La voie du guerrier

Requiem du Silence se réveilla aux premières lueurs de l’aube. Il cligna des yeux tandis que les rayons du soleil filtraient à travers l’entrée de la tanière. Il s’étirera de tous ses membres, avent de lécher son poil, prenant bien soin de le lustrer et de ne pas laisser une seule touffe rebelle. Une routine si habituelle qu’il la remarquait à peine. Avec ses poils longs, il passait toujours un peu plus de temps que la moyenne à faire sa toilette, mais ne la précipitait jamais. Il tenait à son allure, mine de rien.
A ses côtés, certains de ses camarades se levaient eux aussi. Ils constituaient sûrement la patrouille de l’aube, qui ne tarderait pas à partir. Par politesse, il les salua d’un geste de la queue. Ses occupations du jour, à lui, étaient tout autres. Sans attendre de réponse de ses camarades, il se glissa à la sortie de la tanière. Juste là se trouvaient aussi la tanière des apprentis, là où avait prévu de se diriger Requiem du Silence ce matin. Mais d’abord, son ventre gargouillant le rappela à l’ordre et il prit la direction du tas de proie.
Le soleil se levait tout juste, mais il n’y avait aucun nuage dans le ciel. C’était une douce journée, et qui était, en somme, parfaite pour un entraînement. La veille, il avait plus, et le guerrier avait plaint ses camarades qui avaient dus diriger leurs entraînements par ce temps. Bien que les plus jeunes avaient besoin d’apprendre à chasser et se battre quelle que soit la météo, il fallait avouer que ce n’était jamais très agréable de le faire.
L’escadron se choisit un oiseau et le dévora en gardant un œil sur la tanière des apprentis. Il doutait que Nuage de Pétales se lève plus tôt que prévu, mais au cas où, il souhaitait surveiller les allées et venues des jeunes. En réalité, ça lui permettait aussi de se faire une idée de quel genre de chats ils étaient. Il y avait toujours des lèves-tôt, comme lui… bien qu’il sache que ça ne courait pas les forêts.

Son repas terminé, il trottina finalement jusqu’au repaire des apprentis. Les jeunes chats dormaient l’un contre l’autre, endormis, et Requiem du Silence regretta presque de devoir réveiller son apprentie profondément endormie. Presque.

« Nuage de Pétales ? » miaula-t-il aussi doucement qu’il pu.

Il la secoua tranquillement du bout de la patte. Il ne voulait pas non plus la réveiller en sursaut, en puis ça ne pressait pas. Il avait fait exprès de se réveiller tôt pour prendre son temps durant la journée, afin d’enseigner le plus et le mieux possible à la jeune chatte. Il voulait être le meilleur mentor possible, et même s’il l’avait déjà été, refusait de relâcher ses efforts.

Une fois son apprentie réveillée, il lui fit signe de le suivre jusqu’à l’entrée de la tanière. Inutile de réveiller le reste des endormis avec sa voix monotone. Une fois dehors, il entreprit de développer le programme de la journée à la jeune chatte.

« Nous allons commencer par un entraînement au combat, puis à la chasse, afin de ramener des proies au clan. » Il lui indiqua ensuite de la patte le tas de proies « tu ferais mieux de manger avant qu’on y aille, une grosse journée nous attends. Rejoint-moi à l’entrée du camp. »

Sans plus de cérémonie, il alla attendre son apprentie à l’endroit précisé, à quelques longueurs de queue de là. Il passa en revue ce qu’il avait prévu aujourd’hui. Il avait toujours été très organisé, dans son travail de mentor, et ne dérogeait jamais à ses propres règles. Il considérait que c’était de respecter le code du guerrier, ainsi que lui-même, mais surtout, c’était respecter son apprentie que de savoir ce qu’il faisait et de donner le meilleur des enseignements possible. Il formait une future guerrière pour le clan, après tout, il ne pouvait pas se permettre d’échouer.

« Nous allons à l’Arbre Fendu. Je te laisse passer devant » annonça-t-il une fois que Nuage de Pétales l’eut rejoint.

Ce n’était pas la première fois qu’ils s’y rendaient, aussi Requiem du Silence considérait qu’elle saurait où aller. Et, en soit, c’était déjà le début de l’entraînement. Ne jamais oublier de vérifier constamment les connaissance de son élève. C’était un principe que l’Escadron avait depuis son premier apprenti et il ne l’avait jamais changé. C’était après tout, son devoir en tant que mentor.

« Bien » dit-il une fois qu’il furent arrivés. « J’espère que tu as bien dormi, l’entraînement ne sera pas de tout repos. As-tu des questions avant que l’on commence ? »