« Méfie-toi de celle qui crache du venin et de l'ombre blanche,

ils s'attaqueront aux fondements des clans... »
 
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 Ces pensées qui nous font vivre un enfer - ft Papillon Ephémère

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Hiver Éternel
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Hiver Éternel

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MessageSujet: Ces pensées qui nous font vivre un enfer - ft Papillon Ephémère    Ces pensées qui nous font vivre un enfer - ft Papillon Ephémère  3horlo10Lun 24 Juil 2023 - 16:38

CES PENSÉES QUI NOUS FONT VIVRE UN ENFER


Hiver Eternel
Lune 1211
Territoire du Clan de la Lune
Pierres Levées
ft Papillon Éphémère


Journée noire en perspective. Tu avais eu toutes les peines du monde à t’endormir la nuit dernière, et quand le soleil est revenu prendre sa place dans le ciel, tu avais à peine l’impression que tu avais réussi à fermer les yeux. Tu étais resté allongé un moment, en espérant que la fatigue termine le travail à ta place, mais le sommeil semblait définitivement vouloir te délaisser aujourd’hui. Tant pis. Le vacarme de tes pensées était trop assourdissant pour que tu puisses le supporter. Il fallait que tu sortes. Il fallait que tu prennes l’air. Il fallait que tu les fasses taire.

Comme d’habitude, tu as fait ce qui semblait le mieux fonctionner lorsque tu voulais leur imposer le silence : tu es parti. Tu n’as même pas prêté attention à qui partait en patrouille ou à la chasse, et à vrai dire, sur le moment, tu t’en moquais un peu. Tu es parti, sans prêter attention à quiconque, sans te préoccuper de grand-chose. Tu aurais sûrement trouvé un prétexte pas trop bancal au cas où quelqu’un t’aurait interrogé pour savoir où tu allais, mais si tu ne t’étais pas soucié des autres, l’inverse était tout aussi vrai. Tu étais seul. Seul, face à tes propres pensées.

Les premiers pas étaient toujours les plus difficiles. Tu avais l’impression de revivre la scène, encore et encore. Tu ne sais plus exactement comment cela s’était passé, et c’était peut-être mieux ainsi, mais tu avais encore toutes les sensations à l’esprit : ta tête et le monde qui semblaient tourner chacun dans un sens distinct, comme dans une sorte de ballet désaccordé, ton souffle, qui semblait par moments se couper petit à petit, comme s’il cherchait à étouffer n’importe quel cri de détresse que tu pouvais être capable de pousser. Et cette phrase. Cette satanée phrase, que tu pouvais entendre sans arrêt. Cette satanée phrase, que quelqu’un ou quelque chose semblait répéter à l’infini dans ton esprit, comme pour la graver à jamais dans ta mémoire. Cette satanée phrase, qui te réveillait en sursaut parfois. Cette satanée phrase…

C’était elle, tu le savais. Elle, qui liguait tes pensées contre toi. Elle, qui t’empêchait de fermer l’œil, quelques fois. Elle, qui était à l’origine de ce vacarme. Tu donnerais tout pour que quelqu’un, ou même ce fameux Clan des Etoiles si puissant, fasse disparaître à jamais cette phrase de ta mémoire. Pour qu’elle ne vienne plus jamais hanter tes cauchemars. Pour qu’elle ne puisse plus jamais te pourrir l’esprit. Mais tu craignais que cela ne soit pas possible. Alors, tu cherchais des solutions, des façons de la faire taire, des habitudes qui t’empêchaient de l’entendre. Mais elle revenait toujours.

Tu avais bien pensé à en parler à quelqu’un, mais à quoi bon ? Qui cela intéresserait de t’entendre pleurnicher sur tes états d’âmes comme un chaton ? Et au fond, ils étaient tous complices. Bien sûr, les plus jeunes n’en savaient rien, et n’y pouvaient rien, mais les plus âgés, oui, ils étaient tous complices. D’une manière ou d’une autre, ils l’avaient aidé à te mentir, à te cacher la vérité, à te bercer d’illusions, de mirages. Et toi, tu les as cru. Pire, tu l’as cru, ELLE. Pauvre idiot, tu t’étais bien fait berner. Mais ça n’arrivera plus. Non, ça tu te l’es promis. Tu ne revivras jamais un moment pareil. Plus jamais ça.

