Une bêtise un peu dangereuse tous de même ! Feat Etoile Polaire

La nuit avait été agitée. Très agitée. Le noir était encore bien présent pourtant. Et ce n'était que le milieu de la nuit. Petit Flot, ne semblait pas avoir un sommeil réparateur. Il n'arrêtait pas de bouger et de donner des coups dans tous les sens. J'avais levé la tête et bousculait mon frère en lui demandant d'arrêter. Bien entendu, je n'avais pas pris de pincette et du coup, j'avais eu droit à une pichenette sur l'oreille. J'avais la tête et vu le regard réprobateur de ma mère. Maugréant un peu je m'étais écarté de mon frère et m'étais collé un peu plus à ma mère. Cette dernière s'était mise à lui donner de vigoureux petits coups de langue et il s'était mis à ronronner. Voyant qu'il allait mieux, je m'étais lové un peu plus et m'étais rendormis retournant dans des songes. Je ne m'étais réveillé que bien plus tard, alors que l'aube ne faisait que pointer son nez.

J'avais levé ma tête, pour observer les alentours. Petit Flot était encore dans les songes de morphée. Je ne voulais pas vraiment attendre qu'il s'éveille et qu'on obtienne l'autorisation de sortir. Je m'étais donc levé, en m'étirant de tous mon long. Puis sans un bruit et maladroitement, je m'étais dirigé vers l'entrée de la pouponnière. L'air de la saison des feuilles vertes m'avaient accueilli et le lever du soleil aussi. J'avais ouvert mes yeux grands comme des soucoupes et j'avais observé le phénomène magnifique qui s'offraient à moi. Le ciel vermeille et rosé du matin était un véritable mystère. Comment pouvait-elle avoir une telle teinte ? Par quel moyen cela pouvait-il arriver ? Je n'arrivais pas à comprendre comment et il me faudrait surement poser la question à un adulte. Peut-être qu'ils auraient la réponse eux.

Que pouvais-je faire maintenant ? Mon frère dormait encore et ne semblait pas prêt à se réveiller. Je ne pouvais donc pas lui demander de venir jouer avec moi. Je penchais la tête en observant les alentours. Il n'y avait personne de lever ou ceux l'étant déjà, été sur la route de patrouille ou sur les terrains de chasses. J'avais moi aussi envie de partir à l'aventure, mais serait je capable de traverser comme les adultes la rivière ? Je ne pouvais pas le savoir sans y avoir tenté ma chance. Discrètement, je m'étais donc dirigé vers la rivière. Le sable sur lequel je marchais était légèrement froid, sa couleur était si semblable à mon pelage que cela en étant amusant. Si on n'y faisait réellement pas attention je pourrais m'y cacher et attendre que le temps soit venu d'attaquer. Je m'étais assise prêt de l'eau en réfléchissant, je ne savais pas encore nager et l'eau semblait réellement profonde.

Je penchais la tête de côté, finalement, ce n'était peut-être pas une si bonne idée, le courant était bien trop important. L'eau en elle-même ne me faisait pas peur. Pas grave, une autre idée avait germé, j'étais vraiment de la même couleur que le sable donc si je me couchais et me plaquais le plus possible, je pourrais tenter de faire des croches pattes à toute personne qui passerait cela pouvait être marrant. Amusais de ce que je pourrais faire, je m'étais dirigée vers un creux dans le sable dans lequel je pouvais m'y cacher et je m'étais ensuite couché dedans attendant ma victime. J'étais prête, je n'étais pas si loin que ça de l'eau et si mon stratagème fonctionnait c'était tête la première qu'il tomberait à l'eau. Fermant le plus possible mes yeux pour ne pas que mes prunelles vertes ne soient visibles, j'attendis aussi patiemment que possible.

Ft Boule de Menthe

Le retour de l’Assemblée t’a paru bien plus long que l’allée, avec le coup de la fatigue et la fin de la trêve périodique. Cette fois n’était pas plus intéressante que les autres à tes yeux, même si ce rassemblement reste tout aussi important dans vos mœurs. Tu t’es rapidement lovée avec satisfaction dans ton nid, au cœur de ta tanière solitaire, tandis que les quelques volontaires racontaient les nouvelles de la nuit à ceux restés éveillés pour attendre votre retour. Le sommeil est vite venu te cueillir, et il t’a abandonné bien trop tôt à ton goût. Le soleil est a peine levé, lorsque tu rouvres les yeux et redresses la tête. D’ordinaire, tu es parmi ceux qui sortent avant même l’apparition de cet astre. Mais, les lendemains d’assemblées sont toujours différents. Après un long bâillement, tu t’étires et te donnes quelques coups de langue pour remettre ta fourrure en place. Cela fait, tu quittes ta tanière et avises le camp qui est encore calme. Ceux qui sont réveillés, sont déjà sortis chasser ou patrouiller. Le reste se repose encore suite à votre excursion nocturne. La pile de poisson n’est pas bien remplie, alors tu hésites à partir pêcher de bon matin. Même si tu es désormais meneuse, tu apprécies toujours de participer aux activités du clan, du moins lorsque tu en as le temps. Mais, rester assise à réfléchir toute la journée n’a jamais été ton fort.

