Sujet: False confidence [Foudre] Mer 6 Mai 2020 - 15:07
Hors rp !:
ça fait très très longtemps que je n'ai pas commencé de nouveaux rps avec Loup donc il a pas mal évolué (enfin j'ai envie qu'il ait évolué mais je sais pas trop par quel bout le prendre /paf/) et c'était assez laborieux d'écrire ça, j'espère que la qualité de mes prochaines réponses sera meilleure. Du coup je t'avoue que je suis curieuse de ce que donnera la relation entre Foudre & Loup au futur parce que elle va être assez importante pour Loup je pense vu comment il se sent en ce moment. Je savais pas trop comment commencer le rp mais du coup j'ai pensé qu'on pouvait jouer un peu avant qu'ils n'arrivent au phare, parce que je ne voyais pas Loup aller chercher Foudre pour aller se promener. /pan/ Hésite pas à me mper au besoin !
Appel du Loup sort de la tanière des guerriers aux premières lueurs de l’aube ce matin-là. Certains pourraient s’étonner de le voir lui, celui qu’on a cru en hibernation totale pendant l’hiver, debout de si bon matin. Mais le guerrier change peu à peu ses habitudes. Il se sent plus calme en ce moment, d’une certaine manière. On ne dirait pas en le regardant pourtant. Mais il sort plus souvent, ne grogne plus sur tous ceux qui osent par malheur lui adresser la parole. Il semble plus vivant. Le masque de froideur et de silence qu’il portait durant l’hiver s’est fissuré. Appel du Loup n’est pas très sûr lui-même de ce qui se trouve au-dessous. Est-ce que c’est lui, ce guerrier qui fait de son mieux pour moduler son ton en s’adressant à ses camarades ? Il n’en est pas vraiment sûr. Peut-être est-ce simplement un autre masque, encore un. Mais peu importe, il doit admettre que ça lui fait du bien de changer quelque peu de figure.
Il l’a admis, bien plus tard qu’il aurait dû mais il le sait à présent. Il est totalement perdu. Peu à peu abandonné par tous ceux qu’il avait l’habitude de voir à ses côtés, il a fini par s’abandonner lui-même. Et à présent… quoi ? Il ne sait pas. Mais il a l’impression d’avoir arrêté de rester immobile à faire du sur-place. Il avance, même s’il ne sait pas trop vers où.
Après avoir avalé un petit déjeuner vite fait, Appel du Loup s’avance vers la sortie du camp. Il a l’intention de sortir chasser en solitaire. Personne ne l’a appelé pour patrouiller aujourd’hui, il se retrouve donc libre. Cela n’est pas rare pour lui. Il s’est tellement appliqué à rendre sa compagnie désagréable à tous ses camarades dans les derniers mois que beaucoup l’évitent à présent comme la peste, et cela se ressent dans la composition des patrouilles, desquelles il ne fait pas souvent partie. Il s’enfonce dans la forêt, déniche rapidement la piste d’une musaraigne qu’il achève d’un coup de patte bien placé. Les proies restent rares depuis la fin du désastre des eaux noires, et il vérifie consciencieusement que celle-ci est en bonne santé et ne dégage pas d’odeur étrange avant de l’enterrer. Il ne voudrait tout de même pas se faire accuser d’empoisonnement. Il met un peu de temps à réaliser qu’il n’est pas seul, avise un éclat de fourrure flamboyante. Coup de Foudre. Il voit toujours en lui l’ombre du père du guerrier, Cavalier Fantôme, son ancien mentor qu’il respectait, appréciait presque. Qui est partit lui aussi, laissant sa progéniture à la charge du clan. Appel du Loup ne peut s’empêcher de se sentir impressionné, bien qu’il ne le laisse pas paraître, par ce qu’est devenu le chaton. Il s’en sent aussi irrité, un peu jaloux. Leur relation est à cette image, houleuse, paradoxale. Parfois un peu hypocrite du côté d’Appel du Loup peut-être. Il a toujours été plus doué pour la provoc que pour l’amitié, mais Coup de Foudre est parfois ce qui se rapproche le plus d’un ami pour lui, alors ça lui arrive de faire des efforts, quand il est de bonne humeur. Ce qui arrive de plus en plus.
Il n’a pas le temps de lui adresser un mot, des bruissements et des rumeurs de conversations dans les fourrés à quelques longueurs de queues annoncent une patrouille, peut-être celle de l’aube qui rentre vers le camp, et qui s’avance vers eux. Un guerrier, passe encore… Une patrouille entière… Appel du Loup se sent fatigué d’avance de cette compagnie non désirée. Il lance un regard à Coup de Foudre et bondit dans le sens inverse, vers la frontière, la plage.
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Sujet: Re: False confidence [Foudre] Ven 8 Mai 2020 - 1:09
toxic-boy's. Appel du Loup & Coup de Foudre +
« Non mais tu peux pas faire attention, cervelle de souris ?! Bouge de là ! Laisse faire le pro un peu ! »
Particulièrement de mauvaise humeur ce jour-là, Coup de Foudre se contentait de déverser sa colère. Heureusement, à part quelques regards assassins, il ne récolta rien d'autre. Pas de réprimandes ni de répliques sur le "bon sens du guerrier". Les membres de son clan le connaissait et ils savaient que s'ils rentraient dans son jeu ça risquait de mal se finir. Ils étaient rares les jours où il était si énervé, mais il haïssait ne pas réussir à attraper une proie, alors évidemment il se contenta de remettre la faute sur ses partenaires comme à son habitude. Il avait été assigné à la patrouille de l'aube et même s'il aimait se sentir utile il détestait être accompagné de bon à rien. Pestant avec lassitude, il donna un coup de patte contre un petit caillou et fit marche arrière en prétextant qu'il réussira à nourrir le clan sans être entouré de boulets. Faut dire qu'il y en a peu que le rouquin estime. Son père quasiment inconnu, Étoile de Chêne lorsqu'il n'est pas trop pacifiste et Appel du Loup, quand il est pas trop con. Les deux se provoquaient sans cesse mais semblaient plus ou moins bien s'entendre. C'est vrai que parfois Coup de Foudre n'était pas très honnête en lui offrant des sourires ou juste en étant à ses côtés mais... pourtant il y avait une sorte d'alchimie entre eux que sûrement personne ne pourrait expliquer. Les deux étaient loin d'être des matous faciles à vivre, l'un particulièrement détestable et l'autre... particulièrement détestable ? Pourtant, Foudry avait la chance d'être apprécié au sein de son clan. Lui, contrairement à Loup, était plus jovial et plus extraverti... peut-être aussi plus hypocrite ? M'enfin, surtout plus jeune. Disons que lui n'a passé "que" douze lunes à faire son chieur, Loup un peu plus.
