The smallest voices they can make it major [Héros]

The smallest voices they can make it major

Héros & Polaire

Tu t'es séparée de tes homologues dans un silence lourd de sens, pour prendre la direction du camp de la Rivière. Enfin. Vous avez enfin trouvé la cachette de l'ennemi, et bientôt une masse vengeresse déferlera sur eux. Autant dire que tu n'es pas peu fière, même si tu aurais préféré que le mérite revienne entièrement à ton propre clan. Mouette Rieuse et Âme de Venin ont joué un rôle... intéressant, à leur façon, il est difficile de le nier. Et en étant honnête, cette réussite n'a pas dépendu que de vous, mais bien de la boule de poils que tu tiens encore par la peau du coup, alors que tu files entre les arbres. Parmi tous les scénarios que tu as pu imaginer en ce qui concerne ce moment, la présence d'un chaton solitaire n'en a jamais fait partie. Toutefois, sans lui, vous seriez peut-être rentrés bredouille cette fois encore. Tu dois avouer que tu l'as trouvé agaçant, au départ, mais en y réfléchissant et en repensant à ses actions du jour, tu ne peux que lui reconnaitre de nombreuses qualités. Une fois suffisamment loin du camp de la Horde à ton goût, tu reposes Zirgouflex au sol. Il n'était pas question pour toi de le laisser seul au plus près de vos ennemis voleurs de chatons, même si celui-ci se révèle plutôt débrouillard. Dans un premier temps, tu as pensé filer directement à la Rivière, mais tu as vite réalisé qu'une chose doit être faite avant de penser à cela. Tu sondes alors le chaton du regard, en espérant qu'il ne se remette pas à grimper aux arbres. Il a bien dû comprendre que tu n'es pas une menace pour lui, à présent... mais tu n'entends pas pour autant l'emmener au loin sans un mot. « Dis moi, Zirgouflex, tu... es tout seul, n'est-ce pas ? » Tu te doutes qu'il est seul... ou tout du moins, qu'il n'a pas de parents, vu son état. Mais peut-être qu'il a encore des frères ou des soeurs. Faire dans le sentimental ainsi ne te ressemble pas réellement. Mais la veille à peine, tu as dit au revoir à Brume Argentée, qui est avec toi la seule survivante de votre portée. Il n'est pas souhaitable à tes yeux d'infliger cela à d'autres par simple soucis de retourner au camp le plus rapidement possible.

Tu aimerais aussi qu'il sache que sa vie pourrait être meilleure. Moins solitaire, s'il l'est réellement. Il devrait savoir que vous n'êtes pas des mangeurs de chatons comme il semblait le redouter. « J'appartiens au Clan de la Rivière, qui se trouve non loin d'ici. Si tu m'y accompagnes, nous prendrons soin de toi, et tu auras des camarades pour la vie. » Il y aura certes des épreuves, des périodes difficiles, car c'est ce qui fait la vie de clan. Mais, cela te parait toujours bien mieux que de mener une existence plein de solitude. Difficile de dire si à son âge, Zirgouflex peut réaliser tout ce qu'accepter ou refuser implique, mais tu ne peux pas l'y forcer. Sinon, tu ne serais pas beaucoup meilleure que ces chats galeux de la Horde. Tu n'en ajoutes pas plus, le laissant faire son choix. Il connait déjà sa vie actuelle, reste donc à voir ce qu'il pense d'un peu de changement. Des arguments, tu aurais pu en rajouter de nombreux, mais cela reviendrait probablement à l'embrouiller avec un surplus d'informations. La seule chose que tu peux rajouter à présent, c'est cela, dans un léger sourire. « Tu nous as beaucoup aidés aujourd'hui. Je suis certaine que tout le monde aura envie de te rencontrer après tout ça. » Même s'il est un chat errant, son implication aujourd'hui fait qu'il n'est pas n'importe quel inconnu rapporté au camp. Si même toi, tu es en mesure de le reconnaître, les autres ne devraient avoir aucun mal !

