« Méfie-toi de celle qui crache du venin et de l'ombre blanche,

ils s'attaqueront aux fondements des clans... »
 
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 Trio BigMac & autres choses inusitées

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Ruisseau Onirique
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MessageSujet: Trio BigMac & autres choses inusitées   Trio BigMac & autres choses inusitées 3horlo10Lun 18 Juil 2016 - 2:42

«Fait chier.»

Mes vulgarités résonnent dans la ruelle, s’estompent dans les ténèbres, oubliées. Je brave le ciel nocturne d’un nouveau regard farouche, comme pour m’en prendre à quelque chose hormis qu’à moi, à cette porte close que je suis tentée de défoncer. Je connais la règle. La porte verrouillée, la lumière éteinte dans l’entrée, mais celle de l’étage éclairant la fenêtre, il ne signifie qu’une chose, que maman ne se trouve pas en ville. J’aurais dû me douter de cette possibilité, l’envisager et la contourner d’un plan B. Mais me voilà au beau milieu de Manhattan avec approximativement 13$ en poche, deux sacs contenant toutes mes affaires et aucune idée où passer la nuit. Comme dans un espoir paniqué, je frappe une nouvelle fois à la porte et appelle ma mère par son prénom, en vain. D’un claquement de langue furieux je me détache du seuil pour rejoindre la rue, pauvrement éclairée, en direction des boulevards plus achalandés. J’avais oublié à quel point New York peut être fraîche, même en cette période estivale, tranchant avec la chaleur continuelle de Los Angeles que je viens de quitter de façon précipitée. Le voyage entre les deux villes américaines m’aura pris plusieurs heures et trois vols différents pour y parvenir. Je cherchais après tout l’alternative la moins dispendieuse compte tenu de mes maigres moyens d’adolescente non-salariée. Fait chier. Je suis à la rue, sans savoir quand ma mère va rentrer, et rien même pour faire demi-tour. Demi-tour. Non. Pas une alternative. Je ressers les pans de mon manteau de cuir contre ma poitrine en combattant les larmes. Je ne vais quand même pas me mettre à chialer hein, ce serait vraiment le comble. Même si là je dois avouer que c’est tentant.

Les lumières du boulevard me rassurent. Je croise des milliers de visages sous les feux de ma ville natale. Le spectacle a quelque chose de rassurant. Ce soir, je pourrais dormir sous un pont ou à Central Park, les options sont limitées et dangereuses pour une jeune fille seule, mais quel autre espoir me reste-t-il ce soir? Vu le nombre d’étranges qui parcourent les rues de la Big Apple, vaut mieux éviter de quêter un toit à un inconnu. Avec un soupir las, je cherche une issue à ma problématique pour le moins épineuse, quand se dresse devant moi un insigne familier et profondément ancrée dans mes habitudes. McDo. Mon ventre se met à grogner sitôt le «M» caractéristique de la boutique de restauration rapide en vue. Je n’ai rien avalé depuis mon départ ce matin aux premières lueurs du jour, et la faim me pousse à l’intérieur. L’endroit est désert hormis une poignée d’employés démotivés, je peux entendre le son désagréable des néons et de mes bottes contre un parquet parfaitement ciré. L’odeur de la graisse m’emplit les narines et m’apaise quelque peu. Manger. Manger est un bon plan pour débuter la soirée, mais lorsque la commis me demande ma commande, j’ai du mal à forcer un sourire.

«Ouais ce sera hum…»

Je lève les yeux finalement pour me buter à deux prunelles d’un bleu intense et vif, dans lesquels je me perds un instant. Je prends un pas de recul pour considérer l’adolescente qui me fait face, une géante rousse à la beauté exceptionnelle. J’en ai le souffle coupé, et aussitôt s’affiche sur mes traits fatigués un sourire à la fois gêné et charmeur, du genre que je ne peux m’en empêcher devant un si joli minois. Je la détaille sous tous ses angles en tentant de l’imaginer dans autre chose que cet uniforme ingrat, et sourit bêtement de me figurer quelque chose de plus décontracté sur elle, ses cheveux roux tels une tempête contre ses frêles épaules… Putain Amy, Terre appelle la Lune, on se réveille. Je me secoue en réalisant le silence inconfortable et mon regard peu approprié. Je rigole toute seule de ma propre béatitude… Franchement, on me prendrait pour une amatrice.

«Sorry kiddo c’est que t’es vachement belle même dans un uniforme McDo, tu fais ma soirée.»

Et je rigole encore, cette fois plus de fatigue. Je tente de chasser la démangeaison désagréable de mes yeux, sans succès, un sourire las m’échappe quand je réalise n’avoir toujours rien commandé.

«Oh, pardon. Un trio BigMac avec la grosse frite, s'te plaît. Je meurs de faim.»

Heureusement, j’ai tout juste assez pour la dépense. Je lui file l’argent en jetant discrètement un regard vers l’étiquette annonçant son nom. Aëliane hein. Original comme prénom, je ne saurais pas vraiment le prononcer, en espérant qu’elle me dira comment. Vous croyez qu’elle réagirait bien si je lui filais mon numéro de téléphone?

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MessageSujet: Re: Trio BigMac & autres choses inusitées   Trio BigMac & autres choses inusitées 3horlo10Jeu 21 Juil 2016 - 20:18

Aëliane.


Depuis le début des vacances, j'ai mis un point d'honneur à doubler mes heures au McDo où je travaille mais je commence à me demander si c'est vraiment une bonne idée. Certes, la rentrée d'argent est beaucoup plus conséquente et nous permet de vivre à un rythme plus qu'agréable, mais je commence à ressentir la fatigue liée au fait de travailler jusqu'à minuit et d'embaucher à huit heures. Et croyez-moi, il y a toujours des gens, à toute heure, pour commander, ne me laissant aucun répit. La célébrité de cette restauration rapide me fascine et on voit passer des clients de tout âge, de tout type. Des hommes d'affaires aux vrais geeks, tout le monde a déjà commandé un jour chez Macdonald, et rarement une seule fois. Mangeant ici la plupart de mes repas, je peux cependant comprendre cet engouement; c'est bon, pas cher, pratique. Pas très équilibré et il ne faut pas tenir à l'éthique, mais c'est compréhensible. Et le fait d'embaucher des lycéens sans aucune expérience est un point que je leur donne en plus; trouver un job dans ce coin de la ville est compliqué, et je suis bien contente d'avoir été prise à McDo, celui juste à côté de mon appartement et de mon Lycée qui plus est, je n'ai donc aucun transport en commun à prendre pour y aller, je n'ai pas à débourser dans ces derniers, que demander de plus ? Il n'empêche que là où je travaille a un inconvénient; mes collègues, des jeunes qui ont plus ou moins mon âge, sont infects et franchement peu compréhensifs. Un peu maladroite, il m'arrive de me faire réprimander plusieurs fois par semaine et j'ai développé une certaine amertume envers ces êtres humains. Tant pis, ils ne feront pas ma vie.

