Cabriole Céleste

• Cabriole Céleste, Cabriole Étoilée • Age; 13 lunes • Mâle ou Femelle ? ; Femelle • Clan ; Vent puisqu'il est dépeuplé apparemment... • Rang ; Guerrière

Une cascade d'argent striée de longs fils d'ébène...Sa fourrure qui ondule au gré du vent et de sa course. Un rayon de Lune file entre les arbres, éblouissant, doux. Il passe d'un pas léger, comme s'il volait, il ne touche plus terre. Chacun de ses mouvements est une danse invitant à la rêverie. Une silhouette imposante et musclée, qui a volé la grâce du cygne. Contrastes et contraires se réunissent pour ne former qu'un, dans ce corps assez fort pour les contenir et les porter avec élégance. Ses longues pattes se posent avec douceur sur le tapis d'herbe et de fleurs. Autant de puissance que de délicatesse, elle file avec le vent, n'écoutant que la vie qui murmure à ses oreilles. Deux pinceaux noirs les couronnent d'une touche sombre. Elle ne voit plus que le chemin tracé pour elle, la liberté est son guide. Une tête large et haute, surmontant un poitrail d'écume blanche, se tourne de tous les côtés, aux aguets.
Soudain, elle s'arrête, elle vous a vu. Sa queue bat rageusement l'air. Vous êtes sur son territoire. Les poils soyeux qui la recouvrent se hérissent sur son cou. Joyau d'argent et de saphir, elle n'émane pourtant que de la sauvagerie. Comme un bijou interdit et intouchable, elle passe. Vous approchez. Mauvaise idée. Elle bondit. Son saut est long et puissant. Ses petites griffes vous giflent. Vous découvrirez de longs crocs d'ivoire. Au-dessus de vous, ses yeux. Aussi grands que la mer et le ciel. De bleu, de gris ou de cristal, leurs nuances varient avec l'humeur de la Lune. Aujourd'hui, ils ont emprisonnés l'océan en furie, et une lueur assassine les illumine. Une lumière enivrante et dangereuse. Sa queue cesse de s'agiter brusquement. Le calme revient, et elle a disparu. Une ombre de lumière. Un mirage, juste, une illusion. Seuls souvenirs de cette rencontre, les plaies saignantes, et ce magnifique regard, aussi doux que cruel. Il vous suivra partout. Une brise glaciale dans votre dos. Frisson et tremblements. Elle est là où vous ne la voyez pas.

Elle est douce, enfin douce, disons qu'elle essaye de l'être un peu plus, ce qui ne lui est pas du tout facile! Elle est brutale, mais ne le fait pas toujours exprès. En même temps, elle tente de rester elle-même, et son vrai caractère est plutôt loin d'être doux, gentil et tout mignon. Elle le deviendra sûrement et ne sera jamais aigrie par l'âge, elle aime la vie, tout simplement. Gentille oui, mais pas trop! Elle ne se laissera pas avoir par le premier venu, et n'acceptera d'aider quelqu'un que pour d'excellentes raisons, et pour elle, il est difficile de trouver une bonne raison... Si elle a pitié de vous, vous avez éventuellement une chance de recevoir de l'aide d'elle, sinon, vous pouvez mourir demain qu'elle s'en fichera complètement... Elle s'efforce de s'intéresser aux autres, peut-être pour s'attirer leur sympathie, mais finalement, une fois qu'elle s'est intéressé à quelqu'un, elle est très vite déçue par ce qu'elle a apprit. Elle n'aime pas la façon de penser de beaucoup de chats, qui ne pense qu'au pouvoir, et sont égoïstes. Elle, on pourrait croire qu'elle l'est, et pourtant non, ce n'est pas par égoïsme ou individualisme, elle est juste indifférente à la vie sociale des autres, elle ne s'intéresse pas beaucoup plus à elle, juste le strict minimum. Elle est d'une fierté à toute épreuve, et rien ne pourra lui faire démordre tant que son but n'est pas atteint! Son honneur passe avant tellement de chose qu'on la croit vaniteuse et orgueilleuse! C'est totalement faux, au contraire, elle est plus du genre à se rabaisser face aux autres, plutôt que de se vanter, ou que de s'admirer chaque fois qu'elle en a l'occasion, fière oui, narcissique non!

Elle aime casser les autres, et elle le fait avec délice et subtilité. Pas vraiment pour faire mal, juste pour montrer qu'elle existe, qu'elle est là, et que la moindre faille peut devenir son terrain de jeu favori. Elle n'est pas spécialement méchante, mais elle a parfois besoin de voir les autres avoir mal sous mots, ou sous ses griffes. Elle aime se battre d'ailleurs. Ça lui fait du bien, il faut qu'elle évacue la haine qu'elle a emmagasiné, et quoi de mieux qu'un bon combat pour faire ça? Malgré tout ça, elle regrette parfois d'avoir blesser quelqu'un, elle ne s'excusera jamais, mais l'on sentira son malaise, il est tellement inhabituel qu'on le voit, que l'on ne peut que lui pardonner. On a toujours l'impression qu'elle est bien dans sa peau, qu'elle a confiance en elle, et qu'elle sait se débrouiller partout ou elle va, et avec n'importe qui. C'est faux.

