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ou les grondements de Valeemar causeront votre perte.
 
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 Stand in the darkness (pv. Appel du Loup & Matin Embrasé)

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MessageSujet: Stand in the darkness (pv. Appel du Loup & Matin Embrasé)   Stand in the darkness (pv. Appel du Loup & Matin Embrasé) 3horlo10Mer 25 Jan 2023 - 17:39

Stand in the darkness
lune 1203 - Appel du Loup, Matin Embrasé & Griffe d'Ours

Ses rêves sont peuplés de cauchemars. Et ses cauchemars sont envahis de rêves. Inlassablement, la scène se rejoue. Comme si son esprit devait continuer de lui rappeler qu'elle n'est plus là. Comme s'il ne savait pas. Comme s'il avait oublié. Car même si les jours se confondent depuis qu’elle n’est plus là, chaque nuit s’imprime dans son esprit avec autant de douleur qu’un violent coup de griffe.

Parfois, il est dans le noir complet. Avec pour seule sensation un goût pâteux sur sa langue. Sans bruit. Sans aucune autre sensation. D’autres fois, ses yeux sont grand ouverts. Fixés sur un point immobile, droit devant lui. Mais le pire, c’est lorsque sa vision reste floue. Avec une seule et unique silhouette. Quand son museau ne respire rien, que ses pattes sont suspendues dans le vide, que sa langue ne perçoit aucun goût. Et qu’il entend tout. Tout. La respiration, lente, laborieuse ; éreintée. Les bruissements de plantes, maladroits, pressés ; d’aucun secours. Les miaulements, faibles, geignards ; responsables. Les murmures, désemparés, attristés ; intrusifs. Puis les tremblements, ses propres membres qui s’entrechoquent à ses oreilles comme des milliers de grains de sable. Et enfin le silence, encore et toujours. Son silence. Celui qu’elle a gardé jusqu’au dernier battement. Jusqu’à la dernière seconde, trop épuisée pour expulser autre chose qu’un souffle étouffé. Quand il se réveille, seul subsiste un regard. Empreint d’affection. De tendresse et de tristesse.

Les journées passent, et son esprit trépasse, petit à petit. Certains murmurent qu’il aimait trop. Trop fort, trop profondément. Son poil se hérisse à chaque nouvelle parole qu’il entend, à chaque phrase dénuée de sens et emplie de compassion. Le grondement dans sa gorge grandit un peu plus chaque jour, lorsque ce… nom est prononcé. Ses crocs se découvrent avec ferveur et dans ses yeux brille une humeur fiévreuse. Certains le regarde comme s’il était devenu fou. Mais ils ne comprennent pas. Ne s’imaginent pas. Ne se rendent pas compte. Il était là. Et elle, elle était…

Une dernière fois, Griffe d’Ours murmure avec angoisse le nom de Désert des Roses. Une dernière fois, Désert des Roses lève ses jolis yeux ambrés vers Griffe d’Ours et plus loin, Petite Sentinelle. Ces quelques secondes, seules, lui font tout oublier. Ce regard, à lui seul, martèle son cœur et se grave dans sa mémoire comme le soleil sur une terre vierge. Sauf qu'il ne fait pas aussi mal. Qu'il n'est pas aussi brûlant, aussi ravageur.
Dans son regard, tout se mêle. Les derniers souvenirs heureux s’envolent, l’illusion se brise.
Les flammes de la douleur brûlent tout sur leur passage, ne laissant rien derrière elles. Désormais, il n’y a plus rien qui puisse le retenir dans cet endroit sombre et oppressant, où l'odeur de Désert des Roses s'efface déjà. Il regarde la grande boule de poils qu'est Petite Sentinelle, sa fille, prendre peu à peu possession de la litière ou dormait encore Désert quelques jours auparavant, plantant ses griffes dans le sol. Sous son poil, à l'intérieur de son cœur battant, se trouve l'unique vestige des jours heureux. Son visage est inexpressif. Son regard, hagard. Sur sa joue, il sent encore son souffle, le dernier qu'elle rendit. Lentement, il baisse sa tête pour l'enfouir dans ses pattes. Il a l’impression de sentir encore et encore ce geste sur sa peau.
Il se dit qu’il aurait dû y voir un signe, quelque chose, n’importe quoi. Mais rien. Et maintenant, il ne lui reste d'elle qu’une chose vivante qui miaule misérablement, entourée de la litière qu'elle lui a construite. Dernière trace de sa présence.


*

Dans la nuit noire, une silhouette sortit de la pouponnière. Un ballot gesticulait faiblement entre ses crocs et dans le silence du camp endormi, ses miaulements ressemblaient à des cris. Mais il n’y eu aucun mouvement, et Griffe d’Ours reprit son chemin comme si de rien n’était. La chaleur de la journée avait été harassante pour tous et même maintenant, en pleine nuit, se ressentait encore. Sa respiration était rapide et essoufflée, le seul signe que cette moiteur lui pesait également. Mais le guerrier y était insensible. N’en avait pas conscience. La seule chose qu’il voyait, c’était l’entrée du camp devant lui et par-delà, la forêt, sombre et épaisse. C’était son but. Son seul et unique but. Après… Il n’avait pas réfléchi à ce qu’il ferait après. Pour l’instant, seul lui importait de se débarrasser de sa—. Non. Non ! Elle n’est pas ma fille ! Elle n’est… Ce qu’elle m’a pris… Elle n’est pas… Perturbé, il secoua sa tête, sans aucun remords pour la petite vie qu’il agitait dans tous les sens. Ses oreilles tiquèrent cependant lorsqu’un miaulement pitoyable s’échappa de la chatonne. Ses pensées se concentrèrent à nouveau sur son but et d’un pas lourd, il traversa l’entrée du camp sans faire attention à ses alentours.

