T'y crois toi aux dragons & licornes ? feat Jaguar.

La déesse d'argent se faufilait à travers les buissons qui bordaient son Camp, elle s'était mise en tête cette après midi là, n'étant pas de patrouilles de chasse, de vaquer à ses occupations habituelles qui étaient : explorer. C'est ainsi, qu'elle se baladait aisément, en se dandinant sur les terres de son Clan, en quête d'un nouveau lieu à explorer, la veille elle avait visiter quelques territoires de l'Ombre, sans se faire prendre bien évidemment, et elle avait alors découvert un lieu lugubre et marécageux, le paysage et l'odeur n'était pas à leurs combles à cet endroit, c'est pourquoi elle s'y était pas attardée trop longtemps. Sa douce fourrure argentée, dansait dans la brise, contraste de gris cendre, de gris anthracite, de gris perle, de blanc et de noir, ses yeux vairons voyageaient à travers les arbres et les taillis de ronces et d'aubépines, elle se dirigeait vers la frontière du Vent, où elle avait décidée que ce serait sa prochaine expédition, bien sûr elle avait prit soin de camoufler son odeur avec des fleurs très odorantes qui bordaient son camp, ajoutant des effluves fleuris à son parfum de pins et de cannelle. Ses pattes touchaient avec délicatesse le sol, alors qu'elle sautait sur le petit muret qui séparait sa frontière à celle du Clan du Vent, elle fut saisit par une bourrasque de vent qui faillit la faire perdre son équilibre, mais avec sa grâce et sa souplesse habituelle, elle se réceptionna dans un bond majestueux, digne d'elle et de son élégance.

Le paysage qui s'offrait à elle, était tout bonnement magnifique et elle se laissa séduire par la beauté des ruines où chantait le vent, et dansaient les rares fleurs qui se tenaient fermement dans le sol, guerrières colorées & tenaces. Le bâtiment en ruine avait un côté énigmatique et mystérieux qui eu le don de faire frémir la guerrière d'argent, elle mourrait d'envie et trépignait d'impatience à l'idée d'aller visiter ce lieu incongru. Elle considéra les terres autours d'elle d'un œil attentif, prenant soin de visualiser chaque parcelle de terrain au cas où une patrouille ennemie surgissait brusquement dans son champ de vision. La jeune guerrière sauta de son perchoir et tomba un peu plus bas, en amont d'un colline où elle dégringola en éclatant d'un rire joyeux, elle trouvait tellement de plaisir dans sa solitude, n'appréciant peu la compagnie des autres, elle parvenait seulement à se lâcher lorsqu'elle se retrouvait seule avec elle même, et retrouvait une partie de son enfance perdu, qu'elle avait trop souvent délaissée pour rêver & imaginer en apesanteur avec le monde qui l'entoure.

Dans sa maladresse et sa folie passagère, elle ne vit pas le matou qui dormait paisiblement logé dans un troue des ruines, parfaitement dissimulé avec son pelage tacheté ombragé. Elle s'amusait à courir à travers le bâtiment, prenant le vent en pleine face, la faisait presque voltiger dans ses sauts incroyables. L'aspect blanc grisâtre des pierres contrastaient avec la lande verdoyante du paysage nu des terres du Vent, ses pupilles brillaient de malice et d’allégresse, et elle se revoyait chatons jouant avec ses frères et sœur, Patte Cendrée qui bondissait sur son petit corps d'argent, alors que Patte du Nord poussait Petit Cygne entre ses pattes, et les quatre chatons jouaient et riaient de bon cœur, heureux à cet instant, mais l'image se dissipa bien vite par la mort violente de Matin Cendré dans les falaises de son Clan, sa nuque se brisant dans un bruit sourd et sec. Elle stoppa net, un brin de nostalgie dans ses yeux, et fit une prière silencieuse dans le ciel. C'était de sa faute à elle si son frère était mort. Si elle n'avait pas fait l'imbécile à essayer de prouver qu'elle était capable de prouesses impossibles, il serait toujours en vie et son existence serait bien différente. Elle ne serait pas cette guerrière froide et distante, déesse impassible d'argent et de marbre, au regard glacial. Non, elle serait peut-être quelqu'un d'autre, mais qui ? Qui donc se cachait sous cette armure de roc, sous cette carapace d'ivoire ? Nul ne le saurait peut-être jamais, et c'était peut-être mieux ainsi.

