Sujet: We don't get to choose our family [Mutan #3] Mer 22 Mai 2024 - 20:42
We don't get to choose our family ◊ Mutan #3
T'es pas du genre timide, Muse. Nan, ça te dérange pas de parler fort, et d'être au centre de l'attention, même si ce n'est pas ce que tu recherches en général. Toutefois, tu n'aimes pas te faire remarquer pour les mauvaises raisons. Mauvaises, comme une dispute avec ton frère, Terre Brûlée, au beau milieu du camp. Ce n'était pas prévu, bien entendu. Et d'ordinaire, tu fais d'ailleurs de ton mieux pour ne pas réagir aux propos de l'autre tigré. Mais la journée a été longue, et sa langue acérée. Tu n'as pas pu masquer ton irritation, et si vous ne vous êtes pas hurlés dessus, la tension entre vous n'a certainement pas échappé aux autres luneux présents. C'est la fourrure encore hérissée que tu t'es détournée de lui, souhaitant mettre fin à l'altercation. Malgré tout, tu rumines à l'intérieur. Terre Brûlée ne peut jamais s'en empêcher. Dès que vos chemins se croisent, il se comporte comme une boule de poils désagréable et arrogante ! J'ai été le meilleur, comme toujours. Ou bien... Tu pourrais au moins faire semblant de participer. Il a toujours ce genre de réflexions, et aujourd'hui ne fait pas exception. Et pourquoi ? Car il a rapporté une proie sensiblement plus grosse ? Franchement, tu n'essaies même plus de comprendre en réalité, et cette constatation est aussi triste que la situation en elle-même. Souhaitant t'éloigner de lui au plus vite, tu avances sans regarder autour de toi, une proie de la pile entre tes crocs. Tu préfères manger seule, pour retrouver tes esprits. En plus, les autres ne comprendraient certainement pas, étant donné que tu es plutôt positive en général, et ce quelque soit le moment.
Ce n'est qu'une fois installée au sol que tu remarques dans un sursaut que finalement, faute d'attention, tu ne t'es pas mise toute seule. Chant d'Antan est à côté de toi, certainement surprit par ton arrivée à l'improviste. Maintenant que t'es là, tu ne peux décemment pas repartir sans rien dire. « Euh.. Bonsoir, Chant d'Antan. Je ne regardais pas où j'allais, et mes pattes m'ont mené jusqu'ici. » bafouilles-tu en guise d'explication. Il est tellement grand, c'est quand même incroyable, de ne pas avoir discerné sa présence. Peut-être que ta colère envers ton frère est au final bien plus grande que ce que tu t'étais avoué. « On dirait que le hasard nous a réuni, du coup. Mais, peut-être que tu comptais dîner avec quelqu'un ? Je peux laisser la place sans problème. » Tu ne souhaites pas interrompre quelque chose, ou gêner la Sentinelle. D'autant que, ton arrivée est totalement involontaire, alors tu ne le prendras pas mal, s'il te demande d'aller t'installer ailleurs. Gênée, tu regardes déjà les alentours pour trouver une place vide, où tu pourras déchiqueter ce moineau et trouver un semblant de détente. Et tu préfères aussi le lui proposer, car il est bien trop poli pour faire une telle chose, avoir passé un peu plus de temps à ses côtés au cours des dernières lunes te l'a bien fait comprendre. Enfin, la seule chose que tu sais, là tout de suite, c'est que sa compagnie est bien la seule que tu pourrais désirer ce soir.
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Sujet: Re: We don't get to choose our family [Mutan #3] Ven 24 Mai 2024 - 11:36
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FT. muse des forêts
La journée touchait à sa fin. L'été permettait encore de longues heures de luminosité même après la fin des quelques dernières patrouilles, et Chant d'Antan appréciait toujours les derniers rayons du soleil sur son épais pelage tandis que la fraîcheur du début de soirée commençait à s'élever dans l'air. Il n'aimait pas avoir trop chaud, ainsi l'été n'avait jamais été sa saison préférée, mais il fallait avouer que la longueur des journées favorisait la productivité des Sentinelles et leur permettait de patrouiller plus longtemps avec moins d'obscurité.