Je soupire et accélère la cadence de mon geste afin d'effacer une tâche de ketchup mal lavé sur une assiette; j'aime bien être de corvée vaisselle, au moins je suis seule et je n'ai pas à supporter les clients qui mettent dix ans à choisir entre un Big Mac ou un Royal Bacon. Je n'ai pas à entendre les gosses éclater nos ballons qui nous ont pris dix minutes à gonfler. Bref, la plonge est une partie agréable du job. Mais forcément, une fois cette dernière terminée, il faut revenir au comptoir. Mais il est vingt-trois heures passées et les clients commencent à se faire plus rare; ce McDo n'a pas assez de renommée pour avoir une foule devant sa porte même tard le soir. Je remarque que la plupart de mes collègues sont partis, laissant des notes accrochées un peu partout. Je fais la fermeture ce soir, alors ils en ont profité pour s'éclipser. Bande d'ingrats. Je mets dans la friteuse quelques frites et me sers un verre d'Ice Tea frais, agréable puisqu'il contraste la chaleur de la pièce qui crée des gouttelettes de sueur sur mon front. Allez, plus qu'une heure et je pourrai prendre une bonne douche, tout ça pour recommencer demain midi. J'en viens presque à regretter le Lycée et ses cours, quand j'entends la porte d'entrée s'ouvrir. Je fais en sorte d'être présentable et me dirige vers une caisse non-occupée.

«
Bonjour, que puis-je te servir ? »

J'esquisse le sourire qui accompagne cette phrase que je prononce plus de cinquante fois par jour et tombe nez-à-nez avec une fille de mon âge ou presque; à en voir sa tête, elle a l'air carrément blasé, elle semble fatiguée. Mais je ne peux pas m'empêcher de noter son style décalé mais confectionné avec goût et ses petites tâches de rousseur qui parcourent son visage, contrastées par des cheveux d'un brun intense éparpillés dans une touffe indomptable. Je ne peux m'empêcher de me demander ce qu'une fille pareille fait ici à cette heure-ci, pourquoi ses parents ne lui ont pas interdit de sortir dans New-York seule en pleine nuit. Certes, le quartier n'est pas dangereux, mais dans une grande ville, on ne sait jamais. Et se faire un McDo à vingt-trois heures seule, c'est vraiment étrange. Cependant, je continue de la fixer, toujours ce fichu sourire collé aux lèvres. Combien de temps va-t-elle mettre à quitter ses pensées et à prendre commande, je ne le sais pas; elle n'a même pas calculé ma présence pour le moment. Mais lorsqu'elle le fait, la brunette semble frappée par la foudre et émet un mouvement de recule. Je croise ses prunelles noisettes qui me regardent avec insistance. Là, c'est gênant.

«
Sorry kiddo c’est que t’es vachement belle même dans un uniforme McDo, tu fais ma soirée. »

Une phrase accompagnée d'un rire qui n'est pas contagieux; ce n'est vraiment pas approprié. Cependant, je cache à peine un rougissement et je suis contente d'être déjà en train de sourire, sinon j'aurais eu l'air ridicule de sourire à cette réplique qui me flatte. Avec ma tenue; un tee-shirt blanc tâché, un jean délavé, des converses déchirées et mes cheveux attachés dans une tresse mal faite, je me demande comment un tel compliment est possible. Je lève les yeux au ciel lorsque la jeune fille commande son Big Mac et ses frites, et je récupère son argent en lui rendant le reste sans un mot. Je dépose la commande à mon collègue qui est à la cuisine et m'atèle à secouer les frites dans leur friteuse; une bonne chose de les y avoir mises plus tôt sinon la brunette n'était pas prête de manger. Je retourne vers elle d'une démarche assurée et lui offre un sourire presque sarcastique.

«
Tu sais, ce genre de remarque c'est vraiment flippant. C'est gentil mais... vraiment, ne fais pas ça. Va t'asseoir à une table je t'apporte ta commande quand elle est prête. »

Je me retourne sans prendre en compte la réaction de la fille; je n'ai pas vraiment envie de la connaître. Je soupire et place mes frites dans leur habillage habituel, une petite boîte rouge ornée d'un « M » jaune. Je prends ensuite les clés placées sur le comptoir et m'empresse de verrouiller la porte d'entrée; il est presque minuit, les clients et mes collègues sont partis, il est temps pour moi d'en finir également. Lorsque le Big Mac est prêt, je vois le cuisinier partir aussi, un deuxième Big Mac laissé en évidence sur sa table. A ce moment, j'entends mon ventre gargouiller et je lui adresse un signe afin de le remercier; il est vrai que je n'ai pas mangé depuis ce midi et je commence à avoir faim. Quelques minutes plus tard, je me rends auprès de la jeune fille, assise près d'une table à m'attendre. Je dépose le plateau à côté d'elle et m'installe.

«
Tiens; je t'ai aussi préparé un verre d'Ice Tea, tu n'auras pas à le payer c'est pour moi. Ça te dérange si je mange à côté de toi ? Le restaurant est plein, comme tu peux le voir. »

Bien sûr, il n'y a personne autour de nous. Je lui offre un sourire sincère et un peu timide, accompagné d'un clin d'oeil. Je ne sais pas vraiment pourquoi j'ai fait ça, j'aurais très bien pu manger en cuisine. Mais cette fille a attiré mon attention et je compte bien en savoir un peu plus sur elle. Je hausse donc les épaules et pique une frite dans son cornet bien rempli, certaine ne pas être déçue d'une quelconque réponse.

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MessageSujet: Re: Trio BigMac & autres choses inusitées   Trio BigMac & autres choses inusitées 3horlo10Mar 26 Juil 2016 - 0:01

Les hormones adolescentes, particulièrement frivoles à notre âge paraît-il. À la voir derrière son comptoir, ses traits pâles adoucis d’un sourire innocent, la flamme intense de sa chevelure bien domptée sous son chapeau de travail, normal de me voir attisée. Cette fille possède la beauté immaculée des mannequins immortels, j’en suis encore toute renversée. De l’avoir croisée autre part, dans d’autres circonstances, j’en aurais chaviré. Un désir candide danse dans mon regard taquin, mes lèvres se coincent d’embarras. Ouf, ce qu’il fait chaud dans ce foutu McDo. Les rougeurs contre son petit minois n’arrangent en rien à mon propre trouble. Heureusement, la faim rapplique, me permettant de payer adéquatement. Je m’appuie contre le comptoir à peu près propre en lâchant un profond soupir. Je me frotte les yeux en espérant voir ma mère rentrer tôt demain, tout en envisageant des recoins possibles où passer la nuit. New York la dure, interdit l’itinérance. Si on me prend à dormir dans un lieu public, je pourrais me retrouver au poste de police et papa étant mon représentant légal, serait le premier averti. Une expression inquiète vient assombrir mes traits quand la voix de l’employée me parvient, me faisant sursauter. Sa voix, sans être agressive, rend aisément son irritation devant mon commentaire de tout à l’heure. Je rougis d’être ainsi rejetée, envoyée à la salle à manger comme une enfant en punition. En grognant, je m’éloigne, ne pouvant empêcher ma grande gueule de protester.

«Bah quoi, quand je vois un truc qui me plaît, je le dis, ça sait même pas prendre un compliment, je rêve.»

Un peu grognonne, je vais m’asseoir dans une banquette, affamée et crevée. Je couche ma tête contre la table, appuyée contre mon sac. Une musique diffuse me parvient, tout comme le son rigide des néons au-dessus de ma tête ainsi que des frites s’ébouillantant dans leur huile. Je dois roupiller quelque peu, car quelques secondes à peine s’écoulent il me semble avant le retour de la jolie rouquine à qui j’offre un regard fatigué. Je remarque qu’elle vient de verrouiller les portes, je dois donc être la dernière cliente de la nuit. Mince. Moi qui espérais tuer le temps à profiter du Wi-fi gratuit, peut-être dormir un peu… On ne m’aurait rien dit tant que je continue à consommer n’est-ce pas? Ce que je n’aurais pas pu faire de toute façon vu les quelques dollars à peine qu’il me reste. J’attrape avec avidité le plateau qu’elle me tend tout en enfournant plusieurs frites dans ma bouche. Tant pis si ce n’est pas très attrayant pour elle, de toute façon mon chat est mort. Elle doit être aussi hétéro que ce qu’il s’en fait. Ou du moins, je crois. Parce que la mignonne, elle vient s’asseoir à ma table en m’offre un thé glacé comme ça, gratuit. Je me redresse bien droit et place une mèche rebelle contre mon oreille. On dirait que Aëliane recherche ma compagnie.

