« freak like me » | LIBRE

Douceur Irisée s'avançait prudemment entre quelques brindilles humides, et ses pattes s'enfonçaient avec douceur dans le sol mousseux et frais. Sa tête se baissa, et sa démarche ralentissait, sous la lueur des cieux nuageux et pâles. La jeune femelle avait la tête vide. Peut-être que la plupart des félins ne s'inquiétaient pas de ne penser à rien, mais pour la jeune guerrière immaculée, c'était un moment bien pire que la solitude. En effet, ce petit bourgeon ne cessait de rêvasser, elle avait un esprit bien trop soumis aux artifices, bulles et fantaisies, alors, en n'avoir aucun ne pouvait que la perturber au plus haut point. Ses moustaches s'agitèrent de contentement, alors que les traits de son visage s'apaisaient.

Devant ce vide blanc, infini, qui se tordait entre les parois de son crâne, la jeune femelle avait voulu tester ses limites. Pour une femelle bien craintive, s'aventurer aussi loin relevait d'un exploit. Mais la douce Irisée pensait que, découvrir de nouvelles choses, se faire peur, s'inquiéter, pouvait faire revenir tout ce coton, ces nuages, dans son esprit. Alors, bousculée par l'inconnu et l'envie de se retrouver, la femelle bondissait entre les fleurs, ses coussinets tendres s'enfonçant dans le sol meuble.

Elle s'arrêta, essoufflée dans sa légère course, en apercevant un arbre gigantesque, et gris. Ses yeux s'écarquillèrent devant la matière froide, et effrayante. Le clapotis de l'eau et les murmures des oiseaux accompagnaient ses réflexions. C'est sûrement une de ces tanières de bipèdes. En tant que jeune chasseuse, sage et réfléchie, Douceur Irisée n'en avait jamais vu auparavant. Elle avait légèrement la nausée, en remarquant la taille de la 'tanière'. Ils doivent être gigantesques ces bipèdes, je comprends pourquoi ils ont autant mauvaise réputation. Les oreilles de la femelle s'agitèrent, en entendant des craquements peu naturels. Son regard bleuté balaya le paysage autour d'elle. Ce nuage blanc à petite truffe rose n'avait pas peur, elle était bien trop naïve pour imaginer d'autres félins s'aventurer dans ces lieux abandonnés des clans.

Vestale Céleste se fait effacée ces jours-ci. Elle se fait petite, apeurée. Elle tente de cacher cette peur insidieuse qui monte en elle, depuis l’annonce d’Étoile de Nuit. La confirmation de la non-implication de la Lune fut pour elle une vague de soulagement, mais son imagination et son anxiété ne peuvent s’empêcher de plonger ses nuits et ses journées dans le tourment en lui fournissant à chaque instant des scénarios tous plus inquiétants les uns que les autres. Elle craint que la guerre ne soit pas stoppée par de simples frontières. Qu’elle ne soit stoppée par rien. La guerre, féroce, sauvage et sanglante. Que sont quelques luneux pacifiques face à elle ?

Et puis le froid et l’humidité finiront par revenir, chassant les proies survivantes vers des terres plus chaudes. Ils se terreront au fond des trous, laissant une raison de plus aux clans pour vouloir accaparer des terres. Vestale Céleste frissonne. Elle lève les yeux vers un ciel clair pâle, du haut duquel l’astre solaire projette ses rayons de lumière, masqués par des nuages blancs et paresseux. Il faut profiter de lui tant qu’il est là. Quand il ne le sera plus… Elle ne veut pas y penser. La chape froide et morte de l’hiver suffit à elle seule pour réveiller ses inquiétudes. Cette année, c’est pire que tout.

Mais tout cela a déserté son esprit pour un instant. Elle est concentrée sur une silhouette blanche qu’elle observe filer devant elle. Elle a pris Douceur Irisée en filature. Cela ne lui ressemble pourtant pas. Elle est curieuse Vestale, mais pas intrusive. Elle sait garder ses questions pour elle, parfois un peu trop. Elle cultive un jardin secret d’interrogations. Elle invente ses propres réponses. Elle rêve.

