[Event] Sauver Oeil Glacé [Lune & Tonnerre]

Ils avaient réussi. Ils avaient kidnappé Œil Glacé ! Nuage de l'Acacia s'en était sortie sans grave blessure. Quelques griffures minimes.

« E-Etoile Embrasée ! Quelle est cette f-folie ?! Que veux-tu à O-Oeil Glacé ? »

La tigré se tourna d'un bond. Souvenir des Étoiles se tenait juste derrière le cortège.

« O-Œil Glacé est innocente de tout ce que vous pouvez l'accuser, laissez-la partir ! »

Une femelle brune tigré venait de prendre la parole. Nuage de l'Acacia ne l'avait encore jamais vue.

Elle remarqua l'air tendu de ses camarades. Certains sortaient les griffes. Elle comprit. Ils se préparaient pour un combat. Perdue, elle regardait partout. Quand Idylle des Flammes lui chuchota à l'oreille, elle sursauta.

— Si jamais il se passe quoi que ce soit, reste dans mon visuel, je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose.

Elle hocha la tête. De toute façon, elle n'avait pas fière allure. La fourrure en bataille, elle ne savait pas comment réagir. Provoquer, calmer, rester ?
 

Ft Lune & Tonnerre
Lune 1212
Nuage de l'Acacia grimpe en #B8860B

garder Oeil Glacé

Il était l'heure.

Les guerriers des autres clans étaient venus les informer que leurs chatons avaient disparu.  me de Venin avait vu rouge à entendre ses paroles, elles qui n'attendait qu'une chose, plonger ses griffes dans le cou de ces solitaires. Heureusement, le clan du tonnerre n'était pas touché. Mais ces chats la mettaient tout simplement hors d'elle, à croire qu'ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient sans aucune conséquence auxquelles faire face. Et Étoile Embrasée et elle pensaient la même chose : ils avaient eu de l'aide. Oeil Glacé.

Cette nouvelle du clan de la lune qui connaissait Croc du Renard. Certes, l'exilé n'avait pas fait beaucoup de remous ces derniers temps. Mais en même temps, le clan du tonnerre le connaissait, et qui sait quel baratin il avait servi aux autres clan. Ils le connaissaient sûrement aussi, sans le savoir.

Dans tous les cas, la chatte d'ébène avait quelque chose à voir avec tout cela, et les tonerreux avaient un plan pour en avoir le cœur net. Et quoi de mieux pour remonter le moral des troupes qu'un kidnapping ?  me de Venin, elle, était enchantée.

Ils avaient marché, ils s'étaient "battus", et désormais Oeil Glacé étaient entre leur griffe. Mais le chef de la lune était loin d'être d'accord et les avait rattrapé en haut des falaises, complètement ébahi de ce qu'il venait de se produire. Etoile Embrasée tenait bon et la lieutenant avaient les griffes sorties, prête à en découdre pour de vrai cette fois ci. Il était hors de question que leur mission échoue.

Le matou roux emboîta le pas à son clan, se jetant de plein fouet sur le chef ennemi. Les deux chats se transformèrent en un tas de cris et de poils. La bataille était lancée. Sans perdre une seconde, la guerrière grise bondit, les griffes en avant, sur le premier chat qui se trouvait devant elle.

Ils feraient diversion assez longtemps pour que la mission arrive à son terme.

@tonerre et lune + lune 1212

HRP:

Rayon de Soleil

Tout s’était déroulé très vite. Trop vite. Les chats du tonnerre étaient arrivés, d’abord ce roux aux airs de clown qui avait paradé dans leur camp, puis les autres qui s’étaient jetés sur eux sans ménagement comme des moutons affolés par un groupe de chiens, courant sans regarder où ils mettaient les pattes. Ils n’avaient rien vu venir, mais avaient compris assez vite la supercherie au son du “signal” étrange qui avait sonné le répit des luneux : La glace va arriver au camp, c’était ce qu’une guerrière du Tonnerre avait entonné avant que tous ne se retirent subitement, en emportant probablement Oeil Glacé, c’était la conclusion à laquelle les guerriers luneux effarés étaient arrivés en remarquant son absence.

A présent, ils se faisaient face, Souvenir des Etoiles demandant des comptes à Etoile Embrasée. Rayon de Soleil se tenait derrière, près de Mouette Rieuse comme il avait tendance à souvent le faire. Le sang du jeune guerrier bouillait. Comment osaient-ils ? Venir jusque dans leur territoire s’en prendre à une de leur guerrière ? D'accord, il n'appréciait pas particulièrement l'ancienne solitaire et ce qu'elle représentait, mais ce n'était pas une raison. Ce que le tonnerre venait de faire, c'était une déclaration de guerre contre eux tous. Ils les toisaient ainsi, les poils hérissés, les crocs sortis, prêts à grogner.

Souvenir des Etoile ne s’était pas montré particulièrement agressif en apostrophant le chef du Tonnerre. Même pas assez au goût de Soleil qui aurait aimé entendre un ton plus assuré. En tous cas, rien ne justifiait la réaction d’Etoile Embrasée qui sauta presque à la gorge de son homologue crème, les envoyant tous deux rouler dans un nuage de poussière. Le souffle de Soleil lui manqua. Ils se tenaient prêts d’un précipice. Etoile Embrasée était-il tombé dans la folie ? Estomaqué, il s’écria :

« Ils vont basculer- Aarh »

Le souffle lui manqua sur la fin de sa phrase, il avait été percuté de plein fouet par une masse grise, entraînée par le poids il roula au sol en tentant de toutes ses forces de se relever, martelant le corps de l’ennemie de ses pattes arrières, se contorsionnant pour mordre ses pattes avant, envoyant des coups de griffes à l’aveugle vers son museau. Il ne pensait pas que sa première bataille arriverait si vite, mais l’adrénaline qui parcourait d’un seul coup ses veines l’empêchait de paniquer totalement. A force de se débattre ainsi, il réussi bientôt à se défaire de la féline qui l’avait plaqué au sol pantelant, sanguinolant, mais libre de ce poids. Il reconnu dans un hoquet Âme de Venin, massive et dangereuse. Peu importe, à elle comme aux autres, ils leur ferait payer. Avec un cri de rage, il se jeta à son tour contre elle, feintant comme s’il l’attaquait à la gorge mais se jetant au sol à la dernière seconde pour l’atteindre sur l’étendue de peau fragile de son bas ventre.

