Poussière d'Or | Guerrier du Tonnerre

Le soleil, il n’y en avait pas beaucoup. Quand les anciens lui parlaient d’une forêt verdoyante, pleine de vie et de beauté, il était sûr que c’était des mensonges, des bobards de vieux chats restés dans le passé. On lui disait toujours que le beau-temps reviendrait et que Cerfblanc serait de nouveau florissante et agréable ; pourtant, plus il grandissait et moins il voyait les beaux-jours annoncés. A quatre lunes, Boule d’Or était déjà très curieux, et il posait beaucoup de questions. C’est ce qui l’avait amené à comprendre que quelque chose d’important devait avoir eu lieu, car beaucoup de chats du Clan du Tonnerre, ainsi que les reines, parlaient souvent « d’avant » et de choses qu’il n’arrivait pas à comprendre. Son unique frère, Boule de Suie, était trop naïf, pour lui. Il croyait sur parole leurs parents, et surtout leur mère qui répétait sans cesse que tout allait s’arranger. Mais Boule d’Or ne se sentait pas en confiance. Il avait faim, et il sentait l’anxiété qui régnait dans le camp. Quand il sortait jouer avec les autres chatons, hors de la pouponnière, les visages étaient tendus, les pas rapides. Le petit chat sentait que quelque chose de grave traînait, mais il ne comprenait pas quoi. Alors quand les guerriers revinrent d’une Assemblée et que l’on annonça qu’il fallait partir, il comprit que tout allait changer. Il remarqua que pendant un moins une lune, il y eu beaucoup de disscussion sur le sujet d’un départ ou non, et tous le monde n’était pas d’accord. Mais au bout du compte, on décida de partir. Son frère était tout enthousiaste, et ses parents fiers que leurs enfants feraient partis du voyage. Alors quand tout le Clan fut réunit aux Quatre Chênes, que l’on avait quitté un foyer et un territoire ancestral, et qu’il vit arriver un par un tous les chats des autres Clans, du guérisseur aux autres chatons, il s’émerveilla devant toute cette réunion. Cela allait être un très grand voyage, une chose très importante. Et la curiosité le piqua, comme bien souvent, de découvrir la nouvelle terre promise par le Clan des Étoiles.

Tous les Clans qui se déplacent en même temps, c’est toute une aventure. Il avait presque six lunes lors du voyage, et avec tous les changements, on lui avait promis qu’il deviendrait apprenti, mais plus tard. Cela l’avait agacé, alors il comptait bien montrer son potentiel lors de ce voyage. Les chatons étaient portés par des guerriers ; on aidait anciens et reines. Alors il avait refusé qu’on l’aide ; et les demandes, ce n’était pas ce qui avait manqué car avec sa taille relativement petite, on lui donnait quelques lunes de moins. Des chats des autres Clans avaient proposé, et pas toujours de manière cordiale, de le porter ou de l’aider. Il les avait rembarré sèchement, et depuis certains le regardaient d’un œil mauvais. Qu’importe, il avait toujours son frère pour le soutenir. Ils étaient tous deux issus de la même portée, et les seuls survivants de celle-ci. Quand Boule d’Or était rapide et agile, Boule de Suie était quant à lui une force de la nature, il était grand pour son âge ; presque le double de son frère ! Ce fut son compagnon de route pendant le voyage, tout naturellement. Ensemble, ils aidèrent des vieux chats, et ils rêvaient la nuit de leur nouveau foyer. Mais toujours, Boule d’Or avait faim. Une vielle ennemie qui ne semblait pas le quitter.

Au bout d’un temps de voyage qui lui paraissait long, trop long, survint un évènement qui allait le marquer à jamais. Alors que les Clans traversaient des bois surjacent à la rivière, ils furent pris au dépourvu par une bande de renards affamés. Ce fut la panique dans la cohorte, et bientôt les guerriers accoururent au devant tandis que les chats qui ne se battaient pas se regroupaient à l’arrière. Mais alors qu’il entendait les feulements au devant, et les glapissements qui répondaient, une idée vint à l’esprit du jeune chat. Si son Clan ne voulait pas son talent et ses qualités, il lui montrerait. Et pas que au Clan du Tonnerre, étant donné que des guerriers de tous les Clans allaient affronter ces renards. Alors il se glissa entre les fourrures, et il se faufila

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