Sujet: strangers — nuage de la mouette Dim 5 Avr 2020 - 18:38
Nuage de Lionne
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Son regard verdâtre se noie dans la rivière scintillante qu’elle rêve intensément de traverser depuis qu’elle a quitté la pouponnière — elle l’aurait bien tenté la fourberie, prête à fuir son nid en pleine nuit pour se faufiler être les brins d’herbe de la lande, à la merci de ses prédateurs, avant de foncer dans le courant et se noyer. Mais elle n’avait rien tenté d’aussi stupide, la torpeur au réveil d’un cauchemar dans lequel elle se faisait pourchasser par le faucon mangeur de chatons et elle se noyait dans la rivière, le courant bien trop fort pour ses petites pattes frêles. Ainsi n’avait-elle que les yeux plongé dans le courant d’eau, sceptique à l’idée de le traverser, regardant la grâce des poissons qui n’avait pas besoin de s’efforcer pour avancer. Mûre des Bois attendait patiemment qu’elle sorte de ses doux rêves pour lui expliquer le prochain entraînement ; aussitôt attentive, Nuage de Lionne réussit avec brio lors de celui-ci à capturer entre ses crocs un lapin bien dodu, de quoi nourrir une reine et ses petits : une satisfaction pour la demoiselle qui sentait qu’elle se rendait utile ce matin.
L’astre flamboyant s’était déjà élevé depuis un bon moment, avant même qu’elle ne quitte les bras de Morphée, et il était sur le point d’atteindre son zénith lorsqu’elle traîna sa prise à l’intérieur du camp. Au loin, la silhouette noire et blanche de Nuage de la Mouette lui titilla l’esprit : elle ne pouvait pas l’encadrer, il l’insupportait. Mais inévitablement, les deux se cherchaient.
— Eh, l’oiseau. T’as réussi à chopper une aussi belle prise que moi ce matin ou t’es trop nul à la chasse pour nourrir une mère et ses petits ? lui balança-t-elle à travers la clairière, petite pique qui amusait et satisfaisait la fierté de la petite demoiselle.
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Bizarrement, Nuage de la Mouette était d'humeur taquine aujourd'hui. Un mélange étrange de sarcasme et de joie tourbillonnait en lui. Il sentait que cette journée lui réservait de délicieux moments. Ayant passé une bonne partie du matin aux côtés de son frère, il ne s'entraînait pas avant ce soir, alors il profitait de son petit moment de pause avec Périple des Nuages. Profitant du soleil printanier qui caressait avec douceur sa fourrure bicolore, il laissa son regard dérivé vers les alentours. Quelques guerriers se pressaient pour rentrer de patrouille, des chatons s'amusaient innocemment près de la pouponnière sous les regards protecteurs des reines et... une femelle rousse flamboyante apparue, traînant difficilement un lièvre. N'y faisant au début guère attention, il reposa son regard d'ambre sur son frère qui s'éloigna pour aller rejoindre son mentor. Le jeune novice bailla la gueule grande ouverte et du coin de l'oeil il observa la petite femelle. A sa plus grande surprise, elle s'exclama à son attention :
« Eh, l’oiseau. T’as réussi à chopper une aussi belle prise que moi ce matin ou t’es trop nul à la chasse pour nourrir une mère et ses petits ? »
L'apprenti fronça le museau en affichant un sourire. Elle le cherche vraiment ? Tous savent que Nuage de la Mouette est le maître des moqueries. Se levant doucement, il arriva à sa hauteur et la dévisagea en silence. Nuage de Lionne, il la connaissait forcément, ils partageaient la même tanière. En temps normal, elle l'agace. Mais, heureusement pour elle, aujourd'hui il est d'humeur à jouer. Il avait envie de se montrer méchant pour la rembarrer, mais il préférait garder ses meilleurs atouts si elle finit par réellement l'énerver. Posant son regard sur le gibier qui gisait à ses pattes, Nuage de la Mouette vint affronter le regard émeraude de la minette. Il la transperça du regard, essayant de fouiller au plus profond de son esprit. Le silence qui s'était installé avait assez duré, alors il répondit l'air indifférent :
« Dit l'empotée qui n'est pas capable de se battre correctement. » Son sourire moqueur s'effaça de son visage. « Tu fais un peu trop la fière pour celle qui fait la taille du lièvre qu'elle porte. Je ne sais même pas pourquoi je prends la peine de répondre à une chatte aussi insignifiante que toi. »
En réalité, il n'était pas beaucoup plus grand qu'elle, mais ça l'amusait de joue de cet argument. Le Rieur passa à côté d'elle et la bouscula d'un coup d'épaule sec. Il ne savait pas d'où il nourrissait cette envie de la pousser à bout. Elle était insignifiante. Il n'avait pas besoin de lui consacrer du temps ni de l'attention. Mais, ce fut plus fort que lui et il lui lança, dos à elle en direction d'un coin à l'écart :
« Tu es autant une lionne que je suis une mouette, empotée. »
S'étirant avant de se recoucher au soleil, il leva son regard vers la petite silhouette. Le bicolore ne comprenait pas. Il ne comprenait pas pourquoi elle l'agaçait autant. Enfin bon, il se dit que si elle l'ennuie trop il ira retrouver son père qui ne doit pas être très loin, ou sa grand-mère dans sa tanière de meneuse. L'apprenti ne pu retenir un tout petit sourire, à peine visible... Nuage de Lionne arriverait-elle à le divertir ?
