Every little star - ft. Lune Givrée

Every little star.
Lune Givrée & Cœur de Pluie
Lune 1209

Show me what love is
I want to get lost in it

L’après-midi était déjà bien entamée lorsque Cœur de Pluie rentra de la chasse. Il revenait avec deux souris maigrichonnes ; comme tous les hivers, ce n’était pas grand-chose, mais c’était déjà ça. Quelle chance, tout de même, que la plupart des rongeurs n’hibernent pas. Il les déposa sur la pile de gibier - si l’on pouvait appeler les quelques proies présentes une pile - et se dirigea vers la pouponnière. Il y salua la reine qui prenait soin de Petite Tortue et resta quelques instants avec sa fille. Il lui raconta sa matinée, détaillant sa balade dans les Faux et la capture des souris qui s’étaient aventurées dehors en quête de nourriture. Puis il prit de ses nouvelles, l’écouta avec tendresse. Elle parlait beaucoup plus qu’avant et cela lui mettait du baume au cœur.  Il savait que son baptême de novice arrivait à grands pas, et il était partagé entre joie et appréhension.

Le chasseur n’était pas seulement venu rendre visite à la jeune féline écaille-de-tortue et prit donc des nouvelles d’Étoile de Jais. La meneuse semblait heureuse et reposée, entourée de ses petits. Ces derniers semblaient tous robustes et en bonne santé, ce qui ne pouvait être qu’une bonne nouvelle. Lieutenant depuis peu, il devait toutefois déjà faire face à de nombreuses responsabilités suite à la mise bas de la cheffe de l’Ombre. Il se rassurait en passant régulièrement la voir pour obtenir des conseils et des directives. Heureusement pour lui, la mauvaise saison était plutôt calme. Pas de nouvelles batailles, pas d’épidémie. Bien sûr, rien ne garantissait que cela dure, mais Pluie savourait cette période paisible et en profitait pour prendre ses marques. Passé la surprise, il était tout simplement honoré qu’Étoile de Jais l’ai choisi. Bien qu’il ne comprenne pas spécialement son choix, après de nombreuses heures de réflexion il en était venu à la conclusion qu’il n’y pouvait rien sinon donner le meilleur de lui-même et prouver à son aînée qu’elle avait eu raison.

Ce rôle, en plus de l’aider à s’affirmer, soignait sa santé mentale. Il déprimait beaucoup moins ces derniers temps, concentré sur ses responsabilités, constamment en train de penser à l’organisation des patrouilles, aux expéditions de chasse et à la supervision des entraînements. Il était épuisé mais cette fatigue était saine. Il y avait bien une autre raison qui pouvait expliquer la réduction drastique de ses accès mélancoliques, et il allait d’ailleurs lui rendre visite. Le guerrier prit donc congé de la meneuse et salua ses petits. Juste avant de quitter la pouponnière, il adressa un petit clin d'œil complice à Tortue.

Enthousiaste, le pas léger, Pluie se dirigea vers la tanière des guerriers. Il y trouva des membres pour la patrouille du soir et la patrouille nocturne. Lui-même avait prévu de participer à la patrouille de l’aube qui leur succéderait. Il devait encore trouver des guerriers pour l’accompagner, peut-être un apprenti, mais cela pouvait attendre encore un peu. Il s’habituait peu à peu à la gymnastique mentale de l'organisation et commençait même à y prendre goût. Laissant un instant les patrouilles de côté dans son esprit, il chercha du regard la raison.

Et elle était là, allongée à l’extérieur de la tanière ; Lune Givrée. Doucement, il s’approcha d’elle. Elle semblait perdue dans ses pensées et Pluie n’avait pas le cœur à l’en sortir. S’il était évident qu’ils étaient ensemble à présent, il ne savait toujours pas comment se comporter. Il savait juste qu’il avait envie d’être près d’elle tout le temps, qu'il voulait la protéger, s’assurer qu’elle était heureuse et épanouie et faire en sorte qu'elle ne manque de rien. Il savait qu’elle lui était désormais aussi vitale que l’oxygène et qu’il ne laisserait jamais rien de mal lui arriver.

Il ne voulait pas la surprendre une fois de plus, même si c’était presque devenu un rituel. Il fila donc à toute vitesse vers le tas de gibier et sélectionna une des deux souris qu’il avait chassé plus tôt dans la journée. Elle ne nourrirait pas deux chats adultes, mais Pluie n’avait de toute façon pas très faim - et il pouvait bien jeûner s’il s’agissait de laisser sa part à sa compagne. Il s’inquiétait un peu du manque d’attention qu’elle accordait à s’alimenter. Il ne voulait pas non plus être maladroit et la forcer à manger, mais il avait peur qu’elle finisse par être trop faible si elle continuait à se priver.  De retour auprès d’elle, il déposa la proie à ses pattes et s’allongea en face d’elle, ses pattes antérieures étendues devant lui. D'un geste du museau, il lui désigna le rongeur.

« Pour toi. »

Il usa d’une voix douce, encourageante, et poursuivit, la couvrant d’un regard amoureux.