A force de marcher encore et toujours, tes pas t’avaient emmené aux Pierres Levées. Tu les as observées, puis tu es grimpé sur la plus proche. Enfin, l’accalmie. Tu as levé la tête, puis tu as fermé les yeux. Inspire. Expire. Très bien, l’accalmie était vraiment là. Le vacarme dans ta cervelle semblait enfin avoir daigné baisser le volume. Cela redevenait supportable.
Tu as rouvert les yeux. Les dernières pensées parasites semblaient lever le camp. Tu es resté là, perché sur ta pierre, à observer l’environnement qui t’entourait. L’endroit était calme. Tu laissais les choses s’apaiser d’elles-mêmes. La quiétude de l’endroit ne ferait sûrement pas disparaître tes maux pour toujours, mais sur le moment, elle se révélait être un remède très efficace.

Tu avais la très vague sensation d’être observé, voire surveillé, mais tu t’en moquais. Après tout, c’était peut-être simplement ton esprit qui continuait de te jouer des tours. Et du moment que l’autre – s’il y avait bien quelqu’un d’autre dans les parages – ne venait pas te déranger, tu ne voulais rompre cet instant pour rien au monde…
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MessageSujet: Re: Ces pensées qui nous font vivre un enfer - ft Papillon Ephémère    Ces pensées qui nous font vivre un enfer - ft Papillon Ephémère  3horlo10Ven 28 Juil 2023 - 16:35

Ces pensées qui nous font vivre un enfer.
Ft - Hiver Eternel.

Papillon Ephémère. Elle ne se faisait toujours pas à son nouveau nom, elle avait été nominé guerrière quelques jours en arrière, en compagnie de ses deux compagnons d'apprentissage, Rayon du Soleil et Croissant de Lune. Elle soupira bruyamment, contrariée par la situation. Ses pas la menèrent à l'entrée de la Tanière d'Hermine Ailée, où elle jeta un coup d'œil sur sa réserve de plantes. Elle analysa le petit tas d'herbe, il manquait pas mal de remèdes, notamment, ceux qui n'avaient pas tenus l'hivers. Elle se dit qu'elle profiterait de son nouveau nom de guerrière pour se faire une partie de chasse en solo, mais c'était surtout un prétexte pour chercher des plantes. L'hivers touchait bientôt à sa fin, et déjà quelques bourgeons pointaient sous les faibles rayons solaire. D'ici quelques semaines, elle pourrait à nouveau contempler la forêt et ses trésors, elle n'avait pas été aussi excitée à l'idée de fouler les territoires à la recherche de plantes, elle se sentit instantanément coupable. Elle devrait être ravie à l'idée d'aller chasser et patrouiller avec ses camarades, elle était guerrière à présent. Pourtant, elle savait que l'entrevu avec Souvenir des Etoiles était inévitable. Elle avait vu le Clan des Etoiles lors de la demi-lune, il lui avait dit ce qu'elle devait être, elle le savait, la voie qu'elle empruntait n'était pas la bonne.

Sa destinée, était toute tracée, et même si elle avait eu envie de contrer ce chemin, celle-ci l'a rappelait toujours à elle. Elle ne pouvait pas nier ses envies au fond de son cœur, lorsqu'elle voyait un guerrier revenir avec une écharde dans le coussinet, elle brûlait d'envie d'agir, d'y administrer un cataplasme à base de soucis et de le consigner dans sa litière, au repos. Lorsqu'elle entendait un chaton toussait, elle mourrait d'envie de lui donner du jus de pas d'âne, et de l'apaiser en ronronnant. Quand serait le bon moment pour en parler à Souvenir des Etoiles ? Peut-être était-il déjà au courant ? Si Mouette Rieuse le savait, peut-être qu'il en avait finalement parler au meneur du Clan en lui demandant de ne rien dire ? Mais pourquoi le matou crème garderait-il un tel secret ? Si une apprentie avait été élue par le Clan des Etoiles, la décision était irrévocable, on ne pouvait pas contrer la volonté des ancêtres. Du moins, c'est ce qu'elle pensait.

