Découverte familiale - ft Boule de Menthe

Je dormais paisiblement bien au chaud tous contre ma mère. Jusqu’à ce qu’un coup ne vienne me réveiller. Je grommelais en changeant de côté et en repoussant l’inopportun qui venait troubler mon sommeil. Mais il insista un peu plus encore. Au premier abord je pensais tomber nez à nez avec Petit Héron. Mais quel ne fut pas ma surprise en me retrouvant face à mon dormeur de frère, tous frais tous guilleret et bien éveillé. Je l’observai inquiète, était-il malade ?

« - sa va ? » Chuchotais-je ?

Il n’était vraiment pas dans ses habitudes de le voir réveiller avant moi, j’étais même plutôt celle qui devait le tirer hors de la pouponnière. Loin d’être paresseux, mon frère avait juste besoin de plus de sommeil que la moyenne. Mais voilà, Flot n’écoutais même pas ce que je lui demandais et s’éloignais déjà vers la sortie de la pouponnière. Je me levais en m’étirant sans un bruit et sortais à sa suite. J’étais particulièrement inquiète en plus de la peur que mon frère avait un soucie, j’allais à nouveau sortir de la pouponnière sans avoir obtenue une autorisation. J’espérais ne pas tomber sur Etoile Polaire, elle m’avait déjà bien remonté les bretelles la dernière fois ce n’était pas vraiment le moment de recommencer deux fois la même bêtise.

« - Flot, attend pas le doit de soti sans autoisation ! C’est Etoile Polaie qui l’a dit ! »

Lorsque mon frère se retrouva le nez au sol, je ne pus retenir un rire. Je m’avançais vers lui pour lui faire un bisou sur l’oreille de réconfort et vérifier qu’il ne s’était pas fait mal en tombant. A son regard je pouvais voir qu’il était honteux, mais ce n’était pas un drame, après tous ce n’était qu’un chaton.

« - Tu veux faie quoi ? »

Le ronronnement de mon frère est rassurant, en effet cela voulait donc signifier qu’il ne s’était pas blessé en tombant le nez au sol. Je constatais le mou de Flot à mes paroles sur les interdictions. Mais bon qu’y pouvions nous, les règles c’était les règles et si nous voulions être nommé apprentis à nos 6 lunes il fallait savoir les respecter. Il disait vrai, nous n’avions jamais le droit d’explorer sans la surveillance de notre mère, elle était surprotectrice a tel point que les seuls moments de véritable observations et explorations se faisaient quand nous arrivions à nous faufiler hors de la pouponnière. Ou lorsque nous étions surveillés par d’autres personnes. Ou encore notre père qui était un peu plus enclin à nous laisser libre de nos mouvements.

Lorsque son frère lui annonça qu’il souhaitait sortir du camp et explorer les territoires, une petite étincelle de curiosité c’était allumé, j’avais observée le chemin qui menait à la plage et à la rivière. Me rappelant qu’il y a quelques jours seulement, j’avais pu avoir une discussion avec notre meneuse. Moi aussi je voulais quitter le camp, mais notre mère et notre père nous avaient prévenue du danger à l’extérieur, et j’avais pu en effet constater que la rivière n’était pas encore un obstacle que nous pouvions dépasser par nous-même. Je ne voulais pas me faire enguirlander deux fois encore, je décidai donc de me positionner devant mon frère et de le regarder avec un air réprobateur. Nous étions tous deux une forte tête, mais je savais que j’arriverais surement à le convaincre de ne pas se rendre hors du camp, pas aujourd’hui du moins.

« - Non intedit, pa le doit, top dangeeux ! »

Je réfléchie un instant à ce que nous pouvions faire à la place, et constatai qu’il y avait une petite boule de mousse qui trainais au sol non loin de la tanière de la guérisseuse. Je montrais à mon tour l’objet à mon frère pour le détourner de son idée ! Et je lançais avec un sourire taquin :

« - Le pemié qui l’attape gagne ! »

Et je m’élançais sans lui laisser le temps de me répondre !

J’hochais distraitement à sa répétition du mot dangereux. Oui c’était dangereux et j’avouais que je ne voulais pas vraiment aller au danger pour l’instant. Je préférais encore découvrir le camp qui restait encore safe. Il fallait grandir encore un peu avant de sortir dans les territoires, du moins c’était mon avis. Mais au regard brillant de mon frère, je savais que je venais de lui faire une fausse joie. Ce n’était pas mon intension pourtant et cela me chagrinais de voir cette lueur disparaitre de son regard. Mais je ne lâcherais rien sur le fait de ne pas sortir, je tenais bien trop à mon frère pour cela. Je me souvenais vaguement de mon autre frère qui malheureusement bien trop faible n’avait pas survécu.

J’espérais donc l’avoir convaincue à jouer avec cette boule de mousse. Mais pupille c’était fendu en deux fentes qui fixait sa proie et se tenait prête à fondre dessus. Alors que je me lançais vers ma proie et l’attrapais, je sentis le poids d’une personne sur mon dos. Avec un bruit sourd « -Humph » et de surprises, je sentis mon frère mordiller mon oreille. Avec un ronron, je me laissais tomber au sol sans aucune force, en espérant que mon frère lâcherait prise. Puis avec un feulement de jeu, je l’attaquai à mon tour. Mais je n’avais pas la même force, ni même la même dextérité sur mes pattes. Et en voulant me retournais pour attaquer mon frère je me retrouvais au sol, étalais de tous mon long.

