« Méfie-toi de celle qui crache du venin et de l'ombre blanche,

ils s'attaqueront aux fondements des clans... »
 
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 NIHIL - ISAAK (goldy)

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MessageSujet: NIHIL - ISAAK (goldy)   NIHIL - ISAAK (goldy) 3horlo10Dim 5 Juil 2015 - 1:05

>> CONTEXTE :
Je me suis inspirée de Game of Thrones pour mon contexte, j'avais envie d'un rp mi-médiéval mi-fantastique. Je reprend seulement les grandes idées de GoT et pas besoin de connaître pour pouvoir me répondre, tout est totalement libre alors ne vous privez pas, intégrez votre perso comme il vous plaira, j'espère que la lecture sera agréable ! [ pour le coup le nom Vitaïev n'apparaît pas]. Je n'ai pas voulu faire trop long, j'étais partie pour un roman aha ! 
> Isaak (Lord de la maison Nihil) 

N I H I L – L E N E A N T


On aurait dit qu'il observait une femme. Son regard glissait sur ses courbes, s'attardait parfois, accompagné d'un sourire si léger qu'il relevait à peine la commissure de ses lèvres. Ses yeux brillaient d'envie, de curiosité et tout au fond de ses prunelles d'acier on pouvait presque distinguer une pointe de tendresse. Isaak adorait les couteaux. Il essayait parfois de se rappeler ce qui l'avait poussé vers une telle passion et il finissait toujours par admettre qu'il ne se souvenait pas d'une époque où il n'en avait pas possédé. Il faut dire que ses souvenirs les plus anciens remontaient seulement à ses sept ans. Bizarrement, les six premières années de sa vie lui échappaient, et chaque fois qu'il lui semblait en tenir une bribe elle se dérobait comme une danseuse qui quitte soudain la scène. Et c'est à son septième anniversaire, parce que cela porte chance, que son père lui offrit sa première lame, c'est à son septième anniversaire qu'il vit son petit frère pour la première fois, juste après l'avoir entendu pousser son premier cri. Il l'avait également entendu pousser le dernier lorsqu'il lui avait enfoncé cette même lame entre les côtes, quelques années plus tard. Un monde plus tard à ses yeux. Il reporta son attention sur le couteau qui était en fait un poignard spécialement conçu pour le corps à corps, le manche était rouge sombre et cerclé de cuir, la garde et le pommeau étaient faits d'os que le temps n'avait pas réussi à jaunir. Au bout de quelques secondes de plus de contemplation il se décida à le ranger dans son fourreau, près de sa jambe. C'est fou comme à l'aube de la mort on se focalise sur des détails, on préfère oublier l'important, réduire son esprit à une fente, un mécanisme peu évolué. Son écuyer, un jeune garçon aux cheveux d'or souleva un pan de la tante et s'y engouffra pour l'aider à revêtir son armure. Celle-ci était grise, presque anthracite, frappée du crâne blafard de sa maison. Un seigneur macabre, un énième Lord Nihil. Lorsqu'il fut enfin prêt et que son épée fut enfin à ses côtés il sortit. Un soleil de plomb l'attendait, pourtant à l'ouest le ciel se chargeait de nuages d'orages, l'air sentait l'électricité. Il ferma les yeux un instant, respira à plein poumons, tâchant de trouver un peu d'oxygène dans cette moiteur. Lorsqu'il rouvrit les yeux le camp s'étendait toujours, les soldats s'activaient toujours autour de leurs montures, certains aiguisaient encore leurs lames, d'autres priaient, d'autres encore chargeaient un ami resté sur place de transmettre un message à l'un de leurs proches. Il ne fut pas surpris de voir des femmes se préparer aussi rapidement que les hommes, on les avait autorisé à rentrer dans l'armée une centaine d'années plus tôt, et certaines étaient de redoutables guerrières.
Lui revit en pensée Shura, sa fille, qui lui demandait de prendre soin de lui. Il avait rit, c'était la guerre, pas une promenade de santé, alors elle était partie, sa rage familière dans les yeux. Shura était une bâtarde, une moins que rien déjà imprégnée de violence, il n'aurait jamais dû la ramener chez eux, il le savait, mais il s'était senti si seul ces derniers temps ! La retrouver n'avait pas été dur, l'emmener avait été une tout autre affaire.
Il secoua la tête et passa son heaume qui rappelait un crâne et qui était censé terrifier ses ennemis. Il espéra que sa réputation le précéderait, selon lui un simple casque ne pouvait épouvanter que les enfants et les idiots, or tous les soldats ne correspondaient pas à ces deux critères. Isaak suivit l'écuyer dont il avait oublié le nom jusqu'aux immenses stalles de bois construites pour l'occasion. Dire que ce camp n'était qu'un champ en friche quelques semaines plus tôt ! C'était une sorte d'écurie géante, à ciel ouvert, jour et nuit s'en dégageait un filet de fumée, il ne s'agissait ni des cuisines, ni d'un feu de joie, cela ne signifiait qu'une chose : dragons. Il y en avait trois, ce qui était assez rare, seuls les plus riches pouvaient se targuer de posséder un dragon, seuls les plus fous pouvaient les monter. C'était son cas, mais il savait qu'une seule bête au monde lui en ferait jamais l'honneur, qu'elle perdît la vie et plus jamais il ne volerait, il en était certain, c'était une intuition qui s'était gravée en lui dès l'instant où il avait posé les yeux sur Skajhar. Le dragon était aussi âgé que son maître, et pâle comme la mort. Deux abysses d'ambre apparurent lorsqu'il ouvrit les yeux, conscient de la présence d'Isaak. Celui-ci sourit, planta là son écuyer et lui ordonna d'aller rejoindre une monture plus classique, son travail était terminé, à partir de là personne ne pouvait plus l'aider. Isaak se transforma en machine, répétant des gestes qu'il avait exécutés cent fois. Il libéra son ai de ses chaînes, les jetant à terre avec mépris, un dragon est fait pour les cieux, pas pour les entraves. Il le scella comme il convient, s'installa derrière son cou hérissé de pics, donna un coup de talon dans ses flancs écailleux. Le crâne Nihil était gravé là, quelque part comme il avait été tatoué sur l'homme. Et c'est sous les yeux mi-apeurés mi-admiratifs de l'armée assemblée de trois maisons qu'il prit son envol. L'ivresse de la liberté manqua le submerger. Il survolèrent bientôt le champ de bataille, on pouvait voir les deux armées se mettre en ligne, une volée de flèches inutile, une autre, et puis la charge. Des fourmis lui semblait-il, ils pouvaient s'enfuir maintenant, les abandonner, pourtant là, en bas, la grande faucheuse avait fort à faire. Alors Isaak scruta le monde à la recherche d'une victime.  
Il se coucha en avant, empoigna la lance qui était fixée sur la selle. Skajhar plongea.