Avant toute chose, tu souhaites te désaltérer, alors tu traverses le camp et ses quelques cours d’eau jusqu’à atteindre un endroit où tu sais l’eau la plus claire. C’est une zone située près de la pouponnière, à laquelle tu jettes un regard tout en étant à moitié dans tes pensées. Ces chatons seront les premiers que tu nommeras apprentis puis guerriers en tant que cheffe. C’est une perspective assez excitante en réalité, même s’il ne s’agit que d’une parmi tant d’autres. Il faut avouer que tu ne regardes pas où tu mets les pattes, de toute évidence persuadée de connaître cet endroit par cœur. Toutefois, une surprise t’attend aujourd’hui. Et pas n’importe laquelle. Ta patte se prend dans ce que tu crois d’abord être une branche, te faisant perdre l’équilibre. Tu arrives plus ou moins à te rattraper, mais le bout de ton museau termine tout de même à l’eau. Irritée, tu sens alors un grondement remonter dans ta gorge. Ton regard se reporte en direction de « l’obstacle » et tu y remarques enfin une masse de poils de la couleur du sable.  « Boule de Menthe ? »  l’appelles-tu alors avec un ton bien plus sec que ton bout du nez. Que fait ce chaton tout seul ici, d’abord ? Il te paraît bien tôt pour se balader sans surveillance.  « Tu trouves que ce genre de blague est amusante ? »  ajoutes-tu, toujours sous l’irritation de ta presque-chute. Et puis, si à ta place, un chaton ou un ancien était tombé dans l’eau, alors que personne n’est au camp pour venir aider ? Les chatons sont si inconscients… les chatons… ce mot raisonne en toi, avec la réalisation que les plus jeunes ne peuvent disposer d’autant de jugeote que les autres. Ton air se radoucit légèrement, mais tu n’ajoutes rien de plus, souhaitant laisser le chaton s’expliquer afin qu’il comprenne son erreur. Tu n’as vraiment pas envie que cela recommence ou que les autres chatons prennent son exemple.

J'attendais, immobile tel une statue de pierre caché dans les méandres du sable. C'est ce que je pensais du moins. Mon but n'était absolument pas de blesser quelqu'un, juste de jouer et de m'amuser. Je ne voulais vraiment pas attendre le réveille de mon frère pour jouer. Pourquoi fallait-il toujours être surveillé ? Alors que j'attendais avec mes pensées en ébullition, j'entendis du bruit venant du camp. Quelqu'un s'était levé et venait dans ma direction. Je tournais légèrement la tête pour voir qui était le malheureux qui allait tomber dans mon piège. Je me figeais en voyant la personne. Et une fois de plus ma tête entra en ébullition. Fallait-il que je sorte ou est-ce que je continuais tous de même mon piège ? Ce n'était peut-être finalement pas l'idée du siècle, surtout si la victime était le chef de clan. Si jamais elle tombait dedans, elle n'allait pas me punir de quelques lunes à attendre en plus pour mon baptême n'est-ce pas ? Non je ne faisais rien de mal en soit, j'étais resté dans le camp, contrairement à d'autres chatons qui sortaient en vadrouille. Non elle ne ferait jamais ça. Pouvait-elle voir la fumée sortir de mes oreilles parce que je réfléchissais trop à la marche à suivre ? Du coup je sors ou …

Aie ! Trop tard, elle trébucha et me marcha dessus. Mais ce n'était pas ça le but de ma cachette, je devais juste avancer ma patte pour faire un croche-patte ! Pas qu'on m'utilise comme obstacle… Je me retiens d'émettre un son de surprise et de légères douleurs. Bah oui quand un adulte te marche dessus ça fait quand même mal. Bon, marcher dessus est un bien grand mot. Je tournais la tête vers elle, tous en restant le plus possible accroupie et cachait. La chef se retrouva la truffe dans l'eau. Si elle voulait se désaltérer bah c'était fait. Je tentais de retenir un ronron amusé. Qui malheureusement s'évanouie aussitôt que je constatais le regard courroucé de ma chef. Je me recroquevillais encore plus, le sable me cacherait non ? Je l'espérais de tous mon cœur. Mais cet espoir aussi minime fus-t-il disparue sans laisser de trace, tel la neige au soleil de la saison des feuilles nouvelles. Sa voix retentie comme un tonnerre à mes oreilles, je savais que cette fois-ci je n'y échapperais pas. Je sortais donc de ma cachette et lui lança un regard penaud. Je me secouais en m'écartant d'elle, ne fallait pas non plus que je lui lance du sable dessus, sinon ce n'était pas une simple remontrance que j'allais avoir, mais bien des moustaches ou une oreille en moins.