«Hé, c’est chouette de ta part. Désolée pour le commentaire tout à l’heure, sincèrement je ne voulais pas te gêner. Tu es juste vraiment belle, et comme j’ai eu une soirée de merde, ça a mis un petit baume tu vois? Merci pour le thé glacé.»

J’avale de grandes bouchées de mon hamburger que je fais passer avec mon breuvage. Je n’avais pas réalisé à quel point j’avais soif jusqu’à présent. On ne m’entend plus que mastiquer et émettre quelques grognements satisfaits que je ne peux réprimer. La malbouffe ne m’a jamais semblé plus salvatrice qu’en ce moment.

«’Vais me dépêcher pour terminer, je sais que tu veux retourner chez toi.»

Je lui souris tristement entre deux bouchées. Ouaip. Après ce repas de fortune, il va me falloir retourner dans le cœur de la ville, condamnée à errer peut-être. Ce que je donnerais pour une bonne sieste, surtout maintenant que mon estomac se remplit progressivement.

«Ça fait longtemps que tu bosses ici?»

Ouais, bravo Amy, génial pour te démarquer, de faire de la petite conversation. Que voulez-vous. La jeune fille est une distraction à ce qui m’attend au-dehors, à ce qui m’attend demain, cette nuit, même, lorsque les appels pleuvront sur mon téléphone. Voilà déjà venir les premiers textos de mes frères, qui tour à tour me contactent afin s’assurer que je vais bien. J’ignore leurs tentatives en posant un peu brutalement mon téléphone contre la table, avalant quelques frites pour faire passer mon trouble.

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MessageSujet: Re: Trio BigMac & autres choses inusitées   Trio BigMac & autres choses inusitées 3horlo10Mar 2 Aoû 2016 - 15:24

Aëliane.


Je regarde manger la jeune fille dont je ne connais pas le nom en face de moi. A en voir son allure, elle avait vraiment faim. Et soif. Je suis contente d'avoir pu lui venir en aide sur le coup; comme quoi il n'y a pas que les hommes déjà bien enveloppés qui viennent dévorer les délices du fast-food bien gras. Je réalise en l'entendant s'excuser de son compliment qu'elle n'a pas tout à fait l'accent d'ici, quelque chose me dérange, sonne faux à mes oreilles. Comment une jeune fille a pu atterrir ici à cette heure-ci, je me le demande encore. J'espère que rien de grave n'est arrivé à ses parents, à sa famille... et qu'elle ne fait pas partie de ces adolescents qui en arrivent à fuguer à chaque conversation avec leur père ou leur mère. Mais à la mention de sa « soirée de merde », une inquiétude naît en moi pour cette inconnue de passage; a-t-elle vraiment fugué ? Presque automatiquement, mes yeux parcourent son corps à la recherche d'une quelconque marque de maltraitance, et je suis de suite plus apaisée en ne découvrant rien de visible - et rien au niveau de ses poignets. On ne sait jamais, après tout. J'accepte ses excuses d'un bref signe de main, gênée, et lui souris. Je n'ai pas vraiment l'habitude que des gens s'excusent après m'avoir fait un compliment; mais il faut comprendre. Oui, je suis plutôt jolie, mais ça ne donne pas le droit à Pierre, Paul et Jacques de me le dire, surtout lorsque le mot « bonne » est placé dans la phrase, par exemple. Mais je sais la jeune fille sincère et je ne suis pas rancunière, pas de quoi en faire une histoire.

«
’Vais me dépêcher pour terminer, je sais que tu veux retourner chez toi. Ça fait longtemps que tu bosses ici ? »

Je peux apercevoir une pointe de tristesse se dessiner sur son visage et j'en suis surprise. Le McDo n'est vraiment pas l'endroit rêvé pour rester traîner, pourquoi ce manque d'envie de le quitter ? Mais j'ai presque envie de rire, parce que je n'ai aucune envie de retrouver mon chez-moi non plus; ma mère n'a sûrement pas décuvé, et j'ai vraiment pas envie de la confronter ce soir. Et j'ai couché Lucas avant de venir travailler, rien de bien intéressant qui m'attend de toute manière. Je hausse donc les épaules et m'apprête à répondre, perturbée par les nombreux messages que semble recevoir la brunette. Bon, apparemment quelqu'un s'inquiète pour elle. Sa situation n'est peut-être pas grave, mais pourquoi ai-je ce besoin incontrôlé de vouloir la sauver ce soir ? Néanmoins, ce ne sont pas mes affaires. Je ne peux pas demander à une inconnue de déballer toute sa vie comme ça et elle ne le fera sûrement pas. Alors je souris et me contente de répondre à sa question.

«
Prends ton temps ne t'en fais pas, je ne suis vraiment pas pressée; puis il est encore tôt j'ai seulement fermé par pure flemme d'attendre qu'une bande de jeunes sans cervelle débarque. Et je bosse ici depuis quelques mois seulement, suffisamment pour en avoir déjà marre ! »

Sur ces mots, je désigne de mes petits doigts les vêtements complètement pourris que j'ai sur le dos, et lui montre mes ongles fragilisés par les heures de plonge. Travailler à McDo n'est pas le métier de mes rêves, et je ne compte pas m'y éterniser. Ai-je déjà mentionné l'équipe ingrate qui me sert de collègues ? Et c'est pas comme si on était super bien payés non plus. Bref, plus que trois ans à tirer ici, si tout va bien... ça semble long, mais si je peux faire plus de rencontres comme la brunette, pourquoi pas ? Ça change des types lourds qui n'hésitent pas à me siffler dès que je passe au comptoir. Les personnes agréables ont tendance à passer au McDo central de Manhattan, pas à celui-ci paumé dans une ruelle d'un quartier déjà paumé en lui-même. Je finis moi aussi par entamer mon hamburger qui, refroidi, ne me fait plus trop envie. A force de manger ici, on s'en lasse, croyez-moi ! Mais encore une fois, je suis tirée de mes pensées par le petit appareil posé sur la table à côté de la jeune fille. Combien de fois va-t-elle refuser les appels avant de voir la police passer la porte du McDo ? Je soupire et souris de nouveau à la brunette, gênée mais utilisant une douceur que je ne me serais pas soupçonnée:

«
Tu euh... tu ne réponds pas ? Ecoute, je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais si ce sont tes parents qui s'inquiètent... peut-être devrais-tu les rappeler ? Tu peux rester ici, ça ne me dérange pas, mais je m'en voudrais si être ici t'empêche de parler avec tes proches, c'est important. Oh et d'ailleurs, je peux savoir ton petit prénom ? »

Voilà c'est certain, la jeune fille aux yeux d'amandes va m'en vouloir de lui avoir donné tel conseil sans la connaître, et elle va quitter le restaurant avec un regard noir sans me dire au revoir. Ou plutôt: comment foirer une relation en quelques secondes.

