[EVENT ; lune 1205] La Guerre des Clans

Son esprit s’est emballé, trop désespéré pour réfléchir, agir avec raison. Plaqué au sol, il se démène comme un diable, ses griffes déchirant sans hésitation la chair lorsqu’il la rencontre. Il le sent à peine, tout comme il ne sent pas la douleur des coups qui lui sont rendus. Mais il le sent, l’adversaire, la grande femelle bicolore qui l’a percuté perd peu à peu le rythme, elle se fatigue, et cela le fait redoubler de vigueur, pour espérer sortir de cette situation ridicule au plus vite. Il voit sans vraiment comprendre sa gueule qui s’ouvre, et un dernier grognement rageur s’échappe de sa gorge. Car au fond, il ne comprend pas. Il ne comprend pas cette guerre, il ne comprend pas cette femelle qui cherche plus que tout à lui voler ses forces, peut-être sa vie, alors que lui ne voulait que rejoindre l’élu de son cœur dans la tourmente.

Et puis, plus rien. Le poids qui le maintenait s’envole, et il se relève, hébété, couvert de sang dont il ne sait s’il d’agit du sien ou de celui de la guerrière du Tonnerre. Le choc passé, la douleur arrive, transperçant tous ses autres sens, lui coupant la respiration un instant, traversant telle une onde son corps entier perclus de lacérations à différents endroits. Mais il doit y faire face, et rester debout. En face de lui, deux guerrières de la Lune, le pelage hérissé, les yeux écarquillés. Il les remercie du regard, un regard de gratitude éperdue. Il ne sait quel est leurs noms, mais il se souviendra d’elles, il les remerciera… plus tard. Alors qu’un cri affolé retentit derrière lui, il s’est déjà remis en mouvement, filant à toute allure vers l’autre côté des combats sans se retourner.

Enfin, il le voit. Il aurait reconnu la fourrure gris clair de son ami entre tous, et c’est comme s’il ne voyait plus que lui. Fou de joie de l’avoir retrouvé, il se précipitait en évitant à peine les autres combattants, perturbant sans doute quelques mêlées sur son passage, néanmoins trop rapide pour qu’on puisse l’attraper.

« Fierté ! »

Le cri venait du cœur, et enfin il allait pouvoir être entendu. Mais plus il se rapprochait, plus le cœur de Royaume Illusoire s’asséchait. Quelque chose en lui hurlait. La situation clochait. La scène lui apparu enfin dans son entièreté. Songe de Fierté, près de lui un félin plus petit semblant paralysé de peur. Le guerrier de la Rivière se bat avec toute la détermination qu’on lui connaît, mais ses mouvements semblent entravés, gênés… Du sang tâche le sol, beaucoup trop. Découvrant cette vision, le félin crème se précipite encore davantage. En face de Fierté, l’adversaire semble savoir profiter avec adresse des faiblesses de ce dernier. Royaume voit le coup arriver, mais Fierté ne semble pas se préparer à le parer… Et lui n’arrivera pas à temps. Il hurle.

« Attention, à droite ! Plonge au sol ! »

Le voilà qui arrive enfin à ses côtés. Il intime d’un regard à l’apprenti tremblant de filer se mettre à l’abris. A eux deux, il sait qu’ils sauront se tirer de ce mauvais pas. Il s’est glissé tout près de son ami, son pelage effleurant le sien afin de lui indiquer sa présence. Il profite d’un court flottement dans le combat durant lequel ils contrent les coups de l’adversaire pour lui glisser un murmure à l’oreille.

« Tu plonges par-dessous, et je m’occupe de l’empêcher de riposter par-dessus ok ? »

Spoiler:

Patte Glacée

Le monde tremblait. Le silence qui avait toujours été son monde était brouillé de nuisances terrifiantes et... bruyantes. Mais le chaton n'entendait pas, ne voyait pas. S'il avait été capable de penser, il aurait sans doute eu peur de tout les cris qui déchiraient l'air, plus féroce que le tonnerre qu'il ne connaissait pas encore. S'il avait eu assez de force, il aurait pu se cacher contre cette masse chaude et poilue qui lui inspirait déjà tant de sécurité.

Il avait froid. Il avait faim. Et n'avait pas conscience de lui même. Il piaillait sans le savoir, ne reconnaissant pas la voix qui était la sienne. La seule chose familière, c'était Elle. Elle. Et il n'y avait rien sinon Elle.