« Comment te sens-tu ? Est-ce que tout va bien ? … Je sais que je n’ai pas été très disponible ces derniers temps, je suis désolé. »

Le soleil perçait doucement à travers le feuillage de la tanière des guerriers lorsque Lune Givrée se lova dans sa litière, exténuée. Ces derniers-temps, le moindre effort lui donnait des nausées et des vertiges, elle avait oubliée à quel point cette période était particulièrement difficile pour elle, elle avait la santé fragile, et son corps était mis à rude épreuve depuis quelques semaines.. Et ceci pour la simple et bonne raison, qu'elle attendait des chatons. Son entretien avec Epine Fleurie dont elle ressortait avait pu officialisé ses doutes, elle avait sentie la vie en elle depuis un moment déjà, mais n'osant pas y croire, certainement par peur car son traumatisme de la perte de Petite Plume était encore bien présent, elle avait donc voulu la certitude d'un avis médical de la part de sa très chère guérisseuse, et le verdict était tombé positif, elle avait même su lui dire depuis combien de temps exactement elle attendait des petits, et combien ils étaient.

Elle était encore toute remuée, ses émotions divaguaient entre soulagement, joie, peur et nervosité, des images douloureuses venaient parfois frappaient à son esprit qu'elle tentait vaillamment de repousser, Epine Fleurie avait été clair : tout stress n'était pas bon durant sa grossesse. Alors dès que ces souvenirs violents s'immisçaient dans sa tête, elle tentait de se rappeler d'événements heureux de sa vie, comme de sa première nuit en compagnie de Cœur de Pluie, lorsque leurs deux âmes perdues s'étaient rencontrés pour se consolaient l'une et l'autre sous le firmament des étoiles, et pour ne plus jamais se quitter. D'ailleurs, en pensant à son nouveau compagnon, elle eut un pincement au cœur, elle savait au fond d'elle que le matou serait surement ravi à l'annonce, mais elle ne pouvait effacer son passé, et se souvenait non sans mal de la réaction du père de Petite Plume lorsqu'elle lui avait annonçait la nouvelle, son désaccord, son dégoût et son abandon étaient encore bien présent dans son esprit et l'avait marquée plus qu'elle n'aurait voulu.

Non, Cœur de Pluie n'avait rien à voir avec ce chat miteux, il était doux, bienveillant et tellement attentionné envers elle, même depuis qu'il avait été promus lieutenant, il trouvait toujours du temps à lui consacrer, elle se surprenait même à le gronder parfois, lui assurant que tout allait bien de son côté et qu'il devait prendre aussi du temps pour lui, et pour les autres membres du Clan qui comptait sur lui également.

Elle était emplie de joie également, parce qu'elle allait enfin devenir  mère, qu'elle attendait deux adorables chatons, et que d'après Epine Fleurie, il n'y avait aucun signe d'inquiétude à avoir et que ses petits verraient le jour au tout début de la saison des feuilles nouvelles, que visiblement, ils se développaient très bien et qu'ils étaient robustes, et qu'il fallait être fou pour ne pas se rendre compte qu'elle était pleine, si selon la guerrière perle son ventre arrondi se voyait à peine, pour la guérisseuse c'était évident. Malgré toutes ces bonnes nouvelles, Lune Givrée ne pouvait s'empêcher de se dire qu'elle avait été tellement maudite dans sa vie que tout ne se passerait certainement pas comme prévu et bien qu'elle faisait un effort incommensurable pour ne pas paniquer, c'était inévitable, elle avait enterrée elle même son premier chaton, dans un coin de sa tête, elle se préparait à nouveau au pire, mais là où elle avait le plus d'inquiétude c'était vis à vis de son compagnon, elle ne pourrait pas se permettre de le perdre lui aussi si cet événement se passait mal et qu'il ne le supportait pas. Le matou tigré était d'humeur mélancolique lui aussi, elle se demandait comment il réagirait face à une terrible nouvelle ? Stop ! Elle secoua frénétiquement la tête en repoussant toutes ces mauvaises pensées.

Tout va bien, Lune. Elle jeta un regard tendre en direction de son petit ventre qui à présent lui paraissait plus arrondi qu'elle n'avait voulu se l'admettre quelques jours plus tôt, et ronronna en chantonnant doucement, aujourd'hui était son dernier jour dans la tanière des guerriers, elle avait déjà annoncée à Etoile de Jais qu'elle rejoindrait la pouponnière le lendemain, et lui avait fait promettre de ne rien dire à Cœur de Pluie, elle souhaitait lui annoncer elle-même la nouvelle. Au même moment, une tête fit irruption dans son champ de vision, et elle esquissa un sourire lorsqu'elle reconnu le visage familier de son compagnon. Il portait deux prises qu'il avait visiblement attrapé le matin même, et vint s'allonger face à elle en posant ses deux musaraignes à ses pieds, elle lorgna les proies, mal à l'aise mais se força à sourire encore. Lorsqu'il lui indiqua une des deux petites créatures, elle hésita sur la marche à suivre. Son estomac était tellement fragile ces jours ci, et elle avait enfin réussi à mangée quelque chose quelques heures auparavant avec l'aide d'herbe médicinale qu'elle pensait être incapable de pouvoir manger celle-ci sans la rejeter quelques secondes après l'avoir ingurgité.

« Pour toi. »

Et se fut son regard qui l'observait intensément avec douceur et passion qui la persuada, tant pis si elle vomissait tout par la suite, à cet instant, elle voulait simplement le voir sourire. Elle se força à manger, petite bouchée par petite bouchée, lorsqu'il poursuivit, toujours sur ce même ton tendre et bienveillant.