Concentré dans sa quête au gibier, le mâle arpenta sans grande difficulté les territoires du tonnerre en foulant le sol dans un silence presque religieux. Apercevant non loin de là un rongeur aux poils flamboyant, il afficha un sourire narquois et s'approcha tout doucement de lui. Le prédateur faisait attention au moindre détail que ce sois le poids de son corps, les brindilles, le sens du vent et même la distance qui le séparait de sa convoitise. En un bond puissant il se retrouva sur l'animal il lui asséna un coup si fort qu'il mourut en un éclair. Satisfait et plutôt fier de sa trouvaille -qui le conforta dans l'idée que les autres le ralentissait- il plissa les yeux en apercevant non loin de lui une silhouette qui lui était familière. Ses pupilles s'arrondirent lorsqu'il comprit que ce n'était autre qu'Appel du Loup ! Enterrant rapidement sa proie, il allait s'approcher du félin en le provoquant mais il fut gêné par la patrouille qui revenait vers lui. Aussitôt, le solitaire guerrier lui lança un regard et s'éloigna. Fronçant le museau, il se retourna pour faire face à ses camarades et leur indiqua le positionnement de sa proie enterrée. Il prétexta s'éloigner pour chasser plus calmement mais en réalité il ne faisait que suivre les traces du combattant. Lançant un regard discret par-dessus son épaule, il vit les quelques chats faire demi-tour sans lui prêter attention, tant mieux. Le bicolore trottina pour rattraper son interlocuteur surprise qui posait déjà les pattes sur le sable fin de la plage.
Ralentissant l'allure, Coup de Foudre huma un instant la délicieuse odeur marine qui se dégageait de l'endroit. Ses yeux se perdirent un instant dans l'immensité de l'océan mais ils revinrent très vite se poser sur la source de sa venue ici : Appel du Loup. S'approchant discrètement de lui, le plus jeune lui asséna un petit coup d'épaule amicale en s'exclamant :
« T'as peur de moi ou tu m'ignores ? »
Un rictus moqueur accroché aux babines, il scrutait le visage de son camarade à la recherche d'un signe pouvant lui prouver qu'ils n'étaient pas juste deux débiles à s'insulter pour le plaisir... Il cherchait, sans même le savoir, à déceler un signe d'amitié. Il ne l'avouerait jamais, évidemment ! Mais, pourtant, cette envie était là, elle naissait doucement dans le creux de sa poitrine. Le tout jeune guerrier aimait faire le malin face à son aîné, il se plaisait même à croire qu'il était meilleur que lui, c'est très certainement son narcissisme qui parle. Coup de Foudre sait qu'Appel du Loup est l'ex-apprenti de son père, Cavalier Fantôme et c'est même d'ailleurs sûrement pour cette raison qu'il lui accorde un peu d'estime... Sûrement oui. C'est comme un sorte d'instinct, il sait reconnaître les félins digne de ce nom et lui en est un. Sûrement. Plein d'hésitation, il ne sait en réalité pas trop quoi penser de son aîné. Leur relation est à la fois tendue et détendue, calme et agressive, provocatrice mais respectueuse, un réel paradoxe que Foudry galère totalement à comprendre. Tant pis, se disait-il, pas b'soin de penser à ça.
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C’est presque avec surprise qu’il sent le contact du sable sous ses coussinets. Dans sa précipitation pour fuir ses camarades, il n’a pas réellement fait attention à sa trajectoire ou sa destination. Et à présent, devant lui, la mer, cette immensité mouvante qui l’effraie autant qu’elle l’intrigue, lui donne presque le tournis avec son roulis perpétuel et cette manière qu’elle a de se trouver plus ou moins proche à différentes heures. Imprévisible et incompréhensible. Peut-être est-ce la même chose que ses camarades ressentent face à lui. Il secoue la tête à cette idée étrange, bien sûr que non que personne ne pense ça de lui. Il est juste chiant, lui-même commence à l’admettre de bonne foi. C’est toujours mieux que « totalement flippé », ça il ne veut pas l’admettre, même si Épopée des Lucioles a déjà tenté de lui faire cracher le morceau…
C’est un contact sur son épaule qui le déséquilibre un instant qui empêche ses pensées de vaquer plus loin de ce côté-là, Appel du Loup en serait presque reconnaissant. Il est surpris de retrouver Coup de Foudre à ses côtés, et dans le même temps étrangement satisfait, la compagnie du plus jeune ne le dérange pas autant qu’il s’y serait attendu. Le guerrier roux est souvent exécrable, Appel du Loup se retrouve souvent poussé dans ses retranchements avec lui. Pourtant, sa présence ne lui semble pas une fatalité, presque supportable.
Enfin, il regrette bientôt cette pensée face aux premières paroles que lui adresse Coup de Foudre, franchement s’il l’a suivi pour ça il peut aussi bien retourner d’où il vient… Sauf qu’à présent qu’Appel du Loup n’est plus seul sur la plage, il se demande bien ce qu’il pourrait y faire en étant seul, avec le vent dans son visage, il ne resterait sûrement pas longtemps et se sentirait un peu bête. Il opte alors pour une autre stratégie qui pourrait à la fois sauvegarder son ego, et, si l’autre est dans un bon jour, son envie de compagnie. A savoir : faire volteface, lui assener un coup sur les oreilles, tomber sur lui de tout son corps de façon à le faire basculer. Le vent et le sable qui volent autour d’eux l’aveugle un instant mais cela ne l’empêche nullement d’adresser un sourire narquois à son ennemi, à son ami ? Peu importe, il croit avoir gagné et en est fier.
