Tu es déjà si grand...

Eclat de Rire et Nuage Turquoise

Le lieutenant tout frais sortit de sa tanière. La nuit avait été courte, il avait du participer à des patrouilles de nuit. Quand Mélodie des Etoiles l'avait nommé lieutenant, il était contente de pouvoir organiser les patrouilles, car il pensait pouvoir ne pas se mettre dedans... Mais quand la chef l'avait nommé de nouveau mentor, il s'était dit que pour bien commencer un aprentissage, il fallait être raisonnable. Sinon, le petit ne suiverait jamais l'exemple... Cela faisait déjà une lune qu'il était chargé de Nuage Turquoise. Dès que Lumi avait compris qu'elle pouvait avoir confiance en lui, elle lui en avait donné la responsabilité. Il avait sauté de joie. Nuage Turquoise lui ressemblait tellement, les deux mâles s'entendaient à merveille, et Eclat de Rire trouvait le petit terriblement mature pour son âge. Ravie de pouvoir passer des journées entières en sa compagnie. Il avait pris son rôle encore plus à coeur que celui de lieutenant, et il était content qque tous les aprentis envient le petit Nuage Turquoise. Etre aussi proche de son mentor leur paraissait impossible, et surtout, super cool.

Le soleil était à peine levé quand il s'assit sur le sol de sa petite île de guerrier. Il voulait passer quelques minutes pour lui avant de passer une journée entière avec celui qu'il considérait comme un petit-frère. Il observa la rivière avec mélancolie. Il avait encore du mal à se repérer dans ce nouveau monde, dans ces nouveaux territories qui étaient pour lui étranger. Il ne pouvait s'empêcher de comparer ses nouveaux territoires à ceux d'avants. Et puis quand-même... Il étaient plus beaux que la forêt nu qu'était Cerfblanc. Maintenant, le guerrier était comblé devant cet univers d'eau, il n'en avait jamais vu autant. Il repensa alors à son aprenti. Celui ci n'avait connu que Valeemar, et jamais la forêt qu'il l'avait hébergé pendant toute son enfance. Il aimait énormément lui raconter les histoires de ses anciens territoires, comme un ancien conte ses aventures à un chaton attentif.

Il secoua la tête, pour éviter de repenser à tout ce qu'il avait quitté. Car oui, il adorait découvrir, mais il était quand-même nostalgique de tout ce qu'il avait laissé en partant. Après s'être éclabouser avec de l'eau, il se dirigea lentement vers le tas de gibier, et pris une proie du bout de sa patte. Il croqua dans un poisson bien dodu. Les proies étaient beaucoup plus goutues et nombreuses qu'à Cerfblanc, et il en était content. Le manque de nourriture qui avait avant torturé les clans ne lui avaient guère plus, et il était heureux d'être lieutenant et mentor comblé sous cette ère.

Arpès avoir terminé goulument sa proie, il pris le chemin de l'île des aprentis. D'un bon, il arriva sur le petit morceau de terre réservé au plus de 6 lunes. Quelques aprentis qui le jouaient par là s'arrêtèrent un instant, se demandant ce qu'il faisait sur leurs terres, puis reprenèrent leur bataille. Eclat de Rire sourit, s'amusant de la jeunesse des aprentis. Puis il avança vers la tanière de son protégé. Il était allongé en boule sur sa tanière de roseaux, et le lieutenant aurait du mal à le réveiller, il le savait. Il poussa un long soupir, fronça les sourcils et se prépara à crier aussi fort qu'il le pouvait pour réveiller son aprenti, mais se rendit compte de la présence d'un autre chat dans la tanière. Il s'approcha alors de celui qu'il visait, puis le secoua de sa patte, en tentant de ne pas réveiller l'autre.

"Nuage Turquoise, stupide boule de poils sans énergie, rejoint moi près du promontoire, on va travailler un peut quand même !"

Eclat de Rire sortit de la tanière, et se rretrouva confronté à la lumière du soleil. L'antre des aprentis était plus sombre et plus chaude que la sienne, et le soleil avait plus de mal à rentrer dans la "chambre". Il espérait quand-même que cela ne gênrait pas Nuage Turquoise au travail, car il lui avait concoté un programme pas très reposant... Ils allaient d'abord aller en courant (pour qu'Eclat observe la manière de courir de son aprenti, et son andurence) au Delta, et s'ils trouvent des proies en chemin, il chaseront. Puis, arrivé là-bas, il l'entrainera au combat, car ses techniques n'étaient pas très bonne. Puis ils hasseraient un peut, et se nourirait au Delta (même si c'était pas très bien). Puis il reprendrait un entrainement plus théorique en rentrerait dans la soirée. Eclat de Rire serait aussi fatigué que son aprenti, mais il voulait reprendre en force après une pause d'aprentissage de 3 jours.