Ce soir, cependant, le mâle avait pris la tête de la pénultième patrouille plutôt que de la dernière. Il avait été de « corvée » (ça n'en était jamais une pour lui) de patrouille de nuit la veille, et un de ses camarades s'en chargeait ce soir à sa place. Il avait donc eu l'occasion de prendre un peu plus de temps pour chasser quelques proies et, après quelques allers-retours, de choisir une proie sur le tas bien rempli et de se coucher à l'ombre des arbres qui filtraient les quelques rayons chaleureux, profitant de son repas silencieux...
... qui ne le fut que pour une courte durée. En effet, couché en retrait, Chant d'Antan pouvait toujours voir — et entendre — ce qu'il se passait au cœur du camp. Alors qu'il s'apprêtait à croquer le premier morceau de son mulot, le petit bourdonnement souvent associé aux multiples conversations entretenues aux quatre coins du camp monta crescendo, laissant se détacher deux voix bien distinctes : celles des jumeaux d'Épine de Rose et de Pluie Battante, Muse des Forêts et Terre Brûlée. De nature peu inquisitrice, Chant d'Antan ne s'était jamais vraiment immiscé dans les problèmes de cette fratrie, qui étaient cependant évidents même aux yeux de ceux qui ne cherchaient pas à savoir. L'argenté s'efforça de se détacher de la conversation envenimée, faisant le débrief imaginaire de sa journée et la liste de ce qu'il devait faire au lever du jour. Il ne put empêcher quelques mots de briser sa barrière de concentration — meilleur, moins bien, plus fort, que des adjectifs de comparaison — et la dispute mourut avec les dernières lueurs du jour. Il ne vit pas où Terre Brûlée se dirigea, mais Muse des Forêts semblait avoir une destination bien précise en tête : l'espace laissé à côté du mâle d'argent.
Elle n'avait pas l'air d'être bien consciente de son environnement, comme happée par les échos de la conversation désagréable qu'elle venait d'entretenir avec son frère. Son regard était voilé de distraction, et elle sembla s'asseoir presque machinalement auprès du mâle. Il pouvait sentir l'extrémité de leurs fourrures se frôler, et un frisson traverser son échine. Y avait-il eu une brise un peu plus fraîche que les autres ?
La femelle le remarqua, un peu tard cependant. L'argenté se redressa en position assise, les restes de son mulot entre ses pattes. Il offrit un sourire à la brune pour lui prouver que non, elle ne le dérangeait pas, et posa sur elle des yeux calmes et compréhensifs. Il n'y avait cependant aucune pitié dans son regard ; ce n'était tout simplement pas ses affaires, de toute façon. « Bonsoir, Muse des Forêts. Non, je n'attendais personne ; je t'en prie, assieds-toi. » Il la laissa débuter son plat, attendant de voir si elle voulait se confier sur sa dernière interaction ou si elle préférait un repas silencieux avec ses pensées à elle. Il hésita à lui demander comment elle allait, mais pensa qu'elle prendrait cela pour une tentative de lui tirer les vers du museau ; il se contenta donc de rester assis à côté d'elle, en silence. Et de ne pas penser à la constante tension — bien sûr, toujours parfaitement dissimulée — qui engourdissait ses membres vis à vis de la soudaine — et première — liaison de leurs fourrures dépareillées.
Sujet: Re: We don't get to choose our family [Mutan #3] Dim 2 Juin 2024 - 0:40
We don't get to choose our family ◊ Mutan #3
C’est tout à fait toi, ça. D’être emportée par les émotions, au point de ne pas remarquer que tu n’es plus seule. D’habitude, tu en arrives là après un éclat de rire, ou par pure excitation. Cette fois, c’est la colère qui a guidé tes pattes jusqu’à la Sentinelle. L’argenté s’est redressé en position assise, sa proie à moitié dévorée toujours entre ses pattes. Ce n’est certainement pas son intention, mais ça te donne d’autant plus la sensation de l’avoir dérangé. Peut être que lui aussi, a besoin d’être en solitaire ce soir. Surtout après avoir été obligé d’entendre votre querelle depuis l’autre bout du camp… Ah, qu’est ce que ça peut être gênant ! C’est ce qui te pousse à parler la première, feignant de ne pas être aussi mal à l’aise que tu dois en avoir l’air. Avant tout, tu ne veux pas être de trop à ses côtés. La simple idée de pouvoir l’être te paraît aussi… insupportable que le reste, étrangement. Dans son regard, il n’y a pourtant que son calme infini et habituel, et pas une once de jugement. Son sourire accompagne alors ses paroles, et tu sens tes fesses se poser au sol sans t’en demander la permission. Là, tu ne sais pas si tu te sens un peu plus à l’aise, car ton cœur a commencé à s’emballer. Mais pourquoi ? Tu le remets sur le dos de toute cette situation, car c’est la seule théorie plausible à ton sens.