Deux ombres apparurent dans son champ de vision et elle reconnut ses deux camarades. Ses yeux s'assombrirent d'un voile triste, elle redoutait terriblement le moment où elle annoncerait à Lune son changement de voie. Comment allait réagir la jeune femelle ébène ? A coup sûr, plusieurs émotions allaient l'envahir, peut-être sera-t-elle d'abord contente que son amie aies enfin trouver ce à quoi elle aspirait être ? Et puis ensuite, elle réaliserait ce que ça veut dire et.. Et elle serait triste ou en colère. Parce que lorsque Fée prononcera ses serments de guérisseuse, elle renoncera à l'amour et l'espoir d'un jour fonder une famille. Et son amour à elle, elle l'avait déjà rencontrée, c'était Croissant de Lune. Et puis impossible de poursuivre cet amour, elle avait pu voir ce qu'un union entre guérisseur pouvait impacter la sérénité des Clans, mais elles étaient du même Clan, peut-être que ça causerait moins de soucis... Elle soupira bruyamment exaspérée, et se rendit compte que ses pas la menaient hors du Camp. Oui, une balade en plein air ne lui fera pas de mal.

Elle prit le chemin des Pierres Levées, c'était là-bas que tout avait commencé, qu'elle avait rencontré l'énigmatique Feuille des Neiges, et que celle-ci l'avait éclairée sur ce qu'elle était, sur ses visions, ses dons pour les plantes. Et puis, c'était là-bas qu'elles s'étaient retrouvée par la suite pour suivre des enseignements clandestins de guérisseurs. Et Fée avait tout appris en sa compagnie. La journée apprentie guerrière aux côtés de Mouette Rieuse et Rayon du Soleil, la nuit novice guérisseuse, sous la tutelle de l'ancienne luneuse blanche rayée. Papillon Ephémère trainait le pas, redoutant un peu d'affronter à nouveau cet endroit qui signifiait tant pour elle.

Pourtant, une odeur familière vint titiller ses narines et Fée reconnut l'odeur de son Clan. Quelqu'un était là, et ça n'était pas son ancienne mentore nocturne, son odeur n'était pas la même. Elle ne reconnu pas tout de suite l'être à l'origine de cette senteur, et décida de s'approcher un peu furtivement. Habituellement, Fée n'était pas du genre fourbe, ou mesquine, elle détestait espionner les gens, mais elle se dit que l'inconnu n'était peut-être pas seul, et elle préférait rester sur ses gardes, elle se faufila à couvert, et se glissa sous les épais buissons de joncs ou elle plissa des yeux pour mieux voir. Elle reconnut Hiver Eternel et il semblait seul, perdu dans ses propres pensées. Un air assez nostalgique sur son visage. Ses moustaches frémirent et Fée décida de sortir de sa cachette, elle n'était pas là pour épier un camarade.

" - Bien le bonsoir Hiver Eternel, son ton était chaleureux bien qu'un peu timide, comme à son habitude, pourtant, elle osa demander, toi aussi tu es venu te perdre dans les méandres de la nuit, chercher des réponses à tes questions ? "

Elle ne savait pas si quiconque était capable de régler ses soucis, à cet instant, elle était bien la seule à avoir la réponse, et à savoir quoi faire. Pourtant, elle n'avait pas encore le courage de prendre sa décision finale, même si quelque part, elle l'avait déjà prise.

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MessageSujet: Re: Ces pensées qui nous font vivre un enfer - ft Papillon Ephémère    Ces pensées qui nous font vivre un enfer - ft Papillon Ephémère  3horlo10Dim 13 Aoû 2023 - 17:03

CES PENSÉES QUI NOUS FONT VIVRE UN ENFER


Lune 1211
Territoire du Clan de la Lune
Pierres Levées
Ft Papillon Éphémère




Tu te concentrais encore sur ta respiration, pour éviter un nouvel emballement de tes pensées, mais ça y est, tu l’avais fait. Tu avais réussi. Tu ne les entendais plus. Tu les avais fait taire. Du moins, pour l’instant. Tu souhaitais plus que tout au monde pouvoir un jour te dire que c’est fini pour de bon, qu’elles ne reviendront jamais, mais tu avais toutes les peines du monde à te convaincre qu’une telle chose pourrait arriver un jour.

