« Méfie-toi de celle qui crache du venin et de l'ombre blanche,

ils s'attaqueront aux fondements des clans... »
 
AccueilAccueil  GalerieGalerie  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  MembresMembres  GroupesGroupes  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

Partagez
 

 je te laisserai des mots. ft. luciole nuageuse

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Nuage de Némésies
Habitué.e.
Nuage de Némésies

Date d'inscription : 14/11/2023
Nombre de messages : 671

Mes personnages
Description:

je te laisserai des mots. ft. luciole nuageuse Empty
MessageSujet: je te laisserai des mots. ft. luciole nuageuse   je te laisserai des mots. ft. luciole nuageuse 3horlo10Dim 4 Fév 2024 - 22:40



arôme de cassis & luciole nuageuse - lune 1211
L'astre lunaire commençait à se faire voir derrière les bouleaux et le grand arbre qui surplombaient le campement du clan de la Lune et observait les chats tel un esprit protecteur aux bras nus à cette période de l'année, son revêtement de feuilles n'ayant pas survécu au froid de l'hiver et, certains plus forts que d'autres semblaient refuser de se faire balayer d'un coup de vent et se retrouvaient éparpillés autour du tronc et parmi les pierres qui constituaient le campement, trop attachés à celui qui les as vu naître. Rentrant de patrouille frontalière, Arôme de Cassis pouvait apercevoir les petites tâches mortes sur le sol et exprimait un soupir qui se transformait en petit nuage de fumée qui disparût aussitôt. Il détestait voir ces feuilles mortes s'accrocher à leur géniteur—peut-être parce qu'ils reflétaient sa situation actuelle—et enregistra le fait qu'il faudrait se débarrasser d'elles—et par la même occasion ce qu'elles représentaient pour lui. Il se faufila en tête du groupe, son pelage gris sombre pouvant être aperçu facilement au milieu de la poudreuse qui avait embelli Valeemar—une neige magnifique, il l'avoua, mais qui le rendait anxieux car trop visible—avant de se faufiler par l'entrée du campement. Il fit signe d'un hochement de tête aux membres de la patrouille avant de trottiner vers Mouette Rieuse pour lui faire son rapport, ayant été la seule sentinelle du groupe. Une fois qu'il ait pu prévenir que rien n'avait été signalé, le matou gris contempla un instant le ciel hivernal. C'était la fin de la journée, mais à cette période de l'année les nuits étaient plus longues et arrivaient rapidement. Le ciel commençait déjà à prendre une teinte bleu foncée. Il baissa la tête et soupira encore. Un nouveau nuage de fumée.

Arôme de Cassis balaya le campement du regard et aperçut le pelage tricolore de sa soeur qui revenait de patrouille, un beau merle pendant dans sa gueule, une proie qui était plus que bienvenue en cette saison. S'approchant à pas léger, le sentinelle au pelage sombre complimenta sa soeur, une lueur de fierté dans ses prunelles vertes, avant de la regarder rejoindre Fruit du Dragon. Son regard se posa un instant sur l'antre de la guérisseuse. Luciole Nuageuse était dedans. Il sentit un pincement au coeur en pensant à ce qu'il était arrivé à l'apprentie qui méritait d'être promue guerrière auprès de ses deux soeurs si l'accident ne s'était pas produit—un accident qui semblait tellement semblable à celui dans lequel s'était trouvé Arôme de Cassis quelques lunes plus tôt et où, sous l'effet de l'infection qui avait provoqué une fièvre, sa mentore avait laissé des mots qui hantait encore son esprit. Il avait très peu parlé à l'apprentie au pelage sombre lors de son apprentissage, mais la femelle aura besoin du soutien de ses camarades de Clan pour se remettre de cette épreuve. Le regard assombri par les souvenirs, le matou prit le merle fraîchement chassé par sa soeur et se dirigea vers la tanière où résidait éphémèrement Luciole Nuageuse, non sans lancer un signe de queue à son frère et sa soeur. Arrivé à l'entrée, le matou tenta au mieux d'éclaircir son esprit et d'afficher une mine joyeuse—enfin, "joyeux" était une émotion compliquée à montrer pour le matou pessimiste. Il passa le tunnel qui faisait office d'entrée dans l'ancienne tanière de renard. De quelques clignements de yeux, le matou s'habitua rapidement au manque de lumière avant d'apercevoir la forme sombre posée sur un nid de mousse. « Luchiole Nuacheuse ? » dit-il, le merle toujours dans la gueule. Pas de réponse. « Che rentre. » Il décida de s'approcher—si elle refusait de la compagnie, elle pouvait toujours le remballer et il ne le prendrait pas mal. Accepter de l'aide dans ce genre de moment était dur et il le savait bien. Affichant un sourire, qu'il espérait qu'elle ne prendrait pas pour un rictus moqueur ou un de pitié, la sentinelle s'approcha du nid et y déposa le merle. « Tu veux partager ? Il a été fraîchement chassé par Fraise des Bois. » Arôme de Cassis attendait une réponse pour prendre place et se mettre à l'aise.