Quoi que, cela aurait été vraiment amusant… Non, non, cervelle de souris, ne fallait pas se laisser tenter ! Secouant une dernière fois la tête en faisant tomber les derniers grains de sables et en même temps cette idée saugrenue, je la regardais en m'approchant de manière maladroite. A tel point qu'arrivais devant elle, je trébuchais et retombais dans le sable. Tête la première dans les grains crème. Je relevais la tête vers elle, peut-être que ma tête pleine de sable allait l'amuser ? Et adoucir sa colère et son irritation ?

J'entendis bien sa question et je l'observais en silence pendant quelques instants. La blague était-elle amusante ? J'imagine que oui, c'était amusant. Après tous je l'avais mis en pratique à l'instant même. Mais au vue du regard réprobateur et du ton sec employé par ma meneur, la réponse devait être non.

« - Euhh… pe-ête pa ?! »

Ft Boule de Menthe

C’est qu’il pourrait presque te faire pitié, avec son petit air penaud, et sa frimousse pleine de sable. Cela aurait pu fonctionner avec quelqu’un d’autre, assurément. Mais pas avec toi. Tu n’as rien contre les chatons bien entendu. Au contraire même, tu estimes qu’ils sont tout aussi importants que les autres membres du clan. Vos problèmes avec la Horde l’ont d’ailleurs bien démontré. Toutefois, il est tout aussi important de les guider correctement et de ne pas laisser passer certaines choses. Une blague ne fait pas de mal en théorie. Tous les chatons en font. Mais, tu ne peux t’empêcher de penser que quelqu’un de vulnérable aurait pu finir dans l’eau à ta place. Malgré tout, ton irritation est vite atténuée. Il ne sert à rien de feuler sur un chaton. Tu n’en as jamais eu toi même, mais tu sais très bien qu’agir ainsi ne lui apprendrait rien. Un soupir t’échappe alors que Boule de Menthe émet une réponse. Bon au moins, il ne fait pas trop le malin… même si, tu as la sensation qu’il dit ça juste pour ne pas te fâcher encore plus. « Peut être pas, en effet. » réponds-tu en haussant un sourcil, et en appuyant surtout sur la négation dans ta phrase.

Tu jettes un regard en direction de la pouponnière. Vu le temps qui s’écoule, tu supposes que sa mère dort à point fermé. Il est difficile de lui en vouloir. Élever des chatons est fatiguant, et elle ne peut les surveiller et se reposer en même temps. Toutefois, tu jugeras bon de lui en toucher quelques mots un peu plus tard dans la journée. Même si tu lui fais des remontrances, l’éducation de ce petit appartient surtout à sa mère. Tu te souviens que lorsque tu avais son âge, Flocon de Neige savait se montrer à la fois douce et ferme. Un mélange qui avait eu de bons effets sur votre fratrie… ou tout du moins, sur la majeure partie. « Tu sais que tu n’es pas censé sortir de la pouponnière sans la permission de ta mère. » reprends-tu, bien qu’en sachant que tous les chatons brisent un jour cet interdit. Leur envie d’explorer est bien trop grande, tout comme leur curiosité. « Tu t’ennuyais, c’est ça ? » Si ses frères et sœurs dorment, cela ne t’étonnerait pas. Un chaton qui s’ennuie est bien plus susceptible de faire des bêtises, qui plus est !

