Sujet: Re: [EVENT lune 1217] - Rivière Dim 20 Oct 2024 - 21:53
[EVENT lune 1217] - Rivière
Inondation
À l'approche de cette fameuse vague, tu vois de nombreuses silhouettes se faufiler hors du camp ; quasiment les dernières, semble t-il. Tu remarques un petit groupe qui s'éloigne de la tanière d'Autour des Cimes, ainsi que Fragments d'Onyx auprès de deux apprentis. Les derniers riveux les plus faibles seront donc bientôt en sûreté. De toute manière, tu doutes que vous ayez le temps de faire un aller retour supplémentaire, et il serait idiot de sacrifier la vie d'un guerrier pour un sauvetage sans espoir. Enfin, tu espères que personne ne manquera à l'appel, et que vous ne retrouverez pas de mauvaise surprise au camp une fois l'inondation terminée. Tu détournes les yeux avec dépit, acceptant de laisser le camp que tu as toujours connu à la merci des vagues. Vous savez peut-être vivre dans l'eau, avec l'eau, mais celle-ci vous rappelle aujourd'hui que la nature peut parfois ne pas être maitrisée, ne pas être comprise. Ce n'est pas pour autant que tu commenceras à en avoir peur, mais c'est au final une leçon importante pour vous tous : ce que vous pensez posséder, ce à quoi vous êtes habitués, pourra toujours échapper à votre vigilance et à votre contrôle. Et, même si tu ne peux t'en douter à cet instant, il est probable que cette leçon importante puisse très bientôt s'appliquer à d'autres choses, à d'autres personnes. En parlant du loup, ou plutôt de la louve, ta lieutenante ne tarde pas à te rattraper. Elle t'explique avoir aidé une apprentie, mais perdu son frère. Rapidement, ton regard passe de la chatte sombre à la direction du camp. Le jeune chat n'aurait aucune chance face à cette vague, c'est certain. Tu es toutefois plutôt surprise d'entendre Fragments d'Onyx s'avouer une faiblesse. Il est indéniable que la situation est épuisante, pour vous tous d'ailleurs, mais cela ne lui ressemble pas. Tu supposes alors que la lieutenante doit vraiment se sentir mal, pour te demander une chose pareille, même si l'idée a plutôt tendance à t'agacer. Les mentors devraient s'occuper de leurs apprentis, ce qui t'aurait évité de devoir prendre un tel risque. Tu es peut-être dotée de plusieurs vies, mais celles-ci ne sont pas faites pour être gâchée stupidement... Irritée, tu agites alors doucement la queue. « Si tu es si épuisée, nomme quelqu'un pour gérer l'évacuation avec toi. Mélodie Lumineuse ou Valse des Embruns, par exemple. Je vais ramener cet apprenti. » De toute manière, tu ne peux pas l'abandonner sous les yeux de tes camarades. Ce premier véritable acte en tant que meneuse serait bien dégoûtant. Tu as encore des forces, et suffisamment d'expérience pour affronter n'importe quelle vague. Du moins, c'est ce que ton égo te souffle, alors que tu files en direction du camp inondé.
L'eau t'arrive désormais presque jusqu'au cou, et tu perds pied par endroits. Tu réalises qu'il est inutile d'essayer d'appeler l'apprenti. Le rugissement des vagues emporterait ta voix. Et, il est probable que celui-ci soit déjà enseveli sous le niveau de l'eau. Alors tu plonges, te battant contre le courant pour avancer, et tentant de repérer sa silhouette alors que des débris te piquent les yeux. Cette eau n'a rien à voir avec celle de la rivière, qui est douce et limpide. Elle est sale, et violente, te faisant parfois perdre l'équilibre. Et puis finalement, tu aperçois le petit corps du novice. Il ne semble plus bouger, mais il n'est peut-être pas trop tard pour lui donner un second souffle. Plus que jamais, tu te bats contre le courant, jusqu'à l'atteindre et à l'attraper par la peau du cou pour maintenir son museau hors de l'eau. Tu nages en direction de la terre ferme, et les secondes te paraissent interminables alors que le jeune matou reste inconscient. Et puis, finalement, il tousse. Il réalise qu'il est en train de recevoir de l'aide, mais la peur prend le dessus sur le soulagement. Le courant devient de plus en plus violent, et bientôt, tu réalises que supporter vos deux poids jusqu'à la berge ne sera pas possible. Alors tu repères une branche ployée contre la surface de l'eau, assez fine, mais aussi assez épaisse pour supporter le poids du novice, et le mener jusqu'à la terre ferme. « Vas-y ! » ordonnes-tu alors, le laissant y sauter et fuir vers la sortie du camp. Tu comptes bien sûr le suivre, en nageant pour ta part, mais tu réalises trop tard qu'une ombre s'est dressée sur toi. La vague. Tout se passe très vite. Le courant te malmène comme une plume au gré du vent, et te projette contre un rocher. Malgré toute ta détermination, tes pattes refusent de te répondre, et l'obscurité s'empare de toi. Il n'y a pas de Clan des Étoiles pour t'attendre. Juste le vide, et les méandres d'une inconscience qui ferait mieux de ne pas s'éterniser, au beau milieu de l'eau...
