Blasphème. [LIBRE AVEC CHIHIRO]

Clip, clap, clip, clap. Le bruit répétitif de l'eau qui tombent dans le grand bac, gouttant petit à petit de la grande tige métallique où s'abreuvent et nettoient les maisonniers parfois. Je fixe cette tige métallique, j'ai soif. C'est haut et ça demande une grande prestation artistique & gymnastique de ma souplesse, et j'ai tellement... La flemme.  Malgré tout ma mes babines sont pâteuses à cause de mes croquettes sèches, je n'ai pas eu droit au pâté aujourd'hui, je crois que maman maisonnier à dit que j'avais trop grossis et que je devais me mettre à l'exercice, ce n'est pas comme si j'avais la peau qui pendouille un peu en dessous de mon ventre... 

Je me motive enfin à agir et saute sur la chaise puis, la table et me dirige lentement vers le goutte à goutte répétitifs, je lape goulûment les petites gouttes fraîche d'eau à l'arrière goût chloré, un jappement intempestif me fait sortir de mes gonds et j'aperçois Froussette qui sautille en contrebas et me fixant de ses petits yeux noirs. Qu'est-ce qu'elle veut encore celle là ? A force de cohabiter ensemble, nous arrivons presque à communiquer aisément, et je comprend à peu près ses mots. "Moi faim, toi avoir manger croquettes moi ?" Je crache en sa direction en rabattant mes minuscule oreilles sur mon crâne. " Moi, manger tes croquettes sans goût ? Bieurk, tu peux toujours rêver !" Pourtant le petit canidé ne me lâcher pas des yeux et je commençais à songer qu'un chat errant était peut-être passer par ici, après tout, les maisonniers laissent toujours la chatière ouverte pour que moi, grande princesse de ces lieux, puisse partir à ma guise, ainsi que Froussette mais elle, son devoir c'est de veiller sur moi. Malgré tout, il arrive parfois que lorsque nous roupillons un somme, des chats perfides errants viennent nous voler notre nourriture. Je rumine intérieurement, en reniflant sa pitance désormais vide. Mon odorat très développé m'indique qu'effectivement un intru est passer par là ! Pardi ! Qui a bien pu s'infiltrer dans notre humble demeure pour nous voler notre boustifaille sous notre truffe ? Je rugis ma rage et fixe le petit chien de mes yeux furieux. "Ne t'inquiète pas Froussette, nous allons retrouver ses malotrus qui t'ont privé de ta nourriture et nous allons leurs donner une bonne leçon !" Celle ci hoche la tête avec conviction, déterminée à faire claquer ses crocs pointues sur les postérieurs belliqueux de ces vauriens ! Je m'élance vers la chatière avec grâce et bondis sur la pelouse douce et bien taillé de notre jardin, la petite chienne me suit de près, sa queue remuant frénétiquement au dessus de son dos, ses petites oreilles sont dressés sur sa tête, si mes yeux sont plus perçants que les siens, son odorat est plus affûté, j'attend patiemment tandis qu'elle renifle le sol, et la suit à petit pas, puis après une bonne dizaine de marche dans notre grand jardin, elle s'arrête à la barrière qui l'empêche de continuer et je prends la relève. "Ne t'inquiète pas je vais les poursuivre, décidément ces stupides chats n'ont aucun respect pour les frontières - je marque une pause en reniflant leurs odeurs au delà des terres des chats des clans, et fulmine, en colère - ils ne respectent même pas les limites des territoires des chats des Clans, pourtant tout le monde sait qu'il ne faut pas s'y aventurer, non ? " Je lui fais un clin d’œil, malicieuse, ce n'est pas comme si, moi-même, je respectais ces frontières, mais après tout mon statut est bien au dessus de tous ces sacs à puces !

Je saute par delà la barrière et atterrit en plein sur la limite de leurs frontières, j'hume toutes les odeurs qui se mélangent et fronce du nez lorsque je ne parviens plus à retrouver la trace des voleurs. L'aide de Froussette aurait était d'une grande aide.. mais bon tant pis, je vais devoir me fier à mon propre odorat ! Je dresse mes oreilles pliées sur ma tête en quête de bruits étrange d'assaillants, je n'ai vraiment pas envie de me faire importuner par ces stupides chats sauvages.

