
Alors qu'elle allait se laisser avaler par la terre en furie, elle sentit une autre fourrure contre elle. Une fourrure encore assez sèche malgré la boue. Ce n'était ni celle de Tonnerre, ni celle de Marais. C'était Serpent des Cendres. Nuage de Mousse le connaissait assez mal, malgré son envie de faire connaissance avec tout le monde au camps, elle restait assez intimidée par les guerriers. Sa jovialité ne semblait pas forcément compatible avec tous ses camarades, malheureusement. Le matou pelage de jais la rattrapa in-extremis, et Nuage de Mousse lui lança un regard éperdu de reconnaissance. Il lui avait sauvé la vie! Tant bien que mal, elle s'appuya de tout son poids sur lui, priant pour ne pas être un fardeau ou le faire tomber, et ils se dirigèrent vers la sortie du camps, sur la terre ferme. La boue rendait leur cheminement très compliqué, mais ils avançaient, le poids du jeune guerrier faisant obstacle au torrent de terre, tandis que leurs autres camarades se démenaient. Malgré la douleur dans ses coussinets, Nuage de Mousse suivait le rythme. Elle s'était probablement arraché quelques griffes en essayant de dégager Epine de là, mais le plus important était sa survie. Ils stoppèrent net en remarquant que Tonnerre du Lion ne suivait plus. Là, derrière, il s'enfonçait dans la boue. Nuage de Mousse étouffa un cri. Il ne pouvait pas mourir alors qu'ils venaient juste de sauver Epine!
La jeune chatte sentait Serpent hésitant. S'il retournait en arrière, elle serait probablement emporté par les flots, elle aussi. Mousse était plus légère que son camarade guerrier, et plus petite. Elle se maudit intérieurement. Si elle avait été plus forte, plus massive, plus grande, elle n'aurait pas empêché Serpent de sauver un autre guerrier. Peut-être qu'a cause d'elle, il allait se noyer. " Laisse-moi. Sauve Tonnerre du Lion." Ces mots sortirent de sa bouche, tremblant sous les assauts des flots déchainés. Elle allait se débrouiller, mais sauvez les autres, par pitié. Serpent des Cendres ne l'entendit pas, ou fit comme s'il ne l'entendait pas. Il reprit son cheminement, tandis que Queue de Pie et Merle Blanc se précipitaient vers Tonnerre du Lion pour l'aider. Mousse soupira. Elle était à bout de force, et l'entrée du camps n'était plus très loin. Quand ils atteignirent la terre ferme, solide sous ses pattes suppliciées, elle s'effondra en gémissant, à côté de Souffle de Givre.
HRP:
Nuage de Mousse est sauvée par Serpent des Cendres et atteint la sortie du camps, s'effondrant au sol.
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Secret des Lucioles Intéressé.e.
Date d'inscription : 03/11/2021 Nombre de messages : 567
— Lune 1217 — Marais voraces — Ft. Clan de l'Ombre —
On va tous crever. La vase lui rentre dans les narines. Il crache, feule, tend le museau, montre les crocs puis les plante dans cette foutue boue affamée. Des saveurs de terres et de putréfactions le prennent à la gorge. Son estomac se retourne, il se contracte, et vomit le contenu de sa bouche dans les marais. Non. Il cherche le ciel, une goulée d’air, mais ne trouve que de la poussière. Non ! Ses griffes déchirent en vain le bourbier, pagaient, fouillent l’eau, à la recherche d’un sol qu’il ne peut plus atteindre. Je veux pas ! La vase lui pique les yeux. À moins que ce soient ses larmes ? Ma.. maman… Sa gueule s’ouvre malgré lui, poussée par ses poumons vides. Et se remplit de fange. À… l’aide…
Noir. Il croit apercevoir de faibles lueurs, mais elles disparaissent dès qu’il tente de les regarder. Il sent à peine la douleur dans sa nuque, tandis que la Lune le traine dans ce bourbier. Ses paupières sont lourdes, si lourdes. Peut-être qu’il devrait se reposer. La laisser faire. Juste un peu. Peut-être qu’il n’aurait plus mal. Il en a marre. Mais ses coussinets continuent de s’ouvrir et de se fermer. C’est plus fort que lui. Pourquoi il fait ça déjà ?
Il sait plus.
Des crocs le saisissent au col, l’arrachent à son nid. Il pense à se débattre. Fous-moi… la paix… Mais son corps lui échappe. Son estomac se révulse de nouveau, un spasme le traverse avant qu’il ne dégueule la vase qui s’y installait. Il éternue, renifle, racle, crache dans l’espoir de débarrasser sa langue de ce gout infâme. Il inspire… et tousse à s’en décoller les parois de la gorge.
Après plusieurs respirations, l’irritation se calme. Le Petit, toujours en boule, se laisse trimbaler sans rechigner. Une dernière larme perle à son œil et tombe dans les marécages. Son reflet s’étire dans tous les sens, encore plus moche que d’habitude.
Mais attends, c’est pas le Pleurnicheur ? Elle chlingue cette eau, alors c’est dur à dire, mais il n’y a pas trente-six chats avec un sourire aussi débile, surtout dans cette situation. Qu’est-ce qu’il fout là ? C’est pas comme s’il lui avait donné des raisons de suer à le sauver. Au contraire, même. Il l’avait mordu une fois. Ou deux. Pourquoi tu m’aides ?
Son porteur tombe d’un coup, et les fesses du Petit frôlent la flotte. Il se cambre et feule, mais se tais pour une fois. Je t’aime pas. Le Pleurnicheur tire une première fois, sans parvenir à se dégager. C’est pas parce que t’es là une fois que ça va changer. Une seconde fois. T’es comme les autres, je le sais. Troisième fois, ses muscles se tendent et son sourire se déforme. Pleurnicheur… ?
Il a mal, ça se voit. Et pas qu’un peu. Sa patte bouge bizarrement, son souffle est plus rauque, et ça, le Petit l’entend bien, de sa position. J’comprends pas. Pourquoi tu fais ça pour moi ? Parce qu’il est du clan ? Parce qu’il est adopté par la sœur de son pote ? Il veut bien se faire voir. Personne se fait mal sans y gagner un truc.
Le Pleurnicheur le dépose enfin, sur la terre ferme, puis s’éloigne, sans rien dire. Tant mieux, j’ai pas envie de lui parler. Il cherche Petite Rumeur, mais ne la trouve pas. T’es où, sœurette ? L’autre guerrier a dû l’amener ailleurs. Fatigué, le Petit reste planté là, à côté de la Lune. Quand elle se met à le nettoyer, il ne bronche même pas. C’est à peine s’il la remarque.
Les coups de langue, bien qu’un poil trop énergiques et maladroits, se répètent à un rythme agréable. Ils râpent ses maigres poils, retirent la vase qui s’y était logée et la poussière qui lui colle à la peau. Le Petit se sent partir, et ferme doucement ses yeux sous les massages. Sa tête, si lourde, pèse sur sa nuque, et il la laisse tomber, tandis que les battements de son cœur se calent sur les mouvements de la grise.