Sauver Œil Glacé
Croissant de Lune
Lune 1212


Tout était allé si vite. Après les terribles révélations d’Étoile Embrasée durant l’Assemblée, Croissant de Lune avait eu toutes les peines du monde à trouver le sommeil. Et si les solitaires décidaient de s’en prendre au clan de la Lune ? Inquiète pour son frère, comme toujours, elle s’était efforcée de faire taire cette petite voix qui lui chuchotait qu’elle allait le perdre.

Lorsque les guerriers du Tonnerre avait débarqué dans le camp pour enlever Œil Glacé, Croissant de Lune était restée figée sur place, incapable du moindre geste ou du moindre mot. Que lui voulaient-ils ? Était-ce parce qu’elle était une ex-solitaire ? Probable, mais elle n’avait rien à voir avec la disparition des chatons ! Certes, la Lune avait une politique assez tendre envers les étrangers, mais jamais Souvenir des Étoiles n’aurait accepté parmi eux un chat capable de s’en prendre à des bébés !

Non, décidément Croissant de Lune n’y comprenait rien, et la voilà qui était en train de cavaler aux côtés de son frère. Lorsque son ancien mentor avait lancé l’appel, Lune n’avait pas hésité un seul instant. Cela dit, même si ce n’était pas quelque chose qu’elle pouvait clamer haut et fort, elle ne l’avait pas fait dans l’intérêt du clan, ou par amitié pour Œil Glacé. Non, elle n’avait pas hésité car elle connaissait son frère sur le bout des griffes et elle savait, avant même que leur meneur ait fini de parler, que Sol’ ne perdrait pas une seconde pour se mettre au service du clan. Elle l’admirait pour ça, et en même temps, elle craignait pour sa vie. L’idée de se battre lui répugnait, mais elle devait être là, à ses côtés. C’était sa place.

Arrivés face aux félins du Tonnerre, Lune n’avait les yeux rivés que sur son frère. Elle entendit à peine Souvenir des Étoiles et Forêt de Bambou s’adresser à eux, tellement ses pensées fusaient. Elle imaginait le pire, en boucle.

La jeune guerrière fut brutalement sortie de ses pensées en voyant du coin de l’œil l'imposant meneur du Tonnerre se jeter sur son ancien mentor. Elle observa avec une horreur grandissante les deux félins rouler jusqu’au bord de la falaise. Son frère commença une phrase qu’il n’eut pas le temps de finir. Croissant de Lune poussa un cri lorsqu’elle vit une femelle au visage couvert de cicatrices se jeter sur Rayon de Soleil, le renversant. Sa panique laissa rapidement place à de la rage. Elle allait se jeter sur la femelle grise lorsqu’elle fut elle-même percutée par quelqu’un. Dans sa confusion, elle se débattit et tenta de se relever, mais rien n’y faisait, elle était trop faible. Trop absorbée par la peur de perdre l’être qui comptait le plus à ses yeux, elle en avait oublié qu’il lui faudrait se battre.

HRP:

garder Oeil Glacé

Elle avait vaguement entendu le chat roux commencer à parler mais il avait été vite interrompu par le poids de la guerrière qui lui rentrait dans le torse. Le jeune chat était désorganisé dans ses attaques, sans doute un guerrier franchement baptisé pris de court, et Âme de Venin n'eut aucun mal à éviter ses plus gros coups. Ses griffes accroché à ses épaules, elle l'avait plaqué au sol et l'envie de le regarder se débattre comme un ver un instant lui valut une griffure sur la truffe. Le sursaut qui la prise lui coûta sa prise et le jeune chat se faufila hors de son étreinte. Soit. Il la toisa, debout devant elle tandis qu'elle l'observait avec un léger sourire aux babines, et elle le laissa lancer l'attaque le premier cette fois ci. Alors qu'il s'approcha de sa gorge et qu'elle s'apprêtait à lui assener un coup à la joue, il se glissa soudainement au sol pour lui attaquer le ventre. Elle se reçut bien un coup de griffe au ventre mais ne perdit par de temps pour lui donner un coup de patte arrière en plain dans la gorge. Seulement, elle n'eut pas le temps de récidiver qu'une autre chat lui sautait dessus, la tirant en arrière.

Elle roula avec lui puis se releva un peu plus loin, s'ébrouant, regardant à qui elle avait à faire. Le lieutenant du Clan de la Lune. Mouette Rieuse. Elle sourit. « Tes guerriers ne savent pas se battre, Mouette Rieuse ? Ils ont besoin de leur lieutenant pour les défendre ? » Le chat noir et blanc était enragé face à elle, ce qui l'amusait au plus au point. C'était la guerre, mais il ne semblait pas l'avoir remarqué, lui demandant comment elle pouvait oser être ici. Il avait l'air plus inquiet d'une petite frontière que du fait qu'ils arborait une traîtresse dans leur rang.

Il se jeta sur elle et elle l’accueillie de ses griffes, visant à lui déchirer les côtes. Ils roulèrent au sol dans un bruit de cri et de feulement fous, chacun essayant agripper l'autre juste assez longtemps pour le blesser, mais ils durent s'interrompre dans le rebord de la falaise se fit sentir. Mouette Rieuse crachait et hurlait, mais la tigrée n'en avait que faire. Elle avait tué ? Et alors ? Des guerres, des escarmouches, des batailles, elle en avait vécu beaucoup plus que lui, elle était déjà guerrière qu'il n'était pas encore né. Elle avait tué, oui, et cela ne la touchait pas du tout, elle avait fait ce qu'elle devait faire pour protéger son clan et ses camarades. Qu'était un luneux, à ses yeux, à part un ennemie à vaincre ?

Quel triste spectacle. Qu'on en finisse. Elle bondit en même temps que lui et ils s'entrechoquèrent dans les airs. Ses crocs se plantèrent dans sa chair un instant tandis qu'elle lui arrachait des touffes de poils de ses pattes arrières tout en miaulant sauvagement. Elle gardait un œil sur le précipice près duquel ils se battaient, mais restait concentré sur le combat. Elle essayait de l'attraper tant bien que mal pour l'immobiliser, par l'oreille, par la peau du coup, ou du dos, mais le guerrier savait se battre et lui donnait du fil à retordre. Tant pis.

