Till it broke up and it rained down | Ft. Faucon d'Argent & Nuit d'Orage

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Till it broke up and it rained down

Lune 1218 Ft. Faucon d'Argent & Nuit d'Orage

Deux ombres se déplaçaient à toute vitesse à travers de la lande, leurs mouvements synchronisés laissaient croire qu’elles étaient le reflet l’une de l’autre, telle deux gouttes d’eaux identiques, miroire. Dans les ténèbres de la nuit, leurs pelages étaient quasiment non discernables, seule leur carrure, elles aussi si semblables, se découpait du décor. Tout indiquait que les deux femelles étaient des sœurs, sœurs du Vent. Pourtant quelque chose clochait, une atmosphère étrange régnait entre leurs deux corps, un silence empli de non-dits, de doute, de peur. Comment est-ce que deux sœurs à l’attitude si semblable, témoin du temps innombrable qu’elles avaient passé ensemble, pouvait être à la fois si synchronisée et désynchronisée en même temps ?

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Foudre Noire jeta une œillade en coin vers Faucon d’Argent, elle ne voyait qu’à peine son visage dans l’obscurité, mais elle pouvait sentir d’ici sa désapprobation face à la situation. Dans un sens, la guerrière tigrée d’éclairs noirs comprenait sa révulsion : les deux sœurs avaient été élevées dans le respect strict du code du guerrier et une haine pour les autres clans. Alors c’était sûr que l’idée de rejoindre un chat de l’Ombre au beau milieu de la nuit n’allait pas la réjouir, mais elle allait bientôt changer d’avis, Foudre Noire en était persuadée. Oui, elle allait bientôt voir que ce n’était pas n’importe quoi qu’elle lui racontait, que leur frère était bel et bien en vie. Ils allaient enfin être réunis tous les trois ! Une vague d’énergie inonda tous les muscles de la féline alors qu’elle accéléra le pas, comme si des ailes lui avait poussé dans le dos à la simple idée qu’ils soient de nouveau tous les trois, enfin réunis, comme avant, comme si rien ne s’était passé. Tout allait aller mieux à présent, tous les malheurs du monde allaient s'évanouir pour laisser place à cet océan de bonheur qu’ils avaient été forcé d’abandonner derrière eux le jour de sa disparition.

Un flash passa quelques instant devant ses yeux, qu’elle chassa aussitôt d’un mouvement de la tête. Non, c’était faux ! Elle n’allait plus se laisser tromper par l’image de son corps sans vie, c’était fini. Elle ne se laisserait plus mener par le bout du museau par les faux souvenirs que lui avaient créés son cerveau pour pallier à sa disparition. Il était en vie. Depuis tout ce temps, il était juste là, de l’autre côté de la frontière.

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Foudre Noire et Faucon d’Argent finirent par pénétrer dans la clairière où se tenait les Cinq Rocs, lieu de leur rendez-vous avec Nuit d’Orage. Son cœur battait fort dans sa poitrine alors qu’elle s’asseya bien droite dans l’herbe, bien en évidence. Le troisième membre de ce groupe allait arriver d’une seconde à l’autre. Faucon d’Argent et lui allait enfin être réuni ! Elle ne pourra pas nier la réalité une fois qu’il sera là, bien réel devant leurs yeux. Elle tourna ses yeux noisettes vers sa sœur, indéchiffrable à ce moment précis devant elle.

« Il va arriver d’un moment à l’autre ! Nous allons enfin être réunis Faucon d’Argent ! J’ai l’impression d’attendre ce moment depuis des lunes et des lunes. »

Tant bien que mal, elle tentait de faire taire la petite voix qui lui hurlait que ça n’allait pas se passer comme elle le pensait. Elle passa la langue sur son poitraille, tentant de s’occuper en attendant l'arrivée du jeune guerrier de l’Ombre.

