Seum et flemme en barquette

Seum et flemme en barquette
avec Petit Coton

Des fois, Petite Pénombre a envie de se rouler par terre en miaulant en continu jusqu’à ce qu’on la laisse tranquille avec ses contrariétés. Elle n’aime pas être punie, la pauvre chérie. Personne n’aime être puni, en fait, mais ça, ce n’est pas ce que la brunette veut entendre. Là, elle veut qu’on la plaigne afin qu’elle n’ait pas assumer ses bêtises. Petit Froid n’a d’ailleurs nulle intention d’encourager sa sœur dans son caprice et a été chargé par Nuage d’Aigle et Vague Dansante d’accompagner sa jumelle afin que tout le monde soit certain qu’elle apprenne sa leçon et fasse les tâches qu’on lui a demandé.

Mais qu’a-t-elle fait pour être punie et être une fois de plus si pénible, peut-on demander ? Eh bien… il y a une réserve de plantes bien rangées dans un coin du campement, tronant sur un gros caillou plat. Enfin, il y avait. Cette andouille de Petite Pénombre qui a la mauvaise manie de creuser des trous sans regarder autour d’elle s’était mise à gratter le sol près du gros cailou placé non loin de l’eau. Une fois le trou assez profond, le caillou avait basculé et bim, les plantes étaient tombées dans la rivière. Sur le coup, Petite Pénombre avait eu une pensée pour Saule Pleureur, l’herboriste du clan du vent et avait visualisé son air le plus blasé du jugement, s’il avait vu ses bêtises… Petite Pénombre ne sait pas trop pourquoi elle avait eu une pensée pour le gros chat gris sur le moment et ça l’avait mise encore plus de mauvaise humeur. Dommage pour le chaton calico, il y avait au moins 4 autres chats qui l’avaient prise en flagrant délit (son papy Coeur de Roc compris) et donc, elle s’était pris un savon. « C’est pas juste ! » avait-elle tenté de se justifier lamentablement, sans pouvoir échapper à une punition certaine.

« Ah, tiens, c’est Petit Coton. »

Observa le frère noir et blanc de Petite Pénombre, alors qu’ils arrivaient à l’endroit de la pouponière où la brunette devait être punie. La calico s’installa à une distance raisonnable de l’autre chaton, tandis que son frère saluait la blanche formellement.

« Hé, tu pourrais dire « bonjour ». »
« ‘Jour. »

Petit Froid leva les yeux au ciel devant les grognements pénibles de sa sœur de portée. Le chaton blanc et noir commença à s’éloigner en rassurant mollement la calico, lui disant que « ce sera pas long de toute façon ». Toujours d’aussi mauvais poil, Petite Pénombre entreprit de se coucher, mais  un guerrier du clan s’approcha d’elle et de Petit Coton, surement pour leur donner des consignes.

« Bon, vous êtes là toutes les deux… comme vous avez mis le bazar, je vais vous faire faire du rangement et un peu d’exercice pendant qu’on y est. »

Oh mais noooooon !

Couina dans sa tête la brunette qui ne voulait certainement pas « faire de l’exercice ». Cela dit, elle tenta de prêter suffisament d’attention aux dires du plus âgé afin de ne pas attirer encore plus l’attention.

« On a entreposé des coquillages là-bas, mais la mer va monter, donc il faudrait les ranger en les rapprochant du campement. »

Mais c’est loiiiin !

Bon, il y a environ 12 mètres entre la localisation des coquillages et la leur, ce qui n’est pas mortel non plus. Mais bon, Petite Pénombre à la flemme. Le guerrier leur dit de s’y mettre sans plus leur mettre la pression, mais les avertit qu’il les surveillerait de loin quand même.

« Pffff… c’est trop nul... »

Grogna la tricolore en se tournant vers sa camarade une fois que le plus vieux chat se fut éloigné. Mollement, elle se mit à avancer vers la pile de coquillage en traînant la patte.

« T’as fait quoi pour être punie, toi ? »