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ou les grondements de Valeemar causeront votre perte.
 
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 Les bourgeons éclosent au printemps. Ft. Pluie & Epine

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Lune Givrée
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MessageSujet: Les bourgeons éclosent au printemps. Ft. Pluie & Epine   Les bourgeons éclosent au printemps. Ft. Pluie & Epine 3horlo10Ven 16 Juin 2023 - 15:55

Les bourgeons éclosent au printemps.
Ft. Cœur de Pluie & Epine.
Lune 1211.

La faible et pâle lumière de la lune pénétrait à travers les nombreux ronces & feuillages de la Pouponnière, tandis qu'une odeur douce, presque sucrée apportait avec elle les prémices de la saison des feuilles nouvelles, Lune Givrée observait les allés et venus des guerriers dans le Clan. Elle s'étira longuement, faisant vibrer son ventre rond dans un mouvement lent et saccadé, et posa finalement sa tête sur ses pattes avant, résignée à ne plus faire le moindre effort.

Bientôt, chacun ne tarderaient pas à aller se coucher, Cœur de Pluie s'occupait déjà de préparer les futures patrouilles de nuit et de l'aube, et elle posa un regard attendrie sur son compagnon qui semblait toujours aussi dévoué dans son nouveau rôle de Lieutenant. Elle était si fière de lui, malgré les nombreux doutes qui persistaient encore parfois dans l'esprit du guerrier tigré, elle, elle n'avait jamais doutée une seule seconde de ses compétences. Le jeune mâle était tout bonnement parfait dans son rôle. Elle n'était certainement pas objective, trop aveuglée par l'amour qu'elle lui portait mais malgré cela, elle restait persuadée qu'il était rare qu'autant de qualités étaient réunis en un seul chat, à ses yeux, la bienveillance, la dévotion et la droiture de Cœur de Pluie représentaient les trois atouts principaux que devait avoir un bon lieutenant pour seconder un meneur. Elle lui esquissa un sourire chaleureux, lorsque leurs deux regards passionnés se croisèrent, signe que leur amour ne ternissait pas malgré le manque de temps qu'ils arrivaient à s'accorder depuis quelques temps.

Leur amour, celui-là même qui grouillait en son ventre, qui était lui même sur le point d'exploser tellement il était volumineux et arrondit. Ces trois dernières semaines, la femelle grise perle passait son temps à dormir lorsqu'elle n'était pas trop occupée avec Petit Eclair son cher neveu qu'elle avait décidée d'adopter quelques lunes auparavant, après que son frère, ce lâche, ai pris la décision de ne pas vouloir s'en occuper. Cependant, il lui arrivait de déléguer la tache aux autres reines lorsqu'elle était trop épuisée pour s'occuper du chaton débordant d'énergie. Elle le couva avec tendresse lorsque son regard se buta sur le corps endormi du petit.

L'agitation du camp attira son attention lorsqu'elle observa la première patrouille partir, Cœur de Pluie à sa tête, son compagnon faisait donc parti de l'expédition. Elle eut un léger sentiment de tristesse qui l'étreignit dans sa poitrine, cette nuit encore elle ne dormirait pas en sa compagnie. D'ailleurs, Cœur de Pluie n'était pas souvent la bienvenue dans la Pouponnière où il prenait de la place supplémentaire faisant râler toutes les autres reines devant le regard courroucé de Lune Givrée qui souhaitait plus que tout se blottir près de lui. Mais elles lui disaient que si chaque reine se permettait d'accueillir son propre compagnon dans la Pouponnière, alors il aurait fallut agrandir celle-ci jusqu'au Champ de Fougère, réplique que Lune Givrée ne contestait pas puisqu'elle savait au fond d'elle, qu'elles avaient toutes raisons, et qui plus est, les responsabilités de Cœur de Pluie ne lui permettait pas d'avoir un emploi du temps décent et stable, celui-ci faisait qu'il partait trop tôt le matin, ce qui pouvait réveiller les chatons et revenait souvent très tard le soir ce qui pouvait déranger les reines qui parvenaient difficilement à trouver le sommeil. Et puis, il ne pouvait pas vraiment se permettre de venir faire des siestes réparatrices près d'elle en journée, les chatons faisaient un boucan monumental, aucun guerrier sain d'esprit n'auraient été capable d'y trouver le sommeil.

Alors Lune Givrée s'était simplement résignée à ne plus dormir avec lui ou que très peu, et son contact physique lui manquait terriblement, son odeur rassurante, la douceur de sa fourrure tigrée contre son flanc. Elle y avait renoncée, elle savait que ce n'était que provisoire et qu'une fois que les chatons deviendraient apprentis, elle pourrait à nouveau dormir avec lui dans la Tanière des Guerriers, seulement, en comptant ses deux lunes de gestation plus les six futures lunes d'entrainements des petits, ce temps, lui paraissait une décennie. Mais elle ne s'en plaignait jamais, Cœur de Pluie avait bien trop à faire avec le Clan, elle ne pouvait pas se permettre d'émettre de tel plaintes futiles et grotesque, alors qu'un Clan entier reposait sur ses épaules. Elle ferma les yeux sur le départ de Cœur de Pluie, le bout de sa queue disparaissant dans le tunnel de ronce, et tomba dans un sommeil profond.

Une douleur fulminante la réveilla en sursaut, elle griffa le sol, paniquée lorsqu'elle sentit une sensation désagréable d'un liquide poisseux qui entachait tout son bas ventre, elle se gesticula dans tout les sens dans le but de comprendre ce qu'il se passait, mais l'obscurité l'empêchait d'apercevoir quoi que ce soit, alors elle se leva brusquement, angoissée, voir terrorisée, envahit d'un sentiment douloureusement  familier, une nouvelle douleur atroce se contracta dans son bas ventre et elle eut un hoquet de surprise qui alerta une des reines qui s'éveilla, une odeur familière régnait à présent dans la Pouponnière et, sous un faible rayon de lune, la femelle grise perle parvint à capter le regard écarquillé et inquiet de la dites reine, c'était l'odeur du sang, et toute reine savait qu'une odeur pareille n'était pas bon signe dans une Pouponnière. La reine accourut dans sa direction, et Lune Givrée s'écroula au sol, son corps entier convulsait, épris de spasmes violent qui l'a clouée de douleur au sol, elle s'écrasait, et poussa un cris rauque qui alerte tout le reste de la Pouponnière.

Petit Pygargue, un des chatons de la Pouponnière plissa des yeux pour mieux comprendre, et lorsqu'il découvrit la scène qui s'offrait à lui, il eut un haut le cœur, Lune Givrée était entrain de se vider de son sang par le bas ventre, il n'avait jamais vu de mise bas qui se passait ainsi, était-ce normal ? Et pourquoi la reine grise souffrait autant ? Il avait vu des reines mettre bas, et bien que certaines lâchaient de long râles pénibles, jamais il n'avait entendu de pareil cris de douleur, il frémit, bien que habituellement pragmatique, le chaton se blottit contre la fourrure réconforte de sa mère. Quelqu'un lui souffla d'aller chercher Cœur de Pluie, et le chaton se précipita dans la tanière des guerriers à la recherche du matou tigré, au même moment, deux reines héla Lune Givrée, l'obligea à se déplacer jusqu'à l'antre d'Epine qui était à quelques pas de la Pouponnière. Chaque pas lui donnait la sensation de milles griffes tranchantes dans son bas ventre, et bientôt Lune Givrée se résigna à avoir de l'espoir, sa mise bas avait commencée, et elle ne se passait pas du tout comme prévu. L'image du corps sans vie de Petit Plume frappa dans son esprit, et elle poussa un énième hurlement de douleur, des larmes commencèrent à inondaient son visage, et elle se jeta au sol, lorsqu'elles arrivèrent enfin à l'Antre de la Guérisseuse.

Pendant ce temps, Petit Pygargue intercepta un guerrier et lui demanda où était Cœur de Pluie, celui-ci, surpris et encore à moitié endormi mit du temps à comprendre que c'était le rejeton d'Etoile de Jais face à lui, il cligna des yeux plusieurs fois, lorsqu'il entendit au loin le hurlement d'un chatte en souffrance, le guerrier se redressa sur ses pattes alerte et écouta finalement le chaton bicolore ;

- "Cœur de Pluie, il est où ?! "
"Il est parti en patrouille pourquoi ? Qu'est-ce qu'il se passe ? On nous attaque ? "
" Non sombre idiot, le chaton cracha, furieux et pressé, Lune Givrée est entrain de mettre bas mais ça se passe mal, va le chercher, dépêche toi ! Tu sais où il est allé n'est-ce pas ?" Une lueur de défis brilla dans ses yeux vert émeraude.
" Oui, il est aux Faux, pour une mission frontalière, le guerrier ne releva même pas le ton qu'avait employé le chaton face à lui, et sans plus attendre, se précipita en dehors du camp à la recherche de Cœur de Pluie.