Elle se laissa rouler de tout son poids, l’entraînant avec lui, et se stoppa quand il fut au dessus d'elle tandis qu'elle avait ses pattes arrières plié juste sous son ventre. « Il veut essayer de voler, le Petit Oiseau ? » lui feula-t-elle truffe contre truffe. « Parce que ça peut s'arranger ! » Elle lui donna un violent coup de patte dans les trippes pour l'envoyer valser, tout droit vers le bord de la falaise.

@tonerre et lune + lune 1212

HRP:

Papillon Ephémère ne comprenait rien à la situation et à cet instant, alors que ses pattes foulaient le sol avec frénésie, elle se disait qu'elle ne regrettait plus son choix d'être guérisseuse. Les guerriers, les meneurs, les lieutenants, ils avaient des façons étrange de d'appréhender des situations critiques. L'Assemblée leur avait appris que les Clans étaient menacés par un nouveau danger, qu'ils devaient se soutenir et que leurs unions leurs permettraient d'éviter le pire des drames. Puis, des chatons avaient disparus, et tous ce qu'Etoile Embrasée avait retenu c'était qu'Œil Glacé, était à l'origine de tout ce raffut. Alors, les chats du Tonnerre étaient arrivés en embuscade, ils avaient tenu la joue aux chats de la Lune, étaient parvenus à isoler la femelle ébène jusqu'à l'enlever. Mais Souvenir des Etoiles n'avait pas déclarer forfait, jamais. Il s'était précipité dans leur direction et à présent Papillon Ephémère s'élançaient dans la direction du camp adverse. Bientôt, leurs silhouettes se dessinaient à l'horizon, le terrain était dangereux, emplis d'embuches, et plus loin, le précipice. Ca n'était clairement pas l'endroit idéal pour tenir une bataille, Papillon Ephémère voulu le préciser à son meneur mais trop tard.. Celui-ci avait déjà fondu dans la masse de chats qui s'affrontaient peu à peu.

La femelle tricolore soupira longuement de frustration, elle chercha du regard Ombre des Chouettes, le guérisseur ne devait pas être loin, elle était persuadée que lui aussi devait trouver toute cette situation grotesque, peut-être qu'à eux deux ils parviendraient à raisonner leurs meneurs ? Après tout c'était le rôle des guérisseurs de créer la médiation parmi les siens. Cependant, le pelage atypique du Guérisseur n'était nul part en vu dans son champ de vision. Alors elle observa de loin la bataille.

Nombreux étaient les félins qui s'affrontaient, dans des bruits, de rages et de douleurs. Papillon Ephémère se sentit mal à l'aise, elle voulait les aider mais son devoir l'en empêcher. Un guérisseur ne doit jamais prendre part aux combats des guerriers. Pourtant, Fée s'était entraînée durement au combat durant son apprentissage de future guerrière avant qu'elle ne trouve sa véritable voix. Puis, son monde sembla s'écrouler, elle vit Croissant de Lune aux prises en difficulté avec une femelle rousse qui faisait presque deux fois son volume, la rejetonne d'Etoile Embrasée, Idylle des Flammes. A cet instant, elle ne put se résigner à juste regarder, son cœur battait la chamade en imaginant celle qu'elle aimait pouvoir se faire briser, tant pis si le Clan des Etoiles désapprouve, je dois agir.

Alors, sans réfléchir plus, Papillon Ephémère se fondit à son tour dans la masse, elle évita de justesse quelques coups de griffes et de reins, pour se faufiler toujours plus près de sa douce, celle qui ferait toujours battre son cœur même si celle-ci la détestait. Elle affronta Idylle des Flammes, sa fourrure épaisse doubla de volume et elle feula à s'en décrocher la mâchoire. "Recule !" Gronda la guérisseuse tricolore. Elle fit barrière de son corps à celui de Croissant de Lune. Elle savait pertinemment que cet acte héroïque ne changerait strictement rien à leur relation, qu'elles ne pourraient probablement plus jamais se lover l'une contre l'autre, mais imaginait une vie sans l'amour de Lune était plus facile que d'imaginer une vie sans elle tout simplement, et au vu de la rage meurtrière de la fille du meneur du Tonnerre, elle n'allait pas abandonnée sans avoir donné tous ce qu'elle avait. La différence de gabarit sonnait la perte d'une plus que l'autre, jamais Croissant de Lune ne pourrait la vaincre. Pourquoi fallait-il que ces sacs à puces du Clan du Tonnerre se mêlent de ce qu'ils ne les regardaient pas ?

" - Et toi déguerpies immédiatement, tu ne fais pas le poids face à elle, va rejoindre ton frère, il a besoin de ton aide, il est aux prises avec un autre guerrier, de ce côté!"

Papillon Ephémère tourna la tête sur sa droite qui était la parcelle du terrain la plus éloignée du précipice. Elle avait menti. Encore. Mais elle savait qu'il suffisait de mentionnait le nom de son frère pour que Croissant de Lune réagisse aussitôt, elle allait sûrement la détester davantage en apprenant qu'elle avait menti et que Rayon du Soleil était très certainement lui même à sa recherche. Le tumulte entre Mouette Rieuse et Âme de Venin les avaient séparés brièvement. Elle attendit que son amie disparaisse pour pouvoir affronter Idylle des Flammes. Elle ne pourrait pas rester plus longtemps, elle devait absolument retrouver Ombre des Chouettes. Pas le choix, se dit-elle, elle frappa le sol de sa queue pour envoyer une envolée de poussière qui aveugla son adversaire juste le temps qu'il lui fallut pour s'enfuir à son tour, elle se faufila entre les corps agités à nouveau et hurla à tue-tête ; OMBRE DES CHOUUUUETTES ! Bientôt, elle crut reconnaître le visage de son collègue, elle fit une roulade sur le côté pour s'extirper totalement du cortège, sa course effrénée lui coupait le souffle, elle inspirait profondément, et balbutia en bégayant ;

" - Om.. Ombre... Ombre des Chouettes, ses respirations étaient haletantes, Sou.. Souvenir des Etoiles et... Et Etoile Embrasée... Le.. Le gouffre. "

Ses yeux criaient alerte, tandis que ses poumons lu brûlaient à chaque inspiration et expiration, elle s'écroula un instant sur le sol pour reprendre du poil de la bête, chaque seconde qui passait, rapprocher les meneurs à un destin tragique.