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La meneuse de la Rivière a écouté l'appel de la guerre. Après la panique, la frustration, l'attente, la colère, elle s'est jetée comme tous les autres dans la mêlée. Elle s'est faite griffes et crocs, a fait taire ses sentiments, son coeur qui hurle quelque part encore au fond d'elle. Elle a laissé sa rage et sa peur prendre le dessus, car comment participer autrement à ce macabre spectacle ? Mais elle doit le faire, pour son clan. Ils ont été menacés et malmenés. Tout cela prendra fin aujourd'hui, et si cela doit se faire dans le sang, eh bien soit.

Les minutes se sont écoulées, les adversaires se sont succédé. Elle tourbillonne, au milieu des combats, griffe, lacère et déchire sans même vraiment voir à qui elle fait face, réagissant quand on l'attaque ou courant à la rescousse d'un guerrier de son camp en mauvaise position. Et bientôt, c'est le vide qui fait place à la rage qui la consumait. Elle est un corps pantelant et sanguinolant, perdu au milieu de tant d'autres corps, des cris, de la mort qui danse parmi eux tous, posant allégrement ses pattes sur les quelques corps qui gisent à terre, inertes.

Elle s’est arrêtée quelques instants, cherchant à reprendre son souffle, à faire le clair dans son esprit après un mauvais coup porté à sa tempe. Elle sang un liquide visqueux s’écouler de son front, lui piquer les yeux qu’elle cligne pour tenter de recouvrer totalement sa vue. C’est à cet instant qu’elle bascule, un jeunot ayant à priori profité de son immobilité. Elle répartit en feulant, reprenant rapidement le dessus. Les gestes du jeune guerrier de l’ombre sont encore mal assurés, ceux d’un chat à peine sorti de l’adolescence. Cette guerre doit être la première qu’il vit… Comme la plupart d’entre eux, elle le réalise. Après tout, le combat qu’ils avaient mené en faisant front aux Etoiles Noires remonte à bien des lunes à présent.

Un autre coup, plus violent la déstabilise à nouveau, la forçant à lâcher son adversaire. Projetée au sol, la petite meneuse se relève aussitôt en toussant. Elle sait au vu de la violence du choc que l'adversaire qui se présente cette fois est d'un gabarit bien différent. Devine son identité avant même qu'elle ne croise son regard. Etoile de Jais en face d'elle s'est également relevée, la toisant d'un air féroce. Mélodie des Etoiles feule également en retour. Voilà ce qu'il lui fallait pour qu'elle retrouve sa vigueur. La haine et la détermination qui règnent dans les yeux sombres de la meneuse de l'Ombre, elle les lui rend à l'identique. Au fond d'elle elle sait pourtant que dans d'autres circonstances, les choses entre elles auraient pu être bien différentes. Mais aujourd'hui, il n'y a rien d'autres. Rien d'autres que les rixes de frontières, les paroles menaçantes et accusatrices lancées à l'assemblée, les blessés et les morts. Oui, Etoile de Jais est celle que Mélodie tient pour responsable dans son esprit, elle s'en est convaincue au cours des dernières lunes. Et aujourd'hui, elles vont pouvoir régler cela, comme réunies par une force qui les subsument. Elles se tournent autour, deux silhouettes menaçantes, rayonnant de la même énergie difficilement maintenue malgré les différences physiques qui les séparent de toute évidence. Le monde autour de Mélodie s'est tu, elle n'entend plus autant la clameur des autres combats, concentrée du mieux qu'elle le peut sur l'instant présent. Oui, Etoile de Jais avec raison, ce combat était le leur à elle deux seules. Il s’agissait maintenant d’en déterminer la gagnante.

« Très bien. Finissons-en. »

Elle crache. Revigorée, la rouquine sent à peine ses blessures antérieures. Si le sang perle à certains endroits sur son corps et tâche ses longs poils, elle n’est pour le moment pas gênée par les mouvements. Tout s’est enfin éclairci dans sa tête, et elle est lucide et résolue lorsqu’elle fait face à la femelle adverse. Elle attaque la première, avec toute la vitesse et la force qu’elle possède. Elle sait qu’une fois le corps à corps entamé, elle aura du mal à prendre l’avantage. Il faut qu’elle frappe fort maintenant. Elle vise la tête, cherchant à faire basculer Etoile de Jais vers l’avant, à l’écraser. Ses griffes s’enfoncent dans la chair. Elle aimerait être assez rapide pour ne pas laisser de chance de riposte à l’adversaire, mais il s’agit bien sûr d’un souhait naïf. Elle se prépare à l’impact.