Mais dans un monde où tout le monde avait était blessé par la vie, l'heure n'était pas là aux lamentations, et si elle voulait rendre hommage à son frère défunt, elle se devait d'être cet électron libre & fébrile, celui là même qui avait fait que son frère avait toujours crut en elle et n'avait jamais douté de ces capacités, elle renifla, sécha la petite larme qui venait perturber son magnifique visage d'argent et de glace, et elle reprit de plus belle sa course folle, le vent entraîna avec lui son odeur dans les narines du guerrier qui ne semblait plus vraiment s'assoupir, toujours caché dans ses rochers, était-il en colère qu'une intruse venait perturbé son sommeil dans sa course effrénée ? Où était-il perturbé par le comportement atypique de la guerrière ? Elle n'était pas là pour voler du gibiers avec tout le boucan qu'elle faisait, alors que venait-elle faire ici ? Était-ce donc ces questions qui vibraient dans le regard vert gris du guerrier tacheté ? Ça elle le saurait certainement très bientôt.

Son corps se mouvait dans une valse délicate et gracile, ses poils volaient dans le vent avec voluptés et ses yeux, clos, se dessinaient un chemin tout tracés, tandis que son âme dansait dans la verdure de la lande et la grisaille de l'édifice en ruine. Brume Argentée était une déesse vivante, et soudain, une ombre brun tacheté vint perturbé son champ de vision et une voix grave et basse dansait dans le brise du vent alors que ses mouvements de faisaient moins saccadés, jusqu'à s'arrêtaient complètement, elle observa cet individu intrusif dans son moment de répit et le dévisagea un moment alors que sa voix escaladait les rafales du vent.

« C’est la sensation du vent dans les moustaches, qui rends les riveuses aussi joyeuses et resplendissantes ? »

Ses moustaches frétillèrent ravie du compliment, mais son visage demeura impassible et froid, elle haussa d'un sourcil et prit un air désinvolte alors que le guerrier ennemi s'approchait, il ne semblait aucunement contrarié de la venue d'une intruse sur son territoire, ce qui enchanta Brume Argentée, elle n'était pas d'humeur à se salir les pattes et la fourrure. Elle avait prit tellement de temps ce matin là à soigner sa robe délicate, qu'elle ne voulait surtout pas devoir se plier à cette tâche à nouveau dans la journée si leurs corps se bousculaient dans un fléau de griffes et de crocs.

« Ou peut-être as-tu reçu une bonne nouvelle il y a peu ? Je n'ai pas eu la chance de participer à une assemblée, aussi, je ne t'ai jamais vue... Je suis Jaguar des Ombres, enchanté ! »

Elle ouvrit légèrement la bouche, choquée, qu'entendait-il par bonne nouvelle ? En mentionnant l'Assemblée, Brume Argentée se douta que le guerrier faisait référence à des chatons, c'était souvent ce genre de bonnes nouvelles là, qu'on affichait durant ces assemblements, elle fit une grimace de dégoût en imaginant des petites vermines se mouvant, blottit à son corps devenu dodue avec la mise bas. Son corps si gracile, si séduisant... non surtout pas ! Elle balaya cette mauvaise image de son esprit et posa ses deux yeux vairons envoûtants sur le guerrier aux yeux vert ardoise, il avait un air un peu hébété et séduit par la guerrière, la beauté de la guerrière d'argent aurait-elle eu raison de lui ? Elle jeta un rapide coup d’œil autour d'elle, et se fit la remarque à tel point le décor et ses personnages étaient digne d'un doux rêve, elle ronronnait intérieurement. Le guerrier face à elle n'était vraiment pas mal non plus, sa fourrure courte dansait entre le noir et le brun doré, et son corps sculpté de muscles était robuste et bien plus imposant qu'elle. Une idée farfelue s'installa dans sa tête et elle se dit qu'il pourrait être la proie idéal, pour le piège futile de sa toile séductrice et provocante. Veuve noir affamée.

Elle se redressa fièrement, bomba son torse, laissant deviner des formes généreuses et féminines sous sa douce fourrure épaisse d'argent, de palettes de gris, de noir et de blanc. Son œil bleu brillait d'une lueur clair glacée alors que son œil doré s'animait d'une étincelle vive. Sa queue s'enroulait dignement sur ses pattes, berçant son corps de mouvements lents.