C’était quand la dernière fois qu’on a pris soin de lui comme ça, en dehors de sa sœur ? Lors de son adoption par la Borgne, quand elle et son frangin les ont frottés à leur arracher la peau ? Hm… C’était il y a… quatre lunes. Les deux tiers de sa vie. Et avant ça… Jamais ? Dans les boites de pierres des bipèdes, il n’avait laissé personne le toucher, à part Rumeur. Pourtant… Un souvenir lui remonte… Une odeur… Et un son. Celui d’un ronronnement. Le sien.
Une agréable chaleur, qui se disperse des fourrures, des peaux blotties contre lui, jusqu’à son cœur. Des petits bruits, de succions, ou de respirations. Ses pattes, qui malaxent une surface souple, douce, avec bien trop de force et d’impatience. Une langue lui soulève la tête, le guide, et bientôt, un liquide sucré coule enfin dans sa gorge, qui vibre de bonheur. Et autour de lui… Un effluve. Un parfum qu’il a désespérément cherché, appelé dans ses rêves, pleurés dans ses cauchemars. Il arrive presque à mettre la griffe dessus. Ce bouquet de-
« Aïe ! »
Le Petit se redresse brusquement en feulant. Une douleur aiguë lui traverse la patte, qu’il abat aussitôt sur le museau qui eut l’audace de s’en approcher.
« Ça va pas la tête ?! Tu veux m’arracher la peau ?! »
À travers le reste de ses larmes, il fusille la Lune. L’odeur… je… je l’avais presque ! Merde, si elle… Si elle n’avait pas… Son regard se perd sur sa blessure. Il saigne. Hein ? Une toute petite. Minuscule. Coupure. Mais il est aimanté aux gouttes rouges qui en perlent. Non. Pas encore. Son sang se glace, des images flash devant ses yeux.
Les membres puissants des bipèdes qui le maintiennent sur la surface froide. La morsure de l’aiguille qu’ils lui enfoncent dans la carotide. Le liquide écarlate qui en sort.
Le Petit s’écarte d’un bond de la Lune.
« Me touche pas ! »
Il détalle. Il file entre les inconnus. Il cherche un visage familier, une odeur, une voix. Rumeur, la Moustachue, pourquoi pas la Borgne. Même le Pleurnicheur ferait l’affaire ! Mais rien. Il croise deux iris blancs, deux taches qui détonnent sur le pelage noir de leur porteuse. La chatte sourit d’un air doux et rassurant à un apprenti, qui semble se détendre à ses paroles. Mais le Petit le sent. Son instinct lui hurle. Elle est dangereuse. Il fait volteface, et disparait dans la forêt.
Quand son cœur se calme enfin, après quelques minutes de courses, le Petit se trouve une racine, et se roule en boule dedans. Sa peau est parcourue de tremblements incontrôlables, mélange de la fraicheur de la nuit et de la faiblesse de ses nerfs. Il plante ses griffes dans le bois, dresse ses oreilles et ses maigres poils, à l’affut.
Pour lui, l’aube ne viendra jamais assez vite.
Patte Sauvage
HRP:
Pardon c'est très long j'étais inspirée et je me suis dis que vous m'en voudrez pas trop vu qu'il y a un résumé
Patte Sauvage est sauvé par Taches de Faon et laissé avec Nuage des Astres en sécurité. Il se laisse toiletter par l’apprentie, se perd dans ses souvenirs et manque de se rappeler l’odeur de sa mère, mais un coup de langue sur l’une de ses blessures le ramène à la réalité. Il panique à la vue du sang, frappe Nuage des Astres puis rejoint en courant les autres rescapés. Alors qu’il cherche ses proches, il croise le regard de Nuage de Gui, son instinct lui souffle qu’elle est dangereuse et il s’enfuit dans la forêt, où il se cache pour la nuit. (Fin de l'event pour Sauvage sauf si quelqu'un tient à le rassurer, venez me voir en mp pour ça)
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Dernière édition par Secret des Lucioles le Lun 11 Nov 2024 - 11:15, édité 1 fois
Rameau d'Olivier Curieux.euse.
Date d'inscription : 20/12/2018 Nombre de messages : 391
Que d’agitation autour de lui… Et lui ne pouvait rien faire pour aider les autres, quelle plaie ! si seulement il était moins maladroit… ce fut quand il se dit ceci pour la cinquième fois, que quelqu’un arriva enfin pour voler à sa rescousse ! C’était Vague des Âmes, un guerrier que Chaos des Nuages ne connaissait pas tellement, mais il était bien content de le voir l’aider ! Il lui ordonna de s’approcher, Chaos des Nuages fit de son mieux pour s’extirper de l’eau boueuse, mais ça ne fonctionnait pas vraiment.
« J’essaie ! » cria-t-il, alors qu’une vaguelette s’écrasa sur son menton et il avala un peu d’eau.
Ah ! Mais c’était dégueulasse ! Et ça allait bien lui entrer complètement dans la gueule et dans la truffe, si ça continuait à monter ! Chaos des Nuages fit encore un effort, et il parvint à libérer une de ses pattes avant ! Encore un autre effort, et il put s’avancer un peu… il tendit sa patte toute boueuse en direction de Vague des Âmes.
« J’ai réussi ! Tu arrives à m’attraper ?! »
Ça ne serait pas très bon à avoir dans la gueule, mais bon, il n’y avait pas d’eau propre où il pouvait se nettoyer… du moins, pas avant d’être sorti de son bourbier !
Résumé :
Chaos des Nuages parvient à se libérer une patte avant, qu’il tend vers Vague des Âmes pour que celui-ci l’aide à sortir de la boue.
Chronologie • Demandes de liens & RPs Couleur paroles : Olivier : lightslategray ou lightgrey Muflier : adeterminer ou onvoitpaslautrecouleur (oui c'est vraiment le nom des couleurs de Muflier) Arachnée : darkslateblue Chaos : chaos
Prostré au milieu du camp, Nuage d’Orage scannait les lieux des yeux, cherchant les fourrures familières de ses adelphes. Il ne les a pas vu s’élancer hors du camp et reste intimement persuadé qu’ils sont encore à l’intérieur. L’apprenti jeta un énième coup d’œil autour de lui, un peu hagard. Son camp. Son clan. Pourquoi la nature s’acharnait-t-elle contre eux? Était-ce une énième épreuve envoyée par ce clan des Étoiles que ces compagnons priaient avec une ferveur qu’il en parvenait pas à partager? Ils vivaient enfin en paix depuis la bataille contre la horde et le retour des chatons.