Mais pas aujourd’hui, elle ne sait plus rêver en ce moment, seulement s’inquiéter et se fatiguer. Alors voilà, lorsque qu’elle a senti la trace de Douceur s’éloigner des bouleaux protecteurs, vers l’inconnu, c’est ce qu’elle a commencé par faire, s’inquiéter. Peut-être était-ce un instinct protecteur envers la plus jeune, à peine nommée guerrière. Vestale ne se sent pas confiante, en de hors de ses terres non plus, mais elle l’a tout de même suivi sans vraiment y réfléchir à deux fois, et voilà qu’elle se retrouve ici maintenant, à galoper jusqu’à, jusqu’à… la plage ? Devant elles se dresse un énorme monticule de pierres, déchirant le paysage marin. Elle ralentit soudainement, s’apercevant que Douceur Irisée s’est arrêtée à quelques pas devant elle. Elle l’avait perdu des yeux et ne s’est pas arrêtée assez tôt, elle. Une brindille craque sous ses pattes qui se sont faites trop lourdes dans la précipitation.

« Ah ! »

Un cri d'horreur en réalisant l'erreur qu'elle vient de commettre. A présent, Douceur Irisée allait sans aucun doute se retourner et se retrouver face à elle...

« Je… je… C’est moi, Vestale Céleste. Pardon, je ne voulais pas te suivre, enfin, c’était… »

Elle se dandine maladroitement sur ses pattes, les oreilles rabattues piteusement en signe de honte. Elle n’a pas d’excuse à donner, aucune raison valable d’être ici, de déranger la guerrière immaculée. Elle s’excuse, geste bien maigre devant la faute qu’elle a commise.

« Tu- tu n’as pas peur ? Je ne sais pas si ce n’est pas dangereux, qu’on soit ici, avec les temps qui courent… Je me disais, peut-être qu’il valait mieux… qu’il valait mieux que… »

Bien sûr. Lui dire qu’elle est venue pour la protéger, la secourir, tel un valeureux guerrier courant à son secours. Quelle bonne idée. Pitoyable. Elle soupire, fâchée contre elle-même de s’être mise dans cette situation toute seule.

« Tu veux que je euh… te laisse tranquille ? »

« Ah ! »

La plainte apeurée raisonna dans les oreilles de la jeune guerrière, qui fut prise du même sentiment. La silhouette épurée eut un léger bond, la longue queue plumeuse frissonnante. Elle se retourna alors vers la voix. Ses grands yeux nocturnes croisèrent des pupilles forestière et fluviale à la fois, couleurs familières.  

« Je… je… C’est moi, Vestale Céleste. Pardon, je ne voulais pas te suivre, enfin, c’était… »

Vestale Céleste ! Douceur Irisée était surprise de voir la guerrière sous le même ciel qu'elle. Sa bouche s'ouvrit, sans pouvoir émettre un son, ses yeux suivant le mouvement dandinant de la femelle. Les oreilles de son aînée s'abaissèrent, avant qu'elle ne poursuive, toujours hésitante :

« Tu- tu n’as pas peur ? Je ne sais pas si ce n’est pas dangereux, qu’on soit ici, avec les temps qui courent… Je me disais, peut-être qu’il valait mieux… qu’il valait mieux que… »

Vestale Céleste eu un léger soupir avant de miauler, un grain de culpabilité dans la voix :

« Tu veux que je euh… te laisse tranquille ? »

Les oreilles de Douceur Irisée s'agitèrent, signe d'amusement. Avant de répondre à la guerrière qui se tenait devant-elle, la tout juste nommée guerrière s'apaisa sur le sol moelleux sous ses pattes. Son regard observait le ciel chatoyant entre les moutons célestes. Elle miaula alors, de sa timide voix apaisante :