Spoiler:
Polaire retourne au camp pour aider l'apprenti resté bloqué. Elle le trouve et parvient à le mettre en sûreté, mais est emportée par la grosse vague, projetée contre un rocher, et sombre dans l'inconscience. [Interaction réservée à Noska et à Râ]
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Spoiler:
Merci à Aë pour cette sublime création **
Fragments d'Onyx Habitué.e.
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Sujet: Re: [EVENT lune 1217] - Rivière Sam 26 Oct 2024 - 11:39
Event
Les mots d'Étoile Polaire se firent tranchant et Fragments d’Onyx dû se faire violence pour ne pas contredir sa cheffe, pour ne pas lui balancer qu’elle n’avait besoin de personne pour continuer l’évacuation, qu’elle serait même capable de porter tout le clan sur ses uniques épaules si il le fallait. Elle ne répondit pas, le regard sombre, immobile alors qu’Etoile Polaire se détourna d’elle, s’enfonçant de plus en plus dans l’eau en direction du clan. Elle la regarda quelques instants, une tourmente de questions lui secouant les pensées. Est-ce que sa cheffe allait survivre et ramener l’apprenti, ou dépérir noyée et faire d’elle la nouvelle étoilée ? Elle finit par s’arracher à la vision de la fourrure blanche s’engouffrant dans les flots tumultueux et partis en quête de Mélodie Lumineuse, au vu de la relation compliquée qu’elle entretenait avec Valse des Embruns, elle préférait s’adresser à son ancien cheffe. Elle n’avait aucune envie de demander à quelqu’un d’autre de l’aider, mais en quel cas Etoile Polaire reviendrait saine et sauve de sa mission, il fallait que le tout reste crédible. Une pointe d’anxiété s’installa à l’intérieur d’elle alors que son regard passa d’un chat à l’autre. L’odeur de la peur flottait dans l’air, mélangée à celle des pelages mouillés. Elle voyait des regards fatigués, des queues bandantes derrière des corps fatigués. Elle lança quelques encouragements, invitant tout le monde à presser le pas et à évacuer la zone plus rapidement. Elle finit par apercevoir Mélodie Lumineuse au loin, trop loin pour pouvoir lui parler. Il fallait qu’elle trouve quelqu’un d’autre, elle chercha quelques instants parmis les chats restants avant que son regard ne s’arrête sur son frère, Nuit des Météores. Oui, à lui elle pourrait lui demander de l’assister. Elle commença à s’avancer vers lui quand quelque chose dans son champ de vision attira son regard. Fragments d’Onyx se retourna et fit face à l’apprenti qu’elle avait perdu quelque temps plus tôt en aidant son frère. Le mâle était en piteux état : la fourrure trempée, les oreilles basses, le regard sombre et en état de choc. Aucun mot ne sortit de sa bouche. Le corps raide d’appréhension, la lieutenante regarda derrière le jeune félin, s’attendant à voir Etoile Polaire surgir à tout moment du camp, mais rien. Aucune tâche blanche ne se démarqua. Elle reporta son attention sur l’apprenti, un mélange de plusieurs sensations se dispersait dans son corps, lui redonnant une énergie inattendue.
“Où est Etoile Polaire ? C’est elle qui t’as sortie d’l’eau ?”
Son unique réponse fut un crachat d’eau accompagné d’une forte faiblesse musculaire. Il avait besoin d’aide, il ne semblait pas entendre ses paroles. Mais Fragments d’Onyx ignora.
“Parle, apprenti ! Où es ta cheffe ?!”
Une fois de plus, il resta silencieux, ne semblant pas l’entendre. La frustration monta en flèche en elle alors qu’elle le bouscula, ne s’important pas de l’état inquiétant de son camarade. Elle s’avança dans les eaux noires, scrutant la surface déchaînée, ne reflétant que la noirceur d’un ciel dépourvu d’étoiles. Elle n’entendait rien d'autre que le vacarme des vagues inondant un peu plus leur territoire, elle ne voyait rien d'autre que de l’eau à perte de vue. Etoile Polaire n’était pas là, plus là. Fragments d’Onyx écarquilla légèrement les yeux, est-ce que son plan avait réellement fonctionné ? Le doute la submergea, avait-elle bien fait ? Serait-elle capable de s’occuper du Clan de la Rivière ? Avait-elle réellement tué sa propre cheffe ? Elle recula d’un pas, saisi par l’intensité de ses émotions avant de secouer la tête, tentant de chasser ses doutes. Ce n’était pas le moment, elle ne devait pas douter, elle ne devait pas ressentir, elle devait continuer, avoir de l’ambition. Son esprit l’emmena jusque Gouffre du Soleil et Mâchoire du Tyran, son père et son oncle d’adoption, elle ne pouvait pas les décevoir, il fallait qu’elle continue.