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Spoiler:

— Lune 1212 — The smallest voices they can make it major — Ft. Nuit Polaire —

Les arbres se succèdent, flous et imprécis, leurs branches tendues vers deux silhouettes telles des géants empâtés, tentant en vain de les stopper dans leur course. Balloté contre le poitrail de la féline immaculée, Sirgouflex ne pipe mot. Des vagues de chaleur remontent de ses coussinets abimés jusqu’à ses épaules douloureuses, ses paupières se font lourdes et sa peau commence à le démanger au fur et à mesure que la boue qu’il utilise pour se masquer sèche. Mais son attention est ailleurs, dans la neige qui a fondu depuis longtemps et les cris qui ne résonnent plus que dans sa mémoire. Le dernier qui l’a porté ainsi, c’était son père.

Les souvenirs éclatent à l’instant où Nuit le pose à terre et c’est avec défi qu’il affronte son regard. Il gonfle maladroitement le torse, comme pour se donner du courage. Mouette était plus marrant. S’il n’avait pas rouspété quand la féline l’avait soulevée, avec les mangeurs de chaton pas loin, il aurait préféré que ce soit le bicolore qui se propose. Le petit ne peut réfréner plusieurs coups d'œil en direction de la forêt maintenant qu'il est laissé seul avec la femelle aux traits sévères. Elle est rapide, mais si je grimpe, elle ne pourra plus m’attraper ! Alors qu’il s’apprête à bondir, Nuit lâche une poignée de mots qui le fige sur place.

« Dis-moi, Zirgouflex, tu… es tout seul, n’est-ce pas ? »

Bah non ! A-t-il envie de répliquer. Sirgo s’est endormi dans la neige, mais il a décidé de l’emmener à l’aventure avec lui. Ils ne font plus qu’un. Ils sont Sirgouflex ! Et Papa et Maman, ils ont juste dû les perdre. Après tout, il n’a pas arrêté de bouger pour se cacher des mangeurs de chatons !

Mais… C’est vrai que ça fait longtemps. Trop. Il gratte le sol.

« Ze croit. », admet-il finalement.

Avant qu’il ne puisse s’étendre sur le sujet, Nuit reprend la parole.

« J’appartiens au Clan de la Rivière, qui se trouve non loin d’ici. Si tu m’y accompagnes, nous prendrons soin de toi, et tu auras des camarades pour la vie. »

Le chaton relève le museau vers la femelle, ses moustaches vibrant d’excitation et ses yeux pétillants de curiosité. Ses parents avaient parlé de rejoindre un clan. S’agit-il de celui-ci ?

« Tu nous as beaucoup aidés aujourd’hui. Je suis certaine que tout le monde aura envie de te rencontrer après tout ça. »

Des camarades ? Pour la vie ? Son cœur bat si fort que ça en devient douloureux. Qui te dit que ce ne sont pas des mangeurs de chatons ? lui souffle son instinct de survie. De nouveau, il contemple les bois qui les entourent. Sa nouvelle maison. Voilà des jours, peut-être une lune, qu’il y évolue dans la plus totale des libertés. Certes, il se nourrit surtout de reste, mais la forêt en est remplie pour qui sait chercher. Ça lui suffit. Seul, tout lui est permis. Seul, il sait à quoi s’attendre.

Donne-leur une chance, Üfle. Le rouquin tourne brusquement sa tête à sa droite. Sirgo ? Rien, si ce n’est les feuilles d’automne qui virevoltent autour d’eux. Quand l’une d’entre elles se rapproche, le chaton ne peut s’empêcher de se hisser sur ses pattes arrière pour l’attraper. Il croise ce faisant le regard polaire de Nuit et une honte qu’il n’avait pas ressentie depuis longtemps lui remonte la colonne vertébrale. De quelques coups de langue sur son poitrail, il tente d’effacer cette désagréable sensation, retirant au passage des bouts de boues séchées. Ce n’est qu’une inconnue, je m’en moque de ce qu’elle pense de moi. Même si elle a les yeux de sa mère.