Il traverqa d'un bond le petit ruisseau qui séparait l'île des aprentis à celle centrale, on se trouvait, dréssé fièrement, le promontoire. Eclat de Rire s'assis à côté de celui ci et attendit l'arrivé de son aprenti. Il espérait qu'il avait bien dormi, car la journée allait vraiment être très fatiguante. Il sourit à la pensé de pouvoir passer un si longue journée en compagnie de Nuage Turquoise. Il était plutôt rassuré à vrai dire. Dès qu'il laissait seul le petit, il avait peur qu'il lui arrive quelque chose de mal, qu'il se fasse mal ou se blesse. Eclat de Rire éétait extrêmement protecteur envers lui, mais aimait plus que tout le charier. Il sourit en voyant la silhouette de son "petit frère" s'approcher de lui.

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Nuage Turquoise & Eclat de Rire

Paisible. Tout est paisible autour de lui. Ses pattes se posent l'une après l'autre, tandis qu'en face de lui s'étend l'infini. Il marche, il marche sur l'eau, mais aucun de ses pas ne provoque la moindre onde. L'étendue n'a pas de fin, elle se confond avec le ciel aux centaines de couleurs. Il ne peut toutes les voir en même temps, elles se révèlent petit à petit, parfois même il a l'impression qu'en réalité tout n'est qu'un. Une couleur, un espace. Alors le ciel se prolonge avec l'eau au delà des lignes de l'horizon, il avance, quand-

« AAAH-umpffff ! » Ses yeux s'écarquillent soudainement, son coeur manque un battement et il se retrouve à avaler des touffes de poil gris. À deux millimètre de sa truffe, les yeux pétillants de son mentor le fixent, sa voix éclate brusquement et lui commande de se lever. Et le félin s'en va, laissant son apprenti tout à ses frayeurs, ayant eu l'impression de mourir neuf fois pendant une milliseconde. Son regard se dirige vers Nuage de Meringue et le fixe attentivement, tentant de voir si son cri étouffé l'a réveillé. Fort heureusement pour sa peau, non. Avec un soupir, le jeune se redresse, vacille et se dirige doucement hors de la tanière des apprentis, encore endormi.

Le soleil l'agresse vivement et lui fait monter les larmes aux yeux. Le mâle grogne et continue cependant d'avancer ; il connaît l'endroit par coeur. Il pourrait le arpenter à reculons, les yeux fermés, sans buter une seule fois. Pourtant, le réveil plus que brusque de son mentor adoré l'a quelques peu désorienté et il patauge maladroitement dans le ruisseau pourtant peu profond avant de réussir finalement à s'en extirper, complètement trempé.

« Toujours un plaisir de se réveiller, avec toi, » grogne-t-il à l'intention de son mentor. Mentor qui ne paraît pas le moins du monde culpabiliser, et semble au contraire prendre son pied. Le novice se secoue, envoyant valser une myriade de gouttelettes scintillantes autour de lui - sans se soucier d'éviter à Éclat de Rire cette douche improvisée -, et lève la tête. Un gémissement sort de ses lèvres et il braque un regard désespéré vers le lieutenant. « Tu veux me tuer, aie au moins le courage de l'avouer ! On voit à peine le quart de la moitié du soleil ! »

Dire qu'il n'a pas profité de ces trois jours sans levé aux aurores serait un mensonge. Il a faillit adopter le mode de vie des chouettes ; le jour, dodo, la nuit, exploration du territoire. Il aurait pu continuer comme ça des semaines durant sans que ça lui pose un problème ; la nuit, tout semble changer, si bien qu'à chaque fois c'est une nouvelle découverte. Et puis, il en a profité pour s'entraîner d'avantage à la chasse et la nage. La rivière, sous les étoiles, est un lieu enchanteur, même avec un fort courant. Il n'est jamais allé jusqu'à la mer seul, puisque son mentor le lui a expressément interdit et qu'il n'est pas totalement stupide : avec du courant, et sans force suffisante, même si le novice promet de devenir un nageur hors pair, il se ferait emporter en moins de deux.

