Frère et sœur indestructibles [Feu]

Le rouquin avait perdu la notion du temps depuis son enlèvement. Il ne savait plus si à l'extérieur, le soleil réchauffait la forêt, ou si la lune se dressait haut dans le ciel. Plus le temps passait, et plus il se sentait fatigué. Le camp lui manquait, et son nid douillet auprès de Révolte des Vents également. La seule chose qui le motivait encore, était d'essayer de trouver une solution pour libérer ses frères et soeurs, ainsi que les autres chatons bien sûr. Mais il se sentait surtout responsable de ceux qui partageaient son sang. Malheureusement, il n'était encore qu'une petite boule de poils, et toutes ses tentatives s'étaient soldées par un échec. Assit dans un coin de ce qui leur servait de tanière, le chaton somnolait donc, jusqu'à entendre la voix de sa soeur. Il admirait vraiment Petit Zéphyr. Elle était parmi les plus courageux ici, et sa détermination à fuir cet endroit était tout aussi forte. Petit Feu se leva et s'ébroua, essayant de lui adresser un sourire même s'il avait le coeur gros. « Seulement dans mes rêves ! » Et encore, son imagination avait du mal à travailler, depuis qu'ils étaient ici. Mais maintenant que sa soeur était là, Petit Feu avait envie d'être positif. Ils étaient ensemble et ça le rassurait. Leurs parents finiraient bien par les retrouver, n'est-ce pas ?

« Je crois que ça ne sert à rien de gratter comme ça. Ou alors il faudrait libérer une issue au dessus de nous pour atteindre la surface. » Il grimaça en levant les yeux vers le plafond au dessus d'eux. Ils étaient trop petits pour réussir un tel exploit. Agacé, il donna un coup de patte dans une feuille qui trainait par là. « Tu penses qu'ils nous cherchent, là haut ? » Il parlait bien sûr de leur famille. En rentrant au camp, ils avaient forcément dû constater leur absence, et s'inquiéter. Feu s'en voulait vraiment d'avoir suivi des inconnus comme ça. À présent, ils ne savaient même pas où ils étaient, ni même depuis quand en vérité. L'angoisse le tiraillait autant que le froid qui régnait en ces lieux, à croire que cette mésaventure avait éveillé en lui des émotions qu'un chaton ne devrait jamais connaitre.