Isaak sauta de la selle, soulevant un nuage de poussière. Le camp était sens dessus dessous, les hommes courraient, criaient des ordres, une civière passa en trombe devant lui, lui donnant le tournis. Son écuyer accourait déjà, visiblement en nage et essoufflé plus que de raison.
« Nous avons perdu l'un des dragons Sire. Et Le Seigneur Hennoch est tombé. Mais l'armée adverse fait retraire vers le fleuve, nous n'aurons plus qu'à.. »
« Épargne moi tes leçons de stratégie militaire, tu n'es qu'un écuyer. Je t'ai demandé un rapport de la situation rien de plus. Combien d'hommes as-tu tué aujourd'hui ? » lui cracha-t-il presque au visage.


Isaak se dégagea brutalement, ignorant la douleur que lui causait la flèche noire fichée dans son épaule, juste là où l'armure présentait une faille. A plusieurs endroits elle avait été défoncée, notamment lorsqu'il était tombé du dos de sa monture, la chute avait été rude mais pas assez vertigineuse pour lui coûter la vie. Il avait finalement dégainé son épée et s'était joint à la mêlée. Skajhar ne pouvait risquer de le rejoindre au sol, c'était prendre trop de risques, et les flammes auraient pu tuer Isaak. La mort pâle avait donc continué son œuvre plus loin, depuis les airs.
Le crâne des Nihil était désormais plus pourpre que blanc. Il se dirigea, une grimace au visage, vers la zone des infirmeries, le jeune homme sur les talons. S'il en avait eu la force il se serait retourné et l'aurait frappé. Qui lui avait assigné cet empoté ? Ce devait être le fils de quelque noble qui voulait en faire un homme. Mais devient-on un homme en donnant la mort ? Isaak se refusait à croire cela, alors quoi ? Était il un homme lorsqu'il survolait un champ de désolation, gorgé de sang et de cris d'agonie ? Était il un homme lorsqu'il reprenait son essor sur le dos de Skajhar quand tout était fini ? Il ne comptait plus ses victimes, ni le nombre de déserteurs, des gamins effrayés, qu'il devait exécuter pendant et après la bataille. S'il ne se souvenait pas de leur visage, leurs yeux suppliants se chargeaient de se graver dans son âme, comme autant de blessures.
Il s'écroula à genoux lorsqu'il atteignit les pavillons des soigneurs, et il vit le sang, son sang, nourrir la terre battue. Quelqu'un venait vers lui.



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MessageSujet: Re: NIHIL - ISAAK (goldy)   NIHIL - ISAAK (goldy) 3horlo10Mer 8 Juil 2015 - 0:41

Des jours s’écoulant, semblables, des morts, du sang et des gémissements. La dignité humaine dans toute sa splendeur. Les erreurs, l’orgueil, la violence, tous passaient entre ses mains aux longs doigts fins, ses doigts qui bien souvent ne pouvaient qu’alléger des souffrances, toujours avec ce sourire et ces grands yeux verts qui vous scrutaient jusqu’à la toute fin. Elinor n’avait ni terre ni argent, son nom s’était effacé dans l’oubli. Tout ce qu’elle connaissait était la guerre, terrible, qui faisait trembler la terre et le ciel en laissant sa trace pourpre. Là où la destruction battait les hommes, déchirait les frères, dressait les étendards, la jolie rousse suivait, comme un corbeau dont on aurait teint les ailes d’or, une présence silencieuse et accueillante au sein des cris, des pleurs et des peines. Inébranlable semblait-il, mais guère indifférente. La jeune femme connaissait que trop bien ces batailles qui vidaient les campements au lever du jour et rendaient ses soldats brisés, torturés, corps et âme. Toujours elle attendait leur arrivée, dans un calme serein, sous les grandes tentures du pavillon médical, une structure solidement arrimée et construire pour accueillir autant de blessés que le jeu de la mort en nécessitait. Déjà, on s’activait autour d’elle, se bousculant pour placer contre un lit immaculé la silhouette fêlée d’une jeune femme d’environ son âge qui ne passerait jamais la nuit. Ellie laissa le soin de celle-ci aux autres soignants, allant aux devants pour chercher un cas qui l’intéresserait, quelqu’un qu’elle pourrait aider et non mettre à mort grâce à quelques herbes qui viendraient alléger ses souffrances.

Elle entendit un bruit sourd dans la pénombre qui régnait sous les tentes. Ses pas se pressèrent contre la terre battue où un homme dans une armure étincelante venait de s’écrouler. Elle le reconnu sans peine. Parfois, elle se plaisait à l’admirer sur sa pâle monture, parcourant les plaines en y semant la destruction. Elle l’admirait et le craignait tout à la fois, mais à cet instant précis, ses réticences s’envolèrent alors que le sens du devoir s’emparait d’elle. L’homme tenait toujours sur ses genoux mais il s’écoulait d’une blessure par flèche à l’épaule une grave quantité de sang. La retirer maintenant condamnerait leur meneur à une mort certaine. Elinor s’accroupit alors auprès de son Lord, posant une main contre son dos encore protégé. Sa voix paru, douce, d’un calme sidérant compte tenu du brouhaha qui régnait tout autour d’elle. Jamais la soigneuse ne se pressait, du moins jamais ainsi. Son visage se couvrit d’un sourire qui aurait pu paraître déplacé, presque.

