Suivant la Lune, je rejoindrais Minuit, & à la lueur du Jour, enfin l'Espoir renaîtra.. ♥

IMAGE DE VOTRE CHAT (Max : 200 x 400)

• Noms du chat (Chaton, Apprenti, Guerrier, Chef) ; Espérance, Flamme d'Espoir. • Age (en lunes / 1 lunes = 1 mois) ; 16 lunes. • Mâle ou Femelle ? ; Femelle. • Clan (Tonnerre, Rivière, Ombre, Vent, Meute de la Nuit, Solitaire) ; Lune. • Rang (Chaton, Apprenti, Guerrier, Guérisseur, Lieutenant, Chef) ; Guerrière.

• Physique du Chat (minimum 3 lignes complètes) ;
Blanche comme neige & rousse comme flammes, elle possède une belle fourrure, douce & lisse, le poil mi-long, semblable à celle de sa mère. Sa longue queue (un peu plus touffue que son pelage), & sa patte avant droite (colorée de la même façon que celle de son père est blanche), sont les deux seules parties de son corps à n'être pas immaculées, mais plutôt embrasée. Cependant, l'on ignore encore d'où vient cette couleur feu.
Ses yeux sont deux saphirs, virant parfois sur le vert selon ses humeurs. Ils brillent comme des étoiles en toute circonstance. Même si tant que la Meute pèsera sur elle ces lueurs resteront ternes, il n'empêche que l'Espoir & le rêve s'y reflètent depuis toujours, & s'y reflèteront à jamais.
Fine, agile & vive, cette silhouette d'apparence fragile a pourtant un certain talent pour l'art du combat, qu'elle maîtrisera donc rapidement tandis qu'une discrète mais réelle musculature de guerrière se dessinera sous sa fourrure. Ses coussinets roses sont peut-être tendres, mais ses griffes ivoires sont acérées & ses crocs pointus.
Sa fragilité n'est donc qu'apparente, mais cette apparence, combinée au fait qu'elle est aussi jolie que sa mère, aurait de quoi faire chavirer les cœurs de plusieurs mâles.

• Caractère du Chat (minimum 4 lignes complètes) ;
Chatte effacée, solitaire & repliée sur elle-même, légèrement craintive même. Ce n'est pas de la timidité ou quoi que ce soit du genre, juste une.. Sorte de perte d'identité. La seule chose qui la maintienne en vie, c'est une toute petite flamme d'espoir au fond de son cœur. L'espoir de fuite, la soif de liberté, le désir de vivre.. Souvent, elle regarde les étoiles, se demandant laquelle est sa mère. Souvent, elle adresse une prière silencieuse aux guerriers de jadis, une douce mélopée emplie de souffrance, de rêves & d'espoir..
En réalité, cette jeune chatte est une véritable battante, rebelle, un peu grande gueule sur les bords. Mais les mauvais traitements, depuis son enfance, ont fini par la forcer à se renfermer sur elle-même, telle une huitre, pour se protéger, se donner une chance de réaliser son rêve. Pourtant, une fois libre, elle retrouvera vite sa force morale, & ne gardera de ce cauchemar qu'une incroyable faculté à masquer ses émotions réelles, ses faiblesses.
Elle redeviendra alors la jeune femelle douce, amicale & généreuse qu'elle est en temps normal, des traits de caractère hérités de ses parents. Indomptable, jamais la Meute n'est parvenue, & jamais elle ne parviendra à la faire céder, à l'obliger à être des leurs puisqu'elle ne partage absolument pas leurs idées. Courageuse & loyale, très attachée au Clan des Étoiles, elle serait cependant une membre de Clan parfaite.