« C’est comment, dans votre clan ? »

Puis, comme si ses premiers mots avaient ouvert un barrage, un flot, une rivière de questions s’en échappe.

« C’est quoi un clan d’abord ? Z’êtes combien ? Vous faites quoi ? Comment z’peux savoir que vous allez pas me manger ? »

Sirgouflex

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Héros & Polaire

L'histoire de ce petit être t'est encore inconnue, mais il est évident que tous les chapitres n'ont pas été faciles à endurer. Il semble épuisé par votre course précédente, mais il tente tout de même de se tenir droit devant toi. En l'observant un peu plus, tu remarques que la texture de son poil semble différente. Le goût de la terre ne t'a pas non plus échappé, lorsque tu le portais. S'il a essayé de camoufler son odeur grâce à de la boue, il a clairement plus de ressources que tu ne l'avais soupçonné. Cela expliquerait aussi pourquoi vous n'avez pas senti sa présence un peu plus tôt. Zirgouflex n'est pas sans défense, ce qui te conforte dans ce que tu t'apprêtes à lui proposer. Mais avant, tu as un autre sujet à aborder, qui n'est pas moins important. Le regard du petit chaton fuit vers la forêt. Peut-être qu'il a envie de te fausser compagnie. Après tout, il le pourrait. Tu ne grimpes pas aux arbres, et il faut dire que cette première rencontre entre vous a été pour le moins particulière. Les clans ne lui ont peut-être pas donné une meilleure impression que la Horde, au final. Tu décides quand même d'élever la voix, et l'attention toute entière du chaton se redirige immédiatement vers toi. Il ne répond que quelques instants après, te faisant hocher la tête avec compassion. Son miaulement aurait pu alourdir le coeur de n'importe quel guerrier, sous l'évidence qu'un chaton ne devrait jamais se retrouver livré à lui-même. Tu ne poses pas de question supplémentaire, ressentant qu'aborder ce sujet est aussi compliqué pour lui que le moment est mal choisi.

Tu reprends donc la parole pour en venir au sujet du Clan de la Rivière, et de cette place que tu souhaites lui offrir en son sein. Une place, et des camarades, comme tu le lui expliques si bien. Sa réaction est plus rapide, cette fois. Son regard, lui, semble avoir oublié sa tristesse. Tu en déduis que cette perspective pourrait bien l'intéresser, même s'il semble encore hésiter entre la forêt et cette nouvelle vie. Tu aimerais bien savoir ce qui traverse son esprit. Toi, tu n'as jamais fait face à ce genre de choix. Ton destin était déjà tracé avant même ta naissance, et tu ne t'es jamais imaginée vivre en dehors du Clan. Une telle existence te parait bien fade, mais ce n'est pas le cas de tous. La preuve, Brume Argentée a décidé de laisser tout cela derrière elle. Tu le couves d'un oeil curieux, lorsque Zirgouflex se tourne vers une forme invisible à côté de lui. Une brise balaye alors la clairière, emmenant avec elle quelques feuilles mortes. Le chaton se dresse alors sur ses pattes pour attraper l'une d'elles, avant de se remettre à sa place, comme par gêne de s'être laissé aller devant toi. Ton regard est pourtant sans jugement. Tous les chatons jouent, cela fait partie de la vie, et il est bien triste d'imaginer que Zirgouflex ne peut plus se permettre de laisser libre court à son innocence. Une question lui échappe finalement, puis quelques autres, t'arrachant un léger sourire au passage. Tu es contente que tout cela l'intéresse, et même s'il est compliqué de décrire tout votre mode de vie en une seule réponse, tu tâches de faire au mieux pour qu'il puisse au moins se l'imaginer. « Un clan, c'est une communauté de chats qui vivent en suivant le même code d'honneur. Nous sommes une trentaine actuellement. Nous avons une meneuse, Mélodie des Étoiles. Ainsi que des guerriers, des anciens, et des chatons comme toi. » Il y a de tout, autrement dit. Une place pour chacun, pour peu qu'il accepte de vivre à leur façon. « Nous n'avons jamais le temps de nous ennuyer. Il y a la chasse, les patrouilles, les entrainements... nous prenons soins les uns des autres, du plus petit chaton, jusqu'au matou le plus âgé. Mais à ton âge, en général, on ne fait que s'amuser. » ajoutes-tu, surtout sur la fin, pour lui montrer une différence qui le concerne actuellement.