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Sujet: Re: strangers — nuage de la mouette Mar 7 Avr 2020 - 10:17
Nuage de Lionne
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Si y’avait bien un mâle qu’elle ne supportait plus de côtoyer, c’était bien ce fou un peu trop farceur, lui qui croyait avoir la blague dans le sang. La seule chose qui coulait dans ses veines, c’était la folie, l’insanité et rien d’autre. Son visage éveillait la colère et la froideur de la féline, ses mots la piquaient en plein coeur et son attitude assaisonnait le tout d’une pincée d’agacement. Elle avait l’air de ne plus trop le supporter, encore moins lorsqu’elle le voyait auprès de Périple des Nuages, petit matou qu’elle considérait presque comme un petit frère. Et son âme pourtant ne pouvait s’empêcher de ne pas l’ignorer, d’aller le chercher, le relancer dans une bataille sans fin dans laquelle ils ne cessent de se renvoyer de quoi toucher le coeur de l’autre, de quoi le faire réagir, de quoi blesser son petit palpitant, histoire d’avoir un impact dans sa vie, de lui dire qu’on compte parfois. Mais Nuage de la Mouette n’est que dans le jeu, il affiche déjà son doux sourire taquin, elle, elle n’ose que l’esquisse d’un sourire lorsqu’elle lâche sa pique, impatiente de voir ce qu’il va rétorquer, peut-être un peu effrayée à l’idée qu’il trouve mieux, qu’il parvienne à la toucher là où ça fait mal, elle qui ferme pourtant si bien son coeur. Intrépide, elle guette ses mots alors qu’il finit de bâiller aux corneilles. Il se lève et s’approche, elle s’assoit et fait semblant d’entamer une toilette avec nonchalance. Ils laissent le silence s’installer, mais le mâle noir et blanc finit par le briser. Empotée. Incapable de se battre correctement. Elle était certes moins forte que lui au combat, mais elle finirait par le battre. Insignifiante. Ah oui ? Eh bien. Il était tout aussi insignifiant à ses yeux. Elle se garde de lui cracher à la figure, mais elle a déjà les traits sévères et il lui donne un coup sec à l’épaule, de quoi lui faire perdre l’équilibre sans la faire tomber ; une dernière pique et elle sort de ses gonds, prête à lui arracher la fourrure.
— Eh ! T’es pas plus grand que ce lièvre non plus, si je me souviens bien ! fulmine-t-elle à son égard, toujours dos à lui, à croire que c’est plus facile de ne pas le regarder dans les yeux.
Alors qu’il s’allonge comme un foutu prince, elle s’approche et elle ne se retient pas lorsque sa patte fouette l’oreille du matou.
— Les lionnes bouffent les mouettes, imbécile. qu’elle finit par dire, de toute sa hauteur, une étincelle de moquerie dans son regard émeraude, un véritable sourire collé aux lèvres.
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Pensant qu'il allait avoir du répit, Nuage de la Mouette fut très déçu d'entendre raisonner la voix aiguë de sa camarade.