_________________
je te laisserai des mots. ft. luciole nuageuse Dwf8
Revenir en haut Aller en bas
En ligne
Secret des Lucioles
Curieux.euse.
Secret des Lucioles

Date d'inscription : 03/11/2021
Nombre de messages : 441

Mes personnages
Description:

je te laisserai des mots. ft. luciole nuageuse Empty
MessageSujet: Re: je te laisserai des mots. ft. luciole nuageuse   je te laisserai des mots. ft. luciole nuageuse 3horlo10Lun 5 Fév 2024 - 20:31

— Lune 1211 — je te laisserai des mot. — Arôme de Cassis & Luciole Nuageuse —

Une douce lueur, la première depuis bien des heures, caresse le bout de mes pattes. Je cligne plusieurs fois des yeux, ensommeillée, incrédule, alors qu’elle continue d’escalader avec lenteur mon corps. Le matin ? Je tente de me relever et une douleur fulgurante me traverse. Mes articulations sont rigides, mes os sont faits de bois et ma peau de pierre. Je me suis endormie. Un à un, j’époussette la neige, étire et dégourdis chacun de mes membres, chaque jointure. Une fois extirpée de cette statue de glace, je reste plantée là, immobile.

Les patrouilles de l’aube ont dû partir. Mais personne n’est venu me chercher. Ce n’est pas comme si qui que ce soit allait remarquer mon absence, maintenant que tous mes proches sont des Guerriers, et c’est bien normal… Mais quand on passe toute son existence à devoir retrouver quelqu’un dès le réveil, d’abord ses parents, puis sa mentore… C’est étrange de constater que ce n’est plus nécessaire. Que dois-je faire, aujourd’hui ? Rien. On n’attendait rien de moi. Pas de ramener des proies ni de m’entraîner. Enfin je crois. Ce n’est pas comme si j’arrivais à quoi que ce soit dans tous les cas. Je m’incline devant la neige près de laquelle j’ai dormi, ou, plutôt, au sol dissimulé dessous. Désolé, Pic du Sapin. Tu méritais mieux que ça en apprentie.

Mon soupir se cristallise sous mes yeux en une légère brume blanche avant de disparaître. Je n’ai vraiment, vraiment pas envie d’essayer de me glisser dans une patrouille aujourd’hui. Je pourrais aider Hermine Ailée. Je hoche la tête, convaincue par l’idée rien qu’en imaginant l’antre isolé autant de la lumière que des regards. Surtout des regards.

Lorsque j’arrive sur la place centrale, le lieu est désert. Chaque chat est déjà parti vaquer à ses occupations, et l’immense arbre ébène aux branches nues n’avait plus grand monde à surveiller. Prenant garde à ne pas trébucher sur les rares feuilles traitresses recouvrant encore le sol, je rejoins l’ancien tunnel de renard qui sert aujourd’hui de repère aux Guérisseurs du Clan de la Lune. Sa principale habitante me sourit doucement à mon entrée, nullement surprise par ma venue.

« Bonjour, Luciole Nuageuse, si tu es là pour me donner un coup de patte tu tombes au bon moment. Est-ce que ça t’ennuie de faire l’inventaire de nos stocks pendant que je vais cueillir des baies de genièvre ? On est à sec et j’aimerais savoir s’il nous manque d’autres choses. »

Sortir la totalité des réserves, les trier, compter un à un avec méthode, puis tout remettre proprement à sa place ? Ça allait prendre des heures, toute la journée même ! J’acquiesçais sans hésiter une seule seconde. À peine a-t-elle le museau dehors que je m’attelle à la tâche. Chacune des actions à effectuer dans cet exercice requiert une attention particulière. Le contrôle de sa mâchoire afin de ne pas écraser les plantes que l’on transfère des rangements à la pierre qui sert de support. La précision de ses pattes alors que l’on manipule les piles. Il faut rester vigilant, fouiller dans les moindres recoins si des graines n’ont pas roulé, et bien sûr retenir les ressources en faibles quantités. Je n’aurais pu souhaiter une meilleure façon de m’occuper.

