Tonnerre + Vent = Orage [Lion, Loup, Matin + Vent et Tonnerre]

Appel du Loup

Si le froid le rend d'habitude plutôt endormi et apathique, cette année le Loup ne traîne guère longtemps dans son nid lorsque le jour se lève sur le camp. Il est sur les nerfs en permanence, ses sens exacerbés sans cesse sur le qui-vive. La guerre n'est pas encore là que déjà sa fourrure se hérisse quotidiennement sur son dos à la moindre mention des ennemis. Aussi, lorsque Matin Embrasé a proposé une patrouille ce jour ci, Appel du Loup s'est prestement porté volontaire. Autrefois, il l'aurait sûrement fait dans l'espoir de bien se faire voir du lieutenant, par pure ambition mais depuis ces dernières lunes il n'y pense plus tellement, happé par l'urgence de simplement servir son clan du mieux qu'il le peut et de se préparer au combat. Il accompagne Matin Embrasé par simple loyauté, et dans le but de se dégourdir les pattes. Il espérait pouvoir chasser un peu en même temps, rien de tel que la traque pour se vider la tête, et garder les guerriers du clan bien nourris par ces temps ne pouvait être que bénéfique.

S'il était donc attentif aux moindre mouvements de le forêt, il ne s'attendait néanmoins pas à ce qu'un lièvre totalement déboussolé lui fonce dans les pattes. Le tuer ne fut pas bien difficile, vu l'allure à laquelle allait l'animal, le choc le laissa assommé un instant, assez pour que guerrier gris ne fasse craquer sa nuque d'un coup de crocs bien placé. Mais une fois cela fait, il est bien obligé de réfléchir à cette situation un peu étrange.

« Le vent... »

Il a grogné en réalisant que c'est leur odeur qui colle de près l'animal, et s'il est attentif, cette même odeur se trouve toute proche... La frontière n'est pas bien loin, mais les terres sur lesquelles ils se trouvent sont bien celles du Tonnerre. Ils vont voir. Il a signifié de signes silencieux à Matin Embrasé ses soupçons, mais emporté dans son élan de colère et de sentiment victorieux d'avoir pris l'ennemi en faute, il se dirige droit vers leur trace sans attendre, la proie fraîche encore sanguinolente dans sa gueule.

« Tiens tiens, qu'avons nous là... Vous avez perdu quelque chose ? Peut-être que c'est ça que vous cherchez ? »

Il lâche l'animal des plaines aux pattes des fautifs, un rictus déformant son visage, ses yeux arrogants se posant sur les deux imposants guerriers du vent. Il cache sa peur, sa colère et son dégoût avec son cynisme, se retient à peine de sauter sur eux. Non, mais toutes griffes sorties, il va se poster dos aux terres du vent de manière à leur couper la retraite, et attend que Matin Embrasé donne un ordre, ou initie l'action... Il espère que l'heure de donner une bonne leçon à ces scélérats a sonnée.

L'air frais venait se loger dans la fourrure épaisse du rouquin lorsqu'il s'extirpa silencieusement de son nid, il était toujours le premier à se lever, étant donner qu'il était lieutenant et se devait de montrer l'exemple à ses fidèles guerriers. Il couva d'un regard plein d'amour et de bienveillance sa bien-aimée et ses rejetons qui étaient désormais de jeunes guerriers. Les doux ronflements sonnaient comme une mélodie et Matin Embrasé était heureux de voir à quel point le Clan du Tonnerre était en bonne santé malgré l'épisode de la Marée Noire.

Il faisait encore nuit lorsque le matou alla se poser au centre du camp, il réfléchissait à ce qu'il avait à organiser pour la journée qui s'annonçait, la patrouille de nuit allait bientôt rentrait, son fils, Amour Interdit était du groupe, et lorsque celui-ci rentra bredouille la mine à peu déconfite, Matin lui lança d'un air sévère mais d'une voix qu'il se voulait encourageante. "Tu feras mieux la prochaine fois." Le jeune matou tigré hocha la tête un peu mal à l'aise et alla se coucher dans la tanière des guerriers, épuisé.

