Premier pas hésitants - Pv Souffle de Givre

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premiers pas hésitants

lune 1212 (flashback) - souffle de givre & nuage de corbeau

Bercée par les premiers rayons de l'aube, Souffle de Givre sortit de la tanière des guerriers. Un ciel dégagé, aux nuances d'un bleu pâle, salua son visage encore chiffonné par le sommeil. Sa nuit s'était trouvée entrecoupée par quelques réveils, ses yeux vairons fiant les pelages disparates de ses compagnons endormis. Depuis, les sentiments qui l'animaient se partageaient entre la joie, l'appréhension et une pointe de fierté qu'elle avait bien du mal à faire taire. Et la raison de ce mélange aussi éclectique que motivant d'émotions était certainement encore dans les pattes de la lune, à dormir comme un bienheureux... Ou alors était-il comme elle, stressée à l'idée de ce premier entraînement qui allait débuter dans peu de temps. Elle ne savait pas quand Etoile de Jais avait jugé pertinent de lui donner son tout premier apprenti hier soir - ou même pourquoi. Cependant, la jeune guerrière ne pouvait nier que voir le visage rayonnant de Nuage de Corbeau, au caractère habituellement plus réservé, lui avait réchauffé le cœur. Et affermit son ambition, encore un peu frêle et maigrelette, d'être un mentor à l'écoute de son apprenti - quasi aux petits soins pour lui.

Tout était nouveau pour elle. À peine quelques lunes en arrière, c'était elle qui était dans la position du jeune chat au pelage ébène. Mais elle s'était étonnement faite à l'idée rapidement, essayant de juguler sa crainte de mal faire tout au fond d'elle. Elle ne voulait pas que son apprenti la devine aussi stressée. Pendant ses phases d'insomnie, elle avait réfléchi à la façon dont elle débuterait cet apprentissage. Elle avait d'abord pensé à faire le traditionnel tour des territoires de leur clan, avant de se raviser. Elle voulait revoir ces éclats scintillants qui avait éclairé le regard de Nuage de Corbeau alors qu'il recevait son nouveau nom. Elle voulait provoquer la même joie, le même ébahissement. Elle voulait qu'il puisse raconter sa première virée hors du camp auprès de ses amis avec entrain. Elle ne savait pas encore ce qu'ils allaient faire de leur matinée, mais Givre ne doutait pas qu'ils puissent, ensemble, se créer de beaux souvenirs.

Après s'être appliquée une fine couche de pulpe de cerfeuil sur sa cicatrice qui la démangeait depuis quelques jours, et s'être assurée que celle-ci ne serait pas tout de suite visible, la chatte bicolore se mit à trottiner en direction de la tanière des apprentis, devinant la forme sombre de Nuage de Corbeau faisait plusieurs allers et retours devant l'entrée. Lorsqu'il la repéra, le jeune apprenti s'approcha d'elle pour la saluer d'une voix un brin incertaine, si bien qu'elle ne put s'empêcher de vouloir le réconforter de suite. Tout en émettant un ronronnement discret, Souffle de Givre lui retourna la politesse. «  Belle journée à toi aussi, Nuage de Corbeau. Je suis heureuse et honorée d'avoir été choisie pour être ton mentor, » lui adressa-t-elle avec un sourire. « Aujourd'hui, j'ai envie qu'on fasse connaissance, toi et moi. Puisque nous allons passer quelques lunes ensemble, je veux être sûre de faire de mon mieux. » Sa voix ne porta guère plus loin que l'oreille du noiraud, et elle espéra qu'il ne lui en tiendrait pas rigueur ou qu'il n'irait pas s'imaginer des choses ... certainement vraies. Quelques autres guerriers s'afféraient déjà avec leurs apprentis respectifs non loin et elle n'avait pas voulu trop élever la voix pour ne pas les déranger. Et ne pas attirer l'attention sur leur duo. Cette journée, elle voulait la dédier à Nuage de Corbeau avant tout.

« Ce à quoi j'ai pensé, c'est qu'on marche vers le lieu où tout le monde s'entraîne, l'Arbre fendu, et qu'on profite du bout de chemin pour discuter un peu ! » Tout en parlant, la guerrière jeta un coup d'œil au tas de gibier. Ce matin le voyait assez peu garni comparé à d'habitude. « Je chasserai en chemin pour nous trouver de quoi grignoter... Si ça te va ? » Souffle de Givre désirait plus que tout servir à quelque chose, et savoir que quelqu'un lui faisait assez confiance pour lui confier l'apprentissage—non, la vie d'un de leurs jeunes... Elle se sentit pousser des ailes.

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