Dans la Tanière des Guérisseurs, régnait une atmosphère inquiétante et angoissante, la femelle perle ne cessait de se tordre de douleur tandis que son sang ne stoppait pas, son corps se secouait de spasmes par intermittences, elle griffait nerveusement le sol, creusant des sillons profonds. Elle observait Epine qui se précipitait dans toutes les directions pour préparer les remèdes qu'il fallait pour sa mise bas compliquée, et Lune Givrée l'intercepta en pleine course.

" - Epine, regarde moi, s'il te plaît écoute moi, j'ai quelque chose de très important à te dire, la femelle grise était déboussolée et paniquée et elle mâchait à peine ses mots tant la douleur la perturbait, s'il te plaît, Epine, je ne veux pas que mes chatons meurent, pas encore, je t'en prie, si tu dois choisir, choisis les, sauve les, je rejoindrais Petite Plume et Cœur de Pluie pourra veiller sur eux ici.. Elle pleurait à chaude larmes, complètement désorientée. Je t'en supplie Epine, je t'en supplie. "

C'était presque comme si elle était en transe et qu'elle se parlait à elle même, la pauvre reine était dans un sale état, sa fourrure, poisseuse de sang, collait par pics à sa peau, ses yeux, arrondis par la détresse étaient embués de larmes, ses pattes maculées de terre, elle ressemblait presque à un rat agonisant.

" Dit.. Dit à Cœur de Pluie que je l'aimes, s'il te plaît. "

Elle sombra, s'évanouissant, affaiblie et terrifiée, mettant la mise bas qui avait débutée en pause, c'était fini. Lune Givrée allait mourir et ses chatons mourraient d'asphyxie avec elle, bloquaient dans le col de son utérus. S'en était fini de la belle Lune Givrée, de sa vie qui semblait enfin prendre sens, de son histoire d'amour sincère qu'elle vivait chaque jour comme une bouffée d'air frais, qu'elle vivait comme une renouveau.

Pourtant, alors que ça aurait pu être la fin, bercée par un regain d'énergie, Lune Givrée reprit connaissance, sa vie n'était certainement pas épargnée, mais elle devait au moins donner naissance à ses chatons, même si pour cela, elle devait y laisser sa propre vie.

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MessageSujet: Re: Les bourgeons éclosent au printemps. Ft. Pluie & Epine   Les bourgeons éclosent au printemps. Ft. Pluie & Epine 3horlo10Mar 20 Juin 2023 - 15:26

Epine
Lune 1211


Les bourgeons éclosent au printemps. Ft. Pluie & Epine Signa-26

Un déchirement dans la nuit. Comme un coup de griffe tranchant le manteau rassurant de la pénombre, son calme, la torpeur tranquille de cette nuit de printemps qui entourait le camp. Il y avait eu l’odeur du sang. Des cris. Des pas précipités, des voix, des yeux qui s’étaient illuminés, pleins de peur et d’incompréhension.

Epine n’avait pas été simplement réveillée, elle avait été brusquement ramenée à la surface du sommeil lourd, elle avait hoqueté comme si elle venait d’être sauvée d’une noyade, peinant à se mettre sur ses pattes mais poussée par l’urgence des voix autour d’elle, par l’odeur du sang qui avait empli la tanière brutalement, par le corps rougi d’une reine qu’elle fini par reconnaître d’un coup d’oeil. Qu’est ce que- Non- Lune Givrée n’avait rien à faire là ce soir. Sa mise à bas n’était encore pas prévue avant quelques jours, elle devrait être en train de dormir paisiblement encore. Mais elle était là, ses poils durcis par le sang qui s’écoulait encore d’entre ses jambes postérieures, elle avait été portée tant bien que mal avant d’être déposée sur le tapis de mousse qui tapissait un coin de la clairière.

Alors que son esprit était encore en train de comprendre la scène qui se déroulait autour d’elle, il y avait trop de monde, trop de bruit, trop. Toujours on s’agitait autour d’elle. Les yeux d’Epine réduits à deux fentes, reflets pales de la lumières de la lune, elle glapit.

« Foutez-moi le camp si vous n’avez rien à faire ici ! Toi, et toi, débrouillez vous pour me ramenez de la mousse propre imbibée d’eau, tiède si possible, pas gelée en tous cas il m’en faut beaucoup. Et un baton, pas trop long mais assez gros. »

Le corps de la guérisseuse déjà s’était mis en mouvement alors qu’elle grondait sans voir si on lui obéissait ou non, se tournant vers la réserve de remèdes qui se trouvaient au fond de la tanière. Sans réfléchir, elle attrapait tout ce qui pourrait peut-être servir, les feuilles de framboises, le pas d’âne, le thym… Elle était en train de faire un de ces allers-retour lorsqu’une patte faible la retint.

" - Epine, regarde moi, s'il te plaît écoute moi, j'ai quelque chose de très important à te dire, s'il te plaît, Epine, je ne veux pas que mes chatons meurent, pas encore, je t'en prie, si tu dois choisir, choisis les, sauve les, je rejoindrais Petite Plume et Cœur de Pluie pourra veiller sur eux ici.. Je t'en supplie Epine, je t'en supplie. "

Les paroles de la femelle grise étaient entrecoupées de sanglots et de râles suffoquants, Epine les entendait à peine, ils résonnaient étrangement à ses oreilles, comme s’il s’agissait d’échos venus de très loin. Elle aussi voyait bien tout le sang, rien de ce qui se passait n’était normal, mais elle refusait d’entendre ce que lui disait Lune Givrée, personne ne mourrait ce soir, pas dans sa tanière, pas une mère, pas de chatons. Il n’en était pas question. Si quelqu’un devait mourir ici c’était elle, la vieille et cabossée Epine qui en avait déjà trop vu, et certainement pas les jeunes vies qui se débattaient dans le ventre de leur mère, qui avait tout à voir. Mais elles manquaient de temps.

" Dit.. Dit à Cœur de Pluie que je l'aimes, s'il te plaît. "

La colère cette fois.

« Lune Givrée ! Lune Givrée écoute moi très bien, je ne dirai rien à personne parce que tu vas vivre, on va vous sauver, toi et tes chatons, mais j’ai besoin de toi, j’ai besoin que tu sois forte, je ne vais pas pouvoir faire ça à ta place, personne ne vas pouvoir. Mais je sais que tu vas y arriver alors réveilles toi ! Tu m’entends Lune ?! »

La guérisseuse avait grondé, puis elle avait hurlé en voyant les yeux de la guerrière papilloner puis se fermer. Son corps s’était relâché, son bassin cessant tout mouvement, stoppant le travail qui avait commencé. Portée par le désespoir, Epine contourna le corps gris pour tâter le ventre et inspecter le travail en cours, tout le sang n’était pas normal mais elle ne voyait pas encore ce qui se passait réellement, elle suspectait que le bassin de la femelle ne soit trop étroit pour qu’elle puisse éjecter les chatons, mais il allait falloir qu’elle le fasse, il n’y avait d’autre moyen. Elle fit le propre autour d’elle, tant pis pour le thym et autres calmants, Lune Givrée allait avoir besoin d’autre choses, des herbes fortifiantes, de la nourriture. Elle attendrait le retour des reines parties chercher la mousse pour la leur demander, elle mâcha en attendant le jus de plantes normalement données aux chefs et guérisseurs lors de leurs voyages vers les cristaux de lune, faisant couler le suc dans la bouche de la guerrière et massant sa gorge pour la forcer à avaler. Elle palpa ensuite le bas ventre de la guerrière, il lui semblait sentir les chatons bien vivants, et vit en même temps les paupières lourdes de Lune Givrée se rouvrir, voilà une nouvelle qui devrait lui redonner de la force.