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Petite Foudre - Nuage Foudroyant - Foudre Noire

Till it broke up and it rained down

Ft Faucon d’Argent & Foudre Noire

Lune 1218

Allongé sur son tapis de mousse, les yeux mi-clos, Nuit d’Orage attendait que le clan s’endorme. Il lui serait plus simple de s’éclipser sans susciter le moindre soupçon une fois que la majorité des guerriers et apprentis seraient assoupis.
Il ne sût combien de temps il attendit exactement avant d’entendre le concert familier des souffles endormis de ses camarades. Il ne s’était pas encore fait à sa nouvelle tanière et il lui arrivait encore parfois de se diriger vers la tanière des apprentis pour se coucher avant de se faire gentiment charrier par Chant du Chaos ou Ange Céleste. En pensant à ses adelphes, le jeune guerrier leur jeta un coup d’œil et son cœur se gonfla une nouvelle fois de fierté. Leur baptême était encore tout récent et l’euphorie du moment le gagnait souvent encore lorsqu’il y repensait.

Une fois qu’il fut certains que tous étaient endormis, le matou à la fourrure spectrale se leva doucement et quitta la tanière à pas de souris. La pale lumière de la lune l’accueillir en son sein alors qu’il évoluait au milieu du camp. La statue du chat inconnu semblait le fixer de son regard de pierre et le poids de son attention le rendit mal à l’aise. Savait-elle ce qu’il s’apprêtait à faire? Le jugeait-elle pour cela? Il avait pourtant l’intime conviction que c’était la bonne chose à faire. Il avait mis du temps avant de s’en persuader mais il allait enfin délivrer une âme du deuil.
C’était son altercation avec Rage de l’Amour lors de leur mission de reconnaissance post-catastrophe qui l’avait fait réfléchir sur la situation avec Foudre Noire. Il ne pouvait pas la laisser croire indéfiniment qu’il était son frère. S’il avait réussi à ramener Rage de l’Amour à la raison, il était capable d’en faire de même avec la Venteuse. Dut-il en venir aux griffes et aux crocs pour se faire entendre. Il préférait qu’elle se mette à le détester plutôt qu’elle se fourvoie encore sur son identité.

Se détournant de la statue, Nuit d’Orage quitta le camp, non sans un salut amical pour le sentinel à l’entrée, prétextant une énième insomnie et une partie de chasse imprévue. Il traversa les terres de l’Ombre, s’étonnant encore - non dans une légère pointe de mélancolie - des changements que la catastrophe avaient amenés. Certains lieux avaient disparus sous les marais tandis que d’autres avaient émergés, offrant de nouveaux terrains de chasses et de nouvelles proies. Les anciens ayant vécu le périple de Cerfblanc jusqu’à Valeemar avaient-ils sentis le même désarroi et le même rejet en arrivant sur leur nouveau territoire?

Une fois arrivé aux Cinq Rocs, la familiarité des lieux lui réchauffa le cœur. Au milieu de tout ce chaos, certaines choses restaient identiques. Cela faisait du bien d’avoir quelque chose à quoi se rattacher parmi tout ce changement. Il traversa la clairière d’herbe tendre, non sans un regard pour les rochers s’étirant vers le ciel. Il crut encore entendre les rires de deux apprentis - l’un du Vent et l’autre de l’Ombre - résonner au milieu des pierres. Puis il se dirigea vers la frontière avec les plaines venteuses du clan adverse. A mesure qu’il s’approchait, il distinguait deux silhouettes se tenant à la lisière de la clairière, éclairées par les rayons de l’astre nocturne. Malgré la gravité de la situation et la résolution de Nuit d’Orage de couper court à leurs rencontres, il ne put s’empêcher de sourire à la guerrière du Vent. Il avait fini par s’attacher à la femelle torturée, dont l’amour pour son défunt frère l’avait touché au plus profond de lui-même. Ils ne partageaient certes pas le même sang, mais… peut-être… s’ils avaient été du même clan… si elle ne voyait pas en lui un chat qu’il n’était pas…

- Salutation Foudre Noire, commença-t-il en s’approchant davantage. Je suis ravi de te revoir.

Il jeta un coup d’œil à la femelle qui l’accompagnait, visiblement plus méfiante et moins amicale. Malgré les quelques différences entre elles, les deux chattes étaient définitivement bien sœurs.

- Tu dois être Faucon d’Argent, c’est ça? Foudre Noire m’a parlé de toi. C’est un honneur de faire ta connaissance.