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MessageSujet: Re: Trio BigMac & autres choses inusitées   Trio BigMac & autres choses inusitées 3horlo10Ven 5 Aoû 2016 - 20:48

Les boulots étudiants. Un amalgame de tâches ingrates et sous-payées qui s’apparentent bien souvent à de l’esclavagisme vu les patrons désillusionnés qui sont tout aussi considérés ingratement et sous-payés, mais qui ont au moins le loisir de faire payer la jeunesse pour leurs déboires. J’ai toujours refusé de me trouver un emploi à temps partiel, de toute façon entre vous et moi je n’aurais jamais pu faire plus que quelques heures étant donné que le moindre ordre me fait sortir de mes gonds. Il y a sincèrement des alternatives plus intéressantes, même si je réalise que tous n’ont pas ma chance. Par exemple emprunter à ses copains et ne jamais les rembourser, faire quelques tâches dans la maison et faire les jolis yeux pour obtenir un peu de sous, ou encore voler la carte de crédit du paternel pour se payer quelques caprices sur internet. Ils ont beau dire eux qui bien installées dans leurs jobs à tenter de se convaincre qu’ils sont heureux, que de bosser à notre âge nous prépare pour le marché du travail, nous apprend quelques valeurs fondamentales de professionnalisme et de productivité… Quel discours capitaliste de merde. En même temps, ce serait de mauvaise foi de ma part d’insister à ce sujet, après tout ne suis-je pas en train de déguster la représentation même du capitalisme sous forme alimentaire? Au final peut-être que la rouquine a besoin du fric qu’elle doit se faire dans cette baraque, je ne vais donc pas la juger, même si ça me peine un peu pour elle de bosser dans un endroit pareil. D’après ses dires, ça n’a rien d’agréable.

«Au pire, tu fais ton expérience ici puis tu peux trouver autre chose. McDo c’est un peu la porte d’entrée, mais ouais, ça n’a pas l’air top de travailler dans la graisse à longueur de journée.»

Je jette un coup d’œil à ses vêtements qu’elle désigne, un rictus amusé sur les lèvres. Je préfère ne rien raconter au sujet du genre d’idées que ses fringues peuvent provoquer chez moi malgré l’uniforme McDonald, après tout ne vient-elle pas de mon gronder pour cette même raison? Puis bon, je n’ai pas trop le cœur à draguer. Il m’inquiète d’avantage ce que je ferai lorsque la jeune fille en aura marre de discuter avec moi et qu’il me faudra rentrer. Je tâche de faire passer ma nervosité avec une nouvelle gorgée de thé glacé, mais le liquide reste pris dans ma gorge et je tousse pour faire passer la sensation gênante qui occulte ma trachée. Comme pour mieux en ajouter, Aëliane en ajoute en posant toutes sortes de question l’une à suite de l’autre, venant me déstabiliser. Par réflexe je pose une main sur mon téléphone sur la table, comme pour préserver le secret que je porte. Je lève un regard confus vers elle, m’attendant à ce qu’elle m’expulse d’un moment à l’autre.

«Euh… Amy.»

Je baisse les yeux sur mon cabaret tout en tâchant de conserver une expression neutre. Néanmoins la crainte de me trouver à la rue ce soir, la réaction de ma mère, celle de mes frères, mon père… Tout ceci remonte et jumelés de fatigue, je me sens lentement m’enfoncer dans le désespoir. Mon regard s’embue et je réalise mon pathétisme peu reluisant aujourd’hui. Vraiment, il va falloir que je trouve mieux qu’à pleurer pour impressionner la rouquine.

«Je n’ai nulle part où aller.»

Ou je pourrais être brutalement honnête. Bravo Amy.

«Ce matin j’ai traversé la moitié du pays pour retrouver ma mère. Mon père m’empêche à peu près de la voir depuis leur divorce il y a quelques années et j’en pouvais plus, alors je me suis cassée, je veux vivre ici, à New York, où j’ai vécu toute mon enfance. Je ne sais même pas pourquoi je te dis ça, putain. Bref, elle n’est pas chez elle. Elle n’est pas au courant. Du coup, je suis dans la mouise. Et tout ça (je désigne les restes de mon burger), ce sont mes derniers dollars, j’ai tout juste assez pour prendre un bus.»

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MessageSujet: Re: Trio BigMac & autres choses inusitées   Trio BigMac & autres choses inusitées 3horlo10Ven 12 Aoû 2016 - 16:09

Aëliane.


Finalement, j'apprends le prénom de la demoiselle en face de moi. Amy, donc. Un diminutif d'Amelia, peut-être ? En tout cas, ça lui va très bien, un prénom qui accompagne ses tâches de rousseur et son début de caractère. Je souris et hoche la tête, sans vouloir la brusquer. Elle n'a pas l'air de partir en courant parce que j'ai été indiscrète, c'est déjà ça. Je souris à sa remarque sur McDo; non en effet, travailler ici c'est loin d'être le top, et j'ai vraiment hâte de trouver autre chose. Mais j'ai tellement besoin de cet argent, le quitter maintenant signerait mon arrêt de mort pour sûr; pas comme si ma mère allait faire quoique ce soit pour nous rattraper. Je soupire. Aujourd'hui n'est pas le temps pour cette histoire, mon histoire. Le regard triste de la brunette en dit assez pour que je me taise et la laisse raconter la sienne. J'ai peut-être bien fait de me mêler de ses affaires, au final. La libérer d'un fardeau qu'elle semble seule à porter. Mon cœur se serre lorsque j'entends son histoire et je suis impressionnée; elle a traversé la moitié du pays, comme ça, avec quelques bagages et quelques dollars simplement pour retrouver sa mère. Une action que je n'aurais jamais faite pour sûr, mais si celle-ci avait été plus aimante et loin de moi, aurais-je eu le choix ? Ses frères. Voilà donc la raison de ces SMS qui arrivent nombreux en se succédant. Quel courage, d'avoir fait ça. Mais maintenant, elle n'a nulle part où dormir. Et je ne peux définitivement pas la laisser ici, le patron m'en voudrait trop au petit matin.

«
Wow euh.. tu es très courageuse. Je ne sais pas quoi te dire. Je suis désolée que ta mère ne soit pas là. »

Je lui offre un sourire désolé mais sincère et je m'empresse de manger les derniers bouts de mon hamburger pour cacher ma gêne. Je ne suis pas très douée avec les émotions des gens en général, alors une inconnue, comme ça ? Mais je ne peux pas la laisser ainsi. J'aime bien cette fille, son histoire me peine et, en tant que citoyenne, je ne peux de toute manière pas la laisser comme ça. Prise d'une idée, je la quitte alors, lui faisant signe de rester où elle est. Si les mots ne sortent pas de ma bouche, j'ai une action qui saura la réconforter, je l'espère. Au fond de moi, je sais que je suis folle, que jamais il ne faut donner d'argent à des inconnus et surtout, j'ai besoin de cet argent. Mais je n'ai eu ce pourboire que grâce à mon physique, pas à mes capacités, et Amy en aura bien plus besoin que moi. Je fouille donc dans la poche avant de mon sac et en sors une liasse de billets que je dépose à côté d'Amy, résignée à lui donner même si elle refuse. Puis, je reprends mon sourire habituel et m'assois sur la banquette rouge du McDo en face de la brunette. Au moins, j'aurai fait ma bonne action de l'année.

