Souvenir des Étoiles Admin Souvissime
Date d'inscription : 20/08/2009 Nombre de messages : 3091
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| Sujet: Quand Minuit sonne l'heure... [OS] Mar 27 Aoû 2019 - 3:15 | |
| Le tonnerre gronde. La pluie battante, vient faire s'écraser ses gouttes sur la terre humide transformée en boue à cause de l'inondation qui la ravage depuis quelques heures. Les arbres qui n'ont pas été coupés par les Bipèdes ploient devant la violence du vent qu'ils subissent en cette nuit orageuse. Au milieu de ce chaos, un éclair aussi noir que le ciel nuageux traverse la lande, puis le terrain qui fut autrefois une forêt giboyeuse. Cerfblanc n'est plus. Dévastée par les Deux-Pattes, ou encore les Humains, comme les appellent les chats domestiques, elle se fait envahir de leurs nids qu'ils construisent à une vitesse fulgurante, en même temps qu'ils abattent ce qui reste du précieux territoire de ceux qui furent les cinq Clans. Ces derniers, heureusement, sont partis vers d'autres contrées où le soleil et la rivière s'éteignent afin d'y vivre un futur meilleur, à Valeemar. Certains ont décidé de rester, que ce soit parce qu'ils ne pouvaient pas faire le voyage ou tout simplement par affection si profonde qu'ils refusaient de quitter leurs terres de toujours. Un choix qui ne pourrait leur être blâmé que par leurs proches, les accusant d'égoïstes. Mais après tout, c'est à eux que l'option revenait, au final. Personne n'avait le mot à dire dans la décision d'un chat qui se serait tant attaché à Cerfblanc qu'il préférerait y mourir plutôt que d'accompagner les autres.
Un félin, parmi eux, à décider de rester. Par obligation, par nostalgie, par choix... Pour beaucoup de choses en somme. Il a décidé de vivre et de mourir dans cette forêt qu'il a connu depuis toujours et dans laquelle il est devenu le guérisseur qu'il est aujourd'hui. Si tant est qu'il peut encore se faire appeler ainsi. Reconverti en guerrier parce qu'il l'avait demandé, le mâle charbonneux n'avait pourtant jamais été bon à la chasse ou au combat. Cela lui avait été d'ailleurs reproché. Du moins, jusqu'au jour où il avait regardé son Clan partir vers Valeemar et qu'il avait dû se débrouiller sans ses camarades. Il avait appris et s'était forgé seul, ou presque. Quelques alliés étaient restés pour l'aider, et ça lui avait bien servi durant plusieurs lunes durant. C'est comme ça qu'il a appris à dénicher des proies avec aisance. C'est pourtant une bien maigre souris qu'il a dans la gueule. Cela ne l'empêche pas de la transporter comme s'il s'agissait de son plus précieux fardeau, mais il sait d'avance que ça ne suffira pas à nourrir sa patiente. Elle est devenue trop faible. La maladie et son incapacité à bouger la condamneront bientôt. Elle sait. Lui aussi. Aucun des deux, cependant, ne veut l'admettre à voix haute. Cela ne servira probablement à rien. Il aurait tant souhaité que cela en soit autrement... Elle méritait de faire le voyage, elle. Elle était plus jeune, plus forte, plus déterminée. Mais elle ne pouvait pas voyager. Un arbre lui est tombé dessus lors de la bataille finale contre leurs anciens ennemis. Incapable de mouvoir ses pattes arrières, elle a demandé à ce qu'on la laisse avec ceux qui ne faisaient pas partie de l'exode. On l'a entendu. On l'a laissé. Elle avait poussé un soupir. Soulagée.