• Liens Familiaux du Chat (Personnes présentes dans l'histoire avec une petite description.) ;
Belle de Jour : Sa mère, morte. Blanche comme la neige, ses yeux sont bleus comme le ciel diurne. Elle ne l'a jamais connue, puisqu'elle est décédée le jour même de sa naissance.
Coup de Minuit : Son père. Entièrement noir, à l'exception de sa patte avant droite, ses yeux sont deux saphirs. Elle ne le connaît pas & ignore encore tout de lui.
Belle de Nuit : Sa tante, sœur jumelle de Belle de Jour. Noire comme les ténèbres, ses yeux sont bleus comme le ciel nocturne. Elle ne la connaît pas, & n'a qu'une vague description physique d'elle.
Petite Rosée : Sa cousine, fille de Belle de Nuit. Noire aux yeux bleus clairs, d'une couleur proche de ceux de Belle de Jour. Elle ignore jusqu'à son existence.
Tremblement de Terre, Petite Lune & Petite Fleur : Le compagnon de Belle de Nuit & deux de leurs filles. Tous trois décédés. Elle ignore leur existence.
Haine du Soir : PNJ. La femelle qui l'a allaitée durant la première lune de sa vie, & haïe depuis sa naissance. Une haine réciproque, qui n'a jamais manqué de s'exprimer, même dès lors que Flamme d'Espoir se replia sur elle-même.

• Goûts du Chat (Aime, n'aime pas, déteste, adore...) ;
Elle aime sa mère, cette chatte qu'elle sait blanche, belle, aux yeux bleus, mais rien de plus. Cette chatte qu'elle sait appartenir à la Lune. Cette chatte, elle l'aime plus que tout, bien qu'elle ne l'ait jamais connue, & qu'elle ne la connaîtrait jamais.
Elle aime le soleil sur sa fourrure, elle aime voir cet astre se lever, ce coucher. Elle aime tout autant la Lune, qu'elle regarde avec adoration, espérant pouvoir un jour fuir & rejoindre le Clan qui porte ce nom, celui de sa mère. Elle aime regarder les étoiles, & se demander laquelle est sa mère. Elle aime penser au Clan des Étoiles, y penser encore & encore, pour garder l'espoir.
Évidemment, elle n'aime pas la Meute. Elle la hait même. Elle les hait tous, sans exception. Eux, & leurs mauvais traitements. Elle hait particulièrement celle qui l'a ramenée au sein de la Meute, celle qui l'a allaitée au début de sa vie.. La seule survivante, des quatre qui ont assassiné sa mère. Elle les déteste, elle les hait. Elle leur a tenu tête tout le temps qu'elle pouvait, mais ils ont réussi à l'atteindre à force, & elle s'est renfermée sur elle-même ; pour cela, elle les hait d'autant plus.

• Craintes, Rêves, Projets ;
Elle rêve, oh oui, elle rêve de parvenir à fuir la Meute. De rejoindre le Clan de sa mère, essayer de rencontrer son père. C'est son souhait le plus cher ; partir. Redevenir celle que la Meute a enfoui au fond d'elle-même, trouver sa famille. Laisser son enfance derrière!
Sa crainte? La seule, l'unique, est de ne jamais réaliser son rêve de fugue.

• Histoire (minimum 5 lignes complètes) ;




