Souffle de Givre (fini)

CARACTÈRE
- Comment tu décrirais le caractère de ton perso ? N'oublie pas ses qualités et ses défauts : Souffle de Givre est une chatte qui aurait aimé être bien des choses, lorsqu'elle était encore petite et innocente de la cruauté non pas du monde, mais de ses habitants. Elle aurait voulu répondre à cet appel qu'elle entendait au loin, qui murmurait de jolies choses à ses oreilles et lui disait que les étoiles n'attendaient qu'elle. Elle aurait voulu servir son clan d'un autre façon ; soigner plutôt de combattre, prévenir des moindres maux plutôt que chasser. Mais son espoir s'est étiolé comme une flammèche sans air. L'espoir, pourtant, la porte comme des ailes de cire. Elle en est pétrie, pour elle-même comme pour les autres. Les bonnes intentions débordent d'elle comme un feu s'éprend de toute une forêt, violemment, soudainement. Mais les ailes de cire brûlent lorsqu'elles s'approchent trop près d'une source de chaleur. Elles fondent, se consument. Givre est de ces âmes-là, facilement touchées si les bons boutons sont pressés. Et puis la cire, une fois liquide, se solidifie à nouveau. Le même procédé se réitère. La situation recommence. Douce et gentille comme un agneau, elle veut faire le bien, telle une fervente croyante des étoiles. Mais sa volonté s’est heurtée à d’autres, complètement hermétiques ou bien simplement réalistes. Tout le monde n’accepte pas la facilité lorsqu’elle est offerte. Elle-même ne l’accepte pas alors qu’elle est la première à la prôner devant autrui. Oui, la demoiselle est têtue et l'assumera jusqu'au bout.
Des âmes en perdition, la vallée de Valeemar en compte quelques unes. Certaines dans son clan même. Souffle de Givre ne sait pas pourquoi, mais elle est attirée par elles. Sincère dans tout ce qu'elle entreprend, si sa présence peut être une aide pour d'autres alors elle n'hésitera pas, jusqu'à devenir aussi collante que la sève du pin. Son spectre est large, trop large pour le petit cœur qui est le sien. Que ce soit en amitié comme en amour, elle ne se bride pas et ressent tout. Trop fort d'après ses parents, pas assez pour elle. Seulement, son âme est aussi resplendissante que les étranges lumières hautes sur pattes des lieux où vivent les bipèdes, attirant une masse éclectique et parfois malfamée. Les papillons s'agglutinent autour de la lumière jusqu'à que cette dernière disparaisse, noyée par l'amas. Et pourtant, Givre a en aversion l'attention qu'on lui porte, surtout pour son physique. Elle aime donner mais a du mal à recevoir, quand bien même elle le souhaiterait. Complexée depuis la grande guerre, où son œil gauche a reçu un mauvais coup de griffe, elle fait comme si de rien n'était ; comme si la vision de son œil n'avait pas drastiquement baissée et qu'il ne s'était pas voilé.
Bourrée de contradictions, elle s’imagine désormais exister pour les autres, car les autres ne semblent pas vouloir d'elle comme elle l'aimerait. Idéalisant le sentiment amoureux, le confondant avec l'amitié, Souffle de Givre ne s'impose pas. Elle se laisse porter, docile dans la douleur, silencieuse dans l'acceptation. Un jour, son oncle lui a dit qu'il fallait beaucoup de courage pour dire non quand on n'y était plus obligé. Elle en a compris le sens lorsque son père lui demanda, des lunes après le début de son apprentissage en tant que guerrière, si elle voulait toujours prendre la voie des guérisseurs. Sa question ne lui avait pris qu'une phrase, prononcée avec humour et vite oubliée. Sa réponse, à elle, avait mis plusieurs minutes, sortie après une longue réflexion par une voix déterminée mais tremblante. Elle avait dit non, parce que quoi qu'elle pensa, tout cela ne servirait plus à rien désormais.