« Tes deux chatons n’attendent que toi Lune, ils sont prêts, mais il va falloir que tu donnes tout ce que tu as. Alors maintenant il faut pousser, pousses de tout ce que tu as ! Alors tu vas te réveiller maintenant, mâcher ça, et on va y arriver, on va les faire naître tes enfants d’accord ? »

Elle lui donna les feuilles de framboises, dieu merci que la nouvelle saison était arrivée et qu’elle ait réussi à en trouver quelques unes seulement quelques jours plus tôt, ces feuilles étaient la seule option possible en cas d’hémorragie lors des mises à bas. La peur agitait ses entrailles, si son hypothèse était la bonne, l’utérus de Lune Givrée risquait de descendre avec les chatons si elle devait forcer pour les éjecter, mais il s’agirait d’un problème pour plus tard. Au fond d’elle, son assurance s’était effritée, et elle comprenait la reine même si elle ne le lui avait pas dit, elle aussi ferait du sauvetage des chatons sa priorité. Une même image était sûrement gravée sous leur paupière à cet instant, après tout elles avaient toutes deux déjà donné naissance à des chatons morts-nés. Elle se tenait prête, contre la reine, à user de ses pattes s’il le fallait, à réceptionner les chatons, elle tentait d’ignorer tant bien que mal la mousse qui s’imbibait toujours un peu plus de sang et son propre corps qui tremblait d'urgence.

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Merci Lulu pour le code de la signature.
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MessageSujet: Re: Les bourgeons éclosent au printemps. Ft. Pluie & Epine   Les bourgeons éclosent au printemps. Ft. Pluie & Epine 3horlo10Mer 21 Juin 2023 - 19:14




Les bourgeons éclosent au printemps.
Lune Givré, Épine & Cœur de Pluie
Lune 1211



C'était un début de nuit calme comme tant d’autres. La saison des feuilles nouvelles était enfin là. Le printemps, les premiers bourgeons ; la vie après la mort. Le commencement d’un nouveau cycle. La neige fondait peu à peu, laissant la terre meuble sortir de son hibernation et redevenir fertile pour que renaisse la nature. La lune entamait avec douceur sa course dans les cieux nocturnes. Sa lumière, pâle et rassurante, éclairait la faible activité du camp.

Cœur de Pluie jeta un œil vers la pouponnière. Comme l’astre dont elle portait le nom, Lune Givrée éclairait sa vie d’un halo lumineux, le guidant même à travers les plus sombres ténèbres. Lorsque leurs regards se croisèrent, comme à l’accoutumé, tout lui parut tout de suite infiniment plus simple, plus léger. Son ventre arrondi portait la vie. Après tant de lunes noyées par les matins de mélancolie, après tant d’errance, après tant de douleur, de souffrance … Elle était son printemps à lui.

Même s’il lui en coûtait, le lieutenant dû rompre le contact visuel. Il lui sourit tendrement et tourna la tête. La patrouille nocturne - dont il prenait la tête pour inspecter les Faux - l’attendait près de l’entrée du camp. Il donna ses dernières instructions à son frère, Hiver Ensoleillé, à qui il avait confié la responsabilité de la patrouille de l’aube, avant de lui intimer d’aller prendre du repos. Ils échangèrent un regard complice avant de se séparer. Le matou crème rejoignit la tanière des guerriers, et Pluie quitta le camp d’un pas soutenu, deux guerriers et un novice à sa suite.

Les Faux la nuit ; voilà un spectacle étonnant dont il ne se lassait pas. Ces grands arbres aux formes aussi étranges que variées, courbés de façon à ce que leurs branches viennent s’échouer sur le sol. Dans la semi obscurité où ils se trouvaient, ils ressemblaient à de grands spectres issus d’un autre monde. Le guerrier gris secoua la tête, amusé. Il avait un peu trop d’imagination, mieux valait se concentrer sur la patrouille. Alors que rien ne semblait sortir de l’ordinaire, un bruit de course l’alerta. Il jeta un œil à ses camarades ; eux aussi l’avaient perçu. D’instinct, ils se ramassèrent sur eux-même mais - alors qu’il s’apprêtait pourtant à le faire - Pluie ne les imita pas. Le vent lui avait apporté une odeur qu’il n’aurait jamais dû sentir ici ce soir, un parfum qui l’avait coupé net dans son élan.

Hiver Ensoleillé ?

Son frère déboula quelques secondes à peine après que son odeur ait révélée sa présence. Que faisait-il ici, l’air complètement paniqué ? Le camp était-il attaqué ?

« Cœur de Pluie ! C’est Lune Givrée, la mise bas a commencé ! Vite ! »

Un instant, la surprise le figea sur place. La mise bas ? Mais .. mais .. Épine avait pourtant dit que .. Non, non il n’avait pas le temps d’y réfléchir.

« Remplace-moi. » L’angoisse lui coupait le souffle, son cœur tambourinait dans sa poitrine comme s’il cherchait à en sortir.

« Hiv’ je .. Merci, je …
- Cours ! »

Poussé par le ton pressant de son frère, il se mit à courir en direction du camp, aussi vite qu’il le pouvait - mais ce n’était pas encore assez rapide. Il filait à travers la pinède, Lune Givrée à l’esprit. Tout va bien, tout va bien .. Elle est bien entourée. Calme-toi et cours. Tout va bien. Alors que ses poumons semblaient brûler, que ses muscles criaient au repos, que tout son corps semblait sur le point de lâcher, la seule idée de ne pas être là à temps lui donna l’adrénaline nécessaire pour ignorer la douleur. Il maintint l’allure et, une fois arrivé au camp, il se précipita vers l’antre de la guérisseuse. Sur le point d’entrer, un éclat de voix lui parvint.

« Tu m’entends Lune ?! »

Pluie reconnut le timbre autoritaire d’Épine. Seulement, dans cette voix qui était pour lui un monument d’assurance, semblait percer un brin de panique brillamment dissimulé. Il se décida finalement à entrer, les entrailles tordues par la peur. Il fut accueilli par une vision d’effroi. Lune Givrée, son printemps, son renouveau, étendue dans une mare de son propre sang, imprégnant son beau pelage perle. L'atmosphère était pesante, il avait l’impression d’étouffer. Le chasseur tigré ne voyait même pas Épine qui s’affairait pour sauver la reine. Son attention n'était concentrée que sur ce corps familier. Ce corps qu'il connaissait si bien, contre lequel il avait l'habitude de se blottir dans la tanière des guerriers ou dans la pouponnière. Ce même corps qui, il y a quelques heures à peine, était encore bien vivant. Ce corps inerte.

Le temps se figea, formant une bulle autour de lui. Ce qui en réalité n’était qu’un court instant s’étira pour devenir ce qui semblait être une éternité. Seul avec ses pensées, figé par l’horreur de l’instant, il était incapable du moindre son, du moindre mouvement. Rien d’autre n’existait plus autour de lui que cette semi-réalité où son rêve prenait des allures de cauchemar. Les yeux verts d’eau de Lune, dans lesquels il aimait tant se noyer, étaient clos. Était-elle … ? Non. C’était impossible. Il ne pouvait vivre dans un monde où il n’entendrait plus jamais la douceur de sa voix, où il serait privé de la bienveillance de son regard, privé de son parfum réconfortant.

Ses pensées fusaient, terribles et incohérentes. Il se souvint de leur échange de regards, avant qu’il ne parte en patrouille. Était-ce donc le dernier ? Il se maudit ; si seulement il n’était pas parti, si seulement il était resté auprès d’elle ! Et l’horrible vérité le frappa alors comme la foudre déchire le ciel. C’était de sa faute. Il était responsable de sa mort. Elle lui avait dit, le soir où tout avait commencé entre eux, qu’elle ne voulait plus avoir de chatons. Et lui, imbécile heureux, qu’avait-il fait … Lorsque Petite Plume était morte, à l’instant même de sa naissance, Hymne des Ombres, la guérisseuse de l’époque avait affirmé à Lune qu’elle avait de la chance d’être encore en vie. Et lui, Cœur de Pluie, qu’avait-il trouvé de mieux à faire que de lui faire subir de nouveau cette expérience douloureuse ? Il avait promis de la protéger et il avait échoué. Malgré le bruit ambiant, un silence insidieux perçait son cœur agonisant.

Lune ouvrit alors les yeux. La bulle éclata. C’était comme si Pluie respirait pour la première fois depuis qu’il était arrivé. L’air embrasa ses poumons, l’émotion le submergea. Il retrouva la capacité de se mouvoir. Il entendit les encouragements d’Épine ; ils ne lui étaient pas adressés mais l’aidèrent tout autant. Doucement, il rompit enfin la distance qui le séparait de son amour. Et lorsqu’il croisa son regard, ce regard qu’il croyait éteint pour toujours, il fut bouleversé par sa force. Il lui passa un coup de langue entre les deux oreilles, pour la réconforter, pour lui donner sa force, pour lui assurer qu’il était là, qu’il serait toujours là.

