« Méfie-toi de celle qui crache du venin et de l'ombre blanche,

ils s'attaqueront aux fondements des clans... »
 
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 That moment |Nora/Maxence|

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Ruisseau Onirique
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MessageSujet: That moment |Nora/Maxence|   That moment |Nora/Maxence| 3horlo10Mer 12 Aoû 2015 - 2:39

«À tout à l’heure, Johnson.»

Un sourire suave, les lèvres redressées contre des dents blanches et parfaitement alignées, le réceptionniste me salue avec toujours ce même entrain, ses prunelles dansant de façon presque imperceptible entre ma poitrine et mes hanches. Je frissonne avant de baisser les yeux, sans même me donner la peine de répondre. L’insistance passive du jeune homme me bride, si bien que je préfère éviter le hall le plus possible. Je presse mes pas vers l’entrée, repoussant les grandes portes de l’immeuble avant de m’aventurer dans les rues animées de la ville. Je le déteste. Tous les jours il m’attend, tous les jours il me détaille ainsi, son regard me rend dingue. Il a beau être mignon, il doit apprendre comment se comporter auprès d’une fille qui, clairement, n’est pas intéressée. Pressée de mettre le plus de distance entre lui et moi, j’accélère encore plus, serrant le sac brun qui renferme mon lunch contre ma poitrine affolée, zigzagant entre les voitures et les passants avec une aisance forgée par l’habitude, en direction d’un parc situé à quelques pâtés de maison. Un endroit plutôt agréable, baigné de soleil, où j’ai tout le loisir d’oublier ces piles de factures dont les chiffres dansent toujours sous mon crâne alors que je rentre le soir chez moi, parfois très tard, accumulant les heures supplémentaires qui pourtant ne m’enrichissent jamais. Un soleil de plomb plonge contre la ville en cette journée d’été, trop belle presque pour la personne grise et morne que je suis. Comme si quelque part, on se moquait du grand vide qui lentement, m’aspire dans l’abysse, me précipite dans l’oubli.

Un soupir. Je retrouve ce banc où je trouve refuge à tous les après-midis, m’asseyant tout juste au soleil qui me brûle la peau, si bien que je dois retirer mon veston, exposant mes épaules dans ce débardeur tout simple d’un bleu aussi prenant que mes yeux. Je passe une main dans mes cheveux en scrutant le ciel, mâchant quelques bouchées d’un sandwich sans goût, avec toujours cette même saveur : jambon, salami de gênes, moutarde, un peu de laitue. Un goût de cendre. Je n’ai pas faim et je repose bientôt mon repas dans mon sac pour saisir une pomme, dont les parfums sucrés et le jus semblent attiser un peu mes papilles gustatives. Et ainsi je reste, dans ce même silence, à déguster ce même repas, sur ce même banc que tous les jours, mais le soleil… il a quelque chose de différent aujourd’hui. Il baigne le parc d’un éclat doré et chaleureux, et si je sue quelque peu sous sa radiance intense, je ne me plains nullement de sa présence qui jette une nouvelle vie sur cet endroit que je visite pourtant tous les jours. L’eau de la fontaine semble briller sous les rayons, les rires des enfants résonnent comme des carillons harmonieux, tout comme la voix des oiseaux dans les arbres. Je me sens sereine, presque, mais surtout soulagée d’être loin du boulot. Je sens que rien ne pourrait mal tourner à cette heure, que ce moment m’appartient.

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MessageSujet: Re: That moment |Nora/Maxence|   That moment |Nora/Maxence| 3horlo10Jeu 13 Aoû 2015 - 0:09

Encore assis sur ce fauteuil depuis bientôt quatre heures. Je ne vais pas cracher sur mon boulot que j'apprécie mais à cette heure là, c'est toujours difficile. Je tape, je tape sur ce clavier des heures durant et mon regard se tourne sans cesse vers l'horloge numérique de mon ordinateur. Un sourire se dessine sur mes lèvres quand je vois qu'on approche à grand pas de l'heure du déjeuner, ce qui me motive d'autant plus. Mes doigts glissent sur les touches de ce clavier que je connais par cœur après tous ces moments à l’utiliser. Je ne compte plus le nombre de site web que j'ai créé. La plupart des clients sont satisfaits et à chaque nouveaux projets je tente d'innover, de faire quelque chose que je n'avais jamais essayé. Je ne veux pas tomber dans la routine et coder le même site jour après jour, en ne changeant que quelques images et textes. J'attrape mon portable situé à ma gauche sur mon bureau et coupe la musique, retirant ensuite mes écouteurs. Quel chance que je sois autorisé à en écouter, l'ambiance serait bien barbante sans. L'heure tant attendue est enfin arrivée. Je ramasse mes affaires et me dirige de bonne humeur vers la sortie, attrapant ma veste au passage. Je lâche un « à tout à l'heure » à qui voudra bien l'entendre et me retrouve dans les rues animées d'Oyonnax.

Quel bonheur d'être enfin dehors par cette belle journée. Je me dirige vers la sandwicherie la plus proche où j'ai l'habitude de me rendre tous les jours. Je sors mon porte-feuille de ma poche et prépare à l'avance l'argent que je vais donner pour obtenir ce fameux sandwich poulet-crudité que j'apprécie tant. C'est pareil que pour le travail, je ne choisis jamais le même deux jours à la suite sinon je serais bien vite dégoûté de la saveur de ce repas. Bonjour, un sourire, je donne l'argent et me voici déjà reparti. Mes pas me dirigent vers le parc juste en face. Je n'y vais pas souvent et l'ambiance naturelle qui s'y trouve m'attire. Je déguste mon déjeuner tout en marchant, jetant des coups d’œil à droite, à gauche. Mon regard s'arrête sur une silhouette assise sur un banc, pas très loin. Ce visage, ces yeux... Je suis sûr de les avoir déjà vus. Je m'approche l'air de rien pour essayer d'avoir un meilleur visuel. Des souvenirs me reviennent de ma scolarité alors que je reconnais cette jeune femme. Quel est son nom déjà ? Noriane, Nore, Nora... Nora, c'est ça ! Je souris en m'approchant, veillant à n'avoir aucun bout de poulet ou de salade entre les dents.

« Salut Nora ! Quelle coïncidence ! Tu te souviens de moi ? »

Allait-elle me reconnaître ? Ce n'est pas comme si je n'avais pas changé depuis le collège.

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MessageSujet: Re: That moment |Nora/Maxence|   That moment |Nora/Maxence| 3horlo10Jeu 13 Aoû 2015 - 0:57

Une nouvelle bouchée de cette pomme dont la chair est blanche et luit sous le soleil resplendissant d’été m’arrache un nouveau sourire timide et mal assuré, comme si ce geste appartenait à un passé lointain et rouillé, une habitude que j’aurais perdu au fil des années. Les petits plaisirs, on m’en a souvent venté le mérite, et à cette heure perdue dans un océan de déplaisir, ce fruit tout simple m’apporte un peu de chaleur. J’en avale une autre bouchée savoureuse lorsque je remarque une ombre qui couvre le soleil baignant le parc. Elle s’étend à mes pieds, plonge mon visage dans les ténèbres, alors qu’une silhouette aveuglante s’avance en ma direction, d’abord hésitante, puis toute en assurance. Son objectif ne fait aucun doute, cet homme dont les traits se définissent de plus en plus alors qu’il interrompt la trajectoire du soleil. L’inconnu doit avoir environ mon âge. Plutôt mignon, un sourire aux lèvres qui me désarçonne, il m’interpelle comme à une vieille amie, et aussitôt je me recule contre mon banc en lui offrant un regard méfiant, même effrayé. En tentant de ramener mon sac à main contre ma poitrine, la pomme m’échappe des mains, à moitié entamée, et roule contre la terre fraîche du parc en se couvrant de saletés, la rendant non-comestible. Dire qu’un instant plus tôt, je pensais que le monde m’appartenait. La pomme continue sa lente course vers l’oubli, sous mon regard désemparé. Tout m’échappe à nouveau.

Je reporte mon attention sur cette personne que je devrais connaître. Je ne reconnais en rien cette mâchoire bien dessinée, cette silhouette agréable, ce sourire. Mais les yeux, les yeux m’apparaissent familiers d’une certaine façon. Je n’arrive pas à me convaincre d’y plonger assez longtemps pour en trouver le propriétaire, quelque part dans les méandres de mes souvenirs. À mes yeux il ne peut s’agir que d’une erreur. Il doit bien exister une autre Nora dans cette ville avec un physique assez semblable pour le convaincre qu’il se trouve devant quelqu’un qu’il a connu. Je détourne le regard, embarrassée par sa présence, serrant un peu plus fort le sac contre ma poitrine en tâchant de rester calme, mais à vrai dire tout en moi hurle. Je n’étais pas prête à affronter une discussion avec un inconnu, surtout pas un de sexe opposé avec un sourire comme le sien. Je prends une grande inspiration avant de relever la tête vers lui, osant à peine croiser son regard d’un vert mordoré, tâchant de me montrer polie, à peu près.

«Désolée monsieur, je ne vous connais pas.»

Mais mon nom est bien Nora. Qui est cet homme? Je scrute son visage en tâchant de deviner, curieuse malgré moi, avant de me rendre compte que je dois le dévisager comme s’il s’agissait d’un extraterrestre plutôt que de le considérer comme une vieille connaissance, ce qu’il semble prétendre être. Respire, Nora, il ne va quand même pas voler ton sac! Par précaution, j’attrape la bombe de poivre dans ma sacoche et prononce d’une voix un peu trop méfiante probablement :

«Qui êtes-vous?»

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MessageSujet: Re: That moment |Nora/Maxence|   That moment |Nora/Maxence| 3horlo10Jeu 13 Aoû 2015 - 21:52

Oui, Nora, je me rappelle bien d'elle. On ne se connaissait pas personnellement au collège, juste de vu. Enfin en ce qui me concerne. Si ça se trouve elle n'a aucun souvenir de moi. A l'époque je n'avais pas... le même physique on va dire. Ni le même caractère d'ailleurs, j'étais si timide que je ne me rappelle pas lui avoir déjà parlé. C'est facile de se rappeler d'une si jolie fille, je vois qu'elle a beaucoup changé et qu'elle s'est encore plus embellie avec le temps. Mais pourtant, quelque chose a changé en elle. Je me rappelle que c'était une fille timide mais elle semblait plutôt heureuse alors qu'aujourd'hui, alors que je la regarde, ses yeux ont l'air... vides. A vrai dire, je ne l'avait pas revu depuis le tragique accident d'une de mes anciennes camarades de classe qui, je crois, était sa meilleure amie. Je sais juste qu'elle avait eu des problèmes psychologiques par la suite et qu'elle avait été dans un hôpital. Après, plus aucune nouvelle. Normal en même temps vu qu'on ne se connaissait pas.