« Regarde toi trois secondes, penses-tu vraiment que je pourrais avoir peur de toi ? Bien sûr que je t’ignorais. »
C’est étrange cette activité à laquelle il s’adonne parfois avec Coup de Foudre, ces joutes verbales sans but réel, pas forcément parce qu’il est blessé et en colère derrière. Leur régularité est presque devenue une habitude, lui donnant l’impression d’avoir formé un lien, quel qu’il soit, avec le mâle au pelage flamboyant. Ce simple fait en soi serait une véritable victoire sur les dernières lunes passées à s’évertuer à être le plus solitaire possible. Une victoire qu’il n’est pas sûr d’avoir totalement remportée. Il fronce le museau à ces réflexions, ça le fatigue de penser à tout cela, il n’est plus habitué, après tant de temps à s’efforcer de se vider le plus possible la tête d’absolument tout. Pour qui ? Pourquoi ? Il ne sait plus trop. Il se relève, secouant le sable de son pelage et les pensées inhabituelles qui tournent dans sa tête. Il feint de ne plus accorder aucun regard à son acolyte, attend en réalité qu’il ne se relève.
« Bon, maintenant qu’on est là, il s’agirait de se rendre utiles, bien que ça soit peut-être un concept qui t’est assez étranger... Tu es déjà allé au phare ? J’ai entendu dire qu’il y avait pleins de souris à l’intérieur. »
Avec un peu de chance, Coup de Foudre prendra ces mots comme un ordre venant d’un guerrier plus âgé, et cela l’incitera à rester près d’Appel du Loup, même s’il n’en avait pas de base l’intention… Le guerrier au pelage nuancé joue des mots sans même en avoir réellement conscience pour espérer échapper à la solitude à présent. L’ironie de la situation le ferait presque rire, mais il ne s’en aperçoit pas. Au lieu de cela, il détale, criant dans le vent.
« Le dernier arrivé ! »
Le dernier arrivé… quoi ? On ne saura pas. Appel du Loup n’a pas prévu de suite.
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Sujet: Re: False confidence [Foudre] Sam 16 Mai 2020 - 6:35
toxic-boy's. Appel du Loup & Coup de Foudre +
Fier de sa petite moquerie, Coup de Foudre baissa sa garde et ferma un instant les yeux pour rire, mais il n'en eu pas le temps. Le contact de la patte d'Appel du Loup contre ses oreilles le déstabilisa un instant, surpris par cette attaque frontale. Le rouquin ne comprit pas vraiment ce qu'il se passa, en rien de temps son camarade se trouvait par dessus lui, l'écrasant de tout son corps. Le bicolore retint une grimace mécontente et préféra à la place afficher à nouveau un rictus provocateur, étant presque sa marque de fabrique. Les deux semblaient avoir la même trogne sournoise à ce moment précis. Le cadet secoua la tête de droite à gauche pour se débarrasser frénétiquement du sable qui lui grattait la peau. La courbe de ses babines s'évanouit tandis qu'il détourne son regard pour fixer un point plus bas. Il n'aimait pas fixer quelqu'un dans les yeux et il n'aimait pas qu'on le fixe dans les yeux, ça le mettait grandement mal à l'aise, il avait cette impression qu'à ce moment on pouvait lire entièrement en lui, ça le frustrait. Le minet allait reprendre la parole de façon cinglante mais son aîné fit raisonner sa voix malicieuse avant lui :
« Regarde toi trois secondes, penses-tu vraiment que je pourrais avoir peur de toi ? Bien sûr que je t’ignorais. »
Soufflant du museau d'amusement, Coup de Foudre arqua un sourcil dubitatif. Qui pouvait bien l'ignorer ? Sûrement pas Appel du Loup. Murmurant dans ses moustaches, il rétorqua :
« C'est pour ça que tu m'as lancé un regard de chaton apeuré avant de partir, tout à l'heure. »
Le gris se releva et en profita pour s'ébrouer. Il fit voltiger plusieurs grains se sable autour de lui et évidemment le rouquin en reçu la quasi totalité sur lui. Poussant un grognant lassé, il tenta tant bien que mal d'enlever le surplus de sable sur son pelage. Il avait bien essayé de déloger les grains les plus fins, mais c'était peine perdu, il allait devoir attendre qu'ils s'en aillent d'eux mêmes. L'orphelin bailla la gueule grande ouverte et observa d'un oeil son camarade. Le combattant semblait perdu dans ses pensées et plutôt mécontent de celles-ci au vu du visage qu'il affichait. Il fronçait même le museau, par instinct. Avec un peu d'appréhension quant à la suite des événements, le jeune ne prononça aucun mot et se lécha la patte en lançant quelques regards en biais. Il n'avait pas forcément l'habitude d'être seul à seul avec lui, mais bizarrement cette idée ne le dérangeait pas. Quelques temps plus tôt, il voulait trucider son groupe de boulets mais il sait qu'Appel du Loup n'en est pas un alors... pourquoi pas restez un peu à ses côtés ? Juste comme ça, parce qu'il n'a rien d'autre à faire de toutes façons et que rester seul ça craint.
« Bon, maintenant qu’on est là, il s’agirait de se rendre utiles, bien que ça soit peut-être un concept qui t’est assez étranger... »
Encore une fois, il ne se laissa pas faire et rétorqua.
« Dit-il alors qu'il traînait tout seul à rien foutre. »
Et le plus âgé continua.