La chatonne n’arrêtait pas de s’agiter. De miauler faiblement, de geindre. Comme si elle sentait les pensées de Griffe d’Ours à son égard. Mais il ne lui avait jamais adressé la parole, pas une fois. Il n’avait même pas prononcé son nom. Il l’avait ignorée. N’avait pas voulu poser ses yeux sur elle, car la douleur avait désormais laissé place à la colère et au ressentiment. À une haine si profonde, si noire et si froide qu’il se sentait parfois brûler de l’intérieur ; alors que la seule sensation qui l’accompagnait depuis… quelques jours… une demie lune… était un froid glacial qui l’enveloppait jusqu’à la pointe de sa queue. Mais il y avait déjà cédé, plus d’une fois. Et à raison. Contre le guérisseur d’abord. Contre tous ceux qui étaient venu lui jeter des boniments à la figure. Contre tous ceux qui lui avait dit qu’il avait sa fille en souvenir de Désert des Roses. Comme si ce n’était pas elle la raison de sa mort. Comme si son grand corps maigrelet n’avait pas pompé jusqu’à la dernière trace d’énergie de Dés—. Une énième plainte le fit sortir de ses pensées et il sursauta, lâchant au passage son si précieux paquet qui atterrit avec un petit couinement sur le sol sec de la forêt. Il mit un moment à reconnaître l’endroit. Mais il n’était pas loin de la frontière avec le clan de l’Ombre.

hrp:

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Dernière édition par Plume de Mésange le Jeu 26 Jan 2023 - 20:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Stand in the darkness (pv. Appel du Loup & Matin Embrasé)   Stand in the darkness (pv. Appel du Loup & Matin Embrasé) 3horlo10Jeu 26 Jan 2023 - 1:45

STAND IN THE DARKNESS
ft - appel du loup & griffe d'ours

Surmené par les tâches qui l'accablaient depuis qu'il était lieutenant, Matin Embrasé se coucha avec délice dans sa litière, choyé par les douces caresses de sa tendre, il se laissa bercé par ses ronrons pour plonger peu à peu dans un sommeil réparateur, dans un monde peuplé de rêves, où des chats lui demandaient sans cesse ce qu'ils avaient à faire, où renouveler la frontière ou encore comment faire pour optimiser leurs nombre de proies sans impacter la décroissance des populations de celles-ci... Il se réveilla en sursaut lorsqu'un faible miaulement vint perturber sa douce léthargie, comme alarmé par la plainte étouffée d'un chaton, il ouvrit les yeux, alerte, une oreille penchée d'un côté tandis que l'autre trônait fièrement sur sa tête tel un radar à l'affut, mais aucun son semblable à celui qu'il avait entendu durant ses songes ne semblait désormais perturber la nuit qui était d'un calme absolu. Seuls les ronflements de ses camarades et leurs corps qui se mouvaient mollement par leurs respirations profondes venaient bouleverser le silence olympien des aléas nocturne. Il couva longuement Révolte des Vents d'un regard tendre et langoureux, et observa les alentours, persuadé d'avoir bel et bien entendu un chaton gémir. Il remarqua une couche vide et s'en étonna lorsqu'il reconnut à qui celle-ci appartenait. Griffe d'Ours. Un faible grognement s'échappa de sa gorge et instantanément il eut un mauvais pressentiment.

Depuis peu, son ami n'était plus que l'ombre de lui même, écrasé par le chagrin de la perte de sa compagne, suite à sa mise bas désastreuse, où naquit la petite femelle crème, Petite Sentinelle, le matou gris tigré n'avait plus prononcé un mot, celui-ci n'était jamais allait voir sa fille orpheline de sa mère, alors que lui même était orphelin de sa compagne, il n'avait jamais donné un signe de tendresse à sa rejetonne, ni aucune autre marque d'affection, il l'avait simplement.. ignoré. Au début, Matin Embrasé s'était dit que cela faisait parti du processus du deuil, qu'il avait besoin d'être seul, puis peu à peu, à force d'observer son ami au quotidien, il avait aussi remarquer les œillades de celui-ci en direction de sa fille, l'expression qui se dégageait de ses regards furtifs n'avaient rien à voir avec de l'amour. On aurait presque dit qu'il lui en voulait ? Mais de quoi ? Interrogateur, Matin Embrasé avait longtemps regarder Petite Sentinelle, blottie dans sa litière vide, à la recherche de réponses. Puis il avait comprit. Griffe d'Ours lui en voulait, il la tenait responsable de la mort de sa compagne, Désert de Roses. Pourtant, la boule de poils, grande pour son âge mais minuscule dans l'immensité de la forêt, avec sa fourrure duveteuse, ses babines qui frétillaient dans le vide à la recherche de lait, même lorsque celle-ci dormait profondément, lui donnant un air absolument adorable, comment aurait pu-t-on croire qu'elle pouvait être une meurtrière ? Ce n'est qu'une enfant ; pensa-t-il alors, toujours en la fixant.