« Coup de Minuit ! »
Un nouveau tonnerre gronde. Sa protégée est là, dans ce qui fut la tanière du guérisseur. Dans ce qui fut le camp du Clan de la Lune. Fidèle à son ancien poste, le concerné se dirige vers la guerrière noire et blanche aux yeux opalins. Malgré son épais pelage, les côtes qui saillent en-dessous sont clairement visibles. Si elle désire s'approcher, elle a du mal. Ses pattes arrières ne lui répondent plus. Seules celles de devant fonctionnent encore mais elle évite de trop bouger de manière générale. C'est inutile qu'elle se fatigue pour rien. La tanière ne ressemble guère à ce qu'elle était auparavant. Le toit de feuillages résiste un peu ; et encore, la pluie torrentielle passe au-travers pour se perdre dans les poils ténébreux du guérisseur. Lumière Opaline lève sur lui un regard courroucé en apercevant la souris qu'il dépose devant elle, poussant le rongeur dans sa direction du bout de son unique patte blanche. Un ange passe. La guerrière finit par rejeter le présent qu'il est venu chercher pour elle. Surpris, Coup de Minuit proteste déjà mais elle ne le laisse pas faire et se met à feuler.
« Je n'en veux pas ! »
Ses yeux d'opale sont aussi orageux que le mauvais temps. Pourtant, les saphirs qui composent le regard du guérisseur ne flanchent pas. Ils n'ont pas perdu de cette lueur bienveillante qui l'a toujours caractérisé, mais quelque chose a changé. Quelque chose s'est éteint. Il ne peut cependant pas laisser la guerrière handicapée le ventre vide. Doucement, il insiste.
« Lumière Opaline, il faut que tu manges... - Et toi ?! Cela fait des jours que tu n'as rien avalé ! - Je suis guérisseur, tu es ma priorité. »
Elle ne veut rien entendre. Ces paroles la font sortir de ses gonds mais sa voix finit par se briser vers la fin.
« Il n'y a plus de guérisseur ! Il n'y a plus rien ! Regarde mon état, je suis une cause perdue ! Je ne veux pas de ta pitié. Va-t'en ! - Lumière Opaline... »
Dans la gorge de la femelle à poils longs, une boule se forme. Mais tout à coup, sa colère disparaît au moment où une quinte de toux la prend. Une des nombreuses qui l'attaquent depuis quelques temps. L'âme en peine, elle repose sa tête entre ses pattes et fixe un point invisible, frustrée et triste. Elle a l'impression d'avoir obligé l'ancien soigneur.
« Tu n'aurais jamais dû rester... »
Dehors, le tonnerre gronde encore. Elle attend que Coup de Minuit réplique. Qu'il lui dise qu'elle a raison. Qu'il la déteste.
« Qui allait s'occuper de toi, si je ne le faisais pas ? - Epine de Rosier aurait pu le faire. - Mais il n'aurait pas pu te soigner. - À quoi bon ? Je suis inutile. Je ne peux rien faire. À cause de moi, tu n'as pas pu faire le voyage... »
Elle s'en veut. Elle s'en veut terriblement depuis ce jour. Epine de Rosier avait insisté pour ne pas partir en espérant également assurer à Coup de Minuit une chance pour qu'il puisse s'en aller. C'est vrai, il aurait pu suivre Etoile Destinée, Belle de Nuit, Tremblement de Terre, Masque de Rosée, Torrent de Foudre et tous les autres. Mais il n'a pas fait. Il se serait senti trop mal de laisser derrière lui Lumière Opaline alors qu'elle avait besoin d'une rééducation et de soins. C'était en réalité une sorte d'excuse pour qu'il puisse dire au revoir aux siens sans trop de culpabilité. Coup de Minuit avait préparé son apprentie à faire face à son remplacement et cette dernière avait elle-même une novice quand ils ont commencé le voyage. Il sait que la Lune est entre de très bonnes pattes. Son destin n'était pas de les rejoindre à Valeemar. Il avait aidé Lumière Opaline du mieux qu'il a pu avec ce qui restait de remèdes pour soulager au moins un peu sa douleur, et il la rassure à présent en passant un coup de langue entre ses oreilles.
« Ma place est ici. Auprès de toi. Auprès de Belle de Jour et de Flamme d'Espoir. »
Son expression est douce et paisible, mais son regard bleu trahit la tristesse profonde qui l'accable depuis qu'il a perdu à la fois sa compagne et son unique fille. Elles l'attendent désormais dans les étoiles pour le jour où il les rejoindra. Il voulait toutefois offrir à la guerrière bicolore le repos le moins douloureux possible qu'elle méritait. Celle-ci plonge ses iris dans les siens dans l'espoir de lui faire entendre raison, mais le guérisseur a abandonné l'idée de faire son deuil pour attendre, désormais, que son tour vienne. Il est têtu et déterminé à laisser cette maigre bouchée à la femelle au pelage épais tant qu'elle peut encore manger.