« Lune, je suis là, tout va bien … Tout va bien. » Il retenait ses larmes avec peine, mais il ne pouvait pas se permettre de pleurer pour l’instant. Il devait se montrer aussi fort qu’elle l’était, afficher un regard serein, rassurant, même si sa voix tremblait, même si tout son corps tremblait. « Épine est là, tu es entre les meilleures pattes de la vallée. » Il lança un regard plein d’espoir à la guérisseuse. Il croyait sincèrement à ce qu’il venait de dire. « Maintenant il faut que tu pousses mon amour, nos petits ont besoin de toi. »


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Pluie d'Étoiles dirige en #993399
Croissant de Lune hésite en #999999 • Alizé des Nuages rêve en #ff6666
Récif de Corail charme en #33cc99 • Patte de Topaze minaude en #666699


Je remercie chaleureusement toutes les personnes qui ont participé à cette signature pour leur temps et leur talent,
Flo, Waki, Sabrou, Lumy, Hunty, Sil, Fea, Idy & Aërith ♥
Un grand merci à Izu pour le code ♪


Dernière édition par Cœur de Pluie le Jeu 5 Oct 2023 - 14:51, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Les bourgeons éclosent au printemps. Ft. Pluie & Epine   Les bourgeons éclosent au printemps. Ft. Pluie & Epine 3horlo10Ven 30 Juin 2023 - 15:32

Les bourgeons éclosent au printemps.
Ft Coeur de Pluie & Epine.

L'obscurité laissa peu à peu place à des formes floues lorsqu'elle reprit ses esprits et la voix semée d'angoisse d'Epine resonnait dans son esprit, l'espace d'un instant, elle se demanda ce qu'elle faisait là, pourquoi la guérisseuse brune semblait si paniquée, pourquoi elle était dans son Antre et surtout pourquoi, une odeur pestilentielle de sang stagnait partout autour d'elle ? Et soudain, une douleur atroce la ramena à la réalité et elle se souvint. Elle se souvient avec difficulté, mais ce qu'elle savait c'est qu'elle était entrain de mettre bas et que les choses se passaient très mal. Indéniablement, le passé resurgit dans son esprit et la terreur de voir à nouveau sa progéniture mourir de son propre ventre la terrorisa, si bien, qu'elle se figea dans la torpeur.

« Tes deux chatons n’attendent que toi Lune, ils sont prêts, mais il va falloir que tu donnes tout ce que tu as. Alors maintenant il faut pousser, pousses de tout ce que tu as ! Alors tu vas te réveiller maintenant, mâcher ça, et on va y arriver, on va les faire naître tes enfants d’accord ? »

Ils n'attendent que moi ? Elle cligna des yeux lentement, et tenta de reprendre ses esprits, elle avait envie de lui hurler que c'était surement trop tard, mais une lueur déterminée brillait dans les yeux vert de la guérisseuse et Lune Givrée reprit espoir, peut-être qu'ils étaient encore bien vivant, en attente de voir le jour au creux de son ventre ? Si Epine disait qu'ils étaient prêt alors cela signifiait qu'elle avait du vérifier pendant que la reine perle avait perdu connaissance, cela voulait dire qu'ils étaient vivants. Aucun moyen de le savoir véritablement avant de les sortir de là, mais Lune devait essayer, elle devait se raccrocher à quelque chose, alors dans un effort incommensurable, elle poussa une première fois, une nouvelle giclait de sang éclaboussa et une douleur terrible lui fit tourner des yeux, qui lui arracha un cris terrible, elle arrivait à peine à respirer tant l'épreuve était éprouvante pour son petit corps fragile et secoué de spasmes violent.

Bientôt, une silhouette familière surgit de l'extérieur et elle reconnut son compagnon, Cœur de Pluie, une expression horrifié sur son visage lorsqu'il constata son état. Elle se crispa, faisait-elle si peine à voir ? Mais rapidement, il se reprit et se jeta près d'elle, son regard bien que semé d'inquiétude, la couvait d'amour et de bienveillance et elle reprit courage lorsqu'il prononça ses mots ;

« Lune, je suis là, tout va bien … Tout va bien. » Ses yeux humide trahissait sa peine lorsqu'il voyait sa compagne dans son état, mais il tentait tant bien que mal d'affichait un regard courageux qui redonna de la volonté à Lune Givrée. « Épine est là, tu es entre les meilleures pattes de la vallée. » Elle le remercia du regard, ses mots étaient comme un baume sur ses blessures et elle avait envie, même si elle devait y passer, de lui donner des chatons en pleine forme. « Maintenant il faut que tu pousses mon amour, nos petits ont besoin de toi. »

Alors dans une énième effort douloureux, elle poussa, et son cris déchira le silence de la nuit, malgré tout, son effort fut récompensé, puisque quelques secondes après, une boule de poils glissa sur le tapis de sa litière, et alors qu'elle se contorsionna pour vérifier qu'il était en vie et le nettoyer du placenta, la douleur la cloua sur place et elle ne put faire aucun effort pour l'atteindre, les larmes montèrent rageusement à ses yeux et elle éclata en sanglot, cependant, Cœur de Pluie prit le relais et ramena rapidement la boule de poils contre elle, faisant abstraction de tout son sang, elle observa avec émerveillement la petite chose qui gigotait contre son flanc, révélant une fourrure noir parsemé de blanc. Une nouvelle vague de larmes vint inondait son regard couleur jade, mais cette fois elles n'étaient pas dû à la douleur ou la terreur, non c'était un mix de joie, d'épuisement et de soulagement. Durant quelques minutes, elle eut l'impression d'être dans une bulle de bonheur, elle avait mit au monde un chaton vivant ! Elle en était capable.

Mais le travail n'était pas fini, d'après ce qu'Epine lui avait dit quelques jours plus tôt en tâtant son ventre, c'est qu'il devait y en avoir deux, donc, l'épreuve était loin d'être terminée, elle ne pouvait pas encore se relâcher. Elle serra les dents, et tenta une nouvelle tentative d'expulsion du petit être qui se battait encore dans son ventre pour naître, et soudain, une sensation lui fit hérisser toute sa fourrure, elle regarda Epine avec terreur lorsqu'elle articula lentement.

« Je ne sens plus mon ba-ssin, elle éprouvait des difficultés à prononcer des mots, je..je n'arrive plus à pousser ! »

Elle hurla ses derniers mots submergée par la panique, elle tenta de trouver du réconfort dans le regard de Cœur de Pluie, mais rapidement, elle croisa des yeux écarquillés par l'inconnu, il n'y avait qu'Epine à cet instant qui pourrait être capable de lui apporter une solution vis à vis de ce problème, elle ne sentait plus de douleur, plus de contractions, elle ne sentait tout simplement plus ses membres, comme si elle était paralysée, pourtant, elle sentait l'odeur fraiche du sang qui s'écoulait encore de son arrière train, son visage crispée par l'inquiétude et l'angoisse, elle griffa rageusement le sol.

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MessageSujet: Re: Les bourgeons éclosent au printemps. Ft. Pluie & Epine   Les bourgeons éclosent au printemps. Ft. Pluie & Epine 3horlo10Dim 30 Juil 2023 - 16:52

L’odeur du sang envahissait tout, venimeuse, étourdissante. La guérisseuse en avait plein les narines, et devait se passer la langue sur les crocs pour se convaincre qu’elle n’avait pas même la gueule pleine du liquide métallique. Un geste aussi simple que déglutir lui semblait presque impossible tant elle étouffait dans cette odeur et celle de la peur. Celle de Lune Givrée, bien que très atténuée par tout le sang qui s’échappait de son corps, et la sienne. Les contractions avaient repris, et la reine avait poussé avec un cri effroyable, une nouvelle giclée du liquide s’échappant de son corps. Le travail avait repris.

C’est presque avec surprise qu’Epine releva la tête vers l’ombre qui s’était glissée toute proche de la reine argentée. Elle n’avait pas remarqué l’entrée de Cœur de Pluie, ou plutôt son esprit l’avait-elle éclipsé. Elle se rappelait à présent, au milieu du chaos, une troisième odeur apeurée les rejoindre. Il relevait un regard plein d’espoir vers elle, et elle dû se faire violence pour que ses yeux ne reflètent pas toutes les appréhensions et la confusion qu’elle ressentait. Il lui donna de la force d’une certaine manière. Elle se reprit, rabaissant son regard vers la guerrière. Elle était sous sa responsabilité, rien ne devait l’autoriser à s’en détourner un seul instant. Elle laisserait la peur, les larmes et la douceur au compagnon de la belle. Sa propre voix résonnait avec une fermeté retrouvée à présent.