Ce camp qui l’avait vu naître n’était plus que vase traîtresse, éboulement mortelle et marée de chats fuyant la fureur de Mère Nature. Soudain, quelqu’un lui rentra violemment dedans avant de s’éloigner tout aussi vite en marmonnant des excuses. Étalé dans la boue, Nuage d’Orage reprit enfin ses esprits. Il aurait tout le temps du monde à songer à cet accident plus tard, son clan avait besoin de lui. Le novice se redressa, ignorant la boue dégoulinant de son pelage auparavant immaculé et se hâta de rejoindre la tanière des apprentis. Là! Chaos et un guerrier embourbé, Vague des Âmes s’il se souvenait bien. Il se précipita à leurs côtés.
- Chaos, tu vas bien?
Après un rapide état des lieux, il se tourna vers Vague des Âmes et réfléchit à un moyen de le sortir de là. Il commença à creuser autour des pattes du guerrier pour qu’il ait un peu plus de liberté de mouvement, laissant à Chaos des Nuages le soin de tirer leur aîné hors de la vase.
Au milieu de son action, il scanna la tanière des apprentis et découvrit deux jeunes chats encore au fond de la tanière, l’un perché au-dessus de l’autre. Deux des chatons ramenés par Liberté des Ombres il y a peu. Il n’a pas retenu leurs noms - il n’en avait pas vraiment envie à vrai dire, depuis que Pluie d’Etoiles avait accepté en leur sein les chatons trouvés au milieu des claniques, portant pourtant l’odeur tenue des hordeux, Nuage d’Orage avait du mal avec tous chatons d’origine inconnue. Il hésita un instant à les ignorer. Pas son problème, Liberté des Ombres les avait ramené jusqu’ici, ils étaient sous sa responsabilité. Mais son honneur finit par lui faire entendre raison.
- Eh vous deux là-bas(Crotte de souris, comment ils s’appelaient déjà?) Moustache et Lisière! Les petits au fond! Bougez vous! On va vous sortir de là mais essayez de venir jusqu’à nous, l’eau n’a pas encore trop monté vous n’avez pas encore à nager!
Il continua à creuser mais fit un sec signe de tête à l’intention des apprentis tout fraîchement baptisés
Nuage d’Orage rejoint Chaos des Nuages et Vague des Âmes pour leur donner un coup de main. Il repère Liseron et Moustique et, après une hésitation, les enjoint de les rejoindre le temps qu’ils sortent Vague de son bourbier afin de les mettre à l’abri par la suite
Mouette Obscure Connaisseur.euse.
Date d'inscription : 11/03/2017 Nombre de messages : 1341
Pendant longtemps, j’ai cru qu’il ne me restait plus rien. Ce même “rien” qui, pourtant, n’avait jamais eu de signification à mes yeux. Je ne me l’imaginais pas, il m’était impossible de m’en faire la moindre image. Le néant n’était rien de plus que le néant. Vide et inconnu. Néanmoins, il fut un temps où je m’étais persuadée que c’était tout ce qu’il me restait, ou du moins que j’étais envahie de ce rien. Comme une maladie, un cancer agressif qui me rongeait. Mon visage n’était plus, mes passions s’étaient envolées, mes sentiments aussi... Je pensais qu’il me restait ma loyauté, mon honneur et mes souvenirs, mais je me trompais. J’ai quitté ce Clan dans lequel je suis née, temporairement certes mais je l’ai tout de même fait. J’ai piétiné des corps, j’ai tué, sans même connaître les noms de ces inconnus, certains n’étaient alors que des enfants. Je ne me souviens ni de leurs visages, ni de la lueur dans leurs yeux. Les réminiscences de mon enfance ce sont faites rares, jusqu’à finalement disparaître. La chaleur de ma mère, la douceur de mes frères... Plus rien. Je l’avais accepté, ce rien. Je l’avais presque chéri. Je ne tenais à plus personne, je ne souffrais plus. Je n’éprouvais pas de plaisir non plus, ou alors je m’en persuadais, pour garder la face.
Je n’avais aucun rêve. Devenir la meneuse du Clan de l’Ombre n’était plus qu’une illusion, une aventure que je m’étais contée à moi-même étant enfant. Mais j’avais grandi, cela aurait été bien puéril de ma part de continuer à me raconter de telles sottises. Je n’aurais jamais pu être Cheffe et je ne le serais jamais. Car ce Clan, bien qu’il soit le mien, n’a aucun lien avec moi. Par ma faute, sans doute. J’ai volontairement creusé tout un tas de tranchée entre moi et eux, les empêchant de m’atteindre. Je ne me sens pas concernée par leur sort. Je n’ai aucune envie de régner, aucune envie d’exposer mon avis. Cependant, je me suis rendu compte que je m’étais fourvoyée sur une chose. Il ne me restait pas “rien”. J’avais toujours cette famille qui m’était si précieuse et qui, petit à petit, s’agrandissait. Les enfants de mon cher frère, Règne des Ronces, puis les miens et enfin... ceux de Liberté des Ombres. Si je connaissais l’obscurité de son cœur, je ne lui en tenais pas rigueur. Je l’aimais profondément. Il était la moitié de moi et cela ne changerait pas. Sans lui... Je ne serais probablement plus là.
Alors voilà. Aujourd’hui, plus rien ne me connecte réellement à mon Clan, si ce n’est mes racines. Épine, Ardeur des Braises, mes frères, les petits... Toute cette dynastie est ce qui me retient ici. Je n’ai plus de volonté propre, plus de désirs, plus d’avenir... Mais eux, ils en ont. Alors, si je peux leur offrir quelque chose, si je peux laisser une trace de mon passage, j’aimerais que ce soit au travers d’eux. Peu importe s’ils font des erreurs, s’ils sont les grands méchants ou bien les grands héros. À mes yeux, cela n’a aucune importance, tant qu’ils auront agi comme bon ils le voulaient. Tant qu’ils sont libres, alors ça me va.