« Oh non ne t'inquiète pas, tu peux rester avec moi si tu veux. »

Douceur Irisée se roula sur le dos, avant d'étendre ses petites pattes blanches devant-elle. Elle finit par relever la tête, réalisant les paroles de Vestale Céleste. Quelque part elle avait raison. Ce n'était pas prudent, avec toutes ces tensions dans la forêt, de chaparder dans des lieux inconnus. Un peu honteuse de savoir que quelqu'un de son clan s'est aperçu de son acte, Douceur Irisée remua la queue. Mais son innocence et sa pureté chassèrent vite tout ce sérieux, plaisantant alors :

« Ca fait du bien non? D'être loin de tout ça, de se sentir un peu libre. La femelle hésita avant de continuer, sur un ton un peu chagriné. Je, je crois que ça me pèse un petit peu tout ce qu'il se passe. J'en perds la tête.  »

Douceur Irisée avait le besoin de se justifier, bien qu'elle ne devait rien à la guerrière. Tout ce poids qui régnait dans la vallée, cette brume mystérieuse... Cela faisait trop réfléchir la jeune guerrière, qui n'avait plus d'énergie ensuite pour rêver tendrement de jours chauds, et de rayons de soleil jouant avec des papillons.

Alors que s'être échappée dans ce lieu inconnu, lui donnait l'impression de marcher dans un monde inconnu, perceptible que par ses pensées. La pression se relâchait. La femelle immaculée avait trouvé une bulle dans toute cette agitation. Et sa naïveté ne lui laissait pas penser que d'autres claniques pouvaient se retrouver ici, avec elle. Elle était dans son monde, dans son coton et ses plumes dansantes.

HRP:

Elle lui propose la solitude, son absence. Comme souvent, elle se sent de trop, présence non invitée en ces lieux. Mais elle hésite aussi. Elle ne veut en réalité pas laisser sa camarade seule, elle s'inquiéterait alors sans arrêt, des pensées anxieuses tournant sans fin dans sa tête, elle peut déjà le sentir. A présent qu'elle est venue jusqu'ici, elle se sent responsable. Et si ses inquiétudes étaient fondées et qu'il arrivait réellement quelque chose à Douceur Irisée après son départ ?

Vestale Céleste n'a pas le temps de s'inquiéter davantage et de laisser son esprit dériver vers ces perspectives troublées qu'elle se retrouve démunie devant le visible amusement de sa camarade. Elle se détend sensiblement devant ce spectacle, cessant de se dandiner maladroitement sur ses pattes, mais une pointe de méfiance reste dans ses yeux, ne sachant pas ce qui va suivre. Douceur Irisée pourrait se moquer d'elle et de ses intentions, bien que cela l'étonnerait de sa part. Mais au lieu de ça, elle resta déconvenue, seule empêtrée dans ses insécurités tandis que la jeune guerrière blanche se glissait devant elle au sol, les yeux tournés innocemment tout là haut vers le ciel, comme si les soucis du monde terrien ne la concernait qu'à peine, lointainement.

Vestale aimerait pouvoir se mentir ainsi à elle même. Tourner son regard vers la cime des arbres, se perdre dans la pâleur des cieux, dans l'immensité qui pourrait l'engloutir. Elle qui avait habituellement aussi cet air rêveur se sent aujourd'hui prisonnière de l'emprise terrestre, les pattes fermement liée au sol, le cœur étroitement enserré par la patte d'acier de l'inquiétude. Elle reste là un instant, envieuse et silencieuse devant la figure de Douceur Irisée qui s'est paisiblement envolée dans un monde ou Vestale ne peut la suivre.