Et enfin, comment savoir que vous ne comptez pas le manger ? Pour toi, c'est plutôt évident à vrai dire, même si tu as hésité un instant sur la réponse à lui donner. « Si je te voulais du mal, penses-tu que je t'aurais reposé au sol ? Tu es libre de t'enfuir. » Et si Zirgouflex a passé autant de temps dans la forêt, il doit bien savoir qu'il ne s'agit pas du comportement d'un prédateur. Le faucon ne laisse jamais sa proie lui échapper. Les chats ne sont pas différents. Tu esquisses d'ailleurs un autre sourire, avant de poursuivre. « Et puis, tu es bien trop maigrichon pour être dévoré ! » Du bout de la queue, tu lui donnes une petite pichenette amicale, avant de te lever à nouveau, le regard porté en direction de ton camp. « Alors, que faisons-nous ? » Tu n'as pas l'intention de le presser, mais tu n'oublies pas non plus qu'une nouvelle importante attend d'être annoncée au clan tout entier.

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Spoiler:

— Lune 1212 — The smallest voices they can make it major — Ft. Nuit Polaire —

Quand le torrent de question se tarit enfin, le chaton doit reprendre son souffle. Celui qu’il perd si souvent lorsqu’il se lance. Celui même qui a confirmé tant de fois ses parents dans le choix de son nom.

« Un clan, c’est une communauté de chats qui vivent en suivant le même code d’honneur. Nous sommes une trentaine actuellement. Nous avons une meneuse, Mélodie des Étoiles. Ainsi que des guerriers, des anciens, et des chatons comme toi »

Trent…aine. C’est combien ? Beaucoup ? Vraiment beaucoup ? On avait commencé à lui apprendre à compter, mais ils n’étaient pas allés si loin. Ils n’avaient pas pu. Et… Mélodie… des Étoiles ? Elle est du ciel ? Si bizarre. Est-il Sirgouflex des Bois, pour eux ? Au moins, c’est pratique, on sait directement d’où vient un chat. Mais alors, Nuit, c’est quoi son nom complet ?

« Nous n’avons jamais le temps de nous ennuyer. Il y a la chasse, les patrouilles, les entrainements… nous prenons soins les uns des autres, du plus petit chaton, jusqu’au matou le plus âgé. Mais à ton âge, en général, on ne fait que s’amuser. »

Une trentaine, c’est beaucoup donc, s’ils peuvent se permettre de ne pas tous chercher à manger. Le rouquin jette un œil à la feuille qu’il a abandonné, désormais proche de sa queue, et se retient de l’envoyer virevolter d’un coup de celle-ci. Cette lune en solitaire lui a appris bien des choses. Faire du bruit, c’est dangereux. Être visible, c’est dangereux. Jouer, c’est dangereux. Rire, encore plus.

Une fois, on avait failli l’attraper.

Ça me manque. Mais comment s’amuser, sans Sirgo ?

« Si je te voulais du mal, penses-tu que je t’aurais reposé au sol ? Tu es libre de t’enfuir. »

S’enfuir ? La fourrure de sa nuque se hérisse alors qu’il darde sur la blanche un regard plein de défis. Ce sont des retraites stratégiques ! Il n’a pas peur, il évite simplement les mauvaises compagnies. Pas vrai ? Mais bon, c’est vrai que c’est pas ces idiots étouffés dans des tunnels qui perdraient leur temps à discuter comme elle le fait.

