Sujet: [TW : Mort] Quand déjà valsent les plumes | Ft. Merle Blanc Mer 4 Sep 2024 - 18:59
Quand déjà valsent les plumes Feat. ◊ Merle Blanc ━ Lune 1217 ━
TW - Mort:
Ce Rp fait mention de la mort de chatons, avec des descriptions, faites attention à vous si vous êtes sensibles à cela
Parfois, elle avait encore bien du mal à se dire que c'était toujours chez elle. Pourtant, c'était bien le cas. Les événements qui avaient eu lieu plus tôt avaient drastiquement changé tout ce que la guerrière avait toujours connu. Et elle n'avait jamais été la plus facilement ouverte au changement. Enfin, tout du moins, pour ce qui touchait à ce genre de changement. Elle n'avait pas vraiment discuté de ces nouveaux territoires avec sa famille. Bec de Corbeau étant souvent plus intéressé ou occupé par d'autres choses. Quant à Merle Blanc. Eh bien, elle ne savait pas trop.
Les territoires qui se transforment, peut-être que cela lui avait fait penser à la transformation par laquelle elle était elle-même passée plus jeune. Transformation qui continuait par ailleurs. Queue de Pie n'osait pas vraiment faire la comparaison auprès de sa sœur.
Pourtant, le fait de ne pas reconnaître son quotidien et tout ce qu'on avait toujours connu faisait peut-être tout doucement plus sens aux yeux de la petite chatte bicolore. Après tout, sa sœur ne s'était jamais de nouveau réellement reconnue dans sa nouvelle peau - pourtant plus si nouvelle. La guerrière ne put contenir un soupir. De pareilles pensées et comparaisons n'avaient pas d'intérêt. Ce n'était pas comme si elle comptait les partager un jour.
Elle avait quitté le camp avant le levé du jour. Il lui arrivait ces derniers temps d'avoir des douleurs l'arrachant au sommeil. Elle avait hésité à aller en parler avec Épine... Mais elle avait toujours la crainte de la déranger pour des broutilles. Mais ces derniers temps, les crampes se faisaient plus violentes. Elle avait alors prit l'habitude d'aller marcher hors du camp pour souffler et essayer de penser à autre chose jusqu'à ce que la douleur s'apaise.
Cette nuit-là n'y faisait pas exception. En solitaire, elle allait se perdre sur ce territoire qu'elle avait encore bien du mal à reconnaître et à considérer comme étant sien. Mais au moins ces réflexions lui permettaient d'apaiser les douleurs qui continuaient de la harceler. Une grimace, une tentative de souffler, mais la douleur continuait de lui vriller le ventre. Sa respiration s'accélérait malgré ses tentatives de garder son calme alors qu'elle avait plus mal que jamais. « Urrgh... »
Ses pattes avaient ployé sous le poids de la douleur alors qu'elle se laissait tomber sur le flanc. Sa respiration s'était faite erratique, difficile, paniquée. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Ou peut-être que si, mais ça ne se pouvait pas, pas vrai ? C'était forcément autre chose.
Elle avait crié sa douleur. Elle avait crié sa peur. Elle avait mal.
Ce n'était arrivé qu'une seule fois. Presque une erreur. Ça ne se pouvait pas. Son ventre ne s'était même pas arrondi. Ça ne pouvait pas être ça.
Et pourtant, intimement elle le savait. Elle le savait, mais elle avait peur. Que dirait le clan ? Que diraient ils s'ils ne savaient pas qui était leur père ? Elle qui avait rêvé d'un moment pareil toute sa vie se retrouvait face à une situation qui différait bien fort de tout ce qu'elle avait pu imaginer.
Elle s'imaginait heureuse, avec un autre. Heureuses avec sa famille. Pas seule au milieu de ces marais qui n'étaient plus vraiment ceux de son enfance. Pas seule, sans l'aide de la guérisseuse du clan. Et encore moins seule sans compagnon à ses côtés.
Elle ne savait pas si c'était l'odeur, ses cris, sa peur ou le sang qui l'avait attiré. Elle n'avait senti son odeur que trop tard. Ses yeux s'étaient écarquillés sous la réalisation et l'horreur de la situation qui s'avançait. Elle était trop faible de cette mise-bas seule et difficile. Et surtout incapable d'emporter les trois petites boules encore trop fragiles. « A L'AIDE ! » hurla-t-elle. Le monstre savait déjà où elle était, faire plus de bruit ne changerait rien. Ses yeux étaient pleins de larmes dans lesquelles elle s'étouffa à moitié lorsqu'elle répéta son appel au secours. « Au secours, s'il vous plait... » Sa voix s'était presque éteinte à ce dernier appel.