Je pensais que l'air penaud et le sable sur la frimousse aurait fait son effet, mais apparemment ce n'était pas le cas. Loin de là même, je l'observe attentivement et je comprends que le fait d'être un chaton n'aurait aucun effet sur la réprimande. Je baissais la tête et les oreilles, je savais qu'elle ira en toucher mot à ma mère et si je lui demandais de ne pas le faire ? Peut-être qu'elle ne le ferait pas ?! Je devrais essayer de lui en toucher deux mots ! Après tout, qui ne tente rien n'a rien. Je prends donc mon courage à deux pattes et lui dit d'une voix calme, mais légèrement inquiète, les yeux légèrement humides :

« - Tu va pas dire à maman ? »

Ce que je ne m'attendais pas néanmoins c'est d'être réprimandé par deux fois. La première par le fait d'avoir fait une farce, qui pour moi n'était pourtant sans conséquence en soit, mais se faire admonester pour être sortie de la pouponnière… C'était un peu injuste ! Après tous si j'y étais resté et avais commencé à jouer seule dans la pouponnière j'aurais eu droit à une remontrance aussi. Il ne fallait pas sortir, mais fallait pas non plus faire de bruit à l'intérieur de la pouponnière. J'étais donc censé faire quoi ? Attendre sans rien faire alors que le sommeil m'avait quitté ? C'était juste de la torture à l'état pur.

J'eu un air renfrogné et boudeur sur le visage, c'était vraiment injuste. J'étais dans le camp, je n'étais même pas sortie en vadrouille comme beaucoup de chatons avant moi avait pu le faire. Je voulais lui dire que j'avais obtenu sa permission, mais ce n'était pas une très bonne idée que de mentir à son chef, puis façon ce n'était pas bien de mentir, sa mère le lui rappelait assez souvent. Donc, je l'observai droit dans les yeux et fut totalement honnête :

« Non, pa eu la pemission, mais maman et Flot doment encore. Voulait pas les éveiller ! »

J'espérais qu'au moins le fait d'être honnête n'allait pas aggraver les choses, et qu'au contraire aller faire en sorte qu'elle passerait l'éponge sur ma bêtise précédente. A sa question si je m'ennuyais, j'hochai simplement la tête. Et commença tous en l'observant avec curiosité à enlever le sable sur ma frimousse, car cela commencer un peu à me déranger. C'est alors que je me souvins qu'hier c'était l'Assemblée des Clans et que tous un groupe était parti pour y participer. Je relevai la tête les yeux brillants et lui demanda :

« - C’était bien l’Assemblée ? Pouquoi tu est déjà levé ? Tu dois étes fatigué ? Tous les clans étaient là ? Et il s’est passé quoi du coup ? … »

Je fis une pause pour reprendre mon souffle, et c'est seulement pour cela que ma meneuse put prendre la parole sinon je n'aurais pas pu m'arrêter. Ma queue s'agitait sous la curiosité et mes oreilles bien droites étaient prêtes à entendre les réponses que l'on me donnerait.

Ft Boule de Menthe

Si tu vas en parler à sa mère ? Tu ne vois pas de bonne raison de ne pas le faire. Une reine doit être au courant de ce qu’il se passe dans la vie de son fils. Il ne te revient pas de lui cacher des choses, même si tu es la cheffe de ce clan. À sa place, tu détesterais que l’on passe sous silence la bêtise d’un de tes petits. En plus, le fait que Boule de Menthe te fasse une telle demande est bien la preuve qu’il regrette d’avoir été pris, plus que d’avoir commis une erreur. Tu hausses donc doucement un sourcil, comme si sa requête était réellement surprenante. « Je vais devoir lui en parler, c’est ta mère. Elle doit être au courant. »  Tu ne lui demanderas toutefois pas de réprimander le chaton à nouveau. La chatte fera comme elle l’entend, avec son propre petit. Tu ne feras que lui transmettre l’information. Bien sûr, il ne faut pas s’attendre à ce que la boule de poils apprécie cette nouvelle, mais au moins ça lui apprendra que tout acte est sujet à des conséquences, aussi futiles soient-elles.

D’autant que, il n’y a pas que cette petite blague. Il y a aussi le fait d’être sorti de la pouponnière sans permission et sans surveillance. Toutefois, tu finis par émettre l’hypothèse de l’ennui, qui est la plus probable pour qu’un chaton commence à s’agiter ainsi. Boule de Menthe te le confirme rapidement, t’indiquant que les autres dorment encore. Ça ne doit pas être amusant pour lui, c’est vrai, mais est ce pour autant une raison de désobéir ? Tu émets un léger soupir, ne pouvant réellement lui en vouloir pour ça, même si ce n’était pas bien en soi. « La prochaine fois, tu devras prendre ton mal en patience. Tu as toute la journée pour jouer, cela doit bien être suffisant. »  Et puis, jouer avec les autres chatons devrait être plus amusant que de le faire seul au milieu du camp.

Tu l’observes se débarrasser du sable qui encombre son pelage, puis le vois relever la tête. L’assemblée ? Tu es surprise qu’il la mentionne. En général, ce sont les chatons un peu plus vieux que lui qui commencent à s’y intéresser. Il faut croire que sa curiosité n’en est pas moins forte, vu le nombre de questions qu’il te pose à la suite. Cela te fait esquisser un sourire. Il est encore jeune, mais ce n’est pas si mal, de s’intéresser à la vie des clans. « Doucement ! Si tu poses toujours autant de questions à la fois, tu n’auras jamais toutes les réponses ! »  souris-tu d’abord, avant de poursuivre. « Tu découvriras les Assemblées bien assez tôt, lorsque tu deviendras apprenti. Tu verras, ce sont des moments assez excitants. Et, effectivement, fatigants. J’espère qu’une fois là bas, tu ne t’amuseras pas à faire ce genre de blagues, hm ? »  Ton regard est à la fois amusé et inquisiteur, comme pour le défier d’agir ainsi d’ici quelques lunes. Tu ne lui souhaites pas, s’il veut éviter de passer des heures à s’occuper des anciens !

Je voulais vraiment bouder, ce n’était pas juste… J’allais me faire enguirlander encore une fois en rentrant à la pouponnière. Je m’étais déjà fais sermonner ce n’était pas assez ?! Pourquoi les adultes devaient-ils toujours tous balancer ? Je ne comprendrais jamais leur besoin de toujours l’ouvrir ! Pourquoi fallait-il toujours tous rapporter aux autres ? Oui les chatons ça fait des bêtises, mais bon eux même ont étaient à ma place avant non ? Puis jusque-là, je n’avais pas fait de grosses bêtises non plus ! Juste peut-être embêter les guerriers durant leur sommeil en allant visiter leur tanière ou en allant sauter sur la queue des anciens pour le leur mordiller. Mais c’était tout !

A sa recommandation de rester dans la pouponnière et de prendre mon mal en patience, je l’observe avec des gros yeux. Entre le supplice de devoir attendre, le choque de cette requête étrange ou encore l’indignation, je ne saurais que dire. Moi-même, j’étais mitigée entre ces différents sentiments. Attendre que mon ronfleur de frère se réveille ? C’était tellement rare qu’il s’éveille à l’aube ou même dans le début de matinée que je devrais surement attendre des lustres avant de pouvoir poser une patte hors de la pouponnière. Non pas que Petit Flot était paresseux juste qu’il aimait dormir un peu plus que les autres ou avait-il besoin de ce sommeil en plus. Puis jouer avec les autres chatons ? Mis à part Flot et Héron dans la pouponnière, il n’y avait pas vraiment foule ! Notre meneuse avait-elle un problème aux yeux pour ne pas s’en rendre compte ? Je penchais légèrement la tête de côté comme pour mieux me rendre compte de cela. Pourtant ça ne se voyait pas… Peut-être que ce n’était pas le cas. En plus Héron était certes gentil, mais il allait bien trop au-devant des problèmes et je n’aimais pas vraiment ça.

« - Flot dos toujous top et Héon est bien top gand et fait plein de bêtises… Et il y a pas d’aute chaton dans la tanièe ! »

Une justification bien maigre certes, mais une justification perspicace tous de même. Que je tente de faire comprendre à notre chef, ce qu’elle en fera ne la regarde qu’elle, mais si elle pouvait au moins de pas m’interdire de me promener dans la clairière du campement de la rivière ça serait quand même bien plus sympathique !

Bon oui je pose toujours beaucoup de question, et cela semble l’amusée. Devant son sourire et son regard plus doux, je sourie à pleine dent. Voir les gens heureux me rendait heureuse, je n’avais pas besoin de grand-chose pour l’être de toute manière. C’est tous ?! Je n’avais pas droit à plus d’informations ? Je savais que c’étaient excitant, à voir les regards des apprentis quand ils en parlaient… Mais bon j’en apprendrais peut-être plus en me taisant et en l’écoutant continuer à parler. Mais quand elle me posa la question de savoir si je ferais ce genre de bêtises durant une assemblée, je me penchais ardemment sur la question. Humm est ce que je le ferais ? J’imagine que non ou peut-être sur les membres des autres clans, juste pour rigoler, mais loin des rivières ça c’était sûr !! je ne savais pas vraiment dire si je le ferais réellement ou pas. J’imagine que la réponse devait être un non, mais…

« - Il y a du sable là où se passe les assemblées des clans ? C’est gand comment ? Il y a une ivière aussi ? Je ne pense pas faie la même bêtise… »

Je voulais être sûr de moi, mais c’est comme demander à un chaton de rester assis sans bouger pendant des heures… Chose infaisable n’est-ce pas ?! J’espérais que notre meneuse le comprenait bien et ne m’en tiendrais pas vraiment rigueur.

Ft Boule de Menthe

Boule de Menthe peut bien avoir des excuses, cela ne change pas grand chose à tes yeux. La pouponnière a effectivement déjà été plus remplie que ça, mais les quelques chatons s'y trouvant devraient bien apprendre à se satisfaire des uns et des autres. C'est comme ça, dans la vie. On ne choisit pas toujours ses camarades de tanière. Et puis, pour toi, rien ne justifie de laisser une chatonne se balader sans surveillance dans le camp, encore moins à une heure pareille. En plus, si elle se permet de quitter la pouponnière, qu'est-ce qui te dit qu'elle n'essaiera pas aussi de quitter le camp ? L'entrée est certes surveillée, mais il y a toujours des moyens de passer outre. Ainsi, tu te contentes de secouer la tête, ne préférant pas argumenter sur ce point. Lui apprendre que répondre et se chercher des excuses ne serait pas très bénéfique.

Au moins, cela lui permet de changer de sujet, sa curiosité quant à l'Assemblée se faisant désormais ressentir. Tu lui réponds assez vaguement, sachant qu'il est bien plus intéressant de découvrir ce fameux moment une fois l'heure venue. Mais, tu peux comprendre son impatience. Il s'agit d'un des premiers grands moments de la vie d'un apprenti. Tu te souviens encore de ta première Assemblée, aux côtés de tes frères et soeurs. Toutes les rencontres, toute l'appréhension, mais aussi la fierté d'être comptée parmi les représentants du Clan de la Rivière. Ce genre de sentiments ne s'oublient jamais. Tu profites de cette discussion pour le taquiner aussi, lui demandant s'il ferait d'autres bêtises une fois là bas. Bien sûr, la réponse que tu attends est : non ! Tu hausses légèrement un sourcil en la voyant hésiter, puis te poser une question dont l'utilité semble être de savoir si oui ou non, elle pourrait réaliser ce genre de blague.

Un nouveau soupir t'échappe. Il faut croire que la jeunesse doit se faire... D'ici à sa première assemblée, Boule de Menthe aura eu le temps d'apprendre à se tenir. « Seulement de l'herbe. Et, suffisamment grand pour accueillir tous les clans, c'est donc plus que tu ne peux l'imaginer.  » Pouvoir contempler tous les clans depuis les hauteurs des Rocs est quelque chose qui t'a permis d'en apprécier l'immensité. De là haut, vous pouvez tout voir. Des guerriers échangeant des messes basses au dernier rang, jusqu'aux jeux des apprentis réunis dans un autre coin. « Crois-moi, tu n'as pas envie qu'un guerrier des autres clans décide de t'arracher les moustaches suite à une mauvaise blague. » Certains en seraient bien capables, même si son futur mentor ne laisserait jamais une telle chose se produire. Sans parler de la trêve, bien sûr... voilà bien longtemps que celle-ci n'a pas été brisée. Avoir un ennemi commun aura finalement pu rapprocher les clans, il faut croire. « Enfin, il sera bien plus excitant pour toi de découvrir ça avec tes camarades de tanière, que de m'écouter en parler ainsi. Il y aura aussi les apprentis d'autres clans... à qui tu voudras montrer que tu es le meilleur, n'est-ce pas ?  » C'est souvent ça, le plus amusant pour les plus jeunes d'entre vous. Se mesurer aux apprentis adverses fait un peu partie des rituels se déroulant à chaque Assemblée.

Le temps continuait de filer encore et toujours. Pourtant mes excuses ne semblaient pas fonctionner et je savais que ma mère, Brume des Sables, serait mise au courant. Je m’attendais déjà aux remontrances sans fin qu’elle me ferait et le regard de Flot amusé devant la mine déconfite que je ferais certainement. Je m’attendais déjà au reproche de la mise en danger des membres du clan par ma « bêtise » ou devrais-je dire blague. Mais aussi d’être sortie sans rien dire, sans avoir obtenu d’accord. Je m’attendais aussi à la recommandation sans fin et l’interdiction de quitter le clan avant d’être en âge de le faire, c’est-à-dire lorsque je serais enfin devenue une apprentie. Devant la mine de notre meneuse, je pouvais dire que rien ne pourrait changer ce fait et qu’elle semblait vouloir me faire des recommandations/interdictions elle aussi, mais elle n’en fit rien. Ce qui me donna envie de poser des questions, mais même si j’étais curieuse de ce silence, je n’étais pas non plus assez bête pour revenir sur un fait que j’avais réussie à faire passer par le biais d’un autre sujet.