Le sang battait à ses tempes, pulsait sur les quelques plaies qui parsemaient à présent son corps, rien de trop profond d’après ce qu’il ressentait, où était-ce l’adrénaline qui parcourait son corps qui l’entraînait dans une désillusion ? Rayon de Soleil n’avait pas le temps de réellement se poser la question alors qu’il se tenait face à Âme de Venin. Elle était née pour le combat, taillée pour tuer. Et prête à le faire, il le sentait tandis qu’elle le toisait de toute sa grandeur. Mais son propre coeur brûlait d’un feu tout aussi violent, il refusait de s’écraser. Et pourtant, c’est vers le sol qu’il se jettait pour mieux l’atteindre, la faire dégringoler de son piédestal.

Pour sa plus grande satisfaction, il réussit son coup et pu l’atteindre d’un coup de griffe bien senti avant qu’il ne se retrouve à sa merci sous son poids. Il commençait à se débattre à grand coup de griffe, cherchant à attrapper la patte grise de la guerrière lorsque son poids qui le plaquait au sol disparu soudainement. Le rouquin se releva en cherchant sa respiration, non content de cette accalmie mais cherchant frénétiquement la cause de cette liberté nouvelle. Il eut la réponse lorsque ses yeux croisèrent les iris jaunes écarquillés de son cher mentor.

« Va protéger ta sœur ! »

Des paroles autoritaires qui lui firent l’effet d’une décharge électrique. Ou était Croissant de Lune ? Etait-elle en danger ? Sans plus se préoccuper d’autre chose, Rayon de Soleil s’était déjà faufilé, comme mû par une force toute nouvelle, bien plus paniqué que lorsqu’il roulait au sol avec Âme de Venin quelques instants plus tôt. Il slalomait le plus vite possible entre les corps entremêlés, évitant ça et là des tornades de fourrures dans lesquelles on ne pouvait plus déceler qui était qui. Mais il savait qu’il reconnaîtrait la fourrure de sa jumelle d’un coup d’oeil, aussi sombre que la sienne resplendissait dans le soleil.

C’est ainsi qu’il la vit, un éclair de feu se jetait sur celle qu’il cherchait, et juste à temps une autre âme chère à son coeur s’interposait, Papillon Ephémère et Croissant de Lune côte à côte, une vision qui l’aurait fait sourire jusqu’au oreilles dans une tout autre situation. Mais à cet instant son esprit était vite, vite d’autre chose que le cri de rage qui jaillissait de sa gorge alors que d’autres combattants lui bloquaient le passage, lorsqu’il arriva près d’elles il percuta Croissant de Lune qui avait vraisemblablement été repoussée par Papillon Ephémère, celle-ci avait aveuglé l’ennemie d’un nuage de poussière avant de s’éclipser.

« Croissant de Lune ! Tu-tu vas bien ? »

Il n’avait pas le temps d’écouter sa réponse, la détaillant des pattes à la tête en s’assurant qu’aucune blessure sérieuse ne maculait son pelage lisse et brillant. Un grognement s’échappa de sa gorge tandis qu’il se retournait vers l’assaillante aussi rousse que lui, aux yeux verts ressemblants à ceux de Fraise, une pensée incongrue qu’il repoussa comme si elle n’avait jamais existé. Peu importe qui elle était, elle allait payer.

« Ben alors comme ça on se la joue deux contre un les luneux ? A force de ne jamais vous battre vous finissez par oublier les règles, mais heureusement que je suis là- »

Une autre femelle du tonnerre avait dérapé près d’eux en lançant ses paroles, ses poils brun rayés pleins de poussière, mais elle s’était arrêtée en plein mouvement, comme ayant fait un arrêt sur image. Finalement, après un regard paniqué autour d’elle, et comme si elle évitait soigneusement le regard d’Idylle des Flammes et étrangement tout autant celui de Croissant de Lune, elle se remit en mouvement tout aussi vite, s’éloignant d’un bond. Reflet du Jour n’avait absolument pas calculé qu’elle risquait de croiser son amie dans la mêlée et venait de se prendre une belle baffe. Un peu bousculée de ce contre temps qui mettait à mal les exploits de sa première bataille, elle héla un luneux au pelage lumineux, se jetant sur son dos de tout son poids et s’aggripant à ses muscles.

« En voilà au moins un que je ne connais pas ! »

faisait-elle entre ses crocs.

En une minute, tout avait basculé. Ils étaient passés du calme électrique, a la rage de la bataille. Et elle, n'ayant jamais combattue, ne savais pas quoi faire. Elle hésitait à se jeter dans la bataille, craignant de blesser un innocent. Le doute ne fut plus permis quand elle vit une Luneuse s'interposer entre Idylle des Flammes et une noiraude. Elle se jeta en avant, évitant de justesse coups de griffes et de crocs, pour rejoindre le plus vite possible sa mentore

Elle arriva en même temps que Reflet du Jour. Nuage de l'Acacia se colla contre la rousse, gonflant son pelage, montrant les crocs et grondant. Toute peur oubliée, perdue dans ses pensées, elle ne vit pas Reflet du Jour s'éloigner. Elle examina les deux ennemis qui leurs faisaient face, essayant d'exploiter la moindre faiblesse. Elle savait pertinemment qu'Idylle des Flammes pouvait les battre grâce à son expérience et à sa corpulence, mais elle, jeune apprentie toute frêle, devait faire preuve d'intelligence pour réussir à les battre.

Touchés les points faibles, les endroits avec le moins de poil...
 

Ft Lune & Tonnerre
Lune 1212
Nuage de l'Acacia grimpe en #B8860B

Sauver Œil Glacé
Croissant de Lune
Lune 1212


La guerrière qui avait sauté sur Croissant de Lune était très imposante, beaucoup plus que la luneuse. Son pelage roux, long et flamboyant, décuplait l’impression de puissance et de force qui émanait d’elle. Lune, eut-elle été une meilleure guerrière, n’aurait de toute façon pas pu rivaliser en termes de force brute. Le souffle coupé sous la force de l’impact, un cri de surprise lui resta en travers de la gorge et les larmes lui montèrent aux yeux lorsqu’elle sentit des griffes lui lacérer le ventre. La douleur était atroce et chacun de ses efforts pour essayer de se dégager était vain.