La chute de la pomme que tenait Nora quand je suis arrivé me tire de mes pensées. Mince, je l'ai peut être fait sursauté. Je la regarde alors qu'elle tient son sac à main contre elle, comme pour se cacher derrière alors qu'elle semble me scruter. En tous cas, elle ne me reconnaît pas du premier coup d’œil, ça c'est sûre. Son regard bleu pâle croise le miens un instant et j'y décèle de la méfiance. Pourquoi donc, de quoi j'ai l'air ? Elle détourne finalement le regard, l'air embarrassée avant de lever ses yeux une nouvelle fois vers moi pour me répondre qu'elle ne me reconnaît pas. Évidemment, je m'y attendais. Je ne sais pas pourquoi mais pendant un instant je ressens de la déception, avant de me dire que c'est tout à fait normal. Non seulement je n'étais absolument pas populaire à l'école mais en plus le visage d'un homme change souvent bien plus que celui d'une femme. Je n'ai ni la même voix, ni le même regard... Ni le même ventre. Je suis amusé suite à cette pensée, mon sourire doit d'ailleurs le faire remarquer. Devant moi, Nora me dévisage à nouveau, tentant sûrement pour la deuxième fois de me reconnaître, sans succès. Elle me demande alors qui je suis.

Qui je suis... Je pourrais lui dire, simplement, en lui indiquant mon prénom et quelques informations, lui parlant de notre scolarité mais je me dis que ça serait plus amusant de lui faire deviner. Ça me permettrais de savoir si elle savait au moins qui je suis ou à quoi je ressemblais.

« J'ai une idée, tu n'as qu'à essayé de trouver. »

Je m'assois rapidement sur le banc à une trentaine de centimètre d'elle, pose mon sandwich à côté de moi avant de lui adresser un petit sourire. Je vais lui donner quelques indices quand même sinon on va prendre toute l'après-midi.

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MessageSujet: Re: That moment |Nora/Maxence|   That moment |Nora/Maxence| 3horlo10Jeu 13 Aoû 2015 - 22:59

Une question toute simple que celle que je viens tout juste de prononcer à l’instant, même un peu trop pour l’émoi qu’elle provoque en moi. Probablement que le regard d’un vert saisissant du jeune homme n’arrange en rien mon désarroi, mais plus il me regarde, plus je me sens m’enfoncer contre le banc à la recherche d’une issue à cette conversation. Je tâche de me souvenir des habiletés sociales révisées pendant mes années passées à l’hôpital pour traiter, entre autres, de ma phobie sociale, aujourd’hui un mauvais souvenir. Sans succès. S’adresser aux autres est bien trop compliqué, et même s’il me semble plutôt sympathique et accessible. Et aussi de plus en plus familier. Même si j’ai passé au-travers le pire du point du vue social, il n’en reste pas moins que la moindre conversation en compagnie d’un inconnu me plonge dans une profonde angoisse, presque insoutenable, d’autant plus que je me convaincs de plus en plus qu’il n’est pas ici pour les bonnes raisons. Peut-être que ce jeune homme mystérieux n’en a pas après mon sac, mais plutôt à moi. En plein jour dans un parc bondé… oui, bon, rien n’est impossible. On ne sait jamais. Si je tente de me rassurer, mes craintes ont totalement obstrué ma raison, laissant libre court totalement à mon imagination débordante et fataliste. Oh mon dieu, il pourrait être en train de préparer un sale coup, je le sens.

Ma réaction semble l’amuser car il sourit au début. Je me demande à quoi il pense. Ce qu’il prépare. Ce qui justifie ses actions ou son approche. Ce qui a pu l’attirer à moi, même si nous nous connaissons réellement comme il le prétend, même si j’en doute toujours autant. Je préfère penser qu’il ne s’agit pas du cas, car si nous nous connaissons, alors je devrai lui parler alors que je préférais qu’il en soit autrement. Au moins il se tient à distance et je n’ai pas à l’affronter face à face. Je peux observer silencieusement mes cuisses sans craindre à une impolitesse. Je redresse la tête soudain en réalisant qu’il ne se trouve pas devant moi, et je sursaute à nouveau en entendant sa voix tout de suite à côté de moi. Un petit cri m’échappe en réalisant qu’il s’est installé à mes côtés sur le banc, assez près pour me toucher. Je me recule vivement jusqu’à l’extrémité du banc, brandissant soudain ma bombe de poivre que je vise vers lui, pas amusée un seul instant de son petit jeu. Ma mère m’a prévenu au sujet des inconnus. Ils sont nécessairement mal intentionnés, non? Ma main tremble sur la petite bouteille en aérosol que je brandis comme une arme très puissante, le regard affolé.

«Je vous préviens monsieur, votre petit jeu ne m’amuse pas du tout, je vais tirer!»

À vrai dire, j’ignore même si mon doigt est posé au bon endroit pour pouvoir tirer, mais il n’a pas besoin de le savoir si? Je dois avoir l’air à peu près convaincante… Je crois.

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MessageSujet: Re: That moment |Nora/Maxence|   That moment |Nora/Maxence| 3horlo10Ven 14 Aoû 2015 - 2:09

C'est une bonne idée que d'être venu manger ici, le hasard fait bien les choses. C'est amusant ce genre de petits moments dans la vie, aujourd'hui je rencontre une personne que je n'avais pas vu depuis bien longtemps. Voilà qui occupera cette courte heure de pose. Je me dis parfois que je devrais ramener une guitare au boulot pour allez me poser dans ce genre de parc et en jouer, ça me ferait passer le temps et peut-être que ça ferait plaisir aux gens qui passent d'entendre un peu de musique. J'ai bien une guitare acoustique qui ferait l'affaire, allez, j'essaierai demain. J'espère qu'il fera le même temps qu'aujourd'hui. Le soleil tape bien d'ailleurs, peut être un peu trop. Je ne suis pas fan des grandes chaleurs, heureusement que l'ombre des arbres est rafraîchissante ici. Enfin je ne vais pas cracher sur ce beau temps, c'est ce qu'il y a de mieux pour donner la pêche pendant le travail. Je suis déjà motivé pour finir cette journée et rentrer chez moi, dans mon petit appartement, pour gratter un peu mes les cordes de mes instruments, y penser m'a donné envie.

Je viens de m'asseoir sur le banc et je réfléchis au premier indice que je pourrais donner. Une date, un prénom ou bien le nom du collège... Je n'ai pas le temps de plus réfléchir et d'ouvrir la bouche que je remarque Nora qui sursaute en lâchant un petit cri, tout en se décalant instantanément loin de moi au bord du banc. Je ne comprend pas tout de suite et regarde à ma gauche, pour voir ce qui aurait surpris la jeune femme. Je ne vois rien d'anormal et me retourne donc vers elle pour lui poser la question lorsque je me retrouve nez à nez avec un aérosol d’autodéfense, un spray au poivre pour être précis. J'écarquille les yeux et me recule vivement alors qu'elle me met en garde de ne rien tenter. Elle a l'air si effrayé, toute tremblante ! Je place mes mains devant moi instinctivement et lui répond à toute vitesse, affolé à mon tour :

« Maxence Ilann du collège d'Oyonnax ! J'ai deux ans de plus que toi, on était pas dans la même classe mais je t'avais déjà vu, tu te souviens de moi ? Je ne te veux aucun mal ! »

Alors que je sais très bien qu'une vaporisation de ce spray dans les yeux est très douloureuse, je ne détourne par le regard et le plonge droit dans le sien, pour la rassurer et lui prouver que je ne suis pas hostile. Je me sens mal pour elle, elle est terrorisée. Je redoute à chaque instants d'entendre le bruit de l'aérosol mais ne bouge pas pour autant. Heureusement il n'y a personne autour de nous, la panique général pourrait aggraver les choses. Oh mon dieu faîtes qu'elle se souvienne de moi !

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MessageSujet: Re: That moment |Nora/Maxence|   That moment |Nora/Maxence| 3horlo10Ven 14 Aoû 2015 - 3:00

Je n’hésiterai pas. Passer des années enfermée dans un institut vous décide quant à la vie. Vous expose au choix ultime. Il n’y a que deux issus. Se laisser corrompre par la maladie, s’enfoncer un peu plus tous les jours dans sa désillusion et s’abandonner aux ténèbres jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien. Ou alors se lever et se battre. J’ai décidé la seconde option, même si à présent on pourrait en prétendre le contraire. C’est vrai, elle n’a l’air de rien cette jeune fille au regard éteint qui se contente de laisser la routine décider de la moindre de ses actions. Sauf que ce choix, j’y ai tranché il y a un moment. Celui de vivre. Je ne laisserai pas cet inconnu remettre en question mon intégrité physique, s’approprier mes effets personnels, penser qu’il peut me torturer à sa guise. S’il le faut, je déclencherai cet aérosol et l’aveuglerai assez longtemps pour me permettre de m’enfuir. Même si je suis transie de peur à l’idée de devoir m’en servir, de provoquer chez une autre personne de la souffrance, il n’en reste pas moins que je considère ma vie comme plus importante, et une barrière suffisante à tous les arguments moraux qui pourraient m’arrêter. Ma main prend de l’assurance alors que mon regard se change en un lac glacé impénétrable, une limite que je lui impose. Ne t’approche pas ou tu sauras de quel bois la nana à l’apparence fragile se chauffe.

Heureusement ce n’est pas nécessaire car sitôt ma menace lancée qu’il réagit, montant ses mains dans les airs dans un geste de protection tout autant qu’un message de paix. Ah, je te gage qu’il n’avait pas prévu le coup en m’approchant hein? Cette douce rose à l’apparence innocente cache bien ses épines. Il se met à débiter rapidement une explication. Maxence Ilann. Ce nom. Je le connais, j’en suis certaine. Je baisse automatiquement mon arme pour réfléchir, cherchant à associer un visage à ce nom. Car le sien ne me dit absolument rien, hormis peut-être ce regard affable ou je remarque (non sans une légère satisfaction tout de même) un affolement devant ma menace. Les années précédant la mort de Cindy m’apparaissent souvent dans un certain flou, comme si ma mémoire choisissait les souvenirs à conserver et ceux à brimer dans l’oubli, un choix subconscient et protecteur. Mais les informations fournies par le jeune homme me permettent enfin de le replacer, après une bonne minute silencieuse à farfouiller tous les recoins de ma mémoire. Mes lèvres s’entre-ouvrent dans un rictus de surprise.

«Fat Max. Oh mon dieu.»

Oh mon Dieu, oui. Le mec est passé de lourdeau à plutôt joli garçon à ce que je peux voir, une transformation tout aussi agréable que gênante. Je réalise qu’en l’interpelant par son vieux surnom, je l’ai peut-être insulté. Je m’empresse d’ajouter.

«Je… je suis désolée, je ne voulais pas t’insulter. Je ne t’ai pas reconnu avec tous ces kilos en moins c’est euh… surprenant. Euh surprenant dans le bon sens tu parais très bien… non pas que tu paraissais mal avant!»

Je m’arrête de parler, il vaut mieux. Vraiment. Bordel, Nora, un peu de tenue. D’un joli rouge homard, je range la bombe dans mon sac à main, n’osant plus croiser l’émeraude de son regard.

«Désolée d’avoir failli t’attaquer…»

Je prononce ces derniers mots avec embarras, de façon à peine audible. Qu’est-ce qu’il fait ici? Je veux dire… à me parler? En quoi de renouer avec moi pourrait-il l’intéresser? Je lève un regard prudent en sa direction, curieuse malgré moi de savoir ce qu’il devient. À part mignon, bien entendu.