« Comment te sens-tu ? Est-ce que tout va bien ? … Je sais que je n’ai pas été très disponible ces derniers temps, je suis désolé. »

Elle avala sa bouchée puis plongea ses yeux couleurs jades dans les siens ambrés, elle se lécha la patte, tout en prenant soin de maintenir une position ou son ventre ne trahirait pas la nouvelle qu'elle lui annoncerait dans quelques instants.

« Eh bien ça va, il fait froid mais on a l'habitude maintenant.. Et toi, comment te sens-tu dans ton nouveau rôle ? Tout se passe bien ? Je vois que tu fais du très bon travail. Je suis si fière de toi, je n'ai pas eu beaucoup l'occasion de te le dire, mais tu fais un merveilleux lieutenant, le Clan ne pouvait rêver mieux. »

La femelle perle esquissa un nouveau sourire chaleureux, elle était si heureuse pour lui, bien qu'elle passait moins de temps en sa présence, elle ne pouvait espérer meilleure vie, elle savait être aimer et elle l'aimait également plus que tout autre chose, si bien que dès qu'elle pouvait se montrer utile, qu'elle pouvait trouver un prétexte pour se rapprocher de lui et lui donner un coup de patte, elle se montrait présente sans la moindre hésitation. Elle se trouvait moins invisible dans le Clan aussi depuis qu'elle était visible à ses yeux à lui, et rien qu'à croiser ce regard si doux et amoureux, elle fondait comme une masse de neige sous les chauds rayons du soleil lumineux, ce même soleil qui était prisonnier dans le regard de Cœur de Pluie, ce regard là dont elle ne se lasserait jamais.

Alors qu'elle se perdait à nouveau dans ses beaux yeux dorés, la chose qui devait arriver, arriva et elle se précipita en dehors de la tanière des guerriers pour éjecter tout le contenu du repas de son estomac qu'elle venait juste d'avaler. Ca n'était pas douloureux, maintenant qu'elle avait l'habitude, c'était juste une chose normale de son quotidien, seulement elle ne pouvait s'empêcher de se sentir honteuse dès que ça l'a prenait, elle avait à peine le temps de s'extirper de là où elle était, qu'elle vomissait déjà toute ses tripes. Elle lança un regard désolée en direction de Cœur de Pluie, de l'extérieur de la tanière, puis s'empressa d'enterrer ses restes en évitant le regard des autres chats. Elle rentra à pas feutrée jusqu'à son compagnon et s'allongea en soupirant, tout en posant lourdement sa tête sur ses pattes avant.

« Tout va bien ne t'inquiète pas, c'est juste mon quotidien de vomir plus de trois fois par jour en ce moment.. Elle esquiva un moment son regard, cherchant les bons mots pour lui annoncer la nouvelle sans trop le brusquer. Après tout c'est normal pour une femelle dans ma condition actuelle, ah ah.. Elle fit exprès d'exagérer la trajectoire de son regard qu'elle pointa en direction de son ventre légèrement arrondi pour obliger le matou tigré à regarder dans la même direction. Et puis, ce n'est pas ma première non plus. »

Ma première grossesse, se dit-elle, se maudissant presque de n'avoir pu exprimer explicitement ces quelques mots, pourtant si facile. Facile à prononcer peut-être, mais moins facile à l'annoncer ça c'était sur. Elle évitait à présent son regard, préférant fixer comme un créature hébétée ses griffes et la terre qui s'y était logée pendant qu'elle s'était mise à griffer nerveusement le sol durant sa mascarade.

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Lune Givrée & Cœur de Pluie
Lune 1209


Lune Givrée sembla hésiter un instant face à la proie, mais l’accepta finalement. Cœur de Pluie fut soulagé de la voir manger. D'un œil autant inquiet qu’attendri, il s’assura qu’elle finisse son repas.

« Eh bien ça va, il fait froid mais on a l'habitude maintenant.. Et toi, comment te sens-tu dans ton nouveau rôle ? Tout se passe bien ? Je vois que tu fais du très bon travail. Je suis si fière de toi, je n'ai pas eu beaucoup l'occasion de te le dire, mais tu fais un merveilleux lieutenant, le Clan ne pouvait rêver mieux. »

Le cœur du matou gris fit un bond dans sa poitrine. Savoir que Lune était fière de lui, qu’elle estimait qu’il faisait du bon travail … rien ne pouvait lui faire plus plaisir. S’il culpabilisait d’avoir moins de temps à lui accorder, il était rassuré de la savoir toujours non loin de lui. Parfois, il suffisait qu’il croise son regard de loin pour que ses doutes s’envolent, il suffisait d’un simple sourire pour que son cœur soit plus léger. Il était tellement heureux qu’elle soit à ses côtés dans cette étape importante de sa vie.

« Je prends doucement mes marques, j’apprends petit à petit » murmura-t-il en souriant.

Soudain, la guerrière perle se leva et s’écarta de lui. Tous ses muscles se figèrent lorsqu’il compris qu’elle était en train de vomir. Était-ce à cause de la proie qu’il avait chassé ce matin ? Pourtant, si la souris avait été malade, l’odeur l’aurait alerté. Il se redressa, prêt à questionner tous les guerriers qui avaient chassé aux Faux récemment pour savoir s’ils avaient quoi que ce soit à signaler. La reine revint près de Pluie. Ce dernier lui lança un regard qui trahissait son anxiété.