expressive + se laisse porter par ses émotions + par la vie + sourit beaucoup trop souvent + même lorsque le cœur n’y est pas + surtout quand il n’y est pas + porte souvent une patte sur sa cicatrice + signe d’une gêne + belle connaissance du bestiaire médicinal + jalouse des venteux + incroyablement pugnace lorsqu’elle se croit dans son bon droit + pas totalement crédule + a toujours une oreille qui traîne + littéralement a une très bonne audition + n’hésitera jamais à rendre service + est de ceux qui arrondiront toujours les angles pour ne pas blesser
- Quels sont ses projets ? Souffle de Givre n'est pas une chatte particulièrement ambitieuse, ses ambitions mortes dans l'œuf avant d'éclore. Cependant, elle aspire à toujours être accueillie à pattes ouvertes dans la tanière de la guérisseuse ou par ses futures apprenties. Elle espère également demeurer à jamais utile à son clan, et tant pis si ce n'est pas en soignant ses congénères comme elle l'avait désiré fut un temps.
- Et au contraire, sa plus grande peur ? Ne servir à rien. Que sa vie se résume à de longues lunes d'errance sans but. Qu'elle ne soit jamais aimée.
- A-t-il un point de vue sur les rivalités claniques ? Elle sera toujours foncièrement loyale envers le clan qui la vu naître et grandir. Depuis la grande guerre et sa blessure à l'œil, infligée par un.e guerrier.ère ennemi.e, elle est devenue plus méfiante envers les étrangers. Mais c'est dans sa nature que d'être ouverte aux autres.
- Quel est son point de vue sur le Clan des Étoiles ? Sans se sentir profondément connectée à eux, elle a toujours eu cette sensation d'être appelée. Elle ne sait pas vraiment si c'est elle qui s'est créée des histoires ou si les chuchotements étaient le fruit des vieilles puissances. Mais globalement, elle les aime bien.
- Quel est son point de vue sur les terres de Valeemar ? Neutre ; ce sont des terres, point barre.
- Et sinon, quelle réputation a-t-il : au sein du clan, dans l’ensemble de la forêt ? Niveau caractère, Givre passe le plus souvent pour une girouette sentimentale, qui se laisse faire et n'ose pas contrarier. Question physique, elle est simplement réputée pour être belle.

PHYSIQUE
- Ton personnage, il a quel type de pelage ? Cette belle chatte blanche est la colombe des rêves de certains guerriers et guerrières. Sa fourrure immaculée la rend immanquable dans tout paysage, sauf lorsque la pinède et les marécages se couvrent du voile blanc de la neige et du givre. Héritage de ses grands-parents maternels, originaires et rescapés d'un élevage de chats racés, seules ses oreilles et sa queue sont noires. Une tâche sombre recouvre aussi la partie haute à gauche de son visage. Son pelage est de type semi-long, sa queue plus touffue que le reste de son corps. Des poils nichés entre ses doigts dépassent de ses pattes.
- Et il a de beaux yeux ? Son iris gauche était autrefois d'une belle couleur orange, puis s'est voilé suite à la blessure qu'elle a reçu proche de son œil. Son second, le droit, est bleu. Son regard vairon est désormais blanchâtre et bleu, avec une légère teinte orangée pour rappeler l'ancienne couleur de son iris.
- Il est plutôt grand, de taille moyenne, ou petit pour son âge ? Souffle de Givre est plus grande que la moyenne et se démarque par sa taille svelte.
- Et au niveau de sa corpulence ? Dans la norme cette fois-ci, bien qu'elle se trouve avec une belle musculature qu'elle n'utilise cependant pas toujours.
- Quant à ses habilités, il est plus ou moins bon en quoi ? Avec ses pattes particulièrement musclées, Givre est bien campée sur ses jambes et a un bon équilibre. Elle n'est pas mauvaise en combat mais pas exceptionnelle non plus. Malgré ce que l'on pourrait penser, la force lui a moins fait défaut que la rapidité. Elle est un peu bourrine quoi.
- Pour finir, a-t-il des signes particuliers ? Si ce n'est ses yeux vairons et sa cicatrice, non. Mais tous les traits évoqués précédemment font de sa tête une bouille atypique qui se noie dans la foule clanique avec l'aisance d'un charognard qui s'incrusterait au buffet d'un carnivore.

HISTOIRE
- Ton perso est-il de sang pur ou de sang mêlé ? Mi-clanique mi-domestique.
 - Et ses parents, ils venaient d'où ? Son père est un pur produit du clan de l'Ombre. Quant à sa mère, bien que née également dans le clan, porte en elle les résidus d'un élevage domestique par ses parents.
- Les liens familiaux de ton perso : Grillon des Près est son père, figure froide et immuable de son passé. Guerrier sans histoire du clan, il est âgé d'une cinquante de lunes. Sa mère, Pic de Brume, est issue de parents échappés d'un élevage tenu par des bipèdes. Après quelques pérégrinations, ils adhèrent à l'idéologie clanique, même si le clan des Etoiles fut une énigme, autant pour eux que leur fille. Ses grands parents maternels sont décédés peu de temps avant sa naissance. Du côté de son père, elle n'a connu que son oncle, malheureusement décédé lui aussi.
- Pourquoi porte-t-il ce nom ? Nommée comme cette mince couche glacée, elle n'en a cependant pas le piquant, juste la beauté éphémère.
- Raconte-nous un ou des événement(s) particulier(s) de sa vie (naissance, baptême, cérémonie, ...) :Boule de Givre est fille unique. Née un quelconque jour pendant la saison des feuilles mortes, alors que les rares feuillus de la pinède perdent leurs feuilles, grillées par une gelée assassine. Sa mère la met au monde dans la pouponnière. Personne ne retient la date de sa naissance.

Boule de Givre joue dans les recoins de la pouponnière, entre les branches, dans le camp, avec d'autres chatons de son âge. Tandis que son père l’effraie, sa mère est son havre de paix. Elle la cajole, l’encourage dans ses petites escapades, dans ses jeux, s’intéresse à ses histoires. On la dit un peu trop sensible, un peu trop simple. Mais elle la rassure, lui dit que lorsqu’elle grandira, elle deviendra forte et habile.