« Je dois admettre que c'est pas trop mal par ici. Elle marqua une pause, laissant le vent dansait follement entre les deux personnages figés dans le temps. Et non, je t'assure que toutes les rivereuses ne sont pas aussi resplendissantes, elle lui fit un clin d’œil taquin, Brume Argentée aimait jouer à ce jeu de la narcisse imbue de sa personne, bien qu'elle n'en pensait pas un mot en réalité, elle s'amusait en créant ce personnage intouchable & indomptable. Mais, doivent être bien plus joyeuses en revanche. »

La déesse d'argent se leva dignement pour prendre place sur une des pierres blanchâtre qui s'affaissait plus bas, en amont de l’édifice, de la mousse verte ravageait lentement la roche lisse et clair. Elle se posa tranquillement, et le vent se mit à faire danser ses poils. Elle se lécha une patte puis la passa derrière son oreille, afin de mettre un peu d'ordre dans sa fourrure ébouriffée.

« Pas de bonnes nouvelles à l'horizon, bien heureusement pour moi, je reste seule & et bien contente de l'être, ces banalités d'amours et de chatons ne sont vraiment pas pour moi, qui ira découvrir le monde si je dois m'occuper de petites chenapans, prisonnière d'une tanière trop étroite, en compagnie de reines ennuyantes ? Elle le regardait dans les yeux, d'une expression indéchiffrable. Mon nom est Brume Argentée, enchantée. C'était rare qu'elle communiquait autant avec quelqu'un, mais la guerrière était généralement plus à l'aise lorsqu'elle n'était pas en compagnie de chats de son propre Clan. Normal que tu ne m'aies jamais vu si tu n'est jamais allé à une Assemblée, elle esquissa un sourire froid. Et toi, que viens-tu faire par ici ? Échapper à tes corvée de guerrier pour roupiller un somme ?  »

Ses dernières paroles étaient piqués d'un air narquois et elle plissa des yeux, méfiante. Si elle aimait flirter & s'adonner a des choses interdites avec des guerriers ennemis, elle n'aimait pas se livrer facilement et préférait garder une touche de mystère et de distance avec autrui, d'autant plus qu'elle ne connaissait rien de ce guerrier et surtout, elle n'aimait pas les lâches qui préféraient se cacher afin d'éviter les devoirs du Code du Guerrier que de les mettre en oeuvre. Elle soupira longuement dans la brise du vent, et s’allongea de toute sa longueur sur la roche blanche, lui donnant davantage un air de déesse sacrée sur son nuage céleste.

La belle d'argent se pavanait sous les quelques rayons doux du soleil, étalant son ventre dans l'exubérance et l'excentricité afin de recueillir un peu de chaleur, tandis que le vent faisait danser sa fourrure pailletée, lui donnant un air beaucoup plus impressionnant.

« Je n'avais jamais considéré les portées de cette manière, c'est vrai... M'enfin, je pense qu'avoir une descendance peut valoir le coup de sacrifier quelques lunes de liberté. »

Elle lui jeta un regard lourd de sens et leva les yeux au ciel, excédée par les paroles du chat.

« On voit bien que ce n'est pas toi qui porte des petites choses frémissantes en ton sein pendant deux lunes entière, t'obligeant à rester inactif durant tous ce temps, t'éternisant avec des personnes que tu ne côtoierais pas habituellement de ton plein grès, à entendre des femelles geignardes jacasser toute la journée à essayer de deviner ensemble les futur couleurs des pelages et yeux de leurs précieux petits tant attendus. »

Brume Argentée avait peut-être une vision un peu faussée de la maternité, mais c'était ainsi qu'elle imaginait le fait de rester cloîtrée dans une tanière étroite à l'odeur de lait, pendant deux lunes entière avec des gens ; ces mêmes gens qu'elle évitait soigneusement en temps normal.
Elle attendait toujours une réponse à sa deuxième question concernant le fait que le jeune mâle lézardait paresseusement en dehors de son camp, et elle aperçut un petit tic sur l'oreille gauche de celui-ci, il semblait nerveux & gêné face à cette question, s'en voulait-il d'être en excursion tandis que certains chassaient et d'autres patrouillaient aux frontières de son Clan, alors que lui-même bavardait avec qui plus était, une intruse sur son territoire ? La jeune grise esquissa un sourire malicieux, qu'est-ce qu'elle aimait piquer et perturber les autres dans leurs tranquillités. Ce par quoi il répondit ;