Lorsque le poids qui lui comprimait la poitrine disparut brutalement, ce fut l’incompréhension. Avec peine, la guerrière noire se retourna, retrouvant le contrôle de ses pattes et la capacité de se mouvoir. Elle reconnut sans peine la fourrure tricolore de Papillon Éphémère qui venait de s’interposer entre elle et son adversaire. Son cœur battait à tout rompre. Est-ce que Fée venait de briser un interdit pour la défendre ? Lune resta sonnée un instant, la douleur l’empêchant de démêler le vrai du faux. Sa tête tournait, son esprit était embrumé ; elle avait l’impression d’être coincée dans un horrible cauchemar dont il était impossible de se réveiller.

Les mots que lui cria Fée la ramenèrent brutalement à la réalité. Sol avait besoin d’elle ?! Elle se releva d’un bond, oubliant sa douleur, faisant fi du sang qui coulait des plaies de son ventre, scrutant le champ de bataille à travers ses yeux embués de larmes. Elle fut percutée de plein fouet par l’objet de sa recherche. Il n’était pas du tout aux prises avec un autre guerrier mais qu’importe, elle préférait le savoir près de lui. Elle n’eût pas le temps de répondre à sa question, même s’il avait dû comprendre en un regard qu’elle n’allait pas bien du tout. Une voix familière - trop familière - résonna aux creux de ses oreilles. Près de l’imposante guerrière rousse se tenait son amie du club, Reflet. Les deux femelles se fixèrent, incrédules, mais la tigrée se reprit vite et Lune la vit se jeter sur Ruse du Fennec. Croissant de Lune se tourna vers son frère, à la fois soulagée et meurtrie.

Pourquoi est-ce que ça devait se passer de la sorte ? Pourquoi les clans en venaient-ils toujours à la violence ? Secouée de sanglots incontrôlables, Croissant de Lune tentait désespérément de contrôler sa respiration quand des cris attirèrent son attention. Tournant la tête, elle aperçut Souvenir des Étoiles et son opposant qui s’étaient encore plus rapprochés du bord de la falaise. À moins que quelqu’un n’intervienne dans les secondes à venir, leur chute était inévitable. Dans l'attente de la catastrophe, Lune ferma les yeux et adressa une prière silencieuse au Clan des Étoiles pour qu’ils arrêtent cette folie.

Le sang. Idylle des Flammes le sentit perler sur sa fourrure à mesure qu'elle lacérait le pelage sombre de son adversaire, en arrachant des touffes au passage.
Ses gémissements et petits pleurs lorsqu'elle enfonçait ses griffes dans sa peau lui donnait une sensation étrange de satisfaction, la poussant à continuer.
Faire du mal aux autres n'est pas dans son habitude, au contraire, mais lorsqu'elle se retrouva sur le champ de bataille, combattant ses ennemis pour protéger les siens, savoir qu'elle blessait réellement un ennemi lui fit un bien fou.
Dans son état d'exaltation, elle leva la tête en direction du cou de la femelle, mais fut rapidement arrêtée dans son mouvement par une voix ; " Recule ! "
La chatte qui avait prononcé ces paroles n'était pas inconnue aux yeux de la féline de feu.
Papillon Éphémère, apprentie guérisseuse du clan de la Lune. Cette dernière était toute jeune, à peine âgée de 8 Lunes seulement. Malgré tout, elle ne manquait pas de courage,  se positionnant entre Croissant de Lune et la guerrière, les séparant.

Idylle des Flammes gronda soudainement, n'appréciant pas cette privation si brusque de combat. Elle veut encore se battre, ce n'est pas encore fini, elle veut protéger les siens.

" Et toi déguerpies immédiatement, tu ne fais pas le poids face à elle, va rejoindre ton frère, il a besoin de ton aide, il est aux prises avec un autre guerrier, de ce côté !"

" J'en ai pas terminé avec cette crotte de souris ! Ça s'appelle guerrière mais ce n'est même pas capable de se défendre correctement ! Vous faites quoi durant votre apprentissage ? Vous apprenez à chantonner sous la lune et à tresser des couronnes de fleurs ? Le clan de la Lune est pitoyable ! "

Il y a quelques levés de soleil de cela, sa sœur, Passion Ardente était décédée.
Il y a quelques levés de soleil de cela, elle vivait encore, donnant les noms des différents guerriers participant aux patrouilles, s'entretenant avec son père, discutant avec Idylle des Flammes.
Et il y a quelques levés de soleil de cela, on lui avait arraché cette être de ces pattes.On lui avait arraché cette sœur de portée, cette moitié que l'on est censé normalement ne jamais perdre.
Et voilà qu'elle pouvait désigner des coupables indirects, innocents qu'elle se persuadait être de mèche.

Elle avait besoin d'extérioriser sa rage et sa colère plus que jamais, ne pouvant la laisser bouillonner indéfiniment au creux de son cœur.
Et se battre était le meilleur moyen pour cela.

La chatte noire qu'elle avait affronté précédemment suivit les ordres de la guérisseuse, et s'éclipsa rapidement, laissant échapper des remugles de peur qui amusèrent la rouquine.

" Alors comme ça on suit gentiment les ordres de sa meilleure amie la guérisseuse ? Huh, j'imagine que ça ne fait rien. A présent, c'est toi qui va devoir fuir après que j'aurais enfoncé mes griffes dans ta chair. "

Au loin, la rouquine aperçu son apprentie, Nuage de l'Acacia, accourir vers elle.
Son air déterminé fit plaisir à la guerrière, mais elle n'en fut pas moins surprise et exaspérée.
Malheureusement, l'autre tricolore en profita, et battant de sa queue sur le sol retourné par les pattes des guerriers, envoya un nuage de poussière sur Idylle des Flammes.
Elle s'ébroua, frottant rageusement ses yeux irrités pour enlever la terre qui c'était réfugiée dans ceux-ci et qui l'empêchait de voir correctement.

Lorsqu'elle eu enfin recouvré totalement la vue, elle vit Papillon Éphémère, qui courait dans tout les sens et zigzaguai entre les guerriers tout en criant le nom du guérisseur du Tonnerre. Elle voulu s'élancer à sa poursuite, mais le grognement d'un nouveau venu l'arrêta dans son action.
Un mâle roux tigré la regardait droit dans les yeux, aux côtés de Croissant de Lune.

" Ben alors comme ça on se la joue deux contre un les luneux ? A force de ne jamais vous battre vous finissez par oublier les règles, mais heureusement que je suis là-

Idylle des Flammes lança un regard entendu à  Reflet du Jour, la nouvelle venue ayant lancé ces mots.
Cette dernière c'était arrêté brusquement dans sa phrase, et évitait soigneusement le regard des deux femelles. Elle repartit alors aussi vite qu'elle fut arrivée, détalant vers d'autres guerriers. Au même moment, Nuage de l'Acacia était arrivée au niveau des guerriers et se colla à la rousse.