« Tout va bien ne t'inquiète pas, c'est juste mon quotidien de vomir plus de trois fois par jour en ce moment …  »

Il crut défaillir. Il sentit presque ses pattes se dérober sous lui, et en même temps il était figé, incapable du moindre mouvement, incapable de parler. Trois fois par jour ? Son quotidien ?! Mais la pauvre ! Que se passait-il ? Comment pouvait-il l’aider à aller mieux ? Il allait déjà commencer par l’emmener voir Épine.

« Après tout c'est normal pour une femelle dans ma condition actuelle, ah ah… »

Pluie resta interdit. Sa condition actuelle ? Il se creusa la tête un instant. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien entendre par sa condition actuelle ? Malade ? Oui, c’était sûrement ça. Aussi loin qu’il se souvienne, Pluie n’avait jamais été sérieusement malade, alors les vomissements étaient probablement un symptôme récurrent chez les chats à la santé la plus fragile …  Il n'en savait rien.

« Et puis, ce n'est pas ma première non plus. »  

Sa première ? Sa première maladie ? Cela confirmait son hypothèse, Lune Givrée était souvent malade. Il se promit de faire de son mieux pour soulager ses douleurs. Il suivit le regard de la reine, et ses yeux atterrirent sur son ventre. Elle le fixait comme pour lui indiquer quelque chose d’important. Il se concentra du mieux qu’il pût pour identifier le problème. Son ventre était légèrement gonflé, arrondi. Et soudain, il comprit.

« Lune Givrée … tu es complètement déshydratée, tu fais sûrement de la rétention d’eau ! »  

Il savait que ce phénomène touchait surtout les anciens qui ne buvaient pas assez. Leur corps en manque d’eau faisait des réserves et ils se retrouvaient avec des articulations enflées. Est-ce que le ventre pouvait enfler au même titre que les articulations, il n’en avait aucune idée, mais il n’allait certainement pas prendre le risque de la laisser en manque d'eau !

« Ne bouge pas, je m’en occupe ! »  

Aussi vite qu’il le pût, il courut à l’extérieur du camp, complètement paniqué à l’idée que sa belle puisse manquer de quoi que ce soit. Heureusement, il trouva vite ce qu’il cherchait. De la mousse épargnée par l’hiver ! Il en récolta suffisamment pour former une boule puis il se dirigea vers le ruisseau le plus proche, priant le Clan des Étoiles pour qu’il ne soit pas gelé. À son grand soulagement, il ne l’était pas. Il imprégna la mousse d’eau et retourna au camp aussi vite qu’il le put. Il déposa la boule près de Lune.

« Tiens, bois. »

Cette fois-ci, il ne s’allongea pas en face d’elle mais contre elle, pour lui tenir chaud. Ne lui avait-elle pas dit qu’elle avait froid ? Il lui lécha affectueusement l’oreille à plusieurs reprises.

« Repose-toi, j’irai chercher Épine si ça ne va pas mieux tout l’heure. J’ai du temps libre devant moi, je reste avec toi ne t’inquiète pas. »

« Lune Givrée … tu es complètement déshydratée, tu fais sûrement de la rétention d’eau ! »  

Hein ? Lune Givrée écarquilla des yeux lorsque son compagnon prit une expression inquiète, ne semblant pas comprendre la situation, il se précipita vers la sortie du la tanière tout en lui intimant de ne pas bouger. Elle cligna des yeux surprises, faisait-il exprès de pas comprendre, ou alors était-il réellement à côté de la plaque ? Elle fronça d'un sourcil lorsqu'il revint avec une boule de mousse imbibée d'eau et qu'il l'a plaça à ses pattes, elle lorgna le morceau humide, toujours autant surprise de la réaction de son cher et tendre, mi amusée, mi agacée, il lui ordonna gentiment de boire et elle s'empressa de laper l'eau car après sa régurgitation de tout son repas, elle était effectivement déshydratée. Elle avait envie de rire tant le visage crispé d'inquiétude du matou gris était grotesque. Quel beta !

« Repose-toi, j’irai chercher Épine si ça ne va pas mieux tout l’heure. J’ai du temps libre devant moi, je reste avec toi ne t’inquiète pas. »

Elle le fixa un long moment, indécise, comment faire pour lui annoncer de but en blanc la nouvelle ? Il paraissait déjà si attentionné en pensant qu'elle souffrait simplement d'une déshydratation, alors comment réagirait-il en apprenant la réalité ? Elle avait presque peur de le voir s'évanouir, il avait déjà beaucoup de choses à penser et à faire, alors devoir assumer une nouvelle responsabilité de père ? Elle esquissa un sourire et se pencha près de son oreille, les yeux emplis d'amour et de tendresse.

« Cœur de Pluie, tu es complétement à côté de la plaque !Elle riait doucement, je ne suis pas malade, du moins pas comme tu l'entends, c'est juste que.. Juste ? C'était une nouvelle importante, quelque chose qu'elle attendait depuis si longtemps, ce cadeau que lui avait accordé le Clan des Etoiles était une bénédiction pour elle, Cœur de Pluie, tu vas être papa. »

Un long silence suivit sa déclaration, surement que le matou encaissait le coup, au vu de sa réaction précédente, il devait s'attendre à tout, sauf à ça. Cependant, elle affichait un immense sourire pleins de tendresse et d'émotion et les larmes montèrent à ses yeux, des larmes de joie, rien au monde n'aurait pu gâcher ce moment, à cet instant. Elle avait gardée son secret durant tous ce temps, émue et remuée, elle ne pouvait plus contenir ses émotions à présent.