« Il est vrai que j'apprécie les temps de repos en dehors du camp. Mais je ne parviendrais pas à les accomplir sans avoir la conscience tranquille. Je m'arrange pour enchaîner les tâches, afin d'avoir quelques heures pour moi. D'aucun pourrait trouver cela égoïste, mais, c'est un besoin. Les autres finiraient de toute façon par ne plus me supporter si j'extériorisais mon trop plein d'énergie au camp, d'autant que je n'ai pas ton élégance. »

Ah, c'était donc ça, le mâle comblait son hyperactivité par des tâches simultanément enchaînés les unes après les autres, afin de s'arranger avec lui-même de sa liberté pour le restant de ses journées ? Brume Argentée pouvait très bien concevoir cela, elle aurait pu agir ainsi elle aussi, mais pour cela il fallait avoir une conscience, et la culpabilité était un sentiment qu'elle avait définitivement éloignée de sa vie, donc pas de représailles pour la jeune guerrière, elle vivait sa vie à son rythme, tout en essayant d'accomplir par ci et par là, les tâches obligatoire que lui concédait son Clan. Elle s'étira de tout son long et bondissait non loin du jeune matou brun & noir, elle lui jeta un œil interrogateur alors que celui-ci se laissait aller à la contemplation du paysage qui s'offrait à eux.

[color=#66cc99]« J'apprécie ces ruines. J'aime me percher ici, observer les couchers de soleil, ou savourer la chaleur des pierres. »[color]

Elle acquiesça de la tête, elle n'en était que plus d'accord avec le jeune guerrier sur la beauté de ses territoires, elle n'était jamais venu là, mais son intuition se trompait rarement lorsqu'il lui dictait de suivre son instinct et de suivre tel ou tel chemin, même dans les endroits les plus saugrenues ou lugubres, elle y trouvait des beautés rares et subtiles, que souvent, elle seule admirait avec autant de sensibilité.

Il capta un moment son attention sur la jeune grise puis se perdit à nouveau dans les palettes de verte, de gris, et de bleus des landes et des ruines. Il semblait se remémorer ce pour quoi il était là, à cet endroit précis, et d'une voix un peu gêné, lui raconta son récit, l'objet de convoitise de ses explorations depuis quelques jours.

« En fait, je suis sur la piste d'un blaireau, depuis hier. Une bête à trois pattes arpenterait régulièrement nos terres, et je voulais satisfaire ma curiosité... Tu penses qu'il peut courir aussi vite qu'un blaireau à quatre pattes ? C'est ce que les rumeurs racontent... »

Jaguar des Ombres attisa sa curiosité, elle l'observait une étincelle dans les yeux et frôla le matou de sa queue épaisse et grise.

« N'écoute pas les rumeurs, un blaireau claudiquant à trois pattes doit être ralentis par bien des choses... et pourquoi on irait pas voir ça de nos propres yeux ? »

Ses yeux brillaient d'excitation et de malice, elle mourrait d'envie de voir ce spécimen, de le courser furtivement, d'observer sa démarche gauche dans les broussailles, ses petits yeux sombres n'y voyant pas grand chose, se butant contre des troncs d'arbres et des roches durs et froides. Tout cela; simplement pour accueillir de nouveaux souvenirs dans sa mémoire, des souvenirs qu'elle pourrait visualiser à sa guise lorsque l'ennuis des tâches la bloqueront au Camp, ou lorsqu'elle voudra trouver le sommeil plus rapidement. Elle ne tenait plus en place et fixait le jeune mâle du regard, le pressant.

« Alors, c'est par où ? Dépêche toi si tu veux qu'on le rattrape ! »

Et sur ces mots, elle s'élança en avant, s'arrêta brusquement et l'attendit impatiemment, des fourmis dans les pattes, son échine hérissait jusqu'au dernier poil.

HRP:

Elle ne prit même pas la peine d'attendre les dires du matou, elle crut seulement entendre un « Ce que madame veut, elle l'obtient. » Avant de s'élancer davantage sous les fourrés. Puis elle leva sa truffe en l'air à la recherche d'une odeur âcre et malodorante laissant deviner le passage d'un animal lourd et pataud, le matou tigré arriva enfin à sa hauteur et et il lui ouvrit le passage. Elle le laissa passer devant, après tout ce n'était pas son territoire, si une patrouille les surprenaient, ils auraient de grave ennuis, elle pourrait toujours inventer une histoire en disant qu'elle a sentit l'odeur de la bête noire et blanche sur son territoire et en a suivit la trace, sans s'être rendu compte qu'elle avait dépassé le marquage des venteux.

