A la frontière du ridicule [Ft. Water et Feufo]

 
A la frontière du ridicule

Nuage de Chouette ft.Petit Coquelicot ft.Rose Délicate

 
Une petite feuille envolée dans les murs de mon antre, et le soleil peut pénétrer. Allongée sur un lit de mousse et de feuilles, l'astre solaire pose un de ses rayons sur ma fourrure emmêlée par les mouvements de la nuit. Je pousse un petit grognement, puis me redresse en frottant mes yeux. Courte nuit que fut celle-ci, une nouvelle fois…
Je me tourne vers Petite Dryade qui, encore malade, git à mes côtés. Avant même de boire, je lui administre quelque petites herbes et lui lèche doucement le front. Puis je sors de ma grotte, mais recule, aveuglée par le soleil. Le ciel est bleu à l'extérieur, mais l'air tout de même assez frais. J'inspire doucement. Le vent, comme une douce mélodie, fait danser les brins d'herbe et les branches des arbres sur lesquels quelques oiseaux chantent doucement. Je n'ai même pas la force de les chasser, alors je m'installe tranquillement près du tas de gibier et opte pour une petite souris. Il faut faire de plus en plus attention, avec ce "virus", qui agit sous forme d'intoxication, qui rode.

Après une fourrure démêlée et un estomac rassasié, je retourne dans l'antre. Je jette quelques coups d'œil autour de moi, m'assure que tout va bien puis me tourne vers la réserve. J'aurais aimé que Nuage de Menthe m'accompagne aller chercher les plantes nécessaires, mais je ne peux laisser les malades seuls, alors je les place sous sa responsabilité. Habituellement c'est l'inverse, elle part toujours s'occuper des réserves, mais cette fois ci j'ai besoin de prendre l'air, de sortir pour quelques instants de cette atmosphère étouffante.

Je fais le compte des herbes manquantes, puis sort sur la pointe des pattes du camp. Je ne tiens pas spécialement à ce que l'on remarque mon absence, alors je fais les choses avec efficacité. J'aurais aimé pouvoir ne pas sortir des frontières, compte tenu des tensions actuelles entre les clans, mais la majorité des remèdes recherchés se situent sur la frontière Ombreuse. Je pousse un long soupir, et presse le pas en direction des territoires du Clan le plus redouté de la vallée.

Mais je m'arrête avant d'être complètement arrivée sur les lieux. Mes moustaches frétillent, et j'ai comme un mauvais pressentiment. Je tends l'oreille, et me concentre. A ma truffe parvient différentes odeurs : ombreuses bien sûr, mais surtout, et étonnement, du Tonnerre. J'ouvre grands les yeux, reculant de quelques pas. Qu'est-ce que fait un membre du Tonnerre sur les territoires de l'Ombre ! Je n'ai aucune capacité en combat, et je devrais mieux appeler des renforts, mais je me rappelle la situation actuelle. Alors je m'avance doucement, priant le Clan des Etoiles pour que ce ne soit qu'une fausse alerte. Je sens mon cœur battre à mille à l'heure et mon poil se hérisser.
Mais qu'elle n'est pas surprise lorsque j'arrive sur le lieu en question ! Avant de parler ou même d'aider le pauvre chaton coincé, je prends une grande respiration, soulagée au plus haut point de ne pas avoir eu affaire à une bande de colosses musclés comme n'importe quel autre Venteux. Et puis, je reprends rapidement mes esprits pour me rendre compte de l'absurdité de la situation.

Un chaton, surement du Clan de l'Ombre, me regarde droit dans les yeux, coincé dans un buisson de ronces. En face de lui, le Tonnerrien, lui, semble perdu. Il regarde autour de lui, comme s'il avait vu une Etoile Noire. Je pouffe discrètement, puis m'adresse à eux. Je ne saurais déterminer l'âge du matou tacheté, mais il doit surement être apprenti, ou alors guerrier petit. Je prends le parti de l'apprenti.

"Bonjour à vous, félins de la vallée. Je suis Rose Délicate, guérisseuse du Clan du Vent. Je crois que tu as besoin d'aide non ?" Puis je me tourne vers le présumé apprenti. "Et toi, qu'est-ce, par le Clan des Etoiles, tu fais ici !"
 
 
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