« Et que môsieur ne vienne pas me dire que j'ai glandé, parce que c'est faux. Parfaitement ! » lance-t-il en s'éloignant vers la sortie du camp, les muscles engourdis, ravalant le peu de fierté qu'il lui reste. Le mâle n'est pas un chat avec de l'égo, on peut au moins lui attribuer ça comme qualité. Il se fiche bien de paraître bien ou non. Mais au réveil... eh bien, au réveil, c'est forcément un peu plus dur.

Eclat de Rire et Nuage Turquoise

Eclat de Rire ne put retenir un gloussement en voyant le visage de l'aprenti encore endormi. Sa démarche est lente et irrégulière, et de loin, le chat si jeune semble avoir aux environs de 800 lunes. Nuage Turquoise peut parraitre si flemmard quelques fois que le lieutenant se demande s'il n'aurait pas dut suivre un aprentissage de sommeil au lieu de suivre les entrainements si intense que lui offrait son mentor. Car en effet, Eclat de Rire n'épargnait jamais son protégé d'exercices difficiles et long, éssouflants et fatiguants. Mais c'était un rythme qui lui plaisait. Des entrainements intensifs un jour sur deux, et les jours où il ne s'entrainait pas avec l'aprenti, il consacrait sa journée entière à ses devoirs de lieutenant. Cela pourrait parraître bien morne comme quotidien, mais le guerrier adorait les patrouilles, et il ne faisait que ça de ses journées libres. Cette routine semblait plaire aussi à Mélodie des Etoiles, alors il gardait cela. Bien sur, quand on lui demandait de l'aide, ou que sa cheffe l'appelait quand il entrainait le petit, il ne se faisait pas attendre et laissait Nuage Turquoise seul à la sieste.

Il espérait quand même parraître un bon mentor aux yeux de son protégé. Car malgrès les entrainents des plus intensifs, il ne souhaitait que le bonheur du petit. Il avait ordonné à son aprenti de ne pas trop se vanter de la chance qu'il avait de l'avoir comme mentor (le plus égocentrique des chats...) car il ne voulait pas pas que Nuage Turquoise perde des amis en raison de sa vantardise. Eclat de Rire le tenait bien au chaud dans un cocon de chaleur et de rire, mais redoutait le moment où la bulle protectrice se casserait, où Eclat de Rire devrait laisser Nuage Turquoise devenir guerrier. Bien sur, il rêvait de le voir glorieux et fort, mais le quitter et le laisser partir seul l'effrayait au plus haut point. Mais il se devait forcément de l'abandonner un jour, car il le savait bien, trop d'amour tue ce qu'il reste d'amour.

Nuage Turquoise avait les yeux plissé, presque fermé, et il parraissait des plus fatigué, mais Eclat de Rire ne ressentit pas la moindre trace de pitié. Au contraire, il s'amusait de l'air de son aprenti, qui paraissait resortir d'une des plus dures épreuves de sa vie. Quelle comédien celui là ! En tout cas, le lieutenant s'inquiétait de ssa pièce de théâtre, car s'il y jouait trop longtemps, il n'aurait jamais le temps de faire tout son programme. Eclat de Rire se surprenait de plus en plus...Il devenait responsable et impatient, mais surtout très protecteur.... Il ne fallait surrtout pas qu'il se remette à aimer, sinon...

Et voilà qu'il se met à râler !

"Oui oui, je sais, pas la peine de me le répeter, je n'ai pas besoin de toi pour savoir que je suis génial et fort."

Il s'amusait tout seul. Quelle chance, se dit t'il, d'être moi-même ! Heureusement, pensa t'il, qu'il n'avait pas autre aprenti que le petit qui se dressait devant lui. Il repensa alors à son ancienne novice, Nuage des Anges. La voir devenir guerrière lui avait fait le plus grand des soulagements. Mélodie des Etoiles et Museau Nacré sur son dos, non stop ne lui avait guère plus. A chaque fois qu'il prononçait une parole à Nuage des Anges, qui lui faisait un reproche, qu'il la touchait pour l'aider à rectifier sa position, les deux parents se jetaient sur lui. Il ne pouvait rien faire sans qu'ils l'observent, et il se sentait constament encerclé de regard. Alors quand Mélodie des Etoiles lui avait confié qu'il aurait peut-être bientôt un nouvel aprenti, il l'avait supplié que ce ne soit pas un membre de sa famille.