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Dernière édition par Étoile Sombre le Ven 14 Aoû 2015 - 23:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: That moment |Nora/Maxence|   That moment |Nora/Maxence| 3horlo10Ven 14 Aoû 2015 - 22:53

Si je m'étais attendu à ça ! C'est bien le première fois qu'on me menace avec une de ces armes, et qu'elle soit aux mains de quelqu'un que je connais rend la chose encore plus surprenante. Est-ce que je ressemble à un brigand ? Ou peut-être que ma façon de l'avoir accosté était un peu trop... franche et rapide ? Je sais maintenant qu'il ne faut plus jouer à ce genre de jeu avec n'importe qui. Faîtes qu'elle ne presse pas le bouton pour tirer, je n'ai pas du tout envie de découvrir les effets de ce produit. Je ne pensais pas en voir un d'aussi près un jour d'ailleurs, pour moi ça n'existe que dans les films ou les livres. Et pourtant c'est bien réel et aujourd'hui, j'aurais peut-être la malchance de me souvenir de ce moment toute ma vie. Je remarque qu'au fur et à mesure des secondes qui passent, le regard de Nora change, passant de la frayeur à l'assurance et la mise en garde. A mon grand soulagement, à la suite de mes paroles, elle baisse son spray et me considère à nouveau, concentrée.

Je lâche un léger soupir de soulagement sans pour autant baisser mes mains, paralysé, bien que je suis un peu plus détendu. Si j'étais une personne mal attentionnée, je ne pense pas que j'aurais donné mon nom et mon prénom, j'espère que ça suffit pour la rassurer. Les secondes qui découlent par la suite semblent prendre une éternité alors que j’attends en retenant mon souffle une quelconque réponse de sa part. Soudain, les yeux de la jeune femme s'allument de surprise alors qu'elle prononce doucement un surnom que je n'avais pas entendu depuis bien longtemps. Ahem, oui c'est ça... Fat Max. Je penche la tête de côté et baisse enfin les bras, gêné et un peu agacé à l'entente de cette appellation. Je n'en ai pas de bon souvenir mais j'avoue que je suis plutôt fier car elle me rappelle mon changement de physique. Nora continue ensuite en s'excusant et en expliquant sa réaction de façon un peu maladroite, ce qui me fait sourire d'amusement. Je suis aussi flatté de son compliment qui me vient droit au cœur.  Je la vois ranger son arme d’autodéfense, l'air totalement embarrassée. Elle s'excuse encore mais je ne suis ni énervé ni vexé. C'est plutôt marrant d'ailleurs et au moins on ne risquera pas d'oublier ces retrouvailles. Qu'elle est mignonne avec ses petites joues pourpres de gêne, je ne peux m'empêcher de rire doucement.

« Et bah, on ne rigole pas avec toi, ah ah ! Ne t'inquiète pas, plus de peur que de mal. »

Je m'assois un peu plus à mon aise me rapprochant à nouveau d'elle, on a l'air ridicule à se parler chacun à une extrémité du banc. Je me penche un peu en avant, tenant mes mains entre mes genoux légèrement écartés. Je tourne la tête vers la droite pour la regarder, un petit sourire toujours aux lèvres.

« Alors, quoi de neuf depuis le temps ? »

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MessageSujet: Re: That moment |Nora/Maxence|   That moment |Nora/Maxence| 3horlo10Sam 15 Aoû 2015 - 0:35

Je bloque. Vraiment, toutes mes pensées me retournent autour de cette question qui m’accable, que je tente d’élaborer dans tous les sens et surtout d’y trouver réponse. En quoi de m’approcher pourrait-il représenter un intérêt quelconque pour ce jeune homme qui, clairement, a bien mieux à faire que de perdre son temps auprès de moi. Il est toujours jeune, en pleine santé (de ce que je sache), il semble avoir repéré ce parc pour son heure journalière pour luncher ce qui signifie qu’il travaille, il paraît bien, il a probablement des tas d’amis vu la façon dont il s’adresse à moi, avec un naturel charmant. Je me crispe quelque peu à son approche et à son humour, qui m’arrache un léger sourire. J’ai honte à présent d’avoir braqué contre lui mon arme avec un courage totalement déplacé et inutile. Après tout il n’y avait véritablement aucun danger présent, Maxence n’ayant jamais eu l’intention de s’en prendre à moi, du moins pas physiquement. Je continue de me méfier de cette approche, j’ai toujours procédé ainsi. Impossible de tisser une amitié avec moi, j’ai un talent développé au fil des années pour éloigner ceux qui tentent de percer à jour tous mes secrets. Pour l’instant, la conversation s’inscrit sous un masque de banalité qui me laisse à croire que j’en aurai bientôt terminé avec lui et cette situation gênante. Non pas qu’il soit désagréable, mais tout ceci est vraiment trop pour moi.

Tout d’abord, je ne parviens même pas à m’adresser à lui de façon convenable. Je m’enfonce de plus en plus, me couvrant de ridicule à chaque phrase prononcée à son intention, si bien que j’en viens à me décider au sujet d’un mutisme total. Pourtant si j’arrête de lui parler et que je prétends qu’il n’est pas là, je risque de froisser son orgueil, n’est-ce pas? Nora, reprends-toi. Respire un peu, tente juste de rester claire et concise, de parler le moins possible de toi-même et surtout, ne rien dire au sujet de son sourire, de ses yeux ou de tout le poids qu’il a perdu. Oui, parce que Maxence, aussi gentil soit-il, doit s’exaspérer d’entendre constamment parler d’à quel point il a pu changer. J’essaie de me souvenir de lui, à l’époque. Je me souviens que plusieurs élèves se moquaient de lui. Si je ne me suis jamais prêtée à leurs jeux débiles et cruels, je dois avouer avoir retenu le surnom, au détriment de son véritable prénom. Je me demande s’il en a beaucoup souffert, si lui aussi en est venu à craindre le regard de tous les autres autour de lui. J’observe la distance réduite entre nous en n’osant plus me décaler, d’autant plus que j’en tomberais du banc. Je reste donc sagement auprès de lui, décontenancée par cette conversation, mais aussi par sa question. Totalement déstabilisée, je le regarde en cherchant mes mots pendant un moment qui paraîtra une éternité à quiconque connaîtrait l’art de converser avec une personne autre que moi-même. Après une bonne trentaine de secondes pendant lesquelles je balbutie quelques paroles incompréhensibles, je lève un regard perdu en sa direction.

«Je… je suis désolée, Maxence, ce n’est pas contre toi… je suis juste… Je suis nulle avec les… les conversations du genre euh…»

Je rougis intensément avant de plonger le regard en direction de mes mains. Je ferme les yeux, en souhaitant disparaître.

«Tu dois me trouver tellement bizarre.»

Je détourne le regard en direction d’un parc d’enfants avant de prendre une grande respiration. Mes éducateurs lors de mon passage à l’hôpital m’ont conseillé de me montrer honnête.

«J’ai quelques difficultés du point de vue social. J’ai du mal à m’exprimer devant un inconnu, ma timidité est presque maladive et je suis terrorisée à l’idée de rencontrer de nouvelles personnes. J’ai passé trois ans dans un hôpital psychiatrique à cause de ma phobie sociale et de mes symptômes dépressifs, et j’ai passé par-dessous tout ça mais tu comprendras que… je suis rouillée.»

Comme si j’avais été un jour autrement que rouillée. Je soupire. La réaction qui suivra je m’y attends. Il s’excusera et partira et je serai tranquille. Tranquille pour rentrer dans ma routine, pour ne rien ressentir de cette agitation qui m’a saisie dès le moment où il s’est approché. Avec regret je regarde ma pomme couverte de poussière dans l’herbe, à quelques pas de moi.

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MessageSujet: Re: That moment |Nora/Maxence|   That moment |Nora/Maxence| 3horlo10Sam 15 Aoû 2015 - 2:23

Décidément, cette journée n'est pas banal. C'est sûr que j'ai eu un peu peur, heureusement qu'elle s'est souvenue de mon surnom. Je n'arrive même pas à imaginer comment ce serait passé ma journée si elle avait tiré. Je ne serais sûrement pas retourné au boulot, peut-être que j'aurais fini à l’hôpital, j'en sais rien, je ne connais pas vraiment les effets de ce spray. Et j'espère que je n'en ferait jamais l'expérience. Je vois que Nora à coté de moi est toujours aussi mal à l'aise. Ce n'est effectivement pas une situation confortable, il y avait plus tranquilles comme retrouvailles mais pour ma part, j'ai déjà fait abstraction. Bon bien sûr je me pose des questions sur cette méfiance intense, avait-elle vécu une agression qui l'aurait poussé à faire tant attention ? Je ne l'espère pas pour elle, je ne la connais pas bien mais l'idée qu'elle ait souffert me répugne. Je tente de la mettre à l'aise en lui souriant, en lui montrant que je ne suis pas froissé mais son expression reste la même. Peut-être qu'elle a honte de me parler en sachant que j'étais le gros du collège ? Non, il n'y a pas de raisons.

Elle me regarde enfin à nouveau en face, me dévoilant son magnifique regard bleuté. Je ne fais presque pas attention aux bribes de mots qui sortent de sa bouche, trop occupé à me perdre dans ses yeux pâles. Je cligne des yeux, me rendant compte que je dois avoir l'air flippant à la fixer comme ça. C'est alors que j'entends ses paroles, elle m'apprend qu'elle n'est pas doué pour le dialogue. Son regard disparaît de ma vue alors qu'elle le dirige vers le bas, son visage à nouveau rouge. Pourquoi je reste là, béat, à la regarder parler sans tenter de l'encourager ? «Bizarre»... Non ce n'est pas le mot que j'utiliserais pour la définir. Pour moi elle est a juste l'air timide et protectrice d'elle-même. Je veux lui dire ce que je pense mais elle reprend après avoir regardé un peu plus loin, d'une voix nouvelle, m'expliquant ses problèmes et les raisons de ses hésitations. J'ai de la peine en entendant tout cela, si seulement j'avais su... J'aurais fait attention, je me suis précipité comme un idiot et je l'ai mise mal à l'aise. J'ai envie de m'excuser pour mon intrusion et de m'en aller pour ne plus l'embêter mais cette idée est totalement stupide. Il vaut mieux que je l'aide et que je tente de lui parler, ça lui ferait peut-être du bien.

« Je suis désolé de l'apprendre. Ce n'est pas de ta faute, j'aurais du me montrer moins direct. Est-ce que... est-ce que ça t'aiderait d'en parler ? »

Après ce qu'elle m'a dit, j'ai peur de me montrer insistant, si ça se trouve elle a juste envie d'être tranquille mais maintenant j'ai envie de la connaître et de l'écouter. Je suis son regard qui est posé sur la pomme qu'elle dégustait avant que je vienne gâcher ce moment. Il y a une épicerie pas loin et il me reste un peu d'argent dans la poche.