« Continue comme ça, le premier est tout proche. Je sais que tu peux y arriver Lune. »

La vieille femelle ignora le cri perçant qui résonna, toute concentrée sur la boule trempée qui avait glissé sur la mousse toute aussi humide. Heureusement, Cœur de Pluie avait réagi également et avait fait glisser le petit jusqu’à lui, commençant déjà à le nettoyer.

« Commence par le museau, vérifie qu’il respire et qu’il crie avant tout. »

Cou et corps tendu, son regard s’attardait sur la boule de poils où l’on apercevait des éclats des blancs alors que le lieutenant le nettoyait des fluides qui le couvrait, le petit déjà se tortillait contre lui. Il était sauf.  Une nouvelle vie commençait ce soir dans le Clan de l’Ombre. L’espace d’un instant, un parfum de printemps sembla souffler comme une brise légère dans la petite combe, un souffle de tranquillité dans la nuit. Bientôt interrompu par une plainte.

« Je ne sens plus mon ba-ssin, je..je n'arrive plus à pousser ! »

La reine à la fourrure claire se lamentait avec un souffle saccadé, ramenant Epine à la réalité macabre qu’était la tanière à ce moment, avec son sol poisseux de sang, avec une vie qui s’effilochait un peu plus à chaque instant malgré la bonne nouvelle qui venait de se produire. Tout se jouait encore. Les yeux fatigués de la guérisseuse brillèrent d’un regain nouveau, elle en avait oublié Coeur de Pluie et le chaton. Il fallait faire vite. Elle n’avait pas quitté sa place toute proche de Lune Givrée, aussi n’eut-elle pas besoin de se déplacer pour tâter son ventre, à la recherche du dernier chaton. Il était tout proche de sortir, et sa position était pourtant bonne. Mais la naissance s’était déclenché trop vite, le col de l’utérus de la pauvre mère n’avait sans doute pas eu le temps de s’ouvrir assez, et à présent elle était épuisée.

Il ne restait qu’une chose à faire à cet instant. C’est avec une assurance mécanique, comme vidée de toute pensée émotionnelle que la guérisseuse effectua les gestes nécéssaires, passant ses pattes pour aller délicatement tenter de chercher le dernier chaton dont la tête était déjà en train d’apparaître. Epine n’entendait plus rien, ignorant si Lune Givrée emmetait des plaintes sous la torture qui devait déchirer son bas ventre, si elle était même encore consciente. Tout dans sa vision était sombre et silencieux, tout hormis cette boule de poils qui finit bientôt par tomber dans la mare de sang qui s’étalait. La vieille femelle ne s’en détourna pas pour autant, se précipitant pour le renifler, le réchauffer et le nettoyer du sang, et vérifier, avec un soulagement infini, que le chaton respirait. Elle même eu l’impression de prendre sa première inspiration depuis un temps lointain lorsque un mince souffle d’air traversa la geule du ou de la miraculé.e. Avec un faible sourire, elle souleva délicatement le chaton pour le placer entre son père et sa mère, se penchant sur la reine avec douceur.

« Tu l’as fait Lune, ils sont vivants… Lune Givrée ? »

Elle attendit, le coeur battant, une réponse de la reine, reniflant anxieusement son museau, sans rien pouvoir sentir d’autre, encore et toujours, que l’odeur du sang.

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MessageSujet: Re: Les bourgeons éclosent au printemps. Ft. Pluie & Epine   Les bourgeons éclosent au printemps. Ft. Pluie & Epine 3horlo10Dim 6 Aoû 2023 - 20:44

▬ Les bourgeons éclosent au printemps.
Feat Lune Givrée, Cœur de Pluie & Épine || Lune 1211
Des efforts. Des mouvements. Dans la douce et chaleureuse noirceur, il se passait quelque chose. Bien que n'ayant pas encore conscience d'elle-même, ou de ce qui l'entourait, elle le sentait. Quelque chose d'important était en train de se passer.

Elle se sentait partir petit à petit, quitter son enveloppe chaude et la protection qui l'entourait. Que se passait-il ? Pourquoi son monde semblait se bouleverser ainsi ? L'autre l'avait quitté déjà, l'être qui partageait le même espace à ses côtés. Des questions tournaient, encore et encore, quand soudain quelque chose d'extérieur la saisie.

Elle sentit immédiatement du dégoût, de la rancœur, non qu'on la laisse ! Qu'on la laisse en paix dans cet endroit chaud et réconfortant.

Mais ça n'était pas possible et rapidement, elle se sentit partir. La lumière fut, l'éblouissant, des bruits tout autour l'étourdir et soudain, l'air empli ses poumons.

Laissant échapper un petit miaulement, la chatonne venait de naitre. On l'a déposé au sol, entre ses parents et elle chercha immédiatement à se coller à la fourrure du plus proche, sans réaliser ce qu'il se passait autour d'elle. Elle voulait retrouver la chaleur et continuait de pousser de légers miaulements plaintifs, cherchant à attirer l'attention. Où était passé la chaleur et le réconfort de sa mère ?agora




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MessageSujet: Re: Les bourgeons éclosent au printemps. Ft. Pluie & Epine   Les bourgeons éclosent au printemps. Ft. Pluie & Epine 3horlo10Sam 12 Aoû 2023 - 20:08




Les bourgeons éclosent au printemps.
Lune Givrée, Épine & Cœur de Pluie
Lune 1211



Cœur de Pluie se crispa lorsqu’il entendit Lune Givrée pousser un énième cri de douleur. Il ne supportait pas de la voir souffrir autant. Le pire était sans doute le sentiment d’impuissance qui lui compressait les poumons ; il ne pouvait rien faire pour la soulager. Alors il enchaîna les murmures rassurants, les petits coups de langue entre les oreilles et les regards encourageants, jusqu’à ce qu’une petite boule de poils ensanglantée atterrisse sur le lit de mousse.

La reine tenta de se retourner pour atteindre son petit mais la douleur l’en empêcha. Le lieutenant s’empressa alors de saisir délicatement le minuscule chaton, et le déposa contre sa mère. Ensemble, ils couvèrent d’un regard tendre leur première-née. Une petite femelle au pelage noir, dont les motifs étaient identiques à ceux présents sur celui de Lune Givrée. La même tâche en forme de lune était présente sur son épaule droite. La guerrière perle se mit à sangloter, de bonheur sans doute, peut-être aussi d’épuisement. Elle semblait incapable du moindre mouvement. Aussi, le chasseur rapprocha sa fille de lui et, par instinct, se mit à la nettoyer. Ma fille. Je suis déjà le plus heureux des pères grâce à toi.

« Commence par le museau, vérifie qu’il respire et qu’il crie avant tout. »

Il appliqua à la lettre les consignes d’Épine. Le chaton respirait et gigotait doucement. Des larmes floutèrent la vue du matou tigré. Elle était bien vivante.

« Je ne sens plus mon ba-ssin, je..je n'arrive plus à pousser ! »

Cœur de Pluie releva la tête brusquement en entendant ces paroles. Quoi ?! M-mais .. ! Il ne savait ni quoi dire, ni quoi faire. Il ne pouvait que fixer sa compagne, les yeux écarquillés de stupeur. Tendu, il observa Épine faire montre d’un sang-froid à toute épreuve, effectuant avec précision les gestes nécessaires. Elle réussit après quelques instants à extirper le deuxième chaton et entreprit de le nettoyer. Pluie la fixa, inquiet, puis aperçut l’expression de soulagement infini dans les yeux de la guérisseuse. L’autre petit était vivant, lui aussi.

Avec douceur, Épine vint placer le chaton entre ses deux parents. Le lieutenant ne put s’empêcher d’émettre un petit soupir face à l’adorable boule de poil. Une autre femelle, tout aussi petite que sa sœur. Elle aussi avait hérité de la tâche en forme de lune, seulement, elle se trouvait sur sa cuisse et non sur l’épaule. Et son pelage … Pluie fut ému de constater qu’il s’agissait du sien. Les mêmes nuances de gris, les mêmes rayures sombres. Il contempla ses filles, les yeux remplis d’un amour intarissable.

« Tu l’as fait Lune, ils sont vivants… Lune Givrée ? »

La voix de son aînée ne semblait qu’un faible écho, tout absorbé qu’il était dans la contemplation de sa progéniture. Quelque chose clochait cependant … La reine n’avait pas répondu. Était-elle trop épuisée ? Pluie releva des yeux inquiets vers sa belle. Elle était étendue sur le sol, son flanc se soulevant à peine. Ce n’était rien, elle allait ouvrir les yeux. Elle allait se réveiller, tranquillement, et tout irait bien. Elle serait la plus merveilleuse des mères. Elle avait déjà tant fait pour Petite Tortue et Petit Éclair, elle méritait de pouvoir élever ses filles biologiques, celles pour qui elle s’était battu de toutes ses forces. Celles sur qui Petite Plume veillerait toujours depuis la Toison Argentée. Elle méritait de constater qu’elle avait réussi, que tout ce qu’elle croyait savoir sur elle-même était faux ; elle était bel et bien capable de donner la vie.