« Ca fait du bien non? D'être loin de tout ça, de se sentir un peu libre. Je, je crois que ça me pèse un petit peu tout ce qu'il se passe. J'en perds la tête.  »

Prise au dépourvu par ces nouvelles paroles, la guerrière claire hoche la tête sombrement, les yeux tournés vers sa cadette avec incertitude. Elle aussi en perd la tête, elle aussi sent un poids tangible lui peser sur les épaules et la clouer au sol. Mais elle n'arrive pas à s'en débarrasser de ce poids, encore moins ici, loin de l'abri de l'arbre camp. L'ombre de l'étrange bâtisse qui se dresse devant elles lui donne encore plus froid dans le dos. Elle laisse un ange passer avant de se décider à répondre, comme poussée par une force étrangère. La vérité, c'est qu'elle ressent le besoin de se confier, et que Douceur Irisée lui a tendu une perche. Sous couvert de faire la conversation, Vestale Céleste laisse passer quelques uns de ses tourments au travers de ses mots.

« Je suis terrifiée. La guerre... Elle s'arrête un instant, car mettre un mot sur ce qu'il se passe ne rend tout cela que plus réel. Je ne comprends pas comment on en arrive là. Verser du sang, et après quoi ? Je ne veux pas me battre, pourquoi les autres le veulent-ils ? »

Sa dernière question résonne comme une plainte, un caprice. Mais c'est la vérité, qu'elle ne comprend pas, ça la rend malade, cette idée que les coups de griffes et de crocs régleraient quoi que ce soit. Elle prie chaque jour pour qu'Étoile de Nuit ne revienne pas sur sa décision de rester neutres.

Puis elle se rend compte qu'elle a possiblement ruiné l'ambiance et la tranquillité que Douceur Irisée venait trouver en ces lieux. Elle baisse la tête, désolée et honteuse. Elle s'en veut de se laisser ainsi poursuivre par ses peurs alors que la plus jeune semble bien plus courageuse face à l'adversité et à l'étrangeté. Vestale aimerait avoir cet œil neuf et dépourvu de tout préjugé sur le monde. Elle aimerait affronter ses craintes et s'en défaire. Elle relève la tête, vers le lointain, le ciel, et voilà que son regard rencontre cette chose étrange et immense, la tour de pierres froides qui monte vers les nuages.

« Tu... tu veux explorer ? »

Elle ne fait pas la fière à cette idée, mais elle veut se faire pardonner ses paroles peureuses et bien défaitistes.

La douce guerrière détourna ses yeux du ciel pour rencontrer ceux de sa camarade. L'inquiétude était perceptible dans ses couleurs, tandis qu'elle hochait la tête avec une certaine gravité. Le coeur de Douceur Irisée se serra, alors que ses oreilles se tournèrent à nouveau vers la voûte claire-obscure. Le silence n'était pas aussi pesant que les pensées préoccupées des deux femelles. Mais l'air lourd et tendu de la vallée ne venait pas souffler sur cette prairie. La brise était fraîche, emplie de vie et vivifiait les poumons de la femelle immaculée.

« Je suis terrifiée. La guerre... Vestale Céleste fit une pause, avant de reprendre plus vivement. Je ne comprends pas comment on en arrive là. Verser du sang, et après quoi ? Je ne veux pas me battre, pourquoi les autres le veulent-ils ? »

Les paroles de sa camarade résonnait dans le corps de Douceur Irisée. Ses pensées sur l'orage qui arrivait sur les clans étaient similaires aux siennes. Cela soulageait la pression sur ses épaules, et le tourment de se sentir seule dans ces réflexions. La jeune guerrière ne se sentait pas à sa place. S'imaginer blesser, grogner, faire du mal, non pas seulement au félin qu'elle affronterait, mais aussi à ses proches ? C'est trop simple, trop neutre de blesser aussi facilement. Et aucun clan n'aura de quoi se réjouir par la suite, à part des larmes et des pertes. Du noir et du bleu.