« Eh ! T’es pas plus grand que ce lièvre non plus, si je me souviens bien ! »
Il leva les yeux au ciel. "Bouhouu, toi même d'abord !", n'était-elle donc qu'une enfant ? Elle le décevait. Alors qu'elle se retourne et s'approche de lui, il leva doucement le menton pour croiser son regard mais sentit la petite patte frêle de la novice venir taper son oreille. L'apprenti ne fit même plus attention à ce qu'elle ajouta, il croit l'avoir entendu dire que les lions mangeaient les mouettes... Sauf que non, les mouettes volent, contrairement aux lions, elles seront toujours supérieures dans les airs. Le sourire qu'elle avait collé sur son visage l'énerva froidement. Alors, le bicolore se leva le regard glacial, ses babines tremblaient et sa fourrure gonflait à vu d'oeil. Il tremblait de colère. Comment avait-elle osé le toucher de cette manière ? Les crocs serrés, il ne voulait pas créer une bagarre en plein milieu du campement, ses parents lui en voudraient. Il se contenta de la transpercer du regard et de pousser des grognements avant de s'exclamer durement :
« Je ne me soucis pas du fait que tu m'insultes, puisque apparemment je suis extrêmement important à tes yeux au vu de comment tu ne cesses de me courir après, mais ne lève plus jamais la patte sur moi de cette manière. »
Il ne rigolait plus et sa colère avait prit le dessus, il savait qu'il allait regretter les prochaines paroles qui allaient s'échapper de sa gueule, mais ça lui brûlait la gorge tant il avait besoin de se défouler.
« Tu fais un peu trop la maline pour une femelle qui n'a pour famille qu'un père qui ne daigne même pas la regarder dans les yeux. Tu me jalouses moi et ma superbe famille pour être aussi collante ? C'est quoi ton problème sérieux ? Les lionnes bouffent les mouettes, qu'attends-tu pour me le montrer, hein ? La venue du clan des étoiles ? Non, tu as juste peur. Tu n'es qu'une froussarde pas capable de faire autre chose que parler dans le vide. L'imbécile ici, c'est toi ! »
Nuage de la Mouette semblait à bout de souffle. Son énervement s'était dissipé. A peine avait-il fini son monologue qu'il regretta aussitôt. C'était complètement faux. Elle n'est pas froussarde au contraire et c'est ça qui amuse autant l'apprenti, c'est pour son courage et sa répartie qu'il aime bien la voir se démener pour l'énerver. Mais, maintenant qu'elle avait réussi, elle n'allait plus jamais lui parler. Plus jamais ils n'échangeraient des piques durant des parties de chasse. Et étrangement, rien qu'imaginer ça, ça lui faisait une sensation bizarre qu'il ne savait pas décrire. Il sentait comme un creux, comme s'il lui manquait quelque chose. Nuage de la Mouette se sentait pour la première fois idiot. Mais, sa fierté l'aveuglant complètement, il se contenta de reculer d'un pas, l'air désolé et de lui tourner le dos. Il sortit du camp et ne voulait plus la voir.
« Stupide stupide stupide ! Je suis stupide ! »
Chuchota-t-il pour lui même. A présent, son intelligence allait être mise à rude épreuve. Il fallait qu'il se fasse pardonner... Mais comment ? Il avait beau chercher il ne trouvait rien. Et puis, pourquoi il faisait ça d'abord ? Il n'arrivait plus à se comprendre. Le petit était déboussolé. C'était comme si Périple des Nuages lui faisait la tête, il avait l'impression de perdre une partie de lui. Le regard dans le vide, il priait pour que le clan des étoiles l'aide à trouver une idée...
« Pourquoi vous ne m'aidez pas ? S'il vous plaît, nous sommes tous de la même famille, ne devrait-on pas s'entraider ? »
Famille... Nuage de Lionne... Si, elle a une famille. Et il sait qu'ils pourront l'aider ! Mais, pour l'instant, Nuage de la Mouette ne se voyait pas demander de l'aide, il ne se voyait pas la regarder ni même lui parler. Il ne pouvait pas mettre sa fierté de côté pour elle. C'était impossible... Enfin, pour l'instant.