Ils venaient d'arriver, elle ne pouvait pas déjà les perdre.
Et pourtant, elle savait qu'il arrivait déjà.
HRP:
La lune sera peut être adaptée au besoin Ca correspondra à la lune de naissance de Petit Moineau du coup uhuh
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Sujet: Re: [TW : Mort] Quand déjà valsent les plumes | Ft. Merle Blanc Mer 4 Sep 2024 - 20:31
Quand déjà valsent les plumes
Lune 1217
! TW MORT + GORE !
Merle Blanc trottinait dans le marécage, ses pattes blanches striées de noir déjà recouvertes de boue. Elle marqua une pause, observant le territoire méconnaissable qui s’offrait à sa vision, lui arrachant un soupir. En tant qu'escadron, elle était chargée de prêter un œil attentif aux variations de ce nouveau paysage, mais aussi de surveiller les alentours de l’Ombre, à la recherche d’un quelconque danger. Alors qu’elle allait repartir en direction du Petit Chemin du Tonnerre, qui marquait la frontière avec le Clan de la Lune, un écho lointain de voix la fit se figer. Queue de Pie ? S’immobilisant totalement, la patte en l’air, elle était dressée de toute sa hauteur, conduisant toute son attention vers le Marécage Brumeux, dont était venu le cri de détresse. Elle se mit à réfléchir à tout vitesse, regarda dans la direction de sa destination puis tourna ses yeux de nouveau vers le marécage, elle n’était pas vraiment sûre de ce qu’elle avait entendu. Mais est-ce qu’elle était prête à prendre le risque que sa sœur soit en danger et qu’elle ne soit pas aller l’aider ? Non, un petit détour ne pourrait pas faire de mal. La féline de l’Ombre sentait son cœur battre fort dans sa poitrine, quelque chose n’allait pas, son instinct lui hurlait de se dépêcher.
N’attendant pas une seule seconde de plus, elle se mit à courir vers l'endroit dont elle pensait que le cri provenait, tentant de prendre la bonne direction. Elle sauta par-dessus un rocher recouvert par de la mousse, trébucha, et se vautra dans une flaque d’eau. Elle pesta, se releva tant bien que mal, arrachant sa pelisse lourde d’eau au sol, s’ébroua puis se remit à s’avancer. Décidément, Merle Blanc avait définitivement un problème avec l’eau, repensant à sa pseudo-noyade et à la façon dont Etoile Polaire l’avait arraché à une mort certaine avant qu’elles ne se disputent. Se perdant quelques instants dans ses pensées, elle se figea soudainement, humant l’air. Elle écarquilla les yeux dans un hoquet de peur - Du sang, l’odeur du sang ! - Elle se mit à courir du plus vite qu’elle le pouvait, suivant l’odeur, qui se mêla rapidement à celle d’un renard. L’angoisse la saisit à la gorge alors qu’elle faisait tout pour accélérer le pas, ses pattes martelant le sol à un rythme effréné.
Elle bondit par-dessus un énième rocher, puis la scène d’horreur finit par s’offrit à ses yeux. A quelques longueurs de queue devant elle, se dressait un énorme renard. Ses crocs luisaient et son regard la pénétra lorsqu’elle fit irruption, la glaçant jusqu’au plus profond de son être. Sa gueule était barbouillée de sang, sa langue pendante, on aurait dit un monstre. Derrière la bête, elle aperçut Queue de Pie, couchée sur le flanc, les yeux vides de terreur. Mais ce n’est ni sur le renard, ni sur sur sa sœur que ses yeux s’attardèrent le plus longtemps, mais bien sur les deux boules de poils agglutinées au ventre de Queue de Pie. - Des chatons ? Queue de Pie a eu des chatons ? Mais elle n’était pas enceinte ? Mais qui est le père ? Mais elle ne m’avait rien dit ! - Le flot de pensées de Merle Blanc se stoppa net lorsque le renard se détourna d’elle et se reposa sur les deux nouveaux petits êtres, à peine nées, ainsi que du corps du troisième, gisant sur le côté dans une mare de sang. Refoulant un cri de terreur, elle ne réfléchit pas une seule seconde de plus et se jeta en avant, toutes griffes dehors. Il était en train de tuer les petits de sa sœur !