Ce jour-là, j’étais en mission de patrouille en solitaire, j’arpentais les terres à la recherche de nouveaux endroits pour chasser, apporter plus de gibier devenait important avec toutes ces petites bouches. La terre avait craqué. Le sol s’était fracturé. Tout s’était enchaîné très rapidement. J’avais couru. Je m’étais parfaitement habitué à ce visage déchiré et au fait d’être borgne, heureusement. Lorsque je suis arrivée, la terreur avait englouti les esprits avant même que la boue n’ait eu raison du campement. Je m’étais frayée un chemin, me plongeant sans hésitation dans la marée lugubre. Si je devais mourir ici, ainsi soit-il, m’étais-je dit. Je ne craignais plus cela. Plus depuis la dernière grande bataille contre la Horde... J’ai alors aperçu Esprit des Marais qui quémandait de l’aide pour Épine. Ma grand-mère. C’était une raison suffisante pour me pousser à agir. Je n’adressai aucune parole à l’ancien guérisseur, me dirigeant vers ma famille et... un de mes plus précieux amis. Tâche de Faon. Il semblait particulièrement angoissé. Sa cage thoracique se gonflait et se dégonflait brusquement, il peinait à balbutier. Je m’avançais alors vers eux. Avec cet air-là, pleine de boue, le visage et le corps meurtri par les cicatrices, je ne devais pas être l’aide dont on pouvait rêver, mais ils allaient devoir se contenter de cela. Je me suis alors approchée de mon ami, le gratifiant d’un regard avant de froncer gravement les sourcils. Je me suis encore approchée, suffisamment près pour que seuls Épine et lui puissent m’entendre. J’ai observé son épaule cabossée. Finalement, je me suis mise à copier machinalement les gestes de ma grand-mère avant d’enfin prendre la parole :
« Je t’ai déjà ce que j’aime le plus chez toi ? Je ne pense pas... Je ne l’ai jamais fait pour personne, à vrai dire. »
Je restais minutieuse dans ma tâche, prenant soin de vérifier les mouvements auprès de la soigneuse et doyenne. J’essayais de le distraire de mes gestes.
« C’est ta sensibilité. Cette façon si singulière que tu as de... vivre. Tu ne te contentes pas d’être là, tu vis pleinement ta propre expérience, avec toutes les beautés et toutes les immondices qu’elle contient. Et tu exprimes cela, en supplément. Tu représentes, à mes yeux, l’essence même du courage et de l’espoir. Enfin, si je devais donner une définition à ses termes, ton existence serait certainement un bon exemple. »
Je ne croisai ton regard qu’à la fin de ma phrase. Aucun sourire, aucune émotion, pourtant je transpirais de sincérité. Je soufflai.
« Continu de flipper, de pleurer, de paniquer. Continu de vivre. Vis avec toutes tes tripes, comme tu sais si bien le faire. Vis pour ceux qui ne le peuvent plus. »
Vis pour moi, encore un peu. Prends-soin de toi. Fais attention. Des mots que je ne pouvais te dire, mais que je pensais.
« J’aurai toujours un œil sur toi si tu te foires. »
Je me tournai alors vers mon sang.
« Grand-mère, tu vas bien ? Sais-tu si notre famille est en sécurité ? Je m’y rendrai, juste après t’avoir aidé. »
Spoiler:
Tigresse croise Marais. Elle va aider Epine et Faon. Elle parle à Faon en copiant les mouvements d'Epine pour l'aider au maximum.
Sujet: Re: [EVENT lune 1217] - Ombre Ven 4 Oct 2024 - 15:31
Pluie d'Étoiles
Blotti contre Lune Givrée, le chef de l’Ombre dormait paisiblement. Depuis que leurs filles étaient apprenties, la reine avait quitté la pouponnière et partageait désormais sa tanière. Quel bonheur de pouvoir à nouveau dormir tout contre elle, sans que rien d’autre que sa respiration ne vienne troubler le calme plat. Seulement, cette nuit-là, son sommeil se trouva perturbé par quelque chose d’inhabituel. D’abord, un écho, comme venu d’un autre monde. Les forces de la nature réunies en un chœur assourdissant. Puis, le mouvement - l’étoffe de la vie qui pourtant annonce sa fin. Enfin, les cris. Le chaos, la faille. La terreur, despote.
Pluie d’Étoiles s’éveilla et se dressa aussitôt, comme si son corps avait compris le danger avant son esprit. Le tumulte dans le camp parvint à ses oreilles sans faire grand sens. Il baissa les yeux vers sa compagne qui s’éveillait aussi. Autour d’elle, et à ses propres pattes, il remarqua la boue qui franchissait le rideau de lierre, s'immisçant de plus en plus rapidement dans la cavité. Mais que se passait-il ?
Il quitta l’antre d’un bond qui lui permit de franchir le lierre, mais l’atterrissage fut directement dans la boue. Avec le poids de l’impact, il se retrouva enlisé jusqu’à mi-patte. Mais quel crétin … Il haussa la voix pour prévenir sa compagne qu’il valait mieux ne pas sauter pour sortir de la tanière. Concentré sur ses pattes, Pluie ne remarqua pas tout de suite la panique ambiante, mais alors qu’il réussissait finalement à se dégager, après plusieurs instants d’efforts, il finit par relever la tête pour observer la scène qui se jouait devant lui. Le camp, submergé par la vase et la boue, menaçant de transformer leur chez-eux en un marécage quelconque.
Horrifié, Pluie fut un instant figé sur place, le pouls accélérant à lui en faire mal. Un coup d’œil lui suffit pour comprendre qu’il fallait évacuer le camp dans la plus grande urgence, et probablement de façon définitive. Non. Pas ça. Pas encore ! Ils ne pouvaient pas être délogés ! L’image de l’ancien camp de l’Ombre, dans la forêt de Cerfblanc, vint s’imposer à lui, dansant dans son esprit paniqué. Il avait mis tant de temps à accepter ce nouveau foyer, et voilà qu’il était contraint de l’abandonner …
La réalité le frappa alors, brisant le cours de ses pensées. Il observa le camp et son agitation, envahit par un calme étrange. Que faisait-il exactement, à se lamenter sur le sort d’un pauvre bout de territoire alors que ses guerriers et ses apprentis s’affairaient à mettre tous les membres du clan en sécurité ? Que faisait-il là, immobile, à laisser l’angoisse gagner tout son corps ? Non. L’époque des lamentations était révolue. Il avait laissé cette part de lui près des Cristaux de Lune. Bougeant alors, se mouvant avec difficulté dans la boue, Pluie d’Étoiles entreprit de faire le tour de chaque tanière. Il ne quitterait pas le camp tant que chaque membre de son clan ne serait pas à l’abri. Il fit un rapide tour de l’horizon, essayant de repérer là où la situation était la plus critique. Certains membres avaient déjà réussi à évacuer le camp et rejoint la petite colline qui le jouxtait. Épine, soutenue par Esprit des Marais. Il lui semblait également avoir vu Tortue des Nuages s’extirper de la boue avant de rejoindre la sortie. Souffle de Givre et Ibis des Nuages avaient surmonté leurs propres difficultés pour enfin réussir à s’enfuir. Pareil pour Patte Sauvage, Tâches de faon et Nuage des Astres. Ouf, sa fille était saine et sauve. Mais où était Nuage Nocturne ?
Rage de l’Amour guidait les guerriers et les apprentis avec des instructions claires, d’une voix décidée. Le chef se félicita de l’avoir nommée lieutenante, même si sa décision avait été controversée. Il y avait longuement réfléchi après tout, et la jeune guerrière lui prouvait encore une fois par son attitude qu’il avait eu raison. Il la héla alors qu’il arrivait à son niveau.