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Sujet: Re: strangers — nuage de la mouette Mer 8 Avr 2020 - 14:14
Nuage de Lionne
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La rouquine se voyait toujours étonnée de sa propre réaction quant à l’attitude de Nuage de la Mouette ; elle avait en effet l’affreuse tendance à se comporter comme un jeune chaton sans cervelle, à la recherche de nouvelle pique pour le faire mugir et le voir vociférer auprès d’elle ou contre les autres. Le voir hors de lui plaisait à la petite car il cherchait souvent à faire de même et ce désir de vengeance constant entre eux, cette petite voix qui les poussaient tous les deux à s’entretuer à petit feu par le biais d’une quelconque moquerie, qu’une quelconque facétie capable de faire exploser l’autre, c’était pour cela qu’ils semblaient vivre, ces deux-là. La jeune demoiselle était plus que satisfaite de son dernier coup : le maigre coup de patte dans l’oreille du matou avait suffit à changer ses yeux moqueurs en un regard glacial dans lequel elle ne percevait que de la colère. Si elle craignait désormais la réaction du matou dont la fourrure noire et blanche gonflait à vue d’oeil, elle ne lâcha pourtant pas sans air farceur. Il osait la menacer alors qu’elle savait qu’il n’avait rien dans le ventre, ce pauvre félin. Ce n’était que des mots et il n’était pas capable de lui sauter dessus, le froussard ; elle mit pendant un instant une barrière entre ses pensées et ses mots, s’empêchant peut-être par la même occasion de dire des choses qu’elle ne pensait pas vraiment. Nuage de Lionne agissait encore avec moquerie, pourtant, sous ses airs encore moqueurs, elle commençait doucement à bouillonner de rage, à mesure qu’il l’insultait, elle et sa famille. Il avait trouvé les mots pour la toucher en plein coeur et elle se retrouvait davantage déçue de ce mâle qu’elle connaissait depuis la pouponnière et avec qui elle ne s’était jamais entendue. Il l’avait traité de froussarde mais à la seconde où les derniers mots furent sortis de sa gueule, le pauvre félin avait déjà un air peiné, comme s’il regrettait ce qu’il venait de dire ; et il devait ! Après tout, c’était lui qui avait lâché les mots les plus forts de sens et qui venait de se payer sa tête.
Alors qu’elle s'apprêtait à bondir sur lui, feulant de rage, il disparut sous ses yeux, fuyant le camp. Finissant seule face au vide, elle sentait désormais le poids des regards sur elle et la peine sur ses épaules, quant à sa situation familiale qu’elle savait vouée à l’échec et quant à ce mâle pour lequel encore quelques instants plus tôt, elle croyait y voir une once de gentillesse, quelque part, au fond de lui. Elle avait tort. Lorsqu’elle se retourna, certains détournèrent le regard, d’autres le maintenaient, subjugués.
— Quoi, vous cherchez quoi, un coup de griffe en pleine gueule, c’est ça ? Allez voir ailleurs si j’y suis, bande de cervelles de moineaux !
Bouillonnante, personne ne saurait plus l’arrêter, peut-être même que Nuage de Bambou aurait eu du mal et que le regard peiné de celui qu’elle considérait comme un petit frère, Périple des Nuages, ne saurait l’adoucir. Fuyant dans son nid, les yeux rougis de larmes, elle ne le quitta pas avant que Mûre des Bois ne l’appelle pour un entraînement. Elle ne toucha pas de la journée à une seule pièce de gibier et fuyait le camp autant de possible, de manière à ne plus croiser cette stupide boule de poils ; l’ignorer serait peut-être sa meilleure vengeance le temps qu’elle trouve les mots pour le désarçonner une bonne fois pour toutes.
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Sujet: Re: strangers — nuage de la mouette Mer 15 Avr 2020 - 20:17
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Les jours passaient et Nuage de la Mouette ruminait, ne sachant que faire pour se faire pardonner de Nuage de Lionne. Ses émotions et ses pensées étaient contradictoires, à tel point qu'il en vint à ne plus comprendre ce qu'il ressentait. Pourquoi se torturer pour elle ? Après tout, elle l'avait cherché, non ? Mais, plus le temps passait, plus il sentait que ce vide qu'il ressentait était de plus en plus gros en son absence. Était-ce possible qu'il ne la considérait pas juste comme une empotée bavarde ? Y avait-il une infime chance que dans son coeur elle avait une place ? Personne, à part Périple des Nuages, n'avait su provoquer ce genre de tempête sentimentale en lui. Avait-elle réussie à compter aux yeux du minou ? Il avait pourtant tenté par tous les moyens possibles de se forger une carapace pour que personne ne puisse l'atteindre. Alors, pourquoi elle ? Pourquoi ? Il se tournait et retournait dans sa litière alors que la lune était déjà bien haute dans le ciel. Il ne trouvait pas le sommeil ce soir là et savoir que la rousse n'était qu'à quelques longueurs de queue de renard de lui ne l'aidait pas à enlacer les bras de Morphée.
