Nobody's perfect, everyone's to blame - ft. Pin Sylvestre

Nobody's perfect, everyone's to blame.
Pin Sylvestre & Récif de Corail
Lune 1210


Récif de Corail se baladait tranquillement alors que le soleil se couchait doucement, illuminant la vallée de doux reflets dorés. L’hiver tirait sur sa fin, et le guerrier avait hâte qu’arrive la saison des feuilles nouvelles. Mais puisqu’elle n’était pas tout à fait là, pourquoi se priver de profiter encore un peu des vents froids, du givre sur l’herbe ou de la beauté des arbres nus sous un ciel semblant terriblement bas ?

C’était ça, ou admettre qu’il n’avait personne contre qui se blottir pour affronter le froid, lors des nuits qui semblaient interminables … Enfin, la déprime ne lui allait pas vraiment au teint, aussi, il préférait balayer sa solitude avec un grand sourire charmeur, adopter une démarche assurée et entamer une promenade. Pour sûr, il se promenait beaucoup.

Le temps était assez clément, le ciel plutôt dégagé. Au loin, le guerrier aperçut les ruines qui trônaient en surplomb sur les terres du clan du Vent. Il s’approcha, le pas léger. Il aimait bien cet endroit. Bien sûr, il n’avait jamais vu les ruines de l’intérieur - il ne se permettrait jamais de franchir la frontière. Comme d’habitude, il s’arrêta au muret qui marquait la limite entre les deux territoires, renouvela le marquage par réflexe, et se perdit dans la contemplation des ruines. Il se demandait parfois à quoi pouvait bien ressembler de plus près cet amas de pierres délabrées. Et en même temps, il se contentait très bien de cette vision en champ large. Les rayons du soleil vinrent illuminer l’édifice, projetant des ombres fabuleuses tout autour. Corail se sentait minuscule face à ce panorama à couper le souffle.

Un bruit vint perturber sa contemplation. Il tourna la tête, déçu de devoir détourner le regard de ce spectacle qui ne durerait pas - le soleil se couchait bien trop rapidement pendant la mauvaise saison. Les oreilles dressées, il aperçut une silhouette un peu plus loin, suivant la ligne que dessinait le muret. Un chat large d’épaules se tenait là-bas. Le vent soufflait dans son dos, alors impossible de se fier à son odorat pour vérifier qu’il s’agissait d’un félin du Vent, mais bon, il ne fallait pas non plus être spécialement futé pour le deviner. Prenant soin de bien rester de son côté de la frontière, Corail décida d’aller à la rencontre de son voisin.

Il ne savait pas si le venteux l’avait vu, mais il l’avait très probablement senti, à moins de n'être ... Comment on dit déjà, pour les chats qui n'ont pas d'odorat ? Aveugle du museau ? En même temps, est-ce que ça existe un chat sans odorat ? S’approchant, une sensation étrange s’empara de lui … Il avait déjà croisé ce félin, non ? Hmm, n’avaient-ils pas déjà conversé lors d’une Assemblée ? C’était bien probable, mais impossible de remettre la patte sur son nom. Ah si, ça me revient ! Quelque chose avec pin … Pin, pin .. Pomme de Pin ? Hmm, non. Pin des Montagnes ? Mouais, p’têt pas. Bon, il n'avait pas besoin de connaître son nom après tout.

« Je vois que je ne suis pas le seul à aimer les promenades vespérales. »

Il avait parlé d'une voix douce, suave. S'asseyant, il se lécha une patte d’un air détaché avant de relever un œil curieux vers son interlocuteur.

Nobody's perfect, everyone's to blame.
Pin Sylvestre & Récif de Corail
Lune 1210


Les paroles de Récif de Corail sont accueillies par un visage fermé et des paroles aussi froides que l’air ambiant.

« A qui ai-je l'honneur ? »

Eh bien, quel savoir-vivre. Que faisait-il de mal ? Il était de son côté de la frontière, et il avait été plus que courtois. Le matou au poil long ne semblait pas être en patrouille, alors s’il ne voulait pas voir de membres de la Rivière, il n’avait qu’à se tenir loin de leur territoire. Enfin, le bon sens était loin d’être inné chez tout le monde, hélas !

Corail fixa un instant son interlocuteur d’un regard intense. Son pelage était d’une belle couleur argentée, parsemé de rayures plus sombres. L’apparence lustrée de son poil laissait penser que le mâle en prenait le plus grand soin. Cela lui plut, bien entendu ; il n’y avait rien de plus rébarbatif qu’une fourrure négligée, surtout d’une couleur aussi élégante. Prendre soin de ce que la nature offrait était la moindre des choses, non ? Ses yeux étaient d’un beau vert clair, qui devait révéler toute leur intensité avec la bonne luminosité. En somme, un félin tout à fait charmant. Dommage que son beau minois semble si peu enclin à la légèreté d’une discussion entre voisins.

« Récif de Corail à ton service, trésor. »

Le guerrier bicolore pencha la tête de côté et fit la moue.

« Allons ne fais pas cette tête là, dis moi plutôt ce qui t'amène par ici. La beauté du paysage ? Un besoin de prendre l’air ? Un amant à retrouver ? »

Sur les derniers mots, il ajouta un clin d’œil qui se voulait séducteur.