Nobody does it like you do.

CARACTÈRE
   - Comment tu décrirais le caractère de ton perso ? N'oublie pas ses qualités et ses défauts :
Et si le vide m'angoissait ? Si j'avais peur de l'oubli, du temps et de la vieillesse, si mon cerveau cherchait toujours, même au cœur du bonheur, à me rappeler que rien ne dure, que tout n'est qu'éphémère, que tout est voué à disparaître ? Si chaque fois que j'aimais quelque chose je ne parvenais pas à posséder complètement le sentiment de béatitude censé m'enserrer dans ses bras réconfortants ? Si chaque fois que j'aimais quelque chose, la seule pensée qui me venait était : cette chose je ne la mérite peut-être pas, et même si c'est le cas, je vais la perdre, cette chose je vais la perdre et la douleur submergera sans mal tous les rires et tout ce qui a été beau. Si chaque fois que j'aimais quelque chose la peur dominait tout le reste, empoisonnait l'air ? Si j'étais incapable de m'abandonner ? Incapable de penser à autre chose qu'à la lassitude que je pourrais engendrer, à ceux qui pourraient me remplacer du jour au lendemain. Incapable de dire : je désire cette personne de toute mes fibres, à tel point que j'en ai mal. Juste parce que j'aurais peur, peur qu'après avoir tout donné personne n'attende plus rien de moi. Est-ce un manque de confiance ? Un égoïsme immense qui me pousse à penser que je suis différent ? Les deux, sûrement les deux. On m'a toujours dit que j'étais différent, avec cet air si jeune qu'on a du mal à m'accorder un âge raisonnable, pas vraiment masculin, pas féminin non plus, un genre d'être à part mais jamais vraiment envié, observé de loin. J'ai pris goût à la solitude facilement. Et puis quand l'angoisse et l'anxiété vous prennent du jour au lendemain, sans raison et pendant des heures, quand ils vous forcent à aller dormir ailleurs, seul, à sangloter longtemps, si longtemps qu'on a mal aux yeux et aux côtes, massacrées par les sanglots irraisonnés, oui quand ils viennent tout s'écroule et on préfère s'effondrer seul. S'ils me prennent tout, ils ne me retirent pas ma fierté maladive et ce besoin de reconnaissance touchant presque à la folie, cette image parfaite que je me dois de montrer, ce cliché avec lequel je parade, l'être parfait, la famille parfaite et unie, sans problème aucun. Pourtant la peur me prend tant de choses, l'espoir, le sourire, le bonheur, les bons souvenirs, les perspectives, l'idée que je ne mourrai pas demain, que la vie a encore un sens. J'ai le goût du silence comme celui des discours, le goût de la discrétion comme celui du triomphe, le goût des choses sombres comme de la lumière absolue, et je mourrai pour l'amour, celui qui élève, qui hôte le souffle d'un regard, autant que je n'y crois pas, que le pessimisme peut m'envahir, alors l'amour n'existe plus, il n'est que physique et besoin, rien d'autre qu'une passade idiote comme le caprice d'un enfant. Séduire m'impressionne et me plaît pourtant atrocement, trop pour mon propre bien, sentir qu'on me désire m'envoie au paradis, même si je ne désire pas en retour, je veux l'envie et je veux la jalousie des autres autant que je la leur consacre.  J'accorde de l'importance à tout, au moindre détail, j'aime observer les autres, les choses et les événements, j'aime voir la douleur autant que la beauté, et la beauté dans la douleur, j'aime souffrir aussi, j'aime ces nuits blanches à la lumière d'une lune indifférentes, témoin de mes souffrances insensées, j'aime sentir mon cœur se briser, chaque fois un peu plus, et les questions qui me rongent l'esprit, celles qui me susurrent à l'oreille, dans le noir et entre deux hoquets « Que feras-tu demain ? Quelle raison as-tu de faire l'enfant ? ». J'aime les journées pluvieuses parce qu'elles purifient la terre et que je sais ainsi que je ne suis pas le seul à verser des larmes amères devant l'effrayante beauté du monde. Je suis un enfant, m'emporte facilement pour des détails et fais preuve d'une patience et d'un courage incroyables face aux pires situations. Je change d'avis souvent, parce que les choix me font horreur, qu'ils m'angoissent autant qu'ils me plaisent, j'aime les responsabilité, diriger un groupe qui me regarde les yeux brillants, mais je n'aime pas assumer les erreurs, je ne supporte pas les remarques, j'aime travailler seul, les contrariétés m'ennuient autant qu'elles me prouvent mes propres compétences. Je réfléchis toujours, peut-être trop, la spontanéité m'est presque inconnue, le moindre geste est calcul, le moindre mot est processus, même court, le moindre salut est étudié pendant la nuit. Et j'envisage toujours tout, élabore des scénarios qui, je le sais pourtant, n'auront jamais lieu car les acteurs ne sont pas au courant d'être dans une de mes mises en scène. Il faut pourtant que j'ai le dernier mot, comment pourrait-il en être autrement ? Comment assurer mon autorité et mon pouvoir ? Manipuler mon entourage est à la fois un choix et une nécessité, il me faut les protéger, et en cela je me dois de les diriger sans qu'ils s'en aperçoivent, même s'ils doivent en pâtir pendant quelques temps, tout ira mieux, je le sais, je le leur promet lorsqu'ils viennent couvrir mon épaule bienveillante de leurs belles larmes, sans savoir que j'en suis l'origine.