«Lord Isaak, je m’occupe de vous. J’ai besoin de vous déplacer et de vous stabiliser avant de pouvoir retirer cette flèche. Pouvez-vous marcher?»

Car avec sa carrure, elle ne lui serait d’aucune aide pour le soutenir, même si elle saurait appeler quelqu’un au besoin. Tout en laissant le temps à son interlocuteur de répondre, ses mains parcouraient l’armure du combattant à la recherche de lésions autres que celle-ci, ne daignant pas le sang qui venait empourprer ses longs doigts.

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MessageSujet: Re: NIHIL - ISAAK (goldy)   NIHIL - ISAAK (goldy) 3horlo10Mer 8 Juil 2015 - 1:42

Alors que sa vue se brouillait et que son cerveau cherchait à atténuer l'affolement sonore de son écuyer, Hélio, ça lui revenait, un ange se matérialisa devant lui. Il faillit sourire, ce qui était assez rare, mais ses esprits lui revinrent subitement et il se rendit compte que ce n'était qu'une soigneuse souriante. Presque une enfant, un genre de créature diaphane, comme préservée de la guerre alors qu'elle vit en son cœur, c'était elle qui guettait le retour des troupes, elle qui veillait leur départ définitif, qui écoutait avec attention leurs derniers mots sans les retenir pour autant. Il songea avec un certain amusement que les derniers mots d'un homme doivent souvent être ridicules, on prête souvent de belles paroles aux sages lorsqu'ils s'éteignent, lui les imaginait plutôt crevant dans un râle de douleur, une odeur infecte accrochée à leurs draps. Son attention fut de nouveau attirée par ce sourire quasi radieux qui illuminait son visage. Pourquoi sourire ainsi devant son seigneur mourant ? Cherchait-on à le tuer ? Là encore l'idée l'amusa mais il n'en demeura pas moins de marbre, divaguer ainsi ne lui plaisait pas, il se sentait sans défense entre les mains de cette inconnue bien trop mignonne pour être une soigneuse. D'habitude elles étaient vieilles et rabougries, d'autres trop jeunes et effrayée. Elle était jeune mais ne semblait même pas se préoccuper du sang qui maculait ses mains. Isaak observait du coin de l’œil l'empennage de la flèche qui causerait sa perte s'il ne réagissait pas. C'était comme si elle avait toujours fait partie de son corps, et il avait presque pris plaisir à la regarder osciller tandis qu'il marchait vers la tente des secours.

« Je peux » se contenta-t-il de dire d'une voix rauque.

Et puis, avec un effort surhumain, il se redressa. Hélio était derrière lui, tremblant, se demandant sûrement ce qu'il faudrait faire une fois que son maître serait mort. Il y avait une sorte d'urgence dans les yeux d'Isaak, pas parce qu'il avait peur de la mort ou de la blessure, mais parce qu'il lui restait fort à faire. Hennoch était mort. Ils n'étaient plus que deux lords en titre sur le camp. La maison Hennoch allait avoir besoin d'un chef et vite, Isaak n'était pas convaincu que ses hommes lui obéissent longtemps. Mais le fils du défunt était bien trop jeune et bien trop loin, ils ne pouvaient attendre, il lui faudrait désigner un de ses lieutenants comme chef provisoire s'il voulait mener à bien sa mission : mater une énième rébellion.

« Gamin, vas prévenir Lord Nessos que je suis vivant et que je compte bien l'être encore pour un conseil demain, qu'est-ce que tu attends ? »

Le gosse, qui semblait fasciné par leur jeune amie, sursauta comme une biche qui aperçoit celui qui la traque et détala, probablement heureux de laisser quelqu'un d'autre s'occuper du cas Isaak.
Le seigneur au crâne fit quelques pas en compagnie de sa dame d'un jour et s'écroula sur le premier brancard venu. En fait il ne savait pas s'il s'agissait d'un lit ou d'une table mais peu lui importait, son empressement lui avait coûté ses dernières forces et il respirait mal. L'endroit était bondé et empestait la sueur, le sang et la peur, sans parler des plaintes qui montaient çà et là. Ce genre de lieux le répugnait, il n'avait qu'une envie : sortir en courant.

« Faites vite j'ai à faire. Vous savez retirer une armure je suppose.. »


Il demandait juste au cas où. Hélio n'en avait pas été capable la dernière fois. Car oui, Isaak était un habitué des plaies et autres cicatrices, elle s'en rendrait vite compte.

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MessageSujet: Re: NIHIL - ISAAK (goldy)   NIHIL - ISAAK (goldy) 3horlo10Mer 8 Juil 2015 - 3:49

Si cet homme effrayait la jeune Elinor, elle était loin de se douter des réticences de son supérieur, même si de par son expérience elle sentait très bien sa raideur, annonciateur d’un trouble pour le moment sans nom. Loin de chercher une explication à son apparente réticence, la jeune femme poursuivit son examen minutieux, regrettant déjà cette armure qui entrave ses mouvements et les siens. La retirer ne serait pas une mince affaire mais pour le moment elle préfèrait ne pas y penser. Elle accueillit avec un certain soulagement la réponse de son supérieur, reconnaissant à sa voix une douleur qu’il tentait probablement de dissimuler. L’orgueil. Elle le connaissait que trop bien et surtout avec ces gens braves qui masquaient sous cette fierté et cet honneur des insécurités parfois bien plus grandes qu’eux-mêmes. Pour le moment, la rousse ne s’en formalisa nullement, remarquant tout juste l’écuyer de son Lord qui semblait un peu dépassé par la situation. Même si elle réservait toute son attention à son patient blessé, elle prit tout de même quelques secondes pour adresser un sourire rassurant au garçon à la chevelure blonde. Elle resta d’ailleurs campée en position, son corps telle une béquille et un soutien malgré sa frêle silhouette. Si le meneur venait à tomber elle ne serait jamais apte à le rattraper, mais au moins elle saurait ralentir sa chute. Elle attendit patiemment que Lord Isaak n’aboie quelques ordres à l’écuyer, un peu exaspérée par ces sujets qui la dépassaient totalement. La santé prévalait bien au-delà de toute ordre établi aux yeux de la soigneuse encore naïve. Elle était bien loin de comprendre les forces puissantes qui entraient en jeu et les dilemmes qui devaient souvent déchirer cet homme.