« Rage de l’Amour, rends-toi à l’extérieur ; j’aimerai que tu serves de point de ralliement pour tout le monde. Je crains que la colline ne reste pas sûre très longtemps. Guide les nôtres jusqu’aux Cristaux de Lune. Je m’occupe d’évacuer les derniers. »
Oui, le terrain montait pour arriver jusqu’aux Cristaux, gagner en hauteur était la meilleure solution pour l’instant.
Toujours aucun signe de Nuage Nocturne. Tournant la tête, la cherchant désespérement du regard, il apperçut Tonnerre du Lion qui s’était finalement dégagé de la boue à l’aide de Queue de Pie et de Merle Blanc ; les trois guerriers naviguaient tant bien que mal pour rejoindre la sortie. Serpent des Cendres était venu en aide à Nuage de Mousse. Deux de plus en lieu sûr. Nuage d’Orage, de son côté, opérait avec un sang-froid remarquable, volant d’abord au secours de Vague des Âmes et de Chaos des Nuages, puis offrant son aide à Nuage de Moustiques et Liseron Nuageux.
Une petite voix lui parvint enfin au milieu des cris et du bruit de l’eau. Nuage Nocturne ! Il se précipita vers le son de sa voix. Là, sous le promontoire. La pierre avait été fendue par le tremblement de terre, et la source qui s'y écoulait d’ordinaire si lentement s’était transformée en un jet d’eau puissant. La toute jeune apprentie au pelage noire était retenue par des racines. Comment s’était-elle retrouvée coincée ici ? Qu’importe. Le niveau de l’eau montait à une vitesse impressionnante, terrifiante avec cette teinte marron, presque noire, que lui donnait la boue.
« Je suis là, Noc, je vais te sortir de là. »
La terreur qu’il lisait sur son visage lui était proprement insupportable. À cet instant précis, il n’était plus chef, ni même guerrier. Il n’y avait plus d’honneur, plus de code, plus de Clan des Étoiles. Dans l’urgence du moment, il n’était plus qu’un père animé par le fol espoir de pouvoir sauver sa fille de la noyade, dût-il lui-même courir à son trépas. Il s’approcha d’elle, prenant garde à ne pas glisser, et se mit à gratter autour des racines, avec toute la force que l’eau lui permettait d’exercer.
Résumé:
Pluie d'Étoiles demande à Rage de l'Amour de guider ceux qui ont déjà réussi à quitter le camp vers les Cristaux de Lune. Il fait le tour des tanières, puis trouve Nuage Nocturne retenue par des racines, il se précipite pour l'aider.
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Plune ♥:
Pluie d'Étoiles dirige en #993399
Croissant de Lune hésite en #999999 • Alizé des Nuages rêve en #ff6666
Récif de Corail charme en #33cc99 • Patte de Topaze minaude en #666699
Je remercie chaleureusement toutes les personnes qui ont participé à cette signature pour leur temps et leur talent,
Sujet: Re: [EVENT lune 1217] - Ombre Dim 6 Oct 2024 - 15:14
Event
Lune 1217 Ft. Le clan
Un bruit sourd lui transperça les tympans alors qu’elle émergeait violemment d’un profond sommeil. Nuit déchirée par des cris d’effroi, le sol s'agitait dans tous les sens sous ses pattes. Sentant une vague de panique la submerger, Nuage Explosif se leva précipitamment, bousculant Nuage du Phénix et Echo des Nuages qui se faisait tirer de leur rêverie tout aussi brutalement. Tous les sens en alerte, la féline de l’Ombre se précipita vers la sortie de leur tanière sans un regard pour sa fratrie, suivant son instinct qui lui hurlait de sauver sa peau. Quittant la chaleur ambiante pour se faire embrasser par le froid glacial des ténèbres, elle déboula dans la clairière, ses pattes éclaboussant de la boue sur son ventre. Tentant de contrôler sa vitesse, elle tente un dérapage avant de s’écraser sur le flanc, ses griffes ayant lamentablement échoué à se planter dans la terre visqueuse. Elle sentit la boue lui rentrer dans la bouche alors qu’elle lâcha un grognement, s’arrachant à la matière collante et se relevant péniblement. Elle jeta un œil à sa fourrure beige et marron, quasiment recouverte de la substance malodorante, un rire la secouant tellement la situation se voulait ironique. Déjà essoufflée, elle tenta de contrôler ses émotions alors que son regard passa d’un chat paniqué à un autre.
Tout autour d’elle, régnait un chaos sans nom. D’un oeil, elle vit Serpent des Cendres se précipiter dans la pouponnière et en ressortir avec Petite Rumeur dans la gueule alors qu’Esprit des Marais passait à toute vitesse devant son museau, médusé par la situation, suivit de près par Tonnerre du Lion puis Nuage de Mousse. Elle, ne fait pas le moindre mouvement, les griffes plantées dans le sol et la boue dégoulinante de son pelage - Est-ce que je devrais venir en aide à quelqu’un ? - Elle sentait le mélange d’eau et de terre monter de plus en plus le long de ses pattes - Non, qu’ils se débrouillent, chacun pour soi ! - Arrachant ses pattes prisonnières, Nuage Explosif bondit avec difficulté en direction de la sortie du camp, là où déjà des membres du clan se dirigeait alors qu’elle aperçut Merle Blanc jouer des épaules pour au contraire, rentrer - Elle est idiote ou quoi ? C’est de l’autre côté pour être en sécurité ! - Se détournant de la contemplation de l’escadron, elle fit un nouveau bond en avant, la boue lui arrivant dorénavant jusqu’au ventre. Nuage Explosif était petite, bien trop petite à son goût à ce moment précis. Du haut de ses six lunes, elle avait plutôt la taille d’un chaton de cinq lunes. Grognant sous l’effort, elle tenta de se propulser encore plus loin, ayant l’impression qu’à chaque bond la sortie était encore plus lointaine. Mais cette fois, la boue ne s’arrêta pas à son ventre et l’engloutit jusqu’aux omoplates, lui bloquant les épaules et l’arrière train, l’empêchant de se débattre. La féline laissa s’échapper un cri de détresse, les yeux révulsés par l’horreur de la situation : elle était bloquée !
Résumé:
Nuage Explosif sort de sa tanière en précipitation et se moque de la situation avant de s'embourber et d'appeler à l'aide [Interaction réservée Malé]
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Rage de l’Amour Curieux.euse.
Date d'inscription : 20/12/2023 Nombre de messages : 434
Sujet: Re: [EVENT lune 1217] - Ombre Jeu 10 Oct 2024 - 12:14
EVENT Rage de l'Amour feat. Clan de l'Ombre
Les anciens et les chatons doivent se nourrir avant les apprentis et les guerriers.