Elle tomba lourdement sur le dos du renard, l’odeur pestilentielle du canidé la saisit à la gorge alors qu’elle plongea ses crocs et ses griffes dans sa peau, le labourant de ses pattes arrières. La bête se cabra en jappant, son sang se mêlant à la pelisse blanchissante de Merle Blanc alors qu’ils tombèrent ensemble sur le flanc. Elle fut la plus rapide des deux à se relever, prise dans une fureur folle. Personne n’avait le droit de s’en prendre à sa famille ! Elle allait bondir à nouveau sur le dos du renard, quand celui-ci referma sa mâchoire sur sa patte, la faisant trébucher. Elle perdit l’équilibre et dû faire un bond sur le côté pour le retrouver, laissant le temps au monstre sanguinaire de se relever. Ils se juchèrent un moment qui parut une éternité, et l’escadron de l’Ombre risqua une oeillade vers Queue de Pie, toujours immobile, son regard vide posé sur le cadavre de son chaton, la queue enroulée autour des deux autres. Elle semblait épuisée et terrorisée, à peine consciente, mais bien vivante. C’était tout ce qui comptait pour l’instant. Le renard bondit en avant et Merle glissa sous lui, se retournant avec agilité comme on lui avait enseigné tant de fois, elle frappa de toute ses forces le ventre du canidé, qui perdit l’équilibre et se vautra dans l’humide mousse du marais. Elle se releva le plus rapidement possible et s’élança en avant, saisissant son épaule dans ses crocs, elle mordit du plus fort qu’elle le pouvait, faisant gicler le sang. La bête poussa un hurlement qui transperça les os de cette dernière. Allait-elle pouvoir faire face seule à un renard ? Il faisait quasiment deux fois sa taille, jamais elle n’allait y arriver ! Bien qu’elle connaissait le danger, elle était résignée à tout mettre en œuvre pour sauver sa sœur et les petits. Si elle mourrait aujourd’hui, elle mourrait en sachant qu’elle aurait tout mis en œuvre, elle mourrait en digne combattante du Clan de l’Ombre. Elle sentit quelques larmes lui monter dans les yeux quand elle réalisa qu’elle s'apprêtait à embrasser sa propre mort, sans être certaine de pouvoir éloigner le danger de sa famille, mais elle les ravala immédiatement. Ce n’était pas le moment d’être faible, c’était le moment de se battre !
Elle mordit encore plus fort alors que le Renard se releva, son sang coulant dans la gueule de Merle, ruisselant sur son torse. Mais alors qu’elle s’apprêtait à relâcher son emprise pour lancer une nouvelle attaque, la bête tourna soudainement la tête et lui saisit la cuisse. Elle ne s’était pas rendu compte qu’elle était à portée de son long museau ! Elle fut forcée de lâcher l’épaule de son assaillant alors qu’il la tirait de toutes ses forces. Elle ne parvint pas à se rattraper et sa tête tapa le sol dans sa chute, elle n'eut même pas le temps de se retourner alors qu’elle sentit le monstre mordre en plein dans ses côtes. Elle hurla de douleur, crachant un mélange de bave et de sang alors qu’il la souleva et la jeta à terre. Le choc lui coupa le souffle, sa vision se brouilla. Elle sentit à nouveau les crocs du renard s’enfoncer en elle, dans son épaule cette fois. Mais aucun cri ne sortit de sa gueule, uniquement un tressaillement de terreur. Allait-il l’achever ? Elle ferma les yeux quelques instants, attendant le coup de grâce. Elle était épuisée, sa peau la brûlait, tout lui faisait mal.
Mais rien ne se passa, quelques secondes de silence défilèrent sans qu’elle n’ait le courage de confronter la réalité. Puis elle ouvrit les yeux, elle vit le malheur, elle vit le désespoir, elle se crut dans un cauchemar.
Devant les yeux impuissants de Queue de Pie, le renard se saisit d’un autre des chatons. Le pauvre nouveau-né gesticula légèrement dans sa gueule, appelant sa mère. Mais sa mère ne bougea pas, trop terrorisée, trop épuisée, la queue toujours enroulée autour de son dernier petit. La bête referma sa puissante mâchoire sur le corps de l’innocent, retournant l’estomac de Merle Blanc. Non ! Puisant dans ses dernières forces, elle parvint à se relever, elle chancela sur quelques longueurs de queue avant de s'élancer dans un hurlement bestiale. Son regard croisa celui du monstre, un regard dénué de toute émotion, un regard de pure méchanceté, sans aucune pitié, sans aucune empathie. Ses griffes battirent l’air, arrivant à l'exact endroit où le renard se trouvait il y a quelques instants. Il avait esquivé, reculant avec le petit dans la gueule qui poussait des cris apeurés, toujours vivants. Elle entendit un grognement lourd de menace sortir de la gueule du monstre alors qu’il recula, du sang coulait à flot de son épaule, il était en souffrance.