Ce que ces pattes pouvaient m’agacer, je n’étais vraiment pas douée. Trop maladroite, trop pataude… J’espérais que je le serais moins avec le temps. Car sinon je ne serais pas d’une très grande utilité pour mon clan. Et cela me faisait vraiment peur. Je ne voulais pas être inutile. Mais ce n’était pas le moment de cogiter sur cela à cet instant. Je tentais de me relever avant que mon frère n’attaque à nouveau.

Le rire de mon frère me parvint aux oreilles, c'était u peu vexant, mais ce n'était qu'un retour au chose, après tous lui aussi était tombé quelques instants plus tôt. Son réconfort fit son effet et je me remis sur mes pattes. En quelques secondes j’étais déjà prête à repartir dans le jeu. Mon frère s’écartait de moi pour me laisser ce loisir, dommage il aurait certainement pu prendre le dessus. Tenu sur ses pattes arrière, il tenait maladroitement. Ses coups de pattes pleuvaient sur mon crâne. Je m’écartai de lui et me tenant sur le côté en faisant le gros dos, j’ébouriffais mes poils pour me faire paraitre plus grosse que je ne l’étais.

Je me ramassais sur moi-même, et attendit que mon frère pose les pattes sur le sol pour lui sauter dessus. Sur son dos, je tentais de tenir en lui mordillant les oreilles. Lorsqu’il réussit d’une manière ou une autre à se défaire de ma prise, je m’écartais encore une fois. Comprenant que je me trouvais juste à coter de la boule de mousse, je décidais de lui lancer la boule dessus avant de l’attaquer de nouveau pendant que son attention était aux prises avec la mousse. Soit cela fonctionnait soit je me faisais avoir par mon frère. C’était quitte ou double.

Petit Flot s’était totalement laisser faire ou plutôt avoir. Mais je n’avais pas manqué sa moquerie face au gonflement de mon pelage. Je ne m’étais jamais vu dans cet état, mais une chose que j’étais sûr c’était que je devais ressembler à une boule de poil ronde, comme une boule de mousse ou un porc épic sans épine. Je n’avais certainement pas l’air effrayante et je le savais, j’étais qu’une chatonne ayant une bouille d’ange. Il semblait avoir mis fin à son attaque.

Pourtant il se laissa tomber de tous son poids, je me demandais si c’était son stratagème pour me faire tomber de son dos, en attendant c’était bien joué et je lâchais prise avant de mettre en action l’attaque de la boule de mousse. Cette fois, Petit Flot ne s’y attendais pas du tout. De fait, je le coinçais au sol de tout le poids qu’une chatonne comme moi pouvait avoir. Lorsqu’il me félicita de mon action, je ronronnais de contentement avant de le laisser se relevait. Mais avant que je ne disparaisse de dessus lui, il me fit une léchouille dans le cou. De fait, avant d’enlever mon poids je me collais à lui pour lui faire un câlin, puis je m’écartais enfin et l’aidais même à se lever.

« - On fait quoi maintenant ? »

J’étais un peu essoufflé par ce jeu même si cela n’avait durer que quelques minutes à peine.

J'appréciais particulièrement la présence de mon frère, et le fait qu'il était heureux me rendais heureuse aussi. Lorsqu'il était souriant je ne pouvais pas m'empêcher de sourire à mon tour, lorsqu'il semblait contrarié, je ne voulais que rendre sa journée plus chaleureuse et haute en couleur... Fin c'était mon frère quoi et je voulais qu'il ne connaisse que le bonheur ! Le ronron qui déploya se propagea à moi et je lui rendit ce son si significatif.

Néanmoins à ma question je le vis tourner le regard vers la sortie du camp, je plissais les yeux prête à l'en empêcher encore une fois. Nous étions déjà dans une interdiction, nous n'allions pas aggraver notre cas en faisant une bêtise plus importante encore. Alors j'attendis patiemment qu'il retente sa chance, mais il semblait que mon frère avait un peu de bon sens et il secoua la tête, chassant son envie de sortir et d'explorer. Je me fis la promesse qu'un jour nous irions explorer les environs, mais pas aujourd'hui, pas à cet âge... Peut-être d'ici quelques lunes aurais-je le courage de passer le cap.

J'attendais toujours patiemment sa réponse et pour cela, je m'étais assise en silence. Je me léchais une patte pour y enlever la saleté. En levant mon regard, car sa réponse tardait je le vis tourner le regard vers un endroit et je suivis son regard curieuse. Mais avant qu'il ne se pose sur l'objet de son attention je l'entendis parler d'une Libellule. Et en effet, légèrement sur notre côté s'y trouver la bête. Mes yeux s'écarquillèrent devant l'insecte, elle était majestueuse et je me demandais ce que ça faisait que de savoir voler ? Je levais le regard vers le ciel qui n'était à présent plus teinté de rose, mais prenait une teinte d'un bleu turquoise. Le temps allait s'annoncer chaud et beau. Je reportais mon regard sur mon frère et lui lança :

" - Pemier qui l'attape sans le blesser, gagne !"

Et je m'élança, griffe rentrée. Je me postais doucement le ventre collé au sol, du moins c'est ce que je tentais de faire et j'avanças rapidement vers l'insecte qui s'était posé sur un bouquet d'herbe.