L'éclatant déclin du lion || Ft. Péridot & Aube

La nuit dernière lui avait prodigué un réconfort incroyable, si fort même qu'elle n'aurait jamais imaginé ressentir pareille sérénité émaner d'un instant, pour s'engouffrer dans sa propre identité agitée de l'intérieur. Déclin de l'Aube coursait à travers la lande, évitant un obstacle ici et là, avec vivacité celle-ci esquivait ce que la forêt pouvait bien lui mettre en travers de son chemin. Chaque recoin, chaque parcelle, chaque buisson était le même ainsi la combattante ne faisait plus qu’un avec la densité de la forêt, surtout sur le territoire des Riveux, elle semblait valser avec grâce. Le vent caressait sa joue avant de parcourir le reste de sa fourrure blanche et rousse, l'esprit libre mais certainement pas rêveuse, bien aux aguets, ses pattes relevaient derrière elle de petite nuée de poussière, à chaque foulé de patte, son museau picotait à cause du froid qui se ressentait au fil des lunes. La jeune guerrière nommée depuis maintenant 6 lunes avait obtenu le grade de Corps de Génie et y passait plus de temps à l'extérieur du camp que à l'intérieur, ça lui plaisait.  


Elle pouvait se sentir utile pour les siens mais pas que, les Corps de Génie prenait soin de la plage également. Heureusement pour la jeune chatte à la fourrure flamboyante, elle appréciait de passer du temps dans l'eau, ce n’était pas une tâche de tout repos. Suite à de nombreuses tragédies familiaux la petite femelle s'était doublement investis dans son rôle au sein des Riveux, elle semblait déjà avoir tous perdue, particulièrement sa famille dès son jeune âge. C’est ce qui avait forgé son caractère, son audace.  

A ses côtés un jeune guerrier assez silencieux mais assez efficace dans son travail la suivait au pas bien que la femelle ne fût pas bavarde, le silence ne pesait pas lourd sur leurs épaules, du moins pour l’aînée de la patrouille. Les Riveux avaient renforcés ses patrouilles comme tous les autres Clans, l’atmosphère était lourde, lai saison des neiges suivi des tensions intenses inter-Clans... Pour conclure l’inévitable semblait s’approcher à grand pas.


Une foulée. Deux foulées. La féline encrait ses griffes dans le sol pour s’arrêter dans son élan brusquement, basculant son poids sur le côté. Cette odeur inconnu venait lui chatouiller la truffe, bien assez tard, sans doute à cause du froid, elle ne l’avait pas remarqué aussi vite ! Elle lançait un regard à son cadet, Éclat du Péridot.


« - Il faut qu’on piste cette odeur, ce n’est pas l’un des nôtres ! Je ne suis pas certaine de leurs identités, tiens toi prêt à n’importe quel scénario possible c’est compris ? Ne tente rien qui puisse mettre le Clan de la Rivière dans l’embarras. »


Ils avaient détourné leurs trajectoires vers cette odeur, au plus la guerrière s’approchait, au plus ses pas se précipitait vers la source, désormais certaine. Le Clan du Vent avait piétiné les frontières et pour quelles raisons donc ? Étaient-ils en danger ? Sa fourrure gonflait par l’inquiétude et assez vite, elle se tenait face à la l’étendue d’eau déserté, près de son flanc le guerrier semblait être lui aussi aux aguets. Une seule odeur. Pas un seul félin dans les environs ? Une embuscade ? Celle-ci fronçait sa truffe dans l’incompréhension totale. Une oreille tendue, ses moustaches frémissantes Déclin de l’Aube tentait de retrouver la trace du félin, le détendeur de ce parfum, il était là, son odeur étant encore frais. Très frais.


« - Éclat du Péridot, garde mes arrières ! »


C’était les dernières paroles de la guerrière, courte et précise. Une agitation dans l’eau avait attiré son attention et en un éclair son esprit s’illuminait, la femelle à la fourrure bicolore plongea dans l’eau sans perdre un instant. Il est dans l’eau. Aujourd’hui personne n’allait mourir sur le territoire des Riveux, non aujourd’hui ce félin devait s’accrocher. Laissant de côté toute ses idées lugubres de côté, ses prunelles bleutés tentaient vainement de chercher l’ombre du félin, la température qui avait chuté dans le bassin pouvait mener à la perte du félin en question mais un Riveux s’entrainait toujours durement lorsqu’il s’agissait de la natation. Dans beaucoup de cas, les novices étaient mis à l’épreuve par cette activité. L’agitation. Cela ne faisait qu’amplifier les effets de la flexion du corps, au plus elle agitait avec vivacité sa silhouette ; avec son mouvement de va-et-vient, tel un poisson, les pattes avant propulsaient la nageuse vers l’avant.


Avant que le félin puisse sombrer dans les profondeurs des abysses de la rivière, elle l’attrapait par la peau du cou et battait des pattes cette fois-ci pour rejoindre la rive, luttant contre le poids du félin lourd qui tirait le duo vers les profondeurs. Enlaçant son corps de sa petite personne. Un long moment qui semblait être une éternité probablement pour le jeune Corps de Génie qui les attendaient à la rive, les deux matous pointaient leurs truffes en dehors de l’eau ainsi les deux félins rejoignaient la côte. Peu importe les circonstances, si c’était un Ombreux ou autre, elle l’aurait sauvé. Toutes vies méritaient d’être sauvés.  

Un chat du clan du vent, je ne les pensais pas si lourd ! Comment faisait-il pour courir rapidement, après tout, eux, ils étaient réputés pour leurs courses contre le vent.

« - Je ne sais pas s’il respire ! Tenait-il tant que ça à mourir ? Pourquoi n’a t-il pas simplement contourné la rivière.. Qu’y avait-il de si urgent pour prendre un tel risque ? »Rajoutait la féline soucieuse de l'état du félin.

Elle assénait des coups de langue vigoureux sur la fourrure du guerrier, allongé contre la carrure de ce dernier, tentant de garder le corps au chaud malgré le froid mordant qui aggravait l’état du matou imposant. Déclin de l’Aube ne maîtrisait plus la situation, pour la première fois depuis très longtemps... Un dilemme s’offrait aux deux Riveux le ramener au camp de la Rivière et le questionner soit le ramener sur son territoire. Avant tout, il devait bien avoir une raison, une question lui trottait dans l’esprit. Pourquoi ?