Fragments d’Onyx s’apprêtait à rebrousser chemin, à affronter sa nouvelle réalité, à revenir en nouvelle cheffe du Clan de la Rivière. Quand finalement une tâche plus claire émergea à la surface, et Etoile Polaire apparut, comme un poids inerte remontant des abysses. La femelle calico se figea, observant la masse de poils souillés d’eau et de boue se déplacer à quelques longueurs de queue d’elle. Elle pouvait encore aller la chercher, elle n’était pas très loin d’elle. Mais les pattes de la lieutenante semblaient avoir pris racine, immobile elle regarda le corps de sa cheffe s'éloigner un peu plus, alors qu’elle était partagée, divisée entre deux pensées : la sauver, ou la laisser mourir.
[INTERCATION RÉSERVÉE À RÂ AVEC NUIT DES MÉTÉORES]
Lune 1217
Spoiler:
Fragments d'Onyx fait avancer l'évacuation tout en cherchant Mélodie Lumineuse, qu'elle ne parvient pas à atteindre pour lui demander de l'aider. Elle s'apprête à demander à Nuit des Météores de l'assister quand l'apprenti qu'était partis sauver Etoile Polaire revient seul. Fragments d'Onyx s'approche alors des eaux tumultueuses, avant d'apercevoir le corps inerte d'Etoile Polaire flotter, mais hésite à aller l'aider. [INTERCATION RESERVEE RÂ]
Sujet: Re: [EVENT lune 1217] - Rivière Mer 6 Nov 2024 - 20:46
Nuit des Météores INONDATION (EVENT) — Lune 1217
Le monde rendait une étrange musique, aux notes aiguë et indomptables. Le crescendo était trop funeste pour en ignorer la chute. Valse des Embruns en tête, l'étrange petite bande se mit en route. Assortiment dépenaillé qu'ils formaient, comme autant de feuilles ballottées au fil de l'eau. La nuque ployée, les pattes s'enfonçant dans le lit meuble de la rivière devenue mer d'encre, le guerrier de jais et de feu ne quittait pas l'encolure de la corps de génie du regard. Il savait Autour des Cimes juste derrière eux, à quelques longueurs de queue — son fichu paquet d'herbes encore en gueule, probablement. Plutôt crever que de l'admettre, mais après quelques mètres, Nuit des Météores était au supplice. Les masses combinées d'Oeil d'Herbe sur son dos et du courant contre son flanc le vidaient de son énergie à chaque seconde passante ; il ne comptait le temps qu'en pas singulier, un après l'autre, et chacun de ceux-là lui coûtait une éternité. « Encore loin ? » gronda-t-il à l'intention de la guerrière entre ses crocs serrés, les muscles en feu.
Lorsqu'enfin il touchèrent la terre ferme, il tituba vers l'avant et se déchargea de son fardeau sans ménagement. Pris d'un étourdissement passager, il n'avait même pas la force d'articuler la flopée d'imprécations qui lui venaient et se contenta d'haleter, l'échine courbée. Trop préoccupé, il ne remarqua pas les traces sanguinolentes qu'il imprimait sur la terre meuble — les coussinets entaillés étaient un moindre mal face à l'incendie qui consumait ses muscles et la folle cavalcade que courait son cœur. « Votre tour, » lanca-t-il à Valse des Embruns et Autour des Cimes entre deux respirations, la voix rauque. « J'dois — vérifier quelque chose derrière, je vous rattraperai. Le laissez pas mourir, ou je vous jure sur ma mère que je l'étrangle de mes propres pattes. »
Ces bénédictions faites, le matou fit demi-tour et s'en retourna clopin-clopan vers la porte du camp, les crocs serrés. Il avait à peine fait deux longueurs de queue, néanmoins, qu'une masse titubante en sortit : éberlué, Nuit des Météores héla l'apprenti chétif. « Qu'est-ce t'fichais encore à l'intérieur, par tous les Clans, une sieste ? Ramène-toi, là — tu tiens debout ? » Il s'assura d'un coup d'oeil que le gamin n'allait pas se vider de son sang devant lui. L'examination faite, son regard passa au-dessus de l'épaule de ce dernier tandis qu'un terrible grondement faisait trembler l'air. Il haussa la voix d'un octave, impératif et éraillé. « Du monde à l'intérieur ? Fragments d'Onyx — ta lieutenante, tu l'as vue ? » L’œil hagard, le visage blême, l'apprenti marmonna une réponse qui se perdit dans le fracas environnant. L'impatience pris le dessus du grand guerrier. « C'est bon, garde tes mots, ne me clamse sur les pattes, » dit-il, « Tu vois les guerriers, là-bas ? Autour des Cimes et Valse des Embruns ? Tu les rejoins vissa, t'traines pas. Allez. »
Et, sans plus s'attarder, il pénétra dans le camp. Les seules raisons qui auraient pu le faire retourner dans cet enfer marin avaient trois noms ; il avisa bien assez tôt la porteuse de l'un d'eux. Fragments d'Onyx se tenait non loin de l'entrée du camp, statue immobile face aux flots noirs et bondissants qui avaient, en l'espace de quelques terribles instants, submergés le camp. Des tanières et des ilots, rien ne restait qu'un charnier flottant, brouillé, tourbillonnant ; branches mortes s'entrechoquaient et s'abîmaient contre les quelques rochers qui émergeaient de la cohue. « FRAG ! » aboya-t-il, la voix rocailleuse. « Bon sang mais qu'est ce que tu fous — » Sa voix resta en suspens.