Ses crocs se sont refermés avec un claquement sec. Il a senti la chair, puis le goût du sang qui s’est répandu sur sa langue. Un étrange sentiment revigorant s’est répandu en lui à cette sensation comme une vague, comme s’il avait enfin trouvé ce qu’il était venu chercher sur ce champ de bataille. Souvenirs des Etoile se débat, et le Loup finis par le lâcher avec un grognement alors qu’une cinglure lui brûle la joue. Le visage projeté sur le côté, il s’est vu forcé à lâcher son adversaire. Il reprend vite contenance cependant, léchant le sang qui perle au coin de sa gueule tout en observant le meneur de la Lune. Un ricanement satisfait lui échappe inconsciemment. Il ne l’a pas raté. Ah, ça, il l’avait bien cherché. Avec un meneur face à lui, Appel du Loup n’a pas peur de ne pas faire dans la dentelle. Si l’autre tenait à garder ses neuf vies fraichement gagnées, il n’avait qu’à rappeler ses troupes.

Alors, fort de son premier succès, il a rebondi. Emporté par le combat, il se rend cependant compte que quelque chose cloche. Le mâle crème qui lui fait face se défend, mais riposte à peine. Là n’est pas l’attitude d’un ennemi sur le champs de bataille. Le Loup perçoit ses paroles entre ses respirations hachées. Alliés… ? Pour rien… ? Interdit, il fini par se stopper, lui aussi essoufflé par les échanges. Les yeux plissés, il toise Souvenir des Etoiles, avant d’être bousculé par Mouette Rieuse qui se tenait non loin et a sauté loyalement au secours de son meneur. Il le bouscule pour l'éloigner de celui-ci, lâchant des paroles sèches qui font feuler Appel du Loup. Le nabot a bien grandi, ne peut-il s'empêcher de remarquer. Mais lui non plus n’attaque pas, se contentant de fixer le Loup avec des yeux étincelants. Pour la première fois, le doute s’immisce dans l’esprit d’Appel du Loup. Son regard passe des yeux suppliants de Souvenirs des Etoiles au à celui de Mouette Rieuse, qui n’a rien de rieur du tout.

« Vous… vous n’êtes pas venu vous battre ? »

Il jette un coup d’œil au champs de bataille, aux cris, au sang, à la fureur qui s’est abattue sur la forêt. Tout sentiment d’euphorie lui est passé à présent qu’il regarde en face l’horreur et la mort. Quelques luneux qui ont rejoint le tumulte tentent de séparer des affrontements. Mais des hurlements haineux et des pleurs se font toujours entendre. Aux frontières de son champs de vision, le Loup aperçoit un corps tomber. Un ange passe, et il se reprend. Ses épaules qui s’étaient affaissées un instant se redressent, son regard se refait perçant. Derrière le meneur et son lieutenant, il remarque une jeune guerrière tremblante, des larmes courant le long de ses joues.

« Vous feriez mieux de déguerpir d’ici au plus vite. Ce combat n’est pas le vôtre. »

Il s’éloigne sans plus un regard, le cœur lourd mais déterminé. Le clan de la Lune a peut-être la chance de pouvoir choisir la neutralité, de se cacher dans l’illusion de l’altruisme et du pacifisme. Mais le Tonnerre a été menacé, les frontières ont été bafouées. Lui Appel du Loup, il doit protéger son clan. Il se rejette dans la mêlée avec un cri haineux, prêt à mettre en déroute tous ceux qui oseraient s’en prendre aux siens.

La tempête ; l'eau qui se tumulte, le tonnerre qui s'abat, le vent qui se défoule, l'obscurité qui s'étend, les nuages qui se propage, cachant le ciel, faisant taire la nuit et ses étoiles, la lune et sa lumière.

Dans ce décor macabre, le sang s'écoule, à flot, il éclabousse, il tache, il aveugle,
Dans ce décor macabre, le sang signe la mort, les cris, la rage, la souffrance,
Dans ce décor macabre, a décidé de naître un petit être, le sang signe aussi la vie.
Lumière.

Matin Embrasé se dégageait d'un nouvel adversaire lorsque Chant du Lion en avait profité pour filer au même moment où une odeur nouvelle de sang avait jaillit dans les senteurs des combats, des blessures et de la terre retourné, une odeur que Matin connaissait. Un souvenir doux et bienveillant le frappa et il comprit.

Une reine mettait bas, le rouquin anticipa l'attaque de son nouvel adversaire et l'étala au sol d'un puissant coup d'épaule, il s'assura que celui-ci n'était pas en état de le poursuivre puis se laissa guider par cette odeur familière et qui n'avait rien à faire sur un champ de bataille, il du se frayer un chemin parmi les chaires sanguinolentes et boueuse, les corps tendus prêt à subir les coups. La pluie avait commencée d'abord à tomber timidement, puis s'était renforcée en averse, brouillant la vue et l'odorat des guerriers qui mugissaient, assourdis par la celle-ci.