A la remarque de Nuage Turquoise, Eclat de rire éclata.... de Rire. Entre deux larmes, il réussit à prononcer quelques mots.

"Tu rigoles ? Presque tous les aprentis et leurs mentors son déjà partis, et on est énormément en retard sur ce que j'avais prévu !"

L'aprenti tourna le dos à son mentor, et pris le chemin de la sortie. Eclat de Rire attendit un peut qu'il soit arrivé dehors, puis s'assit en face de lui, le corps bien droit t la queue enroulé autour de soi. Nuage Turquoise boudait encore, et son mentor ne put s'empêcher de prononcer tout bas : allors qu'à tu fais ? Mais il avait bien pris la précaution de ne pas le dire à haute voix, voulant vivre encore quelques minutes.

"Bon, petite boule de poils sans énergie même après le réveil et la soleil presque au znénith, aujourd'hui, on va pas chaumer, je te le promet." (il ricane) "J'espère qu'après tes trois jours de repos intensifs, tu n'auras pas oublié tout ce que je t'ai appris, ça me blesserait profondément... Enfin bref, je t'ai promis un programme, tu m'en diras ddes nouvelles. On va d'abord aller, au grand galop, jusqu'au Delta. Arrivé là-bas, tu essayera de te battre contre moi, et on reverra bon nombre de techniques de combat. Puis on chassera quelques poinssons qu'on mangeras sur place. Ensuite, il sera presque l'heure de rentrer je pense, on fera un peut de théorie, de la nage, et on rentrera au camp ! Ah oui, j'allais oublier ! Je sais que tu arriveras à tout, mais je voulais quand même te préciser, je t'évalus pur ton endurance, en particulier, alors réveil toi bien ! ça te vas ? Tu as des questions ? "

De toute façon, le lieutenant ne lui laissait pas le choix de oui ou non... Il resta assis, près à prépondre à d'éventuelles questions.

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Nuage Turquoise & Eclat de Rire

« Génial et fort, » se contente de répéter le novice, oscillant entre l'envie d'éclater de rire et celle de tirer la langue et de retourner pioncer.

Si quelqu'un lui demandait de décrire ce qu'Éclat de Rire représente pour lui en un mot, il n'y arriverait pas. À ses yeux, Éclat de Rire est bien plus qu'un mot. Il est un mentor, mais aussi un aîné, un guerrier qu'il admire, un grand frère chiant. Il est ce qui se rapproche le plus d'une famille pour lui, il est celui qui connaît le jeune presque par coeur. Celui qui le réveille avec plus ou moins de douceur, celui qui le force à courir même sous pluie battante en lui hurlant qu'il n'est qu'une feignasse, celui qui lui réplique du tac au tac, celui à qui il joue des tours. En bref, Éclat de Rire est celui qui forge le guerrier qu'il sera demain, et c'est également une des personnes qui compte le plus à ses yeux d'enfant. Et il aura beau rouspéter, grogner, râler contre lui, rien ne changera jamais l'amour sincère que l'apprenti lui porte, au delà des piques et des remarques sarcastiques.

En attendant, l'amour sincère qu'il lui porte reste bien caché et il continue de rouspéter silencieusement. C'est qu'il s'est rouillé, le jeune, en trois jours, et qu'il sait pertinemment qu'Éclat de Rire sera impitoyable avec lui. C'est pour son bien, il l'a comprit, mais pour l'instant... eh bien, non. Il sort du camp, s'assoit dans l'herbe, et, au bout de quelques secondes, son mentor le rejoint. Ce dernier marmonne quelque chose dans sa barbe que le novice ne préfère pas relever, trop occupé à s'habituer à la lumière ambiante. Il reporte son attention vers le lieutenant, alors que celui ci commence à débiter un flot de paroles ahurissant, dans lequel Nuage Turquoise arrive à piocher les mots "combat", "pêche", "endurance" et "nage". Si le premier ne l'enchante pas, le second et le dernier, au contraire, le réveillent parfaitement et il bondit sur ses pattes, soudainement excité comme une puce à l'idée d'aller piquer une tête.