Elinor traitait tout patient de la même façon, avec un soin attentif et maternel, une douceur et une dévotion qui en avait touché plusieurs. Sitôt le Lord installé sur son lit de fortune qu’elle s’activait déjà sur les boucles et les sangles attachant l’homme à sa prison de fer. Une protection inutile dans ce cas-ci, comme elle pouvait le constater. Cette armure serait bonne pour la casse après cette bataille et à chaque bosse, à chaque maille de sa cote déchirée, elle devinait la violence des affrontements. Là-bas, Lord Isaak menait sa guerre, mais sous cette tente, parmi ses victimes, Elinor régnait d’une poigne de fer et pourtant toujours avec la même douceur.

«Je vais vous demander de rester calme monsieur. Ce n’est guère en me pressant que vous obtiendrai quoi que ce soit. La mort est vive comme un serpent mais la guérison demande temps et patience. Je ne doute pas de vos activités mais je préférais m’assurer de vous remettre dans un état convenable plutôt que de vous récupérer sur cette même civière dans quelques jours quand votre plaie se sera infectée.»

D’autres infirmiers accoururent pour l’aider dans la rude tâche de lui retirer son armure. Lorsqu’enfin l’épaule fut exposée, Elinor appliqua un onguent contre la plaie afin d’en ralentir les saignements et engourdir la plaie probablement brûlante et douloureuse.

«Voilà Lord, je suis prête à retirer la flèche mais avant je vais vous demander de vous détendre. Concentrez-vous sur ma voix, respirez à fond.»

Son sourire rayonnait. Malgré les cris et la douleur, malgré la guerre au dehors, elle souriait toujours.

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MessageSujet: Re: NIHIL - ISAAK (goldy)   NIHIL - ISAAK (goldy) 3horlo10Mer 8 Juil 2015 - 23:32

La mort est vive comme un serpent. Elle n'avait pas tort, loin de là, une seconde de plus et la flèche venait fleurir sa gorge, seul un réflexe sortit d'on ne sait où l'avait sauvé. L'instinct, l'expérience ? Peu importait, il savait juste que la prochaine fois il lui faudrait deux secondes de plus pour l'éviter totalement. La jeune femme appliqua une étrange substance autour de la plaie, cela sentait mauvais, lui tournait la tête et surtout le faisait douter de tout. Il avait toujours eu horreur des soigneurs et autres sorciers, peut-être parce qu'ils n'avaient pas été capables de sauver sa mère. Il lui semblait qu'ils étaient tous d'horribles empoisonneurs ou bien des incompétents notoires. Mais malgré son regard noir, son infirmière ne flanchait pas, en fait elle ne paraissait même pas le voir, seule comptait sa blessure. Il ne savait pas trop si c'était une bonne chose. Elle le traitait comme un enfant, comme une mère qui rabroue son garçon parce qu'il est trop casse-cou. Il pensa de nouveau à Shura, où était-elle ? Que faisait-elle ? Allait-elle surgir dans la tente pour se jeter à son cou ? Ce ne serait pas la première fois qu'elle le suivait sans permission. Pendant un instant il espéra presque la voir apparaître.

« Vous avez des enfants » dit-il comme s'il en était persuadé.

Pour la première fois un sourire effleura le visage d'habitude si dur de Lord Nihil. Une petite armée d'aides de camp se précipita sur lui pour prêter main forte à la rouquine. Il aurait pu tuer tous ces hommes, sans mal, sur le champ de mort, mais c'était une autre bataille qui se livrait ici. Il essayait de ne pas leur prêter attention, il hocha la tête lorsqu'elle lui demanda de rester calme mais ne promit rien, on voyait qu'elle n'avait jamais eu de flèche dans le corps. Lorsqu'elle tira sur le projectile pour l'extraire il retint un moment un cri puis le lâcha sentant les chairs se disloquer sous la pression. Il était en nage et son cœur hurlait sous ses côtes. Il pensa à Skajhar, à sa force, lui n'aurait pas flanché, lui était le feu et l'ombre, la vie incarnée. Les images des heures sombres de la journée lui revenaient en boucle, les flammes et ces visages qui fondaient littéralement sous ses yeux. Et puis ce gosse, ce gosse dont l'armure était frappée du crâne Nihil, il était trop jeune, Isaak ne l'avait jamais vu, après tout parmi ses troupes se trouvaient beaucoup d'engagés forcés. On avait dû arracher ce garçon à sa famille sans lui demander son avis. Son visage avait été un masque de peur, plus encore lorsqu'il s'était enfui, perçant les lignes inconscient des conséquences de ses actes. Isaak avait dû l'intercepter. Le gosse n'avait rien voulu entendre. Alors il connut le sort de tout déserteur. Lorsque tout fut fini une larme roulait sur sa joue, entrelacs de honte et de douleur.