Chassant le malaise qu’il ressentait face à la guerrière au regard insondable, il hocha doucement la tête en signe de salut. Dans le doute, il adressa une rapide prière à qui voudrait bien l’entendre, espérant que cette rencontre se termine bien.

Crédits: Namida

Never-Utopia

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Merci Sabrou, Idy, Runa, Moussy, Aë, Archy et Noska pour les signas
Merci Katuro pour le code

Till it broke up and it rained down
Ft Foudre Noire & Nuit d'Orage

Chaque foulée qui l'éloignait du camp du Vent et la rapprochait des Cinq Rocs lui paraissait être un peu plus à contre coeur. C'était mal. Faucon d'Argent le savait. Elle s'était laissée convaincre de quitter le camp en pleine nuit pour rejoindre Nuit d'Orage, ce chat de l'Ombre que Foudre Noire prenait pour leur frère disparu. La chatte ne voulait pas blesser sa soeur, même si elle doutait énormément. Elle avait donc accepté de venir pour cette raison, et pour enfin se faire un avis sur la situation. Et si au final, ce Nuit d'Orage était celui qui manipulait Foudre Noire ? Avec tous ces questionnements, il lui était impossible de fermer les yeux sur tout cela. Elle avait donc mis de côté sa culpabilité de mentir à ses camarades, de faire de telles choses dans leur dos, et avait filé sous les étoiles aux côtés de l'autre venteuse. Le silence régnait entre elles, et Faucon avait tendance à trouver ça confortable. Leur dernière conversation à ce sujet avait été houleuse, et elle ne voulait pas que Foudre Noire change d'avis en chemin. Alors elles filèrent, jusqu'à atteindre le lieux qui accueillait habituellement les Assemblées. Il était presque étrange de le voir ainsi vide. Il fallait dire que ça ne faisait pas partie de ses habitudes à elle, de venir ici en dehors des pleines lunes. Son coeur se serra devant l'impatience de Foudre Noire. Celle-ci avait l'air persuadée qu'ils allaient tous passer un bon moment en famille. Elle n'éprouvait pas le moindre doute. Faucon d'Argent retint un soupir. Tout devait se terminer cette nuit. Cela ferait peut-être mal à sa soeur sur le coup, mais c'était pour le mieux. Vivre dans un mensonge n'allait pas faire disparaître leurs blessures, et se lier à un membre du Clan de l'Ombre n'allait leur attirer que des ennuis. Elle se contenta donc d'hocher la tête, ne tardant pas à entendre quelques mouvements de l'autre côté de la clairière. Il était là.

C'était un matou blanc, effectivement comme l'était leur frère. Il souriait. Faucon fronça légèrement les sourcils. Il est ravi ? À croire que cette situation ne le dérangeait pas le moins du monde. Ce simple fait agaçait déjà la chatte sombre, qui l'accueillit avec un regard froid. Il la salua d'un hochement de la tête, et Faucon hésita un instant avant d'en faire de même. Alors Foudre Noire lui avait parlé d'elle. Avait-elle dit autre chose ? Il n'était pas souhaitable qu'un guerrier ennemi obtienne des informations à leur sujet ainsi... « Bonsoir, Nuit d'Orage. On m'a aussi beaucoup parlé de toi. » répondit-elle tout en le dévisageant. Ce chat n'était pas son frère, elle le savait, et se demandait comment Foudre Noire pouvait y croire. Son esprit devait lui jouer des tours pour échapper au deuil, et Faucon regrettait de ne pas avoir su apaiser son coeur avant que la situation ne dégénère ainsi. « Alors... vous vous retrouvez ici souvent ? » demanda t-elle avec incertitude. Imaginer sa soeur quitter le camp en pleine nuit plusieurs fois la dégoûtait, mais la question se devait d'être posée. Faucon voulait comprendre entièrement la situation, et aussi voir comment ils allaient interagir. Elle avait aussi besoin de comprendre si le problème venait uniquement de sa soeur, ou si ce matou se jouait de ses faiblesses. Une fois qu'elle en aurait le coeur net, elle saurait quoi faire. Et honnêtement, elle ne savait pas quelle option serait la pire. Toute cette situation était déjà terrible à son goût...