Les allers-retours s’enchaînent au rythme de l’avancée du soleil. La lumière est déjà bien basse quand je remets la dernière baie à sa place. Dehors, les premiers chats reviennent de leurs entraînements, et les patrouilles ne devraient plus tarder. Il est encore tôt pour dormir, bien trop tôt, mais… à la seule vision des Apprentis se comptant leurs journées et de leurs mentors expliquant leur progrès à d’autres Guerriers… je me sens… las. Je n’ai pas envie de les voir. Mon regard glisse sur la pile de nourriture. Je n’ai pas envie de manger. Je soupire. Pour la seconde fois, une brume blanchâtre s’envole sous mes yeux.

Je me renfonce dans la tanière et me laisse tomber sur la première couche que j’y trouve, habituellement utilisée par les malades. Heureusement, là, il n’y avait que moi. Sauf que je suis en pleine santé, juste… juste fatiguée. Je fourre ma truffe sous ma queue et me serre le plus possible afin de combattre le froid qui refuse de me quitter depuis ce matin. Ou depuis des jours, je ne sais plus trop. Bien vite, je sombre dans un sommeil sans rêves.

« … euse ? »

J’entrouvre un œil, soulève une oreille. Hum ?

« Che rentre. »

Attends, quoi ? Tous mes muscles se tendent à l’unisson tandis que je tourne net ma tête vers l’entrée. Un matou au pelage court et foncé s’y découpe, sa stature petite et fine presque invisible dans cette fin de journée de la saison froide. Ses iris, deux magnifiques jades cerclés par la fatigue, me semblent particulièrement ressortir ce soir. Malgré le merle entre ses dents, je crois apercevoir l’ombre d’un sourire chaleureux sur son museau. Cherche-t-il Hermine ? Elle n’est toujours pas revenue.

« Tu veux partager ? Il a été fraîchement chassé par Fraise des Bois. »

Je fixe la Sentinelle sans comprendre. Est-ce que je dors encore ? Je ne reconnais pas l’éternel discret, que ce soit dans son comportement ou ses paroles. Nous avions certes été apprentis ensemble, et même eu des entraînements conjoints, voilà des lunes, mais jamais nous n’avions pris le temps d’échanger plus que quelques mots, et encore moins un repas. S’il y a bien quelqu’un que je ne m’attendais pas à voir ainsi, devant moi, me proposant une proie, c’est bien lui.

« … Bien sûr », lâchais-je après une seconde d’hésitation plus due à ma surprise qu’à un quelconque mécontentement.

Je m’installe dans une position confortable pour manger et lui fais signe de la queue d’en faire de même.

« Tu pourras féliciter ta sœur, c’est un magnifique merle. Il n’a pas dû être aisé à attraper en cette saison. »

Honnêtement, cet oiseau peut être le plus frais au monde, je n’ai pas le moindre appétit. Mais la présence du Guerrier ici, sans autre objectif que de me passer du temps avec moi, m’intrigue. Ce regain d’intérêt soudain de ma part souffle la brume qui règne sur mes pensées ces derniers jours et me donne la motivation d’essayer de tenir cette conversation qui n’a pas lieu d’être.

« Comment vas-tu, Arôme de Cassis ? »

Voilà peut-être la première fois que je prononce son nom de Guerrier depuis sa cérémonie. Pour une question atrocement insipide, qu’on pourrait entendre tous les jours. Je réalise que je… j’ignore totalement comment dialoguer avec lui. Quel sujet de discussion aborder ? Je ne sais même pas ce qu’il aime. Je connais ses compétences, mais ça s’arrête là. Est-ce que la conversation va stopper après quelques banalités ? Bon sang, pourquoi est-ce que je ne peux pas être plus comme Éclipse Solaire ? Elle a le don pour toujours trouver quoi dire. Alors que je ne peux que me contenter de ce misérable « comment vas-tu ». C’est lamentable.

Je réalise soudain que le bout de ma queue s’agite nerveusement, et je l’enroule autour de mes pattes pour me calmer.