Ce n'était pas une branche. Ni une litière, ni aucune des constructions de roseau tissées, depuis longtemps dissolues dans la masse aquatique. Non, la tâche blanche solitaire qui flottait, balottée à quelques pas d'un écueil affleurant ne laissait que peu de doutes sur son propriétaire. « Bordel, mais qu'est-ce que — ÉTOILE POLAIRE ! Qu'est ce que vous foutez encore là toutes les deux ? » rugit-il - autant que ses cordes vocales éraillées le lui permettaient. Sauter — sauver Étoile Polaire — mais ses muscles ne voulaient lui répondre, l'air lui manquait encore. Son sang déjà se mêlait à l'eau, goutte vermeille dans cet océan noir duquel une larme d'onyx perlait : sa sœur ne bougeait pas. La scène était apocalyptique, et au creux de la tourmente, sa sœur demeurait. Étoile Polaire, corps ridicule brisé par les eaux, dérivait. Quant à lui...
Le vent emporta sa sommation époumonée. « FRAG ! »
sommaire:
Nuit des Météores accompagne Autour des Cimes, Valse des Embruns et Oeil d'Herbe jusqu'à la sortie du camp. Puis il fait demi-tour afin de s'assurer que sa soeur est bien sortie, intimant à un apprenti de rejoindre le groupe. Sur place, il voit Fragments d'Onyx immobile face au corps dérivant d'Étoile Polaire, et lui crie dessus pour qu'elle se bouge.
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UN GRAND MERCI À LULU (code), LYS, SIL, AIDO, WAKI ET MYST (dessins).
Valse des Embruns Réservé.e.
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Sujet: Re: [EVENT lune 1217] - Rivière Sam 9 Nov 2024 - 18:49
Inondation
EVENT
La membre du Corps de Génie navigua à travers les débris qui flottaient dans le camp. L’eau atteignait un niveau dangereux maintenant. La femelle était parfois obligée de nager, ou de se tenir sur sa patte arrière pour ne pas se retrouver sous l’eau. Si seulement, elle n’était pas si petite. Nuit des Météores se mit à grogner au bout d’un moment. Surement commençait-il à fatiguer. Heureusement, ils étaient pratiquement arrivés à l’entrée du camp.
« ‒ On y est presque ! »
Valse sortit de l’eau quelques secondes plus tard. Elle se retourna pour voir si tout le monde était bien là. Elle entendit le bruit du corps d’Œil d’Herbe lorsque celui-ci toucha terre. Nuit des Météores semblait épuisé. Cependant, il repartit dans l’eau après seulement quelques minutes -et après avoir promis de tuer le Guérisseur si celui-ci ne s’en sortait pas indemme-. La membre du Corps de Génie fut un peu troublée de le voir repartir. Que devait-il vérifier ?
Mais elle n’avait pas franchement plus le temps de réfléchir aux paroles du Guerrier. L’eau continuait de monter. Elle attrapa le félin inconscient par la peau du cou et commença à le tirer. Elle ne pourrait pas le porter sur son dos, elle était trop petite pour ça. Atour des Cimes était sûrement fatigué par ce qu’il venait de vivre et sa petite balade dans l’eau. Peut-être pourrait-il aider sa sœur à pousser Œil d’Herbe, mais sûrement pas le porter.
Trainant le Guérisseur vers la sortie, Valse gardait tout de même un œil sur le camp. Elle n’était pas très rassurée de savoir qu’il restait quelqu’un à l’intérieur. Elle aperçut alors une silhouette. Trop petite pour appartenir à Nuit des Météores. L’Apprenti semblait sur le point de s’évanouir quand il rejoignit le petit groupe. Valse des Embruns n’avait pas besoin d’un deuxième inconscient sur les pattes. Mais elle ne pouvait pas le laisser le pauvre petit tout seul. S’il s’évanouissait sur le chemin ?
Elle lâcha trente secondes le cou du Guérisseur pour parler à l’Apprenti.
« ‒ Je sais que tu es fatigué mais va falloir nous aider. Pousse Œil d’Herbe ici, ça m’aidera. Tous ensemble, on va rejoindre les autres. »
Elle indiqua au petit où il devait se mettre et reprit la peau du cou du félin inconscient. Elle se remit à tirer et le petit groupe fit son chemin vers la Grotte.
Une fois le groupe arrivé à la sortie, Valse des Embruns traine de nouveau Œil d’Herbe par la peau du cou. Elle demande à l’Apprenti envoyé par Nuit des Météores de les aider à tirer le Guérisseur inconscient. Le petit groupe sort du camp et va se mettre en sécurité.
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Fragments d'Onyx Habitué.e.