Le lieutenant manqua plusieurs fois de tomber, il sentait cette effluve qui s'intensifiait, suivie d'une odeur plus sombre, de la terreur et l'angoisse, il s'imaginait à la place de cette femelle, qui présentement, souffrait le martyre en essayant d'expulser une vie fragile et minuscule de son ventre, dans un amas de corps inertes, morts et blessés. Sa mâchoire se crispa et son regard s'assombrit, une rage nouvelle s'éveilla en lui, celle d'un père.

Un père pour ses enfants, qui menaient leur première bataille, un père pour ses guerriers, qui défendaient leur clan et leurs valeurs, un père pour ses apprentis qui avaient besoin d'un guide et d'un protecteur.

Et parmi tous ces chats, il n'y eu plus l'image de frontières qui les séparent, Matin voyait seulement le sang qui s'étalait sur le sol, les cris qui fusaient. Il était soulagé que sa bien aimée ne soit pas parmi eux. Il lui avait ordonné de rester au camp, prétextant qu'elle serait un poids sur le champ de bataille de par sa position délicate au sein du Clan du Tonnerre, elle avait toujours appartenue au Clan du Vent, et il savait à quel point elle pouvait être une cible juste pour ça. La vrai excuse, il l'avait gardée précieusement pour lui lorsqu'il avait vu cette lueur rebelle dans les yeux de Révolte, et qu'elle avait voulu contestée, elle avait vu à son tour dans les yeux glacial du rouquin, Matin n'avait jamais doutée en sa compagne, il l'avait seulement épargnée de futur potentiels remords si celle-ci avait du faire face à ses anciens compagnons de Clan.

Et pour preuve, Matin étant à peine arrivé dans le combat, il avait du affronter un guerrier du Clan du Vent, comment Révolte aurait gardée sa lucidité dans un contexte pareil ? Il l'ignorait. Le fait de repenser à sa douce, lui rappela justement ce pour quoi il courrait actuellement, évitant les griffes des uns, et les crocs des autres, il manqua plusieurs fois de glisser tête la première dans la boue visqueuse, se rattrapant par ses muscles et ses appuis, une reine était en train de mettre bas, là, maintenant.

Il crut que son cœur allait cesser de battre lorsqu'il vit Ombre des Chouettes recroquevillait au dessus du corps de Clair Obscur, le visage déformée par l'angoisse et la douleur, une reine de son Clan était en train de mettre bas ! Il admira le professionnalisme et le sérieux du guérisseur durant cette situation, alors qu'il luttait pour rester debout dans ce chaos. Le lieutenant agissait immédiatement, il bloqua l'abris où ils s'étaient refugié de son corps, et scruta la situation, quelque chose avait changé, étrangement le nombre de chats dans la mêlée avait augmentée, il plissa des yeux pour mieux voir à travers la pluie et constata que des chats du Clan de la Lune avaient surgit, il ne pouvait pas hurler au dessus du brouhaha pour stopper le massacre. Il fallait que ça cesse, ça devenait insensé, une chatte était en train de mettre bas, un autre clan intervenait, il y avait beaucoup plus de corps inertes qu'il ne devrait y avoir, et un autre mauvais pressentiment lui hérissait la fourrure. Une scène le frappa à nouveau.

Pourquoi Chant du Lion avait soudainement quitté leur combat ? Pourquoi avait-il crié un nom ? L'odeur qu'avait senti le rouquin juste après que Lion lui échappe, était-elle la même qu'il sentait actuellement en étant au chevet de Clair Obscur ? Cela voulait-il dire qu'une autre reine était entrain de mettre bas ?

Matin Embrasé vit rouge, il devait agir au plus vite. Il fallait qu'il trouve Souvenir des Etoiles, si le Clan de la Lune était intervenu, c'était peut-être en quête de trouver une trêve ? Le lieutenant voulait croire en cette possibilité, il devait à tout prix retrouvez le meneur crème de la Lune.

Il aperçut la fourrure tigré de son fils qui le cherchait, il avait été aux prises avec une guerrière argentée aux dernières nouvelles de lui, et avait eu pour ordre de mettre Dent de Sabre à l'abris. En voyant la fourrure déchiquetées, ses oreilles abîmées, le sang qui s'échappait en filet de sa gueule ouverte de façon saccadé par les respirations haletantes, et son corps tremblant de peur et de fureur à la fois. Quelque chose avait changée dans le regard d'Amour Interdit, la lueur douce et insouciante de chaton avait laisser place à la fougue insatiable d'un guerrier.