« J'attends tes chatons Cœur de Pluie ! »

Et elle s'effondra, de joie, de peur, de nervosité, de fatigue, tout ce qu'elle avait accumulée jusqu'à maintenant pouvait enfin sortir, elle pleurait et riait en même temps, comme un chaton, de la morve plein le nez, ses sanglots s'ébruitaient dans tout le clan, et certains osèrent jeter un coup d'œil dans la tanière pour voir ce qui se passait, mais il sembla que quelqu'un leur ordonna de s'éloigner, peut-être Epine Fleurie qui les épiait et savait à quel point c'était un entretien important entre les deux amoureux. Son petit corps se convulsaient de spasme à chaque pleur et elle renifla lamentablement en fixant son amoureux, qu'allait-il lui dire ? Serait-il content ? Allait-il pleurer avec elle ? Ou alors n'avait-il pas la croire, trop surpris ? Elle n'en avait aucune idée mais à cet instant, sa présence la rassurait énormément.

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Lune Givrée & Cœur de Pluie
Lune 1209


Cœur de Pluie regarda Lune Givrée s’hydrater avec le sentiment du devoir accompli. Toujours blotti près d’elle, il savoura ce moment de calme et de tendresse. Après avoir bu, elle le fixa, une lueur étrange dans ses grands yeux verts d’eau. Il aimait tant se perdre dans cet océan de jade, il aurait presque pu en oublier son nom.

« Cœur de Pluie, tu es complètement à côté de la plaque ! Je ne suis pas malade, du moins pas comme tu l'entends, c'est juste que …  » Hein ? Oh non, il avait encore fait quelque chose de travers, c’est ça ? Il se maudit intérieurement, elle avait essayé d’être subtile et lui n’avait rien compris. Mais quel idiot je fais … Elle n’avait peut-être pas soif du tout en fait, elle était peut-être malade psychologiquement ? Oui voilà, ça devait être ça, comment est-ce qu’il pouvait l’aider dans ce cas ? Il devait lui dire qu’il était là pour elle, qu’elle pouvait tout lui dire sans crainte. Oui, oui c’était la chose à faire. Mais du coup, il ne comprenait plus le rapport avec son ventre … Ou alors peut-être qu’il s’agissait de -  « Cœur de Pluie, tu vas être papa. »

…

Papa ? Euh, là il devait reconnaître qu’il était perdu. Qu’est-ce qu’elle entendait exactement par papa ? Il devait plus se comporter comme un père ? Une conversation avec Étoile de Jais lui revint en mémoire, une discussion où la meneuse lui avait expliqué qu’à ses yeux les membres de l’Ombre étaient comme ses enfants. Voilà ! Il devait se comporter comme un père pour le clan pour mener à bien ses tâches de lieutenant. Il n’aurait jamais pensé à voir les choses sous cet angle sans Lune ! Il voulut la remercier mais elle le coupa dans son élan.

« J'attends tes chatons Cœur de Pluie ! »

…

Pluie devait ressembler à un poisson amorphe avec ses yeux grand ouvert fixant Lune Givré comme si elle venait d’un autre monde. Elle se mit à sangloter ; des larmes de joie faisant briller ses yeux où dansait tout l’amour qu’elle portait au chasseur.

Et alors qu’elle se tenait devant lui, superbe de beauté, simplement heureuse, il comprit enfin. Lune Givrée attendait des chatons. Ses chatons … Leurs chatons.

Je vais être .. papa ? Oh … OH !!!

Tous les mots se bousculaient dans son esprit, il ne savait plus comment parler. Il comprit d’abord qu’il était un imbécile car n’importe qui de sensé aurait compris les allusions de Lune Givrée sur le champ. Il comprit ensuite qu’il était le plus heureux de tous les imbéciles. Il s’approcha de sa compagne et posa son museau sur son ventre. Il huma son odeur rassurante. Les larmes lui montèrent aux yeux, il ne savait plus où donner de la tête, tout se bousculait dans son esprit, le monde entier semblait tanguer sous ses pattes. Il tourna la tête pour croiser le regard infini de Lune. Avec douceur, il vint placer son front contre le sien avant d’enfin réussir à murmurer des propos cohérents.

« Mon amour … c’est merveilleux. »

Sa voix se brisa sous l’émotion. Il ne savait que dire de plus, alors il se lova tout contre elle, contre cette rencontre inattendue sous les étoiles, cette aventure aux saveurs inconnues, cette nouvelle raison de vivre. Lune Givrée. Si elle pouvait sentir à quel point son coeur battait fort, à quel point elle le faisait se sentir vivant et le comblait de bonheur, alors il n’avait pas besoin de parler.