«
J'ai eu 50$ de pourboire aujourd'hui. Je te les donne, ça te permettra de prendre un bus et de te trouver une petite chambre d'hôtel. Pas du luxe, j'ai bien peur, mais j'espère que ta mère sera rentrée demain. Tu pourras toujours me rembourser en venant manger à McDo pendant un mois ! Cliente fidèle, y a des réductions au bout d'un moment... »

Je rigole doucement et lui offre un sourire qui dévoile presque toutes mes dents, puis j'accompagne le tout avec un petit clin d'oeil maladroit. J'espère sincèrement que ce maigre argent permettra à Amy de se loger cette nuit, il ne fait pas bon de rester dehors en pleine nuit au cœur de New-York. Surtout pour une jolie jeune fille de son âge... jolie. Certainement que tout le quartier la trouverait ainsi, et avec son caractère, elle pourrait avoir des ennuis. Et ses bagages sont un appel au vol. Non, je ne pouvais définitivement pas la laisser comme ça. Je l'aurais bien logée chez-moi, mais j'ai pas trop envie qu'elle voit la personne qui me sert de génitrice. Comme quoi, il faut remercier les clients machos qui voudraient bien m'échanger contre leur BigMac, Amy en profitera au moins. Je soupire et lui pique quelques frites, quelque peu gagnée par la fatigue. Alors je n'imagine pas à quel elle doit être fatiguée, elle... j'espère qu'elle acceptera mon argent; je pourrais même faire un bout de chemin avec elle jusqu'à ce qu'elle trouve un hôtel, après tout. On est un peu en manque de gens sympathiques ici, et Amy semble convenir à cette définition.

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MessageSujet: Re: Trio BigMac & autres choses inusitées   Trio BigMac & autres choses inusitées 3horlo10Dim 14 Aoû 2016 - 23:15

Ce ton. Faussement frustré, un débit de voix rapide, des gestes exagérés. De la poudre aux yeux de mon interlocutrice que malgré moi je tente encore d’impressionner. Mais plus encore, ces jeux d’ombres sollicités dans l’objectif de dissimuler l’émotivité présente en moi et qui menace de submerger mon récit. Je préfère largement passer pour adolescente indomptable et capricieuse que de paraître faible. J’aimerais me faire croire à moi-même que ce geste définitif ira sans la moindre conséquence, que je parviendrai à me faire à cette nouvelle vie que j’ai choisie sans le moindre mal, mais déjà la présence de mes frères me manque. Nous formions une sorte de meute inséparable, nous échangions nos amis. Ensemble. Partout. Toujours. Malgré ma jeunesse, je protégeais cette bande de joyeux lurons, tout comme ils veillaient sur moi. Pour ajouter à ma culpabilité de les laisser derrière moi, la honte d’avoir fait l’erreur de me jeter dans cette aventure sans même penser faire un téléphone chez maman me rend particulièrement fragile, et j’évite soigneusement le regard de la rouquine pour me concentrer sur mon repas. Je suis prête à l’éventualité où elle me ferait remarquer ma bêtise, braquée déjà à l’idée qu’on puisse se moquer de moi alors que je n’ai fait qu’obéir à un instinct plus fort que moi. Puis bon. Pas besoin de me souligner l’erreur, je suis parfaitement au courant de ma propre bêtise. Dans tous les cas, je n’avais pas le choix.

À mon plus grand soulagement, je remarque que chez mon interlocutrice, la nouvelle semble plutôt être prise positivement. Courageuse? J’aime bien le sobriquet, néanmoins j’ignore s’il est vraiment adapté à ma condition. Je ne me sens pas bien brave en dégustant les dernières bouchées de mon burger, à ressasser sans cesse ma décision, plus lasse encore maintenant mon repas avalé. Face au silence qui s’installe, je ravale mon malaise, l’observant mollement Aëlianne quitter momentanément, me disant qu’au final, mon histoire aura terminé de la gêner. Lorsqu’elle revient en posant une liasse de billets sur la table, je suis déjà en train de secouer la tête pour refuser cet élan de générosité inattendu. Si j’ai raconté mon histoire, ce n’est certainement pas pour quêter de l’argent à une pure inconnue. Mal à l’aise, je me tortille contre mon banc en rougissant.

«Aussi franchement tentante est la perspective de te revoir tous les jours pendant un mois, je ne peux pas accepter ça. Je ne te racontais pas ça pour avoir la charité, hein.»

Je renifle et regarde ailleurs, gênée et incapable de me décider quant à la façon de réagir. J’ignore si la jeune fille est simplement naïve ou franchement intéressée par mes maladroites avances. Dans le premier cas, je m’inquiète pour son bien-être dans une ville qui ne demande que d’abuser de sa bonté. Dans le deuxième, il y a d’autres façons pour elle de témoigner de son affection.

«Faut pas donner de l’argent à une inconnue comme ça, t’as aucune idée! Peut-être que je te raconte des bobards pour aller m’acheter de la drogue sur le coin de la rue!»

Toujours aussi gênée, je continue de me dandiner sur mon siège, tout en réalisant que j’ai parlé de façon suraiguë et un peu vocale sous l’effet de la gêne. Sacrée rouquine.

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MessageSujet: Re: Trio BigMac & autres choses inusitées   Trio BigMac & autres choses inusitées 3horlo10Mar 16 Aoû 2016 - 13:42

Aëliane.


Bravo Aëliane, tu as réussi à gêner la pauvre Amy pour le reste de la soirée. Quelle idée aussi, d'offrir de l'argent ainsi... je sais cependant que la brunette ne me raconte pas de mensonge. Une intuition qui naît au plus profond de mon être, une détresse que je peux facilement déceler dans son regard. Je me contente de hausser les épaules et de jeter un regard vide à l'argent déposé entre nous deux. Je ne le reprendrai pas de toute façon, ce serait bête de perdre 50$ ainsi, les donnant aux premiers clients demain matin. Je soupire, un peu mal à l'aise face à la situation; je me suis laissée emporter c'est certain, à mettre sur le compte de la fatigue j'imagine, et elle aussi de son côté. Amy ne semble pas du genre à raconter sa vie ainsi à tous les inconnus qu'elle croise, alors ce soir devait simplement être la goutte d'eau qui a fait déborder son vase, et c'est sur moi qu'elle est tombée. Pas de quoi en faire toute une histoire, je ne reverrai certainement jamais la brunette de toute façon. Je me racle la gorge à plusieurs occasions et tente de m'excuser auprès d'elle d'un mouvement d'épaules, mais les mots ne sortent pas de ma bouche; je ne sais pas trop quoi dire sur le moment. Mais son allusion à la drogue me fait tiquer, et une phrase sèche dépasse mes lèvres avant que je puisse empêcher les mots de sortir.

«
A une droguée ou à une alcoolique, je vois pas trop de différence. »

Je soupire de nouveau, refusant de croiser les yeux pourtant attirant de la brunette. Dire à voix haute ce que je pensais, génial. Mais en même temps, ce n'est que la vérité; cet argent serait allé dans les bouteilles d'alcool de ma génitrice de toute façon puisqu'elle me prend chaque pourboire, alors pourquoi devrais-je m'embêter à lui ramener ? J'aimerais faire ce que je veux de l'argent que je gagne pour une fois, et le donner à Amy est exactement ce que je veux en faire. Je prends une grande bouffée d'air et finis par retrouver le regard de la brunette, puis encore une fois je pousse la liasse de billets en sa direction, lui offrant un sourire doux et sincère.