Idylle des Flammes souffla bruyamment, énervée du fait que la jeune apprentie ai désobéi à ses ordres.
Cette dernière avait le pelage hérissé et grondait contre les guerriers du clan de la Lune.

" JE T'AVAIS DIT DE RESTER SUR LE CÔTÉ ! " hurla t'elle rageusement

La guerrière ne s'énervait jamais, encore moins sur son apprentie, mais les événement passés la touchaient énormément, si bien qu'elle ne parvenait plus à contenir sa colère, son stress, sa frustration, et tout le autres sentiments négatifs qu'elle avait éprouvé depuis le début de sa vie.
Mais elle se calma rapidement lorsqu'elle jeta un coup d'œil du côté de la pente abrupte du précipice.
Souvenir des Étoiles.
Étoile Embrasée.
Tout deux à une longueur de queue du gouffre, de la chute qui pourrait les emmener tout deux dans une mort certaine.

Si ils tombaient, que se passerait-il ?
Non, ils ne tomberont pas, c'est ce que la guerrière tentait de se dire pour se convaincre de ne pas agir.
Si elle tentait de défendre son père, elle remettait son honneur en question, chose totalement irrespectueuse.
Mais si elle n'agissait pas, les deux meneurs tomberaient.

Rayon de Soleil

Il se tenait fermement campé sur ses appuis, devant Lune, faisant face à l’assaillante. Elle même était hirsute, imposante. Elle ne lui faisait pas peur, il n’avait que le cri de douleur de sa soeur aux oreilles, le sang qui perlait des griffures et goutait sur le sol. Le sang de sa soeur, sa seule famille, son monde entier, qui tombait sur la poussière. L’inimaginable. Il remarqua à peine l’apprentie qui les avait rejoint, tout concentré sur son envie de faire payer à la guerrière.

S’il avait regardé de plus près, il aurait pu voir dans ses yeux la douleur, la perte d’un être cher. La peur qu’il avait au ventre, elle l’avait connue. Mais il avait évité ses yeux verts, avait à peine remarqué la guerrière rayée qui s’éloignait d’un bond aussi rapidement qu’elle était arrivée ou l’apprentie qui rejoignait la plus âgée. Tout n’était plus que calculs dans son esprit. Même les sanglots de Croissant de Lune qui résonnaient dans son dos ne suffisait à le détourner de ce combat inévitable. L’heure était venue pour lui de protéger sa famille, son clan, de mettre à profit l’enseignement dispensé par Mouette Rieuse. Il avait beau être jeune, il n’avait pas eu n’importe quel mentor, il était massif, musclé, bien nourri. Il avait une chance.

" JE T'AVAIS DIT DE RESTER SUR LE CÔTÉ ! "

La guerrière hurlait sur l’apprentie, le corps secoué de sursauts de colère, puis se retourna, comme alertée par autre chose de l’autre côté des combats. C’était sa chance. Sans plus attendre une seconde, Rayon de Soleil sauta, plus sombre que jamais, son pelage habituellement rayonnant maculé de poussière et se découpant avec netteté sur le ciel clair. Il avait bondit de toute ses forces, renversant la guerrière et cherchant sans plus de cérémonie à l’atteindre à la gorge. Oh, il ne voulait pas la tuer non. Mais il lui ferait comprendre. Il lui ferait mal. Il lui ferait peur. Pour que plus jamais elle ne touche à l’un des siens.

Le soleil de fin de journée étend une lumière rasante sur la forêt de bouleaux, les embrasant dor et de feu, vient réchauffer les côtes de la falaise. Mais au sol, tout n’est que tourbillon de poussière, et la lumière même du soleil n’y parvient plus. Alors que dire des Etoiles qui parlementent, s’écharpent elles aussi, hurlent qu’il faut arrêter cela, mais comment lorsque si peu de mortels sont prêts à les écouter, lorsque le sang aveugle les yeux et la rage brouille leurs pensées, lorsque même la lumière des défunts ne parvient jusqu’à l’obscurité qui les a avalés ?

Deux d’entre elles, que rien ne lie mais qui sont déchirées de la même manière par le spectacle se penchent sur les vivants. Il n’est pas aisé de prendre pattes dans un monde que l’on a quitté, mais le défunt s’accroche à la foi des êtres aimés qui le guide jusqu’à eux. Il n’a pas réussi à accrocher assez longtemps le regard de Mouette Rieuse. Mais Croissant de Lune, sa chère fille, sanglottant dans la tourmente, ses pensées toujours si généreuses priant les étoiles d’arrêter les combats, il se raccroche à elle. Il passe comme une chaleur réconfortante près de son pelage nuit, sans malheureusement pouvoir la toucher de sa patte translucide. Il n’est qu’un brouillement dans l’air, un flou parsemé d’étoiles, une forme à la limite du réel et de l’imaginé sans pouvoir franchir ce ravin. Son fils bondissait juste à côté sur une guerrière et il ne pouvait s’interposer, Soleil ne voyait rien, n’entendait rien. Et il n’avait pas le temps.

Un choc qui fit trembler la terre, les deux meneurs étaient tombés. Ainsi allait le cours des choses, personne n’aurait pu stopper cette tragédie, peut-être était-elle nécéssaire. Le luneux défunt se penche sur les deux corps qui gisent près de l’eau, leurs âmes les ont quittées déjà, laissant les dépouilles derrière, triste spectacle que celui de la fin d’une vie. Mais des nouvelles vont commencer. Ils doivent s’assurer qu’elles commencent sur un meilleur chemin. Ils doivent leur éclairer la voie.

La plaine étoilée s’ouvre bientôt devant eux. Deux chats étoilés les accueillent, un pour chaque clan. Deux morts récentes, surtout pour la guerrière du Tonnerre qui accueille son chef, son père dans la vallée étoilée. Vaillance Eternelle les laissera se retrouver d’abord, se contente d’incliner la tête pour souhaiter la bienvenue aux meneurs sans pouvoir masquer son regard triste, mais reste silencieux pour laisser son acolyte étoilée prendre la parole la première.