Lui rendant son sourire, tu miaules donc à ton tour. « Merci. Et, bon appétit. » Le mâle a déjà entamé son repas, mais mieux vaut tard que jamais. Tu commences à ton tour à dépecer la proie qui se trouve entre tes deux pattes avant, réalisant soudainement que tu ne sais pas quoi dire. Devrais-tu t’excuser pour le dérangement causé par votre scène un peu plus tôt ? Ton camarade n’a pas posé la moindre question à ce sujet, et il ne semble pas non plus attendre d’explication. Ce silence semble lui convenir, et pendant quelques minutes, tu y trouves également refuge. Au final, peut être que tu as bien fait de t’égarer près de lui. Car au vu de leurs regards curieux, d’autres ne se seraient pas privés de t’interroger. Comme ils interrogeront peut être ton frère, et tu ne veux même pas imaginer ses réponses. Un soupir t’échappe, autant par dépit que par frustration. Et si les propos de Terre Brûlée arrivaient aux oreilles de Chant d’Antan ? Tu n’as vraiment pas envie qu’il ait une mauvaise opinion de toi. « Est ce que tu penses que je suis vraiment à la hauteur ? Je veux dire, d’être une guerrière. » La question est sortie assez soudainement, à vrai dire, et ton voisin s'en trouvera certainement surprit. Elle marque à la fois ton désir de savoir ce que peut penser l’argenté, et un autre plus déguisé d’évoquer tout ce qu’il vient de se passer. Ce que les autres pensent ne t’a jamais trop touché. Quand tes propres parents désapprouvent tout, tu apprends à passer outre l’opinion d’autrui. Mais celle de Chant d’Antan.. elle a de l’importance. Sans doute car il est l’un des meilleurs guerriers du clan...
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Sujet: Re: We don't get to choose our family [Mutan #3] Ven 20 Sep 2024 - 21:50
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La jolie brune entama son repas avec peu de motivation. Ses pattes semblaient se perdre entre la chair tendre et le sol froid, incapables de se décider. Son regard se perdait, lui aussi, mais Chant d'Antan était incapable de savoir sur quoi les prunelles dorées se posaient. C'était comme si quelque chose était bloqué au fond de sa gorge, quelque chose qui avait du mal à sortir. L'argenté se dit alors qu'il aimerait que Muse des Forêts se sente en sécurité à ses côtés, assez pour s'ouvrir, pour lui confier ses doutes. Pour qu'il essaie de l'aider, du mieux qu'il puisse ; mais bien sûr, il n'était pas de son ressors de demander ce genre d'informations. Il fallait soit qu'elles viennent à lui, soit qu'elles viennent à quelqu'un qui saurait les recevoir avec bienveillance.
Puis la question vint. Celle qui avait semblé lui brûler les babines pendant si longtemps, qui lui avait coupé l'appétit. Était-elle à la hauteur ? Bien sûr, ce n'était pas à Chant d'Antan d'en juger. Qui était-il pour porter un tel jugement sur une paire ? Une amie ? Il le savait, là n'était pas sa place. Pourtant, Muse des Forêts semblait chercher un peu de réconfort, et ne pensait visiblement pas en trouver auprès de sa famille. Il se rappelait d'une discussion qu'il avait entretenu avec sa sœur, Luciole Nuageuse, quelques temps plus tôt ; une question assez similaire en était ressortie. Bien sûr, Chant d'Antan ne divulguerait pas la discussion pleine de vulnérabilité qu'avaient partagé le frère et la sœur — de plus, chaque situation était différente, et l'argenté ne voulait pas vexer la brune en insinuant le contraire.