«
Ecoute, j'ai gagné ça grâce à mon physique, rien de bien glorieux. J'en fais ce que je veux et je décide de te le donner, tu peux faire ce que tu veux avec je m'en fiche. Je les reprendrai pas. Puis tu voudrais vraiment gâcher ma vie si j'apprends demain dans le journal que ton corps a été retrouvé dans Central Park ? »

Pour accompagner mes paroles, je prends une moue faussement boudeuse afin de persuader Amy, puis je rigole doucement pour détendre l'atmosphère. Pas de quoi se prendre la tête pour si peu, et je ne veux pas gêner la brunette encore plus. Il n'est pas si tard et nous pourrions rester ensemble encore un peu, si nous pouvions éviter les sujets fâcheux. Afin de lui donner un temps de réflexion, je remarque son plateau vide et me lève pour nous débarrasser, puis nettoie la table de quelques miettes et tâches avant de me rasseoir, puis je me mets à fixer mon interlocutrice avec un sourcil froncé. Allez, accepte cet argent, c'est pas la mort, non plus..

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MessageSujet: Re: Trio BigMac & autres choses inusitées   Trio BigMac & autres choses inusitées 3horlo10Sam 20 Aoû 2016 - 18:20

Les élans de générosité parviennent toujours à me tirer quelques rougeurs de malaise. Non pas que je n’apprécie pas le geste, néanmoins je ne parviens pas à expliquer la touchante proposition de la jeune fille. J’ai grandi dans une mentalité un peu différente, égocentrique voire même égoïste. À affronter trois frères sans cesse pour ma part du butin, de me battre pour obtenir ce qui me fait envie me semble bien plus naturel que simplement de le recevoir sans même ouvrir la bouche pour demander. Je scrute la rouquine avec un sourire confus, tentée quand même de pousser mes avances. Car si on m’offre cinquante dollars ainsi, c’est bien qu’il y a anguille sous roche, n’est-ce pas? Malgré mes tentatives douteuses afin de la draguer tout à l’heure, il semblerait que je lui aille tombé dans l’œil après tout… À moins que je ne sois encore en train de me monter la tête inutilement. Oh, seigneur. Pourquoi fallait-il qu’elle soit si généreuse? Maintenant je ne sais plus que penser. Je me sens particulièrement vulnérable à l’instant, si bien que je ne remarque pas tout de suite l’animosité dans la voix de l’adolescente alors qu’elle s’exprime au sujet de la drogue et de l’alcool. Je ne réalise qu’en relevant la tête pour me buter à des prunelles assombries. Probablement un sujet sensible. Je n’ose pas la questionner d’avantage. J’ai su me confier à elle, mais je n’en demande pas autant de son côté, quoi qu’il me plairait bien de connaître l’histoire croustillante sous la frustration contenue d’Aëliane.

Sous ses airs doux, mon interlocutrice dissimule un caractère bien trempé qui me tire une moue amusée. Dans tous les cas, elle ne semble pas disposée à essuyer un refus de ma part, et s’empresse même de quitter avant de me donner la peine de répondre pour ranger mon cabaret. Eh ben. En haussant les épaules, je glisse la liasse de billets dans mon portefeuille, animée toujours du même malaise. Si je n’avais pas particulièrement besoin de cet argent ce soir, je me permettrais d’inviter la rouquine à sortir. Je réalise par contre que dans nos états de fatigue respectifs, il vaudrait mieux trouver à se reposer rapidement… Mais doit-on vraiment terminer la soirée ici? À vrai dire, je suis touchée par l’acharnement témoignée par cette pourtant inconnue. Un empressement un peu douteux, soit, mais qui me plaît. Dans la confusion de cette journée particulièrement houleuse, la pensée d’avoir une alliée tranquille et posée comme Aëliane me plaît. Lorsqu’elle revient, je lui souris.

«J’ai pris ton argent, t’inquiètes. Par contre, je ne te laisserai pas repartir les mains vides.»

Je fais passer au-dessus de ma tête ma chaîne dite «porte-bonheur», une chaîne argentée simple que je glisse entre les doigts de la rouquine. Lorsque mes doigts effleurent les siens, je me retire vivement, comme de peur de l’effrayer.

«C’est la chaîne que m’a offert ma mère à mes douze ans. Elle ne me quitte jamais. Si je sais que tu la portes sur toi tant que je n’aurai pas rempli ma part de la dette, alors j’ai la certitude que je te rembourserai. Oh et prend ça aussi.»

Je lui tends un morceau de papier que j’ai griffonné rapidement.

«Mon numéro de téléphone. Si t’as besoin d’un truc un jour. Ou pour t’assurer qu’on n’aille pas retrouvé mon corps à Central Park.»

Nouveau sourire.

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MessageSujet: Re: Trio BigMac & autres choses inusitées   Trio BigMac & autres choses inusitées 3horlo10Dim 21 Aoû 2016 - 16:33

Aëliane.


« J’ai pris ton argent, t’inquiètes. Par contre, je ne te laisserai pas repartir les mains vides. »

Soulagée par la première phrase, je m'apprête à répondre mais la deuxième me prend de court. Après avoir provoqué autant de gêne, je ne peux m'attendre qu'à un cadeau empoisonné sûrement. Ce n'est pourtant pas le cas, et je suis intriguée par la petite chaîne argentée qui atterrit dans ma main, entrelacée dans mes doigts qui doivent encore sentir la nourriture du McDo - certainement ce qui a produit le retrait de main d'Amy. Je mets un temps à comprendre ce que la brunette m'offre et pourquoi; c'est le symbole d'une promesse et j'avais proposé le remboursement pour rire, vraiment ce n'est pas grave si la jeune fille repartait sans jamais la revoir. Pourtant la perspective de la croiser de nouveau en ce lieu me réjouit, créant une adrénaline certaine dans mes veines. Je ne sais même pas quoi dire sur le moment, bafouillant un simple « d'accord » pourtant bien sincère. Je fixe le bijou pour ce qui me semble une éternité alors qu'Amy me tend un bout de papier où son numéro de téléphone est marqué. Une écriture brève et un peu brouillée par la fatigue mais pas moins élégante. Je souris en rangeant le tissu dans une poche de mon sac et m'empresse d'accrocher le collier argenté autour de mon cou. Clairement, il allait beaucoup mieux à la brunette et j'ai hâte qu'elle le reprenne; j'ai bien trop peur de finir par le perdre et je ne voudrais pas qu'elle m'en veuille à cause de ma maladresse. Machinalement je porte ma main sur le bijou que je sers de toutes mes forces; je le chérirai et y ferai attention, cette promesse aussi je saurai la tenir.

«
On peut dire que c'est efficace comme technique pour donner son numéro de téléphone, très bonne excuse, j'essaierai de la retenir. »

Je fais un clin d'oeil à Amy et me mets à rire, lui rendant son sourire précédent. Peut-être un moyen subtile - ou pas - pour lui dire que j'ai plus ou moins compris qu'elle n'est pas à 100% hétéro et que moi non plus. Pas de quoi aller plus loin pour la soirée, mais Amy m'apparaît de plus en plus jolie au fil des minutes et je suis ravie d'avoir son numéro; mais c'est en effet peu commun comme rencontre et je saurai me souvenir de cette fille pour plusieurs années de ma vie. Une rencontre ainsi au McDo du coin, qui l'aurait cru ? Ma main toujours posée sur la chaîne argentée, je reste quelques instants silencieuses avant que ma mâchoire ne m'arrache un bâillement. Je regarde l'heure sur mon téléphone; voilà presque une heure du matin et la fatigue se fait ressentir. Le manque lié à la cigarette aussi - fichue habitude -  mais je refuse de fumer devant Amy, de peur de la décevoir. Alors tant pis, mes mains trembleront pendant un temps encore. Je finis par me lever en remarquant la fatigue de la brunette, puis je lui offre ma main pour la lever dans un sourire timide mais totalement sincère.