Malheureusement, son ami ne devait pas être de cet avis, il avait été si fou amoureux de sa belle, ça avait dû être si douloureux pour lui de perdre celle qui faisait battre son cœur. Il se rappelait encore une discussion qu'ils avaient pu avoir, peu après la première portée du rouquin, lorsqu'il lui avait demandé, et toi tu n'en veux pas ? Griffe d'Ours avait alors rit de bon cœur, celui-ci se complaisait bien dans sa vie de couple, seul avec Désert des Roses, il n'envisageait pas de chatons. Il voulait profiter pleinement de son idylle avec celle-ci. Matin ne comprenait pas vraiment, pour lui, avoir des enfants était une extension de son amour avec Révolte des Vents, mais il respectait le choix de son ami. Lorsque celui-ci lui avait annoncé bien des lunes plus tard, rongé par la nervosité de la nouvelle, qu'il allait à son tour être père, le lieutenant se souvenait encore de sa non-joie, de ses craintes. Il avait tenté de le rassurer, la différence de gabarit entre deux partenaires ne voulaient rien dire pour lui. Révolte des Vents était minuscule, alors que lui était immense, pourtant, elle lui avait donné quatre merveilleux chatons. Ce n'est que plus tard lors du terrible incident durant la couche sanglante de Désert de Roses, que Matin avait lui même développer des peurs grotesques, et si un jour il arrivait la même chose à Révolte ? Comment ferait-il sans elle ? Il ne voulait même pas y penser, mais il était persuadé qu'il n'accuserait jamais coupable ses chatons. Du moins, il n'espérait n'avoir jamais à faire ce choix.

Alors que le matou se perdait dans ses pensées, il se glissa hors de la tanière des guerriers, guidé par son instinct, il passa rapidement vers la Pouponnière à la recherche de Petite Sentinelle. Des frissons parcoururent son corps lorsqu'il remarqua sa couche vide également, Griffe d'Ours n'avait certainement pas embarqué sa fille qui n'avait même pas encore ouvert les yeux en plein milieu de la nuit, pour une balade nocturne, la vérité devait avoir un goût beaucoup plus sinistre. Il s'empressait de retrouver les traces de Griffe d'Ours, et passa devant Appel du Loup qui montait la garde, peut-être celui-ci l'avait-il vu ? Bien qu'il connaissait Griffe d'Ours être assez malin pour ne pas s'éclipser de façon évidente, il avait espoir que la sentinelle ait vu quelque chose ou sentit quelque chose.

" - Tu sais où se trouves Griffe d'Ours ? Petite Sentinelle a disparu. "

Il n'osa pas dire qu'il se doutait que le matou gris tigré était à l'origine de cette disparition, préférant sous-entendre que celui-ci était peut-être à sa recherche, bien qu'il était évident que la nouveau-né n'était pas sortie prendre l'air toute seule en pleine nuit. Il huma l'air et reconnut le fumet légèrement éventé de son ami, plus loin en contrebas.

" - Il est passé par là.. Va réveiller un guerrier pour te remplacer pour monter la garde, puis rejoins moi, nous allons le suivre. "

Il n'attendit pas de réponses de la part du guerrier noir et blanc, il s'élança à la poursuite de Griffe d'Ours, inquiet. D'une démarche pressé il ne tarda pas à l'apercevoir au loin, non loin de la frontière du Clan de l'Ombre, entre les feuillages des arbres qui lui permettait de voir sa silhouette qui se dessinait sous les faibles rayons lunaires. Il remarqua un petit paquet à ses pattes, qui gémissait faiblement, surement transit de froid et de peur. Sa fourrure se hérissa et il surgit de l'obscurité afin de faire face à son ami.

" - Tu crois que je n'ai pas compris ce que tu comptes faire, Griffe d'Ours ? Serais-tu tomber aussi bas pour commettre à tel crime ? Rassure moi s'il te plaît, et dit moi que je me trompes. "

Son ton était à la fois accusateur et implorant, les émotions dansaient dans ses yeux, s'opposant entre amitié et dégoût.

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MessageSujet: Re: Stand in the darkness (pv. Appel du Loup & Matin Embrasé)   Stand in the darkness (pv. Appel du Loup & Matin Embrasé) 3horlo10Mar 31 Jan 2023 - 18:17

Appel du Loup
Stand in the darkness (pv. Appel du Loup & Matin Embrasé) 8ye8
Lune 1203

La nuit ne s’était pas faite clémente. Elle était tombée comme une chape, sans apporter aucun répit pour contraster avec la chaleur de la journée. Elle était moite, étouffait tout, même les sons. Elle semblait accompagner le deuil qui régnait encore dans le clan.

Les chats étaient pourtant accoutumés à la mort. Mais certaines étaient plus dures que d’autres. Plus injustes. Lorsque ce n’était pas la vieillesse ou la guerre qui prenaient les vies, il ne restait que la grande question du pourquoi, la recherche d’explications qui ne viendraient jamais, et surtout, la douleur, plus tenace que jamais, de ceux qui restaient.

Beaucoup s’étaient apitoyés du sort de Griffe d’Ours. Avaient cherché à le consoler, à le soutenir, à prononcer quelques paroles de compassion à son égard. Loup n’était pas de ceux là, il était plutôt de ceux qui évitaient son regard, qui ne savaient pas que faire ou que dire, qui avaient aussi peur de la mort que de la solitude de ceux qui restent.

Cette nuit là, il était donc heureux d’être de garde. D’échapper à la moiteur tenace de la tanière des guerrier, au rythme des respirations, au savoir qu’un chat pleurait peut-être encore tout près. Le Loup savait qu’il n’aurait pu dormir de toutes manières, nerveux comme à son habitude, il n’aurait cessé de tourner dans sa litière. Il préférait donc largement la compagnie des étoiles et du silence, aussi perturbant soit-il. Parfois, un insecte rescapé des chaleurs venait chantonner à ses oreilles, et il interrompait alors sa ronde nerveuse pour se tourner un instant vers le son. Lorsqu’il entendit un bruissement, quelque part vers le fond du camp, alors qu’il faisait à cet instant face à l’entrée, il cru d’abord rêver. Puis il aperçu dans l’obscurité l’éclat de fourrure grise et compris. Le guerrier en peine était donc bel et bien réveillé. Loup ne pouvait que comprendre son besoin de prendre l’air et ne releva pas, continuant sa marche sentinelle sans un regard en arrière.