« Et puis, tu es bien trop maigrichon pour être dévoré ! »

Le chaton lâche un gloussement en cherchant à rattraper sa queue par réflexe, griffe dehors. Heureusement pour lui, il est bien trop lent pour y parvenir.

« Eh ! »

Il se calme aussitôt lorsque la femelle se lève, visiblement prête à reprendre la route. Instinctivement, il bondit sur ses pattes.

« Alors, que faisons-nous ? »

Le chaton penche la tête. Jusque-là, c’est la vie qui a toujours décidé pour lui. Ne pas avoir de sœur. Partir du groupe dans lequel il était avec ses parents. Se cacher. Abandonner son frère dans la neige. Chercher sa famille. Suivre ceux qui l’ont mangé. Survivre.

Il ignore comment réagir, face à un choix. Si Nuit s’était mise à marcher, il l’aurait imité, sans réfléchir. Sans se poser de question. Chaque jour, il se laisse guider par son instinct, et celui-ci lui souffle qu’il est en sécurité avec elle.

N’écoutant que son cœur, le vent dans sa fourrure et son désir de courir, le petit bonhomme sourit simplement à la blanche.

« Ze te suis ! »

Sirgouflex

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Héros & Polaire

Les doutes du chaton semblent se dissiper peu à peu, et son gloussement t’arrache un sourire. Il est plutôt mignon, tu es bien forcée de l’avouer. Tu es aussi quelque peu soulagée de voir qu’il n’a pas échangé toute son innocence contre un instinct de survie plus développé qu’il ne devrait l’être à son âge. Cela soulève toutefois une autre question dans ton esprit : est ce que les petits des clans ressortiront changés de cette expérience ? Et si c’était ça, le but réel de la Horde ? Ce nouveau doute te rappelle l’urgence de la situation. Il faut que vous retourniez au camp. Tu te lèves donc, demandant au final au chaton s’il souhaite te suivre ou non. Celui ci hésite quelques instants, avant d’esquisser un large sourire et de te signifier son accord. Tu lui rends son sourire, opinant du chef alors que tu commences à l’entraîner à travers à forêt, de nouveau en direction de la Rivière. Tu te sens étonnamment satisfaite par le choix de Zirgouflex. Pourtant, tu ne le connais pas vraiment, alors cela aurait pu te faire ni chaud ni froid. Peut être es-tu simplement soulagée de ne pas laisser un petit chaton tout seul ici. Oui, ça doit être ça, ce sentiment, mélangé à la satisfaction d'apporter une bonne nouvelle à tes camarades.

***
Vous ne vous arrêtez pas en route. Seulement lorsque le niveau de l’eau commence à se faire trop haut pour le chaton, et que tu le portes le temps d’une courte traversée. Il sera un futur guerrier de la Rivière, s'il réussit son apprentissage, mais en attendant, vous devez encore lui apprendre la nage ! Lorsque vous déboulez à l’entrée du camp, tous les regards se tournent en votre direction. Tes camarades s’interrogent, c’est évident, mais une seule personne doit entendre tes nouvelles en priorité. Il est hors de question que la meneuse de la Rivière soit la dernière à apprendre que vous avez débusqué vos ennemis.

« Melodie des Étoiles ! »