« - Dit papa, si tu pouvais revenir en arrière une seule fois dans ta vie, qu’est-ce que tu ferais ? »

Le grand félin baissa les yeux sur une petite créature à la fourrure écaille-de-tortue, ses grand yeux bleus nuit, miroir des siens, brillaient d’une curiosité farouche, Matin Embrasé resta bouche-bé, pris au dépourvu. Il ne savait pas ce qu’il faisait là, mais il aurait juré que quelque chose clochait. Pourtant, à la vue de sa petite pleine de vie et de chaleur, il ne put que réprimer un ronron amusé et s’abaissa à son niveau, le regard adoucit. Petite Passion était une chatonne très lucide pour son âge, elle posait toujours des tonnes de questions et parfois, Matin Embrasé en perdait la tête, mais étrangement, aujourd’hui, il lui aurait donné tout le temps qu’il possédait pour répondre à toute ses questions.

« - Papa ? »

Le grand roux reporta son attention sur la petite féline sombre, il l’enroula de sa queue épaisse et colla sa tête contre la sienne. Il ignorait pourquoi, mais il se sentait d’humeur particulièrement affectueuse, alors même que le félin était de nature pudique et plutôt froid, à cet instant, il ressentait ce besoin de la serrer très fort dans ses bras, un sentiment d’urgence le brûlait dans le corps entier, comme si, ses muscles la réclamait. Sa petite, sa chère petite.

«  - Je reviendrais au jour où tu es morte, pour venir te sauver la vie. »

Il esquissa un sourire, ne réalisant pas ce qu’il venait réellement de dire, et l’enfant ouvrit de grand yeux surpris, ne comprenant pas vraiment ce que les paroles de son paternel signifiaient. Matin Embrasé se redressa, et toute sa hauteur fit barrage au soleil, projetant une ombre menaçante sur le chaton dans son besoin enfantin de mimétisme, tentait tant bien que mal, elle aussi de se dresser de toute sa hauteur ;

«  - Me sauver ? Mais pourquoi me sauver, je suis pas morte papa ! »

Ses derniers mots s’étouffèrent et durant plusieurs minutes il bascula dans une temporalité étrange où un monde  brumeux et complètement silencieux était la seule vision qu’il possédait, puis les bruits revinrent, dans un fracas de cris strident, et la réalité le frappa de plein fouet. Il se retrouva nez à nez avec Souvenir des Étoiles qui se battait avec toute la férocité dont il était capable, comme si à cet instant, la lune et son cortège d’étoiles dansaient pour abattre la foudre. Fébrile, les mouvements d’Étoile Embrasée s’affolaient dans des prouesses grotesque et insensés. L’épisode qu’il venait de vivre lui avait presque coupée le souffle, et bientôt, une autre scène vint masquer les vestiges du mirage qu’il venait de subir, pour ne laissait qu’une image sordide, d’un corps douloureusement familier sans vie, l’écume aux lèvres, la fourrure écaillé collé d’un sang noirâtre, d’un poison bien trop mortel, d’une blessure béante sur le cadavre misérable d’un être cher parti bien trop tôt, et un goût amer s’imprégna dans sa gueule entre ouverte. Il revoyait son cadavre, misérable, pendant mollement sur les épaules d’un frère endeuillé, le visage déformé par la tristesse. Sa petite, sa chère petite, Passion Ardente.

Alors, galvanisé par la force occulte d’un sentiment de haine brut, le géant roux s’abattît sur son ennemi, aveuglé par la rage, aveuglé par le deuil, dépossédé de raison, il feulait avec terreur, ses griffes venaient s’engouffrer avec violence dans la fourrure autrefois crème de son opposant, le teintant d’un rouge vif, la douleur s’écriait dans ses yeux ambrés. Ignorant les appels de détresse qu’il lisait dans son regard suppliant, le lion se déchaînait, et ses instincts primitifs le dominaient. Pourtant, ce serait mentir que de dire qu’Étoile Embrasée ne peinait pas face à son adversaire, parce qu’en face, on pouvait reconnaître toute la volonté et l’assurance d’un meneur digne de son rang, Souvenir des Étoiles, si il avait doutes, rien ne se traduisait dans ses expressions du visage. Les deux félins menaient un combat fidèle à leur fonction.

La bataille faisait rage, les amas de corps qui se mélangeaient dans un fracas assourdissant, faisaient voltiger des pluies de salive et de sang, oreilles déchiquetées, bourre de poils, tout étaient prétexte à s’étaler au sol, lamentablement, les corps se trainaient, s’envolaient, puis s’abattaient violemment sur la pierre dur, et rien, à cet instant n’auraient pu les arrêter. Jusqu’à ce moment fatidique. Un coup un peu trop brusque, pulsait par la fureur, envoya valser Souvenir des Étoiles au bord du précipice, et Étoile Embrasée observa, presque impuissant, son ennemi jonglait avec sa vie, raccroché au peu de maintient qu’il lui restait, les pattes pendant mollement dans un vide dangereusement fatal. Sans réfléchir, le géant roux se jetait sur son assaillant, là ou d’autre auraient pu croire à une tentative de l’achever, il en était tout autre. Le grand roux réalisa enfin. Mais alors que sa patte, suppliante vint frôler celle de son ancien camarade, un bruit strident le tétanisa sur place. Le sol s’ouvrit en deux sous ses pattes et, Étoile Embrasée ne pu qu’observer sa propre chute vers sa mort et celle de son camarade. Depuis quand étaient-ils si proche du précipice ? Depuis combien de temps le grand mâle avait-il perdu la raison ? Était-ce au moment où il avait revu sa petite dans un rêve, les yeux papillonnant ? Était-ce au moment où une jeune guerrière fraîchement nommée avait sonnée l’alerte, signe que l’otage était bien dans leur camp ? Où alors était-ce depuis qu’il avait dû croiser le regard sans vie de sa précieuse petite, quelques jours auparavant et qu’il avait dû affronter la vie sans elle, pour la première fois depuis que le monde l’avait accueillit pour cruellement la reprendre, bien trop tôt à son goût ?

Il eut un regard, empli de détresse vers ses compagnons qui avaient cesser net le combat au moment de l’impact, et il croisa le regard terrifié de son ami, celui qui avait toujours été son seul véritable ami, son frère, Griffe d’Ours, il crut entendre une lamentation de sa part, ou peut-être qu’il criait son nom ? Mais trop tard, le sol s’échappait sous leur poids et Etoile Embrasée resta muet, attendant la mort qui l’appelait.