Alors, finissant par abandonner, il se leva doucement et enjamba les corps endormis de ses camarades. Il sortit de la tanière et se posa près du tas de gibier sur un rocher un peu en hauteur. Nuage de la Mouette observait, les yeux perdus dans le vide, le camp inactif. Sa fierté était si grande qu'il se disait qu'il ne devait pas aller lui parler. Il ne pouvait pas s'excuser. Mais, plus le temps passait, plus il revoyait cette option. C'était la seule chose qui semblait pouvoir marcher. Serrant la mâchoire, il s'assied et attendit que le soleil vienne prendre la place de la lune dans le ciel. La nuit portait conseil. Et aujourd'hui, après six jours de silence total, il se disait que c'était le moment. Il devait mettre sa fierté de côté et affronter sa peur du rejet. Le novice aperçu la silhouette d'un proche à Nuage de Lionne. Alors, ses talents d'orateur et de manipulateur fonctionnèrent, il sympathisa avec et lui demanda alors de demander à l'apprentie d'aller au crépuscule à la rivière. Il précisa aussi qu'il aimerait qu'il dise que ce sois lui (le proche) qui la retrouverait là-bas.
Midi était passé, le petit avait croisé la rouquine mais l'avait évité. Un peu avant le crépuscule, il partit dans la forêt et tenta tant bien que mal de chasser. Après plusieurs tentatives vaines, sa maladresse finit par le laisser en paix et il put planter ses crocs dans une grosse souris. Fier, il se dépêcha de se rendre à la rivière et grimpa avec difficulté sur un arbre aux alentours pour avoir une vue d'ensemble. Il avait disposé au préalable la proie sur le bord de la rivière, près du pont en bois, là où Nuage de Lionne devait venir. Maintenant, il attendait d'entendre les bruissements des buissons, il attendait avec angoisse de voir le pelage de flamme de celle aux pupilles d'émeraude. Le ciel s'étant teint d'une couleur orangée, il était parfaitement dégagé et aucun vent ne soufflait. Le temps était comme stoppé. Nuage de la Mouette avala durement sa salive. Décidément, il se surprit lui même de tout ce qu'il a bien pu faire pour elle. Si malgré cela elle ne voulait toujours pas lui adresser la parole... Alors, il ne savait plus quoi faire. Il allait devoir se montrer particulièrement convainquant. Attendant encore et encore, il descendrait lorsqu'elle sera près de l'animal gisant non loin de là. Il attendait Nuage de Lionne. Pour la première fois, il espérait qu'elle ne serait pas têtue et qu'elle l'écouterait. Il espérait du plus profond de son coeur.
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Sujet: Re: strangers — nuage de la mouette Jeu 23 Avr 2020 - 12:20
Nuage de Lionne
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Elle ne lui accordait plus le moindre regard. Ses mots l’avaient blessé. Il avait su la toucher en plein coeur, plongeant dans son palpitant une griffe de la taille d’une patte, et le tournant dans la plaie, de façon a fait souffrir au maximum la demoiselle. C’était ainsi que la rousse avait ressentit ses paroles blessantes. Il était parti comme ça, sans rien dire et lorsqu’elle avait croisé son corps noir et blanc, si son envie irrépressible de l’embêter était là, rien n’était plus fort que la colère et la haine qui habitait la femelle, perdant peu à peu sa joie de vivre. Il avait su la braquer, la renfermer, l’endormir dans un profond sommeil le temps qu’elle encaisse les mots. Et chaque fois qu’elle regardait son père, elle sentait à nouveau cette griffe transpercer son thorax, elle sentait au fond d’elle son coeur louper un battement, puis battre vite, trop vite. Elle s’en allait, la chaleur montant en elle et se réfugiait dans les entraînements pour déverser sa colère, subissant par la suite les remontrances de Mûre des Bois qui ne comprenait pas la haine des derniers jours qui coulait dans ses veines, mais Nuage de Lionne n’avait pas envie d’en parler et donc n’ouvrait pas la gueule concernant cette histoire, subissant cette situation, encaissant le mal brisant son âme.