« Pourquoi ne le serais-tu pas ? Chaque bon guerrier s'est déjà posé cette question. Le simple fait de s'en inquiéter démontre une envie de toujours bien faire, de toujours se surpasser. »
Il marqua une petite pause, plantant son regard azuréen dans les perles dorées qui cherchaient à le fuir. « Ton nom de guerrière ne t'a pas été donné pour rien. Tu l'as mérité, Muse des Forêts. Ne laisse jamais personne t'en faire douter, s'il te plaît. »
Une petite pique involontaire envers le frère qui manquait cruellement d'empathie. Chant d'Antan ne se mêlait jamais de ce qui ne le regardait pas, et ne prenait jamais partie au sein de conflits. Pourtant, cela ne l'empêchait pas d'avoir un avis sur certaines situations qui s'imposaient à lui ; et bien que sa place ne soit pas celle d'un médiateur dans le conflit familial de la femelle, il ne pouvait s'empêcher de le comparer à sa propre fratrie — jamais ne se permettrait-il de tirer ses petites sœurs vers le bas, et inversement. Pourquoi Terre Brûlée était-il incapable de ce genre d'affection ? Et pourquoi diable Chant d'Antan se posait-il de telles questions pour une histoire qui ne le regardait absolument pas ?
Il laissa balayer sa queue doucement, avec son rythme régulier habituel. Pourtant, cette fois-ci, elle partit presque inconsciemment à la rencontre de celle de la brune, comme un geste de solidarité. Ce simple contact, couplé avec un doux regard, pourrait peut-être apporter un peu de réconfort à Muse des Forêts.
Sujet: Re: We don't get to choose our family [Mutan #3] Sam 26 Oct 2024 - 22:18
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La question est sortie toute seule, et c’est certainement mieux ainsi. Tu n’aurais jamais osé la poser sans cet élan de spontanéité. D’abord, car tu ne veux pas déranger le guerrier gris, mais surtout par crainte d’entendre sa réponse. Il est toujours si sage, si gentil avec toi, avec tous les membres du clan. S’il venait à donner raison à Terre Brûlée, aucun argument ne pourrait venir contrebalancer ses paroles. Alors, dans l’attente de sa réponse, tu te sens plutôt tendue, et désormais incapable de prendre une bouchée de proie supplémentaire. Pourtant, tu as le sentiment que c’était aussi inévitable. Que ce soit la peur, ou l’incertitude, quelque chose aurait été présent au fond de ta gorge pour la nouer et en empêcher le bon fonctionnement. Et puis, vient sa réponse. Avec elle, vient la réalisation qu’il était un peu idiot d’imaginer les pires scénarios. Car tu le sais au fond, que tu es à ta place. Tes doutes sont ceux qui t’ont été infligés par Terre Brûlée et vos parents. Pas la réalité. Peu à peu, tu sens tes membres se détendre. Chant d’Antan a raison. Tu n’as jamais cessé de donner le meilleur de toi pour le clan, pour évoluer. Si tout le monde n’est pas en mesure de le voir, tu n’y peux rien…
Ne laisse jamais personne t’en faire douter. Les paroles du mâle résonnent quelques instants dans ton esprit, et tu essaies de les y emprisonner, comme pour pouvoir les ressortir et les écouter à nouveau lorsque ce sera nécessaire. Enfin, tu réussis à véritablement le regarder, ayant fui son regard jusqu’ici. Sa présence est apaisante, sans doute plus que la solitude à laquelle tu aspirais. Mais pourquoi ? Nombreux sont les chats au tempérament doux, et au grand cœur au sien de votre clan. Pourtant, ce n’est pas la même chose avec Chant d’Antan. C’est assez étrange d’ailleurs, que vous n’ayez jamais vraiment conversé jusqu’ici. Assez dommage aussi. Même si vos caractères sont assez opposés, tu as la sensation que vous pourriez être de bons amis. Après tout, on dit bien que les opposés s’attirent ! Tu te perds un instant dans son regard doux, retrouvant même le début d’un sourire, avant de frémir au contact de sa queue contre la tienne. Ce geste se veut réconfortant, tu le sais, et il a l’effet escompté. Une chaleur agréable a envahi ta poitrine, te faisant définitivement oublier tes tourments de la soirée. « Merci pour tes mots, Chant d’Antan. Je sais que tu as raison, mais… parfois c’est difficile. » Pour toi qui a surtout tendance à afficher des émotions positives, il est au final assez rare d’avouer une difficulté. Pourtant, aux côtés du grand matou, tu te sens assez à l’aise pour le faire consciemment cette fois.