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Sujet: Re: [EVENT lune 1217] - Rivière Sam 9 Nov 2024 - 18:55
Event
Lune 1217 Ft. Le clan
Fragments d’Onyx sursauta quand la voix de Nuit des Météores la sortit du vide de son esprit. Le temps semblait s’être arrêté, laissant le vide engloutir la lieutenante. Elle tourna des yeux ronds vers son frère, les oreilles plaquées en arrière, elle avait l’impression d’avoir tout oublié, d’être dans une sorte de sommeil paradoxal. Devant elle, le visage de son frère hurlait, elle le voyait se tourner vers les eaux puis de nouveau vers elle, un air terrifié sur le visage. Le temps resta en latence quelques instants supplémentaires, le vacarme assourdissant était devenu calme, elle aurait aimé rester bloquée, comme ça, pendant des lunes. A l’abri des cris, des bruits, du son de ses propres pensées. Mais la réalité la frappa en pleine figure quand la voix de Nuit des Météores perça sa bulle, éclatement du rêve.
La lieutenante se mit soudainement en action, non, ça ne pouvait pas se passer comme ça. Personne ne devait voir, personne ne devait savoir, personne ne devait être là. Elle n’allait pas être une meurtrière aux yeux de son frère, elle n’allait pas être un monstre de plus dans sa vie. Il fallait qu’elle garde la face, qu’elle garde cette image de la petite sœur à protéger, elle ne pouvait pas briser la glace, pas maintenant. Se détournant de lui, elle plongea dans les eaux profondes, elle n’avait pas le temps de lui dire quoi que ce soit. Il l’avait forcé à prendre sa décision, forcé à partir essayer de sauver Etoile Polaire. Fragments d’Onyx resta un moment sous la surface, battant les flots de ses puissantes pattes, portées par le courant en direction de sa cheffe. Elle perça la surface, avala goulument une bouffée d’oxygène et chercha du regard la fourrure blanche emportée au loin. L’espace d’un instant, elle ne parvenait plus à la voir, avant que celle-ci ne réapparaisse enfin. La féline d’ombre et de flamme accéléra la cadence, ignorant les protestations de son corps déjà usé, ignorant sa propre anxiété de mourir. Une vague la submergea, la forçant à avancer sur quelques longueurs de queue de renard en apné, il fallait qu’elle parvienne à la sauver, ça ne pouvait pas se passer comme ça.
Après un moment à se battre contre les courants impétueux, elle finit par ne se retrouver qu’à une moustache d'Étoile Polaire. Usant de toute sa force, elle se propulsa du mieux qu’elle le pouvait en avant et parvint à la saisir par la peau du coup, laissant entrer une vaguelette d’eau dans sa gorge, la faisant suffoquer. Le lourd poids de la féline l’emporta un instant sous la surface, avant qu’elle ne parvienne à remonter, toussant et crachant à travers les poils blancs. Les flots prirent une direction différente à la sortie du camp et les deux femelles se firent emporter sur le côté gauche de la rivière déchaînée. L’espace d’un instant, Fragments d’Onyx ne vit plus rien à part la noirceur ambiante, elle n’arrivait plus à se repérer, elle ne voyait plus rien. Une montée d’angoisse la saisit, elle n’allait pas y arriver, elle n’allait pas réussir à regagner le large, elle allait mourir en même temps qu'Étoile Polaire.
Ne l’avait-elle pas cherchée ? Ne méritait-elle pas de mourir avec elle ? Après tout, c’était de sa faute, elle avait provoqué cette situation. Elle ne pouvait qu’accepter son sort, tout était de sa faute, elle s’était poussée dans les bras de la mort seule.
Un cri, un appel sembla résonner au-dessus des eaux. La lieutenante cru reconnaître la voix de Nuit des Météores, sans grande conviction. Fruit de son imagination ou écho du réel ? Elle décida de la suivre dans tous les cas. Etoile Polaire semblait être totalement inconsciente entre ses pattes, elle n’était même pas sûre qu’elle respirait encore. Comment en être sûre ? Était-elle en train de se débattre ou était-ce juste les flots qui la faisaient tanguer dans sa gueule ? Respirait-elle ou était-ce la puissance du courant qui trompait ses sens ? Fragments d’Onyx décida de ne plus y penser, ça ne servait à rien de s’en inquiéter tant qu’elles étaient toujours dans la rivière. Elle se mit à nager à contre-courant, tentant de se déplacer en biais en direction de la voix, et de la berge elle l’espérait. Tous ses muscles commençaient à faiblir, elle sentait qu’à chaque seconde qui passait, elle avait de plus en plus de difficultés à maintenir la gueule de sa cheffe en dehors de l’eau. Elle s’accrochait désespérément à l’espoir de voir la terre ferme, moment qui lui paraissait de plus en plus inatteignable, de plus en plus impossible.
Elle allait mourir, elle en était sûr à présent. Qu’allait-il se passer, après qu’elle ait tué Etoile Polaire avec elle ? C’était de sa faute, mais elle avait quand même essayé de la sauver, non ? Est-ce que les étoiles voudront d’elle après ça ? Au diable aillent les étoiles. Si sa vie s’arrête aujourd’hui, elle n’aura été que souffrance et désolation, et c’était de leur faute, aux étoiles. Pourquoi lui offriraient-elles le bonheur dans la mort, alors qu’elles ne lui avaient pas accordé dans la vie ?