«
Je prendrai soin de ta chaîne en tout cas. En attendant, ça te dit de m'accompagner chez-moi ? Y en a pour un quart d'heure de trajet et tu as un arrêt de bus juste à côté. Pas trop envie de rentrer seule à cette heure-ci.. »

Rentrer seule à cette heure-ci, je l'ai pourtant déjà fait une dizaine de fois. Au début, la peur me tiraillait, me donnait mal à l'estomac et la nausée. Mais on s'y fait au final et j'ai toujours un petit couteau dans mon sac - ça non plus je refuse de le montrer à Amy. Je suis obligée de faire ça si je veux travailler de toute manière, mais la compagnie de la jeune fille me serait agréable ce soir; je n'ai pas à avoir peur d'elle et j'espère qu'elle saura accepter mon invitation. Sûrement n'a-t-elle pas envie de se balader seule dans les ruelles de New-York elle non plus ?

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MessageSujet: Re: Trio BigMac & autres choses inusitées   Trio BigMac & autres choses inusitées 3horlo10Mar 6 Sep 2016 - 16:44

Tout de même. Il subsiste encore un doute. Avec mon imagination fertile, j’ai souvent tendance à croire les jeunes filles m’entourant tout aussi bisexuelles que je puis l’être, une tendance m’ayant mené à de nombreux rejets plus ou moins agréables. Mais Aëliane a quelque chose de profondément mystérieux, voire ambivalent. Elle oscille constamment entre l’établissement de limites à ne pas franchir (comme de la complimenter au sujet de son physique avantageux, ses jolis bleus, ou ses traits de visage à faire tomber qui que ce soit dans un coma contemplatif), et les élans de générosité parfois malicieux qui attisent tout autant ma curiosité que mon attirance. Dans tous les cas, la grande rousse a tout pour me plaire, d’autant plus que sa compagnie me rassure en cette soirée des plus troubles. Je rigole de façon parfaitement coupable lorsqu’elle me rouspète gentiment au sujet de ma technique pour obtenir son numéro de téléphone. Il vaut mieux qu’elle sache maintenant que mes intentions n’ont pas tout d’innocent. D’autant plus qu’elle répond d’une provocation, un simple clin d’œil suivi d’un sourire. Mon cœur s’emballe de la perspective de la chasse. New York me semble soudain moins hostile, avec elle dans ma mire. Je vais devoir demander un peu d’argent de poche à ma mère lorsque j’aurai l’occasion de mettre la main sur elle. Et aussi multiplier mes visites chez McDonald.

Lorsque la mâchoire de mon interlocutrice se décroche à force de bailler, un nuage de culpabilité vient obscurcir mon humeur. Il ferait un moment déjà que la rouquine aurait retrouvé le confort de son lit s’il ne s’agissait pas de moi. J’accepte la main tendue tout en souriant de retrouver le contact de sa peau, aussi candide soit-il, avant de me redresser en époussetant mes vêtements. Je farfouille dans le bordel de mon sac à main pour y poser mon téléphone et mes quelques autres effets personnels, et jette contre mon dos le sac contenant mes vêtements et autres choses essentielles. Accompagner la jeune fille ne me dérange pas le moindre du monde. Malgré ma fatigue, je doute de parvenir à dormir cette nuit de toute façon, alors aussi bien en profiter d’avantage en compagnie d’Aëliane.

«No problemo, je t’accompagnerai où tu le voudras. Dans tous les cas, je te dois bien ça après tout ce que tu as fait pour moi. C’est quand même le meilleur Big Mac que j’ai avalé de ma vie!»

La faim doit certainement y être pour quelque chose, néanmoins je préfère laisser le compliment en suspens. Je lui désigne la porte avec galanterie, puis lui ouvre pour la laisser passer (et je dois avouer profiter de la vue alors qu’elle passe devant) puis lui emboîte le pas. La nuit est plutôt fraîche, j’en profite pour caler contre mes épaules mon manteau de style armée qui me suit toujours. Offert par mon frère aîné, je ne m’en départirai que lorsqu’il n’en restera plus qu’une série de fils et de tissus abîmés.

«Merci pour tout, en tout cas. C’était pas seulement cool d’apprendre à te connaître et à te piquer ton numéro de téléphone, mais tu as été sympathique de m’écouter. Pardon encore pour l’étalement de ma vie. C’est juste… je me sens un peu coupable d’avoir laissé ma vie là-bas. Je n’ai même pas dit au revoir à mes frères. Ça me terrorise de devoir les affronter lorsque j’aurai le courage de leur parler à nouveau.»

Et me voilà repartie sur mes discours au sujet de ma triste existence. Je me secoue avant de me retourner vers la rouquine.

«Ça va, t’as pas trop froid?»

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MessageSujet: Re: Trio BigMac & autres choses inusitées   Trio BigMac & autres choses inusitées 3horlo10Mer 7 Sep 2016 - 19:09

Aëliane.


Amy accepte ma main sans problème et le contact qui s'en suit me fait frissonner; pourtant sa main est chaude, un peu rugueuse à cause des frites et du hamburger ingurgités, mais rien ne semble justifier le frisson. Peut-être est-ce la fatigue, tout simplement. Je vois la brunette mettre ses affaires dans son sac, dont le téléphone qu'elle a à peine touché de la soirée. Juste comme ça, un peu cernée par la fatigue, elle est toute mignonne et je suis attendrie en la voyant mettre son manteau en cuir un peu délabré; un cadeau j'imagine, ce qui expliquerait pourquoi elle ne désire pas s'en séparer. Je n'ai aucun doute qu'Amy soit un peu plus riche que moi et que s'offrir des habits n'est peut-être pas un problème.

«
No problemo, je t’accompagnerai où tu le voudras. Dans tous les cas, je te dois bien ça après tout ce que tu as fait pour moi. C’est quand même le meilleur Big Mac que j’ai avalé de ma vie ! »

Je rigole face à cette réplique; un Big Mac en soit n'a rien de vraiment bon, à part les sauces, qui voudrait réellement d'un steak haché trop cuit et d'un fromage qui n'a plus de goût tant il passe ses journées dans un frigo ? Je suis rassurée lorsqu'elle accepte de m'accompagner, c'est toujours plus rassurant et sa compagnie m'est agréable. En plus, elle agit en vraie gentlewoman en me laissant franchir la porte du restaurant la première: ce geste ne pose aucun problème entre deux femmes, mais j'aurais claqué le premier mec qui aurait osé se poser en gentleman - une de mes tendances féministe qui revient au galop je suppose. Je m'assure d'éteindre la lumière et de fermer la porte d'entrée à clés; je ne fais pas l'ouverture demain matin alors je n'ai pas envie de me faire taper sur les doigts en oubliant de fermer. Dehors, l'air est frais mais fait du bien, contrasté avec la chaleur infernale du McDo. J'inspire une grande bouffée de cet air bien que je sais à quel point il est pollué; en y croyant un peu on pourrait prétendre à l'air de la campagne. Jamais une cigarette ne m'a autant faite envie, mais je me retiens devant Amy. Ne pas passer pour l'adolescente rebelle qui suit une mode... sa voix me tire de mes pensées, je ne m'étais pas rendue compte à quel point elle était aiguë, avait quelque chose de mélodieux et d'agréable pour mes oreilles. Son intonation triste, presque abattue me donne envie de me ruer vers elle pour lui faire un câlin mais, incapable de vraiment gérer les émotions des autres, je me contente d'un sourire compatissant et d'une petite tape sur l'épaule. Bravo pour la réponse, Aëliane.