C’est seulement lorsque Matin Embrasé apparu dans le camp, un air tout sauf serein sur le visage que le Loup compris qu’il avait peut-être fait une erreur. S’il avait vu Griffe d’Ours ? Il indiqua avec un air interrogateur le coin vers lequel il avait cru apercevoir quelqu’un, et en effet le lieutenant reconnu à priori la trace du guerrier tigré. De son côté, Appel du Loup avait du mal à comprendre le problème. Pourquoi Matin Embrasé, l’ami le plus proche de Griffe d’Ours semblait-il aussi déterminé à le talonner, comme s’il le suspectait de quelque chose ? Mais il renonça à poser la question, déjà Matin Embrasé s’était-il engagé à la poursuite du guerrier, et le Loup ne put que se hâter de repartir réveiller le premier guerrier qui lui tomba sous la patte - Bulle d’Océan - avant de filer sans plus d’explications. Il rattrapa le lieutenant après avoir cavalé à toute allure. Le Loup voulu demander de quoi il retournait, mais il était tout essoufflé de son effort, et le matou roux n’avait pas l’air d’être enclin à discuter, tout concentré qu’il était.

Matin Embrasé les menait droit sur les traces du guerrier tigré. Bientôt, alors qu’ils approchaient la frontière avec le clan de l’Ombre, il s’arrêta. Griffe d’Ours leur tournait en effet le dos. Loup ne comprenait toujours pas. Il avait l’impression qu’il avait loupé quelque chose, quelque chose de très gros, mais il ne voyait pas à quoi rimait cette poursuite dans la nuit. Il regardait tour à tour le lieutenant roux et le guerrier gris. Quelque chose… gémissait entre ses pattes ?

" - Tu crois que je n'ai pas compris ce que tu comptes faire, Griffe d'Ours ? Serais-tu tomber aussi bas pour commettre à tel crime ? Rassure moi s'il te plaît, et dit moi que je me trompes. ”

Voilà qui déroutait encore plus le Loup. De quel crime parlait-on ? Partagé entre la curiosité et la peur, il s’approchait pour jeter un coup d’œil au paquet gémissant. Un chaton ? En pleine nuit ? Scandalisé, ses yeux firent cette fois-ci des allers retours entre la petite femelle prostrée sur le sol, et le mâle qui l’avait sûrement apportée ici. Appel du Loup n’avait jamais vu Petite Sentinelle de sa vie, mais il devinait contre son gré, à l’air de famille des deux, qui elle était.

Choqué par la révélation, par ce qui était impliqué par la situation, il ramena la chatonne vers lui entre ses propres pattes, lui donnant quelques coups de langue sur le crâne pour tenter de la rassurer. Il n’avait jamais aimé les chatons, mais à cet instant, il se sentait capable de tuer pour elle. Après tout, c’était quasiment ce qu’aurait fait son père en la laissant là, à la merci des renards et d’autres dangers de la forêt, avant que des ombreux ne la trouve au matin. Ses yeux furieux revinrent sur Griffe d’Ours.

« Tu comptais la laisser là ? Et revenir au camp la queue entre les pattes, comme le lâche que tu es ? Qu’est ce qu’elle t’a fait cette petite ? »

Il gronde, s'interposant entre le chaton et son géniteur.

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MessageSujet: Re: Stand in the darkness (pv. Appel du Loup & Matin Embrasé)   Stand in the darkness (pv. Appel du Loup & Matin Embrasé) 3horlo10Lun 6 Mar 2023 - 21:30

hrp:

La petite vie qui geignait sur le sol de la forêt n'avait rien de belle. Rien de miraculeuse. Rien d'elle. Son pelage ras était tâché de poussière, d'aiguilles de pin et d'herbe séchée. Ses grandes pattes étaient comme de fins fétus de paille, faibles et inutiles... Qui se briseraient à la moindre rafale. Mais le pire, c'était ses yeux. Tous lui avaient dit que la chatonne aurait les yeux dorés comme elle. On le lui avait assuré, alors même qu'il n'avait jamais posé la question. Pourtant, maintenant qu'il était forcé de poser le regard sur elle, il pouvait le voir. Il pouvait deviner la teinte bleutée de ses iris à travers ses paupières à demie ouvertes, à l'opposé de son doux regard ambré... Elle n'avait rien de sa mère. Elle n'avait rien de Désert des Roses, et ne serait toujours qu'une chatonne un peu plus grande que les autres. Elle ne serait jamais lié à lui, et lui à elle. Ils n'avaient rien en commun.

Un miaulement. Un cri qui dressa les poils sur son dos. Un autre, encore. Puis un autre. Et au loin, un appel ; quelque part. Que fais-tu, mon amour ?

Mais ce ne fut pas Désert des Roses qui jaillit des fourrés derrière lui. Ce ne fut pas sa douce fragrance qu'il sentit mais l'odeur âcre de la peur et la colère. Mélangées à une autre odeur qu'il connaissait bien. Celle de Matin Embrasé. Griffe d'Ours ferma ses paupières, laissant ses oreilles le prévenir de l'arrivée de son ami. Visiblement, Appel du Loup l'accompagnait aussi. Quelques secondes passèrent où il hésita à reprendre son chemin. Il se pencha vers la boule de poils à ses pattes, la gueule entr'ouverte, avant que la voix puissante du lieutenant ne le traverse de part en part. Un nouvel éclair de douleur transperça sa carapace. Malgré toutes leurs lunes passées ensemble, même lui ne l'avait pas compris... Lui qui vivait un rêve éveillé et n'en avait pas conscience. [...] Serais-tu tomber aussi bas pour commettre à tel crime ? Rassure moi s'il te plaît, et dit moi que je me trompes.