Merle Blanc savait qu’elle s’apprêtait à délivrer son ultime combat, elle en était convaincue : elle ne sortirait pas vivante de ce duel. Mais il fallait qu’elle donne sa vie en échange de celle du chaton, il le fallait. Titubant, elle se mit à avancer vers son adversaire, déterminée, cherchant une stratégie pour arriver à récupérer sain et sauf le chaton. Mais le renard n’avança pas, au contraire, il recula, se tourna et se mit à courir dans le sens inverse. Il s’enfuyait avec le chaton ! Elle se propulsa en avant, courant du plus vite qu’elle le pouvait, volant presque au-dessus du sol. Sa mâchoire allait se refermer sur la queue du canidé, mais elle trébucha.
Elle trébucha et, Elle crut que le vide s’ouvrait devant elle.
Elle se fracassa sur un rocher, elle vit les étoiles venirent, puis repartir. Elle crut que son cœur allait s'arrêter, mais il battait encore. Ce n’était pas son cœur qui allait s’arrêter aujourd’hui, mais celui du chaton qu’il avait emporté avec lui.
Elle n’avait pas réussi, elle ne l’avait pas rattrapé, cet être pur et innocent allait mourir, dévoré par un renard. Elle ravala encore une fois ses larmes, et elle se traîna, rampant à moitié, laissant un filet de sang couler dans son sillage.
Elle se traina jusqu’à sa sœur, passant devant le corps gisant d’un des chatons, et elle s’écroula près d’elle.
“Queue de Pie je… je suis… Je suis désolée, je n’ai pas pu l’arrêter.”
Sa voix était faible, presque inaudible. Elle éclata en sanglot, tremblante comme une feuille. Elle n’avait pas réussi à les sauver, deux étaient morts, c’était sa faute. Elle aurait dû arriver avant, elle aurait dû mieux se battre, faire mieux. Si elle n’avait pas hésité, ils seraient peut-être encore tous vivants. Ses yeux se fermèrent quelques secondes, ne supportant plus la vue du sang souillant le sol et le pelage de Queue de Pie. Avant de s'ouvrirent presque aussi rapidement, chassée par les flashs d'un cauchemar bien trop réel au goût de Merle Blanc. Comment est-ce que tout ça avait pu se produire ? Pourquoi, pourquoi est-ce que les Etoiles s'acharnaient sur elle et sa vie ? Ne l'ont-ils pas encore assez punis ?
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Sujet: Re: [TW : Mort] Quand déjà valsent les plumes | Ft. Merle Blanc Mer 4 Sep 2024 - 23:17
Quand déjà valsent les plumes Feat. ◊ Merle Blanc ━ Lune 1217 ━
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Ce Rp fait mention de la mort de chatons, avec des descriptions, faites attention à vous si vous êtes sensibles à cela.
Ils venaient d'arriver. Ils ne pouvaient pas déjà repartir. Non. Non. Non. Queue de Pie ne voulait pas l'accepter. Elle ne voulait pas y croire. Plus que cela, elle ne pouvait y croire. Elle le refusait. Elle s'était recroquevillée sur elle-même avant que Bête n'arrive totalement vers eux. Entourant ses petits tout juste nés de sa queue. Avant aujourd'hui, elle ne savait même pas qu'ils étaient là? Et pourtant. Pourtant, elle les aimait déjà tellement. La voilà, il était là, le reste de cette famille qu'elle avait toujours attendue.
Être mère. Cela avait toujours été son rêve le plus grand. Le plus beau. Être mère. Aimer son sang, aimer sa chaire. Et elle les aimant tant. Un seul regard avait suffi. Ses petits. Ses enfants.
Elle était maman.
Et ils allaient disparaître. Allait-elle disparaître avec eux ? Elle ne voulait pas qu'ils partent sans elle. Comment pourrait-elle vivre sans eux à présent ?