«
Ça va, t’as pas trop froid ? »

Et en plus de ça, c'est elle qui s'inquiète pour moi. A cette pensée, je respire un grand coup et déroule mes bras qui protégeaient mon corps: un réflexe stupide que j'ai depuis toute petite. En tee-shirt et avec ma combinaison de travail, il est vrai que je commence à ressentir l'air de minuit. Cependant je secoue la tête.

«
Non ça va t'inquiète pas, merci ! Faudra que tu me dises où t'as trouvé ton blouson en tout cas, je pourrais en avoir besoin pour l'hiver ! »

Un petit rire suivi d'un frisson qui doit trahir mes paroles. Plus que quelques mètres et je suis chez-moi, de toute façon. J'en suis presque triste: je ne veux pas quitter Amy pour cette nuit. Nous sommes exténuées certes, mais que fera-t-elle de plus en errance en plein milieu de Manhattan de toute façon ? Et moi, qu'ai-je de bon à tirer dans le fait de coucher ma mère et d'atténuer les pleurs de mon petit frère ? Peut-être devrais-je partir avec Amy pour la nuit et peut-être ne plus jamais revenir, ça ne me ferait pas de mal. Partir tout court, d'ailleurs. Mais la brunette est vraiment une bonne compagnie. Et voilà, arrivées devant le numéro 367. Je m'arrête donc, scrutant avec peu d'envie le bâtiment qui me sert d'appartement.

«
Bon bah, c'est chez-moi... je peux pas te laisser entrer je suis désolée. Y a euh, mon petit frère qui dort. Et c'était cool d'avoir appris à te connaître aussi, j'espère sincèrement que tu trouveras ta mère et que tu passeras souvent au McDo ! Puis euh.. t'inquiète pas, pour tes frères. Ils comprendront pourquoi t'es partie, parfois rester n'est pas la meilleure des solutions. En quelques mois ils auront digéré ton départ et tu les verras aussi souvent qu'avant, sans problème. Alors perds pas courage, hein ? »

Pour ponctuer mes paroles, j'esquisse un sourire et porte ma main sur la chaîne argentée que m'a passée Amy. Un geste qui va certainement devenir réflexe par la suite, jusqu'à que je lui rende du moins. Je suis encore surprise par une envie de prendre sa main qui doit être plus froide désormais, comme la mienne, mais aussi douce que la première fois. Si ses lèvres sont comme ça, y a peut-être moyen que nos mains ne soient pas le seul contact à l'avenir, d'ailleurs... enfin, qu'est-ce que je raconte ? Amy est gentille et jolie, mais pas de quoi m'emballer.

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MessageSujet: Re: Trio BigMac & autres choses inusitées   Trio BigMac & autres choses inusitées 3horlo10Lun 12 Sep 2016 - 21:05

Je ne peux me permettre de rater la moindre occasion. Quelque part, j’aurais bien apprécié revoir quelques instants de cette rencontre afin d’en corriger les erreurs, probablement alléger mon humeur alourdie par le poids de la décision m’ayant portée indirectement justement aux portes de ce petit restaurent. Sourire davantage. On m’a répété à quelques reprises que mes sourires provoquent dans l’éclat sombre de mes prunelles quelques étincelles fascinantes et charismatiques. Si Aëliane m’a fourni de nombreuses raisons d’étirer les lèvres ce soir, il n’en reste pas moins que les remords me rongent toujours, que je ne parviens pas à me défaire de pensées négatives qui ne me ressemblent guère. Avec mes traits tirés de fatigue, mes yeux rougis par les larmes et mes cheveux réduits à de bien tristes boucles contre ma tête suite au long voyage m’ayant mené dans cette ville, je dois faire bien pâle figure en comparaison avec mes habitudes. Voilà pourquoi je me retrouve particulièrement vulnérable, alors que je fus celle dès le premier regard ayant lancé une habile tentative de drague qui maintenant me laisse encore mitigée. La jeune fille semble à la fois intéressée et sincère, mais aussi quelque peu inaccessible. Je ne saurais dire, mais elle me rend particulièrement nerveuse alors qu’en d’autres circonstances, il aurait fait un moment que j’aurais poussé mes avances. Puis il y a plus, il y a autre chose. Il me vient la crainte de produire un faux-pas qui verrait s’éloigner ma première complice au sein d’une ville encore inconnue et hostile.

Malgré la terreur inspirée par la possibilité d’un faux-pas, je n’hésite pas une seule seconde avant de filer contre les épaules de la rouquine ma veste favorite. L’air frais de la ville me tire un frisson, sans parvenir véritablement à me refroidir. Je possède encore une bonne résilience à la fraîcheur de cet état du Nord, ainsi je ne rechigne pas à me déposséder, l’espace de quelques minutes, de mon précieux manteau. Je ne cherche pas même à expliquer mon geste, même si l’adolescente a affirmé être en possession de ses moyens. Je l’ai surprise à frissonner elle aussi, et il m’a fallu pendant quelques instants l’imprégner d’une part de moi-même. Une tentative peut-être de la kidnapper. La veste sentira assurément quelques relents de graisse une fois qu’elle l’aura retiré, mais il m’importe peu. En rougissant maladroitement, je l’accompagne jusqu’à chez elle. Je grave l’adresse dans mon esprit, tout en souriant fébrilement dans l’attente d’une invitation qui s’avère inutile. Avec une pointe de déception, j’hausse les épaules. Si Aëliane a accepté de me prêter un peu d’argent, de partager sa demeure avec une parfaite inconnue a une toute autre saveur. Sous la lueur oscillante d’un réverbère, il me vient la tentation candide de saisir ses lèvres pour un baiser, tout en sachant l’idée risquée. Malgré mon attirance insistance pour la jolie jeune fille, l’amitié qu’elle m’a témoigné ce soir m’interpelle encore plus, et je ne voudrais pas réduire à néant mes chances de la revoir.

«J’espère vraiment que tu as raison. Dans tous les cas… merci, c’était sympa d’être écoutée. Tu as été particulièrement gentille et généreuse ce soir avec moi qui n’en méritais pas tant. Mais eh, c’est sûr que tu vas me voir rebondir chez McDo. Pour m’assurer que tu prends bien soin de ma chaîne tu…»

Je m’interromps lorsque sa main glisse dans la mienne. Un vif éclair me traverse, suivi d’une sensation doucereuse au creux de mon estomac. Avec une tendresse timide, je tiens ses doigts, incapable de placer un mot de plus. Sous la lumière intemporelle du lampadaire, elle me paraît si jeune, si naturelle, comme pensive. Je me mets à sourire, sans artifice, probablement un peu gaga, mais tant pis.

«Okay Aëliane. Je te laisse à ta vie maintenant.»

Merci d’être entrée dans la mienne. Je me retourne brusquement tout en lâchant sa main, enfouissant les miennes dans les poches de mon jean en reniflant mon embarras, traversant la rue en direction de l’arrêt d’autobus promis. Puis en réalisant avoir laissé ma veste sur elle, j’accours à nouveau pour retirer délicatement la veste de ses épaule, avec un rire nerveux et maladroit.

«Hum… ma veste… moui… À un de ces quatre hein!»

Je traverse la rue en me couvrant de mon manteau, les joues empourprées. Je dois courir pour rejoindre l’autobus qui me mènera aux confins de la ville où j’attendrai probablement le lever du jour. Je ne crois plus être en mesure de dormir après tout ceci.

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