***

Le camp semble être en ébullition. Tu leur as tout expliqué. L’emplacement de la Horde, la contribution de ce mystérieux chaton, que votre meneuse a chaleureusement accueilli au sein du clan. Vous ne vous battrez pas ce soir, puisque les meneurs doivent encore s’organiser, mais tous ont retrouvé l’espoir. Ils sont désormais impatients de prendre leur revanche, de récupérer ceux qui leur ont été arrachés. Tu partages bien sûr cette hâte. Si ça n’avait tenu qu’à toi, vous seriez peut être déjà en route vers leur camp. Mais, patienter jusqu’à demain n’est rien, face à ce que vous avez enduré ces derniers jours. Après avoir donné quelques directives à certains guerriers, tu fais signe à Zirgouflex de te rejoindre près de la pile de poisson. Tu n'es jamais restée bien loin de lui, depuis votre arrivée au camp. Tu devines que face à tant de monde, et tant de nouvelles choses, il doit se sentir perdu. « Tu as faim ? » Il n’a peut être jamais mangé de poisson, mais tu supposes qu’il doit être affamé à l’heure qu’il est. C’est une bonne occasion d’en goûter pour la première fois. « Te voilà dans notre camp. Ce n’est pas tous les jours ainsi, rassure toi. Les autres sont simplement impatients de remettre les mangeurs de chatons à leur place. » expliques-tu, gardant volontairement un vocabulaire qui ne soit trop brutal. C’est sa première visite ici. Il est inutile de lui montrer votre pire visage. Il t'a paru toutefois nécessaire de lui préciser que cet... engouement à l'approche d'une bataille ne fait pas partie de vos besognes quotidiennes. « Tu verras, dès demain… de nouveaux amis seront là pour te rencontrer. » Tu l’espères de tout cœur, que les petits de Mélodie des Étoiles iront bien, et que la pouponnière retrouvera son ambiance habituelle. Lui souriant légèrement, tu attrapes un des poissons et le dépose à ses pattes, attendant de voir comment il va accueillir l'odeur particulière de votre met préféré.

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Spoiler:

— Lune 1212 — The smallest voices they can make it major — ft. Nuit Polaire —

Par-delà les collines, les bois, et chemins, ils courent. Ils cavalent, jouent avec le vent, sans jamais s’arrêter ni se retourner. Sirgouflex n’y pense pas une seconde. Il s’amuse des rongeurs qui fuient sur leur passage, bondit pour rattraper la brise, saute dans les flaques pour retirer la boue de ses pattes qui le démange trop. D’habitude, il la remplacerait par une nouvelle couche, bien fraiche, mais l’allure de Nuit l’empêche de ralentir. Et puis, avec elle, il est rassuré. Juste un peu.

Face à la rivière, il se retrouve bien bête. Il ne traverse pas ces grosses flaques normalement. Que celles plus petites. Mais bon, il est courageux, lui. Ce n’est pas un peu d’eau qui va lui faire peur. Et ça va finir d’enlever la boue. Alors il s’avance. D’abord les mollets, puis les genoux, et enfin les épaules. Il lève la tête, prêt à y mettre son cou, quand Nuit le chope par celui-ci et le tire de là. Elle plonge sans hésiter avec lui, et garde par sa simple force leurs deux museaux hors de la flotte.

« Merci ! »

Quand elle le dépose sur une sorte d’îlot, le chaton regarde de partout avec excitation, la queue et les oreilles hautes. Un bout de terre qui flotte sur l’eau. Trop marrant. Est-ce qu’il bouge, comme une feuille sur la rivière ?

Il suit Nuit en trottinant, et remarque qu’autour d’eux, il y en a plein d’autres. Remplis de chats. Malgré lui, ses poils se hérissent. La dernière fois qu’il en a vu autant, ils ont essayé de le manger. Il se rapproche de sa nouvelle amie qui, pour l’instant, est plutôt gentille. Et puis, Sirgo lui a dit de lui donner une chance. Et Sirgo a toujours raison.

Nuit passe à côté des autres, et les salue sans s’arrêter. Une chatte blanc et roux arrive à sa rencontre, et les deux échangent, sous les regards curieux de la foule. Mais Sirgouflex, lui, n’a d’yeux que pour l’arbre dont elle vient de sortir et ses branches qui trainent au sol. Il a l’air si triste, le pauvre. Ils ne doivent pas bien s’en occuper. Ou, il boit avec ses feuilles ? Elles pendent jusqu’à la rivière, après tout.