Et le Monstre arrivait. Si elle l'avait sentie en premier, l'entendre avait renforcé les larmes qui dévalaient sans plus s'arrêter. Elle avait refusé de le voir arriver. Enfonçant sa tête proche de ses petits. C'était immature. Inutile. Un réflexe de défense qui la poussait à plonger dans le déni. Comme lorsqu'elle n'était rien de plus qu'une petite à peine plus grosse que ses propres chatons. Si elle ne voyait pas la menace, alors elle n'existait pas.
Pourtant, elle était bien réelle.
Et elle le fut plus que jamais lorsque l'une des trois nouvelles petites vies lui fut arrachée. Le nouveau-né n'eut qu'à peine le temps de pousser un seul et unique piaillement. Le seul qu'il ne ferait jamais. Le cri d'horreur de Queue de Pie se déchira dans sa gorge, s'étouffa dans la douleur de la situation. Mais elle ne fit rien. Elle ne pouvait rien faire.
La Bête avait lâché le corps non loin d'elle. Elle ne regardait toujours pas le monstre, son regard vide s'était posé sur le corps sans vie. Le corps de son bébé. Elle était mère, son premier devoir était de protéger ses petits. Mais elle n'avait rien pu faire. Elle n'avait rien pu faire et maintenant, son bébé était mort. Elle n'avait rien pu faire et elle ne pourrait rien faire pour les deux pauvres survivants encore collés à elle.
Elle ne pouvait rien faire à part continuer à pleurer, ses yeux vides toujours perdus sur le si petit corps. Elle voulait mourir. A quoi bon continuer de vivre sans eux. Elle ne les connaissait même pas qu'elle aurait déjà donné sa vie pour eux si seulement elle l'avait pu.
La nouvelle maman ne remarqua qu'à peine l'ombre qui venait de se jeter sur le Cauchemar de feu. Elle ne réalisa pas même de qui il s'agissait. Tous les glapissements et jappements divers des deux combattants lui apparaissaient comme assourdis. Si lointain. Elle avait l'impression d'être si loin. Si loin de ce qui se déroulait pourtant si près d'elle.
Et elle voulait partir plus loin encore. Disparaître. Disparaître avec ces bébés. Disparaître avec ce petit corps sans vie. Disparaître avec les deux autres petits. Disparaître loin du Monstre. Et elle avait presque réussi à y croire. Si loin. Elle avait l'impression d'être allée si loin, loin de tout.
Mais l'Horreur était revenue, perçant les frontières du pays imaginaire et lointain qu'elle avait déjà commencé à bâtir. Et de deux tout contre elle ne se trouva plus qu'un. « Non... non... » sanglota-t-elle tout doucement dans une faible plainte. Les petits cris du bébé finirent de percer la bulle lointaine de la guerrière. Il lui était enlevé. Un autre de ses bébés lui était enlevé. Si le cri, ou plutôt le hurlement, de l'adversaire de la Bête ne suffit pas à détourner le regard de Queue de Pie du chaton, l'attaque de la guerrière, pourtant déjà blessée de son combat, fit enfin réaliser à la nouvelle mère l'identité de cette dernière.
Merle Blanc. Mais elle avait déjà disparu sur les traces du Monstre qui s'était reculé, sa victime toujours dans la gueule. « Mes bébés... » continuait-elle de sangloter à voix basse, brisée.
Elle avait froid. Elle s'était mise à trembler. Est-ce que son dernier bébé avait froid lui aussi ? Et est-ce que le petit corps sans vie qui se trouvait toujours non loin d'elle avait froid également ? Elle s'était resserrée sur elle-même, afin de se rassembler totalement autour de la dernière petite boule survivante. Est-ce qu'elle tremblait également ? Ou bien était-ce seulement elle ? Son regard bleu s'était de nouveau posé sur le petit abandonné par le renard. Elle aurait voulu se glisser vers lui. L'enserrer contre elle également. Le réchauffer, lui aussi.
Elle ne savait pas combien de temps s'était écoulé entre le départ de sa soeur après le monstre et son retour, mais, cette fois-ci, elle l'entendit revenir. Elle était blessée. Tellement blessée. Elle s'était écroulée tout près de la nouvelle mère. Ses paroles firent se remplir une nouvelle fois les yeux de Queue de Pie d'eau. Son deuxième bébé ne reviendrait jamais.
« Merle.. avait-elle commencé difficilement, mes bébés.. Merle.. Mes bébés... Ils ont froid. Mes bébés ont froid. » sa voix s'était brisée. Ils avaient froid. Deux d'entre eux auraient froid à tout jamais.