Elle me ferait presque penser à une vague, vous savez, les vagues destructrices en pleine mer, qui balayent tout sur leur passage et qui ravagent des paysages et des vies, elles sont si fortes, si belles, et finalement, elles arrivent sur une falaise, et éclatent en mille morceaux, elles se brisent en un grondement sourd, si sourd que l'on ne l'entendrait presque plus, qu'on l'ignore parfois tant cela fait partit du "décor". Cabriole Céleste fait partie de ces vagues sauvages et impétueuses, mais qui se brisent si quelqu'un a le courage de se dresser devant elle. La différence que l'on trouve entre les deux, c'est que la vague renaîtra, elle est éternelle, elle se reformera toujours, la chatte quant à elle, a très peu de chances de se relever, si elle est cassée en mille morceaux...ils seront dur à recoller. Qu'on la brise, mais sans jamais la faire disparaître... Elle paraît fragile, apparence trompeuse, elle est forte autant physiquement que psychologiquement, jusqu'au jour ou apparaît la première faille, en entraînant une autre, et encore une... Elle est forte, mais tellement fragile... C'est difficilement explicable, elle absorbera le coup facilement, et changera son comportement chaque fois qu'elle se sentira blessée, jusqu'au coup de grâce. Il suffit de trouver son point faible.
Avez vous déjà sentit le vent un soir d'hiver, juste avant la tempête? oui? ce mélange de douceur et de sauvagerie est si enivrant que l'on ne fait plus attention au danger qui approche. Puis, d'un seul coup une forte bourrasque vous déséquilibre, et vous tomber dans le piège, vous vous laissez emporter, sans même réfléchir à ce qu'il vous arrive. Son tempérament pourrait se résumer à ça. Paradoxale, changeante, lunatique...imprévisible, on ne sait jamais ce qu'elle cache, elle garde des secrets, pourtant si évidents... Elle impressionne, elle manipule, mais au fond, qui est le vrai perdant? Vous, qui ne perdez qu'une vague connaissance, une inconnue qui aurait pu, pourtant, devenir la plus fidèle des amies, ou elle, qui perd à chaque instant des dizaines de cœurs près à s'ouvrir à elle, près à accueillir ses doutes et ses craintes, des dizaines de cœurs amis? Et pourtant, elle continue, voyageant de déceptions en déceptions, au fond, elle le fait exprès. Elle ne donne plus sa confiance facilement, elle vous teste, elle vous juge, à la moindre défaillance, elle vous exclu de sa vie, c'est aussi simple que ça. Elle donne son amitié, elle sait apprécier la compagnie des autres, mais vous ne savez jamais si elle est sincère ou si elle fait semblant. Vous pensez bien plus souvent qu'elle dit la vérité, qu'elle pense tout ce qu'elle dit, détrompez vous... Elle porte un voile sur son visage qui ne demande qu'à être arraché, mais cela, un seul chat aura le droit et le courage de le faire... Les autres facettes de son caractère seront sûrement découvertes au fur et à mesure de son histoire, et si elle ne les connaît pas toutes elle-même, elle n'en est pas non plus consciente...

Elle aime ni plus, ni moins que le souffle du vent sur sa fourrure. Sentir sur elle les gouttes de pluie du début du printemps, ou entendre les feuilles mortes de l'automne craquées sous ses pas... Les plaisirs devant lesquels on passe bien souvent, sans même les remarquer. Le murmure du vent dans les branches, ou le bourdonnement des abeilles autour de fleurs multicolores. Elle aime l'eau, se baigner et agiter les pattes dans un vide sans fond, par dessus lequel elle peut nager sans aucun souci. Courir dans les hautes herbes, et s'endormir sur la roche encore chaude, en attendant le lendemain... L'océan. Son empire éternel, et invincible. La sauvagerie et la force à l'état pur. C'est simplement...son idéal?

Elle retournera chez elle...tôt ou tard.
Étrangement attirée par les profondeurs de l'eau, par le vide, elle aime en avoir peur.

"La dentelle des roches lui cisaillaient les pattes.
Mais elle aimait ça.
Le vent lui soufflait sa folie.
Et elle l'accueillait de bon cœur, appréciant jusqu'à ses gifles qui lui retournaient la fourrure, et son hurlement à ses oreilles.
La longue agonie des falaises sous le chant des vagues la berçait.
Un magnifique ballet éternel...excitant.
Les oiseaux de mer criaient leur liberté, accompagnant ce silence assourdissant.
Il embrumait le cœur, pour ne jamais en ressortir. C'était son pays. C'était son
âme. L'Âme Celte."