« Si tu veux, je peux allez t'en acheter une autre. »

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MessageSujet: Re: That moment |Nora/Maxence|   That moment |Nora/Maxence| 3horlo10Sam 15 Aoû 2015 - 4:51

J’ignore pourquoi je lui ai confié tout ceci à mon propos. Probablement parce qu’il me paraît bien sympathique, et innocent même maintenant que nous avons décrété d’un commun accord qu’il n’est pas un maniaque venu avec des idées belliqueuses. Plus les instants s’écoulent, plus j’ai du mal à le considérer avec ma méfiance habituelle. Il me paraît tellement… candide et décontracté, ses mains posées contre le banc en me scrutant avec un sourire dont il ne semble pas être en mesure de se débarrasser (quelle fâcheuse histoire décidément). Je me demande comment il fait pour paraître si à l’aise. Non pas sûr de lui comme certains hommes au charisme déroutant, comme j’en croise parfois dans le cadre de mon travail. Non, Maxence dégage simplicité et gentillesse, ce qui au final me déroute tout autant que les regards intenses des coureurs de jupons. L’absence de réponse à la question qui me taraude toujours, ce qui le pousse à m’adresser la parole, continue de me rendre méfiante cependant. De toute façon il en est toujours ainsi. Je n’ai pas envie de m’ouvrir à qui que ce soit. J’ai perdu ma sœur déjà, puis Cindy, et enfin le soutien des éducatrices au centre. Je n’ai aucun repère. Lui, il m’oubliera rapidement. Je ne suis probablement pas la seule personne qui lui adresse la parole gentiment de toute la semaine. Mais c’est le cas pour lui. Et avant d’être déçue, comme à chaque rencontre avec un semblable, je préfère couper court nos rapports.

Et quelle meilleure manière que d’évoquer le phénomène m’entourant? Ma maladie a toujours effrayé les autres, ces humains qui marchent la tête en se berçant de désillusions, à croire que leur vie vaut mieux qu’une autre. Mon parcours m’a mené profondément dans l’abysse, mais j’en suis sortie présent. Ce qui me guette est différent, c’est l’annihilation totale de qui je suis, de ce que je ressens. Je vis dans le paradoxe incessant, à savoir qu’une part de moi souhaite l’atteindre pour ne plus ressentir la peine qui me guette à mes heures perdues, mais une autre s’effraie de perdre toute contenance sur ce qui me définit en tant que personne. Peur de me perdre moi-même. Si Maxence recule devant mes mots, ce qui compte tenu de notre degré d’intimité, ne me surprendrait guère, alors j’aurai l’esprit tranquille et je pourrai continuer dans ma voie habituelle… celle qui me mène pourtant vers ma perdition. Pourtant, il n’en fait rien. Plutôt que s’enfuir comme je l’avais prédit, il reste, s’excusant certes, mais pour mieux ouvrir la porte à une discussion. Il me parle comme les gentilles dames de l’hôpital, comme pour me rassurer, comme pour prendre soin de moi. C’est étrange et effrayant tout à la fois, et plutôt que de répondre, je le regarde sans comprendre, cherchant de quoi le repousser.

Il propose alors de me racheter une pomme en suivant le mouvement de mes prunelles vers le fruit abandonné contre le sol, une offrande aux créatures peuplant ce parc qui ne tarderont pas à se manifester. Je secoue instantanément la tête, gênée par sa suggestion, comme s’il s’agissait de sa faute si je l’avais échappé. Il semble avoir compris qu’il faut me prendre avec délicatesse au moins, et son offrande me tire un léger sourire timide. C’est gentil. Vraiment gentil.

«Merci, Maxence, mais ce ne sera pas la peine. Je n’avais plus faim. Mais c’est… gentil.»

Je baisse les yeux une nouvelle fois, trop gênée pour affronter son sourire. Il me scrute d’une façon étrange, intéressée et respectueuse.

«Tu… tu ne me prends pas pour une folle, Maxence? Je veux dire… Tu devrais t’intéresser à quelqu’un d’autre. C’est gentil à toi de me saluer mais… Une fille comme moi c’est… compliqué.»

Mes paroles ne font de sens qu’à moi au final. Car dans tout ceci je ne cache pas ma confusion devant ce drôle de personnage. Entre les arbres, le soleil s’est fait plus insistant, faisant briller le vert de ses prunelles.

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MessageSujet: Re: That moment |Nora/Maxence|   That moment |Nora/Maxence| 3horlo10Dim 16 Aoû 2015 - 23:32

Je me sens plutôt mal de lui avoir fait faire tomber sa pomme. Vu comment elle la regarde, elle devait l'apprécier ou avoir faim. Il est midi après tout et je lui ait peut-être gâché son déjeuner. Ça ne me dérange pas du tout de lui en payer une nouvelle, ça me ferait même plaisir. Pour ma part mon sandwich repose toujours à côté de mes jambes mais je l'ai déjà oublié. Je suis concentré sur notre début de conversation, j'ai envie de savoir ce qu'elle est devenue. Elle m'a fait part de ses problèmes et j'aimerais pouvoir en parler plus en détail avec elle. C'est une bonne occasion, il fait beau et j'ai du temps devant moi. En tous cas si ça peut l'aider, je veux bien tenter le coup. C'est quelque chose que j'ai toujours fait, écouter les autres. Je partage rarement mes problèmes, bien que j'en ai pas vraiment mais je fais toujours tout pour résoudre ceux des personnes qui m'entourent. Une amitié se base là-dessus à mon avis, l'entraide, ainsi que sur la confiance bien évidemment. Je suis curieux à propos du trouble que m'a décrit Nora. Je n'ai jamais été confronté à une personne atteinte de phobie sociale et comme elle me l'a indiqué, elle semble perdu quand elle parle avec un inconnu. Je ne m'y connais vraiment pas mais peut être qu'en l'encourageant à parler, en lui posant des questions je pourrais réussir à lui faire reprendre confiance en elle.

A l'entente de ma proposition, elle fait non de la tête mais un sourire discret apparaît sur son visage. Décidément elle est vraiment devenue très mignonne. Je ne dis pas qu'elle ne l'était pas avant mais maintenant c'est une jeune femme et ça se voit. Elle me répond, gênée, que je n'ai pas besoin de faire ce geste. Je suis un peu déçu, j'aurais apprécié lui en racheter une. Enfin bon, c'est l'attention qui compte, au moins j'aurai proposé. Elle fuit mon regard à nouveau pour regarder ses jambes, toujours aussi embarrassé. La pauvre, ça devait être très embêtant de ne pouvoir parler à personne sans se sentir mal à l'aise. Je peux imaginer ce qu'elle ressent, quand j'étais petit je parlais très rarement et j'avais peur qu'on se moque de quoi. Heureusement que j'ai changé, je ne voudrais jamais revivre la même chose un jour. Nora reprend en me demandant si je ne la prend pas pour une folle. Je la regarde, surpris par cette question. Pourquoi la prendrais-je pour une folle ? Elle n'a rien dit, rien fait qui pourrait s'apparenter à de la folie, elle est juste mal à l'aise. Elle continue en me remerciant de l'avoir salué mais semble me repousser. Ça doit être dur pour elle, je vais essayer de me montrer un peu plus rassurant. Je lui répond donc d'une voix plus douce, en me penchant pour la regarder d'en dessous et essayant de croiser à nouveau son regard :

« Tu n'es pas et ne ressemble pas à une folle Nora. Tu as même l'air sympathique et j'ai envie de discuter avec toi. Enfin je ne veux pas te déranger ni te retenir si tu dois aller quelque part. »

Je sors mon portable de ma poche pour regarder l'heure. Je lâche un léger soupire en remarquant que le temps est passé plus vite que ce que je pensais. Il doit me rester une demie-heure tout au plus avant de devoir retourner m'asseoir sur cette chaise de bureau, face à mon ordinateur. Et encore je ne compte pas le temps qu'il me faut pour finir mon sandwich et retourner au pied du bâtiment où je travail. Je me dis que je pourrais la revoir plus tard et je panique un peu à cette idée. Je n'ai jamais invité une femme quelque part auparavant. Je tente le tout pour le tout en balbutiant :

« Euh peut-être qu'on pourrait... se retrouver ce soir euh... après le boulot ? On pourrait aller boire un café, je ne sais pas... »

A mon tour je baisse les yeux pour regarder le sol, passant de la pomme à mes chaussures. J'ai peur d'aller trop vite, on vient à peine de se revoir après tant d'années...

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MessageSujet: Re: That moment |Nora/Maxence|   That moment |Nora/Maxence| 3horlo10Lun 17 Aoû 2015 - 1:09

Une folle. On m’en a souvent fait le commentaire, d’aussi longtemps que je m’en souvienne. Dès mes jeunes années au primaire, on m’a affublé de cet adorable surnom qui me colle désormais à la peau. En toute sincérité, j’ignore ce que la folie signifie, si elle a même un équivalent réel. À mon sens, il s’agit d’un concept vraiment indéfinissable, au même titre que l’amour ou la paix ou la haine. On n’en prend que ce qu’on interprète de ce mot. Je ne suis pas folle. Je le sais, mieux que quiconque, je cohabite avec moi-même après tout. Mais je l’ai longtemps cru, jusqu’à mon arrivée à l’hôpital. On m’a dit que je n’étais pas cinglée, mais simplement malade, que j’avais besoin de repos, de médicament et de thérapie pour pouvoir m’en sortir, mais que je guérirais. Je n’ai pas guérit, pas encore, je mettrai probablement de longues années avant de m’en sortir véritablement, si je fais les efforts pour, ce qui n’est pas le cas en ce moment. Parfois c’est trop difficile de se battre contre soi-même, un exercice épuisant et qui est constamment brimé par les jugements des autres. Car ma maladie a un nom, elle s’appelle dépression et phobie sociale. Mais les gens ne voient pas, ils refusent de voir, ils font le raccourci vers un mensonge, parce que c’est plus facile, parce qu’ils ont peur aussi. Notre société tait ceux qui sont différents après tout, ceux qui ont des lacunes, ceux qui n’entrent pas dans le moule. D’un moment à l’autre il comprendra qu’il est mieux pour lui et pour moi si nous terminons nos rapports tout de suite avant qu’il n’y en aille vraiment.

Je m’attends à ce qu’il fasse demi-tour, qu’il me laisse tranquille après cette façon presque explicite de le repousser. Mais sa tête se penche, envahit mon champ de vision, force un contact visuel que je tâche pourtant de fuir avec véhémence. Il insiste, il sourit, son visage me paraît trop près, intrusif. Je recule en rougissant, saisie une fois de plus par son sourire aimable, me demandant si je peux vraiment lui faire confiance. Mais il prononce ces mots rassurants avec tellement de sincérité, que je veux bien le croire. Maxence m’énonce le fait que je lui parais sympathique (et sincèrement je me demande bien pourquoi étant donné que je ne lui ai pas témoigné de gentillesse depuis le début de notre rencontre) ce qui me tire une expression de grande surprise. Puis il affirme qu’il me laissera tranquille si je dois aller quelque part, qu’il ne veut pas me déranger. C’est l’occasion rêvée de fuir cette situation, d’autant plus que l’heure tourne et que je devrai bientôt retourner travailler. Cette perspective me plaît encore moins que d’habitude, mais le devoir m’appelle. Je devrai rentrer sous peu. J’ignore quelle perspective est la meilleure. Rentrer au boulot et avorter cette discussion, ou encore rester auprès de lui et me couvrir de ridicule.

«Oui, c’est vrai, je vais devoir rentrer au boulot.»