En résumé et en plus : intelligent, passionné, sérieux, intéressé, fasciné par la beauté, mélancolique, paternel, attaché au passé, stratège, manipulateur, dominateur, protecteur, autoritaire, double, paradoxal, lunatique, rêveur, idéaliste, violent surtout psychologiquement, enfantin parfois, assoiffé de reconnaissance, stable malgré ses mauvaises passes, impeccable en public, coméden, senseible sur certains points, froid sur d'autres, maniaque, patient, poli, attentif, compréhensif, déterminé, oragnisé, bourré de tics, séducteur.
   - Quels sont ses projets ? Comment faire des projets lorsqu'on est effrayé par l'avenir, non le seul projet consiste en une chose : survivre et faire survivre sa famille, faire régner l'ordre établir son influence, et le reste suivra. Si tout va bien.
   - Et au contraire, sa plus grande peur ? Il faut craindre le passage du temps, la vieillesse, il faut craindre la critique et les regards insistants, ceux qui vous percent à jour.
   - A-t-il un point de vue sur les rivalités claniques ? Appartenant à l'Astre et d'un naturel assez indifférent, il ne s'intéresse pas aux rivalités qui agitent les clans sur le plan éthique. La violence ne le touche pas, lui n'y voit qu'un jeu de pouvoir auquel il faut faire attention stratégiquement, il se moque bien de qui peut mourir et qui peut avoir le coeur brisé parce que l'amour inter-clan est impossible, il a oublié tous les griefs qui l'ont un jour poussé à attaquer un inconnu. Aujourd'hui il est simplement près à se servir de ce qu'il voit pour prendre l'avantage, sans pour autant nourrir d'animosité à l'égard des tribus.
   - Quel est son point de vue sur le Clan des Étoiles ? Absinthe a toujours été croyant. Mais pas un croyant fervent, il tolère toutes sortes de superstitions et toutes sortes de convictions de la même manière, pour lui les étoiles ne sont pas les seuls êtres supérieurs ou appartenant à des sphères différentes, dans son esprit toute la nature lui semble divine.
   - Et sinon, quelle réputation a-t-il : au sein du clan, dans l’ensemble de la forêt ? Personne ne peut se vanter de parfaitement le connaître, ce n'est pas tant son côté lunatique qui empêche les autres de le cerner mais plutôt sa quête de la perfection publique. Aussi peu savent que son masque s'effrite parfois à la faveur de la nuit. Dans l'ensemble il est plutôt apprécié, il ne fait rien pour ne pas l'être.
   

PHYSIQUE
   - Ton personnage, il a quel type de pelage ? Le pelage d'Absinthe est assez fourni et épais sans être long, il n'a pas de mal à l'entretenir et aime cultiver une image saine de lui. Sa robe se divise en plusieurs teintes, allant du crème au blanc en passant par des touches de gris, le tout réparti aléatoirement sur tout son corps et jusqu'au bout de sa queue légèrement plus touffue que le reste.
   - Et il a de beaux yeux ? Ses yeux sont ce qui lui a valu son nom, ses parents ont attendu la dernière minute pour le choisir. Ils sont d'un vert intense, un vert végétal et profond comme le serait une voix, la voix de la forêt peut-être, cette jungle verdoyante lui vaut la plupart des compliments qui lui sont adressés, car si Absinthe n'est pas le plus beau des combattants, on peut dire que beaucoup jalousent cette couleur si particulière.
   - Il est plutôt grand, de taille moyenne, ou petit pour son âge ? Il est de taille moyenne on ne peut pas dire grand chose à ce propos, il est tout ce qu'il y a de plus classique de ce point de vue.