« Un morceau chacun, alors. »
Plus doucement, elle supplie en silence son ami de lui accorder au moins ça. Pour lui faire plaisir, il finit par accepter en soupirant et ils partagent finalement leur repas à deux, aussi mince soit-il. Lumière Opaline a beau avoir la fourrure la plus imposante, elle a perdu sa brillance depuis bien longtemps et se retrouverait presque collée à ses os, dorénavant. La voir ainsi brise le cœur de l'aîné. Elle méritait plus que lui de s'en aller avec leurs camarades pour découvrir de nouveaux horizons, une nouvelle vie. Au lieu de ça, pour ne pas risquer d'être un poids encombrant, il aura fallu qu'elle persévère pour qu'on la laisse décider de son propre sort. Il était en effet déchirant de l'abandonner ici mais il fallait se rendre à l'évidence : avec ses pattes arrières infirmes, elle n'aurait jamais pu parcourir une aussi longue distance. Heureusement, elle a quand même de la compagnie. Durant les dernières lunes, elle avait vu en Coup de Minuit une sorte de figure paternelle rassurante et un confident avec qui elle partage tout. Epine de Rosier, quant à lui, se trouve souvent absent : il se démène en effet pour trouver de l'eau potable ainsi que de la nourriture, mais toutes les proies se sont enfuies. Alors il rentre souvent bredouille ; comme ce soir où il s'ébroue en entrant dans la tanière du guérisseur avant de prendre sa propre part lorsque la souris lui est tendue. S'il veut d'abord refuser, les gros yeux qu'il se prend en retour le persuadent finalement.
« Je suis désolé. Si j'étais plus efficace... - Stop. Tu n'as pas à te blâmer. Nous savons que les proies sont parties depuis un moment déjà. Nous essayons juste de retarder l'échéance... »
Baissant ses yeux noisette, le guerrier blanc et crème se contente de prendre la dernière bouchée de la souris. Elle a un goût âpre, mais au moins, ça remplit l'estomac pour le temps qu'il leur reste à vivre. Un long silence s'ensuit durant lequel Coup de Minuit regarde au loin la forêt dont les arbres ont disparu. Dans la tempête, l'ombre d'un monstre de Bipède se fait éclairer le temps d'un coup de tonnerre. Endormi et imposant, le guérisseur l'a observé durant de nombreuses lunes. Ses pattes de devant défrichent les bois et la terre. La nuit, il se repose, mais dès que le soleil pointe le bout de son nez, il laisse un Bipède ne faire plus qu'un avec lui et, ensemble, ils continuent leur assassinat des bois auquel les félins ne peuvent qu'assister, impuissants. Un peu plus loin, des nids de Bipèdes dégagent de la lumière parmi l'obscurité. C'est vers eux que le chat noir a tourné son regard, avant de le reporter sur son camarade.
« Tu pourrais les rejoindre... - Qui ça ? - Les Bipèdes. - Les Bipèdes ?! Pourquoi faire ? - À toi, il te reste une chance. Ils te nourriraient. Tu pourrais manger à ta faim, avec eux. - Je sais que tu t'inquiètes pour moi, mais je préfère mourir maintenant que d'aller quémander de l'aide à ces créatures sans poil de malheur qui sont la cause de toute cette dévastation ! »
Il ne pensait pas à mal. Il souhaitait juste que son ami ne regrette pas la voie difficile qu'il avait choisi en décidant de rester un guerrier loyal jusqu'au bout. Il avait entendu dire que des chats des Clans, autrefois, avaient quand même pu accéder au Clan des Etoiles une fois morts, alors il ne s'inquiétait pas outre mesure de ça pour Epine de Rosier, mais il était vrai que la question, posée ainsi, pourrait choquer n'importe quel vétéran. Une autre pensée lui traverse bien assez vite l'esprit.