Je me déteste. Je déteste d’être si lâche. De vouloir le quitter à tout prix alors qu’il m’est plutôt agréable. De chercher constamment l’issue facile, la routine. J’ai peur. Tellement peur qu’elle m’engloutisse, mais encore une fois je…

«Oui bien sûr. Je termine le boulot à 17h30, on pourra se rencontrer au Chez Emma, au bout de cette rue.»

Qu’est-ce que je viens de dire? Je viens d’accepter son invitation. Son invitation à… sortir. Sortir en tant qu’amis, mais tout de même. Ce soir, plutôt que de rentrer à la maison avec mon chat et mon appartement miteux et mon message de maman sur la boîte vocale, je serai avec lui, en train de boire un café. Je suis terrorisée, oh mon dieu, pourquoi j’ai dit oui? Et pourquoi ça me fait sourire?

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MessageSujet: Re: That moment |Nora/Maxence|   That moment |Nora/Maxence| 3horlo10Mar 18 Aoû 2015 - 22:43

Je ne sais pas si c'était la meilleure chose à faire. On ne se connaît pas vraiment et puis c'est la première fois qu'on se voit depuis des années. C'est assez audacieux et en même temps stupide. Je ne sais même pas ce que je devrais dire, demander ni même comment me comporter. Je ne suis jamais sorti en tête à tête avec une fille auparavant et l'idée me stresse un petit peu. J'ai toujours été à l'aise pour converser mais de là à inviter quelqu'un juste pour ça... De plus elle vient à peine de m'apprendre qu'elle avait été atteinte de phobie sociale, elle n'en est sûrement pas totalement remise. Mais en même temps... C'est peut être la meilleure chose à faire pour lui faire reprendre confiance en elle ? On dit que pour vaincre ses peurs, il faut les affronter en face, ça pourrait marcher. Mais il faut déjà qu'elle accepte ma proposition et j'en doute très sérieusement. Pourquoi viendrait-elle discuter avec un inconnu qu'elle a failli asperger de poivre quelques minutes plus tôt ? En tous cas ce n'est pas banal comme retrouvailles, je pense que je m'en souviendrais toute ma vie.

Alors que j'exprime ce que je pense d'elle en tentant de la rassurer, elle semble rougir et tente de fuir, se reculant le plus possible alors qu'elle est déjà au bord du banc. Je m'écarte donc un peu pour lui laisser de l'air, je ne veux pas paraître lourd et la mettre d'autant plus mal à l'aise. Elle semble surprise par mes compliments et je me demande pourquoi. Elle n'est pas désagréable ou méchante à ce que j'en ai déduis ni «folle» comme elle l'avait dit plus tôt, alors pourquoi une telle surprise face à mes paroles ? Peut-être à cause du fait que je lui dise ça sans même la connaître personnellement. En tous cas, pour une première impression et je suis sincère, elle m'a l'air sympathique. Peut être que je me trompe mais pour l'instant elle ne m'a rien fait. Elle me confirme qu'elle va devoir retourner travailler, tout comme moi. Bon et bien on ne se reverra peut-être plus maintenant, en tous cas ça aura été un plaisir de la revoir même si... Deux secondes, j'ai mal entendu ? Elle vient d'accepter mon invitation, en me précisant en plus où est-ce qu'on pourra se retrouver ? Je la regarde, surpris et je vois un sourire se dessiner sur ses lèvres. J'ouvre la bouche mais aucun son n'en sort. C'est aussi simple que ça ? Je n'aurais jamais imaginé une réponse positive de sa part. Je me redresse donc et pose mes mains sur mes cuisses en même temps de les taper.

« Ah euh et bien... Oui c'est parfait. Je... Du coup à ce soir, je te revois là-bas. »

J'attrape mon sandwich posé à coté de moi et me lève. Je recule de quelques pas en la regardant encore, un air toujours surpris sur mon visage, puis je lui fais un petit signe de la main avant de me retourner. J'avance la tête basse, en imaginant très bien son regard bleu clair sur mon dos. Je souris doucement, le cœur léger. Je me sens... bien. J'ai hâte d'être à ce soir.

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MessageSujet: Re: That moment |Nora/Maxence|   That moment |Nora/Maxence| 3horlo10Mar 18 Aoû 2015 - 23:43

Je n’arrive pas à me souvenir d’une sortie seule à seule avec un garçon. J’avais l’habitude de rencontrer quelques personnes, même de participer des soirées qui me rendaient fortement mal à l’aise, simplement pour faire plaisir à Cindy qui souhaitaient me voir m’ouvrir un peu. À l’âge où je suis entrée à l’hôpital, j’en venais tout juste à m’intéresser au sexe opposé, et encore, jamais avec la même véhémence que mes semblables. J’observais les couples tout autour de moi sans véritablement comprendre. Puis les années ont passé, et si mon corps a mûri pour devenir celui d’une femme que je ne reconnais pas vraiment, j’ai toujours l’esprit candide d’une adolescente de quinze ans, totalement paumée et maladroite avec les hommes. Les hommes. Oui car à mon âge, j’ai passé l’étape des garçons, et Maxence a tout pour décrire aux critères. Cette idée, alors que je la formule sous mon crâne, me tire d’autant plus de rougeurs. Dans tous les cas, son invitation était tout simplement celle d’une rencontre banale pour apprendre à mieux se connaître et non un rendez-vous comme tout le monde en parle toujours. Ou du moins, je crois. Ou du moins, j’espère. Il accepte donc ma suggestion de nous retrouver Chez Emma à la fin de la journée, un endroit que j’adore fréquenter pour son côté discret, son staff toujours attentionné et chaleureux et bien sûr leurs friandises toutes plus délicieuses les unes que les autres. En plus de prix abordables.

Je sursaute presque en le voyant partir donc, en emportant son sandwich. Je le suis du regard un long moment alors qu’il rejoint l’autre côté de la rue, une multitude de questions jouant sous mon crâne à son sujet, des informations qu’il me faudra bien sûr obtenir tout à l’heure lors de nos discussions. Je devrai aussi trouver de quoi échanger en sa compagnie, plutôt que de prendre peur comme tout à l’heure. Je rejoins le boulot, la tête pleine d’interrogations sans réponses, confuse au sujet de mon comportement inexpliqué à ses côtés. Pendant le reste de la journée, je ne pense plus qu’à lui, qu’à ce qui nous attend tout à l’heure. J’envisage à plusieurs reprises de ne pas me présenter, avant de me convaincre de prendre mon courage à deux mains. À la fin de la journée, j’ai pris énormément de retard de par la distraction occasionnée par la perspective de cette sortie. Plus les heures s’écoulent, plus la nervosité m’étreint, insupportable, alors que les scénarios découlent sous mon crâne. Avant de quitter le boulot je passe à la salle de bain pour m’observer dans la glace, y voyant le reflet d’une jeune fille au regard éteint, aux traits fatigués. Je détache mes cheveux postés dans une toque sévère, laisse leur doré s’étendre en cascades voluptueuses contre mes frêles épaules. Je tâche de sourire, d’avoir l’air jolie, mais je ne parviens à me satisfaire que lorsque mes pensées s’égarent en direction de Maxence. Mes prunelles se sont mises à briller.

Je quitte prestement, ignorant les remarques du réceptionniste qui s’apprête aussi à quitter à ma suite, me perds à nouveau dans l’heure de pointe de la ville. Tous mes déplacements se font à pied, comme j’ignore comment conduire et n’ai pas l’intention de l’apprendre tout de suite. Je n’ai pas de cours ce soir, simplement une soirée libre qu’on m’a pourtant volée, sans mon consentement me semble-t-il. Pourtant, je m’y rends le cœur léger, toujours aussi affolée de me retrouver devant lui à nouveau, toute tremblante de m’imaginer son sourire et l’éclat émeraude de ses yeux. J’arrive première dans le petit café où nous avons prévu nous retrouver, affamée déjà, consultant le menu avec avidité. Tous ces desserts me font de l’œil, mais il vaudrait mieux m’en tenir à une collation menue. Je devrai rentrer bientôt après tout pour préparer le dîner, une fabuleuse pizza congelée que je glisserai au four. Je parcours la carte des yeux, distraite, attendant l’arrivée de Maxence en espérant presque qu’il ne se présentera pas. Je sais que je m’en remettrai encore. Pourrai-je en dire autant sous peu?

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MessageSujet: Re: That moment |Nora/Maxence|   That moment |Nora/Maxence| 3horlo10Jeu 20 Aoû 2015 - 1:21

Ce que la journée peut être longue... J'ai l'impression que les minutes s'écoulent comme des heures. Et pourtant je travaille plus dur que d'habitude et j'enfile les projets à une vitesse considérable. A ce rythme là j'aurais fini mon travail de la journée quelques minutes plus tôt que d'habitude. Ça serait bien, il va falloir que je me dépêche pour ne pas être en retard à notre rendez-vous avec Nora. Rendez-vous... Ce mot sonne bizarrement à mes oreilles. Pourtant je l'utilise très souvent, enfin pour le travail. Je ne me souviens pas avoir déjà été au café qu'elle m'a indiqué, «Chez Emma». A vrai dire, je ne vais quasiment jamais dans les cafés, la plupart du temps je rentre chez moi juste après le travail sauf quand un collègue me propose de venir par exemple. Je ne vois pas l’intérêt d'y aller tout seul, je préfère mon petit canapé et mes instruments.

Ça y est, j'ai fini le boulot qu'on m'avait donné. Quelle heure est-il ? 17H00 seulement. Et bien voilà qui me laisse une bonne marge, je pourrais presque rentrer chez moi avant de repartir. Mais non, ça serait bien trop juste et puis ça ne servirait pas à grand chose. Autant partir maintenant, je pourrais marcher tranquillement jusqu'au lieu de rencontre sans avoir à me presser. J'éteins mon ordinateur et l'écran noir qui s'affiche reflète mon visage. J'en profite pour me passer la main dans les cheveux, histoire d'être un minimum présentable. Je me dirige vers la sortie du bâtiment, attrape ma veste comme tous les midis et tous les soirs, l'enfile et sort dehors. L'air est doux, les soirées sont agréables en cette saison. J'avance en direction du parc où je suis allé plus tôt et où j'ai rencontré Nora. Cette journée me paraît tellement irréaliste, tout droit sorti d'un film.

Une fois le parc en vue, je suis la rue qu'elle m'avait indiqué et j’aperçois la lumière orangée à travers la vitre du café. Mon cœur accélère alors que je m'arrête quelques secondes pour considérer le bâtiment. Faîtes que je ne me ridiculise pas ce soir... Je secoue la tête pour me remettre les idées en place et m'avance vers la porte d'entrée. J'adresse un sourire et un hochement de tête au personnel pour le saluer et m'avance de quelques pas avant  de m'arrêter un instant pour observer la salle. Mon regard parcours la pièce avant de s'arrêter sur une chevelure d'un éclat doré, que j'ai reconnu instantanément. Mon sourire se fait plus timide alors que j'avance, stressé, vers la table ou est assise Nora. Je la contourne rapidement pour me retrouver face à la jeune femme, dont le regard est fixé sur le menu. Je me racle doucement la gorge pour lui faire savoir mon arrivé et lui adresse la parole d'un ton que j'essaie de rendre enjoué malgré ma légère angoisse.