Aucun effort ne m'était nécessaire pour réciter ce que j'avais sûrement dû graver à même la paroi de ma gorge à force de me le chuchoter. Tant mieux ; toutes mes luttes étaient dirigées vers le tombeau boueux qui engloutissait ce que j'avais toujours connu et parfois chéri. Je pataugeais désormais à mi poitrail. Chaque mouvement pour aller de l'avant me coûtait ; chaque pas me semblait une course sous les sommations glacées de Mirage des Océans. La Toison Argentée en soit remerciée, les minuscules griffes des chatons qui s'accrochaient à mon dos n'étaient pas assez puissantes pour me tailler la peau. Seul un picotement désagréable accompagné de piaillements aiguë me rappelaient la présence des deux vies dont j'étais à présent la bouée de sauvetage.
A moins qu'ils en aient la permission, les apprentis n'ont pas le droit de manger tant qu'ils n'ont pas chassé pour les anciens. Presque hystériquement, un fragment de conversation que j'avais partagée avec Petit Lys il y a des lunes de cela me flotta en mémoire. C'est que le temps avait finalement donné raison à la petite - j'aurais dû l'avaler, cette souris. Combien en avais-je laissées sur le tas de gibier, m'affabulant moi-même de mille mensonges ? Combien de nuits avais-je regagné ma couche le ventre creux ? C'est qu'après des lunes, la faim devient une compagne presque bienvenue. Elle me gardait éveillée. Je l'avais érigée en rempart contre les spectres tapissant mes nuits.
Et ce soir, j'étais faible. La vérité crue menaçait de me submerger comme les marécages qui n'en finissaient plus de monter autour. Embourbée, tirant mes pattes l'une devant l'autre avec de suprêmes efforts qui m'arrachaient la sueur de mon front et le sang de mes griffes, le mensonge était désormais impossible. Comment pouvais-je prétendre à servir mon Clan, si je n'arrivais à me soutenir moi-même ? Si porter deux malheureux chatons sur mon dos, pataugeant dans la boue, m'étais une tâche insurmontable ?
Les proies sont tuées pour être mangées. Remerciez le clan des étoiles pour leur vies. La faim pour compagne, l'étoile pour maîtresse. Aucune étoile pour distinguer le chien du loup, ce soir. Je peinais à reconnaître les visages maculés de boue qui grouillaient autour de moi, peinais à distinguer les voix qui s'enchevêtraient dans la cohue de feulements paniqués. Le masque brun s'agitant au fond, est-ce Nuage de Némésies ? Où était-elle, chair de ma chair ? Et Tâche de Faon, Ardeur de la Tigresse ? Défaillante, j'avais plus que jamais besoin de leurs épaules contre les miennes, de leurs assurances à mes oreilles —
Ce ne fut néanmoins aucune de ces voix qui m'arracha à ma panique montante, mais bien celle décidée d'un autre. Pluie d'Étoiles ! Surgit de l'ombre comme celles dont il avait prit le nom, il me jeta son ordre succinct avant de se porter à la rescousse d'un énième de nos pairs. Un chaton doit être âgé de six lunes pour devenir apprenti. Oui, les Cristaux de Lune ; c'était à n'en pas douter la meilleure solution qui se présentait à nous. Mue de la force nouvelle qui s'emparait souvent de ceux qui suivaient les ordres, j'attirais à moi la volonté de Pluie d'Étoiles et la laissait me ranimer, me forgeait une armure de mon obéissance. Pas après pas, j'avançais dans la boue avec des feulements enragés. Je parvins péniblement, les pattes vacillantes, à l'entrée du camp. Maculée de boue, le pelage plaqué contre mon corps plus maigre qu'une branche morte, des chatons couinants sur le dos, quelle image fabuleuse je devais renvoyer ! Mais en cet instant précis, rien de cela ne m'importait.
Revigorée des paroles de celui qui avait fait de moi sa seconde, m'avait accordé une confiance qu'aucun, surtout pas moi-même, ne me l'aurait donnée, mon esprit se faisait aussi limpide que le cristal où je me devais de mener les nôtres. Mon Clan. Les miens. Guerriers, apprentis, chatons, anciens et guérisseurs, tous ne formaient plus qu'une ombre mouvante, souffrante, feulante. Comme j'avais haïs ce territoire. Comme j'avais évité ces marécages. Voilà qu'ils venaient à moi en mort silencieuse, en traître dans la nuit, se faisaient fosse où grouillaient les maccabées. Ombres parmi les ombres, y avait-il une seule âme ce soir qui, plus que nous, méritait le nom de son Clan ?
Nous ne mourrons pas ici. Je ressassais la pensée féroce comme autant de proies que j'avais délaissées, comme autant de sources chantantes pour étancher ma soif, pour me faire tenir debout. La moitié m'en voulait encore pour ce funeste soir de l’enlèvement où j'avais failli, l'autre pour une myriade de raisons qu'il ne m'était que trop facile d'énumérer — en tête de file, Nuage de Némésies. Comme tout cela m'était distant désormais. Un picotement familier faisait courir un sang chaud dans mes veines, et je goûtais à cette rage métallique qui remplissait ma bouche comme à un nectar. Ce territoire damné n'engloutirait pas les miens. « Que ceux qui sont encore à l’intérieur du camp se pressent de sortir ! Allez vers la colline — j’y attendrais quelques minutes, puis nous partirons pour les Cristaux de Lune. Rejoignez-nous sur la route. »
Toujours aucun signe de Nuage de Némésies, Tâche de Faon ou Ardeur de la Tigresse. Malgré l’envie que j’avais d’hausser la voix pour les tirer à moi, je me freinais. Je me devais de leur accorder à eux aussi la confiance que m’avait donnée Pluie d’Étoiles ; ils sortiraient vivants de cette mer fangeuse. Ou je les tuerai de mes propres griffes. Non pas que j’en avais la force — mais ne disait-on pas que l’intention prévalait ?
Une patte déjà en dehors du camp, je jetais un dernier regard derrière mon épaule. Dans l'attente, peut-être, d'aucun tressaillement peiné, d'une nostalgie latente. Rien ne me vint. La queue dressée en étendard, je tournais le dos à ce camp où avaient germées les graines de ma misère, et, frémissante mais décidée, en sortais pour la dernière fois. Je rejoignis les miens amassés sur la petite colline en sortie du camp, dérapant sur la pente douce. « Pluie d’Étoiles désire que nous partions pour les Cristaux de Lune — reposez-vous quelques minutes, puis nous nous mettrons en route. Je sais combien vous êtes fatigués, mais nous devons nous mettre en sécurité. Le Clan des Étoiles nous y guidera, remettez-vous à lui. Il est probable que cette colline ne tienne pas longtemps, le niveau ne cesse de monter. Que chacun prenne note de son voisin de droite — assurez vous qu’il soit toujours là durant la marche. » De cette façon, je l’espérais, aucun d’entre nous ne serait perdu au gré de la fatigue et abandonné aux nuées noires de la nuit. J’attendis quelques minutes, le temps que d’autres réfugiés du camp nous rejoignent, peinant sur le versant glissant de la colline. Avisant le niveau des marécages, je jaugeais enfin que l’attente avait assez duré. Il était temps de tous nous conduire en sécurité.