L'eau reste et sera probablement pour toujours son grand amour, il le sait. Il l'a connue dès l'enfance, elle l'a accompagné lors de ses premiers pas, elle a toujours été présente à ses côtés, que ce soit dans les histoires ou sous ses pattes. Elle a réussi à le faire se sentir plus léger qu'une plume, elle lui a fait oublier ses soucis - comme une dispute avec ses meilleurs amis -, elle lui a montré des merveilles sous marines. Le monde aquatique lui est aussitôt apparu comme une merveille, et dès lors, il s'est fait priorité de contribuer à se développement. L'eau l'aimante, Éclat de Rire le sait parfaitement et l'use, en malin qu'il est. Il sait qu'il peut faire combattre son apprenti autant qu'il veut, si à la fin, il y a la promesse d'une baignade et d'une partie de pêche.

« Tu me prends pour qui ? » s'offusque le mâle au pelage charbon en s'ébrouant. Le soleil commence à pointer le bout de son nez et ses premiers rayons chassent son humeur maussade ; il redevient le Nuage Turquoise - celui qui est réveillé - et ses muscles paralysés commencent à se réchauffer, excités par l'idée d'un plongeon prochain. « Je vais te ratatiner, » lance-t-il, un grand sourire aux lèvres. La journée lui semble soudainement meilleure, le temps, plus doux, et le ciel, plus bleu. C'est incroyable comme une petite chose de rien du tout peut transformer la vision de la vie.

Il trépigne, il pétille, il s'agite comme une feuille malmenée par le courant. « Des questions ? J'en ai une. C'est quand qu'on commence ? » Et il s'élance, laissant derrière lui Éclat de Rire, le camp et sa paresse.
« Le dernier arrivé a perduuuu ! » Son cri se perd, emporté par la brise. Il est déjà loin lorsque ses mots parviennent à son mentor. Le vent lui fouette le visage, sa respiration s'allonge, ses foulées sont rapides et impatientent. Il veut déjà être rendu au Delta. Sous ses pattes, l'herbe est tendre, il fait voler la rosée en une myriade de gouttes autour de lui, il dérape, se redresse et continue sa course effrénée, persuadé d'arriver bientôt au Delta.

Sauf qu'au bout de quelques minutes, le temps se fait long, et déjà il s'essouffle. Ses foulées ralentissent, ses poumons commencent à le brûler. Merde, c'est aussi loin que ça ? Il ne se souvient pas... oh, mais, ça fait un moment qu'il n'y est pas allé. Il s'insulte intérieurement lorsqu'il se rend compte de sa bêtise. Trois jours sans s'entraîner et le voilà qui a perdu toute son endurance. Lui, son truc, c'est la vitesse, le sprint. L'agilité. Il avait à peine commencé à amasser de l'endurance - grâce à l'entraînement intensif d'Éclat de Rire - que déjà il l'a perdue, à cause de trois petits jours. Trois foutus jours passés à explorer les sentiers ! Il peste, il rage. Que dira Éclat ? Que pensera-t-il de lui ? Le trouvera-t-il arrogant, nul ?

Non ! Non, il ne veut pas. Surtout pas. Il ne veut pas paraître ainsi aux yeux de son mentor. Alors il redouble d'efforts, se promettant, alors que sa respiration se fait difficile, de ne jamais refaire cette erreur stupide. Mais toute la volonté du monde ne peut lui faire récupérer trois jours de paresse, et bientôt il distingue, parmi les bruits environnants, celui si caractéristique d'une course derrière lui. Éclat de Rire est déjà là, et lui est entraîné. Dans quelques minutes, ils arriveront au Delta, mais Nuage Turquoise sera épuisé.

Quel idiot.

Eclat de Rire et Nuage Turquoise

Eclat de Rire savait que son aprenti était un des meilleurs en nage. Il l'avait vu tant de fois dans l'eau, de sa propre innitiative, et il n'est pas encore très habitué à voir ce si petit corps nager aussi bien qu'un poisson. Il l'a vu des milliers de fois s'élancer dans l'étendue bleu de la rivière, mais savait très bien que le rêve de Nuage Turquoise était la mer. La mer... Lui-même n'y était pas très habitué, cela ne faisait pas assez de temps qu'il s'était installé ici, et il avait encore du mal à se repérer dans ces nouveaux territoires. Toujours est t'il, il avait formellement interdit à l'aprenti de s'y diriger. Il avait vu sa mine triste, et son regard de chien battu, mais n'avait rien voulu entendre. il avait perdu trop de personne comme cela, s'en était assez. Peut-être un jour, quand le petit sera devenue grand, il l'emmenera là-bas, et il bravera les flots en sa compagnie. Peut-être comme un cadeau d'aurevoir, lors de son baptême. Il secoua une nouvelle fois la tête à cette pensée : il ne voulait pas aller trop vite, et n'osa pas imaginer la vie loin de son protégé.