Et tout d'un coup, tombe les reproches comme tombe la neige.

« Ce qu'elle m'a fait... » Ses yeux s'écarquillèrent brusquement. Son souffle se coupa avec en fond la sensation d'un étau qu'on presse jusqu'au bout. « Ce qu'elle m'a fait ?! » Sa voix s’éleva dans les aigus, et Griffe d'Ours fut incapable de maîtriser quoi que ce soit. Ni la fureur qui fit trembler tout son corps, ni la tension qui menaça de briser chacun de ses muscles, ni la douleur sourde qui pulsait, pulsait, pulsait, ne s’arrêtait plus. Ni les souvenirs qui défilèrent, hachés et incompréhensibles, ni les images, floues et pourtant si nettes. Il détourna son regard de Matin Embrasé pour plonger ses yeux ambrés dans ceux bleutés d'Appel du Loup. Ses pupilles s'étrécirent, son rythme cardiaque s'accéléra et il—. « Tu ne sais rien ! » Ces quatre mots dégoulinèrent de sa gueule comme une bile acide. Dans sa fureur, il avança de quelques pas sur le guerrier, indifférent à sa posture défensive. « RIEN ! Tu entends !? » Dans sa tête, le bleu de ses iris flasha et rappela à son esprit enfiévré la raison de sa venue ici. Fébrile, il se mit à regarder partout autour de lui. C'était la première fois qu'il la cherchait. La dernière fois, murmura sa conscience survoltée. « Rends-la moi, » cracha-t-il à l'encontre du guerrier blanc et noir qui s'était placé devant elle, comme pour la protéger. Il plongea les griffes dans la terre meuble, tenté un instant de lui sauter dessus pour l'envoyer—valdinguer, purement et simplement. Un ours peut tuer un loup d'un coup de patte, lui susurra la voix fatiguée de Lever du Jour. Il était si petit, face à lui. Il pouvait aussi le contourner mais l'éclat d'une fourrure rousse épaisse et la silhouette imposante de Matin Embrasé l'en empêcha.

Un cri de fureur s'échappa d'entre ses crocs.
La haine était brûlante et incandescente dans ses veines.
Tous, tous autant qu'ils étaient, tous—.

« Qui êtes-vous pour me juger ? » Il n'y était pour rien. « Qui parle de crime ? » Comment pouvaient-ils ne pas voir ? « C'est elle la fautive, elle, vous comprenez ?! » Son regard frénétique passa de Matin Embrasé à Appel du Loup, dans l'attente d'un hochement de tête, d'une approbation qui ne viendrait semblerait-il pas. Leur silence hurla à son visage avec autant de vigueur que la plus puissante des rafales. « C'est elle qui a tué ma—. » Sa gorge se comprima et il lui fut soudain difficile de respirer. Ses pattes se mirent à trembler et sous son pelage, il sentit les premières gouttes. Quelque part, un barrage céda. « Je ne voulais pas d'elle ! » Son hurlement se termina en un gémissement plaintif. Il était tel un serpent acculé, sifflant, montrant les crocs, attaquant car n’ayant aucun autre moyen de défense. « Dé-Désert non plus ! » Parce que l’attaque, quelle qu’elle soit, qu’importe ce qu’elle vaut, est la meilleure des défenses. Même lorsqu'elle s'apparente à un mensonge. « C'est elle qui l'a tuée ! » L'agitation gagna le moindre de ses membres et sur ses pattes tremblantes, il commença à faire des allers-retours entre les silhouettes toujours aussi silencieuses. Trop chaud, il avait trop—. Il leva précipitamment la tête et recula de quelques pas, une sensation étouffante lui enserrant la tête. Ses yeux s'affolèrent. Ses pattes avant grattèrent désespérément le sol, creusant de petits sillons, envoyant des aiguilles et de la mousse voler. Il buta contre un caillou enterré mais continua son manège. Les bruits de la forêt se réduisirent à un mince filet, sa vision à un tunnel au bout duquel brillait deux ombres. Il se dirigea vers celle qui devait être Appel du Loup, qu'il apostropha violemment. « Tu te terres comme un ver derrière tes paroles vides de sens ! Tu me traites de lâche mais tu n'es rien qu'une coquille vide, sans valeur, sans histoire ! » Il ne connaissait pas tant que ça le guerrier noir et blanc, mais ça lui semblait assez pour le critiquer. Tout lui semblait suffisant. Comme ils l'ont fait avec moi. Ils ne me connaissent pas. Il tourna ensuite son attention décadente vers Matin. « Et toi ?! » Le silence. « Et si ça t'arrivais ? Si tu perdais Révolte ? Si l'un de tes enfants plantait ses griffes dans son corps ? Tu me tiendrais le même discours ? »

si y a encore quelqu'un:

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MessageSujet: Re: Stand in the darkness (pv. Appel du Loup & Matin Embrasé)   Stand in the darkness (pv. Appel du Loup & Matin Embrasé) 3horlo10Mar 7 Mar 2023 - 2:18

STAND IN THE DARKNESS.
Griffe d'Ours, Appel du Loup, Matin Embrasé.
https://www.youtube.com/watch?v=itY26AaVtjM