« Tu es déjà allé au phare ? J’ai entendu dire qu’il y avait pleins de souris à l’intérieur. »
Surpris, les oreilles du mâle semblaient avoir eu un frisson. S'étirant doucement, Coup de Foudre pencha la tête de droite à gauche pour faire un signe de négation. Était-ce un ordre ou une invitation ? Dans les deux cas, c'était pour le rouquin une occasion en or de lui prouver qu'il était meilleur chasseur. Il s'apprêtait à finir de préparer ses muscles lorsque tout à coup celui au pelage nuancé détala à toute vitesse en exclamant une énième provocation. Souriant de tous ses crocs, le plus jeune ne se fit pas prier et couru à la poursuite du mâle. Bien qu'il eu un peu de mal à s'adapter à la souplesse du terrain sur lequel il sprintait, Foudry ne laissa pas abattre et accéléra l'allure. Dans un mouvement gracieux et presque théâtrale, il arriva à la hauteur d'Appel du Loup et le poussa doucement pour ne pas se déséquilibrer lui même. Il lui jeta un coup d'oeil plein de défi et pencha la tête en avant pour prendre plus de vitesse. Il le dépassa assez rapidement et fut presque étonné de cela. Le matou arriva donc en premier -bien que suivi de très près par son aîné- au phare, hors d'haleine. Il avait une très mauvaise endurance et cela se ressentait lors de ces jeux débiles. La gorge en feu mais les yeux pétillants il fit une petite danse de la victoire en faisant quelques pas en avant et en arrière. Victorieux, il déclara :
« Par le Clan des Étoiles, mais quelle humiliation pour le grand Appel du Loup de se faire battre par un guerrier tout juste promu ! Avez-vous les os rouillés par la vieillesse mon cher ? »
Exagérant pour adopter une voix excentrique, il s'approcha du félin et fit une petite courbette royale. Un peu trop fier, il continua :
« Dans ma superbe lancée je te parie tout ce que tu veux que je réussirai à attraper plus de proie que toi. Le splendide Coup de Foudre rentre en jeu. »
Lui offrant un clin d'oeil moqueur, il ria doucement et se prépara à recevoir des provocations en pleine figure.
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Sujet: Re: False confidence [Foudre] Jeu 25 Juin 2020 - 0:54
https://www.youtube.com/watch?v=-rcRlbIasPM “ Raise the anchor, put away your dark hearts Wherever it is, we can go We can be whatever we want, just follow us Raise your hands up high You and me, under these burning lights, to the bright place Step 1,2,3 and 1,2,3 Let’s go Will you be my friend? ”
Il court sans plus s'arrêter, le regard résolument fixé vers la silhouette du phare qui se dresse, droit et intangible au bout de la jetée. C'est l'esprit de compétition qui s'est réveillé au fond d'Appel du Loup, qui le pousse en avant tandis que les grains de sable volent autour de lui. Il est haut sur patte et n'a aucune graisse en trop sur le corps qui pourrait le ralentir. Aussi pensait-il avoir une chance, une grande chance de battre son acolyte à plate couture. Appel du Loup ne proposait pas de défi en pensant pouvoir perdre. Sa peur de l'échec, même inconsciente, se fait ressentir dans toutes les situations. Seulement voilà, Appel du Loup était un fidèle guerrier du clan du tonnerre, habitué au couvert des arbres et aux obstacles végétaux, il n'a jamais veillé à parfaire son endurance, et il dois maintenant se rendre à l'évidence : la vitesse ne fait à priori pas partie de ses qualités innées, encore moins sur le terrain inconnu et instable qu'est une plage. C'est avec incrédulité qu'il se rend soudainement compte que Coup de Foudre, qui s'est de toute évidence adapté bien plus vite au terrain, est à son niveau. Celui ci lance d'ailleurs à son aîné un regard narquois qui ne présage rien de bon avant de lui asséner un léger coup d'épaule, de quoi faire perdre assez de concentration au guerrier au pelage grisâtre pour qu'il trébuche sur un monticule de sable et perde ainsi de précieuses secondes.
Appel du Loup ne voulait pas s'avouer vaincu aussi facilement, aussi redoubla t-il d'efforts pour repasser devant le rouquin. Malheureusement, l'avancée sableuse se terminait bientôt et ce fut la ligne d'arrivée. Il avait talonné son cadet sans réussir à le rattraper, et il ne savait pas très bien d'où venait cette brûlure dans sa gorge : sa respiration coupée qu'il peinait à reprendre, ou la frustration qui l’étreignait ? Il préféra baisser les yeux le temps de reprendre sa respiration : il pouvait ainsi éviter de regarder Coup de Foudre et sa petite danse victorieuse qu'il saisissait du coin de l’œil, et cachait ainsi son propre air maussade. Ses paroles moqueuses le forcèrent cependant à relever ses yeux de glaces, copies conformes de ceux de son père.
« Hmpf. Tu crois pas que tu prends un peu trop la confiance ? Tu m'as battu une fois, pas de quoi sauter ainsi dans les airs... à mois que tu penses que ce soit la dernière, et que tu célèbres ton unique victoire ? »
Il se veut blagueur, mais sa défaite pèse dans sa voix aussi bien que dans son regard. Cependant, la suite du discours de Coup de Foudre rallume une étincelle de défi dans ses pupilles.
« Tout ce que je veux ? ça m'intéresse très fortement... Le splendide Coup de Foudre en train de faire les tiques des anciens, ce serait une vision des plus émouvante tu ne crois pas ? Un guerrier si jeune mais déjà si humble et respectueux de ses aînés... J'ai hâte de voir ça, qu'en dis-tu ? Mes os sont loin d'être rouillés par la vieillesse, et je vais te le prouver de suite. »
Sur ces mots, il s’empresse de s’approcher de l’ouverture qui permet d’entrer dans l’abri circulaire du rez-de-chaussée du gigantesque bâtiment. Sûrement illuminé un jour par une ampoule ou des bougies, les pierres froides sont à présent plongées dans la pénombre pour le restant des temps. L’obscurité règne, mais Appel du Loup doit se contenter d’inspirer brièvement l’air de la pièce pour humer le fumet appétissant des rongeurs qui s’y réfugient. Un bref sourire étire sa mâchoire tandis qu’il s’approche de sa première victime, un mulot plus dodu que la moyenne qui longe un mur.
Il a toujours aimé la chasse. C’est une des seules activités qui lui permet une concentration totale : il peut concentrer tout son être sur ce petit animal, et oublier tout le reste, le temps d’une minute. Plus de pensées qui valsent de droite à gauche, d’anxiété qui frappe à l’improviste, de questionnements, de frustrations, de colère ou de culpabilité qui lui vrille les tempes. Le calme plat, pour un instant. Il s’en délecte, de ce calme, de cet instant qu’il fait durer plus que nécessaire, le corps vers l’avant, perché en équilibre précaire sur ses coussinets, tendu vers un seul but, son corps réduit à son instinct le plus primitif. Chasser pour se nourrir, pour survivre. Puis c’est fini, et il remercie le clan des étoiles pour cette opportunité, pour cet instant de sérénité. Il ne peut enterrer sa proie dans le sol de pierre froid, aussi le met il à part avec l’idée de faire un tas de son butin. Il tue rapidement une souris qui se tenait à quelques longueurs de queues avant de chercher Coup de Foudre des yeux, se demandant ou il en est. Les souris sont lentes d'esprit, mais elles se rendront bientôt compte que deux dangereux prédateurs ont pénétré dans leur territoire... Appel du Loup se prépare à commencer son ascension vers le haut du phare après une dernière victime en bas.