« En route. » Le menton redressé, je commençais à marcher aussi droit que je le pouvais — mes pattes manquaient de ployer à chaque enjambée, mais je ne pouvais me permettre de flancher. La moitié étaient des guerriers plus âgés que moi, et je me devais de faire mes preuves. Un masque impassible plaqué sur le visage, je balayais le firmament du regard. Les nuages s’y amoncelaient. Pourtant, pas même eux ne pouvaient venir entâcher la sérénité glacée et la rage bouillonnante, couple improbable qui, seuls, me maintenaient debout. Les Étoiles brilleraient de nouveau sur nous, je le savais à présent. Elles nous attendaient aux Cristaux de Lune. C’était Leur signe : le signe que, sous leur lumière blafarde, nos Ombres n'en deviendraient que plus grandes.
résumé:
Rage de l’Amour obéit à Pluie d’Étoiles et sort du camp. Elle rejoint ceux déjà présents sur la colline et y attend quelques moments que d’autres les rejoignent. Enfin, elle prend la tête de la colonne qui part rejoindre les Cristaux de Lune.
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UN GRAND MERCI À LULU (code), LYS, SIL, AIDO, WAKI ET MYST (dessins).
Aloe Vera Habitué.e.
Date d'inscription : 23/12/2023 Nombre de messages : 647
Sujet: Re: [EVENT lune 1217] - Ombre Dim 13 Oct 2024 - 21:33
darkness fell
FT. clan de l'ombre
Nuit noire. Silence de marbre. Le voile d'ombre qui s'était posé sur les terres de Valeemar était encore loin d'être chassé par les premières lueurs du jour, et pourtant le vrombissement de l'effervescence matinale qui animait le camp après l'aube avait déjà débuté. Avant lui, un autre son s'était emparé des alentours, brisant le silence nocturne pour le remplacer par une cohue inédite. Ce son, c'était celui de la fin.
Le baptême de Nuage Nocturne avait à peine eu lieu. Passer de chatonne à apprentie... l'enthousiasme de Nuage des Astres n'avait pas été partagé par sa jumelle. La terreur lui avait immédiatement saisi les tripes, la gardant éveillée toute la nuit précédent le jour où ses responsabilités s'étaient matérialisé via les mots solennels de son père. Ce tournant dans sa vie était prévu autant que dans celle de n'importe quel chat clanique, et pourtant la petite en avait repoussé l'acceptation pendant des lunes entières. Maintenant que sa Patte s'était changée en Nuage, elle devait se montrer courageuse envers les plus petits. Brave envers les plus grands. Reconnaissante envers la vie qui, malgré ses déboires, lui avait permis d'arriver jusqu'ici. Et pourtant, après tout ce qui lui était déjà arrivé, Nuage Nocturne devait souffrir les ardeurs du destin cette nuit encore.
Un groupe de chats l'avait, une nuit, subtilisée à ses parents. Encore au cœur de l'obscurité, c'étaient cette fois-ci les remous de vagues boueuses qui venaient la subtiliser à son monde redevenu tranquille, à cette enfance qu'elle n'aura jamais vraiment vécue. Elle entendit la voix lointaine de sa sœur lui demander de se réveiller, et aussitôt elle sursauta : quelque chose n'allait pas. Nuage des Astres s'extirpa tant bien que mal de leur tanière, se dirigeant de suite vers la tanière des chatons qu'elles occupaient encore il y avait si peu de temps. Aujourd'hui, il semblait à Nuage Nocturne qu'un monde entier la séparait de cette fausse innocence, de cette sécurité de savoir qu'aucune responsabilité ne lui revenait. Quelques jours plus tôt, ça aurait été elle qu'on serait venu sauver. Aujourd'hui, elle devait se jeter dans la gueule béante de la nuit pour montrer le chemin aux plus petits.
Elle aurait aimé agir comme sa sœur. S'élancer sans trop y réfléchir, faire preuve de courage, sauver une vie. En se penchant maladroitement et de manière distraite, elle put voir la tigrée se saisir du petit corps ballant de Patte Sauvage et l'emmener en sécurité, là où tous se rendaient. Mais son petit corps ballant à elle ne pendait pas des crocs de quelqu'un de plus grand. Personne n'était plus tenu de venir la sauver. Et l'eau boueuse ne s'arrêtait pas de monter.
Les cris, les ordres, les craquements de la terre. Tout semblait si réel, et pourtant si lointain, comme au sein d'un nuage de brume qui en atténuait tous les sons. Ses alentours devinrent flous, ses oreilles ne captèrent plus que quelques sons étouffés et indiscernables les uns des autres. Et Nuage Nocturne était toujours là, immobile.
Hey, Noc, réveille-toi ! Les paroles résonnaient dans son esprit, mais elles n'étaient plus celles de sa sœur. C'était sa propre voix qui les vociférait dans sa tête, son instinct de survie suppliant à son petit corps faible de faire quelque chose. La boue ensevelissait désormais la moitié de ses pattes, et dès qu'elle fut enfin capable de communiquer à ses membres de bouger, il était trop tard ; son esprit n'était plus le seul à l'immobiliser, et ses peurs s'étaient matérialisées pour l'emprisonner dans les entrailles de la terre.
Tant bien que mal, elle parvint à extirper un antérieur de la substance visqueuse. Une branche épaisse passa devant sa tanière, portée par les courants dévastateurs de Mère Nature. Les griffes sorties, la femelle s'accrocha le plus fort possible pour profiter de la force des eaux et déloger son corps tout entier de sa prison de boue. Par miracle, sa seule patte libre parvint à accrocher le bois noueux et elle fut emportée presque aussitôt. Profitant du mouvement des boues n'ayant pas encore durci, elle porta sa deuxième patte avant hors des remous pour la placer sur sa barque improvisée, et tenta de nager dans la direction où tous ceux qu'elle connaissait semblaient aller.
Mais d'avoir trop attendu, la montée des eaux avait réussi à emporter avec elle de nombreux détritus, et parmi eux se trouvaient d'autres branches tout comme la sienne sur lesquelles elle se heurta, envoyant balader son bateau de fortune vers un amoncellement de racines qui avait toujours bordé le pied du promontoire, mais qui n'avait jamais été aussi dangereux qu'aujourd'hui. La violence du choc lui fit perdre ses repères, et avec eux sa prise sur la branche qui reprit son chemin seule. La mouchetée de blanc — plus brune qu'autre chose actuellement — se précipita pour attraper une des racines avant d'être totalement bloquée par la boue, mais rien ne lui assurait de bonne prise. De nouveau, la pauvre Nuage Nocturne fut emprisonnée, cette fois-ci sans échappatoire.
Je suis désolée, Astres, maman... papa...