« Merle.. Je les ai pas protégés. Mes bébés... c'est ma faute... Ils sont plus là. C'est ma faute. » Elle aurait dû pouvoir les protéger. C'était son devoir, le plus grand de tous. Et elle avait échoué. Totalement échoué.
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Sujet: Re: [TW : Mort] Quand déjà valsent les plumes | Ft. Merle Blanc Jeu 5 Sep 2024 - 12:30
Quand déjà valsent les plumes
Lune 1217
Les yeux de Pie étaient remplis de larmes, Merle pouvait y déceler toute la douleur du monde à l’intérieur. Elle avait l’impression que quelqu’un avait plongé ses griffes dans sa poitrine pour lui déchirer son cœur, la peine de sa sœur se communiquer à elle, c’était son sang qui avait coulé aussi, ils étaient sa famille. La voix aussi brisée que son être, elle écouta Pie lui partager son inquiétude pour les chatons, ils avaient froid. Son regard passa de la petite boule de poils fragile collée au ventre bicolore, elle tendit la truffe pour la renifler, elle n’avait pas l’air d’avoir froid. Puis elle suivit les yeux de Pie, et elle vit le deuxième chaton, à une longueur de queue ou deux des trois femelles, étendu dans son propre sang, dénué de toute vie. Elle comprit alors qu’elle était encore sous le choc, dans le déni de ce qu’il venait de se passer. Elle ravala sa propre souffrance et le repoussement qu’elle ressentait pour le cadavre, il fallait qu’elle le fasse, pour sa sœur, mais aussi pour la mémoire de l’enfant. Elle se releva avec toute la difficulté du monde, on aurait dit une vieille chatte, ignorant le sang qui s’écoulait encore de ses propres plaies, elle lécha le haut du crâne de Pie dans un geste remplie de douceur.
“N’y pense plus, c’est fini. Je suis là, plus rien ne pourra vous arriver. Occupe toi de réchauffer celle-ci, je vais m’occuper de ton autre chaton, ne t’en fais pas. Je suis là Pie, ça va aller à partir de maintenant. Dès que tu te sentiras mieux, on les ramènera au camp et je te ferai la litière la plus douillette que tu n’aies jamais vu.”
C’était difficile, tellement difficile. Elle n’avait qu’une envie c’était de se rouler en boule et de dormir, d’oublier cette tragédie, de panser ses blessures. Mais elle ne pouvait pas, il fallait qu’elle aide sa sœur, il fallait qu’elle le fasse. Les pattes traînantes sur le sol, l’allure boitante, elle rejoignit le chaton mort. Elle eut l’impression que c’était tout son être qui se fendait en deux à la vue du corps. Son pelage était marron tigré, de jolies rayures, magnifiques mêmes, balafrées par une plaie béante au niveau de son cou, arrachant un haut-les-coeurs à Merle. Elle ferma les yeux quelques instants, refoulant la nausée qu’elle sentait monter en elle. Il était son neveu, son sang, sa famille, il méritait de connaître au moins une fois le contact du pelage d’un autre chat. Merle se baissa, et se laissa glisser le long du corps du chaton, l’enroulant de sa pelisse blanchissante. Son propre sang se mélangea à celui du petit, souillant encore plus son poil. Mais elle n’en n’avait que faire. Elle se mit à lécher sa fourrure, comme le ferait une mère pour réchauffer son bébé, son geste était tendre, emprunt d’une douceur infinie. Les larmes roulèrent le long de ses joues, elle ne pouvait plus les contenir, pas lorsque sa chaleur rentrait en contact avec le froid qui avait déjà saisi son neveu. Puis elle se mit à pleurer, à flot. Elle pleura au-dessus du corps de celui qu’elle n’avait pas eu la chance de se battre pour, pour lequel elle n’était pas arrivée à temps. Personne ne s’était battu pour lui, pas même sa propre mère qui avait regardé la scène, impuissante. La colère se mélangea à l’amertume de son décès, personne ne méritait de mourir d’une façon aussi atroce, personne ne méritait d’être enlevé à la vie avant même d’avoir pu danser avec elle pour la toute première fois. Il n’avait connu que la mort et la douleur.