L'obscurité de la nuit apportait avec elle le fléau des cœurs meurtris, le silence lui, apportait la douleur de la solitude. Tapis dans l'ombre, les trois félins se confrontaient, l'incompréhension se lisait dans les yeux de Matin Embrasé tandis que son ami de toujours, son plus fidèle compagnon se brisait sous ses yeux, petit à petit, ses mots ricochaient contre son cœur dans le plus grand des fracas, et impuissant, Matin l'observait perdre le contrôle, ses paroles qui se troublaient, ses yeux qui s'embuaient presque, le grand mâle gris paraissait si petit à présent, comme écrasé par le poids de sa peine, comme effacé par les cris de son cœur. « Rends-la moi, » Son cris qui s'étouffait, suppliant. La sensation de voir un étranger le saisit soudainement, parce que l'expression qui inondait les pupilles ambré de son ami à cet instant, était celle de la folie, cette même folie qui vient frappait à votre porte lorsque votre vie entière semble anéantie. C'était ça, qu'il ressentait ? Sa vie était-elle devenu vide à ce poids ? Son amour perdu avait-il emportait avec elle, tous ce qui restait de censé en Griffe d'Ours ? Pour ne laisser qu'une coquille vide, divaguant comme un fantôme errant dans sa propre existence.

« C'est elle la fautive, elle, vous comprenez ?! »

Impuissant. C'était le sentiment qu'il ressentait pendant qu'il fixait de ses yeux obscurs son meilleur ami divaguant. Triste. C'était l'émotion qui l'assaillait alors qu'il le voyait se battre contre lui même. Que pouvait-il faire ? Rien. Une voix lui susurrait à l'oreille, tu ne peux rien faire, c'est déjà trop tard pour lui. Non ! Il refusait d'y croire, il refusait de croire que son ami avait sombré dans la démence. Il est fou au point de laisser un chaton dans la forêt.  « C'est elle qui l'a tuée ! » La mâchoire du grand rouquin se crispe, il ne savait plus quoi penser, sa tête tournait, il avait simplement envie d'oublier ce moment, de se réveiller, oui c'était peut-être un cauchemar ? Mais les gémissements du petit corps frigorifié eux, étaient bien réels. Je ne comprends pas pourquoi, ni comment on peut en arriver là, je.. je ne comprends pas.

Et c'était ça. Le gouffre qui les séparaient à cet instant, celui de l'incompréhension de ce geste complétement dément.

Il observa, tel un incapable, l'autre qui plongeait toujours plus loin dans sa folie, il se mouvait frénétiquement, ses pattes grattèrent le sol, ses yeux fous convulsaient, et il se précipita dangereusement sur Loup, ses mots tranchaient, ses mots fusaient. Matin restait sans voix devant cette scène grotesque, ses membres refusaient de bouger, il était.. bouche-bé. Quand enfin il finit sa tirade, se fut à son tour de tout prendre  dans la face, et il écouta sans broncher. « Et toi ?! » Et moi...  « Et si ça t'arrivais ? Si tu perdais Révolte ? Si l'un de tes enfants plantait ses griffes dans son corps ? Tu me tiendrais le même discours ? » Qu'est-ce qu'il pouvait répondre à ça ? Il n'en savait rien. Révolte avait été son salut, sa lueur d'espoir dans l'obscurité de son cœur, elle avait était son salvateur et elle représentait toute sa vie, tout son amour.

Matin regardait piteusement son ami, aucun son ne voulait sortir de sa bouche, à cette instant, il avait le sentiment d'être inutile, et pour la première fois de sa vie, la peine immense qui lui submergeait le cœur lui paraissait insupportable. Insurmontable même, parce qu'il n'y avait aucune issue, il avait beau penser à tous ce que son ami lui disait, il ne parvenait toujours pas à comprendre. Et si c'était moi à sa place est-ce que j'aurais abandonné mes enfants ? Il se remémora les minuscules boules de poils à leurs naissances, Petit Amour, Petit Ange, Petite Idylle, Petite Passion, nommées en hommage à l'amour puissant qui régnait dans les cœurs de Matin Embrasé & Révolte des Vents, et se souvint de toute la fierté qu'il avait ressentit à cet instant, il les avaient couvé d'un regard paternel, un de ces regard qui vous témoigne tout l'amour du monde, non.. Non ! Jamais il n'aurait pu faire ça. Jamais il n'aurait salit le travail de son amour pour les abandonner à leur sorts, Révolte ne lui aurait jamais pardonnée, même morte, elle aurait voulu qu'ils grandissent, qu'ils s'épanouissent, il imaginait sans peine la déception qu'elle aurait ressentit si il avait commis un tel acte. Alors non, pour son amour justement, il n'aurait jamais pu faire une chose pareille.

« Ours. Sa voix tremblait, il était trop ému pour maîtriser ses émotions à ce moment. Je ne peux pas comprendre parce que si ça m'étais arrivé, par respect pour l'amour que je lui porte, jamais je n'aurais trahis Révolte. Non, je ne comprends pas, je ne sais pas. Il plongea ses yeux couleurs nuit dans ceux dorés de Griffe d'Ours ; Parce que tu crois que Désert des Roses aurait voulu que tu agisses ainsi ? Crois-tu vraiment, en dépit de son désir de ne pas avoir d'enfant, qu'elle aurait voulu que tu abandonnes ce chaton ? Les traits de son visage durcirent. Mais réfléchis bon sang, Ours ! Sa voix résonna dans la vallée, grondement sourd et sondé de colère, comment tu as pu penser que la solution à ton problème c'était de la jeter ici ? Hein ? Tu aurais pu la renier ou pire, l'ignorer à jamais, j'en sais rien, mais la laisser là, c'est d'un cruel sans nom. Il regarda le sol, triste. Alors oui, je ne te comprends pas Ours. »

Des larmes perlèrent aux creux de ses yeux, ce soir, il avait perdu un ami, celui sur qui il comptait le plus, celui avec qui il avait tant partagé, le seul qui l'avait jamais compris. Mais ce soir, c'était lui qui ne le comprenait pas.