J'avance paresseusement sur la limite de territoire, observant les oiseaux qui picorent des graines dans le sol meuble, ou encore les branches qui dansent dans la brise du vent, tellement d'odeurs et de bruits envahissent mon espace que je ne sais plus où donner de la tête, à un moment je perds sa trace pendant au moins une heure, puis je retrouve leurs pistes à l'orée d'un buisson. Je m'aventure un peu plus sur un des territoires, une forêt de pins et de pinèdes, sombre et effrayante se dresse devant moi, il fait vraiment noir par ici, comment des chats vivent par ici, mes pattes commencent à me faire mal et j'arrive à de nouvelles odeurs, une forêt de chêne et d'érables remplacent les pins et la pinède, il fait plus clair et la température est plus douce et chaude par ici, comme si les quelques rayons de soleil qui parviennent à s'infiltrer à travers les feuillages permettent de réguler la température, il me semble être sur un nouveau terrain de Clan, je continue plus sereine car je me sens plus à l'aise par ici, j'oublie même de suivre la piste des intrus et finit par me perdre loin, très loin.

Je trouve enfin la rivière et décide de la suivre peut-être que ça me ramènera quelque part et peut-être que je retrouverais les chats errants ? Je marque une pause parce que mes pattes me font vraiment trop mal et j'ai faim, tellement faim, les petits maisonniers ont dû rentrer de l'école depuis le temps, le soleil est bien haut dans le ciel, ils ont du verser de la nourriture dans nos gamelles respectives et Froussette doit être entrain de se repaître... Pff, je ne sais même pas à quoi ça sert que je traîne ici, on avait juste à attendre, et les maisonniers nous nourrissent encore ! Je suis tellement stupide de m'être lancer dans cette aventure, mais si je ne fais pas régner la loi dans ma maison, qui le fera ?! Déterminée plus que jamais à retrouver les voleurs, j'accélère le pas, au bout d'un moment, après avoir marcher pendant des heures et des heures, j'entends un bruissement sourd au loin, de l'eau, en grande quantité ? J'ai tellement soif, mais de ce côté ci de la rivière, l'eau de m'inspire pas confiance, peut-être plus haut ? Je grimpe la pente abrupte et mes membres sont à deux queues de souris de me lâcher pour s’effondrer au sol, mais j'y suis presque, je peux entendre le bruit s'intensifier, allez Chihiro, une vraie reine ne s'arrête pas devant un obstacle ! Je rumine, une vraie reine se ferait porter jusqu'à sa destination voulue.. enfin bref.

Alors que mes pas ralentissent en arrivant en amont de la colline, j'aperçois enfin l'origine de ce bruit assourdissant, devant moi, se jette avec magnificence une cascade, divinité de la nature, dans les eaux tumultueuses de la rivière, j'en reste bouche-bé tant la splendeur de cette merveille de la nature m’émerveille, je n'en avais jamais vu en vrai, juste des la boîte à images, et c'était beaucoup plus impressionnant en vrai ! 

Alors que je m'approche prudemment de la divinité des eaux, j'entre aperçois une petite embouchure sur une corniche, signe d'une présence d'un caverne derrière le voile d'eau assourdissant. Je déglutit et m'aventure à pas lent sur la pente caillouteuse, des petites roches tombent dans l'eau, et je fais les yeux ronds en les voyant se noyer dans les profondeurs noires de l'eau. Je frissonne terrorisé et redouble de prudence, enfin je parviens à l'entrée de la grotte et ce que je vois me laisse pantoise. Ça brille de milles couleurs à l'intérieur ! Je ne savais pas que des pierres pouvaient être aussi lisse et brillante, presque limpide comme de l'eau ! Mais où suis-je ? Qu'est-je découvert ? Je sautille de joie quand soudain, je sens que je ne suis pas seule, aurais-je était suivie ? Je ne me suis pas retournée une seule fois depuis ma sortie de mon jardin, et si quelqu'un m'avait suivis des pins, des chênes ou de la rivière ? Des chats sauvages ? Je me recroqueville contre la pierre, mais la tête haute, signe que je ne me soumettrais pas quoi qu'il advienne ! Et mince...