Spoiler:
C'est pas ouf ouf mais je ferais mieux au prochain post !
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Coup de Foudre souriait, l'air arrogant. Il était d'une insolence ravageuse ces derniers temps, d'autant plus lorsqu'il était accompagné d'Appel du Loup. Ce dernier releva sa trogne et transperça le rouquin de son regard glacial, lui lançant par la même occasion une remarque acerbe faite pour provoquer son cadet. Ce qui fonctionna. Abandonnant son rictus effronté, il afficha un air nonchalant comme s'il ne s'inquiétait nullement des paroles du gris. Fêter cette victoire comme la dernière ? Pff, ridicule. Persuader que son être est trop bon pour ne plus jamais réussir quelque chose, il se noie dans son narcissisme et sa malhonnêteté, mais il aimait un peu ça. Tout du moins, il s'aimait tout court. En bref, il ne croyait absolument pas au fait qu'il puisse ne pas réussir dans sa vie. Il croit en lui, en ce qu'il aspire, en ses talents, alors il y arrivera. C'est à la fois un mélange entre de l'idiotie et de la ténacité. C'est sans doute cette idéologie qui le mènera un jour à sa perte, bien qu'il ne le croit pas. Les yeux si froids et antipathique de l'aîné brillèrent cette fois-ci d'une lueur de défi en entendant la suite du discours prétentieux du bicolore. Affrontant sans crainte son regard, le tout jeune guerrier se lécha les babines en l'écoutant déblatérer sur le fait de s'occuper des anciens, même si cette punition ne l'enchantaient guère, il était persuadé de gagner.
Appel du Loup était donc ainsi entré dans le jeu stupide de son cadet qui consistait à s'affronter sans cesse, nourrissant ainsi un sentiment de compétitivité qui forçait Coup de Foudre à se surpasser constamment. Suivant de près les traces du plus vieux, il s'engouffra lui aussi dans le phare éteint. Il mit quelques temps à s'habituer à l'obscurité des lieux, mais ses yeux finirent par se rétracter et il pu ainsi s'aventurer dans l'endroit sans risquer de se perdre ou de trébucher sur je-ne-sais-quoi. Humant délicatement l'air, l'odeur caractéristique de la souris lui vint aux narines quasi immédiatement. En effet, ici résidait un bon groupe de proies. Jetant un regard en biais à son rival, le plus jeune s'éloigna un peu de lui et décida de grimper directement à l'étage. Silencieux et agile, il ne mit pas bien longtemps avant de débusquer du gibier. Il la vit, juste là, ne se doutant de rien. Comme un fantôme il s'approcha doucement d'elle, il semblait presque en lévitation tant ses pas étaient légers. Réajustant le poids de son corps, il se pencha un peu en arrière pour se donner un élan suffisant pour bondir sur la pauvre petite chose. Contractant ses muscles, il sauta d'un coup et tua l'animal avant même qu'il ne pu pousser un cri, évitant ainsi de prévenir ses confrères. Fier de lui, Coup de Foudre continua ainsi jusqu'à regrouper cinq souris dont une particulièrement grosse. Bon, au moins, ils se rendaient utiles malgré la connerie de cet événement. Les proies finirent par se cacher, conscientes de la présence de deux féroces prédateurs aux crocs acérés. Tenant difficilement dans sa gueule son butin, il grimpa encore jusqu'à arriver au sommet du phare.
De là, il pouvait sentir le vent lui ébouriffer le pelage. Posant les souris à ses pattes, il savoura un instant les caresses de la brise et huma l'air marin qui envahissait les lieux. Ouvrant doucement ses yeux, il observa le large. Infini, grand, puissant. L'océan était magnifique mais aussi très effrayant. Il représentait à la fois tout et rien. L'inconnu faisait peur, inévitablement. Et aussi narcissique qu'il soit, Coup de Foudre sait pertinemment que dans cet univers d'eau il ne résisterait pas cinq minutes. Même les chats-grenouilles du Clan de la Rivière ne pourraient pas rester trop longtemps dedans. La mer était froide, dangereuse et surtout surprenante. Elle pouvait tout engloutir sur son passage. En bref, lui qui était là sur ce phare abandonné, il se sentait un peu supérieur à l'immensité d'eau face à lui. De là, elle ne pouvait l'atteindre. Jetant un regard en arrière, impatient, il finit par miauler à voix haute et assez fort pour que son aîné l'entende même s'il était au rez de chaussé :
« Une souris t'as pris en get-apens ? Tu m'déçois j'vais devoir te sauver. »
Spoiler:
à toi de voir si Loup a plus de proies que lui, le même nombre ou moins ! les trois seront drôles xD
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Appel du Loup Accro.
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https://www.youtube.com/watch?v=Q6zqH6qKaTU “Who knows what's right? The lines keep getting thinner My age has never made me wise But I keep pushing on and on and on and on”
Tout occupé à sa traque, Appel du Loup n’avait plus accordé son attention à Coup de Foudre depuis qu’ils été entrés dans la tour circulaire. Il comprit vite en regardant autour de lui puis en écoutant les sons venant de l’étage juste au-dessus, que Coup de Foudre était déjà parti bien plus haut, et cela lui déplut, de savoir que son adversaire avait fini sa chasse avant lui, s’était déjà élevé dans les étages tandis qu’il était resté au sol. Il gravit les marches en quelques bonds, tuant deux autres souris désorientées et n’ayant pas trouvées de cachettes dans le premier étage. Il était pressé et ne prit que peu de précautions pour les tuer proprement ou discrètement. Il ne servirait à présent à rien de chercher d’autres proies, même le rongeur le plus stupide de la terre se serait dissimulé dans un creux de la pierre à présent, et ne risquait pas d’en sortir avant quelques temps.