Le visage de Primerose des Nuages se dessina devant ses yeux. Oui, Prime lui avait apporté un peu de joie dans l’obscurité écarlate de son quotidien. Son apprentie, si bornée et insolente par moment, si énervante. Elle n’était toujours pas une guerrière, quel genre de lieutenante elle ferait si elle abandonnait le combat avant même d’avoir pu l’emmener à son baptême ? Oui, c’était ça, il fallait encore qu’elle se batte.
Fragments d’Onyx puisa dans ses dernières forces, elle n’était même plus sûre qu’elle allait dans la bonne direction, mais il fallait qu’elle continue. Tant que son cœur battait encore, il fallait qu’elle essaye de s’en sortir. Soudain, une silhouette se découpa dans la nuit, c’était Nuit des Météores ! Une montée d’adrénaline la parcourut, elle y était presque ! Elle battit encore plus fort de ses pattes, ne laissant pas les flots agitées l’aspirer. Elle sentit des rochers sous ses pattes, oui, oui ! Elle s’approchait de plus en plus de la berge, son cœur s'accélérant. Elle se refusait à lâcher sa prise malgré les poils et l’eau qui bouchait sa respiration, elle était si proche ! Elle pouvait dorénavant discerner les pupilles émeraudes de son frère dans les ténèbres, plus que quelques longueurs de queue les séparer, il allait pouvoir les aider ! La distance était dorénavant minime et la lieutenante sentit un rocher plus gros sous ses pattes. Elle prit appui dessus et parvint à se hisser suffisamment haut pour pouvoir tendre le lourd corps d'Étoile Polaire en direction de Nuit des Météores. Elle vit ce dernier se pencher en avant pour la saisir, si il parlait, Fragments d’Onyx n’entendait plus rien. Elle sentit son fardeau se dégager quand il put enfin s'extirper de l’eau. C’était bon, enfin, Etoile Polaire était en sécurité. Ils allaient pouvoir l’aider, elle allait survivre, elle ne l’avait pas tué.
Elle ne l’avait pas tué.
Les mots résonnèrent dans son esprit, elle avait réussi, c’était bon. Le soulagement s'immisca en elle, éloignant l’adrénaline qui la gardait éveillée. Elle sentit un court instant de bonheur en elle, c’était fini, elle allait rejoindre son clan et tout allait bien allé.
Puis le rocher céda.
Dans un hoquet de surprise, la noirceur s’empara d’elle, l’arrachant à la terre ferme. L’eau rentra dans sa gueule, la privant du précieux oxygène qu’elle venait à peine de regagner. Cette fois-ci, elle était trop fatiguée pour lutter contre les courants, ou quoi que ce soit d’autres.
!! Interaction réservée Winnie avec Mété !!
Spoiler:
Fragments d'Onyx sort de sa torpeur quand Nuit des Météores lui hurlent dessus, elle prend la décision finale de plonger au secours d'Etoile Polaire. Elle arrive à l'atteindre puis se bat avec les flots pour regarder la berge, elle parvient à sortir Etoile Polaire de la rivière avec l'aide de Nuit des Météores, mais le rocher sous elle cède et elle se fait à nouveau emportée.
Sujet: Re: [EVENT lune 1217] - Rivière Mer 13 Nov 2024 - 13:07
Nuit des Météores INONDATION (EVENT) — Lune 1217
Comme un mirage, il la voit plonger. Il y a quelques instants encore elle était Fragments d’Onyx : un battement de cil suffit à ce qu'elle ne soit qu’une goutte de plus dans le tourbillon. Rugissement des flots qui se cabrent et cavalent, dont il n’est que l’impuissant spectateur. Son corps tout entier se tend vers la rivière, son regard balaye la crue, à la recherche des deux cavalières désarçonnées. Quand enfin il retrouve la fourrure immaculée d’Étoile Polaire, il ne la quitte plus des yeux. Inconsciemment, son corps s’attache à la dérive des deux corps ballotés et il s’élance sur la berge détrempée. Trébuchant, chaque pas l’enfonce un peu plus dans la vase, chaque mètre lui arrache un élan, son corps au supplice de mille lassitudes et mille blessures.
Pourtant, le Météore file. Quoi d’autre ? La Mort seule le délivrerait de sa course folle. Le vent sifflant à ses oreilles le cingle, l’attise, et bientôt l’étincelle sillonnant ses veines l’embrase tout entier. Fils des nuées noires, lueur des ciels abîmés, sa mère s’est faite sibylle lorsqu’elle lui souffla son nom, au creux d’une semblable nuit. Il ne fait qu’accomplir la prédiction qui le baptise. S’accouche dans la douleur aveuglante, se surpasse, pour, enfin, ne plus s’appartenir tout à fait. (Était-ce jamais le cas ?) Car l’enfant damné est né pour servir – le porte en fardeau résigné, vacille sous son poids sans jamais consentir à s’en débarrasser. Les chaînes sont de sang, la condamnation de chaire. Sa famille est son aube et son crépuscule. Oui, un jour, elle le tuera. Il le sait, de ces vérités monstrueuses et innées qui n’arrivent plus à choquer. Ne s’en formalise pas, plus — le devrait, peut-être. Se laisser aspirer dans le tourbillon des révoltes de son frère est une fantaisie qu’il caresse parfois. Mû de la curiosité morbide de se livrer aux et si.