Elle avait 12 lunes. Un retard d'apprentissage dû à un mentor négligeant. Mais sa sœur avait de plus en plus de temps libéré dans son propre entraînement, de plus en plus de temps pour l'aider, & l'une comme l'autre savait que jamais leur meneuse ne nommerait l'une guerrière sans nommer l'autre le même jour.
Elle était jolie. Blanche comme la neige, de jolis yeux ciel-de-jour, une silhouette fine & gracieuse, agile & musclée. Des coussinets & une truffe pâles, des moustaches immaculées. Des griffes recourbées à souhait & des crocs acérés.
Elle était jeune. Douce, sociale, amicale. Apprentie vive & appréciée. Fière & forte. Généreuse, à l'écoute des autres. Pleine d'énergie & amoureuse de la Vie. Peu de défauts, en tout cas peu de gros défauts, rarement visibles.
Elle s'appelait Nuage de Jour. Elle avait la vie devant elle. Une sœur jumelle, Nuage Nocturne. Un compagnon interdit, Nuage de Minuit. Un beau-frère, Nuage de Terre.
Ce matin-là, elle était sortie tôt. Seule. Partie chasser. Seule.. Oui, son mentor avait négligé son entraînement, & elle avait dû maîtriser ses techniques par elle-même. Mais elle était douée, & était tout de même devenue une bonne chasseuse. Par contre, pour ce qui est du combat.. Elle était bien plus en retard : tout ce qu'elle savait, elle le tenait de sa sœur jumelle, qui tentait de l'aider à garder le niveau. Mais peu importait! Elle apprendrait, avec ou sans l'aide de Rose des Neiges! Elle serait guerrière!
Un bruit lui fit alors dresser les oreilles. Une souris. Aussitôt, elle fut en position de chasse. Rampant avec toute la légèreté qu'elle pouvait en cet instant. Silencieuse. Elle bondit sur sa proie, &.. La manqua. Le rongeur avait fuit. Résignée, elle s'allongea sur le flanc. Lécha sa fourrure emmêlée, pensive. Elle se sentait pataude. Cela faisait un ou deux quartier de lune. Au début, cela ne l'avait pas inquiétée. Après tout, le retard que prenait Rose des Neiges dans son apprentissage l'obligeait à travailler seule, & même si Nuage Nocturne l’aidait aussi souvent que possible, c'était plus dur que pour tous les autres apprentis. Elle était donc bien plus fatiguée qu'eux, & cela atténuait quelques peu sa vitesse & ses réflexes. Mais d'autres sensations s'étaient ajoutées ces deux-trois dernières aubes... Des sensations qui commençaient peu à peu à se frayer un chemin dans son esprit. Depuis plusieurs jours, elle cherchait à comprendre. Cela ne correspondait à aucune maladie qu'elle connaissait. Ces symptômes étaient incompréhensibles. Et frustrant. C'était comme un puzzle dont elle avait pratiquement toutes les pièces, mais qu'il était pourtant impossible de compléter.
Un mouvement contre son ventre la fit à peine réagir. Jusqu'à ce que, quelques instants plus tard, elle comprenne qu'il n'y avait rien contre son ventre. Ses yeux dérivèrent vers son propre flanc. Cela avait été si doux, si léger.. Impression ou réalité?
Soudain, elle comprit. Ou du moins, cru comprendre. Elle sauta sur ses pattes, tituba, puis se dirigea vers le camp. Pleine. Elle était pleine. C'était la seule explication possible. Une explication tellement simple qu'elle avait mis longtemps à s'en souvenir.. Et maintenant qu'elle y songeait, il était probable qu'elle l'ait compris assez tardivement.. Mais qu'importe! Cette nouvelle, si elle était vraie, la rendait heureuse. Déterminée, elle marchait. Elle devait voir Croc Jaune. Elle seule pourrait confirmer ou non. Ensuite.. Ensuite, si cela était vrai, elle en parlerait à Nuage de Minuit, Nuage Nocturne & Nuage de Terre. Son compagnon, & les deux seuls à connaître l'existence de cette relation.

Elle traversa une clairière fleurie, quand un bruit près d'elle la stoppa net. Aux aguets. Elle se figea en reconnaissant l'odeur immonde de la Meute. Un jeune mâle surgit alors derrière elle, & elle se retourna brusquement pour lui faire face. Brun rayé, il ne devait pas être beaucoup plus âgé qu'elle. Il avait l'arrogance du jeune guerrier gâté. Elle montra les crocs. Une jeune chatte rejoignit alors le matou, elle n'était sans doute qu'une nouvelle apprentie. Nuage de Jour feula, prête à se battre, à les chasser de son territoire. L'apparition d'un vieux mâle au regard fou, & d'une Reine dans la fleur de l'âge ne la firent pas flancher. Non, c'est une crampe qui la poussa à se recroqueviller sur elle-même. Lui rappelant ses déductions. Elle n'était pas seule. Elle n'avait pas le droit de penser pouvoir se mettre en danger, car si ses déductions étaient vraies, elle pouvait tuer sa portée. Le Clan serait largement en mesure de repousser les opportuns.
Sur cette pensée, elle détourna vivement les talons, & voulut courir. Mais le jeune mâle bondit, & l'immobilisa au sol. Elle paniqua, & se débattit. Non! La panique accentua la douleur de la crampe, son ventre fin se contracta. La féline neigeuse miaula de détresse. L'apprentie de la Meute lui mordit alors la gorge, alors que le jeune la martelait de coup de pattes puissants..