« Une souris t'as pris en get-apens ? Tu m'déçois j'vais devoir te sauver. »
Le guerrier grisâtre se trouvait dans le dernier escalier lorsque la voix du rouquin perça à travers les murs de pierre. Il avait parlé haut et fort, comme s’il s’adressait à quelqu’un se trouvant loin. Mais Appel du Loup se trouvait dans l’escalier en colimaçon, à peine dissimulé par le dernier virage dans la pierre, la sortie vers l’extérieur légèrement en biais de lui. Un étrange sourire s’étala sur son visage. En s’exclamant de la sorte, Coup de Foudre venait de lui fournir sa position exacte sur la plateforme circulaire. Appel du Loup ne pouvait le manquer, et cette énième provocation lui donnait une excellente raison de ne pas le faire. Il lui suffisait de prendre un peu d’élan, et le voilà qui bondissait hors de l’escalier comme un boulet de canon, et seule la collision avec sa cible pouvait l’arrêter.
Il ne pu déterminer exactement ce qu’il avait manqué. Peut-être avait-il pris trop d’élan, mal évalué la trajectoire de sa courbe. Peut-être son adversaire avait-il esquivé avec dextérité. Peut-être avaient-ils roulé au sol ensemble, et Coup de Foudre avait fini par se débarrasser de lui en l’éjectant au loin. Cette partie là était floue, et Appel du Loup n’eut pas d’avantage le temps d’y songer.
Il fut en revanche absolument conscient de sa chute. Absolument conscient du muret, assez haut pour qu’il le sente râper dans son dos et l’égratigner, mais pas assez pour l’arrêter. Conscient, plus que tout le reste, des mètres et des mètres de vide qui s’ouvrirent sous son corps soudainement, et de ce qui l’attendait tout en bas, dans la gueule béante de l’océan.
La mort. Elle avait pris tellement de ses frères et sœurs qu’il ne pouvait plus la considérer comme étrangère, et il devrait mentir s’il le disait. Mais il en était toujours resté détaché. Il ne l’appréhendait pas avec peur ou tentation, il pensait simplement l’accepter lorsque son heure sonnerait. Il la regarderait en face et se laisserait glisser dans ses bras sans regrets. Lorsqu’il imaginait ce moment, il s’imaginait dans la fureur d’une bataille, le regard survolté et le pelage hérissé, son corps virevoltant parmi les innombrables et féroces ennemis. Il rejoindrait le clan des étoiles en héros.
Mais il la vit réellement pour la première fois, durant cette fraction de seconde pendant laquelle il se sentit chuter, et quelque chose se tordit en lui. Un instinct primitif s’empara de tout son corps, fit retentir un cri d’agonie dans son esprit, et sans même qu’il ne le réalise, ce cri s’échappa de sa gueule. Ses pattes réagirent sans qu’il ne puisse leurs commander quoi que ce soit, celles avant s’agrippants de toute leur force au parapet, celles arrières cherchant en vain une prise dans le mur de pierre pour le soutenir, ripant encore et encore contre la paroi verticale. Une panique viscérale s’était emparée de tout son être, embarquant son cœur dans une cavale folle et ses pensées dans un tourbillon incessant et incohérent de terreur. Ses yeux cherchèrent, hagard un instant, fixés celui d’après.
Coup de Foudre aurait pu être le plus parfait des inconnus ou le meilleur des amis de Loup, cela n’aurait fait aucune différence à cet instant. Il aurait supplié quiconque se trouvait susceptible de l’aider, ce qu’il fait à cet instant exact, les mots se frayant un chemin sans qu’il ne sache comment entre ses suffocations.
« Je- Je glisse ! Fais quelque chose ! »
Une pointe de lucidité pointa entre ses pensées paniquées, sans parvenir à réellement s’infiltrer dans sa tête ; il allait regretter cet instant. Mais pour le moment, il lui apparaissait qu’il regretterait probablement beaucoup plus qu’il ne l’aurait jamais imaginé s’il se laissait avalé par le vide et l’eau tout en bas.
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Mouette Obscure Connaisseur.euse.
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Sujet: Re: False confidence [Foudre] Mar 12 Jan 2021 - 10:00
False confidence
ft. Appel du Loup
Coup de Foudre attendait la réponse de son aîné, mais celle-ci ne venait pas. Prétentieux, le guerrier roux et blanc se disait que l'autre était encore plus loin qu'il ne l'imaginait et que sa voix ne l'avait pas atteint. Ainsi on pouvait le voir rouler des yeux en l'air, blasé. Il n'était pas patient, Coup de Foudre, loin de là. Il n'aimait pas rester statique. Car rester ainsi immobile revenait à être inutile et être inutile était une des choses qu'il haïssait le plus profondément, après la faiblesse. Appel du Loup lui n'était pas faible et c'est sans doute pour cette raison qu'inconsciemment le fils de Cavalier Fantôme l'aimait bien. Jamais il ne le dirait à haute voix bien sûr, mais ça ne l'empêchait pas de le penser en son for intérieur. Il ne confiait pas beaucoup le grisâtre et à vrai dire le bicolore ne savait que très peu de choses sur lui, si ce n'est qu'il a connu son père et était son apprenti. Par ailleurs, il ne l'a jamais questionné sur ça.
Bien des fois il a hésité, mais finalement il s'était toujours trouvé une excuse pour ne pas le faire. Parce qu'il ne souhaitait pas se monter sensible, l'idiot. Il ne voulait pas qu'on puisse croire que l'absence de son père l'affecte plus qu'il ne le dit. Pourtant c'est la seule et unique vérité : il aurait aimé vivre aux côtés de son géniteur, apprendre de lui, rire avec lui. A la place de cela il n'eut le droit qu'à un discours étrange sur la force et il fut abandonner. Indigne fils de deux auto-exilés. L'orphelin -puisqu'il se considérait comme tel- n'avait même pas connu sa propre mère, il n'avait qu'un nom sur lequel il ne pouvait même pas mettre de visage. Alors peut-être qu'il tente de se rapprocher d'Appel du Loup parce qu'il est une des rares chose qui lui reste de son père. Comme si en lui il pouvait retrouver une partie de sa famille. Il avait sa tante, bien sûr, et ses cousin.e.s, mais ce n'était pas pareil. Il voulait savoir d'où il venait. Découvrir ses racines. Voir quel genre de grand combattant était son père. Mais comment savoir tout cela quand sa fierté était trop grande pour lui donner l'occasion de poser de simples questions ?
