Brise nocturne [ft Chant d'Espoir]

A l'exception de la douce lueur de la Lune qui perçait à travers le feuillage de la Tanière des Apprentis, la pénombre était reine et souveraine de la nuit. Un brin de vent s’engouffrant dans la tanière des apprentis endormis fit frémir le pelage tigré d'une petite femelle. Incapable de dormir face à la chaleur ambiante dans la tanière et se retenant de bouger pour ne pas réveiller ses camarades, elle suffoquait presque. Elle ouvrit un œil et regarda avec insistance l'entrée du dortoir. D'abord le vent qui faisait légèrement virevolter les feuilles du buisson. Puis, vint un criquet chantant de tout son soûl sous les rayons lunaires.

   Une légère brise fit de nouveau frémir les moustaches de la jeune femelle. Elle ne pouvait plus attendre. Elle se leva et regagna à patte de velours l'entrée du buisson. Zigzagant autour des autres apprentis, elle sentait sa délivrance se rapprocher à chaque pas qu'elle entreprenait. Et soudain, elle fut dehors. La brise contre son court pelage, la lueur de la Lune contre la végétation autour d'elle, le bruit de l'eau, les étoiles. Les arbres frissonnaient autour d'elle, les feuilles étaient vertes. C'était la première saison verte qu'elle voyait. Même le parfum des fleurs l'enivrait.
Elle prit un moment, pour contempler ce qui était son chez elle, ce silence contrastant beaucoup avec l'agitation quotidienne du Clan.

   Non loin d'elle, le bruit d'une respiration se fit entendre. Non pas qu'elle n'était pas auparavant, juste que la jeune femelle au pelage tigré n'avait pas prit la peine d'y faire attention tant elle était imprégnée par l'atmosphère reposante de l'instant. Sérieusement ? Elle pensa, Qui va dehors à cette heure là ?

   Clairement gênée à l'idée que quelqu'un ai pu la surprendre dans ses pensées, elle se retourna pour voir qui était l'énergumène qui s'était décidé à sortir à minuit. Et sous le zénith de la Lune, elle reconnu le pelage noir et blanc du matou stationné à quelques longueurs de queue de là. Les rayons lunaires offraient à son pelage un reflet argenté et son regard semblait perdu dans les étoiles. Le temps semblait en suspend.
L'apprentie aux yeux vairons réfléchit un peu, puis se décida à s'approcher calmement de lui.  En s'asseyant, elle regarda dans la direction où le guérisseur avait posé son regard depuis maintenant quelques minutes. Les étoiles rayonnaient de leur plus bel éclat. La brise continuant de faire frétiller les moustaches de l'apprentie, l'air était bon.