« La bruyère ne comprends aucune fleur ici... D'habitude, des petits points roses et blancs les habillent, mais là... Comme si l'odeur du tripède les avaient fait fâner ! »

Brume Argentée remua des moustaches, sa curiosité attisé, elle pressa le pas davantage, elle espérait tomber sur la piste direct du gros bestiau mais ici et là les odeurs étaient quelque peu éventés, ou alors il y en avait trop de nouvelles pour la guerrière d'argent qui n'avait pas l'habitude de ce territoire ? Jaguar des Ombres poussa des touffes de bruyère pour lui laisser un petit passage, la reine d'argent fut ravie de son initiative et passa devant lui, la tête haute et la queue en panache, en profitant pour l'effleurer de sa douce fourrure.

« Je crois que tu vas avoir du travail pour débarrasser ta fourrure de tout les petits morceaux de bruyère ! »

Elle jeta un rapide coup d’œil à sa fourrure poussiéreuse de brindilles et fit la grimace, il la regardait de ses yeux vert ardents et elle soutint son regard un moment.

« Tu n'auras cas m'aider à les enlever. »

Sous entendu lourd de sens, et quelque peu entreprenante sur les bords, elle esquissa un sourire séduisant, quand soudain, une odeur fétide lui étouffa les narines, un grognement grave retentit derrière eux, et une grosse tête noire et blanche jaillit d'entre les bruyères. La bête était là, grande et imposante, ses petits yeux noirs  brillaient vicieusement à l'ombre des arbustes. Malgré la taille plus petite de la femelle grise en comparaison au mâle brun et noir à ses côtés.

Brume Argentée hérissa son échine, doublant de volume, ses yeux jetèrent des éclairs à la bête claudicante, ils avaient l'avantage ! L'animal qui était de nature lente habituellement, l'était encore plus avec une patte en moins, qui semblait avoir était lacérée par un piège de bipède, elle en avait déjà vu à l'orée de la forêt. Elle décida de frapper en première, l'adrénaline vibrait dans son corps tout entier, se glissant d'abord sous le ventre lourd du gros prédateur, dans un dérapage contrôlée elle atterrit à l'arrière de la bête, lui griffant l'arrière train, elle espérait que Jaguar des Ombres profiterait de sa diversion pour lui bondir sur le dos, la grosse bête se retourna maladroitement, surpris de la réaction de ceux qu'il avait prit pour des proies un peu plus tôt, elle tenta de lui griffer les yeux pour l'aveugler un peu, la peau épaisse de l'animal perla de sang et il poussa un hurlement furieux, il projeta sa grosse patte valide dans les airs, mais la guerrière habile l'évita de justesse, les griffes de l'animal parvint tout de même à cisailler son flanc gauche, et Brume Argentée serra les dents, elle fit une roulade sur le côté en quête d'une issue pour reprendre son souffle et aperçut un troue sous les bruyères, elle s'y dissimula un moment, léchant sa plaie qui lui faisait affreusement souffrir puis prit une grande inspiration et se lança à nouveau dans la bataille, elle devait aveugler la bête pour que celle-ci batte retraite ! Mais alors que le matou du vent et le gros bestiau se confrontaient dans un combat effréné, elle se fit percuter par l'arrière train de blaireau et glissa deux mètres plus loin contre un tronc, assommée, elle vit floue pendant quelques secondes, et dans un feulement de rage elle s'élança sur la grosse bête s'accrochant à son flanc et lui assénant des coups de griffes violent. Il la délogea qu'un coup de rein et elle voltigea à nouveau en arrière, mais se rattrapant de justesse sur ses pattes, la volée précédente l'avait vraiment sonnée et du sang perlait de son oreille, elle tituba un moment et s'écroula au sol, épuisée, la bête en profita pour se jeter sur elle, elle vit trouble.