Puisse les étoiles accueillir cet être pur, le choyer et lui offrir la sécurité que nous, vivants, n’avons pas pu lui apporter. Qu’il ne connaisse jamais la douleur à nouveau, qu’il ne connaisse jamais la faim ou le froid, ni la solitude. On se retrouvera, mon ange. Jamais nous ne t’oublierons, chaque jour je porterai ton deuil sur mes épaules, et la culpabilité de ne pas être arrivé à temps pour te sauver. Pardonne-moi, mon ange. Puisse l'immensité céleste t'accueillir à son sein, et t’offrir des lunes et lunes de paradis. Nous nous retrouverons, dans l’autre monde, quand mon heure viendra.
Secouée de sanglots, Merle se refusa de s’arrêter de nettoyer le chaton. Son corps, ne montrant plus que l’absence de vie en lui, demeuré inerte entre ses pattes, mais elle pouvait le sentir doucement se réchauffer, au contact de sa propre chaleur. Ses pensées adressèrent la même prière au troisième chaton, emporté par la bête, qu'elle ne pourra jamais veiller ou voir grandir. Elle tourna sa tête, portant les marques de la tragédie, vers Pie, toujours immobile.
“Pie… Il faut qu’on rentre au camp, tu as besoin de soin ma sœur, ton petit aussi sûrement. Il faut qu’Epine puisse l’examiner. Je t’aiderais à marcher s’il tu n’en as pas la force.”
Mais elle, est-ce qu’elle avait la force de l’aider à rentrer ? Oui, il le fallait. Son état devait passer après, ça ne comptait pas, pas comme comptait Pie et son dernier chaton.
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Sujet: Re: [TW : Mort] Quand déjà valsent les plumes | Ft. Merle Blanc Jeu 5 Sep 2024 - 19:12
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Comment tout cela avait pu arriver ? Et pourquoi cela était-il arrivé ? Pourquoi est-ce que ses petits n'étaient plus là ? Pourquoi le renard était-il venu ? Oh, Clan des Étoiles, elle avait si mal. Si froid. Elle se sentait si seule. C'étaient des parties d'elle-même qui avait disparu. Des morceaux entiers de son cœur, de son corps, de son âme.
Et elle souffrait tant.
Pourquoi devait-elle souffrir autant ?
Et son esprit ne cessait de se torturer à l'aide de « Et si » meurtriers et accusateurs. Et si elle s'était rendu compte de cette grossesse plus tôt ? Et si elle n'était pas sortie pour aller marcher ? Et si elle était tout simplement aller voir Épine à propos de ses douleurs ? Et si elle avait fait quelque chose ? Est-ce que tous ses petits seraient encore là ?
Elle ne pouvait cesser de trembler. Ou peut-être était-ce toute la terre qui tremblait. Queue de Pie n'arrivait à être sûre de rien. Mais Merle Blanc avait réussi à rejoindre le corps de son petit qui baignait toujours dans son sang. Elle lui avait dit qu'elle allait s'occuper de lui. Et en voyant sa sœur se coucher aux côtés du si petit chaton, la guerrière bicolore parvint à reporter toute son attention sur la petite qu'elle avait toujours tout contre elle.
Elle avait confiance en l'escadron. En sa sœur. En sa famille. Alors elle s'était occupée de l'enfant toujours vivant. Ses gestes étaient incertains, saccadés, douloureux et lents. Et ses yeux étaient toujours plein de larmes qui ne semblaient ne jamais pouvoir s'arrêter de couler. Pouvait-on perdre toute l'eau de son corps en pleurant ? En ce moment-même, Queue de Pie aurait presque pu assurer que c'était possible.
Elle aurait tant aimé plus de temps. Elle qui avait presque toujours attendu le moment où elle porterait enfin la vie. Elle n'avait pas eu le temps de profiter de la nouvelle avant que la délivrance n'arrive. Elle qui avait tant attendu ces petits, elle n'avait pas même eu le temps de profiter de leur arrivée.
Puis elle réalisa. Faisant disparaître les mots que sa sœur venait de lui dire. Plus rien d'autre n'avait d'importance, comme si elle n'avait pas même entendu ce que Merle Blanc avait pu lui dire.
Elle n'avait même pas eu le temps de leur donner un nom. Ils étaient morts, et ils n'avaient même pas de nom. Elle n'avait même pas eu le temps de réfléchir à la façon dont elle aurait voulu les nommer. Ils étaient arrivés si vite. Et si vite, ils étaient déjà repartis.
Elle aurait tant aimé se réveiller. Se rendre compte que tout cela n'était rien d'autre que le fruit d'un cauchemar aux airs trop réels. Elle aurait tant aimé pouvoir croire à une pareille théorie.