« Lune … ? Lune, mon amour … »

La voix du guerrier tremblait. À vrai dire, tout son corps tremblait bien qu’il ne s’en rende pas compte. L’odeur poisseuse et métallique du sang le prenait à la gorge, saccadant sa respiration. Il lança un regard désespéré à Épine avant de reporter son attention sur Lune Givrée.

« Lune, je t’en prie, dis quelque-chose, quoi que ce soit. Ouvre les yeux … Je vais t'aider, je suis là, il faut simplement que tu ouvres les yeux … »

Leurs filles blotties entre leurs deux corps, il colla son front contre celui de la guerrière, qui restait parfaitement immobile, les yeux clos.

« Lune … tu n’as pas le droit ! Tu n’as pas le droit de me faire ça ! Tu .. tu ne dois pas … tu ne peux pas .. » ses paroles moururent dans un sanglot.

Dans un état second, son esprit était comme engourdi. La force contradictoire de ce qu’il ressentait était écrasante. D’un côté, deux nouvelles vies ; ses filles, minuscules petits êtres, pour qui il aurait déjà tout sacrifié. De l’autre, Lune, inerte, gisant inconsciente. Y avait-il encore le moindre espoir qu’elle se réveille ?

Des échos de sa voix dansaient à ses oreilles, répétant cette phrase qui l’avait marqué et l’avait suivi durant toute la grossesse. Les astres étaient en rendez-vous dansant dans les cieux nocturnes. Elle parlait de la beauté du ciel le soir de leur rencontre dans le Champ de Fougères. C’était ce qu’elle lui avait répondu lorsqu’il avait évoqué les futurs noms de leurs petits. Il y avait beaucoup réfléchi et il savait que Lune aimerait ce qu’il avait choisi.

« Que dirais-tu de Patte Nocturne et de Petit Astre pour leurs noms ? Elles te ressemblent déjà … Ne les abandonne pas … »

Il était ridicule à parler seul de la sorte. Il n’osa même pas affronter de nouveau le regard d’Épine, ayant peur d’y lire une fatalité dont il ne se remettrait sans doute jamais. Et s’il s’était réjoui trop vite ? Et si cette portée était en réalité involontairement matricide ? Il n’osait y penser plus.

« Mes amours, mes pauvres amours, je suis désolé … je suis tellement désolé. » Ses paroles étaient entrecoupées de sanglots. « Je vais veiller sur vous, je vous le promets. »

Et il resta ainsi, protégeant ses filles de son corps, priant le clan des étoiles pour qu’il ne s’agisse pas de la fin.


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Je remercie chaleureusement toutes les personnes qui ont participé à cette signature pour leur temps et leur talent,
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Un grand merci à Izu pour le code ♪


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MessageSujet: Re: Les bourgeons éclosent au printemps. Ft. Pluie & Epine   Les bourgeons éclosent au printemps. Ft. Pluie & Epine 3horlo10Dim 13 Aoû 2023 - 23:13

Les bourgeons éclosent au printemps.
Ft - Cœur de Pluie, Epine et les chatons.

Lorsque sa voix se brisa brusquement en annonçant sa soudaine paralysie, Cœur de Pluie s'empressa de la rassurer en lui donnant des coups de langues vigoureux entre ses deux oreilles, elle entendait geindre doucement son nouveau chaton fraîchement sortit de son placenta, et bien que son petit était vivant, l'autre n'était pas encore sorti d'affaire. Pourtant, Epine, demeurait sérieuse et professionnelle, tentant de repousser ses propres craintes, à cet instant, elle lu dans le regard de la guérisseuse, qu'elle l'avait comprise. Sauve les petits, même si je dois mourir. Et la femelle brune se mit au travail, peu à peu, elle retrouva les sensations de son arrière-train, et au moment ou Epine venait chercher le petit à l'intérieur d'elle, une douleur insoutenable l'électrisa dans tout le corps, elle lâcha un faible cris de douleur, achevée par l'effort, elle ferma les yeux, et sa tête retomba sur le côté, elle entendit faiblement le petit émettre des petits cris lorsqu'il passa sous la langue râpeuse de son père, et elle entendit la voix d'Epine qui la félicitait, mais lorsque la guérisseuse appela son nom, Lune Givrée n'était plus.

Son corps gisait inerte sur le sol, maculé de sang, son cœur s'était arrêté de battre, des larmes aux creux de ses yeux clos.

La reine perle s'éveilla dans une combe lumineuse, le ciel avait beau être obscur, il était parsemé d'étoiles, et un halo ardent régnait tout autour d'elle. Elle tourna la tête de droite à gauche, cherchant à comprendre ce qui lui arrivait. Pourquoi elle n'était plus dans la Pouponnière au près de ses petits qui venaient de voir le jour ? Pourquoi elle ne sentait plus la présence rassurante de Cœur de Pluie ? Et pourquoi une silhouette douloureusement familière s'approchait d'elle, une expression triste sur son visage. Petite Plume.

Alors c'était ça ? Elle était morte ? Elle avait enfin achevée sa mission, réussis à donner la vie, mais la sienne n'avait pas tenue face à l'épreuve. Petite Plume l'intima d'avancer, et lui montra un reflet dans un petit lac étoilé, une image se dessina peu à peu à la surface et elle reconnut l'antre d'Epine, elle se vit elle-même, inerte, Cœur de Pluie, le visage larmoyant, Epine, la mine sombre. Elle entendit la voix étouffée de son compagnon : « Lune, je t’en prie, dis quelque-chose, quoi que ce soit. Ouvre les yeux … Je vais t'aider, je suis là, il faut simplement que tu ouvres les yeux … » Accablée, elle leva un regard désespérée vers sa fille défunte, et la voix du matou tigré persistait ; « Lune … tu n’as pas le droit ! Tu n’as pas le droit de me faire ça ! Tu .. tu ne dois pas … tu ne peux pas .. » Elle l'observait, impuissante, sanglotant de tout son corps, pendant que les deux petites créatures tout juste née émettaient des sons angoissés, comme si elles sentaient que quelque chose se tramait malgré leurs inconsciences. « Que dirais-tu de Patte Nocturne et de Petit Astre pour leurs noms ? Elles te ressemblent déjà … Ne les abandonne pas … » Ses yeux s'embuèrent de larmes et son visage s'inonda instantanément, elle détestait voir ça, elle détestait le voir souffrir, elle refusait de le laisser comme ça, endeuillé, pas son amour, pas son Cœur de Pluie, comment avait-elle pu lui faire ça ? Elle réalisait à quel point il l'aimait, à quel point sa mort le dévastait, et elle pleurait, en écho à ses sanglots, si loin, elle était, si loin. Elle lança un regard empli de rage à sa petite : « Pourquoi tu me montres ça ? Tu n'as donc aucune pitié pour ta mère qui vient de perdre à nouveau des êtres chers ? Ramène moi là-bas, je t'en supplie, elle hurlait, à deux doigts de perdre l'esprit, la folie & l'urgence se lisait dans ses yeux couleur jade, s'il te plaît Petite Plume, ramène moi... » Mais la petite resta silencieuse, la mine triste, les dernières paroles de Coeur de Pluie résonnèrent dans la combe ; « Mes amours, mes pauvres amours, je suis désolé … je suis tellement désolé. Je vais veiller sur vous, je vous le promets. » Lune Givrée lâcha un énième sanglot, la vu de Cœur de Pluie dans cet état lui était trop douloureuse, elle avait envie de sauter dans ce lac le rejoindre et le prendre dans ses pattes pour lui dire que tout allait bien, mais elle savait que c'était impossible, alors, elle reporta à nouveau son attention sur la petite chatte crème, le regard suppliant. Ses mots furent tranchants, « Tu es cruelle, si cruelle de me laisser assister à ce spectacle sans que je ne puisse rien faire, j'aurais préférée mourir en paix, sans savoir... » Puis la petite chatte se rapprocha, et l'étreignit, elle sentit son petit corps chaud contre le sien, peu à peu les larmes cessèrent et un halo de bien être l'envahit, elle leva un regard interrogateur vers la petite et celle-ci brisa enfin son silence. « Je ne voulais pas te faire de peine maman, je voulais simplement que tu vois à quel point on t'aime, sa voix était douce,  toi qui a un jour pensé à t'enlever la vie, je ne veux plus jamais que tu fasses une chose pareille, là-bas, t'attends toute une famille prête à t'aimer inconditionnellement et pour toujours, là-bas tu as un compagnon qui serait prêt à donner sa vie pour la tienne. Ton heure n'a pas encore sonné maman, alors ne songe plus jamais à la faire sonner avant que le Clan des Etoiles en aient décidés ainsi. Elle marqua une pause, et l'expression dans les yeux de Lune Givrée changeait du tout au tout, passant de la surprise, par l'incompréhension et puis finalement, un éclat de profonde reconnaissance brillait dans ses yeux humides. Maintenant va, maman, rejoins les, prends soin de mes petites sœurs et n'oublie pas de leur parler de moi ! » Son sourire lumineux réchauffa le coeur de Lune Givrée et elle hocha faiblement la tête, honteuse d'avoir dit des choses si horrible à sa petite qui ne lui voulait que du bien.