Quand il baisse la tête, il se crispe. Des chats. Partout. Qui les encercle. Nuit semble calme, et Sirgouflex ne veut pas lui faire honte, alors il essaie de garder sa fourrure plaquée, mais redresse son maigre poitrail et défie l’assemblée. La blanche finit enfin de tout expliquer aux curieux, de donner quelques ordres et la foule s’en va. Tu as faim ?

« Touzours ! », répond-il à Nuit avec un sourire confus.

C’est évident, non ? Il n’y a jamais assez à manger pour tout le monde. C’est papa qui lui a dit. Il faut faire attention à ne pas se goinfrer, une fois il l’avait fait, et Sirgo n’avait pas eu grand-chose derrière. Il s’était senti super mal pour lui.

Il la suit, et hoche la tête quand elle lui explique où ils sont, et pourquoi ses amis sont aussi excités.

« Faut pas les remettre à leur place, ils n’en ont pas. Ils piquent celle des autres. Faut les manzer ! Comme ils l’ont fait avec ma sœur ! Comme ça, ils ne reviendront jamais. »

Puis son sourire s’élargit.

« Des amis moins vieux que toi ? »

L’idée de rencontrer d’autres chatons le fait bondir sur ses pattes. Mais il n’attend pas la réponse à sa question, son attention tout entière sur le drôle de truc à écailles que Nuit a lancé devant lui.

« C’est quoi ? »

Il donne un petit coup de patte dedans. Ça ne bouge pas. Mais ses couleurs s’inverses quand il le pousse, alors il recommence.

« C’est marrant ce truc, il sanze avec la lumière. Ça se manze ? Vraiment ? »

Il finit par s’assoir et renifle avec curiosité.

« Ouah, ça pue ! », rigole-t-il. « Enfin, moins que ce que laissaient les manzeurs de satons. »

Et il donne un croc. La saveur puissante remonte sur sa langue, puis dans sa gorge. Elle est étrange, inconnue, douce, et forte à la fois. Un gout de roche et d’eau, mais agréable.

« C’est bon ! »

Il gobe rapidement quelques bouchées, sans cesser de surveiller ses alentours. Puis il le pousse avec délicatesse vers Nuit, en veillant à ne pas l’abimer.

« Tiens, à ton tour ! Par contre un truc aussi gros, ça doit nourrir pas mal de monde. On devrait appeler tes amis non ? »

Sirgouflex

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Héros & Polaire

Si ce chaton a toujours connu la faim, alors sa vie va considérablement changer. Bien sûr, il vous arrive de subir le mordant de la mauvaise saison, de voir la rivière se geler et vous priver de poissons, mais la plupart du temps le Clan de la Rivière n'a pas à s'inquiéter pour la nourriture. Ce petit pourra le réaliser au fil du temps, et avoir la vie paisible que tout chaton mérite. Que tous les chatons méritent, oui. Avec un peu de chance, les autres rejoindront dès demain la pouponnière, à leur juste place. Tu expliques en surface l'agitation du camp à Zirgouflex, qui à certains moments t'a paru un peu impressionné. Mais, il a été plutôt courageux au final, et ce depuis le départ. Ça te fait penser qu'il trouvera une bonne place parmi vous. Vu l'aide qu'il vous a apporté, il n'en mérite pas moins en tout cas. Tu souris doucement, presque tristement, en entendant la réponse du plus jeune. C'est vrai, la horde ne fait que voler ce qui ne lui appartient pas. Mais avec la leçon que vous vous apprêtez à lui donner, tu doutes qu'ils osent un jour revenir sur le territoire des clans, et heureusement.