« Qu'est-ce qu'un homme selon vous ? »

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MessageSujet: Re: NIHIL - ISAAK (goldy)   NIHIL - ISAAK (goldy) 3horlo10Jeu 9 Juil 2015 - 1:30

Son attitude maternelle, ses regards complices, ses sourires, nombreux furent ceux charmés. Si Elinor était de nature naïve et même parfois aveugle à ce qui l’entourait, il n’en demeurait pas moins qu’elle connaissait pertinemment l’effet qu’elle produisait sur les jeunes hommes qui défilaient sur ces lits immaculés. Il s’agissait même d’une de ses techniques bien à elle pour affronter la maladie ou les graves blessures. Elle rendait espoir à ces braves hommes, leur fournissait un semblant de confort aux heures les plus sombres de leur souffrance, un sentiment d’assurance auquel ils se raccrochaient. La jeune femme se doutait bien que l’homme à ses côtés était différent des autres, qu’il faudrait bien plus que quelques battements de cils pour le mettre en confiance. Après tout, il passait ses journées à s’endurcir contre ce monde, à se refuser aux visions d’horreurs auxquelles il assistait. En soignant sa plaie, la rousse s’interrogea à son sujet. Elle se demandait s’il dormait confortablement la nuit, ou si les spectres de ses victimes venaient le hanter en susurrant son nom telle une amante mortelle. Y pensait-il à l’instant même ou ne ressentait-il même rien devant la mort qu’il propageait? Elinor préférait ne pas y penser. Les hommes qui se livraient au jeu du pouvoir l’effrayaient. Elle sursauta cependant à la mention d’enfants, un sujet qui suffisait toujours à lui rendre courage. Peu importe la distance qui la séparait de sa chère fille, son souvenir s’accompagnait toujours d’une dose de bien-être. Les prunelles émeraude de la soigneuse s’illuminèrent.

«Une fille, monseigneur, elle s’appelle Aurore.»

Sa vie personnelle intéressait peu les gens de son rang, mais elle prenait son affirmation comme une invitation à lui parler. Puis ce geste vers elle la mettait un peu plus en confiance et l’aidait à surmonter sa crainte du guerrier au dragon. Ce dernier se détendit d’ailleurs du mieux qu’il le pouvait jusqu’à ce qu’on retire la flèche de son épaule. Sitôt délogée qu’un cri échappa au soldat qu’elle retenait fermement et son cœur manqua un battement. S’en prendrait-il à elle? Encore une fois, elle vaincu ses craintes en s’afférant à nouveau contre la blessure afin d’en stopper le saignement, beaucoup plus abondant à présent. Elle pressait durement contre la plaie, ce qui devait nécessairement causer de grandes douleurs. La question de l’homme la prit d’ailleurs de court, tout autant que l’émotion qui déformait son visage dur. Elle se demanda bien quel âge il pouvait avoir. Les Lords tels que lui semblaient si souvent intouchables, y compris par les morsures de l’âge, alors que les jeunes soigneuses comme elle se couvraient de rides et se fanaient rapidement sous l'action conjointe du travail acharné et des soucis quotidiens. Ce qu’était un homme? Pourquoi une telle question? Elinor jeta un regard à ses aides afin qu’on leur laisse un peu d’intimité. De toute évidence, leur général vivait certains remords. La rouquine se décida donc à s’assoir à ses côtés, toujours craintive de par sa présence imposante, mais convaincue dans sa démarche.

«Les hommes sont des êtres qui sont confrontés à des choix, mylord. Des choix parfois sans lendemain, souvent difficiles.»

Avec une affection maternelle, elle lui caressa l’épaule, comme on rassure un enfant, avant de poursuivre son inspection de la plaie, dont les saignements se tarissaient à vue d’œil. Elle sentait qu’il avait besoin de parler peut-être, ce qui était tout de même courant parmi les blessés.

«Votre plaie devrait guérir rapidement, sire, mais je vous conseille d’éviter le champ de bataille au moins pour demain. Lorsque le saignement aura cessé, je recoudrai votre plaie. Désirez-vous un remède pour atténuer la douleur? Car elle sera vive.»

Elle préférait se montrer honnête avec lui. Ses paroles paraissaient si assurées et pourtant, il la terrifiait.

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MessageSujet: Re: NIHIL - ISAAK (goldy)   NIHIL - ISAAK (goldy) 3horlo10Mar 21 Juil 2015 - 0:02

Il regardait la flèche du coin de l’œil comme il l'aurait fait d'un vieil ennemi prêt à lui sauter à la gorge à chaque instant, il avait presque envie de s'en emparer pour la briser, une petite vengeance personnelle mais jouissive. Cependant il ne bougea pas, il avait posé une question à sa sauveuse du jour et il entendait bien obtenir une réponse. Parfois l'état de Lord s'avère pratique, les gens lui obéissaient au doigt et à l’œil, exécutaient le moindre de ses ordres à des heures incongrues, la plupart le craignaient. Mais c'est cette crainte qui lui pesait, il avait envie qu'on soit naturel avec lui, qu'on lui parle sans réserve, sans penser à sa réaction. Mais son monde était ainsi et il ne pensait pas pouvoir le changer, la société avait établi des règles bien avant sa naissance, des règles qu'un homme seul ne peut remettre en question, aussi se pliait-il aux codes comme les autres, aussi bêtement que les autres, mais avec une douleur accrue lui semblait-il.
Le guerrier scruta la réaction de la soigneuse, un rayon de soleil illumina son visage à la mention de l'enfant, il se demanda s'il avait le même air lorsqu'on lui parlait de Shura et il sut que non. Shura ne lui inspirait que doutes mêlés de colère et de rancœur, jamais ils ne pourraient entretenir un lien père-fille convenable, aucun d'eux n'étaient fait de ce bois là, il la protégerait s'il le pouvait, pour l'amour du sang plus que pour l'amour pur. Shura devrait grandir seule.
Isaak se fit pensif, une fille... Il imagina un petit modèle réduit de sa mère, un bout de chou souriant et plein de vie, loin d'ici, qui demandait sa maman à la nuit tombée. Ici la lune pointerait bientôt le bout de son nez, on allumerait des feux dans le camp, aussi bien de joie que funéraires, la coutume voulait qu'on brûle les morts après la bataille, du moins ceux qu'on avait pu récupérer ou reconnaître. Il se souvenait de gens défigurés, de membres arrachés, de grands brûlés... ils avaient dû souvent ramener des ennemis sans le savoir, sans s'en soucier. Lord Nessos, son allié ici, avait lui-même survécu au feu d'un dragon. Mais à quel prix ? L'homme était défiguré, les chairs avaient fondu autour de ses yeux, creusant de profonds sillons inégaux le long de ses joues. Isaak aurait préféré mourir, il pouvait à peine imaginer l'impression de brûler de l'intérieur, les longs mois de guérison, alors lorsqu'il chevauchait Skahjar il préférait ne pas penser aux hommes en bas, il les voyait comme des mannequins d'entraînement, il se faisait sourd aux hurlements. Alors la belle voix de la rouquine sonnait plus doux que l'océan à ses oreilles.