Un bruit raisonna derrière lui, l'extirpant de toutes ses pensées nostalgiques. Un son presque inaudible, une odeur quasi inexistante. Mais il suffit d'un coup de vent à Coup de Foudre pour détecter une senteur. Si sa vision peut parfois le trahir, son museau jamais. Ainsi il n'hésita pas à bondir sur le côté avec une dextérité et une souplesse qu'il ne se connaissait pas, esquivant de peu le boulet de canon qui fonçait sur lui. Une boule de poils grise passa devant lui et il écarquilla les yeux, surpris de sa trajectoire. Mais celle-ci était loin d'être calculée. Lorsqu'il se retourna, le pelage légèrement hérissé par la frayeur, il vit le visage complètement terrorisé d'Appel du Loup le supplier. Sur le coup, il resta bouche-bée, ne sachant que faire ou que dire. Mais bien rapidement son instinct loyal le rappela à la réalité et il se pencha en avant.
De façon très peu délicate il attrapa la peau du cou du guerrier, le tirant de toutes ses forces. Et lorsque le guerrier pu enfin poser les pattes sur le sol, Coup de Foudre se retourna pour cracher les quelques poils qu'il avait dans la bouche. Il ne lui demanda pas si ça allait, ni même comment il avait fait pour se retrouver là, lui-même savait qu'il n'aurait pas aimé entendre des questions si idiotes. Néanmoins, on ne le change pas le rouquin alors il se sentait obligé de lancer une pique. Pas par méchanceté ou orgueil, mais plutôt pour basculer sur un sujet qui l'intéressait et tenter de faire oublier cette maladresse.
« Cavalier Fantôme devait être un piètre mentor pour ne pas t'avoir apprit à te réceptionner correctement. Me remercie pas, j'suis ton étoile gardienne. ♪ »
Il lui lança un regard en biais, ses yeux d'ambre le transperçant comme une lame. Puis il les ferma, s'ébroua et s'avança pour caler ses prises dans sa gueule. D'un signe de la queue il invita Appel du Loup à le rejoindre pour descendre de cet endroit sûrement trop dangereux. Il espérait que le gris entamerait la discussion de lui-même, puisque le roux n'osait pas franchement parler des siens. Il préférait faire croire qu'il était un orphelin qui se portait bien. Même si ce fut très étonnant de le voir être aussi indépendant en grandissant, la plupart ont surtout vu en lui le jeune qu'était son père autrefois. Pourtant lui n'en savait rien. Et même s'il s'est construit seul -et qu'il en est fier- il donnerait sûrement tout pour rencontrer et parler au moins une fois à ses parents.
https://www.youtube.com/watch?v=zokaolzTmKU Can't see the grass getting greener 'cause Out here ain't nothing but blue And your eyes blood red, the high helps a little But everyone you meet's just passing through
Il s’échoue misérablement, pantelant sur le sol froid et dur. Le monde tourne encore devant ses yeux, ses oreilles tintent et lui vrillent le crâne. Il peine à reprendre ses esprits, seulement conscient du sol lointain sur lequel il a failli finir en pâtée. Il reste silencieux, encore tremblant, tandis que des pensées cohérentes recommencent peu à peu à se frayer un chemin vers son cerveau. Il se relève en tentant de masquer son cœur encore effréné et ses membres flageolant, évitant soigneusement le regard de Coup de Foudre.
Il sait qu’il devrait faire quelque chose, remercier peut-être, mais cette seule idée lui donne envie de gerber. Il refuse d’admettre qu’il a commis une erreur, qu’il a eu besoin d’aide, qu’il s’est fait sauver par son cadet. Qu’il s’est montré faible face au danger. Sa fierté qu’il cherche encore à garder rageusement veut lui faire croire qu’après tout, il aurait peut-être pu s’en tirer seul. Alors il évite soigneusement le regard ambré de son camarade de chasse, s’ébroue comme pour chasser un simple désagrément qui lui collerait à la peau. Il ne réagit premièrement pas à la pique qui lui est adressée, trop buté pour penser même à une répartie, il voudrait simplement être seul. Il ne décèle pas tout de suite la question posée à travers le sarcasme, il y voit tout d’abord la moquerie, brûlante sur la plaie vive de sa propre honte.
Il suit le rouquin dans les escaliers tandis que la lucidité se fraie peu à peu un chemin dans son esprit et qu’il coule un regard en biais à Coup de Foudre. Si celui-ci est le fils de Cavalier Fantôme, des deux Appel du Loup est celui qui l’aura connu le plus longtemps. Il soupire, pourtant, toujours silencieux. Les deux n’ont jamais parlé de Cavalier Fantôme, et au vu des sentiments aigre-doux qu’Appel du Loup entretient pour son ancien mentor, le sujet ne l’enchante guère. Cherchant une échappatoire, il se dirige vers le tas de proies qu’il avait laissé dans un niveau inférieur.
« Regarde un peu tout ça, si Cavalier Fantôme était un mauvais mentor, alors tous les autres chats de la forêt sont des incapables. »
Il ne ment pas, il croit sincèrement que Cavalier Fantôme fut le meilleur mentor dont il aurait pu rêver. Il se souvient, apprenti, l’image forte et forçant l’admiration qu’il avait de son mentor. Il s’était efforcé de son mieux de se comporter à son image, de poser chacune de ses pattes dans les traces du guerrier. Il l’avait érigé en héro et s’en était fait un modèle. C’était par la suite que cette admiration s’était teintée de doutes, lorsque Cavalier Fantôme s’était mis à suivre Étoile d’Ambre dans chacune de ses décisions alors qu’Appel du Loup voyait son arrivée au pouvoir avec amertume. Aujourd’hui, alors que cela faisait de nombreuses lunes qu’il n’avait plus vu le matou gris, Appel du Loup ne savait dire avec certitude qui il avait été, et ne pouvait encore moins se prononcer sur qui il était peut-être à présent. Ce qu’il savait seulement, c’est qu’il était parti lui aussi. Comme tant d’autres.