" - Viens par ici, il ordonna à son fils de s'approcher. Tu dois protéger Clair Obscur et Ombre des Chouettes, elle est en train de mettre bas, je vais essayer de cesser cette guerre, on doit faire une trêve, la situation devient trop dangereuse."

Le jeune guerrier tigré eu une grimace ébahis, il mit du temps à accueillir l'information tellement il n'en croyait pas ses oreilles. Mais s'exécuta aussitôt, il prit la position de son père pendant que celui-ci plongeait dans le chaos à nouveau, il l'observa vaillamment retourner dans les combat, malgré son épaule ouverte d'une blessure béante de sang, un de ses deux yeux était plissé à cause d'un puissant coup de griffe de son adversaire, qui vraisemblablement avait été de taille face à son paternel.

Soudain une tache blanche surgit dans son champ de vision et il reconnu l'arrivante qui était une des deux guerrières qu'il avait commencé à combattre plus tôt, il doubla de volume, prêt à en découdre pour protéger ses camarades de Clan. L'inconnu ne semblait pas du tout intimidée, elle l'ignora et tenta de pénétrer directement à l'intérieur de l'abris où se trouvait Clair Obscur et Ombre des Chouettes. Le guerrier tigré lui barra la route en feulant ;

" - Arrête de faire l'abruti ! Je n'ai pas le temps pour ces chamailleries, cette chatte a besoin d'aide, laisse moi passer. "

Amour Interdit fut abasourdis, pour qui se prenait-elle ? Il la lorgna de haut en bas, pas convaincu, mais fut vite contesté par le regard insistant, sage et autoritaire de la guerrière blanche. Il ne saurait dire, si c'était sa naïveté de jeune guerrier, où alors simplement ce que dégageait la guerrière de la rivière, mais il la laissa passer.


Flocon de Neige glissa sous les buissons où se trouvait la jeune guerrière du Tonnerre, elle assura du regard le guérisseur, en lui signifiant qu'elle était là pour aider, elle fit demi-tour et revint avec deux boule de mousse imbibée d'eau qu'elle avait eu le temps de chercher lorsqu'elle s'était libérée de l'emprise d'Amour Interdit et qu'elle avait anticipée qu'il y aurait des blessés et que les guérisseurs auraient eu besoin d'aide. Flocon de Neige n'aimait pas les combats, peut-être parce qu'elle était née dans une période sombre de l'histoire des clans du temps de la forêt de CerfBlanc. Elle préférait jouer les assistantes pour guérisseurs que de blesser des guerriers ou apprentis, voir visiblement aussi des reines étant donné la situation dans laquelle elle se trouvait maintenant.

La guerrière jadis blanche à présent immaculée par le sang, tendit à la guerrière une boule de mousse et lui ordonna de boire.

"- Tu dois t'hydrater, ton corps est entrain de subir une épreuve critique pour lui, il a besoin d'être optimisée pour ta mise bas, tu dois vivre, sinon il ne survivra pas. "

Ce n'était pas la première fois que Neige faisait face à une mise bas, elle avait déjà assistée beaucoup de reines au travail, elle savait à quel point c'était éprouvant, et pour le guérisseur qui tentait de manœuvrer les deux vies, mère et enfant, et pour la reine qui souffrait le martyre, épuisée par les contractions et le sang perdu, dans ce genre de situation, la douce Flocon de Neige avait trouvé une technique radicale pour ramener les mères figées par la douleur, à la raison. La pression, tu dois survivre, si tu veux qu'il survive. Elle murmura, ses yeux fixaient sur le ventre convulsant de douleur de la jeune reine.


Matin Embrasé bousculait quiconque lui barrait la route, il esquivait les coups et bondissait au moment des assauts, il n'avait qu'un idée en tête, le retrouver, Souvenir des Etoiles.  Il l'aperçut enfin, au côté de son lieutenant, en confrontation avec un guerrier de son Clan qui les menaçaient en leur signalant qu'ils n'avaient pas leur place sur ce champ de bataille, puis l'autre disparut, le rouquin en profita pour s'élancer à leurs rencontres, et s'imposer brusquement face au meneur adverse.

" - Souvenir des Etoiles, il hurla entre deux respirations saccadées, c'est la folie, il y a deux reines qui mettent bas, j'ai même crut apercevoir un chaton au loin, peut-être que j'ai halluciné, mais nous devons arrêter cette guerre, nous devons trouver une trêve momentanée, c'est trop dangereux pour certains. Il repensa à Dent de Sabre qui était aussi dans un état critique. Cette guerre doit cesser, maintenant !" Il appuya ses derniers mots d'un feulement rauque.