La femelle rousse sentait son coeur battre à tout rompre dans sa poitrine, à croire que quelque chose d’incroyable allait arriver dans sa vie ; pourtant, elle savait que non. L’un de ses frères était venu discuter avec elle un jour où elle avait encore les paroles de Nuage de Mouette qui lui trottait dans la tête, lui proposant qu’au crépuscule, elle se rende à la rivière car il avait besoin de parler. Si la demoiselle au pelage de feu ne comprenait pas où voulait en venir son frère, comme ses pensées divaguaient toujours vers le matou noir et blanc qui semblait compter plus que prévu dans son coeur, elle ne se posa aucune question. D’habitude, elle aurait quémandé pour obtenir une réponse quant à l’objet de cette future conversation. Puis, son frère avait beau être un bon menteur, elle reconnaissait parfois lorsqu’il essayait dans la rouler. Mais elle n’avait pas prêté attention aux petites détails, elle n’avait fait qu’écouter ses pattes qui l’avaient portée tout près de la rivière, perdue dans ses pensées. Il était rare pour elle de rester à ce point perchée dans son petit monde ; elle essayait néanmoins de sourire, de rire, de faire des blagues, mais chaque fois qu’elle le faisait, cela lui semblait faux. Elle avait discuté avec Nuage de Bambou du comportement du mâle qui l’avait blessé. Son amie prônait le pardon, mais Nuage de Lionne n’était pas encore prête à pardonner. Néanmoins, la colère s’adoucissait avec les jours.
Arrivée auprès de la rivière, elle entendit doucement le clapotis de l’eau qui berçait son coeur, l’aidant particulièrement à se rendre compte qu’elle aimait ce son calme capable de l’endormir. Elle avait peu dormi ces derniers jours à cause de toutes ces histoires et elle avait vu que parfois, Nuage de la Mouette tournait longuement en rond dans son nid avant de glisser dans les bras de Morphée à pattes fermées. Bien qu’elle soit encore haineuse contre lui, savoir qu’il regrettait l’aider parfois à se sentir un peu mieux, mais pas suffisamment pour le pardonner. En s’approchant, la rouquine découvrit une petite proie fraîchement tuée. Le fumet de la souris fit gargouiller son estomac, mais elle se méfiait. Reniflant le gibier puis les alentours, elle ne trouva pourtant rien de suspect mais ses oreilles restaient rabattues sur son crâne et quelques poils s’étaient hérissés. Cela ressemblait beaucoup à un appât et son frère devrait être là, mais elle n’en voyait même pas sa silhouette et elle n’avait pas sentit son odeur sur le chemin, de quoi la rendre sceptique. Elle resta un instant assise devant la proie, sentant qu'une odeur familière la gênait, lui rappelait quelque chose sans qu'elle ne puisse mettre la patte dessus avant de laisser ses yeux se glisser sur le ruisseau se déversant, tentant tant bien que mal d’apaiser son coeur.
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Sujet: Re: strangers — nuage de la mouette Ven 24 Avr 2020 - 16:50
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Le soleil se couchait et semblait enflammer le ciel. Cette splendide couleur orangée se reflétait dans l'eau limpide de la rivière et une odeur piqua subitement les narines de Nuage de la Mouette qui était toujours perché sur un arbre. Il pourrait reconnaître ces effluves entre mille autres, rien n'est comparable à cet arôme là, si particulier, à la fois puissant et plein de douceur. Avant même de voir la silhouette, il savait que celle-ci serait rousse avec deux petites pupilles émeraudes. C'était Nuage de Lionne.
L'observant un instant depuis son perchoir, il constatait qu'elle n'osait pas toucher la nourriture, par méfiance. Le mâle sourit, c'était bien elle ça... Il prit une profonde inspiration et descendit en silence de la branche où il était. Il s'approcha d'elle à pas feutré, mais il savait qu'elle l'avait déjà senti. Calme comme il ne l'avait jamais été, le novice se plaça à ses côtés et fixa le ciel, la mine fatiguée. Il fallait dire qu'il dormait peu et mal depuis leur dispute. Au début il garda le silence, profitant simplement de la présence de la féline à ses côtés. Une présence qui lui avait comme manqué. Puis, il se décida à prendre la parole en fixant droit dans les yeux la rouquine :
« Je suis désolé. »
En temps normal, ça lui aurait arraché une partie de lui de prononcer cette phrase. Mais, il avait mit sa fierté de côté, juste pour aujourd'hui.