_________________


Luciole observe silencieusement en #6770B2.


Dernière édition par Secret des Lucioles le Mar 7 Mai 2024 - 22:09, édité 4 fois
Revenir en haut Aller en bas
En ligne
Nuage de Némésies
Habitué.e.
Nuage de Némésies

Date d'inscription : 14/11/2023
Nombre de messages : 671

Mes personnages
Description:

je te laisserai des mots. ft. luciole nuageuse Empty
MessageSujet: Re: je te laisserai des mots. ft. luciole nuageuse   je te laisserai des mots. ft. luciole nuageuse 3horlo10Mer 6 Mar 2024 - 22:37



arôme de cassis & luciole nuageuse - lune 1211
Les prunelles ambrées fixées sur le matou gris sombre le rendit soudainement mal à l'aise. Avait-il gêné la grande femelle en s'invitant lui-même dans la tanière ? L'esprit en ébullition, il tenta tout de même de garder un sourire qu'il voulait rassurant pour la femelle—et rassurant pour lui-même. Il ne pouvait plus faire marche arrière, maintenant. Et puis, si Luciole Nuageuse ne voulait pas de sa présence, il ne le prendrait pas mal—il y pensera pour plusieurs nuits d'affilées, sûrement, mais il ne serait pas en colère. « … Bien sûr » Arôme de Cassis laissa échapper un léger soupir de soulagement, libre de la prison de sa gorge qui s'était serrée sous l'anxiété. Ce n'est que quand Luciole Nuageuse lui indiqua de prendre place d'un signe de la queue que le matou au poils courts replia ses pattes sous lui, enroulant l'une de sa patte arrière de sa queue. « Tu pourras féliciter ta sœur, c’est un magnifique merle. Il n’a pas dû être aisé à attraper en cette saison. » Un merle ? Le matou écarquilla légèrement ses prunelles vertes fatiguées avant de se rappeler de la proie qui se trouvait entre les deux chats, proie qu'il avait oublié pour laisser place à de mauvaises ruminations mentales. Il posa un regard sur l'oiseau. « C'est vrai. Elle mérite bien son rang de chasseuse. » Le guerrier ne pût s'empêcher un sourire doux s'afficher sur son visage en pensant à la femelle tricolore. Il releva le museau vers son interlocutrice, un sourire toujours présent sur son visage. La femelle noire elle-même avait un frère et deux soeurs—il pourrait sûrement parler de ça avec elle, pas vrai ? « Comment vas-tu, Arôme de Cassis ? » Ses pensées furent coupées par la voix de Luciole Nuageuse. Le matou gris sombre ne put cacher sa surprise. La femelle acceptait sa présence, et voulait en plus engager la discussion avec lui ? La sentinelle oublia soudainement sa liste de sujets de discussion possible avec la femelle, une liste qu'il avait élaboré depuis plusieurs jours maintenant, et qui était... presque vide. « Je... Je vais bien. E-et toi ? » Le matou semblait maintenant nerveux ; voilà plusieurs jours qu'il voulait tenter de parler à Luciole Nuageuse, lui apporter du réconfort après ce qu'elle a vécu, et une fois son courage prit à deux mains, le voilà qu'il bafouille. La sentinelle regarda soudainement dans le vide, le fantôme d'un sourire toujours sur son visage, avant de cligner plusieurs fois des yeux. Ressaisis toi, Cassis. Après un léger soupir—un soupir anxieux—le matou prit le courage de pousser légèrement le merle vers la femelle. « Je te laisses l'inaugurer. » Arôme de Cassis réussit à planter ses prunelles vertes sur le visage de la femelle et afficher un sourire—il espérait que sa nervosité était peu visible, et si elle l'était, que Luciole Nuageuse ne prenne pas son anxiété pour de l'ennui ou de l'agacement.


_________________
je te laisserai des mots. ft. luciole nuageuse Dwf8
Revenir en haut Aller en bas
En ligne
Secret des Lucioles
Curieux.euse.
Secret des Lucioles

Date d'inscription : 03/11/2021
Nombre de messages : 441

Mes personnages
Description:

je te laisserai des mots. ft. luciole nuageuse Empty
MessageSujet: Re: je te laisserai des mots. ft. luciole nuageuse   je te laisserai des mots. ft. luciole nuageuse 3horlo10Ven 26 Avr 2024 - 23:15

— Lune 1211 — je te laisserai des mot. — Arôme de Cassis & Luciole Nuageuse —

Le rare sourire qui avait fleuri sur le museau du mâle s’évapore progressivement à mes mots tandis que ses traits se figent dans un masque de stupeur. Ai-je commis une erreur ? Je n’aurais pas dû demander. Et s’il avait subi une perte récente lui aussi, un évènement dont je devrais être au courant et qui rendrait ma question absurde ? Je ne me suis pas tant isolée du clan pour passer à côté d’un tel incident, si ?