« Tu aurais pu suivre ton fils. - Je ne l'ai pas fait. - Pourquoi ?.. - Pour la même raison que toi tu es resté. Cœur d'Orange est morte ici, alors je mourrai ici aussi. Souvenir Irréel comprendra. »
Le pourra-t-il vraiment ? Pour avoir aidé le concerné à venir au monde et pour le connaître depuis cette époque-là, il ne pouvait pas être aussi certain que le guerrier, si tant est que lui-même croit à ce qu'il dit (ce dont Minuit doute fort). Il sait qu'il tente juste de se rassurer probablement plus qu'autre chose. Lumière Opaline demeure silencieuse. En jetant un œil à la femelle infirme, le soigneur constate qu'elle a fini par s'endormir. Elle ne peut pas faire de grands mouvements, mais la maladie l'épuise de jour en jour. Bientôt, elle ne pourra même plus se lever. Epine de Rosier, suivant son regard, semble pensif en observant la chatte bicolore au repos.
« Tu ne lui as pas dit, que tu étais malade ? - Elle sait que je tousse. Pas que je vais en mourir dans très peu de temps. - Comme elle, n'est-ce pas ? »
Il ne répond pas. Question rhétorique, en vérité, puisque leurs états à tous les deux se dégradent de jour en jour. Vu que Epine de Rosier n'a pas encore développé les symptômes, le guérisseur ne peut rien affirmer mais il semblerait qu'il n'ait pas -du moins pas encore- contracté l'étrange mal qui ronge le mâle aux yeux bleus et son amie. Jusque là, Coup de Minuit a réussi à se faire suffisamment discret à son égard, dissimulant ses propres quintes de toux en provoquant volontairement un bruit pas possible à chaque fois et cherchant n'importe quoi qui aurait pu calmer sa voix devenant de plus en plus rauque. Il sait, néanmoins, que Lumière Opaline est loin d'être dupe.
« Coup de Minuit ?.. »
Le tonnerre ne gronde pas, cette nuit-là. Au contraire, elle demeure gorgée d'étoiles et aucun nuage ne semble venir perturber la lune qui brille haut dans le ciel, pleine comme un soir d'Assemblée. Probablement que les cinq Clans, quelque part loin d'ici, se réunissent sous ce même ciel pour effectuer le rituel traditionnel. Réveillée à cause d'une nouvelle contraction douloureuse de la maladie, Lumière Opaline est perturbée par une respiration irrégulière qui alerte aussitôt les deux autres félins, restés à son chevet. Coup de Minuit se penche pour écouter les paroles éteintes de la guerrière qui n'a même plus assez de force pour hausser un minimum le ton.
« Emmène-moi... Emmène-moi au plus bel endroit que tu connaisses... S'il te plaît. »
Le cœur du noiraud se comprime. Elle sent. Elle sent son heure approcher. Ou alors, elle devine que quelque chose cloche et qu'elle n'en a plus pour très longtemps. Il n'a pas d'autres choix que d'honorer la demande d'une mourante. Malgré sa propre fragilité, avec l'aide d'Epine de Rosier, il transporte la blessée hors de la clairière qui constituait autrefois leur camp et traversent leur territoire sans prêter attention, pour une fois, au carnage que les Bipèdes ont laissé sur leur passage. Coup de Minuit guide le mâle blanc et crème au meilleur endroit qu'il connaisse, conformément aux vœux de la souffrante. En sortant du bois, ils aperçoivent une petite montagne qui s'élève vers le ciel, comme si elle pouvait le toucher. La Colline Etoilée. Arrivés au sommet de cette dernière, les deux comparses déposent délicatement la blessée, qui relève aussitôt son regard irisé vers l'astre nocturne qui règne au-dessus d'eux.
« La lune !.. Elle est si belle... Cela me rappelle notre Clan... - Oui, j'aime beaucoup cet endroit. »
C'est de cet endroit que la lune est la plus visible et paraît la plus proche. C'est également celui que Coup de Minuit préfère. Il y a dévoilé ses sentiments à Belle de Jour pour la première fois. À cette époque, ce n'était encore qu'un apprenti, loin de se douter de tout ce qui lui arriverait. Les étoiles brillent d'un éclat sans pareil, comme pour les inviter à illuminer le ciel avec eux. C'est du moins le message que croit interpréter le guérisseur, qui se sent d'un seul coup étrangement fatigué et faible. Il y avait des saisons entières qu'il n'avait pas été admirer la vue du haut de cette colline. La brise qui y souffle avec légèreté caresse pourtant son pelage avec douceur, comme si les fourrures de chats étoilés le touchaient. Ses iris bleues portées vers la voie lactée, il entend le souffle de Lumière Opaline s'épuiser peu à peu, puisant dans ses dernières forces pour exprimer une ultime parole.