Au début, au tout début, une naissance, au milieu du chaos des rochers déchirés par la mer. Un assourdissant tourbillon de sons inconnus et d'odeurs indéchiffrables. La mer, le vent, la brume et le cri des oiseaux de mer. Un grand monde qui s'ouvrait à elle de la façon la plus belle et la plus violente qui soit. Un jour aussi sombre qu'une nuit sans Lune, un jour de tempête. Au large, loin des côtes, trop loin, un petit bateau qui fait face aux vagues et aux creux destructeurs. Sur la côte, le phare, qui brille de mille feux. Comme pour éclairer la route des marins égarés, il irradie la côte. Mais il ne sera d'aucune utilité aux malheureux marins en ce jour funeste. Encore à quelques centaines de mètres du rivage, se dresse un petit village. Toutes les lumières sont allumées, elles aussi. Contraste dur, entre la lumière de la côte, et la noirceur de la mer. Malgré la pluie, et le vent, une femme se dresse sur le bord de la falaise, scrutant l'eau sombre, le regard plein d'inquiétude et de peur. Un jour de cauchemar pour elle, mais le premier de la vie d'une petite chatte, attachée à jamais à l'océan et ses colères.

Le lendemain, la brume est toujours présente, cachant le chaleureux Soleil d'été. La mère de Cabriole Céleste ramène son unique chaton dans sa maison. C'est une domestique. Le chaton fait au moins une heureuse, la petite fille de la maison. Elle qui vient de perdre son père et qui ne le sait même pas. Elle a passé la veille cloîtrée dans la maison, à chercher son chat qu'elle aime tant, tandis que sa mère guettait à travers la fenêtre le retour de son mari partit braver la mer en furie. Il ne reviendra jamais. Mais ça, personne n'en est encore sûr. Le vieux grand-père, marin retraité s'en doute, mais se tait par peur de prononcer ces mots si durs à son cœur. Il ne voit que l'angoisse et la détresse de sa belle-fille. Cabriole Céleste, trop petite pour se rendre compte de son environnement, reste près de sa mère. Elle ne bouge pas. Elle écoute les rafales du vent derrière le large mur de la maison. Elle écoute le râle d'agonie des roches de la falaise. Elle écoute les larmes du vieil homme, pleurant son fils.

La famille est resté des Lunes à attendre un miracle venant de la mer. Un miracle, qui ramènerait l'homme de la maison. A cette époque, Cabriole Céleste ne s'appelait pas encore ainsi, elle portait un joli nom inventé pour ses jolis yeux bleus et sa fourrure argentée. Elle ne veut même plus s'en souvenir. Elle gambadait de rochers en rochers, apprivoisant le vent et la mer. Elle devenait leur amie. Leur fille. Petit à petit, elle connaissait tous les dangers de la côte. Au gré du temps, des jours et des nuits, elle suivait sa route, le long de la falaise. Elle vivait.

Elle était domestique, et pourtant, elle était la plus sauvage. Elle n'était jamais enfermée, toujours en train de courir après la liberté. Les yeux pleins d'étoiles, elle était la chatte de la mer. L'esprit de la falaise. Les vieux du village la surnommaient souvent comme ça... L'esprit des landes, la fille du vent... Et tant d'autres noms qui lui étaient accordés... Finalement, sa famille s'est fait une raison. Le père ne rentrera jamais. La petite fille pleura beaucoup. Toutes les larmes qu'elle a versé auraient pu inondé l'océan lui même. Des couronnes d'ajoncs furent jetées en offrandes, après avoir retrouvé l'épave du petit bateau. Les vagues étaient couvertes de fleurs jaunes. Puis la famille décida de quitter cet endroit. Ce lieu, témoin de tant de morts et de souvenirs. Ils partirent. Arrachant Cabriole Céleste à sa terre. Son cœur est resté là-bas. Et n'en est jamais partit. Sa famille est venu s'installer à quelques kilomètres de la forêt. La trahison ressentie par Cabriole fut telle, qu'elle n'hésita pas une seule seconde à quitter cette maison et sa mère. Elle partit. Et c'est tout. Trop loin de l'endroit où le Soleil sombre dans l'eau, elle errait. Âme sans autre but que celui de retrouver sa terre. Cette terre de légendes ou les esprits et les morts côtoient le monde des vivants. Cette terre ou les fées deviennent réalité, et où les rêves prennent forme.
Elle a vagabondé dans cette forêt, jamais vraiment à son aise. Puis, elle a fini par arrivé sur le territoire des clans. Affamée et terriblement affaiblie, on la soigna, et lui donna un nom. Cabriole Céleste. Hommage à son caractère turbulent et son enivrant besoin de Liberté. Elle n'appartiendra jamais vraiment à un clan. Si elle s'est assagie au cours des saisons, son secret est toujours profondément enfoui en elle. Il la perce de ses pointes de douleur et de frustration. Elle en pleure encore, quand, dans la nuit, elle entend la douce plainte du vent et le chant de la pluie sur le toit de sa tanière. Et ses sanglots se mêlent à cette lente rumeur, et son cœur se ré-ouvre sur son angoisse de ne plus jamais retrouver sa terre.

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