   - Et au niveau de sa corpulence ? Absinthe est assez musclé mais pas large d'épaules comme le seraient d'autres mâles. Il tient à rester svelte même en cas d'abondance pour des questions esthétiques.
   - Quant à ses habilités, il est plus ou moins bon en quoi ? Contrairement à ce qu'on pourrait penser, Absinthe est meilleur au combat qu'à la course et à la chasse. Il n'est pas rapide mais endurant et résiste assez bien à la douleur, ses tendances étranges à apprécier cette sensation l'aidant. Malgré tout cela n'en fait pas un adversaire redoutable, il sait se défendre et se battre mais on ne l'a jamais remarqué pour un talent particulier.
La joute verbale reste sa bataille préférée.
   - Pour finir, a-t-il des signes particuliers ? iIl faut dire qu'on a du mal à lui donner un âge ou même un sexe défini sans humer son parfum. On croirait à un adulte dans le corps d'un enfant en train de grandir. Mais si autrefois cela lui posait problème, il accepte désormais sa grâce et son apparente fragilité avec un recul mâture. Après tout il est loin d'être fragile.
   

HISTOIRE
   - Ton perso est-il de sang pur ou de sang mêlé ? Pur.
    - Et ses parents, ils venaient d'où ?Ses parents sont nés au sein du Clan du Vent.
   - Les liens familiaux de ton perso :
Nuage de Lichen, fils
Nuage de Frêne, fils
Nuage d'Orme, fils
Nuage de Fougère/Ronces (à voir), fille
????, ancienne compagne
  - Pourquoi porte-t-il ce nom ? Le nom lui vient tout simplement de la couleur prononcée de ses yeux.
   - Raconte-nous un ou des événement(s) particulier(s) de sa vie (naissance, baptême, cérémonie, ...) :


Je regarde mes parents tenter de me faire un petit frère, une petite sœur peut-être. Ou les deux. J'espère qu'ils n'y arriveront pas. Je me détourne. Le corps ondulé de ma mère me dégoûte, le plaisir de mon père me fait horreur. Rien de ce que j'ai vu ne me paraît plus naturel et plus effrayant que cela. J'espère oublier. Je prie un moment, fixant, l’œil humide, pelage au vent, l'étoile solitaire qui veille sur moi, du moins j'ose le croire. Je prie pour pour que personne ne me suive, pour qu'aucune nouvelle vie ne soit engendrée par ces deux imbéciles. Mais qu'ils sont beaux ces imbéciles. Cendres du Jour est une des plus belles reines du Clan avec son pelage d'argent et ses yeux si verts, tout le monde dit que si j'ai une dette envers quelqu'un c'est envers elle, parce que j'ai la chance d'avoir ses yeux. Moi je dis que mes yeux sont mes yeux, que celui qui s'en plaindra vienne les faire sauter de leurs orbites de ses griffes. Chant Marin est divin lui aussi, et je ne lui dois rien. Je crois qu'ils s'aiment pour leur corps, pour leur belle apparence trompeuse qui s'efforce, à coups de parures fantoches, de dissimuler leur ignorance, leur indifférence. Ils ne sont pas mauvais. Ils se moquent de tout, la nuance est grande pour un enfant qui n'a vu que quatre lunes. Ce sont de bons marionnettistes et je suis redevable de cela. Ils veulent que tout soit parfait, oui tout doit l'être, alors ma mère, si belle et si délicate, vient se presser contre mon flanc sitôt qu'on lui demande comment je me porte sans s'adresser à moi directement, sitôt qu'on lui fait remarquer sa ressemblance avec moi. J'ai l'air d'une fille, on me prend pour un idiot parce que je suis jeune, parce que j'ai décidé de ne pas prononcer un mot, pour détruire leur perfection. Pour qu'on voit qu'ils se fichent de moi ou de nos points communs. Mais évidemment, cela ne marche pas. Alors quoi, faut-il que je me blesse pour que l'on fasse attention à moi ? C'est ce que je décide de faire, et je rentre, chaque jour, avec une nouvelle plaie, bénigne, parfois moins. Je passe plus de temps chez le guérisseur qu'auprès des masques vides qui me servent de famille, ni bonne ni cruelle. Oh comme j'aimerais un contraste. Comme j'aimerais que lorsque ma mère pose les yeux sur moi, elle me voit vraiment. Son fils. Les autres me demandent ce que je fais seul, moi je mens, je me dis qu'ils seront contents, je ne veux plus saboter leurs plans, leur idéal, l'idée qu'ils ont nourrie depuis leur naissance peut-être, non je ne veux plus, alors je dis que j'aime être seul, que mes parents voudraient