« Minuit... Tu as vu, comme elle est belle... La lune... »
Il veut approuver ses dires. Lui confirmer qu'il la trouve magnifique, lui aussi, mais quand il baisse la tête vers la guerrière allongée et qu'il observe ses yeux clos, il sait que c'est déjà trop tard. Elle ne l'entendra pas. Elle ne l'entendra plus. Le vent frais fait mouvoir les longs poils de la femelle bicolore comme si la vie l'habitait encore. Coup de Minuit se couche près de son corps chaud, posant son museau dans sa fourrure avant de lui donner un dernier coup de langue. Il effectuerait volontiers le rituel du partage avec elle s'il savait que sa propre heure n'était pas venue. Mais il sent qu'elle approche. Qu'elle n'attend que son accord pour l'emmener loin, très loin d'ici. Là-haut. Dans les étoiles. Ses prunelles en cherchent deux dans le ciel, comme si elles pouvaient l'écouter ou le voir.
« Elles m'attendent... »
Belle de Jour. Flamme d'Espoir. Coup de Minuit se tourne brièvement vers son ami pour lui dire au revoir, un sourire éreinté mais serein aux babines. Epine de Rosier le lui rend, sans pour autant masquer le chagrin qui anime ses yeux noisette.
« Alors... Va les rejoindre. »
Coup de Minuit hoche la tête, à la manière d'une permission accordée par le guerrier. Comme si sa tête était lourde, il la repose entre ses pattes, les paupières fermées. Si on ne savait pas ce qui arrivait, on pourrait croire qu'il dort. Le dernier chat encore debout tente de rester impassible, quand bien même il aurait envie de donner un coup de griffe dans l'herbe. Peiné, il aurait préféré partir en même temps qu'eux. Mais il avait encore des choses à faire dans la forêt. Quand le soleil pointera à l'horizon, il emportera les corps de ses camarades pour les enterrer après avoir effectué le rituel, comme le veut la tradition des Clans. Il passera toute la nuit à trouver des fleurs pour décorer leurs tombes comme il l'a déjà fait pour sa compagne après la bataille des Etoiles Noires. Pour Lumière Opaline, il prendra les plus jolies qu'il trouvera. Pour Coup de Minuit, comme toujours... Des belles de jour.
« Minuit ! Minuit, je ne vois personne ! Où sont-ils tous passé ?! »
Lorsque Coup de Minuit se réveille, c'est une prairie blanche et lumineuse qui l'accueille. Des arbres s'élèvent au bord de la clairière où il se trouve, comme des ombres menaçantes. Au-dessus de lui... Pas d'étoiles. Juste un ciel noir. Sa camarade, qui peut marcher sur ses pattes arrières mais boîte quand même, accoure du mieux qu'elle peut à sa rencontre, une lueur paniquée dans ses yeux opalins. Calmement, le chat noir l'observe, contemplant d'abord sa fourrure devenue propre d'où s'échappent quelques petites étoiles. Puis, il se relève à son tour.
« C'est normal, Lumière Opaline. Ils sont avec les Clans à Valeemar... Regarde ! »
Aussitôt, une sphère apparaît à leurs pattes. Elle scintille, aveuglante, mais dégageant une chaleur douce et agréable. Cette boule, en une fraction de seconde, s'aplatit et s'étire en longueur pour former une route lumineuse, les guidant à perte de vue. Coup de Minuit a confiance. Il sait où ce sentier les mènera. Ils reverront Belle de Jour, Flamme d'Espoir, Croc Jaune, Musique Déchue, Sombre Incendie... Ces êtres chers qu'ils ont perdu. Ils les reverront tous.
« Viens. Allons les retrouver. »
Maintenant, nous sommes libres.
_________________ Merci à Irisou, Lumy, Flo, Sabrou, Laë, Fea, Runa et Waki pour ces magnifiques créations et à Katuro pour le code |
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