Les larmes creusaient des sillons rougeâtre sur ses joues, elle reniflait bruyamment tandis que le matou tigré encaissait le choc, une expression ahuri sur son visage, comme si chaque mots qu'elle avait prononcée était une décharge électrique, d'un point de vu extérieur, la scène devait être hilarante, l'une pleurant comme un bébé à chaudes larmes, l'autre complétement abasourdi et droit comme un pique. C'était une scène joyeuse de deux amoureux qui s'annonçait une nouvelle importante, une scène joyeuse que les deux chats méritaient après les dures épreuves qu'ils avaient dû affronter dans leurs vies. Leurs amours à l'épreuve de tout s'affirmait encore une fois aujourd'hui, et le fruit de celui-ci verrait le jour dans quelques semaines. Lune Givrée avait encore du mal à réaliser sa situation tant le bonheur qu'elle avait tant poursuivit durant toutes ces lunes de vie, s'affirmait aujourd'hui. Heureuse, oui elle l'était. Malgré tout, des larmes de tristesses se mêlaient parfois à celles de joie, elle regrettait tant que Petite Plume ne soit pas à ses côtés à cet instant pour sautiller d'excitation à l'idée d'avoir des petits frères et sœurs. Elle savait que sa fille veillerait sur ceux-ci depuis les étoiles, cette idée la rassura quelque peu.

« Mon amour … c’est merveilleux. »

Elle cligna des yeux surprise, et un halo de bonheur la couva entièrement, elle se sentit si soulagée de voir son compagnon avec cette expression ravie sur le visage, tout les doutes qu'elle avait pu avoir jusqu'à maintenant s'estompèrent en même temps que son sourire à lui, et elle se blottit contre lui, profitant de ce moment de pur joie qu'ils avaient tout les deux tant mérité après toutes ces lunes de souffrance et d'errance.

Mais il y avait bien un doute qui persistait dans le cœur de la reine perlée, et elle sentait qu'elle devait en parler avec Cœur de Pluie si elle voulait que celui-ci aussi s'estompe également, alors qu'elle s'apprêtait à reprendre la parole, les sanglots reprirent, c'était peut-être ses hormones en pique ou alors son éternel cœur d'artichaut, mais elle ne parvenait pas à s'arrêter de pleurer.

« Je suis si heureuse mais en même temps, j'ai peur Coeur de Pluie, si peur que ça se reproduise encore.. M'aimeras-tu toujours si je ne parviens pas à mettre au monde nos petits ? »

Elle savait au fond d'elle que cette peur était irrationnel, mais elle ne pouvait s'empêcher de douter, peut-être que c'était le souvenir du corps moue de Petite Plume, ou celui d'elle entrain de s'effondrer sur sa tombe après l'avoir creusé, vivant son deuil seule, mais elle avait besoin d'entendre les mots rassurants de son conjoint.

Every little star.
Lune Givrée & Cœur de Pluie
Lune 1209


Blotti contre la douce fourrure de Lune Givrée, transporté par la perspective d’être père, Cœur de Pluie avait l’impression de flotter. Rien ne pouvait l’atteindre. Même ses responsabilités de lieutenant lui semblaient légères à présent.

Aussi loin qu’il se souvienne, il n’avait jamais spécialement souhaité fonder une famille. Il n’avait jamais été intéressé par le jeu de l’amour, l’art de la séduction. Il n’avait jamais espéré ça pour lui-même. En fait, l’idée même d’avoir une compagne ne lui avait jamais effleuré l’esprit, alors l’idée d’avoir des chatons … Mais avec Lune, il n’y avait eu ni jeu, ni doute. Il ne s’était pas posé la question, il n’avait pas essayé de la séduire. Il n’y avait eu que cette sincérité touchante, cette douleur partagée qui les avait rapprochés. Et le charme de la reine avait opéré. Il n’en revenait toujours pas qu’elle l’aime, lui. Qu’avait-il de plus qu’un autre ne pourrait lui offrir ? Mais il savait qu’il se posait trop de questions, la vérité était qu’ils avaient réussi à se trouver l’un l’autre, et qu’elle représentait plus que ce qu’il avait toujours espéré. Et avoir des chatons avec elle, c’était une lourde responsabilité … Serait-il assez aimant, assez présent ? Serait-il capable d’être assez ferme et autoritaire, trouverait-il le juste équilibre entre amour et éducation ? Il n’en avait aucune idée. Et pourtant, il n’était pas angoissé. C’était assez étrange d’ailleurs, il avait passé sa vie à être la proie de différentes angoisses. Mais cette fois, au-delà de ses peurs, il se sentait investi d’un profond devoir de protection. Il plongea ses yeux dans ceux de sa belle, avant de jeter un énième coup d'œil à son ventre qui portait la vie.

Il allait protéger cette famille, quoi qu’il lui en coûte. Et il protégerait le clan, son clan. Il pensa aux chats qu’il aimait. Petite Tortue, Hiver Ensoleillé, Dent de Sabre, Épine. Et peu à peu, il passa en revue tous les membres du clan. Il aimait même ceux qu’il connaissait moins. Tous ces chats méritaient la sécurité et la paix. Aux côtés d’Étoile de Jais, le lieutenant était prêt à tout pour leur offrir ce luxe.

Une ombre passa alors sur le visage de sa compagne, sortant le matou gris de ses pensées.