bien prendre soin de moi mais que j'aime me débrouiller seul. J'apprends à mentir, et je le fais bien, je souris, j'invente. Peut-être qu'au fond j'aime ça, peut-être qu'une part de moi vient d'eux. Mais comme je voudrais, je voudrais qu'ils m'aiment. Tant que mon cœur se déchire parfois, tant que je retiens des larmes brûlantes sous mes sourires. Un jour, je suis apprenti, ma mère se blesse, elle n'aura plus jamais d'enfants. Et je souris, de ce sourire atroce qu'on me connaît maintenant, et je glisse un des petits mots spirituels que j'aime tant. Mon père enrage mais ne fait rien, pas en public. Mais ce n'est pas tant l'attitude indigne de son fils plus indigne encore qui le met dans cet état, non, son caprice porte sur tout autre chose. Ma mère n'aura plus jamais d'enfants et elle ne sera plus jamais belle, son visage, sa peau, arrachés, dévastés par un monstre qui avait décidé que la beauté n'achète pas tout. Et je prend un plaisir coupable à l'entendre pleurer dans la nuit, quand je me poste près de la tanière des guerriers. Peut-être dois-je continuer de me faire mal ? Pourtant la culpabilité ne parvient plus à m'y forcer. Un soir j'entends Chant Marin exploser. Il lui crie de ne plus jamais le toucher. Elle disparaît au matin et bien que je l'attende des lunes durant, elle ne reviendra pas. Lui ne m'adresse plus jamais la parole, pas même à mon baptême que je sais être le dernier de ma vie. Il y a un gouffre en moi, une abîme sans fond, béante comme la gueule d'un prédateur, prête à m'engloutir. Le manque me tire en arrière, me retourne parfois et frappe mon visage, mon beau masque poli par le temps et l'habitude, et le manque crie que je n'ai pas le droit de le nourrir, que l'abîme restera ouverte pour toujours. Alors pourquoi penser à plus tard, pourquoi seulement évoquer une ambition ? A quoi puis-je prétendre puisque l'amour le plus basique m'est interdit ?
Un jour il y a cette autre. Elle est belle, pas parfaite, juste belle. Elle m'aime je le sais et je ne comprends pas, mais elle m'aime tant qu'elle en pleure parfois parce que je suis incapable de lui rendre ce qu'elle me donne, je suis incapable de lui montrer que je donnerais ma vie si elle le demandait. Elle la tient, elle n'a qu'à dire un mot pour la réduire à néant, et mon existence s'étiolerait au fil de sa langue. Elle devient muse, obsession, monde entier. Mais j'ai peur, tellement peur qu'un jour elle puisse se détourner de moi, prendre un autre chemin, que je ne lui dis pas tout cela, et j'espère que nous sommes parfaits, que personne n'aura l'audace de la faire venir douter de son bonheur avec moi. Toutes les choses n'ont qu'un temps, toutes les choses s'effacent. Pourtant je sais qu'elle m'aime encore plus qu'elle-même, plus que les enfants que nous avons conçus. Simplement elle ne peut pas continuer à souffrir et à me voir souffrir de l'aimer. Un cercle infernal se referme sur moi, je me dis que c'est mon destin, que je suis différent. Et avec la démocratie qui s'annonce je découvre la liberté. Une liberté incomplète à mon sens, pas quand je dois supporter de la voir avec d'autres, qui sont plus simples, qui osent profiter des fruits de la vie sans craindre qu'ils n'apparaissent plus jamais. Notre famille ou rien, contre le monde. Je demande aux enfants de me suivre, et ils le font, convaincus qu'on part pour une grande aventure, peut-être qu'on reviendra, peut-être pas. Le monde change. Une partie du mien reste immobile, au bord du chemin tandis que je m'élance entouré de son sang. Elle ne bronche pas, ne verse pas de larme, ce n'est pas son genre, mais je sais qu'elle n'a qu'un souhait, nous revoir. Je me retourne vers la Lande qui m'a vu prendre mon premier souffle. Tout est beau et pur dans la fraîcheur matinale, mes enfants sont déjà loin devant, avides de découverte, convaincus que leur mère viendra plus tard, ils se dirigent vers l'Astre et ses montagnes, tout droit dans les bras de l'Inconnu. Je ferme les yeux, l'image mentale de ma terre gravée en moi. Je pense à mes parents, je voulais qu'ils m'aiment. Je pense à elle, que je veux toute entière. Et à eux, si beaux et si jeunes, eux auront un père, eux ne connaîtront pas l'abîme.