C'est dans ce chaos, qu'une minuscule boule de poils vint au monde.
Sous la morsure, la tête de Nuage de Jour était tombée au sol, heurtant une pierre. Ainsi, les souvenirs du jour de sa mort restèrent dans sa mémoire de vagues images.
Elle avait compris tardivement, elle le savait, avant d'oublier du moins. Elle n'avait pas imaginé à ce point.
C'est la Reine sanguinaire qui avait compris en premier ce qui lui arrivait, & avait arrêté ses camarades. Elle avait aidé le chaton à naitre, vérifié qu'il était seul, puis avait ordonné aux trois autres d'achever le travail. Alors, tenant le petit par la peau du coup, elle était partie. Sans un regard en arrière. Rejoignant son camp. Emportant avec elle ce précieux butin, volé à sa mère mourante.





Elle était seule. Douce petite boule de poils, assise dans l'herbe près de ce qui servait de tanière aux mères de la Meute. Sa fourrure blanche immaculée & rousse enflammée. Ses yeux bleus affrontaient ceux, jaunes, d'une Reine au pelage terne. Quel âge avait-elle? 3 lunes, tout au plus. Tout dans son attitude montrait qu'elle ne se laissait pas marcher sur les pattes facilement, que malgré sa jeunesse, elle était sans doute déjà une petite rebelle. L'adulte montrait les crocs, tandis que la chatonne avait planté ses petites griffes dans le sol, feulant.
L'absence de réaction des autres membres montrait que ceci devait être scène courante. Pourtant, quelque chose semblait différent ce jour.
- Maudite boule de poils, veux-tu bien te calmer? gronda la Reine.
- Jamais! cracha la jeunette.
L'adulte bondit, immobilisant le corps frêle, mordant sa patte rousse. La douleur fit frémir la chatonne, mais elle ne le montra pas, crachant sur l'autre. Fougue & colère se lisaient dans les yeux de la petite, indignation aussi. Mais l'adulte n'était pas impressionnée.
- Tu n'as pas le choix, Petite Mort. Tu es des nôtres.
- Je ne serai jamais comme vous! Moi, je crois aux Étoiles! Je ne suis même pas née ici! Et tu me hais, tu me hais autant que je te hais! Alors, pourquoi te voiler la face?!
La Reine lui envoya un coup de griffe dans le flanc. Violente. Hargneuse. Puis s'assit, gardant une patte sur la petite pour la maintenir au sol. Sa queue battait l'air rageusement. Pourtant, un calme froid & étrange s'était emparé d'elle. Un calme presque menaçant. Approchant son museau de l'oreille de la chatonne, elle murmura d'une voix doucereuse.
- Tu as raison. Je te hais. A cause de ta naissance, ma fille & mon père sont morts. J'aurai dû te tuer auprès de ce Clan, plutôt que de te ramener ici.
La petite ne se laissa pas déstabiliser par cette colère, cette haine. Elle se dégagea, & fixa avec hargne l'adulte.
- Tu aurais dû, effectivement. Tu aurais dû me tuer avec ma mère.
Et, sans lui laisser le temps de réagir, elle se détourna, & se faufila dans la tanière. Son poil doux ébouriffé par la colère. Malgré tout, une sensation de bien-être s'insinua en elle. Sans le vouloir, la rage de Haine du Soir l'avait poussée à confirmer ce que la chatonne avait compris il y a bien longtemps : elle ne venait pas d'ici. Sa mère ne l'avait pas confiée à la Meute, la Meute l'avait enlevée à sa mère. Sa mère était morte. Avait-elle tenté de la protéger? L'avait-elle aimée, désirée? La petite réalisa alors, qu'elle n'était donc peut-être pas si seule qu'elle l'avait toujours pensé. Sa mère avait-elle eu une famille? Une famille toujours en vie? Et son père, avait-elle un père? L'aimait-elle lui aussi? Vivait-il encore? La cherchait-il? Oui. Elle voulait y croire. Elle voulait avoir un père, une famille à retrouver, à aimer.
Seule, dans l'obscurité de la tanière, elle leva la tête vers le ciel crépusculaire, visible à travers les branchages de l'antre. Fixa une étoile solitaire déjà apparue. Maman? Un sourire naquit sur ses babines. Plus que jamais, elle croyait. Elle rêvait. Elle espérait. Un père. Une famille. Une vie l'attendait sans doute, ailleurs. Il ne lui manquait plus que le nom de son Clan. Mais cela, c'était facile à obtenir. Il lui suffirait, d'être patiente. De saisir sa chance, & de partir. Rejoindre les siens. Son Clan. Tourner le dos à ces saligauds.
*Désormais, je suis Espérance. Et un jour, papa.. Je te retrouverai.*