Till it broke up and it rained down

Lune 1218 Ft Nuit d'Orage & Faucon d'Argent

Après une attente qui lui parut l’éternité, une fourrure blanche se détacha des arbres, foulant doucement l’herbe des Cinq Rocs. Foudre Noire sentit son cœur exploser de joie dans sa poitrine à la simple vue du félin, elle se fit la plus grande des violences pour ne pas se jeter contre sa fourrure, s’imbiber de son odeur, de cette irréalité qu’elle chérissait tant. Ses yeux étaient humides, d’une façon méconnaissable elle agissait, mais sans bouger elle resta, attendant qu’il s’avance, qu’il se présente et que sa sœur réalise, finalement, que c’était bel et bien lui. Il s’arrêta à quelques pas d’elles, la saluant elle, jetant un regard mal assuré vers son autre sœur. Est-ce qu’il la reconnaissait comme elle l’avait reconnu ? Ils avaient tous les trois grandi ensemble, durant trois lunes durant ils avaient partagé la même mère, le même lait, les mêmes matins et soirs, les mêmes nuits. La guerrière du vent se sentait légère, comme si sa vie était arrivée à son accomplissement. Malgré ses émotions débordantes, elle le laissa tranquillement s’adresser à sa sœur, et elle attendit que l’intéressé s’adresse à lui à son tour, pleine d’espoir, attendant la tant attendue réalisation, l’inévitable reconnaissance de leur frère, arraché injustement à leur vie.

Mais la voix de Faucon d’Argent ne fut pas pleine d'émotions, elle ne transpira pas de joie, de reconnaissance, rien. Sa voix était neutre, son regard fixé sur lui comme s’il était un vulgaire étranger, un chat d’un autre clan qui n’était pas intimement lié à eux. Doucement, son sourire mourra sur son visage alors qu’elle tourna des yeux accusateurs vers sa sœur. Comment pouvait-elle encore douter de la réalité alors qu’il était devant elles à présent ? Ne le reconnaissait-elle pas ? Avait-elle perdu la mémoire ? Le faisait-elle exprès ou bien avait-elle perdu la vue ? Ignorant sa question, Foudre Noire se leva et dévisagea Faucon d’Argent de la même manière qu’elle dévisageait Nuit d’Orage, une lueur en plus de folie dansant au fond de ses prunelles noisettes.

« Ne le reconnais-tu donc pas ? Vas-tu continuer de nier les faits ? Regarde-le Faucon d’Argent ! C’est notre frère, Petit Orage ! Il nous a sauvagement été arraché mais maintenant tout va aller mieux, maintenant qu’on est tous les trois réunis comme lorsque nous étions chatons, que tout allait bien ! »

Elle se tourna vers Nuit d’Orage, les yeux embués par l’anxiété et l’espoir. Il fallait qu’elle le reconnaisse, elle ne pouvait pas ne pas le reconnaître. C’était lui, elle en était sûre que c’était lui. C’était lui, pas vrai ?
Foudre Noire recula d’un pas, chassant ses pensées omniprésentes. C’était lui, elle en était sûre. Oui, c’était lui, il fallait que ça soit lui ! Elle en avait besoin, c’était lui, c’était sûr. C’était lui, son frère, sa chaire, son sang. Pas vrai ?

Oui, c’était lui.

« Dis lui Nuit d’Orage ! Dis lui que tu es notre frère, que tu vas pouvoir revenir au camp avec nous, au Clan du Vent, là où est ta place. »

Elle se précipita vers lui et colla sa fourrure contre la sienne, les larmes coulaient le long de son visage. Pourquoi ? Elle ne le savait même plus, non, elle ne savait plus rien. Juste que c’était lui, son frère. Elle pouvait le sentir, tout au fond d’elle, derrière l’odeur de l’Ombre qui recouvrait tout, elle sentait celle du vent, celle de sa famille. Où était-ce l’odeur illusoire de l’espoir ? Non, non.

C’était lui.

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Petite Foudre - Nuage Foudroyant - Foudre Noire

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