Teenage dirtbag(s) - GéoGang

Pfff, l’ennui…

Si elle était parfois très chouette, avec toutes les découvertes et aventures qu’elle pouvait offrir, la vie de chaton pouvait également être très ennuyeuse. Et tout de suite, c’était un peu le problème : tu t’ennuyais ferme. Et à ton grand désespoir, tu n’arrivais pas à trouver le truc qui viendrait te tirer de cette lassitude mortelle.

Le soleil était encore timide, et le jour n’avait pas encore réussi à envahir complètement le camp. Alors tu avais essayé d’imiter tout ceux qui t’entouraient dans la pouponnière, en te rendormant. Oui mais voilà : tu avais beau tourner, te retourner, te reretourner, et te reretourner de nouveau, le sommeil ne semblait toujours pas vouloir de toi. La blague devait sûrement beaucoup amuser les étoiles, mais pour toi, couché dans la mousse et les sourcils froncés d’agacement, elle n’avait vraiment rien de drôle.

Tu avais pensé à essayer de trouver quelqu’un pour t’occuper hors de la pouponnière, mais à ta grande surprise, quand tu avais sorti ta tête pour observer les alentours, tu avais constaté que le camp était désert. A croire que tout le monde avait réussi à tomber dans un profond sommeil. Enfin, tout le monde…sauf toi. Tu enrageais davantage. Pas étonnant que vous ayez élu un Loir à la tête du Clan, si tout le monde passait son temps à dormir, ici. Sans réussir à distinguer les visages, tu voyais bien les fourrures des guerriers qu’on avait chargé de monter la garde, donc pas moyen de se faufiler hors du camp inaperçu. Et eux, ce n’était même pas la peine d’aller les voir : le plus souvent, ils étaient aussi aimables qu’un champ de ronces, et ils te renvoyaient dans ton camp en deux temps et trois mouvements. Décidément, tu semblais condamné à devoir t’ennuyer ferme, ce matin…

…Ou peut-être pas, tout compte fait ? Tu commençais à entendre du bruit qui émanait d’un peu plus loin. Quelqu’un s’ennuyait peut-être tout autant que toi, finalement. Au moins, à deux, peut-être allez-vous réussir à trouver quelque chose pour vous tenir occupés. Tu allais bien voir…

En te rapprochant, tu as fini par mettre un nom sur la source du bruit qui remplissait encore timidement la pouponnière assoupie : La personne qui semblait trouver le temps long tout autant que toi n’était autre que Petite Améthyste, l’une de tes (parfois trop) nombreuses sœurs. Finalement loin de s’ennuyer, paraissant très affairée et concentrée sur quelque chose que tu ne parvenais pas à distinguer, la petite chatonne blanche ne s’était visiblement pas rendue compte que quelqu’un s’était rapprochée d’elle.

Pour t’introduire, tu avais opté pour ta fidèle approche lorsque tu prenais quelqu’un totalement par surprise : une grande tape sur l’arrière de la tête, histoire d’annoncer ta présence, et de monopoliser l’attention de ton interlocuteur. Voilà, parfait. Alors que la boule de poils blanche et rousse se retournait vers toi pour savoir qui avait tenté de l’assommer de si bon matin, tu avais mis ton éloquence à contribution, en demandant à voix assez basse pour ne pas réveiller toute la forêt :

- « Tu fais quoiii ? »

Mais la question ne semblait pas émouvoir ta sœur, qui restait muette. Alors que les silence revenait en trombe, vous étiez donc là, à vous regarder l’un l’autre dans le blanc des yeux, comme si chacun avait en face de lui une étrange créature verte à pois mauves avec des cornes sur la tête.

Elle est bête, ou elle le fait exprès ?

Il t’a fallu un court moment pour finalement te rendre compte de ta bêtise. Tu baissais la tête, dépité par ta mémoire de poisson rouge.

Ah mais oui, c’est vrai que c’est elle, l’handicapée…

De ce qu’on t’avait dit et de ce que tu avais compris, Améthyste avait en effet eu la malchance d’être atteinte d’un « handicap », qui faisait qu’elle n’entendait strictement rien. Comme quoi, y’en a qui n’avaient vraiment pas de bol, dans la vie. Heureusement qu’un truc pareil ne t’était pas tombé dessus, ça t’aurait sacrément embêté…

Bon. Puisqu’elle n’avait sûrement pas dû comprendre ce que tu avais demandé, tu allais te montrer plus direct. Tu avais donc changé de méthode, en faisant le signe universel de la tête qui signifiait : « c’est quoi c’truc ?? » en direction de ce qui parvenait à lui faire tromper l’ennui. Avec un peu de chance, ça allait mettre fin à ton ennui à toi aussi…

HRP ::