VDC - Disparition des chatons (membres du Vent)

Les pattes de vieil apprenti refusaient d’avancer, mais il se forçait à les poser les unes derrière les autres. Nuage d’Olivier était nerveux, mais il fallait qu’il rentre au camp. Pour savoir si les chatons allaient bien. Mais ça ne pouvait qu’être le cas, n’est-ce pas ? Après tout, les solitaires n’étaient que deux, voire trois maximum ; si peu nombreux, ils n’auraient jamais pu emporter facilement plusieurs chatons, hein ? Le camp était à présent en vue, et Olivier trembla davantage ; il avait peur, peur de découvrir des choses terribles ; des cadavres, de ses camarades restés au camp et assassinés, ou des chatons encore frêles. Son imagination lui fait voir toute sorte de choses, si bien qu’il n’entre pas tout de suite dans le camp ; il laissa quelqu’un le devancer, avant de le suivre.

Les lieux étaient trop silencieux ; Nuage d’Olivier se dirigea vers la pouponnière. Petite Empyrée et Patte Occulte étaient là, mais… c’était tout. La panique gagna le jeune chat bicolore.

« Où sont les autres ? Que s’est-il passé ?! »

Il n’avait pas besoin de réponses pour comprendre ce qu’il s’était passé ; une odeur inconnue flottait dans la pouponnière. Les solitaires étaient passés, et avaient réussi à emporter tout le monde, ou presque. Désespéré, Nuage d’Olivier regardait partout, faisait les cent pas, espérait presque que les chatons leur faisaient une farce et s’étaient en réalité cachés. Peu à peu, la panique d’Olivier laissa place à autre chose…

Il n’avait jamais voulu faire de mal à qui que ce soit, un chat ou une proie, il avait trop peur de sortir ses griffes pour attaquer, et il avait toujours été sûr qu’il ne le ferait jamais. Mais les chatons avaient disparu… Ils étaient peut-être en danger. Personne ne savait à présent où ils étaient…

Il n’avait jamais voulu faire de mal à qui que ce soit, mais depuis quelque temps, il avait pris son courage à deux pattes et avait réussi à chasser plus ou moins convenablement. Si les proies y étaient passées, les chats le pouvaient aussi.

Les griffes sorties, Nuage d’Olivier taillada le sol.

Nuage de la Libellule fendait l'air de sa course effrénée, elle ne se permit à ralentir qu'au moment où les courbes du camp se dessinait sur l'horizon dans son champ de vision. Elle trottait, anxieuse, parmi la foule qui l'accompagnait, les chats soufflaient, inquiets, râlaient, agacés, les pas martelaient le sol, pressés par l'urgence de la situation. La jeune chatte n'avait pas vraiment été des plus attentives au moment de l'Assemblée, ce n'est qu'au moment de la dernière prise de parole d'Etoile Embrasée qu'elle avait tiltée que quelque chose de grave se produisait à Valeemar, puis innocemment, elle était allée soutirer des informations à son mentor Jaguar des Ombres qui lui avait expliqué en détail la situation, des solitaires sanguinaires qui s'en prenait à des chatons, puis des histoires de poison et d'assassin blanc, elle s'était souvenu de la fois ou Chant du Lion était revenu titubant, un filée de sang s'échappant de sa gueule, la fourrure en pagaille, et lorsqu'il avait décrit que ce n'était l'œuvre que d'une chatte menue, qui avait fait faillir le grand guerrier, elle s'était rendu compte d'à quel point leurs adversaires étaient redoutable.

Bientôt, ils franchirent le camp et elle laissa ses camarades les plus expérimentés prendre les devants, des cris fusèrent soudainement et elle se décomposa devant les expressions choqués et peinés de ceux qui avaient été en première ligne. Elle reconnut la fourrure blanche de Colombe, recroquevillée sur elle même, des larmes perlaient sur son visage immaculés, à ses côté, le regard dans le vide, c'était Pelage de Biche qui fixait un point inconnu. Les deux reines semblaient dévastées, et Libellule réalisa très vite se qu'il se passait. Les chatons avaient disparus. Rêverie du Loir qui s'approchait du groupe, donna une mission à Nuage Silencieux, mais Chant du Lion se démarqua des autres et affirma qu'il souhaitait y aller à sa place, et aussitôt Saule Pleureur s'avança, et annonça qu'il devait s'y rendre également, afin de se s'entretenir avec Ombre des Chouettes, le guérisseur du Tonnerre.

Devant l'expression triste de son ami, Nuage de la Libellule se rapprocha un peu hésitante de Nuage Silencieux, durant l'Assemblée, le matou s'était vexé lorsqu'elle avait décidée de rejoindre ses amis du Club des Cinq, ne comprenant pas sa réaction, elle s'était dit que ce n'était rien et que ça lui passerait, la femelle était de nature trop insouciante, mais à présent, elle espérait qu'il accueillerait son réconfort sans sourciller, alors elle se blottit contre lui, et lui lécha l'épaule avec douceur. Pour l'heure elle devait être présente pour les siens, mais la prochaine nuit, elle irait retrouver les membres du Club des Cinq, malgré la nomination de certains en guerriers, ils leurs restaient des choses à accomplir et elle était certaine qu'une mission importante en lien avec la disparition des chatons, les attendaient.