« Je ne s-savais pas. Je ne savais pas qu'ils étaient là. Et ils sont partis. » Elle était si fatiguée. Sa voix était si faible. Elle avait tourné ses yeux à moitié vide vers sa sœur. Ses pleurs redoublèrent alors qu'elle articula difficilement : « Je n'ai même pas pu leur donner de nom... Ils n'ont pas de nom... Merle.. » Et l'un d'eux n'était même plus près d'eux. Il n'avait pas de nom. Il avait disparu, loin, à tout jamais.
Queue de Pie restait toujours immobile. Allant d'affreuse réalisation en horrible vérité. L'un de ses petits ne pourrait même pas être enterré auprès de son frère. Et le frère en question allait se retrouver tout seul, tout seul dans les étoiles qu'il ne connaissait pas. Et la dernière allait vivre totalement amputée d'une partie de sa famille.
Clan des Étoiles, pourquoi ? Pourquoi cela était-il arrivé ?
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Sujet: Re: [TW : Mort] Quand déjà valsent les plumes | Ft. Merle Blanc Mer 11 Sep 2024 - 0:07
Quand déjà valsent les plumes
Lune 1217
Les yeux vides, Merle Blanc avait tellement envie de rentrer au camp. Elle ne voulait plus rester ici, dans ce lieu de tragédie, de malheur, d’horreur. Mais Queue de Pie ne semblait pas encore décidé à partir, en même temps, elle ne pouvait imaginer l’épuisement et la peine qu’elle devait ressentir, sa propre tristesse ne devait être rien à côté. Sa sœur avait toujours voulu des chatons, depuis toujours, elle savait que c’était un de ses souhaits les plus chers. Son regard se perdit un instant dans la vague, et les questions affluèrent à nouveau sans qu’elle ne puisse stopper le flux : qui était le père de ces chatons ? Elle se remémora tant bien que mal les dernières lunes, esquivant difficilement les flashs sanguinaires qui menaçaient son esprit chaque seconde. Non, Merle Blanc ne se souvenait pas de l’avoir vu avec un des mâles du clan. Certes, certains chats étaient discrets, mais de là à le lui cacher ? Non, elle ne pouvait y croire, elle l’aurait remarqué si un autre chat lui avait tourné autour, ou si elle avait abordé un comportement différent envers un des guerriers. Par contre, ce qu’elle se souvenait bien, c’était sa couche vide. Une fois, peut-être deux, et encore elle n’était pas sûre. Mais c’était bien arrivé, elle se souvenait s’être inquiétée, puis s’être rendormie, espérant qu’elle soit simplement partie faire ses besoins. Sa couche était demeurée froide. Avait-elle rencontré un félin extérieur au clan ? Ses poils se dressèrent doucement sur son échine, c’était donc ça ! Ses sourcils se froncèrent légèrement quand la réflexion surgit en elle, comme une germe devenant fleur. Ce renard, il n’était pas n’importe quel renard ayant croisé la route de Queue de Pie, non, une tragédie n’arrivait jamais pour rien. C’était une punition ! Comme le Clan des Etoiles avait puni Merle pour l’amour qu’elle avait porté à Nuage de Nuit, maintenant devenue Étoile Polaire la cheffe du Clan de la Rivière. Leurs Ancêtres l’avaient punis, c’était de sa faute, elle avait provoqué la mort de ses propres chatons en s’accouplant avec un scélérat d’un autre clan ! ou pire, avec un chat errant. La féline blanchissante ravala sa salive, tentant de ne rien laisser paraître. De toute façon, même si elle affichait une expression étrange, Queue de Pie serait incapable de le remarquer, trop absorber par les événements.
Quoi qu’il en soit, ce n’était guère le moment de lui demander de rendre des comptes. Elle semblait avoir besoin de donner des noms au chaton vivant, et à ceux parties. C’était compréhensible, même une bonne chose, ces petits ne pouvaient rejoindre le Clan des Étoiles sans porter un nom donner de leur mère. Se remémorant du mieux qu’elle le pouvait le petit corps qu’elle avait vu être emmené, elle se mit à balbutiner maladroitement :
“L-le… le chaton que le r-renard a empo-rté… Il était noir et blanc, les mêmes couleurs que toi.”
Que dire d’autres ? Ce n’était pas à elle de leur donner des noms, elle ne pouvait qu’aider sa sœur, essayer de se rappeler de détails pouvant potentiellement l’aider à trouver ce qui conviendrait le mieux.
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Petit Merle - Nuage de Merle - Merle Blanc
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