« Je… Je vais bien. E-et toi ? »

La nervosité de Cassis est si palpable que je crois pouvoir la gouter. Pourquoi ? Je plonge dans ses yeux, eux-mêmes, braqués sur le sol. Le signe d’une réflexion, et non d’un souvenir. Ma question l’a juste surprise, tout simplement. Mais pourquoi ? Elle est si banale ! Et à quoi peut-il bien cogiter avec tant d’intensité ?

Le bout de sa queue s’agite de droite à gauche. Une forme de frustration. De la sueur sur ses coussinets. Du stress. De nombreux clignement d’yeux. Une tentative d’émerger de son flot de pensées incessant. Soudain, le mâle soupire, et pousse le merle dans ma direction, me tirant de mon inspection.

« Je te laisse l’inaugurer. »

J’ai oublié de répondre. C’est à mon tour de me sentir nerveuse tandis qu’il me dévisage, son beau sourire illuminant à nouveau ses prunelles de jade. Ça lui va bien. Je balaie cette pensée aussi ridicule qu’absurde. La joie sied à chaque félin, après tout. Alors qu’une étrange chaleur monte à mes oreilles, je comprends soudain ce qui tourmente la sentinelle.

Nous sommes pareils.

On souhaite se parler, communiquer, échanger. Mais nous sommes tels deux arbres plantés l’un en face de l’autre, deux muets habitués à laisser autrui guider les conversations. Seuls, face à notre timidité, on bute sur nos mots, sur nos pensées, incapables d’exprimer nos sentiments, nos idées. Curieusement, le savoir aussi anxieux que moi me rassure. Un torrent de soulagement purifie mes veines, chasse mes doutes et détend mes muscles. Relaxée, j’étends le cou pour prélever un bout de l’oiseau, avant de le rendre à Cassis.

« Je vais… »

Mal ? Ce serait culoté de ma part, je suis l’origine même de l’infortune qui a frappé ma mentore ce jour-là. Je n’ai pas été gravement blessée pendant le combat, et ma fratrie, présente dans sa totalité pendant l’examen, s’en est elle aussi sortie en grande partie indemne. Je n’ai pas à me plaindre. Alors je vais…

« Bien, j’imagine. Contrairement à Pic du Sapin. »

À ces mots, le vent s’invite dans la grotte dans une série de sifflement sourd. Quelques feuilles d’automne virevoltent jusqu’à nous et tourbillonnent au-dessus de nos têtes. Dans le marron de l’une d’elles, j’ai l’impression de reconnaitre le pelage tigré de ma mentore, courant, dansant, s’envolant avec aisance au-dessus du sol à la recherche de sa prochaine proie.

« Je suis juste un peu… »

Perdue. Vide. Grise.

« … Fatiguée. »

Je pose ma patte noire sur la feuille marron.

« Mais si Souvenir des Étoiles décide de m’accorder un second mentor, je donnerai tout ce que j’ai pour rendre hommage aux enseignements de Pic du Sapin. Je lui dois bien ça. »

Je lui dois bien ça…

_________________


Luciole observe silencieusement en #6770B2.
Revenir en haut Aller en bas
En ligne
Contenu sponsorisé




je te laisserai des mots. ft. luciole nuageuse Empty
MessageSujet: Re: je te laisserai des mots. ft. luciole nuageuse   je te laisserai des mots. ft. luciole nuageuse 3horlo10

Revenir en haut Aller en bas
 
je te laisserai des mots. ft. luciole nuageuse
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Luciole Nuageuse - fade away
» the golden of your eyes • luciole nuageuse
» Luciole Nuageuse | I never knew daylight could be so violent
» Cry me a river | Prince des Nuées x Luciole Nuageuse
» Cascade Nuageuse

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
« Méfie-toi de celle qui crache du venin et de l'ombre blanche, :: VALEEMAR. :: Clan de la Lune :: Camp :: Antre du Guérisseur-
Sauter vers: