Quand deux esprits calment se rencontrent.. Ft - Petite Alyzée.

Le grand mâle brun se frayait un chemin entre les ronces, exténué de son entraînement avec Sentinelle des Nuages, la jeune femelle se montrait très déterminée lors de ses exercices, et ce n'était pas de tout repos pour le matou tigré, il soupira lorsqu'il parvint enfin à atteindre l'entrée du camp, presque essoufflé, il s'affala près du tas de gibier puis soupira longuement. Elle m'a épuisée ! Songea t-il tout en choisissant une proie sur le tas, il sélectionna une maigre musaraigne qui n'allait surement pas combler son appétit mais il ne pouvait pas se permettre de manger plus, le Clan avait faim, les guerriers se privaient.

Il dévora sa proie en quelques bouchées, puis entreprit une longue toilette, sa fourrure s'était encore plus épaissie avec l'arrivée du grand froid et il rencontrait quelque difficulté parfois à bien l'entretenir. Le temps de la Pouponnière de sa mère lui faisait sa toilette lui manquait parfois.. Le temps de l'insouciance et des jeux, rien à voir avec les responsabilités actuelles auxquelles il devait faire face, surtout depuis qu'il était mentor, qui aurait crut que c'était aussi épuisant ? Il ne se souvenait pas d'avoir été aussi éreinté après un entrainement lorsqu'il avait été apprenti, mais c'était peut-être parce qu'il était jeune et débordant d'énergie.

Il n'était pas très vieux non plus, c'était un jeune guerrier, mais les choses étaient tout de suite différentes lorsqu'on se retrouvait à devoir enseigner plutôt qu'apprendre, et la jeune femelle crème ne lui laissait jamais un moment de repille, toujours prompte à en apprendre davantage.

Ses yeux balayèrent le camp pour s'arrêter sur la Pouponnière. Cela faisait déjà deux lunes maintenant que Révolte des Vents, sa tendre mère avait mit bas et donnée naissance une nouvelle portée vraiment adorable. Il était allée leur rendre visite dès qu'il ne pouvait et que ses tâches ne l'en empêchaient pas surtout. Il avait pu entre apercevoir déjà les forts caractères des chatons du fier Etoile Embrasée, Petit Zéphyr débordait d'énergie, Boule Incandescente et Petite Brise semblait très proches et toujours avec une idée derrière la tête, la ruse devait être leur fort, quand à Petite Alyzée, il était plus comme.. Moi, pensa Amour Interdit en se remémorant le chaton effacé et curieux de des choses qui l'entouraient. Et si il allait leur rendre visite ? Il saisit un mulot sur le tas de gibier et ses pas le menèrent à l'entrée de la Pouponnière, il se présenta à sa mère et bavardèrent quelques instant des banalités de sa vie au Clan, elle remarqua sa mine fatiguée et lui demande de se ménager, il eut un rire gêné, si seulement il pouvait se ménager.. Mais l'apprentie ne lui en laisser pas le temps. Lorsqu'ils eurent finit leurs conversations, Amour salua les chatons avec un ronron attendrit et s'apprêter à partir, lorsqu'il remarqua Petite Alyzée dans son coin. Il se dirigea vers lui.

« Coucou toi, comment ça va ? »

Amour Interdit se rendait bien compte qu'il était surement immense aux yeux de ses petits frères et sœurs, faisant déjà la taille de son paternel qui faisait parti des plus grands chats de Valeemar, mais contrairement à lui, il n'avait rien de son caractère. Amour était de nature calme et posé, il n'aimait pas les conflits, il avait tendance à souvent se refermer sur lui-même et a éviter la confrontation contrairement à son père qui avait un tempérament de feu. Il lui semblait que Petite Alyzée se rapprochait plus de lui que du reste de la fratrie, il lui rappelait beaucoup lui-même lorsqu'il était chaton, et son regard attendrit se posa sur sa fourrure duveteuse, il esquissa un sourire amicale à son fraternel et s'allongea sur le ventre, déployant ses grosses pattes en avant.

Quand deux esprits calmes se rencontrent.
Amour Interdit & Petit Alizé
Lune 1210


Une fourmi. Deux fourmis. Trois fourmis … Tiens ? Pas plus ? Peut-être derrière ce petit tas de terre, juste ici. Ah, non. Ou alors, sous ce petit tas de feuilles, juste là ! Gagné ! Petit Alizé, tout sourire, avait trouvé la fine ligne défilant à vitesse régulière que formait cette colonie de fourmis. Il les observa, l’œil attentif, les pattes repliées sous lui. Elles étaient tellement nombreuses ! Comment arrivaient-elles à porter des choses qui étaient pourtant beaucoup plus grosses qu’elles ? Et, surtout, dans quel intérêt ? Alizé ne savait pas depuis combien de temps il était posté là, silencieux, à observer ces minuscules petits êtres avancer toujours tout droit, mais il n’en avait cure. En fait, il ne se posait même pas la question.

« Coucou toi, comment ça va ? »

Alizé releva la tête. Il dut se tordre le cou pour regarder dans les yeux le chat qui venait d’arriver à sa hauteur. Il ne l’avait pas remarqué avant, trop absorbé par les fourmis. Il s’agissait de son grand frère, Amour Interdit. Qu’est-ce qu’il était grand ! Comme papa, mais pas de la même couleur. Bon alors, ces fourmis … Ah non, il lui avait posé une question c’est vrai.

« Ça va ! »

Il le dévisagea un moment, un grand sourire enfantin illuminant son visage, puis il se détourna et continua d’observer les fourmis. Après quelques instants, il se retourna. Amour Interdit était toujours là. Petit Alizé perdit alors son sourire et paniqua. Que voulait-il à la fin ? Est-ce qu’il avait fait quelque chose de mal ? Remarque, il n’avait pas l’air énervé.

« … Tu veux regarder les fourmis avec moi ? »

Ce devait être la seule explication logique de sa présence ici. C’était rassurant de savoir que même une fois guerrier, on avait le temps de regarder les fourmis.

" Ca va ! "

Le grand brun regardait son cadet avec curiosité, le petit semblait être en pleine contemplation de quelque chose de passionnant, et lorsqu'Amour Interdit observa là où les yeux du chatons ne pouvaient se détacher, il vit une rangée de fourmis. Le petit avait remarqué sa présence mais semblait l'ignorer. Puis le petit se rappela qu'il était là et se tourna vers l'autre grand félin.

« … Tu veux regarder les fourmis avec moi ? »

Amour Interdit cligna des yeux, surpris. Quel étrange passe temps pour un chaton, ça lui rappelait lui même lorsqu'il était chaton, et qu'il passait son temps à observer les choses alentours, comme les insectes, les oiseaux ou les plantes, plus jeune, Amour Interdit avait été persuadé que son destin était celui d'un guérisseur, aujourd'hui encore, il n'était pas très à l'aise en tant que Guerrier, mais il se dit qu'il n'avait pas vraiment eu le choix, et c'était résigné. Si ça avait été son destin d'être guérisseur, le Clan des Etoiles lui aurait envoyés un signe, or, il dormait tout les soirs à un poing fermés. Il reporta son attention sur le petit félin occupé à observer les petites choses noires et rampantes. Puis il s'accroupit à ses côtés et observa avec lui. Petit, il avait constaté une chose impressionnante au sujet des fourmis, celles-ci étaient capable de porter des choses beaucoup plus lourdes que leurs propres poids.

« C'est fou à quel point les fourmis sont solides et puissantes, regarde celle-ci, je suis sûr que cette graine fais trois fois son poids, je serais bien incapable de porter quelque chose qui fait trois fois le mien. Tu penses que les fourmis vivent en Clan comme nous ? »

A vrai dire, il avait déjà sa réponse, enfant, il avait un jour vu des apprentis s'amuser à mettre de la bile de souris dans une fourmilière. Paniquées, toutes les fourmis avaient fuit leur maison, et à un moment, plusieurs d'entres elles portaient une fourmi beaucoup plus grosse, à l'abdomen bien rond, il en avait déduit que c'était une reine, un peu comme les abeilles dans leurs ruches. Il y avait des fourmis guerrières également, avec une tête proéminente ornaient de deux mandibules immenses, qui l'effrayait un peu, il se disait toujours que si l'une d'entre elles lui pinçait les coussinets, ça devait faire un mal de renard ! Le grand brun s'arracha à sa contemplation pour observait son petit frère, qui semblait bien décidé à comprendre les mystères des fourmis, il le trouvait adorable & attendrissant et se rendit compte à quel point il avait de fortes similitudes dans leurs tempéraments, lorsqu'il avait était chaton lui même. Il ressentit un peu de peine, il espérait que la relation de Petit Alyzé avec leur paternel serait moins conflictuel que la leurs à eux. Dans tout les cas, même si cela arrivait, il le prendrait sous son aile et prendrait soin de son petit frère quoi qu'il en coûte.

Quand deux esprits calmes se rencontrent.
Amour Interdit & Petit Alizé
Lune 1210


Amour Interdit ne lui répondit pas tout de suite. Il cligna des yeux. Petit Alizé n’était pas sûr de la signification de ce petit geste, alors, dans le doute, il cligna des yeux à son tour avant de lui sourire. Peut-être que c’était un genre de code ? Son frère vint s’accroupir près de lui.

« C'est fou à quel point les fourmis sont solides et puissantes, regarde celle-ci, je suis sûr que cette graine fais trois fois son poids, je serais bien incapable de porter quelque chose qui fait trois fois le mien. Tu penses que les fourmis vivent en Clan comme nous ? »

Il avait raison, les fourmis étaient vraiment très impressionnantes. Après réflexion, Amour Interdit était impressionnant lui aussi. Il était grand, très grand, et il était sûrement fort ! Petit Alizé prit un instant pour considérer ce qu’il venait de dire. Il serait incapable de porter quelque chose beaucoup plus lourd que lui, hm …

« T’as jamais essayé ! De porter des choses lourdes, je veux dire. Peut-être que tu peux. En fait, peut-être que tu es une très grosse fourmi, c’est juste que tu le sais pas encore. »

L’idée le fait d’abord sourire, doucement puis de plus en plus franchement. Et au fur et à mesure qu’il imagine Amour Interdit porter une immense souris trois fois plus lourde que lui, Alizé ne peut retenir son rire. Il en tombe, roule sur le dos, ses petits muscles contractés par l’effort. C’est un rire d’enfant, aigu, cristallin, franc. Puis, il décide de rester sur le dos, observant son frère à l’envers. Il avait l’air encore plus grand comme ça, c’était étrange.

Et alors qu’il se perdait encore une fois dans son imaginaire, il se rappela que le guerrier lui avait posé une question. En même temps, c’était une question bête. Vif, il se retourna et retrouva la sensation du sol sous ses pattes. Il dévisagea un instant celui qu’il pensait être son nouveau copain d’observation. En fait, il était plus probable qu’il devienne son élève vu son manque de connaissance flagrant.

« Mais non, les fourmis vivent pas en clan ! Elles vivent en colonie ! C’est maman qui me l’a appris. Je sais pas ce que ça veut dire, mais c’est pas le même mot, donc c’est pas pareil. »

Il lui avait un peu crié dessus ... Oh non, il ne voulait pas être méchant ! Peut-être qu’il allait être triste et pleurer. Alizé pleurait parfois quand Boule Incandescente et Petit Zéphyr se disputaient. Il ne voulait pas qu'Amour Interdit pleure. Alors, il s’approcha de son immense patte et s’y colla. Après tout, ce n’était pas de sa faute si maman ne lui avait jamais appris que les fourmis vivent en colonie.

« Tu es un peu bête, mais c’est pas grave je vais t’apprendre. Il faut pas être triste, tu sais. »

C'est fou comme ce petit être regorge de mystères, songea Amour Interdit lorsque son petit frère cligna des yeux en souriant en réponse à ses propres mimétiques, il ne cessait de penser que son frère était un sacré personnage, bien différent des autres chatons de la fratrie. Si Petite Brise était du genre précieuse et délicate, Petit Zéphyr était tout l'opposé, du genre à foncer dans le tas sans réfléchir et se salir jusqu'à mettre de la boue dans toute la Pouponnière et faire pester toutes les Reines. Mais Petit Alizé était d'un tout autre acabit. Le grand brun ne pouvait s'empêcher de trouver cela amusant, à quel point, l'enfant vivait dans un monde bien à lui, et ce côté incompris, le rendait d'autant plus touchant.

« T’as jamais essayé ! De porter des choses lourdes, je veux dire. Peut-être que tu peux. En fait, peut-être que tu es une très grosse fourmi, c’est juste que tu le sais pas encore. »

Le petit piailla joyeusement avant de se rouler sur le sol, Amour Interdit resta hébété un moment devant sa réaction, se demandant ce qu'il y avait de si hilarant à l'imaginer porter quelque chose de plus grand que lui, mais rapidement, les rires enfantins devinrent contagieux et le grand brun se mit à rire lui aussi de bon cœur, accompagnant de sa voix grave les rires aigue du cadet. Puis les éclats de rires se calmèrent et les deux félins reprirent leurs contemplations aux fourmis.

« Mais non, les fourmis vivent pas en clan ! Elles vivent en colonie ! C’est maman qui me l’a appris. Je sais pas ce que ça veut dire, mais c’est pas le même mot, donc c’est pas pareil. »

Attendri, le grand félin esquissa un sourire, il ne se souvenait que très peu de ses moments à la Pouponnière, chaton, il avait été si timide et docile, qu'il se retrouvait souvent seul. Et c'est souvent ce qu'il avait pensé d'Alizé, qu'il était du genre solitaire et en retrait, pourtant, en apprenant à le connaître, un peu plus, il se rendait compte que le bambin était peut-être plutôt à l'aise dans sa solitude, contrairement à lui à l'époque, le chaton se rapprocha de sa patte et vint s'y frotter avec douceur.

« Tu es un peu bête, mais c’est pas grave je vais t’apprendre. Il faut pas être triste, tu sais. »

Le grand matou se redressa de toute sa hauteur et se rendit compte que la Pouponnière était bien étroite par rapport à sa grande carrure, et dire qu'à une époque tout lui paraissait si grand et maintenant, il se sentait tellement à l'étroit. La manière dont s'adressait son petit frère à lui, amusait énormément Amour Interdit qui trouvait son éloquence assez atypique. Il remua des moustaches pour se donner un air vexé, puis s'aplatissait sur le sol en posant sa grosse patte sur l'encolure du dos du chaton.

« Bah dis donc, t'y vas pas de patte morte avec tes mots toi dis donc ! Il esquissa un grand sourire chaleureux, mais si tu vas m'apprendre alors, je n'ai qu'à bien me tenir et ouvrir mes oreilles ! J'ai jamais essayé de porter beaucoup de choses lourdes parce que je voulais pas devenir guerrier à la base, mais ça c'est un secret... Etant à l'aise en compagnie de son cadet, il se sentait de lui confier les choses inavouées de son cœur. Mais quelque part, quand tu deviens guerrier, tu dois t'habituer à avoir beaucoup de pression sur tes épaules, c'est lourd mentalement pour quelqu'un qui n'aime les combats et le conflit. Il ronronnait, il y a longtemps, Amour Interdit aurait voulu suivre la voix des Guérisseurs et lorsqu'il en avait parler à son paternel, celui-ci avait été catégorique, il était hors de question que quelqu'un du gabarit d'Amour Interdit, ne puisse gâcher son potentiel. Il s'était résigné à suivre son cœur et avait docilement suivit les instructions de son père, aujourd'hui, il était sûr que son père serait beaucoup plus compréhensif, son passage de meneur l'avait beaucoup changé, mais il était trop tard pour le matou brun, son Clan avait besoin de lui en tant que guerrier et Ombre des Chouettes faisait un travail formidable de Guérisseur, de plus Chant d'Espoir, ancien guérisseur du Clan de la Rivière les avait rejoint, même si il n'avait plus le droit d'exercer, il restait un atout de taille en cas de besoin. Dit moi Alizé, tu t'entends suffisamment bien avec les autres n'est-ce pas ? »

Parfois, Amour Interdit était inquiet, le jeune chaton se retrouvait souvent seul, il n'avait pas l'air de se prêter souvent aux jeux des autres chatons, Petite Brise et Boule Incandescente était un duo très soudé, même Petit Zéphyr et Petit Feu s'entendait très bien entre eux, mais Alizé était un chaton à part qui semblait aimé sa solitude, et Amour Interdit espérait que ce n'était que la suite logique de son caractère atypique et non pas parce qu'il était rejeté ou mal aimé. Il jeta à nouveau un coup d'œil sur la ligne de bestioles noirâtre qui se suivait en file indienne sur un monticule de terre.

Quand deux esprits calmes se rencontrent.
Amour Interdit & Petit Alizé
Lune 1210


Amour Interdit était vraiment impressionnant. Et pis, c’était un drôle de nom quand même. Pourquoi un amour serait-il interdit ? L’amour, c’était comme quand maman lui disait qu’elle l’aimait. Comment pourrait-on interdire d’aimer ? Comment pourrait-on interdire l’évidence même ? Enfin, si papa et maman avait choisi ce nom, c’est que ça voulait sûrement dire quelque chose.

« Bah dis donc, t'y vas pas de patte morte avec tes mots toi dis donc ! Mais si tu vas m'apprendre alors, je n'ai qu'à bien me tenir et ouvrir mes oreilles ! J'ai jamais essayé de porter beaucoup de choses lourdes parce que je voulais pas devenir guerrier à la base, mais ça c'est un secret … »

Un secret ? Waouh ! C’était la première fois que quelqu’un lui en confiait un ! Ce devait être une information capitale. Le chaton bicolore hocha la tête avec ferveur.

« Je dirai rien, c’est promis ! »

Dans les yeux orangés de son grand frère dansait une lueur étrange. Le petit était incapable de poser des mots sur les émotions qui semblaient s’en dégager. Était-ce ça d’être grand ? C’était à la fois attirant et effrayant. Du haut de son unique lune de vie, Alizé inspirait à la simplicité. Regarder les fourmis, jouer avec Petit Zéphyr, dormir contre le ventre de maman.

« Mais quelque part, quand tu deviens guerrier, tu dois t'habituer à avoir beaucoup de pression sur tes épaules, c'est lourd mentalement pour quelqu'un qui n'aime pas les combats et le conflit. »

Alizé ne comprenait pas tout, mais lui non plus n’aimait pas se battre. Quant au conflit … Il détestait quand Boule Incandescente ou Petit Gris embêtait Petit Zéphyr. Enfin, il ne comprenait toujours pas ce qu’était la “pression” ni ce que voulait dire “mentalement” mais ça n’avait pas l’air drôle, pour sûr.

« Dis moi Alizé, tu t'entends suffisamment bien avec les autres n'est-ce pas ? »

Le chaton se mit à ronronner. Amour Interdit posait les mêmes questions que maman. Il se demandait pourquoi on lui posait celle-ci en particulier aussi souvent, mais peut-être que c’était important pour eux. La vérité, c’est que Zéphyr, plus que sa sœur, était sa meilleure amie. Elle était gentille et voulait toujours bien jouer avec lui. Il s’entendait bien avec Petit Feu aussi, mais il voulait trop faire des bêtises, et papa n’aimait pas trop qu'ils en fassent. En tout cas, Alizé n’avait pas envie d’en faire. Quant à Petite Brise et Boule Incandescente … Hm. Brise était trop précieuse et hautaine pour s’intéresser à lui, et Ink pouvait vraiment être blessant quand il voulait. Mais ce n’était pas très grave, si ? Après tout, il n’avait qu’à faire ce qu’il faisait de mieux : les ignorer ! Il pouvait jouer tranquillement dans son coin, ça ne le dérangeait pas d’être tout seul. Et au pire, maman n’était jamais bien loin.

« Oui, je crois. Mais on s’en fiche, regarde, les fourmis s’en vont. Oh non, mais revenez ! Tu les as ennuyé avec tes mots compliqués et maintenant elles sont parties … »

Frustré, Alizé ne réussit pas à retenir ses larmes. Il tourna la tête, et se roula en boule, dépité.