HRP:

Elle sombra dans des songes, sonnée.
Une lande verdoyante aux reflets d'argents et parsemées d'étoiles s'offrit en spectacle à la jeune guerrière grise, et elle ne reconnut pas l'endroit où elle était, elle paniqua lorsqu'il ne vit nul part le visage familier de son ami venteux, et soudain, un matou gris cendré fit son apparition. Ses yeux s'arrondirent, ahuris. Matin Cendré ! Que faisait-il ici ? Était-elle morte ? Il esquissa un sourire amusé devant son air épouvantée. « Non ma sœur, tu n'es pas morte, je te rassure. Sa voix était douce, comme à son habitude et Brume Argentée se rendit compte Ô combien son frère lui manquait terriblement. Ce guerrier du Clan du Vent a encore besoin de toi, crois moi, tu auras besoin de lui toi aussi. Son visage prit un air grave. Fais attention Brume Argentée, la voix que tu empruntes est semées d’embûches et tu vas trébucher sur bien des miettes de cœurs brisés.  » Elle voulut répondre quelque chose mais le brouillard se rependit dans la lande, son frère disparut petit à petit et elle hurla son nom.

« Matin Cendré ! Reviens ! Attends ! »

Elle cligna des yeux, encore sous le choc, une voix hurlait et lui suppliait de se réveiller, en même temps que ses propres cris qui résonnaient dans la clairière,  et elle se retrouva à nouveau dans les bruyères, le corps endoloris, un matou brun tigré-tacheté se tenait face à elle et elle sursauta en ne le reconnaissant pas d'abord. Puis les souvenirs lui revinrent et elle reconnut le jeune guerrier du Clan du Vent ; Jaguar des Ombres. La langue rappeuse du jeune mâle vibrait encore contre ses tempes et elle le repoussa gentiment, oppressée par sa présence, trop proche à son goût. Elle s'ébroua, gênée, toujours avec autant de dignité et, se rappelant de la grosse bête qu'ils étaient entrain de combattre plus tôt, elle se crispa, cherchant son visage bourrus parmi les feuillages et branches. Il avait disparut. Elle questionna du regard le jeune mâle brun tigré et lut beaucoup d'inquiétude dans ses yeux verts ardoises.

« J'ai du vraiment lui foutre la raclée de sa vie pour qu'il fuit comme ça, ce gros lard. »

Elle esquissa un sourire malicieux, reprenant son sens de l'humour.

« Bah quoi ? Me regarde pas comme ça, je vais bien merci, en dirait que tu as vu un fantôme oh ! »

Elle le secoua sans ménagement, et le fit trébucher dans les fourrés, oubliant qu'elle était encore un peu tremblante, elle trébucha avec lui, et ils roulèrent dans un concert de galipettes et de bruits sourds, ils tombèrent brutalement contre un tronc allongé et elle se retrouva dos à terre et le matou brun par dessus elle. Leurs regards ardents se croisèrent, ses yeux vairons brillaient d'une intensité subtile, et semblaient dire bien des choses. Ce moment était vraiment gênant et embarrassant, eh bien que Brume Argentée aimait flirter en toute circonstances, la tournure que prenait les choses la troublait énormément, d'autant plus après les dires de son frère défunt qui n'arrangeait rien à la situation, elle décida de se renfermer au mâle brun tacheté.

« Tu veux bien faire attention oui ! Tu m'écrases entièrement là, tu crois pas que j'en aies assez baver pour qu'en plus un gros tas comme toi m'achève ? »

Elle le repoussa brusquement, mal à l'aise à ce contact non voulu et resta en retrait, elle s'adoucit quelque peu de temps après un silence lourd et pesant.

« Encore un peu et je lui aurais arrachée sa fourrure à ce sale lourdaud! On a fait une bonne équipe bravo ! »

Elle leva la tête fièrement, les arbres projetaient des ombres sur sa fourrures d'argent, faisant danser ses lignes noir et gris sur son corps svelte et élégant, même avec une entaille sur le flanc, et la fourrure en bataille, elle n'en était pas moins magnifique.

Alors qu'elle se remettait doucement du choc de la bataille précédente, elle fut surprise de voir de la colère étinceler des yeux vert ardoise du matou au pelage ombragé. Ses oreilles se dressèrent sur sa tête, prête à en découdre si elle le devait, elle n'était pas du tout intimidée par les épaules larges et les griffes pointues du jeune mâle, tandis qu'il dévoilait une rangée de crocs aiguisés à souhait. Que lui arrive-t-il ? Songea, mécontente et ennuyée la déesse d'argent. Il est encore plus tombé sur la tête que moi, celui là ! Elle recula de quelques pas, prudente, après tout ils n'appartenaient pas au même Clan, Jaguar des Ombres pouvaient décider à tout moment de la renvoyer paître chez elle.