«Où est-elle lorsque sa mère s'occupe de fous couverts du sang d'autres hommes ? » demanda-t-il avec un léger rictus, comme s'il venait de faire une plaisanterie.

Des choix. Elle avait raison, toute son existence s'était résumée à des choix, toujours difficiles, et jamais il n'y avait eu de fin heureuse. Pourtant il commençait à croire que le concept d'être un homme était purement abstrait, un mécanisme meurtrier voilà ce qu'ils étaient tous, même le plus doux des agneaux pouvait se transformer en monstre si son instinct le lui demandait. Même elle, il en était persuadé, qu'il levât seulement la main sur sa petite Aurore et il aurait à le regretter.
Ses mains étaient aussi douces que sa voix, mais plus assurées, expertes, il avait étrangement confiance. Mais malgré cela il n'aima pas ce qu'elle lui annonça. Il la repoussa en douceur pour tenter de se redresser mais il n'avait pas d'appui et il retomba lourdement sur la civière, grognant son agacement.

« J'ai trop à faire. Et je me passerai d'anti-douleur, j'ai besoin de tous mes esprits pour ce qui va suivre, peut-être reverrez vous Aurore plus tôt que prévu »
Hélio entra à ce moment là, il s'inclina maladroitement.

« Lord Nihil je... »

« Viens m'aider gamin » Isaak tâchait déjà de se relever, chaque muscle de son torse roulant sous l'effort, les veines sur ses tempes prêtes à imploser. Tout à coup il voulait s'éloigner de cette tente, de cette douceur qui menaçait la rage dont il avait besoin. Il voulait voir le dragon.


[tu peux jouer Hélio s'il te sert;) ]

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MessageSujet: Re: NIHIL - ISAAK (goldy)   NIHIL - ISAAK (goldy) 3horlo10Mar 21 Juil 2015 - 1:25

Où était Aurore alors que sa mère s’aventurait sur les chemins ravagés des guerres et autres batailles de roitelets privilégiés? Simplement l’idée de cette distance suffisait à provoquer chez Elinor une douloureuse sensation de manque là où l’absence de sa bien-aimée fille laissait un grand vide en elle. Aucun honnête travail, aucune réussite médicale ou amourette passagère n’essuyait sa souffrance, qu’elle vivait bien bravement, probablement par habitude ou peut-être par résignation. Dans tous les cas, la jeune guérisseuse préférait consciemment penser à la petite Aurore, déjà âgée de presque dix ans, de façon positive, en rejetant la perspective de leur séparation pour revivre certains moments uniques que seuls une mère et sa progéniture savaient vivre et savourer. À certains égards, la rouquine se servait de ces quelques souvenirs pour se protéger de ce monde qui lui était beaucoup trop brusque, cette jeune fleur encore susceptible de se faner malgré les longues années à endurer les mêmes histoires, les cris, les pleurs, le sang et autres fluides du corps humain, les gémissements d’agonie et les regards vidés… et l’odeur de la mort qui la terrifiait. Lui, cet homme auprès duquel elle s’empressait, il la portait. Cette senteur sinistre, elle l’imprégnait, rappelait constamment à Elinor qui il était et quels lourds secrets il portait. Probablement par superstition, elle en vint à se demander si à force de se tenir si près, à panser ses blessures et couvrir ses mains de son sang bleu, si elle finirait par y être condamnée aussi, contaminée par cette étrange maladie invisible et sans le moindre symptôme. Elle repoussait ses appréhensions pour répondre à son Lord, plus par devoir que par plaisir comme il lui prenait habituellement. Plus le temps passait en sa compagnie, plus elle le craignait. Les hommes tels que lui régnaient ainsi après tout.

«En sécurité, sire, bien loin d’ici.»

Une réponse énigmatique offerte en toute candeur. Ces dernières années lui avaient appris à rester évasive dans ses réponses aux patients, qui se montraient parfois si insistant à connaître certains détails de son intimité qu’elle devait agir avec énormément de patience pour les décourager. Bien sûr, si son Lord lui demandait quelques explications supplémentaires, elle serait forcée de lui répondre bien sûr, mais elle préférait largement garder pour elle ces quelques détails concernant sa fille. Et si elle devait déplaire à cet homme de pouvoir? La cruauté de certains d’entre atteignait des limites qu’elle-même ne savait pas imaginer et elle voulait en préserver Aurore le plus possible. Lorsque les mains du seigneur se refermèrent sur elle afin de la repousser, aussi douces furent-elles, son cœur s’emballa de terreur et elle se retira quelque peu vivement, avant de secouer la tête en voyant son patient s’effondrer aussitôt. Elle s’apprêtait à le rouspéter de nouveau lorsque qu’un bruit à l’entrée la fit sursauter, trahissant assurément l’état de nervosité dans lequel elle se trouvait. Respectueuse, elle laissa le loisir aux deux hommes d’échanger à leur guise, mais se permit d’interrompre leur discussion alors que son patient tentait de s’enfuir avant même qu’elle ne put recoudre sa plaie. L’instinct de la guérisseuse la poussa alors aux devants et elle s’interposa entre le seigneur et son écuyer parlant d’une voix forte et assurée due à l’urgence de la situation probablement plus qu’à une réelle étincelle de courage.