Visiblement heureux à l'idée de se faire de nouveaux amis, le chaton bondit sur le poisson que tu viens de lui donner. « Beaucoup moins vieux, oui ! Certains n'ont pas encore eu l'occasion de goûter à ce que je t'ai donné. C'est un poisson. On les trouve dans la rivière. » expliques-tu ensuite, le voyant toucher puis renifler le petit animal. Il est mignon, te répètes-tu, le voyant observer les multiples couleurs apparaissant sur les écailles du poisson sous l'effet de ses mouvements. Lorsqu'il commente l'odeur, tu l'incites d'un mouvement du museau à goûter, sachant que le goût est bien plus attirant que le parfum dégagé. Bien que, avec l'habitude, vous avez tous appris à l'apprécier. Et puis, tu imagines bien que les repas précédents auxquels le chaton a eu droit n'étaient ni aussi frais, ni aussi bons. Une pointe de satisfaction t'envahit lorsqu'il apprécie visiblement le goût, mais elle s'efface aussi rapidement lorsque tu remarques que le petit n'arrête pas de surveiller ses arrières. Comme si un danger le guettait, ou que quelqu'un allait essayer de lui dérober son repas. Cela devait faire partie de son quotidien avant... Il a simplement acquis ce genre de réflexes pour survivre. Le couvant d'un regard compatissant, tu secoues finalement la tête. « Tout le monde mange à sa faim ici. Prends en autant que tu veux, et prends ton temps surtout. Tu es en sécurité. » Il lui faudra certainement quelques temps pour s'y faire, mais il était important qu'il le sache. Aucun danger ne viendra le chercher jusqu'ici, et surtout pas la Horde. Si ce poisson est effectivement trop gros pour lui, tu l'aideras à finir, mais se remplir l'estomac devrait lui faire le plus grand bien après tant de route, et après avoir mené une existence si difficile. « Tu pourras rencontrer mes amis demain. Il commence à se faire tard, et une longue journée les attend, tu te souviens ? » Une longue journée t'attend aussi, d'ailleurs, et celle qui s'achève l'a également été. Mais au moins, le bilan est positif. Les vôtres seront bientôt secourus, et ce chaton-ci l'a aussi été en un sens.

Le repas s'est finalement achevé, et la Toison Argentée a fini de se dresser au dessus de vous. Les dernières patrouilles rentrent, et les silhouettes s'engouffrent dans les tanières. Malgré l'excitation, tous sont suffisamment raisonnables pour ne pas trop tarder, à l'exception de ceux désignés pour monter la garde à l'entrée du camp. En lançant un regard à la pouponnière, tu te dis que personne ne sera vraiment là pour accueillir Zirgouflex, et il est bien trop petit pour dormir dans la tanière des apprentis. Dans un soupir, tu finis par te dresser sur tes pattes. « Allez viens, je vais te montrer ton nid. On l'a préparé spécialement pour toi. » L'un des apprentis s'y était attelé après votre retour au camp, histoire de l'accueillir correctement. Rentrant dans la pouponnière avec lui, tu désignes le fameux nid. « Et voilà, tu y seras bien au chaud. Installe toi. » Tu le regardes faire, le voyant si petit, dans ce si large nid. On dirait que ce novice a vu les choses en grand... Tu te rappelles encore du temps où tu dormais ici, blottie contre le ventre de Flocon de Neige, contre tes frères et soeurs. Tu t'efforces toujours d'oublier le passé, mais ce sentiment agréable ne peut pas être oublié. Et, vu la vie qu'il semble avoir mené jusqu'ici, Zirgouflex ne connaîtra jamais cette quiétude. Du moins, peut-être que les choses n'ont pas à être ainsi ? L'idée te traverse l'esprit et tu hésites un instant avant d'agir en conséquence. Délicatement, tu viens t'allonger contre le corps frêle du chaton, comme une mère le ferait avec son petit. Tu n'es pas sa mère, et tu n'aurais jamais imaginé dormir ici un jour, mais la situation est particulière. Tu n'arriverais pas à dormir l'esprit tranquille en sachant Zirgouflex tout seul ici. « Essaie de dormir à présent... » Tu lui as dit qu'il aurait des camarades pour la vie, en rejoignant le clan. Autant lui montrer dès ce soir qu'il s'agit de la vérité.

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