« Hum... Hey, c'est encore moi ! Désolé si je t'ai fait attendre. »


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MessageSujet: Re: That moment |Nora/Maxence|   That moment |Nora/Maxence| 3horlo10Jeu 20 Aoû 2015 - 2:15

Mes pensées s’égarent. Si je lis ces mots, inlassablement, j’ai perdu le fil, j’ai perdu une part de raison. Parfois, lors de mes instants solitaires, deux bras froids s’enserrent autour de ma poitrine tels ceux d’un sinistre ami que je ne parviendrai jamais à oublier, dont je ne me déferai jamais totalement. Le doute. Une force plus grande que moi, ma prison invisible, si subtile, pratiquement indolore. Alors que dans les faits, il en est tout autre. La douleur vient plus tard, vous paralyse dans un moment de faiblesse. Elle est sournoise, pratiquement indétectable jusqu’à ce qu’elle vous pousse à commettre des erreurs irréparables. Et à cet instant, l’envie me prend, soudaine, empreinte d’un frisson de peur, je veux partir. Je veux me défaire de l’idée ridicule de rencontrer cette personne, d’apprendre à la connaître, de possiblement m’y attacher. J’ignore comment j’ai pu penser… Comment j’ai pu penser que tout ceci était une bonne idée. Que j’avais intérêt à changer ma routine. Ma routine me va très bien, je n’ai pas à y subir tout ce stress. J’ai tellement chaud, j’ai retiré ma veste pour laisser mes épaules nues comme tout à l’heure dans le parc, malgré les regards que j’attire. Mon malaise est tel que j’ai du mal à me raisonner. N’y tenant plus, je récupère mon sac à main contre la table et m’apprête à partir quand une silhouette fait son apparition avec toujours ce même sourire. Il est venu. Merde.

Je me trouve coincée à présent, il est venu et je devrai assister à ce petit-tête et même y participer. Je transpire à présent, mal à l’aise, tenant mon sac à main entre mes doigts, en tordant les courroies dans un geste habituel qui a abîmé le cuir. Mon malaise est évident et je me maudis, encore et encore, d’avoir accepté sa proposition. De près, il est encore plus mignon que dans le parc, il m’intimide. Je cherche mes mots, je tente de calmer les élans effrénés de mon cœur. Bordel, Nora, ce n’est qu’un garçon, et une rencontre dans un café. Dans une heure, tout ceci sera derrière toi. Oui, je n’aurai qu’à lui refiler un faux numéro s’il doit le réclamer. Comme ça j’aurai l’esprit tranquille. Je tente un sourire faux, avalant une grande gorgée du verre d’eau qu’on m’a servi à ma demande en attendant l’arrivée du jeune homme. Mais je fais l’erreur de croiser son regard en buvant et la moitié de ma gorgée termine sa course contre mon débardeur. Je soupire avant de m’éponger la poitrine en rougissant de honte.

«P-pardon, je suis trop maladroite. Tu ne m’as pas fait attendre je…»

Je m’apprêtais seulement à partir. Loin. Très loin. Je force un nouveau sourire inconfortable et penche la tête légèrement sur le côté, dans un geste qui fait toujours paraître les filles adorables dans les films. Non pas que mon but soit de lui plaire, ce n’est définitivement pas le cas ici. Par contre, j’apprécierais qu’il oublie l’image de moi qui m’éponge les seins avec une serviette… Vous comprenez n’est-ce pas?

«Dis-moi tout de toi, Maxence! Qu’est-ce que tu deviens?»

Oh oui, parle-moi de toi, pour que je puisse me terrer dans mon silence, c’est si bon, le silence, j’adore ça. Je le regarde de façon presque désespérée, honteuse et confuse. Bordel. Qui a dit que ce serait facile?

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MessageSujet: Re: That moment |Nora/Maxence|   That moment |Nora/Maxence| 3horlo10Jeu 20 Aoû 2015 - 18:32

Bon et bien on y est. Le stress monte de plus en plus, j'ai peur de ne pas savoir quoi dire une fois assis. Ça serait très embarrassant si un blanc s'installait suivi d'un malaise. Je ne pense pas que j'aurais du mal à instaurer une conversation, j'ai l'habitude mais j'ai l'impression de perdre mes mots face à elle, j'ai la gorge serrée. Ça s'arrangera sûrement avec le temps, ça doit être parce qu'on ne se connaît pas encore. Je suis sûr qu'une fois qu'on aura commencé à discuter, la tension baissera. Enfin je l'espère. Nora vient de prendre connaissance de ma présence et elle me semble un peu paniquée. Elle tient son sac à main, comme si elle s'apprêtait à partir. Est-ce que je suis si en retard que ça ? J'ai peut-être mal calculé mon timing ou alors je n'avais pas compris l'heure qu'elle m'avait indiqué pour le rendez-vous. Je commence à m'en vouloir mais pourtant je n'ose pas sortir mon portable pour vérifier et je commence à enlever ma veste pour la positionner sur le dossier de la chaise.

Du coin de l’œil j'aperçois Nora qui attrape son verre d'eau. La vue du liquide transparent me donne soif, il fait chaud à l'intérieur du café. Je me prépare à m'asseoir quand soudain la jeune femme se renverse de l'eau dessus. Je suis du regard le chemin de sa main qui attrape une serviette avant de l'amener sur son décolleté. J’écarquille les yeux avant de détourner le regard, me grattant la tête, plus embarrassé que jamais alors qu'elle s'excuse de sa maladresse. Ce n'est pas le moment de passer pour un pervers ! Je toussote légèrement et regarde de nouveau son visage. Je me retrouve confronté à son sourire alors que sa tête est placé dans une position qui la rend particulièrement mignonne. Je rougis énormément et commence à balbutier, stressé et gêné.

« Euh... Je... »

Je sais que je n'arriverai pas à faire sortir les mots de ma gorge et je ferme donc la bouche, mon regard toujours fixé sur son visage. J'entreprends alors de m'installer mais mes mouvements sont raides et en avançant ma chaise sous moi, je tape un pied de la table ce qui fait tomber mon verre à la renverse. Je le redresse aussitôt, en jetant un regard gêné vers Nora. Heureusement qu'il est vide. J'ai l'air ridicule, on fait la belle paire... Une fois assis, je décide de reprendre la parole.

« Ahem, pardon c'est juste que je n'ai pas l'habitude de... »

Pas l'habitude d'être en tête à tête avec une femme. Je cligne des yeux et secoue légèrement ma main, pour lui indiquer que ce n'est pas très important. Je considère donc sa question, qu'est-ce que je deviens... Allez, ça suffit les hésitations, il faut que je me reprenne.

« Et bien, j'ai trouvé un travail pas très loin d'ici, je suis webdesigner, ça consiste en gros à créer des sites internet... »

Je me force à la regarder en face alors que lui raconte quelques informations basiques ou peu importantes, comme le fait que je vis dans un petit appartement non loin d'ici. Mes phrases sont parfois fluides, parfois hachées d'hésitations quand je croise son regard bleuté. Au bout d'une ou deux minutes, j'attrape la carafe d'eau qu'on nous a apporté pour irrigué ma gorge sèche. Je me détend un peu avant de lui poser la question à mon tour.

« Et toi, que deviens-tu ? »

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MessageSujet: Re: That moment |Nora/Maxence|   That moment |Nora/Maxence| 3horlo10Ven 21 Aoû 2015 - 15:58

J’ai parlé avec légèrement trop d’enthousiasme, ce qui grille une grande partie de mon embarras. Comme si je pouvais le dissimuler au regard du jeune homme dans tous les cas. Sincèrement qui se laisserait berner par ce faux sourire alors que dans mes prunelles brille une étincelle affolée? Je tâche de reprendre contenance, mais je continue à transpirer, mon estomac se tordant de telle façon qu’elle m’en coupe totalement l’appétit. L’eau fraîche contre ma gorge m’a donné froid, ainsi j’ai remis mon veston malgré la chaleur ambiante et m’en couvre de façon à cacher mon décolleté à présent. Je n’avais pas remarqué que ce débardeur avantage plutôt ma poitrine, et cette idée me gêne d’autant plus. Et si Maxence se mettait à me reluquer comme le réceptionniste de mon immeuble? Si ses intentions pour m'isoler dans un rendez-vous de cette nature étaient tout autre que celles que je lui prêtes depuis le tout début? Non. Calme-toi, Nora. Le garçon ne semble pas être ainsi, et je l’ai toujours connu affable à l’école, et même un peu timide. Il semblerait que cette tendance ait changé en quelque sorte, comme il n’hésite plus à rencontrer ses anciens camarades scolaires, à les inviter avec le sourire afin d’apprendre à mieux les connaître. Un mystère que Maxence à mes yeux. Je n’arrive toujours pas à comprendre ce qui justifie ses actions, d’autant plus qu’il affirme soudainement, et d’une voix maladroite, qu’il n’a pas l’habitude… l’habitude de quoi? D’inviter des jeunes femmes pour un café? Je rougis d’autant plus dans ma confusion.

Pourquoi l’avoir fait en ma compagnie alors? Je n’ai rien d’intéressant à dire ou à apporter à son existence. Il semble habité du même malaise alors qu’il renverse son verre, heureusement vide. Je ne comprends plus rien décidément. C’est lors de ces instants que j’aurais aimé me trouver à l’hôpital, où les conseils précieux des infirmières me guidaient dans les situations sociales. J’aurais pu leur demander quelques questions au sujet des rapports entre adultes qui m’apparaissent tellement compliquées, surtout lorsque j’entends les histoires de certaines de mes collègues à potins, qui adorent jacasser de leurs vies. Je reporte mon attention sur celle de Maxence d’ailleurs, alors qu’il se met à en parler. Il semble se trouver dans une situation semblable à la mienne, un travailleur locataire, à la différence que son boulot semble bien plus intéressant que le mien. Webdesigner. Intéressant, je crois bien que ma propre entreprise en possède un. Je souris alors qu’il prend une gorgée et qu’il me demande à mon tour ce que je deviens. Je baisse les yeux et les relève avant de répondre, comme une serveuse vient nous interrompre.

«Je vous prendrai un café latte à la vanille, je vous en prie, avec le croissant aux amandes.»

Je laisse mon interlocuteur commander avant de prendre une grande inspiration un peu gênée.

«Sincèrement, il n’y a pas grand-chose à en dire. Je… je travaille chez Enestra Inc. à comptabiliser les factures, ce genre de choses. Je… je vis seule dans un appartement à quelques coins de rue d’ici, ou enfin… pas seule, j’ai mon chat mais… mais voilà.»

Le résumé bien banal de ma triste existence. Je n’ai pas d’amis, pas de copain, pas de relations vraiment autres que ma mère. Ma propre sœur refuse encore de m’adresser la parole, je ne l’ai pas vu depuis plusieurs années. Bien sûr, je lui cache tout ceci, mais mon trouble est évident.

«Et toi? Ta copine emménagera bientôt chez toi j’imagine…»

Façon de tester le terrain, j’imagine, à savoir s’il est disponible ou non. Non pas que ça m’intéresse, bien au contraire, mais toujours est-il que je préférerais éviter de rencontrer une petite-amie jalouse sur mon chemin.