Il observa le tas de gibiers qui étaient bien garnis déjà, satisfait, il alla réveiller les guerrier qui sélectionnerait pour la patrouille de l'aube, à peine réveillés, il leur indiqua de sa voix rauque et grave ; "Je veux avant tout que vous vérifiez les frontières, surtout du côté de la rivière, on sait jamais ce que ces sacs à puces mijotent. Il marqua une pause. Si vous avez le temps, chassez. Je serais revenu avant midi pour sélectionnait les guerriers de la prochaine patrouille, soyez vigilants."

Du coin de l’œil, il vit une masse blanche se mouvoir, et tourna la tête lorsque Appel du Loup vint à sa rencontre pour les directives du jour. Matin Embrasé appréciait ce guerrier qui se montrait toujours volontaire et déterminé, il lui fit un signe de tête pour que celui-ci s'approche un peu plus.

"- Toi tu vas venir avec moi, on va faire un tour du côté de la frontière du Clan du Vent. "

Les deux matous se mirent en route. Les feuilles des arbres dansaient, secouées par la brise matinale, l'herbe perlait de rosée et brillait sous les rayons du soleil qui pointaient à travers les arbres, des feuilles morte tapissaient de ci, de là, le sol, frémissant sous les pas discrets des chasseurs. Lorsqu'un lapin fonça tout droit sur eux, ce fut Appel du Loup qui l'acheva, mais tout de suite, le rouquin sentit que quelque chose clochait. L'odeur forte des landes empestait sur le cadavre de l'animal et tout ses poils se hérissèrent sur son dos. Il entendit à peine Loup murmurait quelque chose que son instinct le poussait déjà vers la piste d'où venait cette odeur. Sans surprise, ils se retrouvèrent face à deux guerriers du Vent. Matin Embrasé vit rouge, sa fourrure doubla encore plus de volume, et son regard d'habitude froid, était devenu noir de haine. Il montra les crocs lorsque son camarade de Clan entama la conversation. Il cracha à son tour, le visage déformé par la rage.

" - Vous savez ce qu'on fait aux intrus qui essayent de voler du gibier sur nos terres ? "

Un grognement échappa de sa gorge, avec tout les événements qui s'étaient produit ces dernière lune, et au vu de la dernière assemblée, Matin Embrasé ne pu se contenir, il poussa un feulement et sauta à la gorge de Chant de Lion, pour le plaquer au sol, les griffes sorties, il lui lacéra le ventre.

L'orage gronde.

HRP:

Spoiler:

Lorsque Matin Embrasé fond sur le massif guerrier du Vent, Loup ne peut qu’être fier du lieutenant fort et fier qui représente le Tonnerre et en défend les frontières avec bravoure. Il est presque heureux de cet ordre implicite qui lui est enfin donné, celui de sortir griffe et crocs et de faire couler le sang. Ils vont leur montrer. Oui, mais voilà, il n’en a pas le temps. Le gris tigré s’est interposé, et ses paroles tirent un reniflement excédé du nez du Loup.

« Avez-vous besoin qu’on vous rappelle le code du guerrier ? En transgressant cette frontière, c’est notre clan entier que vous agressez. La proie n’est pas une excuse. »

Gronde-t-il, les mâchoires serrées, dévoré par l’envie de faire taire le grisâtre d’un coup de croc bien placé, et dans le même temps quelque peu habité par l’hésitation de faire une bêtise. Il attendra, encore une fois, le signal du lieutenant…  Mais voilà que l’autre rouquin massif lui, n’attend plus. Il a inversé les rôles, prenant à son tour Matin Embrasé d’assaut. Comment ose-t-il ? En entendant la menace de mort, le sang d’Appel du Loup ne fait qu’un tour. Il fonce sur le matou et le déloge de sa prise, profitant de l’élan pour planter profondément ses crocs dans l’épaule, ou peut-être est-ce la gorge, il ne sait pas trop dans le fracas de la roulade.

Spoiler: