APACHE - Le Bandit.

• Noms du chat : Apache. Mais les inconnus le surnomme Le Bandit. • Âge : Aucune importance. • Mâle ou femelle ? : Mâle. • Clan : Aucun. • Rang : Solitaire.

Quand on l'aperçoit, on ne peut s'empêcher de tourner le regard en sa direction. Apache arbore un très joli visage. Fin, avec des joues légèrement creuses, puis de grandes oreilles rondes et harmonieuses. Mais surtout, surtout .. Ses yeux ! Deux petites prunelles ovales empreignées d'un vert clair, très clair presque laiteux. Dans lequel baigne en son centre un rouge - orangé très léger, qui ne fait qu'embellir un peu plus encore son regard doux et sec à la fois. Son nez est petit, mais très performant. De la couleur même de l'argile, il est entouré d'un fin trait noir qui fait ressortir sa belle couleur terre. Puis un peu plus en dessous, viennent s'incruster deux petites taches teintées de crème en accord avec le reste de sa fourrure. Cette fourrure ni longue ni courte, de taille moyenne qui est éprise d'un arc-en-ciel de pigments. Son pelage arbore cette couleur noire, qui se mêle au brun, allant du foncé au clair puis au blanc. Il est strié de rayures sur toute son échine, le haut de sa tête et de ses pattes. Mais son poitrail est entièrement blanc, exactement comme une grande partie de son visage et le bout de ses pattes. Il fait bien évidemment parti de ceux que l'on appelle les beaux spécimens. Ces personnes que l'on aime observer et avec lesquelles on s'imagine régulièrement à leurs côtés.

Apache est un mâle très envié qui fait pas mal de jaloux. Il le sait, ça se voit dans le regard des gens, de ceux qui se retournent pour le regarder s'en aller au loin. Il possède d'ailleurs une démarche plutôt classe. Disons élégante bien que classique. Il est plutôt du genre à prendre son temps mais à maintenir un rythme élevé quand il est plus stressé et énervé. Tout dépend donc de son humeur. Mais la plupart du temps, il paraît froid et distant dans sa démarche, non pas bagarreur ; plutôt comme quelqu'un de redoutable sans qu'il ne s'en rende vraiment compte. On peut voir à travers son regard quelques émotions, parfois. Mais il faut à tout prix le connaître un minimum pour ça ; ce qui n'est pas une mince affaire pour tout le monde. Apache garde la plupart du temps sur lui ce petit sourire discret et léger, en coin de bouche qui lui donne tout son charme. On peut voir que c'est quelqu'un en qui on peut avoir entièrement confiance. Mais attention, son sourire il ne le donne pas à tout le monde. Car non, il sait se montrer distant et froid quand il le faut. Tout peut parfaitement se lire dans son regard dans ces moments là. Bref, Apache bien qu'un tant soit peu imposant reste fin et élancé. Il est sympathique aux premiers abords, mais ne le reste pas forcément avec tout le monde. Il sait se montrer féroce, tout se lit sur les traits de son visage.

Apache, Apache .. N'importe quelle personne qui le connaît vraiment bien, voudrait vous en parler des heures et des heures. Apache, c'est vraiment quelqu'un en qui on peut avoir confiance. Néanmoins, il sait cacher son jeu et il est donc quelqu'un dont il faut se méfier malgré tout. Il faut dire qu'il a, à un moment donné de sa vie, été élevé dans le mensonge et la trahison. Ce qui a été très dur pour lui, c'est également ce qui l'a endurci. Il est assez sympathique, aux premiers contacts. Il n'est pas mécontent de sympathiser avec de nouvelles personnes. Ce n'est pas avec ce qu'il a vécu qu'il est devenu parano pour autant. Non, il sait qu'il existe des personnes très bien sur Terre, comme d'autres plus qu'exécrables. Il aime énormément rire et sourire aux autres, n'importe quelle personne qui arrivera à le faire décocher un petit sourire sera sûr de le revoir quelques jours après.

Mais il n'est pas vraiment du genre à trop s'attacher aux inconnus, notre Apache. Non, il préfère s'attacher aux personnes qui le connaissent depuis sa naissance ou son enfance. Comme sa sœur, Physalis. Néanmoins il lui arrive de lier des liens très forts avec d'autres gens. La plupart du temps, ce sont d'autres Solitaires ; des personnes de son univers à lui. Pour être Solitaire, il faut avant-tout l'être mentalement. Être Solitaire et désirer rejoindre un Clan, pour lui, ça n'est pas l'être réellement. D'ailleurs, en parlant des Clans, ce n'est pas qu'il les déteste mais .. Il n'aime pas trop traîner avec quelqu'un qui en fait partie. En fait, les Clans, il s'en fout un peu. Là n'est pas la question. Mais il se sent comme mal à l'aise ou incompris. Il lui faut à tout prix quelqu'un qui a en quelques sortes vécu les mêmes choses que lui durant son passé, qui sait ce qu'est être Solitaire, vivre seul et chaque jour marcher infiniment vers d'autres horizons. Bref. Apache, il déteste plus que tout, se dévoiler. Non pas qu'il se cache des autres, non ; il est d'ailleurs très ouvert aux autres. Mais dès qu'il s'agit de parler de lui, il sait passer son tour avec classe et tact. Il trouve ça trop simple, de dire à une personne qu'on connaît depuis quelques lunes seulement ce qui a pu lui arriver, avant. Ce qu'il appelle la vérité sur sa vie, également. Mais là, c'est une autre histoire. Il faut le connaître jusqu'au bout pour comprendre. Et, jusque là, il n'y a que Physalis qui en est capable. Il est d'ailleurs très câlin, avec elle, très proche et gentil. Il aime être serviable et serait ravi d'être proche envers d'autres personnes. Seulement .. Il n'a jamais trouvé "chaussure à son pied". Quelqu'un qui lui correspondrait, qui aurait la même vision des choses, qui verrait le monde à sa façon .. Avoir des amis, c'est simple. Mais avoir cet ami, celui qui nous fait rêver, c'est beaucoup plus dur. Peut-être un jour, notre Apache trouvera-t-il ce précieux ami.

Quand on dit de lui qu'il cache bien son jeu, c'est qu'il en sait beaucoup voir même énormément sur les autres, ou bien même la vie. Oui, beaucoup de personne lui disent des secrets qu'il est le seul à connaître. Il faut dire qu'il sait parfaitement bien cacher ce genre de chose, c'est simple pour lui qui a toujours fait ça durant sa vie. Donc, si vous avez un aveux à lui faire ou une histoire personnelle à lui raconter, il sera toujours là pour écouter, conseiller et surtout garder ça pour lui. Car c'est l'une des choses qu'il fait le mieux. Il ne parle pas tant que ça, en fait. Il écoute surtout les autres. Et parfois c'est dur, de tout garder pour soi, de ne jamais parler de nous aux autres et de ne faire qu'écouter leurs complaintes à eux. Il joue un double-jeu, parfois. C'est-à-dire qu'il sait en piéger certains, comme il peut également se faire embobiner. Ce qui reste malgré tout très rare ! Et, gare à celui qui osera faire une telle chose, vous ne savez sans doutes pas de quoi il est réellement capable. Apache sait se montrer affreusement violent. Bien qu'il déteste ça et que ça reste très rare, parfois il peut s'emporter sans s'en rendre compte et frapper très fort, sans même pouvoir se contrôler lui-même. Et dans ces moments-là, rien ne compte plus pour lui que la personne qui se trouve en face de lui-même, tout ce qui est autour reste flou et invisible. Ce n'est que le néant total. Apache c'est également quelqu'un de très franc, qui ne dit pas les choses à moitié. Vous lui demandez la vérité, il vous la dira sans problème. Même si ça peut en vexer certain. Bien sûr, il sait aussi garder quelques commentaires pour lui, et il vaut mieux d'ailleurs. Il ne ment jamais, mais alors jamais ! Et, quand il parle de mensonges, lui, il parle de gros mensonges. Pas celui du style « Ça va ? - Oui et toi ? » alors que ça ne va pas du tout. Non, le mensonge du genre trahison, amour et tout ce qui va avec. Il tient également toujours ses promesses. Quand il en est capable, évidemment. Sincèrement, ça vaut le coup de connaître quelqu'un comme lui.

Apache déteste parler de son père, c'est pourquoi on ne sait pas vraiment comment il se nomme. Tout ce que l'on sait de sa mère, elle, c'est qu'elle se fait connaître sous le doux nom de Ritournelle. Elle était très douce et aimante, elle savait avoir les bons mots avec les gens et en particulier ses enfants. Apache aurait pu la connaître mieux encore .. Heureusement qu'il y avait sa sœur, Physalis pour surmonter avec lui les quelques dures épreuves de la vie. Il maintient avec elle une relation très forte et ne s'en séparerait pour rien au monde. C'est rare de connaître ainsi une relation frère - soeur.

Comment dire .. Apache déteste par dessus tout, parler de son passé et rentrer en détails dès qu'il ose se dévoiler un peu là-dessus. Il se construit même parfois une sorte de carapace, pour éviter aux autres de lire en lui tout ce qu'il peut ressentir ou penser. Quant à ce qu'il aime, eh bien .. Rester paisible, tranquille, éloigné de tous troubles. Passer du temps avec Physalis ou rire de bon cœur, ça lui fait énormément de bien parfois, de rire autant. Il aime beaucoup être heureux, ou encore le paraître.

Apache a toujours eu crainte qu'un jour, quelqu'un ait le pouvoir de lire dans les pensées des autres. Ça l'a toujours fait très peur, de se sentir épié ou compris des inconnus ; il déteste ça. Mais il a également peur de redevenir très violent, comme il l'a déjà été une fois .. Mais ça, personne ne le sait, pas même sa sœur. Ses rêves sont très simples : avoir la vie tranquille, c'est tout. Il ne demande absolument rien d'autre. Quant à ses projets, il n'en a pas pour le moment. Il préfère s'occuper du présent plutôt que de penser à son avenir. À vrai dire il n'aime pas trop songer au futur, non pas qu'il en ai peur, non ; c'est plutôt que pour lui l'avenir est déjà tracé et rien ne peut le changer. Alors, à quoi bon ?

Apache. Surnommé Le Bandit.

Je nous revoyais, là. Tous ensemble, comme une véritable famille ; tous ensemble pour la dernière fois. Oui, je me souviens bien de ce jour qui est sans doute l'un des pires de ma vie. Le ciel était couvert d'un drap blanc, tâché de quelques nuages plus gris. Les oiseaux qui avaient osé rester dans le ciel volaient très bas, trop bas même à mon goût. Je ne sais pas pourquoi, mais ce jour là, j'avais peur. J'avais très peur de ce qui allait se passer, très peur de ce temps qui nous accompagnait. Pourquoi ? Pourquoi avions-nous voulu les suivre .. Pourquoi ? Le vent se levait, tandis que moi, j'essayais de marcher à travers les très hautes herbes que les rafales faisaient danser à leurs grés. Les arbres se penchaient dangereusement d'un côté, puis de l'autre .. Ils ne tenaient plus en place, c'était comme un combat qui opposait la nature à la tempête. Il devenait très dangereux de s'aventurer ici. Je le savais, parce qu'une sorte d'instinct me disait de rebrousser chemin. Mais ce sentiment qu'une chose importante allait se passer était plus fort encore, que mon instinct de jeune Guerrier. C'était sans compter le soutient de ma soeur qui, malgré la tempête s'avançait avec plus de courage encore que moi, en direction de ces deux silhouettes que nous avions décidé de suivre à distance. Une petite perle de pluie s'écrasa alors sur mon museau. Le vent violent se voulait froid, tandis que l'atmosphère restait très sec et lourd. Ma peur grandissait au fur et à mesure que le paysage se métamorphosait autour de nous. Il n'était plus le même qu'au début, plus du tout. Des trombes d'eau par centaine commencèrent alors à s'abattrent sur nous, non sans aucune pitié. Voilà que les bourrasques de vent me glaçaient le sang, bien qu'en pleine Saison des Feuilles Nouvelles. Je devais plisser les yeux pour ne pas être aveuglé par cette brume qui venait se mêler à la pluie battante. Mais dans quelle histoire nous étions-nous encore embarqués ? Soudain, les deux petits points noirs que nous suivions à la trace, grossirent à vue d'oeil. Ils s'étaient enfin arrêtés, depuis le temps que l'on marchait. Physalis ma soeur et moi-même, nous arrêtions donc également. De là où nous nous trouvions, il était plutôt difficile de percevoir ce qu'ils étaient en train de faire. Et si .. Et si nous avions fait tout ce chemin pour rien ? Peut-être avaient-il simplement le besoin de parler seuls à seuls, en privé. Une voix s'éleva alors dans les airs, transperçant le calme qui y régnait malgré la tempête qui faisait rage.

« Et maintenant, que vas-tu faire ? Hein, dis-le moi !
- Mais je .. Je ne sais pas.
- Mais qu'est-ce qui t'as pris ! Je t'avais dit de faire attention ! Je te l'avais dit, je t'avais prévenu !
- Je n'y peux rien ! Je n'ai rien pu faire, tu ne peux pas m'empêcher de les garder, il est trop tard ! Tu ne peux rien, tu n'y peux rien !
- Alors débrouille-toi, ne reviens plus jamais. Il n'est plus question de te revoir, ni même d'entendre à nouveau parler de toi. Plus jamais !
- Tu .. Tu n'as pas le droit de me faire ça. Tu n'as pas le droit de nous faire ça ..
- Et pourtant. »

Ces deux voix mêlées ensemble me glaçaient le sang au plus profond de moi-même. Les larmes me montèrent alors aux yeux. Puis je ne pus m'empêcher de relâcher des dizaines et des dizaines de larmes qui me submergeaient comme la plus effroyable des inondations. La pluie ne cessait pas et un énorme éclair déchira alors le ciel, dans toute sa blancheur. Laissant émaner de lui un bruit atroce qui ne faisait qu'assourdir la colère de cette dispute. Puis ma mère, qui était celle sur qui mon père s'acharnait ainsi, se laissa tomber au sol, éclatant en sanglots comme je ne l'avais jamais vu faire. C'était pour moi une très grande tristesse, très profonde .. Je vis alors Physalis faire de même, juste à côté de moi, avec une tristesse qu'elle n'avait jamais laissé paraître auparavant. Je m'approchai d'elle pour poser ma tête contre la sienne ayant pour but de la réconforter et de lui montrer tout mon amour qui débordait pour elle, mais sans réfléchir elle s'enfuit en courant, envahie par que trop d'émotions. Je ne pouvais que la suivre. Si je restais ici, à continuer d'observer cette dispute entre .. Mon père et ma mère, c'était la perdre. Et ma soeur était beaucoup plus importante que n'importe qui, en ces jours présents. Je la pris alors en chasse, essayant de courir plus vite encore qu'elle-même ne pouvait. Mais c'est qu'elle était plus agile et rapide que moi, plus fine aussi. Elle arrivait à me semer et à prendre de l'avance sur moi ; le plus important restait simplement de ne pas la perdre de vue, en aucun cas ..

L'aube d'un nouveau jour arriva enfin accompagné de sa douceur si maternelle et rayonnante. Ce matin-là, je me sentais comme vide de toutes émotions, de tous sentiments. Je ne savais que dire, que penser ou que faire. Je me souvenais très vaguement de ce qu'il s'était passé la veille, de tous ces cris déchirant le ciel avec effroie et de Physalis qui avait pris la fuite sans même dire un mot, étranglée par tant de sanglots. Je prenais alors conscience de la situation et comme alerté par tout ça, je tournai la tête dans tous les sens balayant les environs du regard : elle était là, près de moi. Comment était-elle réapparue à mes côtés ? Est-ce que je l'avais retrouvé malgré cette course folle à travers les hautes herbes ou bien à l'invserse, était-ce elle qui était revenue à moi sans un mot ? Mais pourquoi tant de questions .. Cela m'importait si peu au fait qu'elle soit à nouveau près de moi. Je m'avançai vers son petit corps inerte, animé de seulement quelques respirations irrégulières, plutôt faibles. Je posai alors mon museau contre sa douce fourrure d'un blanc pur et immaculé. Elle ne bougeait pas, tandis que moi je restais immobile à ses côtés. C'est à ce moment-là que je pris conscience de tout l'amour que j'avais pour elle et de tous ces profonds sentiments qui s'émanaient d'elle également. Pour rien au monde je ne voudrais perdre ma soeur, elle était tout, absolument tout pour moi. Comment dire .. Avec elle, je n'étais pas comme je pouvais apparaître devant les autres. Non, avec elle j'étais moi-même, je me dévoilais totalement, je n'avais pas peur de pleurer ou de crier. J'étais tout simplement ouvert à elle comme un livre pourrait l'être. Elle était la seule à vraiment me comprendre et à me soutenir. Jamais je ne pourrais dans ma vie retrouver quelqu'un comme Physalis, c'était purement impossible. Elle était trop unique et parfaite, pour ça. C'était une déesse. Ma soeur était une déesse.

Non, nous ne les avions pas revu depuis. Est-ce qu'ils s'inquiétaient pour nous deux ? Peut-être ma mère, oui .. Mais sûrement pas mon père. Tous les jours se ressemblaient, désormais. On marchait, on s'écroulait de fatigue puis on laissait le sommeil nous emporter vers d'autres cieux. C'est alors que j'appris à réfléchir, à énormément réfléchir. Notre situation ne pouvait plus durer. Bien que l'on sache parfaitement se débrouiller pour survivre à travers la forêt de Cerfblanc, il était très dur pour Physalis et moi-même de ne pas connaître la vérité. La vérité à propos de cette dispute, la vérité à propos de ces mots, de toutes ces choses qui font de nous de simples pions finalement, dans leur jeu .. C'est pourquoi, j'avais décidé de lui tendre un piège, à ce chat qui finalement m'était inconnu. Car oui, jamais je n'avais connu mon père dans cet état, encore moins contre ma mère. Me rappeler tant de souvenirs me faisait tourner la tête .. Voilà que je ne me sentais pas bien, que je revivais tout à nouveau, comme si c'était la première fois que cela arrivait. Puis le paysage qui m'entourait commencer à tourner tout autour de moi, à une vitesse folle .. Plus rien. Je sautai dans le vide, tombant dans le néant. Le noir me dévorait, il me hantait. C'est cet état second qui allait me détruire. J'en avais conscience.

Il était là, je sentais parfaitement bien sa présence dans mon dos. Depuis ce jour, le regarder dans le blanc des yeux m'était devenu purement impossible. J'avais comme peur de lui, j'étais prétrifié dès qu'il s'approchait de moi ou tentait un geste en ma direction. Cette peur me paralysait et me rendait fou, complètement fou ! J'étais seul, ce jour-là. Seul avec lui ; c'était une très mauvaise idée, très mauvaise situation. Car désormais je savais de quoi j'étais capable pour défendre cette femelle qui m'avait élevé, pour apprendre la vérité. J'étais prêt à tout, absolument tout. Ce qui n'était pas forcément une très bonne chose, malheureusement. Je sentais son souffle chaud dans ma nuque. Mon pouls commença alors à s'accélérer de plus en plus, mon coeur s'emballait tout seul et une douleur dans mon estomac me faisait horriblement souffrir. Quel était cet état ? Pouvais-je m'en sortir ? Jamais depuis ce jour de tempête je n'avais eu aussi peur de toute ma vie. C'était une peur atroce, horrible, effroyable ! Une peur qui n'était même pas digne de son nom, c'était bien plus qu'une peur. Bien plus qu'une peur, ou qu'une phobie. C'était la peur elle-même, qui se trouvait derrière moi et qui me faisait fuir, à chaque instant de ma vie. Pourquoi avais-je voulu le retrouver. La vérité m'importait si peu dans ces moments-là de douleur intense .. Sa voix grave et raillé, si froide et .. Pétrifiante s'éleva alors dans cette grotte qui nous servait de tanière commune.

« Pourquoi tant de mal ?
- Pourquoi, tout simplement ? dis-je en murmurant tout doucement et en reprenant mon calme.
- De quoi parles-tu ?
- Arrête de faire l'innocent, tu sais très bien de quoi je parle.
- Absolument pas. Dans la vie tu sais, il faut être précis et savoir parler aux autres. Ce que tu ne sais pas faire. Crois-tu que c'est comme ça que tu vas construire ton avenir ? Tu ne vaux pas mieux que ta mère. »

.. C'en était trop ! C'en était beaucoup trop à mes yeux ! Il avait dit la phrase qui ne me plaisait pas du tout, celle qui en plus de m'insulter, insultait ma mère, celle qui m'avait donné la vie et qui avait su m'élever avec douceur et amour. Je sentais une force surhumaine monter en moi, une force digne de ce nom. Une force qui n'avait jamais été aussi puissante et sèche, une force instantanée qui me disait d'y aller. D'aller l'égorger, de lui sauter dessus, de l'étouffer jusqu'à ne plus entendre ses gémissements ! Je le voulais ! Oui, je le voulais plus que tout ! Et je voyais déjà dans ma tête cette image de lui, impuissant face à ma force et à mes mots, face à ma colère et à ma détresse. C'était un pur bonheur, une intense joie qui restait malheureusement coincée dans le haut de ma gorge. Tu ne vaux pas mieux que ta mère.

« Et toi ? Tu crois mieux valoir, peut-être ?! Tu te rends compte de ce que tu dis ? Tu te rends compte de ce que tu fais ? Tu n'es pas mon père, c'est impossible ! Jamais maman n'aurait osé faire des chatons avec un mâle comme toi, si ignoble ! Tu .. Oui, tu es ignoble ! Indigne de ta vie, du Clan des Étoiles ! Je ne souhaites que ta mort, rien d'autre ! Ça serait tellement mieux, sans toi, sans ta présence et ton arrogance ! Sans tes terribles sous-entendus ! Tellement mieux sans toi pour nous gâcher notre vie à nous ! »

Sans me demander ce qui était en train de se passer ou ce que je faisais, je lui sautai dessus, toutes griffes dehors. J'étais dans une colère inimaginable. Jamais je n'avais eu envie de sauter sur quelqu'un, pour le voir disparaître à jamais. Je n'avais jamais eu cette envie folle de voir son sang couler, d'entendre ses cris éclater dans cette grotte, de percevoir mes griffes transpercer sa peau et ses veines ! J'étais hors de moi, je ne pouvais me contrôler. J'agissais comme bon me semblait, sans même réfléchir ou consulter ce que je voulais réellement. J'avais la rage, la fureur. Je n'étais plus le même. Je voulais la venger, je souhaitais sa mort, je désirais connaître la vérité. Il était affreux, ignoble, indigne de vivre à nos côtés et d'avoir pu être notre père à moi comme à Physalis. J'étais en train de planter mes griffes de toutes mes forces dans son cou, je voyais ses yeux plus rouges que jamais. La fin était proche. Mais il ne semblait pas souffrir, ni être triste. Il restait intact, malgré ce que je pouvais lui infliger. Quand une fine silhouette qui m'était assurément familière fit son apparition, au seuil de la grotte. D'une voix fluette et héroïne de la situation chantonna de douces paroles, qui ne l'étaient pas autant que ça, seul moi pouvait le savoir.

« Pourquoi maman ne revient-elle plus ?
- Je lui ai laissé sa chance, elle ne l'a pas saisit. »

Physalis me regardait avec des yeux doux que les larmes ne venaient pas troubler. Je me délaissai alors du corps de celui qui me servait de père, encore en vie, pour m'approcher d'elle et la serrer le plus fort que je le pouvais contre mon corps. Il était bon de sentir son souffle dans mon cou, de sentir la chaleur d'un être aimé contre la mienne .. Je la pris alors avec moi et sorti de cette grotte obscure où bien des choses venaient de se passer. Je tournai la tête en direction de cette personne, que je ne comptais plus jamais revoir ; et vis son regard dur et trouble d'un vert très pâle, qu'une sorte de rouge - orangé venait briser, très léger. Ce regard qui était le même que le mien, exactement le même. Ce regard, ça allait être la seule et unique chose de lui qui resterait graver en moi, désormais. Car le jeu du sort avait voulu que je garde une chose de lui, un souvenir. Pour me rappeler de mon présent qui n'allait pas tarder à devenir passé. Son regard à lui était emplit d'une sorte de vengeance. Quelque chose que je ne pouvais décrire mais .. C'était comme du dégoût mêlé à de la compréhension. Non de la trahison, ni de la tristesse. Quelque chose qui mêlait deux opposés à la fois. Quelque chose de très intense, très profond. Mais mon regard à moi, était animé d'une vive flamme que personne ne pourra éteindre. C'était la dernière fois que je le voyais. La dernière fois que je l'entendais parler. La dernière fois que je percevais un de mes parents, oui la dernière.

Je n'avais jamais su la vérité, avant. Mais désormais elle m'était à portée de main. Je savais tout, je connaissais tout. Le pourquoi du comment. La raison de leur dispute, de toutes ces choses qui avaient gâché ma vie .. Tout.

Merci, vraiment. ♥ Et ouais, fan club !

.. Zbuuuh. ♥