« J'suis un crétin qui s'amusait à te pousser à bout parce que savoir que tu m'apportais de l'attention, même négative, ça me rendait heureux... Savoir que j'avais une quelconque importance pour toi ça me suffisait. » La voix tremblotante, il continua malgré tout. « Donc, j'ai organisé ça du mieux que je pouvais pour te parler et te revoir. Maintenant, tu peux me sauter dessus en me griffant, m'insulter, me hurler dessus ou m'ignorer, je le mériterais. M-mais... » Déglutissant avec difficulté, il bredouilla. « Mais moi j-j'veux pas de tout ça. J'veux que ça redevienne normal, j'veux te prouver que j'suis pas qu'un idiot, j'ai conscience que j'te mérite pas mais j'veux juste... essayer. P-parce que tu es... » Décalant son regard pour fixer la rivière, il conclu. « Parce que t'es une des personnes qui compte le plus pour moi, Nuage de Lionne. »
Ses pattes tremblaient tellement la puissance de ses paroles l'avaient lui même dérouté. Il ne pensait pas qu'il allait être aussi sincère, lui qui est habituellement si mal à l'aise face à ce genre de discussion, il avait fait s'envoler cette peur pour elle. Juste pour une fois. Nuage de la Mouette joua avec la terre du bout de ses griffes, gêné, attendant le verdict final que lui réserverait sa camarade. Mais tout son coeur hurlait de la revoir. D'à nouveau l'embêter, lui donner de l'importance, l'observer chasser à travers la forêt de bouleau, la voir se lever de la tanière des apprentis le pelage tout ébouriffé... Tout cela lui manquait affreusement.
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Sujet: Re: strangers — nuage de la mouette Dim 3 Mai 2020 - 12:00
Nuage de Lionne
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Tandis que Nuage de Lionne était encore préoccupée par cette souris à l’odeur particulière — elle devait sûrement porter l’odeur de son chasseur — elle entendit un très léger bruissement et le temps d’un instant, le vent lui porta la douce effluve de Nuage de la Mouette. Elle fit volte-face, les poils hérissés. Elle n’avait toujours pas oublié à quel point il avait dit des choses qui lui avait brisé le coeur. Néanmoins, en apercevant sa petite mine, elle se rendit compte que lui aussi ne devait pas dormir bien la nuit, sûrement rongé par la culpabilité. Eh bah tant mieux, il le mérite. Encore heureux qu’il se sente coupable après ce qu’il avait dit. Elle savait que cela aurait été un point sans retour si il n’avait même pas cherché à s’excuser auprès d’elle. Il en avait quand même mis du temps avant de venir la voir. Si ses poils étaient toujours hérissés et ses muscles tendus, Nuage de Lionne ne bougea pas lorsqu’il s’approcha d’elle, elle se retenait, enivrée par son odeur si particulière qu’elle aimait tant. Sa simple présence à ses côtés lui avait manqué et elle ne pourrait l’admettre, mais si elle l’embêtait, ce n’était pas parce qu’elle le détestait, au contraire.
Lorsque Nuage de la Mouette brisa le silence en s’excusant, prêt à poursuivre, elle décida de s’asseoir pour entendre ce qu’il avait à dire. Si elle ne l’avait pas encore pardonné, elle faisait au moins l’effort de l’écouter. Plus le discours se poursuivait, plus les mots sortaient un à un de la gueule du matou et plus elle sentait son coeur prend un rythme plus rapide. Et plus il continuait, plus ses membres commençaient à trembler mais elle ne cessait de tenter de se contenir devant les aveux du matou qui commençait à son tour à avoir une voix tremblante. Elle sentait bien qu’il avait mis sa fierté de côté pour lui dire tout cela et elle se rendait bien compte qu’elle était en train de découvrir une nouvelle facette du mâle noir et blanc qu’elle appréciait particulièrement en sa présence. Il était ici, loin du gamin qui s’amusait avec elle et qui n’hésitait pas à la taquiner, voir à l’insulter quand ça allait trop loin. Il avait comme gagné en maturité le temps d’une seule seconde et elle se rendait compte qu’elle l’adorait davantage. Que lui aussi, il comptait beaucoup pour elle. Mais de là à mettre elle aussi sa fierté de côté pour le satisfaire comme si elle allait lui courir après alors qu’il lui avait brisé son coeur ? Non, elle ne pardonnait pas si facilement, Nuage de Lionne. Et il allait devoir réfléchir avant d’agir maintenant.
