Weep, little lion man, you're not as brave as you were at the start [Âme de Givre]

Weep, little lion man, you're not as brave as you were at the start
Ft Âme de Givre
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Feu des Nuages était heureux de pouvoir ressortir du camp. Se dégourdir les pattes lui faisait généralement du bien, même si sa peau subissait encore la morsure des flammes à plusieurs endroits. Son pas était un peu raide, mais il avait besoin de prendre l'air. Seul, loin de ce camp qui n'arrivait pas à lui paraître familier, loin de tous ces visages qui lui rappelaient son échec. Ses camarades ne faisaient rien de mal. Ou en tout cas, leurs intentions étaient bonnes, il le savait. Mais il ne pouvait pas supporter qu'on le regarde avec une telle... pitié. Il était l'apprenti qui avait été incapable de sortir sa soeur des flammes. Pire, s'il avait entendu son cri, il n'avait même pas réalisé qu'il s'agissait d'elle. Un échec sur toute la ligne. Il était aussi difficile de regarder son père et mentor en face. Matin Embrasé avait aussi essayé de sauver Brise des Nuages, mais il était déjà trop tard. Cela lui avait coûté une vie, avant qu'il ne laisse sa place de chef à Étoile de Venin. Un soupir échappa au rouquin. Il avait toujours abordé le changement avec une certaine excitation, mais pas cette fois. À vrai dire, il avait l'impression de ne plus ressentir que sa tristesse et son impuissance. Sa frustration grandissait chaque jour, et il avait la sensation de ne pouvoir en parler à personne. Alors oui, il était préférable qu'il se balade seul ce jour-là. Peut-être qu'il pourrait attraper quelques proies au passage et contribuer à remplir la pile de gibier. Au moins pour cela, il serait utile. Comme à son habitude, il s'était discrètement faufilé hors du camp du Tonnerre, et évoluait désormais au coeur du Bois aux Noisettes. Ces arbres, au moins, étaient toujours les mêmes. La terre meuble, bien que froide sous ses coussinets, le réconfortait de part sa familiarité.

N'ayant envie de croiser personne, il restait alerte, sachant qu'une patrouille pourrait bien passer dans le coin. Mais, la voie semblait libre, alors il se mit à pister une souris qui zigzaguait entre les feuilles mortes. Par cette saison, ils ne pouvaient pas laisser une proie filer sans essayer de l'attraper. Et puis, ils avaient aussi tous besoin de reprendre des forces suite à cette catastrophe. Adoptant la position du chasseur, le rouquin s'approcha du rongeur à pas feutrés, faisant bien attention pour ne pas émettre le moindre son. Même s'il était un peu rouillé, cela restait une proie facile... Plus qu'à.. Les oreilles rabattues en arrière sous l'indignation, il vit sa proie lui filer entre les pattes. Un bruit. Il avait entendu un bruit, et c'était ce qui avait alerté la souris. Il n'était pas très loin d'une frontière, mais, impossible que des guerriers ennemis viennent jusqu'ici. Il fronça les sourcils, gardant une position discrète alors qu'il avançait vers l'origine du son. Lorsqu'il aperçut deux chats parfaitement inconnus, il écarquilla les yeux. Des solitaires ? Ils ne ressemblaient pas à des chats des clans. Pour autant, ils n'avaient rien à faire là, à part effrayer les proies, et l'apprenti sentit son coeur et ses griffes réagir au quart de tour. Sortant de sa cachette, le poil hérissé, il leur feula dessus. « Vous êtes sur le territoire du Clan du Tonnerre ! » Toute sa courte vie, il avait été quelqu'un de plutôt ouvert d'esprit, d'ouvert au dialogue, mais il ne ressentait plus rien de tout ça à ce moment précis. Il était prêt à en découdre pour chasser ces intrus de son territoire. Pour accomplir quelque chose, enfin. « Partez, ou vous le regretterez ! » Il était hors de question de laisser ces étrangers leur voler des proies en pleine mauvaise saison ! Et n'importe quand, d'ailleurs ! Il était peut-être encore un peu convalescent, mais il s'en fichait. Il était suffisamment grand, plus grand que les autres apprentis, presque autant que certains guerriers. Il pourrait s'occuper de ces deux là. Il voulait s'en sentir capable.