« Je suis si heureuse mais en même temps, j'ai peur Cœur de Pluie, si peur que ça se reproduise encore.. M'aimeras-tu toujours si je ne parviens pas à mettre au monde nos petits ? »

Il écarquilla les yeux. Jusqu’ici, ses craintes avaient été moins tragiques. Serait-il un bon éducateur ? Petite Tortue s’entendrait-elle bien avec sa portée ? L’idée de perdre les chatons à la naissance ne lui avait même pas traversé l’esprit. Et pourtant, il comprenait sans peine les craintes de la reine perle. Elle ne devait penser qu’à ça malgré sa joie. Il y avait un risque de perdre les chatons évidemment, mais comme à chaque mise bas … Son cœur se serra en pensant qu’il y avait aussi un risque de la perdre, elle. Si cela devait arriver … Non, non, tout irait bien. Épine serait là, et Pluie avait une confiance aveugle en leur guérisseuse.

« Déjà, rien ne m’empêchera jamais de t’aimer, d’accord ? Ensuite, Épine sera là, et je serai là aussi, bien entendu. Il n’y a aucune raison que cela se reproduise. Essaie de ne plus y penser, je sais que ce n’est pas évident mais il faut que tu évites tout stress. »

Il lui passa un coup de langue affectueux sur le front pour appuyer ses propos. Il voulait essayer de lui changer les idées, de l’orienter sur les bons aspects de cette naissance à venir.

« Alors dis-moi, tu as déjà des idées de noms ? J’espère qu’ils s’entendront bien avec les autres chatons ! Tu penses que Tortue sera contente ? Il faut que je lui en parle … Qu’est-ce qu’on leur fera découvrir en premier ? Je me demande s’ils seront sages. J’étais un chaton très sage tu sais. Mon frère en revanche .. haha, toujours le premier sur les bêtises ! »

Il parlait aussi vite qu’il pensait. Tellement de questions lui traversaient l’esprit en même temps. Et il était si heureux. Un souvenir vint pourtant le troubler. Cette fameuse nuit qu’ils avaient passé à contempler la Toison Argentée, avant que le lever du soleil ne leur offre le plus radieux des spectacles, Pluie avait affirmé à la reine qu’elle aurait de nouveau des chatons un jour. Bien sûr, à ce moment, il ne pouvait imaginer que ces chatons seraient aussi les siens. Seulement, elle lui avait rétorqué qu’elle n’était pas sûre de vouloir des petits, de peur de revivre la même chose. La perte, le deuil, le poids de la solitude.

« Lune, j’ai une question. J’ai besoin que tu sois honnête. Tu m’as dit que tu n’étais pas sûre de vouloir de nouveau des chatons un jour. Alors cette portée, c’est vraiment ce que tu veux ? J’ai peur que … j’ai peur de te perdre. »

Il savait que c’était une question stupide, et il regrettait déjà de l’avoir posé. Quel choix avaient-ils de toute façon ?

Les chaudes larmes s'éternisent sur le visage défiguré par les diverses émotions de Lune Givrée, elle cherche à se cacher du regard attendri de son compagnon, tandis que celui-ci au contraire semble vouloir la réconforter et l'encourager, mais Lune est lâche et elle a peur, peur du futur, peur du passé, seul le présent la rassure à cet instant et le corps chaud et rassurant du matou tigré contre son flanc.

« Déjà, rien ne m’empêchera jamais de t’aimer, d’accord ? Ensuite, Épine sera là, et je serai là aussi, bien entendu. Il n’y a aucune raison que cela se reproduise. Essaie de ne plus y penser, je sais que ce n’est pas évident mais il faut que tu évites tout stress. »

Elle ravale un sanglot, prête à fondre comme un lac de givre sous les rayons chaud du soleil, essayer de ne plus y penser ? Maintenant ça lui paraît impossible, pourtant Epine a était claire là dessus, tout stress peut provoquer des complications pour les bébés, alors la femelle perle tente de garder son calme, d'inspirer un grand coup et d'expirer en profondeur, elle pose sa patte sur son ventre pour s'apaiser, tout juste gonflée par les prémices de la grossesse, et se répète en boucle ; ils sont là, ils vont bien.

« Alors dis-moi, tu as déjà des idées de noms ? J’espère qu’ils s’entendront bien avec les autres chatons ! Tu penses que Tortue sera contente ? Il faut que je lui en parle … Qu’est-ce qu’on leur fera découvrir en premier ? Je me demande s’ils seront sages. J’étais un chaton très sage tu sais. Mon frère en revanche .. haha, toujours le premier sur les bêtises ! »

Bien, il change de sujet, de quoi occuper la reine à penser à autre chose que les drames de son passé. Lune n'a pas vraiment penser à toutes ces choses, hormis qu'elle était impatiente d'annoncer la nouvelle à son compagnon. Cœur de Pluie, cet être qui est entrée dans sa vie par une nuit si belle et douce, éclairée par les étoiles resplendissantes qui dansaient dans le ciel, cette même nuit qui sera gravé à jamais dans sa mémoire, car elle a été le commencement de tout, et sans celle-ci, les petits êtres qui grandissent dans son ventre à cet instant, n'y seraient pas.

« Je suis sûre que Petite Tortue les adorera, et qu'elle sera très contente, elle doit s'ennuyer parfois d'être seule, ça lui permettra d'avoir des frères et sœurs ! Eh bien, je ne sais pas si ils seront sages, je l'espère parce qu'on va être dépasser sinon, toi et moi, on est pas les personnes les plus autoritaires qui soient n'est-ce pas ahah ? Quoi que, depuis que tu es lieutenant, c'est peut-être le parfait entrainement pour toi pour pouvoir éduquer nos futures chenapans ! Quand à moi, je m'en remets à toi, elle lui glisse un clin d'oeil taquin, ils savent tout les deux qu'avec le devoir de Cœur de Pluie, il ne sera certainement pas le plus présent des pères, mais Lune est persuadée que malgré ses obligations, il fera tout pour lui trouver du temps. Et pour leurs noms, eh bien, je ne sais pas trop, lorsque je penses à eux, je repenses à la nuit de notre rencontre.. Tu te souviens à quel point le ciel était magnifique ? Les astres étaient en rendez-vous dansant dans les cieux nocturnes. »

Elle sourit, comme à son habitude, un sourire timide et discret mais sincère. Elle lui léche l'épaule lorsqu'il ajoute, plus hasardeux ;

« Lune, j’ai une question. J’ai besoin que tu sois honnête. Tu m’as dit que tu n’étais pas sûre de vouloir de nouveau des chatons un jour. Alors cette portée, c’est vraiment ce que tu veux ? J’ai peur que … j’ai peur de te perdre. »

La femelle perle ne s'attendait pas à ça, l'instant d'avant c'était lui qui la rassurer, à présent, l'inverse se présente, décidément ce couple est tout sauf banal. Une expression douce danse dans ses yeux couleurs jade. Elle posa patte sur la sienne, et plonge son regard dans le sien.

« Comme tu l'as dis plus tôt Cœur de Pluie, rien ne m'empêchera jamais de t'aimer. Fut un temps, oui j'avais des doutes quand à avoir une nouvelle portée, mais c'était avant de t'avoir et de savoir que peu importe les épreuves et les événements, tu serais là, toujours à mes côtés. Les chatons sont un cadeau du Clan des Etoiles, et si aujourd'hui ils m'ont fait ce cadeau, c'est certainement parce que tu es le bon, Cœur de Pluie, celui avec qui j'étais destinée à fondée une vraie famille. C'est ça que je veux maintenant, avec toi, plus que tout. »

Elle ronronne et pose sa tête sur les pattes avant de son compagnon, rassurée elle même par ses propres paroles. Si elle n'avait pas eu chance avec Petite Plume, c'était peut-être parce que c'était son destin, et que le Clan des Etoiles en avait décidé autrement, aujourd'hui, elle est heureuse et aimée, à l'époque, elle était seule et méprisée. Elle tourna son regard amoureux en direction du matou tigré, ne se lassant pas de le regarder, avec une intensité tel que traduisait son amour pour lui.

hrpg

Every little star.
Lune Givrée & Cœur de Pluie
Lune 1209


Cœur de Pluie observait Lune Givrée, l’œil inquiet. Il était heureux que sa belle soit enthousiaste à l’idée que Petite Tortue fasse pleinement partie de la famille. Et l’idée de donner des noms à leurs chatons liés à leur rencontre sous la Toison Argentée était excellente. Pourquoi avait-il fallu qu’il gâche ce moment avec cette question stupide, alors même qu’il avait réussi à réorienter la conversation sur un ton plus léger ? Il ne savait pas comment la jolie guerrière allait réagir, il ne voulait pas la faire déprimer, encore moins l’effrayer !

« Comme tu l'as dit plus tôt Cœur de Pluie, rien ne m'empêchera jamais de t'aimer. Fut un temps, oui j'avais des doutes quand à avoir une nouvelle portée, mais c'était avant de t'avoir et de savoir que peu importe les épreuves et les événements, tu serais là, toujours à mes côtés. Les chatons sont un cadeau du Clan des Étoiles, et si aujourd'hui ils m'ont fait ce cadeau, c'est certainement parce que tu es le bon, Cœur de Pluie, celui avec qui j'étais destinée à fonder une vraie famille. C'est ça que je veux maintenant, avec toi, plus que tout. »

S’il savait déjà que sa compagne était plus forte qu’elle ne semblait l’être - même plus forte qu’elle-même ne le pensait - elle ne manquait jamais de le surprendre. Son amour était réciproque, vraisemblablement aussi fort que le sien. Et si ses doutes n’étaient plus qu’un lointain souvenir derrière elle, alors c’était le devoir du guerrier de la soutenir pour s’assurer que cela reste le cas. Pluie ne savait pas vraiment s’il croyait au destin, mais Lune avait raison, ces chatons étaient un cadeau. Il espérait de tout cœur que sa paternité puisse l’aider à tirer un trait définitif sur ses accès mélancoliques. Ses efforts finissaient par payer et il en ressentait toute la satisfaction avec force.

Il plongea ses yeux dans ceux de la reine. Aucun effort n’aurait été possible sans elle. En fait, il comprenait que désormais plus rien n’était possible pour lui sans elle, et cette idée le réjouissait. Toujours étendu contre son corps, humant son parfum réconfortant, il ronronna doucement.

« Tu sais, les mots me manquent pour t’exprimer la joie que je ressens. Fonder une famille avec toi, c’est de loin la meilleure chose qui pouvait m’arriver. Je vous protégerai au péril de ma vie, toi et nos petits. »

Et avant que le tumulte de la journée ne les rappelle, ils restèrent encore un peu côte à côte, blottis dans cet instant hors du temps, comme deux cœurs unis pour ne plus faire qu’un.

[fin du rp]