« Tu... tu veux explorer ? »

La voix de la guerrière blanche surprit Douceur Irisée, qui était plongée dans ses ruminations. Elle suivit le regard de Vestale Céleste, qui observait l'habitat de bipède froid et distant. Le coeur de la femelle se mit à battre un peu plus rapidement. Si en temps normal, l'immaculée réchignait à toutes tentatives risquées et imprudentes, sa voix parla d'elle-même, s'échappant de sa bouche :

« Pourquoi pas. »

« Je n'ai pas l'habitude de faire ce genre de choses, et je n'ai jamais vu un bipède non plus. Mais je te promets que s'il y en a, je ne le laisserais pas s'amuser avec nos fourrures ! »

Vestale Céleste laisse échapper un sourire, un vrai devant la réponse affirmative de sa camarade. Elle en oublie presque la conversation précédente, les lourdes inquiétudes qui envahissaient l'air quelques instants auparavant, les images de violence et de souffrance. Non, à présent, elle se sent presque devenir enfant. Profiter d'une enfance volée, qu'elle a passé à tenter d'être l'enfant exemplaire et prodige que sa mère semblait désirer. Elle n'est jamais partie à l'aventure avec une amie, ne s'est jamais laissée gagnée par l'excitation de l'inconnu. Aussi, même si l'angoisse lui serre les entrailles lorsque Douceur Irisée mentionne les bipèdes, elle savoure aussi le goût nouveau que cette angoisse particulière lui laisse dans la bouche, et la sensation de ne pas être seule pour l'affronter.

« Je n'ai jamais vu de bipèdes non plus, mais je suis certaine qu'ils ne doivent pas s'aventurer souvent par ici... On les sentirait non ? »

Elle hume l'air en terminant ses paroles, pour se rassurer elle même. Mais en effet, elle ne sent pas grand chose d'autre que le fumet marin mélangé à ceux de la végétation alentours, qui lui pique les narines avec son odeur salée. Elle s'avance bientôt, jusqu'à l'endroit qui semble permettre d'entrer dans l'étrange nid à bipède : un panneau de bois troué en certains endroits, juste assez pour permettre à des chats ou autres animaux de la sorte de passer. Pourtant, les rumeurs disent que les bipèdes sont bien plus grands que cela.

« Comment est-ce que tu crois qu'ils rentrent là dedans ? Si ça se trouve, ce truc est abandonné car ils l'ont construit sans entrée assez grande pour eux ! Si c'est ça, ils sont vraiment stupides. »

Elle hésite encore à passer par le trou, jette un œil à l'intérieur avant juste au cas où, mais tout est trop sombre pour qu'elle descelle grand chose. La vision de Douceur Irisée juste derrière elle la rassure néanmoins, et elle inspire un grand coup avant de finir par se couler dans la trouée. A l'intérieur, tout est en effet plus sombre, mais sa vision s'adapte très vite. Elle découvre une sorte de grotte circulaire, ou le plafond est tout plat, et une sorte de paroi sculptée semble permettre de monter à un niveau supérieur. Lorsqu'elle renifle encore une fois l'air, plusieurs odeurs l'assaillent, avec en premier lieux celle de rongeurs. Cet endroit doit être un superbe terrain de chasse.

Vestale attend que Douceur Irisée la rejoigne avant d'inspecter un peu plus près les parois étrangement plates du lieux. C'était vraiment étrange. Et le sol froid et lisse sous ses pattes lui laissait également une drôle d'impression. Elle en frissonnait, mais en même temps la curiosité de voir quelles surprises avait cette tour à offrir prenait de plus en plus de place en elle. Elle commença donc à gravir les pierres qui permettaient de monter. Mais elle n'eut pas bien le temps de voir grand chose du niveau suivant, car à peine émergea t-elle des marches qu'une ombre fondit sur elle, avec deux grandes ailes noires comme la mort. Un cri aigu sortit de la gorge de la luneuse sans qu'elle ne puisse le retenir tandis qu'elle battait en retraite.

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