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MessageSujet: Re: Stand in the darkness (pv. Appel du Loup & Matin Embrasé)   Stand in the darkness (pv. Appel du Loup & Matin Embrasé) 3horlo10Jeu 25 Mai 2023 - 16:05

Stand in the darkness (pv. Appel du Loup & Matin Embrasé) 8ye8

Les yeux écarquillés, le souffle coupé, le corps presque tremblant, Griffe d’Ours débittait des paroles sans queue ni tête, crachant presque. L’image de la folie, car c’était la seule chose que voyait le guerrier bicolore à cet instant. Il avançait vers le Loup qui le défiait du regard, tendu vers lui également, soucieux de l’enfant qu’il avait entre les pattes. Il pouvait percevoir la tension autour d’eux, l’air vibrait comme s’il était parcouru d’électricité. Il ne savait rien ? Ah ! Un rire sec, qui lui échappa l’instant d’une seconde, ses yeux s’étaient mis à briller d’une lueur survoltée lui aussi. Il n’avait rien besoin de savoir de plus, rien besoin de voir ou d’écouter, pour lui c’était clair. Il ne voyait rien d’autre que le pathétique dans la figure d’Ours, et il n’arrivait pas à en ressentir de la pitié, non, il refusait de le voir comme la victime. Les seules victimes étaient celles qui étaient laissées derrière, celles qui étaient abandonnées. Et c’était vraisemblablement ce que le chat massif avait tentée de faire, alors non, il ne reculerait pas Appel du Loup devant la piètre tentative d’intimidation, il gronda puis feula alors que l’autre s’avançait dangereusement, cherchant Petite Sentinelle.

Enfin, il révéla son vrai visage, la vraie nature de sa colère. Il s’était écroulé avec un gémissement. Il avait hurlé, il suppliait à présent. Appel du Loup relâcha imperceptiblement la tension dans ses muscles, sans pour autant réussir à se détourner du triste spectacle qu’offrait le guerrier déchu qui raclait la terre, arrachait des touffes d’herbes, ne paraissant même pas se rendre compte de l’état de ses griffes. La forêt, la nuit entière semblait se faire petite sous ses cris. Appel de Loup se mit en retrait, attrapant Petite Sentinelle maladroitement par la chair de sa nuque. Après tout, Matin Embrasé semblait être le plus à même de gérer la situation, Loup n’en avait d'ailleurs aucune envie, il avait bien eu du mal à rentrer ses griffes plus tôt, s’il avait été seul Griffe d’Ours ne s’en serait pas tiré sans une mauvaise balafre. Il soupirait en léchant le crâne du chaton gémissant à présent, l’heure de la relève de la garde était à présent dépassée mais voilà qu’au lieu de profiter de son sommeil mérité il devait jouer au baby-sitter. Mais il ne pouvait pas ne rien faire pour elle, pas dans cette situation, avec son géniteur -comment le nommer comme son père- qui continuait à supplier derrière, qu’aucun de ses parents n’avaient voulu d’elle, qu’elle méritait la mort. Pauvre petite. Heureusement pour elle qu’elle était bien trop jeune pour retenir aucun souvenir de ces immondices. Il sursaute en entendant des pas lourds derrière, voilà Ours qui revenait à la charge. Les oreilles plaquées contre son crâne, ramassé sur lui même et protégeant Petite Sentinelle de son corps, Appel du Loup grondait.

« Tu te terres comme un ver derrière tes paroles vides de sens ! Tu me traites de lâche mais tu n'es rien qu'une coquille vide, sans valeur, sans histoire ! »

Un vilain sourire étira la gueule du loup. Lui, il se terrait comme un ver ? Il n’en voyait pourtant qu’un seul ici qui pouvait candidater à la comparaison, qui avait gratté le sol, qui avait gémi comme un demeuré, qui était incapable de reconnaître sa propre bêtise. Oui, aux yeux glacials du loup, Griffe d’Ours était à cet instant aussi stupide et aveugle qu’un ver. Ecœuré, il se détourna alors que le traître gris se dirigeait vers Matin Embrasé. Peut-être que ce dernier saurait lui remettre en place d’un coup de griffe bien placée ? Loup l’espérait.

Malheureusement, il n’y eu pas de coup de griffe, ni même de feulement dans la voix de Matin. Il y avait de la colère et de la tristesse, de celui qui a perdu quelque chose qui ne sera jamais retrouvé. Voilà ce qu’était devenu Ours. Un destructeur. De famille, la sienne, d’amitié, de liens avec le clan entier. Car il était clair pour Loup que jamais, jamais il ne pourrait y retrouver sa place.

« Peu importe tes raisons Ours. Crois-tu que tu aurais pu être heureux un jour, même si tu avais réussi ton sombre dessin ? Elle aurait été retrouvée un jour, peut-être trop tard, mais tout le monde aurais su. Estime toi simplement heureux qu’elle soit vivante. »

Il frémit. Si Petite Sentinelle était morte de cet abandon, il sait qu’il se serait jeté sur le fautif sur le coup. Il espère qu’il l’aurait tué. Même à cet instant, la seule chose qui le retient est le chaton prostré entre ses pattes.