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MessageSujet: Re: That moment |Nora/Maxence|   That moment |Nora/Maxence| 3horlo10Ven 21 Aoû 2015 - 23:43

Bon, j'ai réussi à me reprendre. Quel début de soirée... Ça faisait longtemps que je n'avais pas vécu autant de situations embarrassantes. J'ai perdu tous mes moyens face au visage d'ange qu'elle m'a adressé, je n'ai même pas remarqué sa panique pendant qu'elle me parlait. J'ai du passer pour un idiot à balbutier comme je l'ai fait, j'espère qu'elle oubliera vite cette image de moi. J'en connais qui aurait profité de sa maladresse pour la mater, je déteste ce genre de comportement, c'est irrespectueux... Et de toute façon je n'oserai jamais, ce n'est pas du tout mon genre. J'ai plus été hypnotisé par son regard et son sourire que par son décolleté. Elle a d'ailleurs enfilé sa veste, le contact de l'eau fraîche à dû lui donner froid. Je ne sais pas pourquoi j'agis si différemment que d'habitude avec cette femme. Heureusement j'ai réussi à parler à peu près correctement pour répondre à sa question, elle avait l'air d'être intéressée ce qui me fait plaisir. Qu'elle ait fait semblant ou pas, c'est toujours agréable de ne pas discuter dans le vide. C'est à son tour maintenant de me parler d'elle et j'ai hâte de faire une pause pour l'écouter.

Je repose mon verre d'eau après en avoir bu quelques gorgées et je lui rend le sourire qu'elle m'adresse. Une serveuse arrive à ce moment là pour prendre nos commandes. Nora demande un café et une viennoiserie. Le stress m'a un peu coupé l’appétit, je vais me contenter de peu.

« Un simple Cappuccino pour moi s'il vous plaît. »

Je retourne mon regard vers Nora, en attendant sa réponse. Elle commence à me parler de son travail dans un entreprise que je ne connais que de nom, je ne sais pas quelle est son activité. Elle m'apprend qu'elle vit tout comme moi dans un appartement et elle ajoute qu'elle possède un chat. J'ai toujours aimé ses petites bêtes, les félins me fascinent mais je n'en ai jamais eu. Elle a sûrement raison d'en posséder un, ça doit être agréable d'avoir un peu de compagnie dans nos petits logements. Peut-être qu'un jour j'adopterais une petite boule de poils... Je la regarde dans les yeux alors qu'elle me parle quand soudain elle me demande si ma petite-amie emménagera chez moi ce qui affiche une expression surprise sur mon visage.

« Ma copine ? Euh non, je suis célibataire depuis... » J'hésite avant d'ajouter en riant, un peu gêné et en me passant la main derrière les cheveux : « Depuis toujours en fait. »

Je suis plutôt franc et je ne sais pas si c'est vraiment une information qu'on donne lors d'un premier échange mais bon, ce qui est dit est dit. Je n'ai pas vraiment honte de ne pas avoir eu de copine auparavant, j'ai mes raisons. Non seulement je suis extrêmement timide avec la gente féminine mais en plus je n'avais pas un physique très attrayant il y a quelques années. Ses paroles me font d'ailleurs me poser une question. Est-elle en couple ? Elle a beau avoir apparemment des problèmes de sociabilité, je me demande quel homme à pu résister à son charme. Je reprend une expression normale et je lui demande donc sans vraiment la regarder en face, faisant tournoyer l'eau dans mon verre.

« Tu... Tu as un copain toi ? »

Je ne veux pas paraître indiscret et je suis un peu embarrassé de poser cette question. Je ne veux pas non plus qu'elle croit que j'essaye de la draguer car ce n'est pas le cas. Je préfère juste qu'on se dise ce genre de chose tout de suite, histoire de pouvoir parler tranquillement après, voilà tout...

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MessageSujet: Re: That moment |Nora/Maxence|   That moment |Nora/Maxence| 3horlo10Sam 22 Aoû 2015 - 3:19

Je crois que mon envie de m’enfuir s’est en grande partie volatilisée. Probablement plus par convenance que par véritablement envie cependant, on ne me changera pas de mes vieilles habitudes en une poignée de minutes. Il faudra du temps, des années probablement, avant que je me sente complètement confortable autour d’autrui et je dois dire que nous n’y sommes pas du tout à l’instant. Je me trouve toujours aussi inconfortable, à osciller entre mes pensées et la réalité qui se produit en direct, me laissant très peu de temps pour considérer mes actions et mes paroles avant qu’elles ne surviennent. J’ai l’impression désagréable de n’avoir aucun contrôle sur ce qui se produit présentement autour de cette petite table, dans ce café pourtant agréable et familier. Je cherche du regard quelques détails de cet endroit, des instances connues, quelque chose pour me rassurer. Rien n’y fait, tout en moi bout et s’ébroue au moindre regard, à la moindre parole. J’attends nerveusement la nouvelle parution de la serveuse qui ne manque pas de remarquer mon attention particulière. Lorsqu’elle reviendra, elle interrompra naturellement notre conversation et j’aurai une petite pause dans cet échange gênant. Je me demande encore ce qui m’a pris de lui poser la question au sujet de sa copine. J’ignore pourquoi, mais l’idée qu’il aille quelqu’un dans sa vie me paraît tellement évidente que je n’ai aucun doute à ce sujet. Maxence doit avoir une copine, c’est tout naturel avec un charme tranquille comme le sien, avec son charisme sincère et ses jolis yeux verts.

Mais il semblerait que je me trompe. Car non seulement le jeune homme m’apprend son célibat, mais aussi qu’il n’a jamais sorti avec qui que ce soit. L’idée me renverse quelque peu. À l’époque du lycée, tous les jeunes gens que je connaissais, peu importe leur intérêt social, se trouvaient en couple à un moment ou un autre. Mais pas Maxence. Je me demande bien pourquoi. Les détails de son surpoids me reviennent à l’esprit cependant et je me dis qu’il n’a probablement jamais eu la confiance pour inviter une fille à sortir dans un rencart officiel. Si la perspective d’un Max célibataire me surprend vivement, je m’en console dans un certain sens. Je n’aurai pas à faire avec une copine envahissante et jalouse, je n’aurai pas à être confrontée à cette personne qui n’aurait peut-être pas la même considération au sujet de ce que j’ai vécu, de ce que je ressens encore aujourd’hui malgré les années et les traitements. Je ne réponds rien tout d’abord donc, quand il répond en toute franchise, surtout que la serveuse profite de cet instant pour poser sur la table notre commande. Je la remercie sans la regarder dans les yeux avant de reporter mon attention sur le webdesigner qui s’est permis de me retourner la question. Je rougis vivement à cette interrogation évidente après que je lui aille demandé moi-même, mais qui continue de me plonger dans l’embarras… surtout que lui-même semble plutôt gêné de me poser la question. Il joue avec son verre sans vraiment me regarder, une rareté depuis nos retrouvailles dans le parc ce matin.

«Je… euh… non.»

Évidemment que non. Je ris de façon sarcastique avant de me plonger dans la contemplation de mon café latte. J’en bois une gorgée, inconfortable, me recroquevillant un peu sur moi-même.

«Je doute qu’un homme veuille un jour du sac d’insécurités que je suis. Non, je ne peux même pas l’imaginer. Ce serait… tellement bizarre. Je n’ai même d’amis alors… un copain?»

Je ne le regarde plus. Ma gorge s’est serrée, douloureuse. J’ai désiré la solitude. Je la souhaite. Elle m’empêche de souffrir. Je me répète ces mots encore et encore sous mon crâne. Mais…

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MessageSujet: Re: That moment |Nora/Maxence|   That moment |Nora/Maxence| 3horlo10Jeu 27 Aoû 2015 - 0:07

Je ne m'étais pas attendu à cette question et elle me prend un peu de court. Je comprend qu'elle veuille savoir ça maintenant, si j'avais une copine, elle me prendrait pour un coureur de jupons et elle partirait sûrement le plus vite possible. Mais non je n'en ai pas et comme je lui ai dis, je n'en ai jamais eu. A vrai dire je ne suis jamais vraiment tombé amoureux, je ne connais pas cette sensation. Plus jeune, j'ai bien sûr regardé certaines filles mais ressentir l'amour... Non je ne me souviens pas que ça me soit arrivé. Je ne parlais déjà pas à grand monde alors à des filles... Durant toutes ces années je n'ai jamais vu une personne en particulier qui m'attire. Mais aujourd'hui, devant Nora je... j'ai envie de la connaître et je n'arrive parfois pas à détacher mon regard de son visage. Est-ce que c'est ce qu'on ressent quand on tombe amoureux ? Je frissonne et ai un peu peur à l'idée que ça m'arrive. Non, ça ne doit pas être ça... Je tente de me rassurer pour ne pas perdre tous mes moyens face à la jeune femme, déjà que je ne suis pas totalement à l'aise. Quelle étrange soirée, j'ai l'impression que le temps est arrêté autour de nous. Je reviens à la réalité lorsque la serveuse dépose nos commandes, je la remercie et rapproche mon cappuccino près de mon verre d'eau avant de le faire tournoyer en posant ma question.

Elle me répond, embarrassée que non, elle non plus n'a pas de petit ami. Étrangement, je suis soulagé, je ne cherche même pas à savoir pourquoi. Elle lâche un petit rire qui ne ressemble pas vraiment à de l'amusement avant de regarder vers le bas, sans grande conviction. Je me demande ce qu'il ne va pas alors que je la regarde boire son café, sans savoir quoi ajouter. Elle reprend en me disant qu'elle ne s'imagine pas avoir un copain et m'apprend même qu'elle n'a pas d'amis. Je suis soudain prit de pitié, elle semble tellement malheureuse, repliée sur elle-même à me confier ses problèmes alors qu'elle ne me connaît même pas. Je me dis que si elle me dit ça, c'est qu'elle doit avoir besoin de parler. J'attrape mon cappuccino pour en boire quelques gorgées et ainsi m'éclaircir la gorge. Tout en même temps, je cherche mes mots pour savoir quoi lui répondre. Je ne veux pas la faire souffrir, je ne vais pas lui poser de questions trop indiscrète sur son passé lors d'une première rencontre. Je repose ma tasse et arbore une expression compatissante.

« Tu sais, je ne pense pas qu'aucun homme s'intéresserait à toi »

Ma compassion se change en surprise alors que je toussote légèrement. Ma phrase n'est peut-être pas claire, si ça se trouve elle va croire que je parle de moi !

« Enfin je veux dire, tu es jolie et tu n'as pas l'air de... » Je décide de me taire et de réfléchir une bonne fois pour tout à ce que je dis car je m'enfonce de plus en plus. Je reprend donc en relevant mon regard vers elle. « J'ai été comme toi pendant un long moment, je te comprend... Ça fait longtemps que tu viens ici ? »

Je décide de changer de sujet, j'espère qu'elle oubliera mes paroles maladroites. En prononçant ces paroles, je regarde le café autour de moi. Je fais aussi cela pour qu'elle soit plus à l'aise, je ne supporte pas de voir son visage si triste. On pourra parler de tout ça un peu plus tard peut-être, quand on se connaîtra plus.