Chaque éveil lui rappelle la futilité de ces conjectures. Comment pourrait-il jamais s’abroger des siens ? Leur sang est un bassin où il puise une force plus enivrante que tout ce que les autres pourraient lui donner. Cavalier aux babines écumantes, il fend la pénombre. Longe le styx en aboyant aux fantômes de reculer, se fait colosse en lutte avec Charon. Cette nuit, pour la première fois, il s’arrache à son père, avaleur de soleils : l’éclat que le Météore projette est assez pour aveugler. C’est l’espoir qu’il donne, cru, violent, hérissé d’épines, agonisant par les possibilités qu’il ouvre, comme il plante ses crocs dans la fourrure d’Étoile Polaire et la hisse sur la berge en dérapant. Tu vivras. La pensée est féroce, la sommation est finale. Une âme que n’aura pas la rivière.
Lorsqu’il se retourne, son cœur manque un battement. Sa sœur se tenait sur le rocher il y a quelques secondes encore. Où…
L’étreinte de l’eau est glacée lorsqu’il s’y jette. Assez pour lui vider les poumons, assez pour lui plaquer un étau étouffant sur la tête, assez pour l’électriser tout entier. Aucune pensée ne le traverse alors qu’il se débat dans le courant. Aucune n’a la nécessité d’exister. Façonné pour répondre aux besoins des siens, ses instincts mêmes sont dressés à obéir à cette règle cardinale. Pendant une poignée de secondes recélant l’éternité, ses pattes ne brassent que de l’eau. Le courant le bouscule, le culbute, le broie, comme il s’acharne, crocs et griffes, aveugle, à agripper sa sœur dans les eaux. Sa mère au fond d'un gouffre. Son apprentie échouée à même un rivage rougissant. Cela n’a à près tout que peu d’importance. Combien de femmes dans sa vie ont péri sous sa garde ? Combien d’échecs doit-il s’avouer avant que la vie ne l’absolve ? Nuée de Colombes lui murmure un amour éternel, Fragments d’Onyx laisse échapper ses derniers râles. Les deux appels se rencontrent, se confondent, pour ne plus former qu’une résolution indicible. La première est déjà partie. Il trouvera la seconde, ou il sombrera.
Peut-être finit-il par apitoyer quelques forces primaires. Peut-être le destin, dans un sursaut de clémence, bifurque et le bouscule sur un chemin dérobé, un nous sommes quittes au coin d'une bouche décharnée. Il aura tout le loisir de ressasser cela plus tard. Pour l’ores, c’est un sursaut qui l’agite lorsque ses griffes accrochent enfin quelque chose — il y plante ses crocs, et, après quelques instants de lutte encore, émerge crachotant, toussant, vomissant toute l’eau de ses poumons sur le sol meuble. Il n’a en lui que la force de tirer Fragments d’Onyx près du corps d’Étoile Polaire, avant de se laisser choir à son tour entre les des deux femelles, harassé. Jusqu’où ont-ils dérivés ? Aucun de leur camarade n’est en vue, aucune voix ne lui parvient. Il est trop las pour s’en inquiéter. Du feu qui l’enfiévrait ne restent que des cendres fumantes ; la rivière a pris son dû, l’a lavé de tout alter ego. Fragments d’Onyx est sauve. L’hercule luttant contre la mort n’est plus. Exsangue, ankylosé, les pattes ensanglantées, le guerrier repose sa tête sur l’herbe détrempée. Bercé par le clapotis de la rivière, seul provocateur du silence roi des berges, il laisse ses paupières se clore.
Spoiler:
Nuit des Météores suit la dérive d'Étoile Polaire et Fragments d'Onyx. Après avoir hissé la meneuse sur la berge, il plonge et ramène la lieutenante, avant de se laisser tomber à côté d'elles, épuisé.
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UN GRAND MERCI À LULU (code), LYS, SIL, AIDO, WAKI ET MYST (dessins).
Autour des Cimes Bavard.e.