« Et maintenant quoi ? Puisque tu es si sûr de toi, qu’envisages-tu pour la suite ? »

Le Loup toisait cruellement l’Ours.

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MessageSujet: Re: Stand in the darkness (pv. Appel du Loup & Matin Embrasé)   Stand in the darkness (pv. Appel du Loup & Matin Embrasé) 3horlo10Mer 29 Nov 2023 - 16:57

Le silence hurlait à ses oreilles avec autant de fureur qu'un essaim bourdonnant de guêpes. Ses yeux ne distinguaient plus que des tâches floues, figées, aux contours changeants. Dans sa gueule persistait le souvenir de la peau frémissante de la chatonne, de sa finesse entre ses crocs. Ses narines étaient encore assaillies de son odeur chaude et laiteuse, caractéristique de sa jeunesse. Et ses pattes... Il baissa le regard sur ses griffes, recouvertes de terre et d'aiguilles, puis le releva violemment à l'entente de son nom. Le mouvement rapide fit naître une sensation de nausée au creux de sa gorge, que les paroles de Matin Embrasé ne firent qu'accentuer. Personne ne me comprend. Personne ne peut me comprendre quand ils vivent tous dans l'ignorance ! Sa voix, qui n'était qu'un murmure au début, grandit et gagna en intensité, puis en colère. Il lui demandait de réfléchir ?! Mais c'était à eux ! À eux, à lui de voir que garder cette chatonne au sein du clan ne servirait à rien ! Elle avait déjà—elle lui avait déjà prise Désert de Roses—. Il couvrit son meilleur ami d'un regard hagard, pris momentanément au dépourvu par les larmes qu'il vit apparaître aux coins de ses yeux. Il ne comprenait pas la raison de ces gouttes, pas plus qu'il ne savait quoi en faire. Il secoua la tête en reculant de quelques pas, sa propre colère refluant pour quelques secondes—minutes, pour laisser au désespoir le champ libre de continuer ses ravages.

Appel du Loup repris ses invectives, ignorant complètement ses propres paroles et déblatérant des insanités dont il essayait vraisemblablement de le convaincre. Le guerrier bicolore s'était enroulé autour de la chatonne, qui continuait de temps à autre d'émettre des miaulements geignards. L'animosité brillait dans son regard avec autant d'intensité que le ciel étoilé. Crois-tu que tu aurais pu être heureux un jour... Crois-tu que tu aurais pu être heureux un jour... Ces mots le touchèrent durement, plus durement encore que ceux de Matin Embrasé. Ils résonnèrent avec force dans son esprit vide ; vide de sa présence, vide... d'elle. La réalité s'insinua à nouveau dans chaque fibre de son être. Un frisson le parcourut et lui ravagea tout le corps, tel un tremblement de terre dont il était le seul à ressentir les secousses. Il avait pensé qu'en se débarrassant d'elle, il aurait pu reprendre cette vie qui s'était arrêtée une demi-lune auparavant. Sans ce rappel constant de ce qu'il avait perdu, de celle qu'il ne reverrait plus. La sensation de nausée monta et une plainte s'échappa de sa gueule, faible et larmoyante, pour disparaître dans le silence de la forêt. Le monde continuait de tourner alors que son univers s'était stoppé avec le dernier souffle de Désert de Roses.

« Ce n'est pas une trahison... C'est... » L'aurait-elle voulu ? « C'est ce qu'elle... »  Incapable de finir ses propres phrases, Griffe d'Ours fut ramené des jours en arrière, devant le dernier regard que lui lança sa douce Désert de Roses. Elle avait dévié son regard après ça n'est-ce pas ? Elle l'avait regardé elle, alors que le guérisseur vérifiait qu'elle n'avait pas de problème de santé. Il n'avait pas pu voir l'expression dans ses yeux, mais certainement... C'est ce qu'elle aurait voulu ? Matin avait parlé de cruauté... Et moi alors dans tout ça ? Un grondement sourd s'échappa de sa gorge à cette pensée. Tout le monde ne pense qu'à sa petite vie, qui vient à peine de commencer, quand la mienne a été bien plus longue, bien plus cruelle... « C'est... » Il déglutit péniblement, les yeux toujours rivés vers le sol. « C'est votre réaction qui est cruelle ! Vous ne savez rien de ce que ve—voulait Désert ! Vous ne savez rien de nous ! » Sa voix claqua, coupant toute réponse. « Nous étions heureux... Tous les deux... Nous n'avions besoin de personne d'autre. » Lorsqu'il releva la tête, il vit Appel du Loup se pencher sur la petite chatonne qui tremblait et soudainement, il se souvint de pourquoi il était là. Ici, avec elle. « Je serais heureux, » cracha-t-il à son intention, « quand elle disparaîtra de ma vue. Elle n'a rien à faire dans le clan. Elle n'est qu'une bouche de plus à nourrir à l'approche de la saison des neiges. »

Ses oreilles tiquèrent lorsqu'il crut entendre un bruit familier. Un miaulement implorant. Oh, mon amour.

« Vous ne comprenez pas à quel point Désert était importante pour moi. »

Son museau tressaillit lorsqu'il crut sentir la délicate fragrance de la grande guerrière aux yeux ambrés. Ne va pas trop loin.

« Soit vous me la rendez, soit... » Soit quoi ? Il s'avança à nouveau sur les deux chats, le regard fiévreux, convaincu du bien-fondé de sa démarche. Inconscient de sa posture agressive.

hrp:

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Merci à lulu et sil pour le codage de la signa, et à idy pour le vava de mésange !
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