L’Assemblée ! C’était le sujet rêvé, mais elle ne semblait pas vouloir trop en dire. Ce qui m’embêtais fortement, tout autant que les remontrances que je m’étais prise. Pourquoi ne répondait-elle pas ? Pourquoi garder autant de mystère devant une chose que je découvrirais fatalement dans quelques lunes ? Puis pourquoi poser des questions sur de potentiels bêtises ? J’en ferais certainement d’autre comme beaucoup de monde avant moi, mais en ce qui concernait cette assemblée, je ne pensais réellement pas en faire ou peut-être, mais simplement pour amuser la galerie rien de plus. N’était ce pas justement le meilleur moyen que de créer une relation ? Certes elle ne serait pas amicale au début, jusqu’à ce que la victime de la pette blague découvre que ce n’était rien de méchant et que ce n’était qu’un moyen détourné que de discuter ensemble, de créer ce lien fragile qui ne peut l’être que durant cet événement.

La meneuse semblait avoir besoin de prendre souvent sa respiration n’empêche ! Elle soupirait souvent. Fallait-il que j’aille chercher le guérisseur ? Cela était-il un signe de maladie ? Je lui lançai un regard inquiet, mais si elle continuait de discuter avec moi c’était qu’elle n’avait rien et qu’elle devait être en bonne santé. Elle répondis à mes questions, ce n’était pas du sable, zut j’aimais tellement marcher sur ces petits grains couleur crème qui chauffait sous les rayons du soleil. Un lieu pouvant accueillir les cinq clans ? Assez grand, vraiment ? C’était vrai que je ne pouvais pas vraiment l’imaginer, mais je m’y pencherais pour en comprendre la réelle étendu. Je relevais la tête en l’entendant me dire que qu’un guerrier pourrait m’arracher quelques poils, une oreille et quelques moustaches suite à une de mes blagues. Était-ce vraiment possible ? être la meilleure ? Bien sûr que je ferais tout pour montrer que j’étais la meilleure, mais surtout je montrerais que mon clan se porte bien.

« - Il y a beaucoup d’appentis ? Un gueier n’oseait quand même pas s’attaquer à plus jeune si ? Puis il y a la tève aussi non ? Maman m’a dis que duant cette soiée pesonne ne devait s’attaquer ! »

J’étais vindicative et assurée sur ces dernières paroles, c'était ma mère qui me l'avais dit donc elle ne devait pas dire de bêtise ça c'était sur.

Ft Boule de Menthe

La bêtise de Boule de Menthe semble avoir été vite éclipsée par le sujet de l’Assemblée. Un sujet sur lequel tu entends ne pas trop en dire, sachant qu’il sera bien plus excitant à découvrir le moment venu. Et puis, cette petite est encore loin de son baptême d’apprentie, alors tu n’as pas envie de faire grandir son impatience. Même si, ça ne va pas être chose facile. Tous les chatons sont impatients de devenir apprentis, puis guerriers. Cela fait partie des cycles qui se répètent de génération en génération, et tu te souviens encore de l’époque où cette impatience te donnait envie de faire passer le temps plus vite. Mais l’expérience t’a appris que tout arrive à point donné. Un jour, Boule de Menthe rejoindra la tanière des apprentis, expérimentera sa première Assemblée, et l’envie de jouer avec les nerfs des plus âgés lui passera. Ce jour n’est pas encore arrivé, c’est certain, et la boule de poils enchaîne encore avec quelques questions supplémentaires. Tu supposes qu’y répondre ne peut faire de mal, alors… « Et bien, cela dépend des Assemblées. Les clans ne disposent pas toujours d’autant de novices qu’actuellement. Mais rassure toi, il y en a toujours suffisamment pour former un groupe et faire des rencontres entre eux. » Tu sais que c’est important, pour les apprentis, de pouvoir passer ces moments ensemble. En général, ils n’osent pas tout de suite converser avec les guerriers et les contacts avec ceux de leur âge sont bien plus simples. Et il est vrai que ces derniers temps, les Assemblées regorgent d’apprentis. Tu soupçonnes toutefois qu’une fois ceux-ci devenus guerriers, la génération suivante ne sera pas aussi fleurie.