Bientôt la clairière lumineuse disparut, elle entendit un faible je t'aime de la part de la petite chatte crème, et souffla un je t'aime en retour avant de sombrer à nouveau dans l'obscurité. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, une odeur nauséabonde de sang inondait ses narines et elle grimaça, mais la joie de retrouver les siens était plus forte que tout autre sentiment de dégoût ou de douleur qui l'assaillait toujours, elle tenta de relever faiblement la tête pour observer ses petites qui semblaient se calmer en sentant sa présence revenir. Ses yeux étaient toujours humides de larmes, mais cette fois, c'était de la joie. Elle posa sa patte sur le dos de Coeur de Pluie qui pleurait toujours sa perte.

« Je suis là mon amour, je suis de retour, j'ai vu Petite Plume, elle.. Sa voix se brisa sur un sanglot émue, elle m'a dit de prendre soin de ses petites sœurs. Elle observait son amour avec émotion. Oh, je t'aime Coeur de Pluie, je t'aime si fort, j'ai eu tellement peur de te perdre, de ne plus te revoir, de t'abandonner seul avec nos petites, mais je suis là maintenant, je ne partirais plus. »

Puis, elle tourna son regard reconnaissant vers Epine et souffla, doucement :

« Merci Epine, merci infiniment, sans toi, je n'aurais jamais pu y arriver, j'ai réussi à mettre au monde deux magnifiques petites boules de poils en bonne santé. Toujours émue, elle fit une révérence de remerciement d'un mouvement de tête, elle ria doucement, je crois cependant que je vais avoir besoin de toi encore un peu. »

C'était une évidence, vu l'état dans lequel était son corps, elle n'était pas non plus complétement tirée d'affaire, cependant, le plus dur était passé, et à présent, elle pouvait contemplait les deux petites choses qui tétaient à présent contre son flanc.

« Patte Nocturne & Petit Astre, c'est parfait, je les adores déjà, elles vont devenir magnifique, c'est sûr. »

En prononçant ces deux noms qu'elle avait entendu durant son passage chez les aïeux, elle signifiait à Coeur de Pluie qu'elle avait vu toute la scène, qu'elle l'avait vu tant souffrir, et en repensant à ses images douloureuses, elle eut une boule dans l'estomac, plus jamais elle ne voulait revoir son compagnon dans son état, maintenant, elle prendrait soin de lui comme jamais encore elle ne l'avait fait, elle émit un ronron apaisant pour rassurer ses deux petites contre son ventre et les couva d'un regard émerveillé.

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MessageSujet: Re: Les bourgeons éclosent au printemps. Ft. Pluie & Epine   Les bourgeons éclosent au printemps. Ft. Pluie & Epine 3horlo10Mar 29 Aoû 2023 - 17:55

Les secondes s’étaient égrenées, semblables à des minutes, et le cœur d’Epine se serrait un peu plus à chaque battement devant la vérité incontestable qui s’abattait sur eux. Elle avait échoué, misérablement. Sa patiente était morte. Deux nouveaux nés étaient orphelins d’une mère par sa faute. Elle ne voyait ni n’entendait Cœur de Pluie qui murmurait dans ses sanglots ses dernières paroles d’amour pour sa compagne défunte. Non, elle ne pouvait l’accepter.

Avec la force du désespoir, elle avait retourné Lune Givrée sur le dos, s’était penchée sur elle, l’oreille tressaillant à la recherche d’un bruit quelconque indiquant la vie. Mais la poitrine de la reine était restée lourdement silencieuse. Hymne des Ombres lui avait parlé d’une technique dangereuse, mais pouvant sauver une vie dans le cas d’un arrêt cardiaque, elle ne savait si elle pourrait l’effectuer correctement, si elle avait la force pour, elle risquait de lui briser des côtes… Mais elle n’avait pas le choix. Plaçant ses deux pattes avant stratégiquement sur la poitrine de Lune Givrée qui gisait, inerte, elle se mit à appuyer par à coup en comptant, essoufflée par l’effort. Mais les secondes passaient, les minutes bientôt, et les yeux de Lune ne s’ouvraient pas, son cœur refusait de battre. Seul son sang s’écoulait encore, inondant un peu plus le sol, se moquant d’eux de son rouge macabre.

Epine recula dans l’ombre, vaincue, les yeux hagards. Que faire, que dire ? La vision du père sanglotant, ses filles nouvelles nées dans les pattes la rendait malade, elles ne devraient pas être là, pas au même endroit qu’un cadavre, celui de leur mère qu’elle n’avait su sauver. Des larmes de rage qu’elle repoussa lui montèrent aux yeux, elle avait été sotte de penser pouvoir être utile, elle n’était qu’un désastre, et si elle mettait le clan en danger ? Hymne des Ombres aurait sûrement su sauver Lune Givrée, elle aurait…

« Je suis là mon amour, je suis de retour- »

Un souffle au milieu des pleurs. Une lumière dans la pénombre. Lune Givrée a bougé la patte, murmure des phrases que la guérisseuse ne peut saisir, qui ne lui sont pas destinée, elle s’en fiche, un peu plus et elle pleurerait de soulagement. Mais l’heure n’est pas aux larmes, oh non, malgré l’épuisement qui l’accable d’avoir eu si peur, de s’être déjà tant battue, d’avoir tant de sang sur les pattes, elle s’est relevée.

« Merci Epine, merci infiniment, sans toi, je n'aurais jamais pu y arriver, j'ai réussi à mettre au monde deux magnifiques petites boules de poils en bonne santé. Je crois cependant que je vais avoir besoin de toi encore un peu. »

Déjà retournée à ses plantes et occupée à hacher du thym pour en infuser une réserve d’eau, Epine lui répondit par un hochement de tête sévère, elle acceptait les remerciements mais l’heure n’était pas eux rires, loin de là, la jeune mère devait se reposer. La vieille guérisseuse ramena bientôt des racines de pissenlit et attrapa la mousse imbibée d’eau que les reines avaient déposé plus tôt, la plaçant juste sous le museau de Lune Givrée.

« Commence par boire tout ce que tu peux, et avale ça ensuite. Le pissenlit a des effets proches de celui des graines de pavot, mais cette quantité ne devrait pas te faire dormir, simplement faire diminuer la douleur. Préviens moi si tu te sens partir. Je m’occupe du reste. »

Epine soutint quelques secondes d’un air grave le regard de Lune Givrée, s’assurant qu’elle s’était bien faite comprendre. La reine devait être exténuée, elle en avait conscience, mais elle ne la laisserai pas dormir avant d’être sûre qu’elle était totalement tirée d’affaire. Attrapant de la mousse sèche dans la réserve cette fois, elle revint avec tout un régiment pour commencer à éponger le sang et former un bandage avec des toiles d’araignées autour de l’arrière train de Lune. Les bébés devaient être approchés de leur mère au plus vite, mais hors de question de les déposer dans cette mare de sang, et Lune ne pourrait pas bouger avant au moins quelques heures si ce n’était quelques jours. Elle devait nettoyer de son mieux avec ce qu’elle avait. Elle travaillait ainsi en silence, laissant l’espace au couple de se retrouver tout en gardant un œil attentif sur la mère et les chatonnes. Bientôt, après avoir trempé une nouvelle boule de mousse propre dans l’infusion de thym et en avoir proposé aux deux parents - Cœur de Pluie avait également eu sa dose de stress, - elle se reculerait dans l’ombre, bien présente mais invisible à leurs yeux, écoutant d’une oreille anxieuse les bruits de respiration. Une pointe de jalousie perçait dans son cœur, elle aurait aimé s’approcher des chatons, les saluer elle aussi après leur arrivée tumultueuse dans ce monde. Mais là n’était pas sa place. Un prochain jour peut-être, lorsqu’ils auront bu leurs premières gorgées de lait, lorsque Lune Givrée marchera à nouveau… Pour le moment, Epine se contente d’apprécier avec gratitude le calme printanier revenu, pas le silence sourd de la mort non, mais le souffle continuel de la vie.