Ce fut comme si ce dernier mot s'envola de son esprit pour se matérialiser devant elle. Son père était là. Il avait fait demi tour pour la sauver. Une vague d'espoir bomba son cœur et sembla la faire flotter un peu plus.
« PAPA ! » s'effondra-t-elle, la voix brisée.
Elle le regarda s'attaquer à la boue l'entourant avec minutie et urgence, et vit dans son regard une peur qu'elle n'avait jamais pu apercevoir chez lui. Il était terrorisé à l'idée de la perdre une nouvelle fois, cette fois-ci pour toujours. Nuage Nocturne s'en voulait tant d'avoir trop attendu, de ne pas avoir su sortir de sa torpeur et, plus encore, de ne pas pouvoir lui rendre la tâche plus facile. Elle ne pouvait rien faire d'autre que de se tenir maladroitement au bout de racine qui logeait sa seule patte en dehors de l'eau.
« Papa, je... je ne peux pas bouger plus que ça... »
Elle était inutile. Bonne à rien. Son père mettait sa propre vie en danger, exposant son Clan au risque de perdre un meneur bon et juste. Et elle ne pouvait que remuer les postérieurs dans le vide, ce qui ne faisait d'ailleurs que de la faire couler plus encore. Une vague s'écrasa sur la paroi du promontoire et la boue vint tacher le museau de la femelle, emportant avec elle une quinte de toux puissante. Elle était trop basse pour que Pluie d'Étoiles puisse la tirer par la patte. Peut-être qu'avec un peu d'élan, elle pourrait atteindre son père ? Mais cela voulait dire abandonner son unique prise sur la racine, sur la vie. Il lui fallait faire quelque chose, sinon...
« Je pense que je vais devoir lâcher la branche, papa... » dit-elle dans un murmure qu'elle espérait compréhensible.
Et tu n'auras qu'une chance pour attraper ma patte, sous-entendait-elle avec ces paroles.
HRP : Nuage Nocturne se retrouve figée par la peur à la vue de la montée des eaux, l'empêchant de bouger à temps. Elle finit par s'accrocher à une branche portée par le courant, mais cette dernière s'écrase sur une des parois du promontoire, emprisonnant l'apprentie dans des racines. Son père, Pluie d'Étoiles, finit par la retrouver mais peine à l'extirper de la boue. Nuage Nocturne suggère de tout lâcher pour tenter d'envoyer sa patte à la hauteur de celle de son père.
Sujet: Re: [EVENT lune 1217] - Ombre Jeu 17 Oct 2024 - 20:09
Event
Débordement
Ft. Clan de l’Ombre
Ce ne fut ni le bruit étrange, ni le tremblement de la terre qui réveillèrent la Guerrière, mais les cris de ses camarades. Elle ne comprenait pas vraiment ce qui se passait, comme d’autres de ses camarades de tanière dont le visage reflétait la fatigue et l’incompréhension. Mélopée des Lilas décida de se lever tout de même. Un certain nombre de nids étaient déjà vides et des voix remplies de peur resonnaient à l’extérieur. Il se passait quelque chose d’anormal.
Elle marcha sur la queue de quelqu’un en zinguant entre les nids, mais ne prit pas la peine de s’excuser. Si le félin n’était pas encore réveillé, il l’était maintenant. Il devrait la remercier, il allait survivre à la situation cauchemardesque qui semblait faire paniquer tout le monde.
En sortant, Lilas remarqua tout de suite ce qui n’allait pas. Ses pattes s’enfoncèrent dans le sol devenu meuble. Avec une expression de dégout, la femelle secoua sa patte. Génial. Le camp se transformait en marécage. Les divers éclats de voix la déconcentrèrent de la boue et Lilas se demanda pendant une seconde où est-ce qu’elle avait atterrit. Il se passait beaucoup trop de choses en même temps. Apparemment, la ne semblait pas apprécier grand monde…
La Guerrière jeta un regard rapide vers la Pouponnière. Celle-ci était en bonne voie d’évacuation, alors la bicolore dirigea son attention ailleurs. En tombant sur la tanière des Apprentis, Lilas décida d’aller vérifier que ses enfants étaient bien sortis de là. Elle n’avait absolument pas envie de perdre l’un de ses trésors à cause de la boue.
Elle pourrait également vérifier si son Apprenti ne risquait pas de se faire engloutir par le marécage. Il lui tapait sur le système mais elle n’allait pas le laisser se noyer pour autant.
Avoir une grande taille était actuellement un avantage. La boue ne cessait d’arriver et Mélopée des Lilas voyait bien que son niveau augmentait. Elle traversait le camp à grandes enjambées, ignorant les gouttelettes de boue qui venaient tacher son pelage. Elle devait rejoindre la tanière au plus vite. Les Apprentis les plus petits risquaient de se retrouver coincer.
En arrivant à la hauteur de la tanière, la Guerrière aperçoit un certain nombre d’Apprentis, ainsi que Vague des Ames. Apparemment, certains d’entre eux avaient fait un joli plongeon dans la boue. En s’approchant de l’entrée, Lilas remarqua son Apprenti.
« ‒ Ce n’est pas un peu de boue sur le pelage qui va vous tuer. Par contre si vous ne partez pas maintenant, vous risquez de ne faire qu’un avec le marécage. » Lança-t-elle alors qu’elle vérifiait la tanière des Apprentis. Aucun de ses enfants n’était dedans. Parfait.
Elle repartit sans dire quoi que ce soit de plus, scannant le camp à la recherche de ses enfants. Elle remarqua alors Nuage Explosif qui tentait de se transformer en poisson, bondissant à travers la boue. La Guerrière se dirigea vers sa fille, ne la lâchant pas du regard. Elle la vit s’enfoncer dans la terre meuble et entendit son cri de détresse. Mélopée des Lilas comprit tout de suite qu’elle était bloquée. Grommelant quelque chose, elle accéléra.
« ‒ On ne bouge plus. Je vais t’attraper par le cou et tirer. Ca va peut-être faire mal. » Elle prit le temps de prévenir sa fille, ne souhaitant pas recevoir un coup de tête. Elle serra ensuite les mâchoires contre le cou de Nuage Explosif, chose qu’elle avait fait de nombreuses fois quand la petite n’était qu’un tout petit chaton, et tira de toutes ses forces. La boue l’empêchait d’avoir des appuis stables, mais Lilas ne lâcha pas sa fille. Quand ses pattes glissaient, elle se repositionnait sans lâcher le cou de l’Apprenti et tirait à nouveau.
Lune 1217 Terres de l’Ombre Ancien camp de l’Ombre
résumé:
Mélopée des Lilas se dirige vers la tanière des Apprentis et aperçoit Nuage de Moustiques et Liseron Nuageux. Elle leur dit de partir tout de suite. Elle cherche ensuite ses enfants et aperçoit Nuage Explosif coincée dans la boue. Elle tente de la sortir de là en la tirant par la peau du cou.