Ainsi, la demoiselle resta froide malgré un petit sourire qu’elle ne saurait contenir, le regardant droit dans les yeux malgré ses muscles tremblants.
— Je suis contente de savoir que je compte tant que ça pour toi, Nuage de la Mouette. Mais tes mots m’ont profondément blessé et je ne veux pas de simples paroles en l’air pour essayer de tout arranger parce que t’es au pied du mur et que tu ne sais plus quoi faire. Je peux pas te garantir comme ça que ça redeviendra comme avant, ça se gagnera avec du temps, avec des actes et rien de plus. J’ai encore en travers de la gorge ce que tu m’as fait. Mais comme on nous a toujours appris, faute avouée à moitié pardonnée. À toi maintenant de regagner ma confiance pour que je te pardonne cette autre moitié.
Et à ces mots, et parce qu’elle était incapable de se retenir davantage, elle lui lécha l’épaule, pris la souris entre ses crocs et passa devant lui pour prendre la direction du camp. Si elle avait été si froid, malgré tout, elle n’était pas indifférente à ce qu’il venait de faire et elle sentait comme des petits papillons parcourir son ventre, qu’elle essayait tant bien que mal de ne pas prendre en compte.
avec nuage de la mouette
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Mouette Obscure Connaisseur.euse.
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Sujet: Re: strangers — nuage de la mouette Sam 16 Mai 2020 - 2:07
strangers. Nuage de Lionne & Nuage de la Mouette +
Nuage de la Mouette, malgré ses belles paroles, avait un peu de mal à réaliser le mal qu'il avait pu faire à sa camarade. Il savait bien évidemment qu'il avait été trop loin, mais il n'imaginait pas qu'elle sois autant touchée par cela. Se retenant de bailler, il tenta d'affronter le regard de la rouquine mais sa gêne était trop forte et il n'y parvint pas. Alors il se contenta de gratter la terre, encore et encore, malgré ses pattes tremblotantes. Il déglutit avec peine lorsqu'il entendit la voix de Nuage de Lionne. Ce timbre de voix qu'il avait tant envie d'entendre, encore et encore. Il se disait à ce moment même qu'elle pouvait très bien l'insulter, il s'en ficherait tant qu'il entendait encore le son de sa voix. Tout le petit corps du bicolore était en ébullition tandis que celles aux pupilles d'émeraudes le réprimandait -avec tout de même un doux sourire accroché aux babines-. Elle n'avait pas tort, il avait effectivement misé sur le beau discours puisqu'il était au pied du mur et qu'il ne savait plus quoi faire. Mais, malgré cela, ses intentions étaient pures. Il ne savait juste pas comment s'y prendre. Le jeune avait bien plus l'habitude des moqueries que des vérités touchantes.
Toujours autant gêné, il était comme une statue de glace, n'osant bougé par peur de se briser en mille morceaux. Pourtant, Nuage de Lionne semblait à l'aise et toujours aussi confiante. Toujours les yeux dans le vide, Nuage de la Mouette ne s'attendit pas à sentir la langue rappeuse de la féline venir lécher avec complicité son épaule. Surpris, il laissa un sursaut se faire sentir. Il n'eut pas le temps de réagir qu'elle s'était déjà emparée de la viande et était sur le chemin du retour. L'apprenti jeta un regard nerveux derrière lui et observa que la posture droite et fière de la minette indiquait qu'elle était sans aucun doute satisfaite. Un soupir de soulagement vint briser le silence qui s'était installé, le novice était content de savoir que la moitié du chemin était fait. Il ne se doutait cependant pas que le plus dur était à venir et qu'il allait devoir redoubler de patience pour se faire entièrement pardonné. Malicieux et taquin, comme à son habitude, il laissa son corps bouger par instinct et ses pattes foulèrent le sol à grande vitesse pour rattraper la rouquine. Une fois à sa hauteur, il ralentit un peu et s'exclama, un sourire idiot sur le visage :
« T'es sûre t'es pas malade ? Tu m'as pas insulté ! En tout cas, t'es plus mignonne quand tu souris. »
Sans attendre de réponse, il détala, laissant le vent ébouriffer son pelage et le soleil réchauffer son corps et son esprit. Il n'y a pas à dire, Nuage de Lionne et Nuage de la Mouette sont inséparables.