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MessageSujet: Re: That moment |Nora/Maxence|   That moment |Nora/Maxence| 3horlo10Jeu 27 Aoû 2015 - 18:25

Je le pense vraiment. Plusieurs jeunes filles, j’ai pu l’observer au boulot d’ailleurs à maintes reprises, avancent quelques-unes de leurs soi-disant insécurités dans l’objectif d’une contradiction de la part d’un homme dont elles recherchent l’attention. Une forme de manipulation sournoise et si discrète qu’il est pratiquement impossible de la discerner à moins que cette technique soit utilisée de façon abusive. Le réflexe masculin devant une complainte féminine au sujet d’elle-même est nécessairement celui de la complimenter pour lui faire oublier ces mauvaises pensées, bien sûr. Peut-être qu’inconsciemment, je le souhaite aussi, que ses prunelles se posent contre moi, qu’il m’affirme contre toute attention que je n’ai aucune raison de m’en faire. Que j’ai tout à offrir, même si je n’ai pas l’intention de sortir avec qui que ce soit avec un bon moment, que si je ne recherche pas l’amour que j’y suis… admissible. Peut-être que j’ai besoin de l’entendre, peut-être que mon attitude franche est expliquée par cette tendance. Peut-être que j’ai simplement envie d’être rassurée. Je baisse aussitôt les yeux à cette pensée. Je n’ai besoin de personne, et certainement pas d’un pur inconnu pour me convaincre de ma valeur. J’y arriverai moi-même, un jour où j’aurai surmonté mes craintes, mes angoisses et surtout ma peine, qui me guettent encore à chaque détour. Je n’ai plus envie de me retrouver ici. Je me sens vulnérable en sa présence, et incertaine. J’aurais souhaité qu’il pose les yeux sur une autre. Il m’oubliera rapidement après cette soirée dans tous les cas.

Dans tous les cas, il prononce exactement les paroles que je devais attendre et qui pourtant, me plongent dans un embarras que je parviens à peine à dissimuler. Moi, jolie? Il ne termine jamais sa phrase, probablement par manque d’arguments. Vraiment, qu’il ne tente pas même de trouver des qualités en cette personne, elles sont inexistantes. Qui voudrait vraiment de cette chose timide et blessée à vie? De cette personne qui clairement, souffre encore de conditions mentales et autres problèmes émotifs divers? Je n’y croirai jamais, de toute façon je n’ai ni envie d’un ami ni d’un copain. Une combine à souffrir encore pour rien, je n’en veux rien du tout. On m’a bien assez fait souffrir par le passé, non merci. Je me sens me refermer comme une huître, mais j’entrevois une forme d’ouverture alors que le jeune homme prononce une phrase que je ne manque pas d’enregistrer. Maxence m’affirme me comprendre, avoir vécu une histoire semblable dans son passé. Quand je me souviens du surnom qu’on l’affublait au collège, son surpoids, sa timidité… Je me dis qu’il est parti de loin, que lui aussi a dû ressentir le poids écrasant de la solitude. Ce qui nous distingue est tout autre. J’ai choisi la solitude. Lui il s’en est défait. Et quelle métamorphose. J’en suis encore sans mots, de sa transformation tout autant physique que sociale, alors qu’il s’adresse à moi avec assurance et gentillesse.

«Assez souvent. J’aime l’ambiance tranquille, et leurs croissants. Je venais ici avec… avec Cindy, à l’époque.»

Ma voix se brise telle la vague écumante contre le roc à la mention du nom interdit, celui de Cindy, que je ne prononce même plus dans le confort intime de mes pensées. Je baisse les yeux alors qu’une pointe de douleur m’enserre le cœur, et une longue gorgée de café ne suffit pas à délier le nœud qui s’est formé dans ma gorge. Des années. Elle nous a quitté il y a longtemps et pourtant je n’ai jamais oublié, je n’ai jamais guéri. Sa présence me manque encore, mais j’ai l’impression d’en retrouver une petite part en Maxence. Il la connaissait après tout. Elle était appréciée et connue de toute son année.

«Pardon ça… fait encore mal de la mentionner. Il y a des endroits toi, que tu aimes fréquenter?»

Je souris avec un effort, les yeux légèrement embrumés par une peine bien plus grande que moi.

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MessageSujet: Re: That moment |Nora/Maxence|   That moment |Nora/Maxence| 3horlo10Dim 30 Aoû 2015 - 0:40

J’ai depuis longtemps beaucoup de mal à voir quelqu'un souffrir. Je ne sais pas pourquoi, voir des larmes, entendre des sanglots ou ce genre de chose m’affecte énormément. C’est pour ça que j’essaye de me montrer joyeux, souriant, rassurant. Pour que les personnes avec qui je parle se sentent bien et ne pensent pas à leurs problèmes. J’aime aussi leur en parler pour les soulager mais il y a des moments où ça peut aller trop loin et où je ne suis plus maître de rien. Je ne sais jamais quoi dire ou comment réagir face à quelqu'un qui souffre beaucoup, je perds mes moyens mais je tente tout pour qu’il se sente mieux. Je préfère donc changer de sujet avant que cela devienne difficile pour Nora, parler d’autre chose lui fera peut-être oublier sa solitude quelques instants. Je me sens mal pour elle, ça doit être très dur de n’avoir presque personne pour la soutenir. J’aimerais devenir une de ses personnes, j’ai envie de l’aider. Avec un peu de chance on deviendra amis avec le temps si on se revoit par la suite. En tous cas pour le moment, je dirais que la soirée se déroule plutôt bien, on parle de tout et de rien malgré les différentes situations embarrassantes qui sont survenues avant. Je trouve ça plutôt drôle quand j’y repense, que ce soit quand elle a failli l’asperger de poivre ou quand elle s’est renversée de l’eau sur elle. N’empêche que le souvenir de cette courte vision me fait encore rougir.

Je chasse ces pensées de mon esprit pour l’écouter à nouveau attentivement. Si elle a voulu qu’on se retrouve dans ce café c’est qu’il devait avoir une raison. Elle semble bien connaître le lieu et les choses qu’on y sert. Je pense alors, amusé, que peut-être qu’en mettant tellement de temps à la rejoindre elle connaît déjà le menu par cœur. Elle me répond finalement qu’elle vient assez souvent et ce qu’elle aime ici. Je souris à la mention des croissants, c’est vrai qu’elle a l’air de les apprécier. Elle ajoute qu’elle venait avec une certaine Cindy d’une voix beaucoup moins assuré, tremblante sur la fin de la phrase. Mon sourire fond comme glace au soleil alors que je la vois souffrir à nouveau et abaisser son regard. Cindy, oui je m’en rappelle. Elle était dans ma classe au lycée, quel choc quand j’ai appris sa mort. Elle était très sympa et il avait longtemps pensé à elle après l’annonce de son décès. Quelle horreur de perdre la vie si jeune… Je ne veux même pas y penser.

« Je suis vraiment désolé, je ne voulais pas raviver des souvenirs douloureux… »

Je prononce ces mots très doucement, d’une voix profonde ayant perdu toute trace d’amusement ou de gaieté. Quel idiot, je voulais changer de sujet pour éviter de la faire souffrir et voilà que c’est encore pire. Ma gorge se serre à la vision de ses yeux emplis de larmes alors qu’elle tente de me sourire tout en me demandant quels lieux j’apprécie. Avant de lui répondre je sors d’une poche de ma veste un paquet de mouchoirs en papier et je lui en tends un en lui adressant un regard compatissant. Je me creuse donc la tête, en cherchant quels endroits j’aime fréquenter.

« Et bien… Il y a ce petit magasin de musique pas très loin de là où j’habite, les vendeurs sont vraiment sympas, je les connais bien maintenant. Sinon ce parc où on s’est rencontré tout à l’heure, je n’y vais pas souvent mais j’aime beaucoup m’y promener. »

Je tente de chasser de mon esprit les souvenirs douloureux de la défunte amie de Nora et je souris en évoquant ces lieux, espérant une bonne fois pour toute que je ne dirais plus rien qui la ferais souffrir.

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MessageSujet: Re: That moment |Nora/Maxence|   That moment |Nora/Maxence| 3horlo10Dim 30 Aoû 2015 - 22:55

Le temps guérit toutes les blessures on m’a dit. Et pourtant, j’attends encore, j’attends toujours, dans un supplice interminable. Au moment de sa mort, le deuil était tel qu’il empoisonnait mon existence en toutes ces sphères, me rendaient incapable de mener mon existence habituelle. La douleur me paralysait, je ne mangeais plus, je ne dormais plus, je ne me lavais plus, je ne parlais plus. J’ai cessé d’exister, jusqu’à ce que mon état s’aggrave, jusqu’à ce que je trouve la force nécessaire pour me traîner jusqu’à la salle de bain, jusqu’à ce que d’elle-même, ma main trouve les cachets que j’ai avalé les uns après les autres jusqu’à ne plus rien ressentir, ne plus rien ressentir qu’un grand gouffre qui s’est formé dans estomac pour dérouler ses tentacules contre tout mon corps, m’aspirant progressivement dans un grand monde blanc, un monde sans ressenti, un monde absorbé et pur et vide. Je n’ai jamais retrouvé une telle paix, une paix mortelle. On ne m’a pas dit à quel point les médicaments m’ont affecté cette fameuse journée où j’ai trouvé la volonté de vivre pour me tuer. Mais je n’ai pas réussi. Et à présent je dois vivre avec les conséquences de mon échec, je dois composer avec ma douleur. J’ai ouvert la porte sur cette part de mon passé et je n’aurais pas dû car j’ai… j’ai mal. J’ai mal et j’ai beau avaler une gorgée de café de plus, rien ne semble me consoler. Je dois retourner à ma routine.

Il s’excuse et je ne réagis même pas, trop absorbée par mes pensées, que je force à concentrer autour du jeune homme alors qu’il m’expose les endroits qu’il aime fréquenter. Un magasin de musique? Je n’ai jamais visité ce genre d’endroit, je me contente habituellement d’écouter ma musique sur des sites internet gratuits, mais l’idée de posséder des copies originales d’albums me plairait peut-être. Je me demande ce qu’il trouve à un tel endroit, probablement qu’il aime bien la musique. J’essaie de me concentrer sur ces détails, je l’imaginer dans son élément, en train de sourire et de s’amuser, probablement plus qu’à ce moment, mais cette conversation avec lui, dans ce café, et la mention de Cindy m’ont bouleversée. Je ne parviens plus à faire semblant désormais, et une larme coule contre ma joue même si je tente de remettre de l’ordre dans mes pensées. Sans prévenir, je me lève de façon très soudaine, l’observe un instant, complètement à l’envers. De le voir était une mauvaise idée. Pourquoi ai-je pensé un seul instant que de sortir de ma routine pourrait m’être agréable?

«Pardonne-moi, c’était une erreur. Je n’aurais pas dû venir ici, je ne suis pas… apte.»

Sur ce, je m’enfuis en direction de l’extérieur. Devant l’établissement, je laisse finalement cours à ma peine, à ma confusion. Je ne comprends pas ce qui m’arrive, mais j’ai mal. Je ne pleure pas beaucoup mais ma respiration est sifflante alors que je tente de reprendre contenance. Sans succès. J’ai besoin d’aide, je me suis laissé aller sur un chemin nouveau et voilà que… j’en subis les conséquences.

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