Il entendit le petit ronchonement de son aprenti et s'offusqua gentiment. Il aimait la capactié de se moquer de lui de l'aprenti, et de lui montrer son respect envers le lieutenant en étant justement le plus insolent de tous. Eclat de Rire savait bien que cette complicité ne durerait pas autant de temps qu'il le voudrait, et tentait de protégé cette entente au maximum. Mais un jour, Nuage Turquoise perdrait la particule de "Nuage", et Eclat de Rire perdrait une petite partie de sa joie. Mais en attendant, le mentor poussait comme il le pouvait son aprenti, l'ammenait à se dépasser et à faire ce dont il ne se serait jamais crut capable. Il savait bien sur que courir sous la pluie batante, ou sous un froid glacial ne plaisait pas forcément au novice, mais ils rigolaient bien, et ils rentraient plus complices que jamais.

"Pour ce que tu es petit chat mal lavé."

Eclat de Rire adorait se moquer de celui dont il avait la garde, et réciproquement. C'était un jeu qui leur plaisait à tous les deux, et dès qu'ils en avaient l'occasion, il se lançaient des pics et se tappaient dessus. Eclat de Rire voit tout de Nuage Turquoise. Il sait quand quelque chose l'agace ou l'ennui, et connait ses réactions à l'avance, voit les choses les plus invisibles. Il voit justement, en ce moment même, que le petit est bien heureux de pouvoir nager. Cela plait aussi au lieutenant, qui aime l'eau mais surtout, qui apréçie voir son novice heureux, épanoui. Voilà que le petit chat s'approche de lui, un grand sourir collé à sa bouche. Eclat de Rire prends alors la même position, colle son museau au sien, puis déclare.

"Tu me cherches ? Tu me trouveras !"

Alors il s'écarte du petit d'un bond, le sureprenant surement. Mais avant que le lieutenant ai put dire "ouf", son aprenti est déjà loin, courant dans la forêt. Eclat de Rire ayant entendu ses dernières paroles, il s'inquiètes. Quand Nuage Turquoise se met à vouloir jouer à ce genre de jeu, il ce prends souvent dans ddes pièges ou des racines. Le guerrier s'élance à sa poursutie, comme s'il avait la mord aux dents. Il a beau crier des atends moi, le petit n'en fait rien. Alors qu'il le voit ralentir, Eclat de Rire pousse encore plus fort sur ses jambes. Sa respiration est rapide, et il sait qu'il sera rapidement éssouflé. Alors qu'il pensait le petit à l'arrêt, il le vit repartir de plus belle, plus vite. Il poussa une dernière fois sur ses grandes pattes, et arriva aux côtés de l'aprenti. Il se mit devant lui, le bloquant le passage et empêchant quelconque sortie. Mais l'aprenti est trop éssouflé pour riposter, alors il ne bouge plus. Eclat de Rire fronçe les sourcils, prenant un air menaçant.

"Tu t'es pris pour une chouette ou quoi ? Nuage Turquoise, qu'on soit clair, le but de l'endurance n'est pas de courir vite et longtemps, il est de tenir longtemps. Si tu veux courir vite, fais des courses avec tes amis, ici on est là pour travailler, et t'apprendre les rudiments qui feornt de toi un parfait guerrier. Vraiment, regarde toi ! Tu es tellement essouflé que tu as du mal à respirer, et je suis sur que tes muscles et tes membres souffrent commme ils n'ont jamais souffert... Nuage Turquoise, ce n'est pas parce que tu t'es reposé pendant 3 jours qu'il faut que tu fasses n'importe quoi, tu sais très bien que quand on a un long trajet, on ne se met pas à courir comme un dingue... Je ne te gronde pas au contraire, je te rapelles les bases que tu es sencé connaître depuis 1 lune. Depuis ton baptême. Alors, on y retourne, tu pase devant moi et si je te vois courir au galop, gars à toi ! Clair ?"

Eclat de Rire ésperait s'être fait comprendre, après ce discours de 3 minutes.

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