Seule. Une fois encore. Seule devant le petit tronc renversé qui lui servait de tanière. Elle avait 10 lunes. Était délaissée, oubliée. Haïe. Espérance s'était allongée sur le flanc dans l'herbe sèche. Maigre, frêle, surveillée. Oui, surveillée. Un matou massif avalait une pie à quelques longueurs de queue de là, sans la lâcher des yeux. Aucun des membres de la Meute ne daignait lui accorder le moindre intérêt, ni lui enseigner quoique ce soit (ce qui, soit dit en passant, n'était pas plus mal), mais elle n'était pas pour autant libre. Tous savaient qu'à la moindre occasion, elle fuirait, partirait vivre sa vie en paix, alors ils ne la lâchaient pas une seconde. Espérant qu'un jour, elle céderait, abandonnerait, changerait. Deviendrait comme eux, digne de la Meute. Alors, pour cela, deux ou trois d'entre eux avaient accepté de la violenter, moralement, verbalement, physiquement, jusqu'à ce qu'elle cède. De façon régulière. Il arrivait même qu'elle serve de punching-ball pour l'entraînement de l'apprenti de l'un d'eux. Contradictoires, les assassins? A peine.
Mais elle ne changerait pas. Quoiqu'il arrive, quoiqu'ils fassent. Ils n'avaient rien gagné, lorsqu'elle s'était renfermée. Ils ne gagneraient pas. Elle ne serait jamais comme eux. Elle les haïssait. Tous. Autant les uns que les autres. Ils avaient tué sa mère. Ils l'avaient enlevée, elle, à sa naissance. Arrachée à son avenir, à sa vie, sa famille. Ils lui avaient volé de nombreuses lunes. Tenté de la modeler à leur image, de faire d'elle une criminelle, de tuer sa foi dans l’œuf, de détruire son caractère d'origine. Mais elle avait tout refusé. Tout combattu. Tout rejeté, en bloc. Alors la Meute l'avait jetée là, dans ce petit coin du camp. Avec pour seul abri, un petit tronc renversé. Ils l'avaient jetée là, peu après ce fameux jour où elle était devenue Espérance. Ils ne lui avaient pas fait.. L'honneur, d'être une apprentie de leur Meute. Heureusement. Elle ne l'aurait jamais supporté. Ils ne lui donnait de quoi se nourrir, que s'il en restait un peu après que tous se soient sustentés. Il lui arrivait donc de rester à jeun plusieurs jours durant. Alors, elle avait appris les bienfaits de l'immobilité. Parfois, un lézard imprudent s'aventurait trop près d'elle. Ce lézard devenait alors son festin.
Seule, seule elle avait appris deux ou trois techniques. Puisqu'ils l'ignoraient, elle avait su apprendre à chasser certaines proies seule. Les uniques proies qui osaient s'approcher du camp. Lézards, geckos, parfois un moineau stupide.. Vu qu'elle était seule, abandonnée dans cette partie du camp, il arrivait que son immobilité les mette un peu trop en confiance. Tant pis pour eux. Il fallait bien qu'elle survive, si elle voulait réaliser son rêve. Partir. Loin.
Il ne lui manquait plus qu'une occasion. Une simple petite occasion.
Comme elle le sentait, il lui avait suffit de pousser Haine du Soir à bout de nerfs une fois de plus, pour obtenir le nom du Clan qu'elle haïssait le plus. La Lune. Celui qui avait tué son père & sa fille, pour venger la mère de la petite Espérance. La Lune. Son Clan, son avenir volé se trouvait là-bas. Elle le savait. Elle y retournerait. Trouverait sa famille, s'informerait sur son père.. La Lune. Cet astre avait toujours été son préféré ; désormais elle savait pourquoi. Malheureusement, c'était à partir de ce nouvel affrontement qu'elle avait été jetée là, abandonnée dans un coin du camp de la Meute. Surveillée nuit & jour. Ainsi, plus aucune possibilité de fuite. Juste de la haine. Des mauvais traitements.
De l'espoir. De la rébellion. Elle avait tendance à l'ouvrir un peu trop. Un peu trop fort. Un peu trop violemment. Enfin, avait eu. Depuis un peu plus d'un quart de lune, depuis que l'une d'eux avais bien failli la tuer, elle s'était repliée sur elle-même. Telle une huitre. Effacée. Oubliée. Elle avait préféré, pour survivre, effacer son propre caractère, l'enfouir au plus profond d'elle-même. Pour qu'il reste intact. Pour qu’elle garde sa force. Pour vivre. La seule chose qui subsistait à la surface, quelque part dans son regard vide, ce regard qui ne s'illuminait qu'au regard de la Lune, de l'étoile solitaire, était l'espoir. L'espoir de parvenir à réaliser son rêve.
Elle était comme autiste. Ne réagissant plus à grand chose. Mangeant quand on lui donnait, chassant si une proie imprudente passait. Le reste du temps, ses activités étaient limitées au fait de se déplacer de sous le tronc renversé le soir, à devant le tronc renversé le matin, & à observer, sans relâche, cherchant encore & encore la moindre petite occasion, la moindre inattention de ses geôliers, pour fuir. Seul son instinct de survie & son rêve de liberté la guidaient encore.
Bien peu de choses, en somme. Mais cette flamme brûlait en elle, la flamme de la Vie, de l'espoir, de la liberté. Cette flamme suffisait à retenir en ce monde. Et elle guettait l'instant idéal, pour ressusciter, en quelques sortes.
L'espoir libère.
L'espoir vainc.
L'espoir fait vivre.
L'espoir donne des ailes.
Elle était Espérance. Elle serait libre. Elle vaincrait. Elle vivrait. Elle s'envolerait, vers sa Lune à elle.. Guidée par l'étoile solitaire.