Il se retourne vers Coup de Foudre, l’observe soudainement. S’observe lui-même à travers lui. Observe tous ceux qui sont restés, qui sont là comme des cons, à attendre que quelque chose se passe, sans trop savoir quoi. Il en ricanerait presque. Le monde tourne autour d’eux et ils se retrouvent tous entraînés dans sa danse, marionnettes ridicules du bon vouloir des étoiles.
« De toutes façons, il est parti et je ne pense pas qu’on saura diable ce que Cavalier est allé faire avant qu’il ne revienne pour le raconter. S’il revient, je serai parmi les premiers à le lui demander. Mais si j’étais toi, je n’attendrais pas trop son retour. On a autre chose à faire non ? »
Fait-il en ramassant lui aussi son butin de chasse. Il n'a pas trop de tact le loup, ce n'est pas son truc. Lui n'attend plus rien depuis longtemps. Et puis comme il le dit, il y a des bouches à nourrir, des frontières à surveiller, un clan à protéger. A priori, tout cela n’important pas assez à Cavalier Fantôme pour qu’il reste, même la naissance de son propre fils ne l’aura pas retenu. Appel du Loup est loin de comprendre cela, lui qui n’a plus de famille nulle part.
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Il ne tremblait pas, le jeune. Toujours impulsif. Toujours insouciant. Coup de Foudre tenait indéniablement de son père, du moins lorsqu’il était adolescent. Il s’était toujours débrouillé seul. De sa plus tendre enfance à aujourd’hui. Il se disait constamment que s’il en était là, ça ne pouvait qu’être que grâce à lui-même. Parfois, lorsqu’il regardait Appel du Loup, il avait la sensation étrange qu’il ressemblait à son père. Du moins, à l’image qu’il se faisait d’un père. Après tout, le gris avait été en parti éduquer par Cavalier Fantôme, alors il devait sûrement garder des traces de lui en son for intérieur ? Le rouquin n’en savait rien. Et au fond, il préférait ne pas savoir. Pouvoir se garder une fausse figure paternelle l’arrangeait bien, il valait mieux cela plutôt qu’être amèrement déçu. Néanmoins, ce qu’il ressentait à l’égard de son aîné n’était pas réellement un sentiment paternel. Il le voyait un peu comme un meilleur ami, un frère ou juste quelqu’un qui le comprenait partiellement. Tantôt il l’aimait bien, tantôt non. C’est un peu une relation “chat et souris”. Mais Coup de Foudre aimait ça, il aimait le fait de ne pas être obligé d’être clair, de dire les choses, il voulait simplement parler sans se soucier de devoir qualifier leur relation. Des connaissances, voilà.
Pourtant, il ne pouvait pas nier qu’ils étaient plus ou moins liés. Positivement ou négativement, ça c’était autre chose. Il cessa de l’observer lorsqu’il constata que le gris se perdait un peu dans ses pensées, encore bouleversé par sa presque chute. Coup de Foudre ne regretta pas sa question, ce n’est pas comme s’il attendait une vraie réponse. La curiosité le rongeait, après près d’une vingtaine de lunes à se taire il voulait simplement comprendre un peu. Appel du Loup n’était sûrement pas le chat le plus objectif sur le sujet, mais il était celui qui saurait trouver les mots pour le bicolore. Les autres lui répondaient comme un enfant, tournaient autour du pot ou préféraient ne rien dire “pour son bien”. Il détestait cette hypocrisie, cette fausse gentillesse. Sa première phrase fit sourire le jeune, il leva un sourcil l’air de dire “ah oui, tu es sûr ?” mais il ne dit rien, se contentant d’afficher son expression malicieuse.
Il n’allait pas contester les paroles de son aîné, après tout il avait plus connu Cavalier Fantôme que lui, cependant il avait du mal à croire que le mérite lui revenait. Le minet pensait sincèrement que chaque félin se doit à lui-même ses progrès. Les autres ne sont que des leviers qui enclenchent le mécanisme, mais les résultats ne sont le fruit que de la graine. De rien d’autre. Si Appel du Loup Est-ce qu’il est aujourd’hui ce n’est que grâce à lui, c’est ce qu’il se disait. Il n’essayait pas spécialement de comprendre le fond des paroles, il ne fit qu’hausser les épaules et ricaner silencieusement. Coup de Foudre se fichait un peu des autres et du monde qui tourne autour de lui. Il vivait la vie avec égoïsme, à vrai dire. S’il devait mourir aujourd’hui, alors tant pis c’est ainsi. Il ne cherchait pas des signes et des raisons à tout. Les choses sont faites telles qu’elles sont faites, à quoi cela sert de tergiverser ?
Il ne remarqua pas le regard de son voisin s’attarder sur lui, trop occupé à bomber le torse fièrement en marchant. Tout n’était qu’une question d’attitude chez lui. Il gérait tout en faisant semblant. C’est en prétendant une chose qu’elle devient réelle. Sa deuxième phrase le surpris un peu, mais ne fit qu’accentuer son rictus. Il était presque satisfait de remarquer qu’Appel du Loup avait de l’amertume en lui. Le félin roux et blanc pouffa légèrement, approuvant les dires de son camarade d’un simple hochement de tête. Personne ne savait si le vétéran reviendrait un jour, mais tous savaient que certains seraient contrariés. Pour Coup de Foudre, Cavalier Fantôme était réellement un fantôme. Une légende. Un mythe. Il n’était rien d’autre qu’un chat solitaire dont il ne savait rien. Un pur étranger pour lequel il ne ressent pas grand-chose, mis à part une curiosité naturelle.
Il s’était construit sans lui, alors pourquoi il en aurait besoin aujourd’hui ? Sur cette dernière pensée, il sautilla un peu en avant, donnant un coup de bassin à son voisin et s’exclama, un grand sourire incrusté sur son lumineux visage :
« Y’a plus de chance qu’il revienne que de chance pour que tu me battes en agilité en tout cas. » Il rit, enfantin, et continua un peu plus sérieusement. « Nous sommes ce que nous sommes uniquement grâce à nous, pas grâce à lui, ça c’est sûr. »
Il prit un peu d’avance, dandinant des fesses en chantonnant, la queue balayant l’air et les oreilles frétillantes comme un petit chiot.
« En tout cas, tu m’en dois une bonne Appel du Loup. »