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MessageSujet: Re: Les bourgeons éclosent au printemps. Ft. Pluie & Epine   Les bourgeons éclosent au printemps. Ft. Pluie & Epine 3horlo10Sam 2 Sep 2023 - 15:24



Les bourgeons éclosent au printemps

Maman Lune, Papa Pluie, Épine et soeurette _ Lune 1211



Le calme, la serenité, le bien-être. C'est probablement la seule période de ta vie ou tu les ressentira de façon aussi intense. Le confort, la chaleur. Une existence douce, facile, agréable. Baignée dans un univers où toute inquiétude t'es encore inconnue. Et pourtant, tout cela est sur le point de prendre fin. Des secousses. Des cris. Des pleurs. C'est ce qui marque l'aube de ta vie.

Tu ne le sais pas, mais c'est au prix d'un effort surhumain que tu vois le jour. Boule noire mouchetée, encore humide. C'est un froid mordant qui t'accueilles. Il n'a rien à voir avec le cocon doucereux que tu as connu jusque là. Tu découvres le sol, tout aussi inhospitalier à ton petit corps fragile. Pourtant, bien vite, tu es transportée, et des coups de langues chauds et rassurants se font sentir.

Mais tu ne comprends pas, tu es perdue, désorientée, déboussolée par ce nouveau monde qui te semble immense alors que tu ne paraît être rien. Une vague de panique semble accueillir ta venue. Le vide se fait ressentir autour de toi. Ainsi que l'absence. Cette mère, qui t'as portée pendant ces lunes. Tu ne la sens plus. Déjà discrète et effacée, tu t'exprimes pourtant, brisant l'atmosphère pesante du miaulement le plus fort dont tu es capable.

« Miiiouuu ! »

Tu rouspètes. Pourquoi t'avoir arrachée à cette existence paisible ? Pour te montrer à quel point la vraie vie est cruelle ? Tu n'es pas capable de comprendre ce qui ce passe, mais tu ressens toute l'inquiétude de ton père, et celui de la guérisseuse qui t'intriguera énormément.

Ce court laps de temps n'est rien en comparaison de ton existence future, mais elle te marquera à jamais. Ce sentiment de vide, de perte d'un être cher. Il t'en restera une faiblesse, une peur inévitable, un manque de confiance en toi et en l'avenir. La certitude que tout n'est qu'éphémère et que ce que l'on appelle la vie peut basculer à tout instant.

A ton côté, il semble qu'un petit être remue. Tu ne bouges pas beaucoup toi, mais tu ressens une chaleur rassurante à son côté. Il s'agit de ta soeur, Petit Astre. Elle sera un véritable pilier pour toi, et tu t'y accroches déjà, cherchant à ramper pour être au plus près d'elle.

Te voilà à l'aube de tes jours, Patte Nocturne. Tu te familiarises avec l'odeur de ta chère maman, Lune Givrée. Tu ressens la présence rassurante de ton père, Coeur de Pluie. Voilà trois vies auxquelles t'aggriper de toutes tes forces.


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MessageSujet: Re: Les bourgeons éclosent au printemps. Ft. Pluie & Epine   Les bourgeons éclosent au printemps. Ft. Pluie & Epine 3horlo10Ven 8 Sep 2023 - 11:32




Les bourgeons éclosent au printemps.
Lune Givrée, Épine, Petit Astre, Patte Nocturne & Cœur de Pluie
Lune 1211



Alors voilà. C’était fini. Cœur de Pluie tenta de se rassurer comme il pouvait. Au moins, les chatons étaient en vie. Lune Givrée avait réussi, et elle veillerait toujours sur sa famille depuis la Toison Argentée. Enfin, il se mentait à lui-même. Il n’avait jamais aimé de la sorte auparavant. Comment pourrait-il un jour faire le deuil de sa compagne ? Plus même que son amour, il venait de perdre sa meilleure amie, celle qui le comprenait au-delà des mots.

Les yeux dans le vide, il n'arrivait même plus à pleurer. Vide. Il était vide. Oh, et comme il s’en sentait coupable. Il n’avait pas le droit de craquer. Pas alors qu’il était tout ce qu’il restait à ses deux filles. Il devait être fort pour elles et enfouir sa détresse. Et puis, il devait être fort pour le clan. Il avait trop de responsabilités pour flancher. Il n’avait pas le droit de redevenir celui qu’il avait été après la mort de Neige Éternelle, à errer, hagard, seul. Nuits blanches et pensées noires. Il n’avait pas le droit d’être un fardeau pour l’Ombre.

Quelque chose lui effleura alors l’échine. Le lieutenant sortit de sa contemplation du vide et revint à la réalité. La joie ne l’étreignit pas tout de suite, ce fut d’abord l’incompréhension. Lune Givrée avait ouvert les yeux - ses yeux de jade, terriblement envoûtants, où brillait un amour féroce.

« Je suis là mon amour, je suis de retour, j'ai vu Petite Plume, elle.. Elle m'a dit de prendre soin de ses petites sœurs. Oh, je t'aime Cœur de Pluie, je t'aime si fort, j'ai eu tellement peur de te perdre, de ne plus te revoir, de t'abandonner seul avec nos petites, mais je suis là maintenant, je ne partirais plus. »

Cœur de Pluie laissa couler les larmes qui embuaient ses yeux. Plus que de joie, c’était des larmes de soulagement. Incapable de parler sur l’instant, il pressa juste son front contre celui de la reine. Elle était là, bien vivante. Oh, lui aussi avait eu peur, si peur, tellement persuadé que ses yeux étaient clos à jamais. Son cœur battait si vite que c’en était douloureux mais qu’importe, Lune Givrée était en vie ! Leurs filles étaient en vie ! Ils leur restaient tant de choses à voir, à faire, à dire …

La reine au pelage perle remercia Épine avec chaleur. Pluie, de son côté, n’avait pas la moindre idée de ce qu’il pouvait bien dire à la guérisseuse. Quels mots pouvaient être assez puissants pour décrire son infinie reconnaissance ? Mais avec son aînée, il savait qu’il n’avait pas vraiment besoin de parler. Un échange de regard suffit, il savait qu’elle comprendrait. Il se remémora avec émotion ce jour étrange où il avait dû - légèrement contraint - accompagner la vieille féline lors d’une séance de cueillette. Il se souvint avoir fini par lui dire qu’il ne laisserait jamais un autre guérisseur le toucher, puisqu’elle était à ses yeux la meilleure de la vallée, car elle appartenait au clan de l’Ombre. Et aujourd’hui, elle venait de lui prouver qu’il avait raison. Le sang-froid dont elle avait fait preuve, sa maîtrise dans cette situation d’urgence absolue. Elle était un exemple pour tous les membres du clan.

« Patte Nocturne & Petit Astre, c'est parfait, je les adore déjà, elles vont devenir magnifiques, c'est sûr. »

Pluie plongea son regard dans celui de sa belle. Alors, elle l’avait vraiment vu … Le jeune père était submergé par l’émotion. Le choc passé, l’angoisse de perdre Lune dissipée, il pouvait se perdre dans l’admiration de ses filles. Qu’elles étaient mignonnes, avec leur toutes petites pattes, leurs tout petits museaux, leurs toutes petites oreilles … Bon, j’suis foutu, pensa-t-il, le sourire aux lèvres. Comment pourrait-il avoir un jour la moindre autorité sur ces deux boules de poils ? Enfin, c’était un problème pour plus tard. Pour l’heure, il savourait la présence des trois femelles à ses côtés.

« Je vous aime, toutes les trois. Du plus profond de mon cœur, je vous aime. Je ferai tout pour vous chérir et vous protéger. Je serai toujours là pour vous, toujours. »

Sa voix n’était qu’un murmure rauque, mais son ton ne laissait pas de place au doute. Épine leur proposa une boule de mousse imbibée d’une infusion, qu’ils acceptèrent avec gratitude. Le mâle gris entreprit une toilette de sa compagne, tandis qu’elle s’occupait de leurs petites. C’était leur premier moment de partage en famille. Tout était calme autour d’eux. La saison des feuilles nouvelles était là pour de bon.

[fin du rp]




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