Au moins, Boule de Menthe semble avoir été attentive à ce que sa mère lui a raconté. C’est vrai, la trêve existe et devrait empêcher quiconque de lever une patte sur autrui. Mais cela ne signifie pas que ce n’est jamais arrivé. Toutefois, tu ne tiens pas à l’inquiéter pour quelque chose d’aussi rare. Cela reste une situation exceptionnelle, que tous ont tendance à préférer éviter. En tout cas, tu sais que si l’un de tes guerriers venait à briser les règles, à vous plonger dans l’embarras, il ne reverrait pas les Cinq Rocs de si tôt… « Je doute que gronder un apprenti représente une entorse à la trêve… » commences-tu, un léger sourire en coin. « Mais rien de grave ne pourra se produire, tu as raison. La trêve nous protège au moins durant cette nuit, sinon nous ne prendrions pas le risque d’emmener les plus jeunes avec nous. » Ni les plus âgés d’ailleurs. Tu n’es pas forcément du genre à aimer faire ami ami lors des Assemblées, mais tu peux en reconnaître l’utilité et l’expérience que cela peut apporter aux membres des clans.

T’es pas vraiment douée pour faire la conversation aux chatons. Ça ne t’a jamais attiré plus que ça, et tu as tendance à être trop stricte, trop sèche pour passer de bons moments en leur compagnie. Tu fais des efforts, mais autant dire que ce n’est pas nécessairement dans tes priorités. « Enfin, j’imagine que ce qui t’intéresse le plus dans le fait de devenir apprentie, est de pouvoir quitter le camp, de savoir qui sera ton mentor, ce genre de choses.. » C’est vrai ça, il te revient désormais de nommer les mentors pour vos futurs apprentis. Tu te demandes bien qui ferait bonne équipe avec Boule de Menthe. Quelqu’un de sévère comme Gouffre du Soleil ? Ou quelqu’un d’infatigable, comme Légende Guerrière ?

Tu fronce les sourcils, car tu as à présent ta réponse claire et nette ! Ta chef ne semble pas vouloir être plus explicite sur la question de l’Assemblée, pourtant c’est un événement très important. Alors, tu ne comprends pas ! Pourquoi tant de secret ? Pourquoi ne pas répondre simplement aux questions que tu te poses ? Tu l’observe pendant un instant… Tes grands yeux curieux poser sur elle, insistante, attendant qu’elle cède enfin pour te révéler un peu plus que des réponses vagues ! Mais il semblerait que ta curiosité ne serait pas satisfaite, ou du moins pas aujourd’hui ! Ni par ta meneuse ! Peut-être arriverais-tu à soutirer plus d’informations à une autre personne !? Tu te promis que tu enquêterais là-dessus ! Mais tu te demandais dû pourquoi de ce suspense ? Et comme tu étais sans filtre, tu portas ta question à ton interlocutrice !

« - Etoile Polaie, pouquoi tu ne veux pas m’en die plus su l’Assemblée ? »

Tes yeux pétillèrent devant la réponse de ta meneuse concernant le nombre d’apprentis ! Tu te demandas un instant, s’il était mieux d’être de ces apprentis nombreux, ou plutôt de ces apprentis peu nombreux qui du coup devaient obtenir bien plus d’attention que les premiers ! Ta réflexion t’amena à te dire que cela t’importer peu et que tu serais, dans tous les cas, heureuse de voir les autres heureux ! Ton impatience s’accrue quant à ton baptême, mais tu te devais d’attendre encore prêt de 3 lunes entières avant de finale pouvoir ne serait-ce que penser à mettre une patte en dehors du campement.

Tu sortie de tes pensées alors qu’elle continuait sa réponse concernant la trêve… Tu n’avais pas vraiment entendu ce qu’elle venait de dire. Entorse à la trêve ? Une entorse, ce n’est pas quand un chat se fait mal à la patte et doit rester coucher quelques jours ? Pourquoi parlait-elle d’entorse ? Elle confirme ce que ta mère t’avait dit ! Tu relevas le menton fier que la meneuse donner raison à ta maman et fière d’avoir retenue une information très importante. Lorsqu’elle amène le sujet au fait que tu pose tes questions justes parce que tu souhaitais vite devenir apprentie pour sortir comme les autres, cela te fit froncer les sourcils une fois de plus ! Tu marmonnas pour toi-même, mais en la regardant droit dans les yeux comme pour la défier pour qu’elle te dise une fois de plus que tu étais comme les autres et rien de plus :


« - C’est vai, que comme tous le monde je veux sorti et deveni appentie, mais je ne suis pas comme les autes à juste vouloi ça ! Je veux aussi découvi tous et appende pleins de choses intéessantes, je veux ête utile pou mon clan ! Je veux cetes aussi voi le monde, ça seait menti que de die le contaie ! »  

Tu pris conscience que tu la défiais et tes oreilles bougèrent gêner de ton courageux ! Mais tu étais plutôt fière de ce courage, donc tu gardas ton regard sur Etoile Polaire, attendant soit sa remontrance, soit autres choses, tu ne savais que penser !