« Une bonne équipe ! » répéta-t-il en grognant. « Pourquoi tu l'as attaqué !!? Je voulais juste le faire courir, et peut être l'embêter ! »

La guerrière vit rouge, elle se cambra sur ses quatre pattes, et sa fourrure d'argent doubla de volume, les méandres noires de ses poils dansaient en même temps que ses yeux qui jetaient des éclairs sombres au mâle. Elle répondit du tac au tac, n'attendant pas la suite de son dialogue.

« Juste l'embêter ? Mais espèce de cervelle de souris, grandit un peu ! Tu crois vraiment qu'il se serait contenter de courir ? De fuir ? C'est un prédateur je te le rappelle. Il nous aurait attaqué ! Là au moins on avait l'avantage sur lui, de l'avoir prit par surprise. »

Elle cracha ses derniers mots, furieuse. Si la guerrière d'argent avait prit l'initiative d'attaquer en première, c'est  qu'elle savait que ça avait était la meilleure chose à faire. Si les deux guerriers avaient pourchassés l'animal et que celui-ci décidait de faire face en pleine course, les deux guerriers auraient était pris au dépourvus, à leurs propres jeux, et essoufflés par la course, ils auraient perdu l'avantage, et peut-être que cette fois la guerrière ne serait vraiment plus de ce monde. Elle le vit gratter frénétiquement le sol, d'un geste nerveux et fébrile. Elle leva un sourcil, hautaine et vexée alors qu'il reprit la parole, ses mots se bousculaient moins saccadés.

« S'il m'avait envoyé promené ne serait-ce que trois foulées plus loin, je n'aurais pas pu intervenir à temps, et tu aurais finit dans son estomac après avoir été découpée en deux !!!  »

Toujours sur la défensive, mais en comprenant les craintes du matou à son égard, un sentiment étrange lui titilla l'estomac. C'était une solitaire d'ordinaire, elle n'avait pas pour habitude que les autres se souciaient d'elle, elle vivait sa vie comme elle l'entendait, et ne pensait pas aux conséquences que cela pouvaient impliquer. Pourquoi ce chat inconnu éprouvait-il de l'inquiétude à son sujet ? Ils ne se connaissaient pas, et d'autant plus qu'elle appartenait à un autre Clan, si l'acte de la guerrière lui avait coûter la vie, c'était son problème à elle, pas le sien.

« Tu es un guerrier du Clan du Vent, non ? Vous autres, êtes connus pour être les plus rapides de la forêt, j'avais confiance en tes capacités. Elle marqua une pause, réfléchissant à une potentielle pique qu'elle pourrait glisser dans son discourt. Ou sinon ça veut dire que vous êtes tous de sales menteurs, vous les guerriers du vent. »

Elle était toujours aussi renfrognée et susceptible, elle cherchait à le piquer maintenant qu'il avait attisé sa colère, Brume Argentée avait cette fâcheuse tendance à provoquer autrui qui avaient osés la contrarier plus tôt. Elle le défiait du regard, cherchant une quelconque rancœur ou amertume dans les yeux du matou, mais ce qu'elle y lit ne ressemblait à aucun de ses deux traits. Intriguée, elle l'observait sans ménagement, ses yeux ardents sondant son âme, jusqu'à embraser sa fourrure marbrée.

« Qu'est-ce que j'aurais fait moi, hein ?! »

C'était une question rhétorique ? La guerrière n'ajouta rien, laissant ses pupilles parler à sa place.

« Désolé Brume Argentée... C'est pas mon genre de m'emporter comme ça, je voulais pas... »

Le matou semblait se calmer mais la colère de Brume Argentée, elle, persistait bel et bien, brûlante, comme un volcan prêt à exploser.

« Mais tu sais, j'ai trouvé ça drôlement bien de parcourir la lande avec toi et de faire ta connaissance alors bon... Je préférerais qu'on fasse fi des frontières et qu'on s'amuse encore plutôt que de te savoir digérée par un monstre qui pue. »

Les derniers mots du matou lui faisait penser à un chaton perdu naïf qui a perdu sa mère, elle fit une grimace de dégoût, et planta ses griffes dans le sol pour ne pas se laisser submerger par les émotions qui nageaient en elle.