Date d'inscription : 03/10/2022 Nombre de messages : 813
Il aurait pu rester comme ça des minutes. Des heures, des jours même. Confortablement installé sur sa branche inondée et solitaire, au beau milieu d'îlots déliquescents, Autour des Cimes ne se lassait absolument pas du ressac des vagues. S'il fermait les yeux, pourrait-il s'imaginer aux abords d'une calme rivière, sa fourrure lustrée par une douce brise et un soleil chatoyant ? Peut-être. Le guérisseur abaissa les paupières sur son regard orangé et attendit. Longtemps. Ou bien une seule petite seconde. Aucune importance. Le rêve ne vint pas, resta absent derrière les membranes aveugles. Dommage, car il rata par la même occasion l'expression ahurie que sa sœur lui lança, en réponse à ses paroles. Les yeux toujours clos, un tic nerveux agita l'une de ses paupières. L'instant s'éternisa. Il sentait la présence de Valse des Embruns, toujours proche, et jura dans son ballot d'herbes. Qu'est-ce qu'elle attendait ? Qu'ils se noient tous les trois, lui aussi utile qu'une pierre et elle aussi chargée que lors d'un retour de pêche ? Pas sûr qu'ils trouvent une plus fine équipe que la leur... Lui, sarcastique ? Non, il ne serait pas abaissé à chose si désobligeante. Mais quand il sentit le souffle chaud d'une gueule par-dessus sa nuque, puis des crocs tirer sur sa peau déjà suffisamment maltraitée, seule sa langue encombrée l'empêcha d'invectiver celui qui était en train de le sortir de ce mauvais pas ; jeu de mots exclu.
En un rien de temps, le guérisseur se retrouva à nouveau sur l'îlot qu'il avait quitté quelques instants plus tôt. La moitié du corps trempée et l'autre secouée d'infimes tressaillements, ses muscles n'avaient que peu apprécié ce court passage dans l'eau fraîche et semblaient s'être fait la silencieuse promesse d'une rébellion à l'encontre de celui qui les commandaient. Mais c'était bien mal connaître l'animal qui régissait le corps, reléguant sans une once d'arrière-pensée ce trouble qui l'accablait depuis si longtemps dans un recoin qui devait porter un nom proche de à voir plus tard. Son expression orageuse ne fit cependant pas long feu lorsqu'il avisa celui qui venait de le sauver d'une désagréable descente dans les abysses. Sa voix grondante et pleine d'un reproche à demi feint, Nuit des Météores s'enquit de son état avant d'aider sa sœur qui soutenait toujours Œil d'Herbe. S'il ne formalisa pas de la pique du bicolore, c'est qu'il connaissait suffisamment ce dernier pour y voir une touche de sympathie déguisée. « Rien de plus qu'un ego froiché devant un bain qui a mal tourné, ch'est tout, » assura-t-il d'un regard au jeune guerrier, avant d'incliner la tête en guise de remerciement. Il verrait plus tard pour lui parler en bonne et due forme, une fois que tout serait calme.
Un premier pas lui indiqua que ses pattes n'avaient subi aucune blessure, un second confirma à tout le groupe qu'il pourrait les suivre. Emboîtant le chemin ouvert par Valse et Météores, qui portait son ancien apprenti sur son dos, il les suivit avec la patience d'un saint - de son point de vue. Au cinquième coup d'œil dans sa direction, le matou brun répliqua d'une voix faussement vexée : « Au lieu de vous inquiéter à me voir chombrer à nouveau, occupez-vous plutôt de regarder là où vous mettez les pattes ! J'chuis infirme mais pas invalide, par les étoiles. » Ses précieux butins toujours suspendus entre ses crocs et son souffle pris par l'effort qu'il était en train de fournir, Autour n'était pas sûr que ses compagnons aient compris un traître mot, mais cela sembla leur suffire pour arrêter de le regarder avec des yeux de souris effarouchée. Lorsque les eaux tumultueuses de la rivière laissèrent enfin place au rivage, il se hissa sur la terre ferme, clôturant leur épuisante marche par monts et par vaux—eaux. Son regard chercha d'abord celui de la corps de génie rousse avant de se poser sur la silhouette accablée de Nuit des Météores. Pantelant et ruisselant, l'effort avait sapé les forces du jeune à la musculature pourtant réputée. Il daigna enfin poser les paquets d'herbes avant d'héler : « Nuit des Mété—. » Son appel fut coupé court par le flot de paroles du guerrier, bien décidé à repartir à l'assaut des vagues. Son ombre disparaissait déjà vers l'entrée du camp bien avant que le guérisseur ne puisse qu'esquisser un mouvement, les auréoles rouges laissées dans son sillage le faisant grommeler. « T'avises pas de rompre ta promesse, parce que des deux, je le jure, tu n'es pas celui sur lequel je parierais pour sa survie... »
Aidés par un apprenti dépenaillé, ils arrivèrent sur les hauteurs de la grotte juste avant le cataclysme. Tels des spectateurs impuissants, ils ne purent qu'observer les tanières de roseaux se briser comme de simples fétus de paille sous la puissance inarrêtable de la vague. Le fracas de la déferlante ébranla jusqu'à là où ils se trouvaient, forçant leurs oreilles à se replier en arrière, un instant assourdies. Un frisson le parcourut devant cet étal de force indomptée et il se retrouva flanc contre flanc avec Valse des Embruns, une question muette sous ses moustaches : il ne restait plus personne en bas, n'est-ce pas ? Interrogation dont il possédait, à son grand daim, la réponse.
résumé:
aidé par Nuit des Météores et Valse des Embruns, le guérisseur rejoint la terre ferme à temps pour se mettre en sécurité avant la vague. Il assiste impuissant à la destruction du camp.
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Merci à lulu et sil pour le codage de la signa, et à idy pour le vava de mésange !