«Assez, ici vous vous trouvez à l’infirmerie et c’est moi qui commande. Sire, je suis certaine que vous avez des responsabilités très importantes qui vous attendent mais vous serez mort demain matin si je ne m’occupe pas vite de votre plaie. Maintenant je vous en prie tenez-vous tranquille pendant que je recouds votre plaie. Monsieur, je vous demanderais de bien vouloir attendre dehors pendant que je m’occupe de sire Isaak.»

Sans demander la permission, la jeune femme dévoila l’épaule et la nettoya avant de se mettre à recoudre la plaie, une expression concentrée au visage. Décidément, la guerre au-dehors la dépassait, mais dans son domaine d’expertise, elle excellait, ses points précis et bien brodés qui guériraient rapidement.

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MessageSujet: Re: NIHIL - ISAAK (goldy)   NIHIL - ISAAK (goldy) 3horlo10Ven 21 Aoû 2015 - 2:20

Like the stars chase the sun, over the glowing hill, I will conquer.

Moi aussi, j'ai une fille aurait-il dû dire. Elle s'appelle Shura, elle me ressemble terriblement, les mêmes yeux bleus presque gris, le même teint pâle, les mêmes accès de colère. Je suis fier d'elle, elle maîtrise son arc à la perfection, c'est quelqu'un d'honnête et droit, quelqu'un sur qui on peut compter. C'est ma fille et je l'aime. Pourtant il ne dit rien de tout cela, pas parce qu'il ne le pensait pas, il y avait bien quelques choses qui se rapprochaient de la vérité, mais depuis toujours il cherchait à effacer son existence de sa mémoire, déjà le jour de sa naissance il avait cru dur comme fer que ce serait un garçon d'où son nom. J'ai perdu mon fils aurait-il pu dire, un beau garçon, plein de vie et débordant de rire, je l'ai amené, lui, se battre. Il n'est pas revenu. Alors Isaak ne dit rien et se contenta de se concentrer sur ce qu'elle voulait bien lui raconter, sur les petits fragments de vie qu'il pouvait voler, s'inventer des souvenirs à lui, une routine bien loin de la lame de son épée.
En sécurité, bien loin d'ici. Il aurait bien aimé être en sécurité lui aussi. Cette phrase, comme une sentence, un jugement, laissait éclater l'horreur que lui inspirait la guerre. Il ne pouvait pas la blâmer, seuls les fous affirmaient apprécier cette atmosphère lourde et poisseuse. Mais il y avait quelque chose qu'il parvenait toutefois à aimer, ou du moins avait-il finit par s'habituer à cela, le contact de ses hommes, leurs sourires lorsqu'ils étaient victorieux, les tapes sur l'épaules, les longs discours pour les pousser à avancer, les vivats lorsqu'il chevauchait devant eux, en première ligne, il avait parfois su gagner le respect de ses troupes, parfois il n'avait gagné que leur peur, pourtant tout ce qui comptait pour lui était le rapport en fin de journée : chaque fois que le nombre de morts augmentait il entrait dans une rage noire.
Il sentit aussi la crainte chez elle, elle avait peur de lui, peur de représailles, un jour qui sait, peut-être viendrait-il lui prendre sa fille, sa maison qu'il imaginait en pleine campagne, peut-être viendrait-il tout brûler du haut de son dragon. Voilà ce qu'elle devait penser, et cela ne renforçait que plus son envie de quitter cette tente au plus vite. Et puis un éclair vint s'interposer entre lui et le pauvre écuyer qui décidément avait du mal à les suivre. Isaak se demanda encore une fois d'où il pouvait bien sortir, quel père assez inconscient pour ne pas voir son état d'empoté l'avait envoyé ici. Le gosse ressemblait plus à un chérubin qu'à un futur soldat. Lord Nihil se promit d'user de son autorité pour le renvoyer à l'arrière, dans les villes, là où l'on organisait les attaques et là où pas un seul dragon ne viendrait le rôtir. La poigne de la jeune femme le fit sourire, il allait de surprises en surprises avec elle, et étrangement cela l'amusait plus qu'il ne l'aurait cru.

« Moi mourir ? Voyons.. » dit-il en riant.

Mais devant son air sérieux il le redevint également, voilà une dame qu'il ne fallait pas prendre à la légère, elle aurait fait des ravages au sein d'une cour, et surtout elle n'aurait pas supporté toutes les minauderies, toutes les intrigues, les mensonges, il avait l'impression que c'était quelqu'un de sincère et d'entier. Lui non plus ne, soit dit en passant, ne se risquait jamais dans la cour d'un château que pour s'entraîner ou discuter combat, le reste ne l'intéressait pas, d'autant que depuis la mort de sa femme il était devenu un très bon parti. Il était encore relativement jeune, riche, craint, le gendre parfait pour tout seigneur. Alors on le traquait, on marchandait et pourtant Isaak se dérobait toujours, il espérait qu'on finirait par le laisser en paix sans trop y croire, quoiqu'il en soit il n'avait pas la moindre envie de se remarier, la perte de l'amour de sa vie l'avait anéanti.

« Très bien, le Conseil attendra, mais si nous perdons la guerre je vous en tiendrai pour responsable »

Hélio pouffa légèrement derrière lui, comme soulagé d'entendre son maître plaisanter, il devait penser « il est humain en fait ! ». Malgré tout le souvenir du dragon, seul dans une stalle à l'autre bout du camp le mettait mal à l'aise.