Ses parents ne se parlent pas, feignent à peine. Dans les yeux de sa mère, l’amour se consume peu à peu, disparaît pour ne laisser que des cendres brûlantes. Elle se rend compte que la tendresse n’est que traîtrise, que son esprit est faible, qu’elle n’a aucune résistance contre lui. Son compagnon. Avait-il un but, une idée précise en tête lorsqu'il la séduisit ? Un chaton au sang neuf, aux muscles forts, au beau pelage ? C'est ce qu’elle lui a offert sur une feuille d’argent. Elle se demande si c’est sa naïveté qui l'a perdue ou sa faiblesse d’esprit. Elle se demande ce qui lui a pris de croire à ses belles paroles surannées, ses roulements d'épaules. Alors cette chatonne, qu’elle a un peu aimé, se met petit à petit à incarner sa vulnérabilité. Elle n'est pas une erreur, non. Mais son regard, quand elle la voit, frêle boule de poils blancs, change. Ses parents l'avaient mise en garde, pourtant. Bravant ce qu'elle avait cru être de mauvais conseil, par amour – croyait-elle. Et puis tout s’effondre.

Sa mère n'est plus la même. De proche, elle devient fraîche, puis glaciale. Son havre de paix éclate, se brise en des dizaines de tessons tranchants qui s’étalent sur le sol. Les autres reines jasent. Son père ne lui jette que des œillades silencieuses, sous couvert de faux sourires et de fausses appréciations. Il n’y a plus personne pour lui murmurer des mots doux, pour lui dire ce qu’elle deviendra plus tard. Alors Nuage de Givre fuit. Celle qui vient d'avoir son nom d'apprentie va dans les marécages environnants, puis plus grand, dans la pinède, la forêt. Elle aime les plantes qui lui murmurent silencieusement des choses. Elle aime leurs couleurs, leurs senteurs, leurs épines, leurs feuilles et leurs douceurs. Ces végétaux avec lesquels elle joue depuis ses premiers pas. Elles ne parlent pas, se laissent arracher par ses crocs. Elles sont comme elle, ne disent rien ; avec elles, Nuage de Givre peut servir à quelque chose, être utile à quelqu'un. Son père comme sa mère refusent d'entendre parler de "plantes" et de "guérisseuse". Alors elle se tait.

Le passage à l'apprentissage est difficile. C’est un oncle paternel qui est chargé de son mentorat. Nuage de Givre est docile. Elle suit les leçons, se laisse traîner dans les patrouilles de frontières et de chasse. Semble bien s'en sortir en combat en faisant montre d'une force qui étonne, avec ses airs de demoiselle en détresse. Découvre les territoires libres, qu'elle a tendance à emprunter comme promenade. Est impressionnée par les chats qu'elle y rencontre parfois, mâles ou femelles. Se passionne pour ces nouvelles plantes qu'elle ne connaissait pas avant et rend souvent visite à la guérisseuse. Quémande des connaissances sur ce qui la captive. Elle n'est pas effrayée.

Les stigmates de l’attaque, elle les ressent encore dans sa chaire. Les ecchymoses ne sont plus là. Les poils tachés de sang ont été nettoyés. La plaie s'est refermée. Ses yeux vairons sont de nouveau ouverts sur le monde. Seule sa vision est encore floue. Son œil gauche a disparu sous un voile opaque, laid, vulnérable. Elle se sent mal. Voit mal. Cherche de l'attention, du réconfort auprès des siens. Ne sait pas comment s'y prendre.

Son oncle meurt bêtement, le crâne fracassé sur les pierres rendues glissantes par la crue de la rivière, alors qu'il était en patrouille. Un petit détour pour une simple course dont elle lui avait parlé. Une petite cueillette pour dépanner la réserve qu'elle avait vu, du coin de l'œil, se vider. Privée de cet unique soutien, Nuage de Givre devient celle qu'elle n'a jamais rêvée d'être : Souffle de Givre, guerrière.

Son père semble l’avoir oubliée. Il réclame de moins en moins sa présence. Exige de moins en moins d'elle. Sa fille n’est pas celle qu’il voulait voir devenir. Il dit que la fille de Pic de Brume est timorée et collante, affectueuse à l'extrême. Qui voudrait d’une malvoyante doublée d’une girouette ?
Pendant ce temps, Souffle de Givre essaie de s’épanouir. Privée du carcan familial et de ses attentes, elle continue de se renseigner sur les herbes médicinales. Un peu, quand ses nouveaux devoirs le lui permettent. Elle fait la cour, s'attend à des sentiments réciproques. Blessée en son physique comme en son cœur, elle essaie à nouveau mais rechigne quand l'attention est portée sur son corps. Elle veut sauver la veuve et l'orphelin, l'esseulé et le reclus. Elle veut contenir le bassin du soleil dans ses pattes seules. Mais ces dernières sont trop petites, et pleines de fissures.

EVOLUTION
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