Silhouettes dans la brume | Croc du Renard

Le soleil était levé depuis quelques heures déjà, pourtant une brume dense persistait autour de la rivière. Archange avait remonté le cours d'eau depuis la clairière où se dressaient les grandes pierres ; il avait repéré sur l'une de ses berges une odeur semblable à celle que portait le dénommé Souvenir des Etoiles - quel nom à coucher dehors, on n'avait pas idée de porter un patronyme si long - et en avait déduit qu'il s'agissait là d'une frontières des terres de son clan. Quant aux effluves de l'autre côté, elles lui étaient inconnues et appartenaient sans doute à un autre groupe. Peut-être n'état-il pas très prudent d'ailleurs de sa part de se promener à cet endroit. Ceci dit le seul chef qu'il avait rencontré, il fallait l'avouer, ne lui avait pas fait grande impression et il craignait un peu moins les locaux depuis leur conversation.

Le son d'une cascade se fit entendre devant lui bien avant que n'émergent de la brume les rochers qui l'encadraient. Le mâle ralentit l'allure, et ses iris clairs cherchèrent autour de lui un moyen de passer au-delà. Mais il ne paraissait pas y avoir de passage évident, et touts les tracs qu'il flairait emmenait directement vers la cascade. A croire que c'était un lieu de baignade apprécié des locaux. Il s'arrêta au bord du petit bassin formé par la chute d'eau et lui jeta un oeil dubitatif.

Au même instant, il se figea et ses yeux balayèrent les alentours. Il avait la sensation désagréable d'un regard sur sa nuque.

Silhouette dans la brume
 

Le soleil tire le Renard de son sommeil. Il a veillé tard hier, discutant avec une jeune chatte perdue, ce qui avait pour résultat de le faire ce levé tard. Il s'étire et baille, dévoilant ses longs crocs. Quelques temps après, il trottine vers les Cristaux de Lune. N'étant jamais entré dans le lieu sacrés, il a décidé d'y aller.

Quand le son assourdissant d'une cascade, il s'arrêta. La bruine fit se mouiller son pelage. Ainsi, on pouvait détailler chaque muscle de son corps. De quoi impressionné. Justement, il remarque la fourrure grise d'un chat. À pas de velours, il se place derrière lui. L'autre ne l'a pas vu, trop concentré sur sa tâche.

« Hé, toi là ! »

Sans attendre, le Renard fonce vers lui et s'arrête a un poil de son museau. Rien dans sa posture de pourrait montré à l'autre le fond de sa pensée.

Ft Archange
Lune 1211
  Croc du Renard manipule en orangered

Spoiler:

Une voix jaillit dans son dos. Il tourna la tête, juste à temps pour voir débouler un autre chat qui vint se planter directement devant lui. Le grand mâle redressa la tête en gonflant le cou, principalement pour s'éloigner un peu de ce visage bizarre qui venait d'apparaître un peu trop près du sien. Mais qu'est-ce que c'était que cette manière d'aborder les gens ? Ses prunelles claires se plissèrent légèrement alors qu'il détaillait l'inconnu en silence.

C'était un mâle au pelage tigré et court. Il était visiblement là depuis un peu plus longtemps que lui puisque son poil était trempé - ou alors il avait décidé de piquer une bonne tête, mais le solitaire en doutait. Il était haut sur pattes et sec ; une cicatrice barrait son museau, lui donnant un air un peu plus belliqueux que le premier natif qu'il avait croisé. Il se tenait droit devant lui après l'avoir interpelé, sans manifester ni d'évidente amabilité, ni d'hostilité. Ce qui donnait un échange étrangement neutre, puisqu'Archange n'en exprimait pas beaucoup plus.

"Hm ?"

Que lui voulait donc ce drôle d'oiseau ?

Silhouette dans la brume
 

"Hm ?"

Ce simple "hm" fit se dresser les poils de sa nuque. Ce Solitaire n'exprimait pas de joie ni de surprise, ce que son ton amplifia encore plus. Neutre. Un échange neutre venait de débuter. Le Renard n'avait pas l'habitude de s'exprimer "neutrement". Au moins, il apprendrait comment appréhendait les chats dénués d'expression comme ce félin.

« Bonjour. Ça va ? »

Difficile de faire plus simple. Aucun sentiment, aucun ton particulier dans cette phrase. Juste des mots. Des mots qui, il l'espérait, aller donner envie au Solitaire de parler un peu plus. Lui ne pourrait pas lancer la conversation, sinon il allait trouver cela louche.

Son pelage venait de sécher, si bien qu'il doubla de volume sans le vouloir. Il s'assit et fit sa toilette. Sa langue râpeuse essaya de discipliner les poils emmêlés. Sa stature pouvait en impressionner plus d'un. Grand, musclé et défiguré, il ressemblait beaucoup à un chat rompu au combat. Ce qu'il était. En plein combat, il arrivait à respirer calmement, sans jamais s'arrêter. Doté d'un bon cardio, il pouvait courir plus d'une heure sans s'arrêter. Gare alors à ses adversaires.

Ft Archange
Lune 1211
Croc du Renard manipule en orangered

Spoiler:

Le quasi-mutisme du mâle perle ne sembla pas mettre l'autre à l'aise. Son pelage humide trahit le frémissement qui agita le pelage de son cou, avant qu'il renchérisse par une phrase qui aurait été terriblement banale s'ils s'étaient un peu mieux connus, ou si Archange ne portait pas de manière évidente l'odeur d'autres territoires sur le corps. Hm. Ainsi donc cet étranger voulait visiblement lancer la conversation. Pas que la chose ne le tente particulièrement, mais il tentait d'en apprendre un peu sur les locaux, alors sans doute devait-il faire l'effort de laisser le dialogue s'installer un peu - à défaut de lancer.

"Qui êtes-vous ?" Grommela-t-il finalement.

Il ne faisait pas dans les fioritures et les délicatesses de politesse qui lui paraissaient inutiles ; il n'était pas là pour se faire un ami - mais il serait bon de savoir si ce chat était ou non un ennemi. Il avait commencé à faire sa toilette ; son attitude et ces gestes incessants juraient avec la tranquillité impassible de son interlocuteur. S'il avait choisi d'utiliser peu de mots, son corps entier transpirait une agitation certaines.

Avait-il peur de lui ? Archange en doutait. Il était un peu plus petit que lui, mais plus sec et visiblement en bonne forme. ll n'aurait eu aucun mal à le battre sur le terrain de l'agilité au moins - quant on au reste, sans doute mieux valait ne pas le savoir tout de suite. Etant donné qu'il avait lancé la discussion, sans doute cela transparaîtrait-il au fil des mots qu'il ne manquerait pas d débiter. Les prunelles claires du solitaire se plissèrent imperceptiblement. Il observerait avec attention ; la plupart du temps, les chats répondaient aux questions bien plus avec leur corps qu'avec leurs mots.