« Premio, je ne suis pas un chaton, je suis bien assez grande pour me débrouiller toute seule, merci. Deuxio, cesse de te comporter comme un gamin naïf, et réalise l'importance des enjeux. Je ne devrais pas être sur ton territoire, comme je ne devrais pas pourchasser des bêtes imaginaires avec toi, cesse de poursuivre des chimères et réagis en guerrier, en dirait vraiment un enfant quand je t'écoute, oh et puis tu m'agaces quoi, c'est bon, si tu n'es pas capable de me repousser de tes terres, je vais le faire toute seule, allez tchao, c'était un plaisir de défouler mes muscles sur les territoires des landes. »

Elle fit voltiger sa queue sous le museau du jeune guerrier et la fit glisser lentement sous ses narines, elle bondit en avant, les muscles encore endoloris, et arpenta lentement le sentier du retours, elle était frustrée, perturbée, contrariée, agacée. Les mots de son frère pesaient encore dans son esprit, tu auras besoin de lui toi aussi, Brume Argentée était une guerrière indépendante, elle n'avait besoin de personne, et encore moins d'un guerrier puérile du Clan du Vent, alors qu'elle ruminait sur le sentier retours, une légère pointe de culpabilité lui chatouillait le bas ventre, elle écarta bien vite ce sentiment qu'elle avait longtemps refoulée après la mort de son frère. C'était une égoïste, solitaire qui ne se souciait guère des autres, a quoi bon avoir des regrets pour un chat qui n'est pas de son Clan ?

HRP:

La déesse d'argent cheminait à peine sur le sentier du retours, quand le matou marbré lui lança une pique qui valut étirer un sourire en coin à la guerrière de la rivière. Elle se retourna brusquement, faisait volte-face au guerrier, et l'observa longuement.

« Si madame la princesse égoïste s'ennuie, y'aura toujours un guerrier immature pour l'attendre aux ruines ...! »

Sa voix voyageait entre le vent et le bruissement des feuilles d'arbres, Jaguar des Ombres semblait aussi contrarié qu'elle, ce qui valut de la satisfaction à la belle grise, ses yeux brillaient d'une expression nouvelle, toute colère évaporée, elle était comme ça Brume Argentée, besoin d'évacuer sa colère intensément pour se calmer ensuite. Il fallait avouer, qu'elle aussi avait pris plaisir à cet escapade furtive en compagnie du matou, elle s'attendrissait un petit peu - mais juste un petit peu, il ne fallait pas non baisser la garde devant le guerrier ombragé - elle soutint son regard longuement, il avait du culot ce jeune guerrier, et elle aimait ça.

« La princesse égoïste te remercie de cette journée, et viendra très certainement retrouver ce guerrier aux ruines dans deux jours, à la même heure, si celui-ci veut bien lui pardonner son affront. »

Sur ces mots, elle n'attendit pas davantage et fendit le vent pour rejoindre ses terres, elle avait lancé cette proposition en toute hâte, non certaine de venir elle même au rendez-vous, ce guerrier la perturbait énormément, son côté naïf et enfantin lui plaisait malgré tout, elle avait ce sentiment de revivre une seconde enfance avec lui, lorsqu'elle avait perdu son frère, apprentie, et que son autre frère et sa sœur l'avaient reniés de leurs existences, Nuage de Brume s'était sentie très seule et désemparée, elle avait passée son enfance et son adolescence à ruminer et se lamenter, persuadée d'être la cause de la perte de Matin Cendré. Mais aujourd'hui, bien qu'elle était devenue cette guerrière intouchable aux yeux des autres, froide, solitaire et indépendante, elle éprouvait parfois du regret quand à ne pas s'investir aux activités d'autrui, et se renfermer de plus en plus dans cette solitude lancinante. Ses pas flottaient au dessus du sol, elle se sentait légère par toute l'adrénaline qu'elle avait ressentie dans cette journée, le blaireau, le clan des étoiles, son frère, cette dispute, ce guerrier, il y avait tant d'images qui défilaient dans sa tête qu'elle ne put s'empêcher de sourire, niaise. Lorsqu'elle arriva enfin sur ses terres, le vent apportait encore avec lui, l'odeur des landes et des bruyères, et un énième sourire s'étira sur ses lèvres, tandis que ses yeux brillaient d'une lueur nouvelle, le renouveau.

Lis-moi !

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