Une bataille. Encore. La seule qui parvenait encore à faire réagir réellement Espérance se trouvait face à elle. Missionnée par un autre pour la faire changer. Haine du Soir. Rien que d'y penser, le regard vide de la jeune chatte neige & feu s'illuminait d'une vague lueur rageuse, combative & rebelle. Elle avait 15 lunes.
Les deux femelles s'affrontaient du regard. Feulant, crachant. Griffes dehors. Oreilles couches sur leurs têtes. La vieille Reine tournait autour de la plus jeune, qui restait à sa place habituelle (devant son tronc renversé), ne quittant pas l'autre des yeux. Sa queue rousse battait l'air rageusement. Elle esquiva lestement une première attaque de l'adulte, mais sa mauvaise condition physique l'empêcha d'esquiver la seconde.
- Tu es faible Petite Mort! Tu es..
- Je m'appelle Espérance! coupa la jeunette en feulant.
- Quel nom ridicule. ricana-t-elle. Renonces-y! Renonce à tes stupides croyances, tu vois bien que tes étoiles ne t'ont jamais aidées.
- Elles m'ont donné la force, elle m'ont donné l'espoir!
- Et quelle force dis-moi.. Non mais regarde toi! Tu es stupide, ridicule.
La jeunette feula.
- Regarde! Tu ne sais même plus quoi répondre! Cesse de t'obstiner. Tu pourrais être des nôtres.. susurra la vieille Reine. Dépenser ta colère, apprendre à te battre..
Elle se dégagea violemment. Projetant l'adulte à deux longueurs de queue. Et cracha haineusement. Ses yeux bleus brillants, pour la première fois depuis des lunes. Ils brillaient d'une lueur rebelle qui, comme tous le savaient, s'effacerait dès qu'elle aurait décidé qu'elle en aurait fini avec Haine du Soir. Tous savaient cette.. "Discussion", vouée à l'échec. Espérance, pour eux, avait perdu toute volonté. Elle répondait, à Haine du Soir uniquement, & uniquement par une sorte de réflexe. Un vague réflexe, seul reste de sa rébellion passée. Tous la voyaient morte de l'intérieur. Tous croyaient ce qu'elle voulait bien montrer. Naïfs. Pourtant, elle avait souvent craint que sa haine de celle qui l'avait arrachée aux siens la trahisse, qu'à force de continuer de lui répondre, la Meute comprendrait l'artifice. Mais non. Naïfs.
- Jamais! Je vous hais! Tous! Vous & vos idées! Vos tortures! Vos meurtres! Votre intolérance! Je ne suis pas comme vous!
Sa voix était ferme. Mais lointaine. Voilà si longtemps qu'elle n'avait pas parlé autant en une seule fois.. Bien des lunes, en réalité. Sur ces mots, elle recula de quelques pas. Retournant sous son tronc renversé. Mettant ainsi fin à la conversation. Elle s'allongea sur le flanc, son regard se perdit dans le vide, redevenant inexpressif & éteint en quelques instants.
Haine du Soir eut un cri de hargne. Enragée, de n'avoir encore aucun résultat.