Ton regard passe de ses yeux clairs à d’autres recoins du camp. Aux silhouettes de Fraise des Bois et de Règne des Ronces. Aux rires de Fruit du Dragon et d’Arôme de Cassis. Aux ronronnements de chatons lovés contre leur mère au cœur de la pouponnière. « Ça doit être agréable, d’avoir ce genre de famille. » déclares-tu alors pensivement, essayant d’imaginer le confort et la sécurité que cela peut apporter. « Mais on ne choisit pas, et il y a toujours pire que soi, même si je ne souhaite de la tristesse à personne. » C’est vrai, ça. Il y a toujours pire, même si on ne le voit pas nécessairement à côté de soi. Il faut apprécier ce que vous avez, même si ce n’est pas facile tous les jours. Retrouvant ta nature habituelle, tu décides donc de ressortir le positif de cette situation. « Et puis, c’est pratique de vivre dans un clan comme le nôtre. On peut être une grande famille, en quelques sortes ! » Tu dis ça en reposant les yeux sur Chant d’Antan. Est ce que tu parles vraiment du clan dans sa totalité ? Oh, oui. Mais peut être qu’une part de toi voit plus en lui cette idée de confiance et de soutien semblable à une famille, que chez les autres.
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Sujet: Re: We don't get to choose our family [Mutan #3] Sam 16 Nov 2024 - 13:41
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Chant d’Antan accueillit le sourire rassuré de Muse des Forêts avec grande joie - et, il fallait bien le dire, avec un peu de soulagement. Il commençait à la connaître un peu sur le plan du caractère, mais ne savait pas encore bien comment elle réagissait aux contacts physiques. Lui même n’était pas grand amateur d’intimité du genre ; c’était aussi pour cette raison qu’il trouvait sa soudaine envie de proximité plutôt étrange. Que se passait-il dans sa tête ? Que lui faisait Muse des Forêts sans même s’en rendre compte ? Il chassa les doutes rapidement pour écouter les paroles de la femelle avec toute son attention habituelle.
La brune se livra un peu plus. Oui, il le savait bien que c’était dur. Non pas pour l’avoir ressenti lui même - sa vocation pour le rôle de Sentinelle s’était présentée à lui tout naturellement, et elle ne l’avait jamais quitté depuis - mais pour avoir déjà eu cette discussion avec sa petite sœur. Il donnerait tout ce qu’il avait pour lui permettre de se voir au travers des yeux azur du géant, même pour une seconde. Ce serait déjà bien assez de temps pour se rendre compte de la guerrière exceptionnelle qu’elle était devenue. S’il lui fallait prêter un peu de ce temps à Muse des Forêts pour qu’elle remarque sa valeur elle aussi, il le ferait avec grand plaisir.
Puis la femelle parla de famille. On ne choisit pas. D’un côté, Chant d’Antan était d’accord : sa famille avait toujours eu une importance capitale dans sa vie, et il ne troquerait la sienne pour rien au monde. Mais d’un autre côté, certaines personnes avaient déjà choisi leur famille, non ? Ses parents ne se connaissaient pas avant de former une famille ensemble, si ? Et sa petite sœur. Elle n’avait pas donné naissance à Petite Plumeria, et pourtant cette dernière ne l’appelait-elle pas maman ?
« La famille vient avec l’amour. Certaines personnes choisissent la leur. Certaines autres la créent. Ne t’en fais pas, Muse des Forêts. »
Oui, la famille venait avec l’amour. Cela voulait-il dire qu’il aimerait bien en former une, lui aussi ? Peut-être un jour. Mais avec qui..?