« Vas auprès de Skahjar »
La nuit tombait peu à peu, le bourdonnement du camp commençait tout juste à retomber et une odeur succulente flottait dans l'air. Il se rassit donc, patient et doux comme un agneau jusqu'à ce qu'elle insère une aiguille sous sa peau. Il cru se casser les dents pour ne pas hurler, il aurait dû y être accoutumé mais il préférait largement les plaies à l'état de cicatrices, certes elles laissaient une trace indélébile, aussi puissante qu'une image, mais au moins elles ne le faisaient plus souffrir. Lorsqu'elle eu terminé de le torturer il héla quelqu'un qui passait par là.

« De quoi manger s'il vous plaît »

L'homme le reconnut et s'empressa d'aller chercher quelque chose. Il remerciait rarement les gens à qui il donnait des ordres, on ne vous apprend pas cela lorsque vous naissez plus riche que la plupart des autres hommes, mais comme elle l'avait dit, son toit, ses règles, alors il comptait bien essayer de s'adapter.

« Vous avez déjà vu un dragon ? De près je veux dire. »


Skahjar était presque devenu une obsession au fil du temps, il était son dernier lien avec le passé, certains amis, son maître d'armes, sa femme... Il observa un moment la jeune femme, se demandant de quoi elle aurait l'air dans les atours d'une grande dame. Il conclut qu'elle n'avait pas besoin de cela, elle irradiait quelque chose, naturellement.

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MessageSujet: Re: NIHIL - ISAAK (goldy)   NIHIL - ISAAK (goldy) 3horlo10Sam 22 Aoû 2015 - 23:27

Non seulement, Elinor excellait, mais elle se trouvait un courage soudain devant toutes les situations concernant son métier, comme s’il se dégageait de cette infirmerie une force qui dévoilait la véritable nature de son être. Car sous ses airs rêveurs, ses grands sourires aimables et sa volonté éternelle de venir en aide aux autres, de se dédier corps et âmes à des causes souvent désespérées, la jeune femme dissimulait une bravoure impressionnante pour une jeune paysanne, sans histoire et sans argent. Elle s’appliquait auprès de la blessure de son seigneur en oubliant la proximité de leurs corps, en oubliant son souffle contre son épaule alors qu’elle travaillait, ce souffle qui répandait la mort de la gueule de son dragon, ce souffle qui ordonnait, qui divisait, qui pliait les hommes à sa volonté. Ici, ses mots, son charisme et sa prestance ne faisaient aucune importance, et plus la rouquine le considérait comme un morceau de chair brisée, plus elle apprenait à apprivoiser sa peur, trouvant un certain réconfort à côtoyer sa peau déchiquetée par la flèche ennemie. L’odeur du sang la berçait de sa familiarité et bientôt elle oublia tout le reste, y compris l’affront qu’elle venait de faire devant un homme qui pourrait tout détruire dans sa vie, comme un roitelet capricieux, ce qu’il est. Elinor le savait, mais une certaine inconscience l’empêchait de s’en inquiéter autant qu’il l’aurait fallu.

Elle ne porta même pas attention au rire d’Isaak ou au sourire de son écuyer, qui contrairement à sa demande, n’était pas sorti. Elle s’en irrita quelque peu, mais avait mieux à faire que de ressasser son impuissance devant ces hommes couverts de métal qui se croyaient tout permis. Tout permis. Certains d’entre eux venaient parfois tard dans la nuit draguer une des infirmières, empestant l’hydromel, les sens engourdis. Alors leur folie s’échappait du cocon dans laquelle ils la retenaient en croyant pouvoir la surmonter. On retrouver ces jeunes filles contre la terre, humide de la matinée, la jupe déchirée, morte avec un peu de chance. Celles qui y survivaient ne se retrouvaient jamais. La guerre. Le seigneur semblait si prompt à y retourner. À causer un mal dont il n’avait nullement confiance. Il chassait son écuyer et quémandait à manger sans savoir, sans connaître un aveugle parmi ce monde qu’il croyait le sien. Elle termina son œuvre et se lava les mains dans une bassine d’eau qu’on lui emmena. Elle remercia chaleureusement ce geste contrairement à l’homme qui n’adressa pas un mot de plus à son valet qui répondit à son ordre. Elinor avait du mal à s’y plier. Elle ne venait pas de cette lande, ne proposait ses services que par manque de moyens, par passion probablement aussi, mais jamais pour servir les intérêts égoïstes de ces généraux aux esprits blasés et inconscients. Maintenant qu’elle avait terminé ses soins, elle s’apprêtait à rendre ses dernières recommandations à son chef, avant de retourner à sa besogne. Beaucoup d’autres attendaient dans leur souffrance, une souffrance qu’on avait dédié à sire Isaak. La jeune femme ne comprenait pas, ne comprendrait probablement jamais, ce à quoi tout ceci rimait.

Elle se retourna auprès du soldat. Elle le considéra un instant, le dévisageant presque. Elle devait avouer qu’il possédait un certain charme, un charisme qui la déroutait, qui l’effrayait. Et de jolis yeux, à n’en pas douter. Mais elle le souhaitait loin, et le plus vite possible. Elinor lui sourit, un sourire qui s’effaça rapidement alors qu’il lui posa une question, presque une invitation, qui la fit reculer nerveusement et même entrer en contact avec sa table de travail, ce qui agita les différentes fioles et remèdes posés. Impossible de ne plus le voir à présent. Sa peur.

«N-non, sire, je n’ai jamais eu ce privilège.»

Elle baissa aussitôt les yeux, bien moins assurée maintenant qu’elle avait terminé sa besogne. Pendant un instant, elle se demanda s’il ne la jetterait pas à la gueule de son terrible dragon, celui dont elle suivait la danse mortelle dans le ciel lors des longues journées de bataille. La peur s’était insinuée en elle, insupportable. Ses doigts s’agrippèrent à la table. Serait-elle la prochaine jeune femme qu’on retrouverait dans la poussière au matin?


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