Plus que jamais, Espérance s'était repliée sur elle-même. Haine du Soir elle-même ne parvenait plus toujours à la faire réagir. Repliée comme une huitre. Renfermée. Effacée. Perdue. Seul l'espoir, le rêve la maintenaient en vie. Seule l'observation, le désir qu'ils fassent une erreur la poussaient à chasser encore toutes les petites bêtes passant près d'elle. Les autres la harcelaient encore. De moins en moins. Pensant sans doute que cette absence de réaction, signifiait renonciation. Début de la fin. Que bientôt, enfin elle changerait. Qu'ils l'avaient détruite.
Presque. Ils avait presque réussi. Et elle avait peur. Elle se taisait, pour éviter les mauvais traitements. Pour ne pas finir infirme, entravée dans sa fuite le jour où elle viendrait. Mais malgré tout l'espoir qu'elle refusait de perdre, elle commençait à craindre de n'y jamais parvenir.
*Aidez-moi!* lança-t-elle silencieusement aux étoiles, le soir de ses 16 lunes. *Pitié, aidez-moi!* son regard, brillant de désespoir & de peine, fixa l'étoile solitaire. *S'il-te-plaît..*

Elle dressa alors les oreilles. Un bruit. Près d'elle. Reconnaissant une odeur, elle reprit son air morne & résigné. De marionnette. Comme elle semblait l'être depuis quelques lunes.
- Debout.
Aucune réaction.
- Debout. J'ai une mission pour toi. Au sein du Clan de la Lune. Tu vas aller y mener l'enquête. Tu vas trouver qui a tué Cri Glacial, Nuage Sanglant & Orage Menaçant. Et tu nous l’amèneras à la frontière..
Elle ne réagit pas plus. Personne. Personne ne savait ce qu'elle avait compris. Était-ce un rêve? Un piège? Allaient-ils lui tendre une embuscade? Se débarrasser d'elle discrètement?. Elle refusait d'y croire. Ils ne pouvaient lui offrir une telle occasion sans se méfier, si?.
- Mais gare. Si tu venais à nous trahir..
Toute la menace contenue dans sa voix, la fit frémir. Elle savait que ce n'était pas menace en l'air. Ils la tueraient. Mais.. Elle ne pouvait laisser passer ça.. Une telle chance ne lui serait sans doute plus jamais accordée.. Mais.. C'était risqué.. Extrêmement risqué..





Elle était désormais seule. Encore. Mais elle avait quitté son tronc renversé. Son logis depuis 13 lunes. Elle le quittait sans regret.
Elle marchait désormais sur un chemin inconnu. Traversant une forêt dense aux senteurs multiples. S'arrêtant sans cesse pour vérifier qu'elle n'était pas suivie.
Elle atteignit alors une rive caillouteuse. Des rochers illuminés par la Lune la bordaient. Et d'autres senteurs s'ajoutèrent. Par où, désormais? Où devait-elle aller? Perdue.. Ses pattes la lâchèrent. Elle s'effondra. Alors, elle leva les yeux au ciel. Fixa son étoile.
- Maman, guide-moi! Donne-moi la force, je t'en prie..

Sympa ce perso :]
Un rp quand tu veux une fois qu'elle aura réussi sa fugue

RE - BIENVENU !

Idem, Flamme d'Espoir, ça lui irait bien en plus, avec son pelage et son histoire (que j'ai sous inventée dans ma tête)