Et pendant que leurs corps chutaient dans le vide, Étoile Embrasée, dans une dernière tentative de rédemption, essaya de basculer son corps sous celui de son ancien ami, si quelqu’un méritait de mourir dans la souffrance, ça n’était pas son ami, Souvenir des Étoiles.

Leurs regards se croisèrent et Etoile Embrasée chuchota quelque chose d’à peine inaudible mais son regard parlait suffisamment pour que l’autre puisse le comprendre ; Pardon. Et ses mots se noyèrent dans l’impact.

La douleur fut terrible et rapide parce qu’il mourut presque sur le coup. D’abord, le contact brut de la surface de l’eau sur son dos, puis l’eau qui s’engouffra dans ses poumons, il tentait en vain de respirer mais rapidement un écran noir envahissait sa vision puis plus rien.

Le vide.

Il flotta un moment dans un espace étrange et fut aspiré dans une clairière étoilée ou une aura bienveillante l’entourait, il n’eut pas besoin de réfléchir bien longtemps avant de comprendre où il était mais ce qui le surprit le plus fut le moment où il réalisa qu’il n’était pas seul. Souvenirs des Étoiles était là lui aussi. Et pour la première fois de sa vie, Etoile Embrasée ne fut pas capable de croiser son regard. Le fier et grand guerrier se sentait lamentable et des émotions multiples l’envahissait. Mais la honte était celle qui triomphait parmi toute les autres. Si courir vers sa propre mort était quelque chose qu’il avait pu considérer dans ses plans, emmener avec lui celle de son ami, était tout sauf envisageable. Le plan depuis le début était clair « ne blesser pas les guerriers ennemis, nous ne sommes pas là pour les blesser mais pour capturer l’intruse. » Il avait échoué.

Bientôt deux silhouettes se dessinèrent à l’horizon et Etoile Embrasée du se contenir pour ne pas verser une larme. Passion Ardente. En compagnie d’un mâle qui lui était familier mais qui n’appartenait pas à son Clan, parti trop tôt lui aussi. Vaillance Éternel.

Le grand roux les vit s’avancer, leurs fourrures se frôlaient, comme si toute trace de leurs ancienne appartenance avait disparu. Il était d’un même Clan à présent. Le Clan des Étoiles.

La féline écaille se rapprochait le visage ferme et mélancolique, et il pouvait lire de la tristesse et de la déception dans ses yeux, ils parlaient sans même qu’elle n’eut à dire un seul mot. « Non ce n’est pas ça, ce n’était pas ce qu’il fallait faire. Tu t’es trompé. » Étoile Embrasée contempla, impuissant, sa petite qui secouait de la tête, désappointée. Pendant ce temps, Vaillance Éternel se rapprocha lui aussi de son ancien meneur, laissant de l’espace aux deux félins pour se retrouver.

« - Je.. Je ne voulais pas en arriver là, réussi-il à balbutier. Je voulais juste protéger les chatons. »

Toute la majesté, la prestance et la fierté habituelle du meneur avait disparu et devant le jugement céleste des aïeux, il se tenait comme un chaton ayant fait une bêtise. Passion Ardente plongea un regard énigmatique dans le sien. À cet instant, il était bien incapable de lire dans ses yeux.

« Ce qui est fait est fait. Tu ne pourras pas changer l’histoire mais tu pourras te rattraper dans tes actions futur. Elle marqua une longue pause et le meneur roux soupira. Sa voix fut plus portante afin que les deux autres félins l’entendent, et la guerrière étoilée siffla ; Les chatons ont disparus, pas uniquement ceux du Clan de la Rivière, du Vent et de l’Ombre, le visage de grand roux se déforma de surprise au fur et à mesure des paroles de sa fille, dans votre quête aveuglante de prouver vos valeurs, vous vous êtes jetés aveuglément dans un combat qui vous ont égarés de vos premières préoccupations, et à cause de votre manque de sérieux, vous avez perdus vos chatons. Plus aucun Clan ne porte de fruits, il ne restera désormais que les vestiges passés d’un feu, et sans ses graines, un désert de cendres subsistera.»

La féline prit un temps de pause attendant que son compagnon des étoiles la rejoigne, côte à côte, les deux félins étoilés fixèrent longuement leurs anciens meneurs, et soudainement, leurs yeux devinrent translucide, voilés d’un drap blanc, leurs gueules s’ouvrirent en même temps, et la prophétie éclata.

« Seule la lueur de la Lune portée par le Vent dans une Rivière Ombrageuse où viendra s’abattre un Tonnerre éclatant vous permettra de mieux voir dans l’obscurité, l’Union des éléments vous rapporteront les fruits. »

Confus, Etoile Embrasée osa enfin croiser le regard de son camarade de la Lune. Les paroles étranges des chats esprits résonnaient dans son esprit et il tentait désespérément d’élucider ce mystère. Et si les éléments représentaient les cinq Clans, cela voulait il dire qu’ils devaient tous s’allier ? Une nouvelle ère était-elle sur le point de s’accomplir ?

" JE T'AVAIS DIT DE RESTER SUR LE CÔTÉ ! "

Le cri d'Idylle des Flammes lui perça les tympans. La rousse, manifestement hors d'elle, venait de lui crier dessus. Elle qui ne s'énervait jamais avait crié. Quelque chose clochait.

 « Je... Je... »

Nuage de l'Acacia ne savait plus quoi faire. Un cri lui offra une porte de secours. Elle tourna la tête. Son cœur manqua un battement : les deux chefs de débattait près de la falaise. Trop près. L'apprentie s'élança juste après sa mentore. Elle réussi néanmoins a arriver à sa hauteur, aider par sa panique et sa légèreté. Alors que d'autre s'arrêtait pour regarder mes meneurs, elle continua.

A peine arriver, les deux chefs tombèrent. Emporter par son élan, elle failli tomber, mais se crampona à la terre. Le temps semblait s'être figé, tandis que les deux combattants sombrait dans la gorge. Elle voulut crié, dire de cesser le combat, que tout cela ne servait à rien. N'y parvient pas. Elle resta figé sur place, refusant de croire à cette réalité. Son chef et père de sa mentore venait de tomber.

Elle remarqua à peine les autres guerriers venir regarder le terrible spectacle.
 

Ft Lune & Tonnerre
Lune 1212
Nuage de l'Acacia grimpe en #B8860B