Mais à chaque nuit suffisait sa peine. A cet instant précis elles ne résonnaient plus sans interruption dans ton crâne, et pour toi, c’était tout ce qui comptait. Pour combien de temps réussirais-tu à avoir la paix au sein de ton esprit ? Tu n’en avais pas la moindre idée. Alors, tu en profitais. Chaque seconde de silence en plus représentait une petite victoire, que tu ne te priverais pas de savourer.

Les yeux dans le vague, tu attendais. Tu ne savais pas tellement ce que tu attendais, mais tu l’attendais. Comme si tu espérais voir surgir de terre un remède miracle à tes problèmes, une solution inespérée pour apaiser tes maux, comme une réponse que tu t’étais presque résigné à ne jamais voir arriver, et qui était enfin là. Mais bien évidemment, rien de tout cela n’allait se réaliser en fixant intensément les herbes hautes et les pierres. C’était bien dommage, mais ainsi était la vie, et comme lorsque les idées noires décidaient de refaire surface, tu ne pouvais rien y faire.

Soudainement, une voix s’est élevée, comme si elle avait décidé d’elle-même de mettre un terme à la quiétude de l’instant, et cette voix est venue te tirer brutalement de ton état presque second. Le plus surprenant dans tout cela était que la voix semblait te connaitre, puisqu’elle avait mentionné ton nom. Surpris et intrigué, tu as lancé des coups d’œil dans plusieurs directions, avant de mieux comprendre : la voix appartenait à ta camarade récemment passée guerrière, Papillon Ephémère. Sorti de ta surprise, tu as fini par saluer la chatte tricolore d’un léger hochement de tête.

Mais très vite, la surprise a laissé sa place à la crainte : et si elle t’avait suivi ? Et si elle avait tout vu, du début à la fin ? Qu’en penserait-elle ? Ne risquait-elle pas de passer le mot autour d’elle, comme quoi tu pouvais connaitre certains… « soucis ». Tu as secoué la tête intérieurement. Non, non. Inutile d’être inquiet tant que tu n’étais pas totalement sûr de toi. A vrai dire, il était totalement envisageable qu’elle vienne seulement d’arriver, et qu’elle ne soit au courant de rien. Allez, on respire un grand coup, ca va bien se passer…

Elle avait engagé la conversation d’un ton que tu avais perçu comme chaleureux, mais à la fois sur la réserve, ce qui a aussi participé à ton étonnement. Par politesse, tu as esquissé un début de réponse, mais c’était sans compter sur ta crainte et ta surprise, bien décidées à pointer le bout de leur nez dans ta discussion :

« Euhh je- Enfin, je ne s- euh, o-oui, je… suppose ? »

Superbe. A tes yeux, tu n’avais fait qu’empirer davantage ta situation, si cela était toutefois encore possible. A présent rongé par la honte et le malaise, tu osais à peine regarder ta camarade dans les yeux, comme un chaton pris sur le fait en train de réaliser une nouvelle bêtise. Bon, allez, on oublie et on recommence… Pour tenter de te redonner un semblant de contenance, et pour laisser paraître ta gêne au minimum, tu as tenté d’orienter la conversation dans une autre direction, qui te concernait moins :

« On… On ne s’est pas croisé souvent hors du camp, il me semble. Tu… Tu viens souvent par ici, t-toi aussi ? »

Bon. Cela n’était pas franchement mieux, mais au moins, l’essentiel était sauvé. Avec un peu de chance, la conversation allait prendre un autre sens, et Papillon Ephémère et toi allaient bientôt tout oublier de ton entrée en matière quelque peu… hésitante. Du moins, c’est ce que tu espérais.
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