Méchant buisson ! (Colombe)

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Deux petits yeux qui en fixaient deux qui paraissaient immenses à côté, Petite Âme la vivait souvent, cette situation, chaque matin, quand sa mère lui disait d'aller se défouler dehors, elle ne pouvait pas le nier, certaines fois elle aurait préféré rester à l'intérieur, dehors ciel était au beau fixe, la grise le savait parfaitement, ce jour là, elle voulait sortir, aller jouer avec les autres, utiliser le trop-plein d'énergie qu'elle avait.
Elle regardait, passait son regard de dehors jusqu'à sa mère, encore endormie, elle voulait la prévenir, mais pas la réveiller, et il fallait qu'elle sorte, sinon la chatte endormie la gronderait, mais elle le ferait aussi si elle la réveillait, alors elle restait là, à attendre, mais rien à faire, elle ne voulait pas se réveiller, alors Petite Âme soupira, et passa le buisson pour aller jouer avec les autres, enfin, essaya de passer la porte, car sa queue resta coincée dans l'ajonc, elle s'arrêta d'un coup, sans retenir un petit bruit, ça l'avait tirée en arrière, elle ne pouvait pas faire comme si ça n'arrivait jamais, c'était plutôt fréquent en fait, mais là ses poils étaient emmêlés, empirant sa situation.

Méchant buisson, méchant !

La petite mordilla, chercha à couper la branche, mais elle restait coincée, ultime essai, elle tira fort pour se décrocher, sans rien parvenir à faire. Et sa mère dormait toujours.
Une odeur bien connue de la chatonne titilla sa petite truffe: Colombe !
Elle changea sa face vide en un sourire et appela la chatte :

-Colombe !

La blanche devait être dehors, mais puisque Petite Âme était coincée, cette dernière devait la faire venir.

-Euh... Tu peux m'aider s'il te plaît ?

Pourquoi avait-il fallu que le clan mette la pouponnière dans un buisson piquant aussi, ça n'avait aucun sens...

Sujet: Re: Méchant buisson ! (Colombe) Mer 4 Nov 2020 - 22:22

Colombe

La Colombe avançait à pas feutrés, le ventre contre terre, son corps entier était tendu dans l’attente d’un signe, le vent était face à elle, la rendant invisible à l’odorat des proies. Un léger mouvement alerta l’œil sombre de la guerrière et d’un bond, elle arriva sur une musaraigne, ses crocs brisant son petit cou. La Colombe se redressa, la proie dans sa gueule et en jetant un rapide coup d’œil au ciel, elle adressa un remerciement au clan des Étoiles pour lui avoir offert cette proie.

La Colombe était consciente des tensions qui commençaient à s’exacerber au sein de la forêt toute entière, elle sentait les dialogues devenir tendus, froids, les relations que certains pouvaient entretenir avec des membres d’autres clans disparaissaient. Il était plus sage de rester au sein de son camp durant les temps qu’encourait la forêt. La guerrière blanche ne se faisait plus d’illusions, elle connaissait cette période où tout pouvait s’embraser d’une seconde à l’autre, les lunes passaient et lui avaient fait acquérir un certain recul sur les événements se déroulant autour d’elle. Toutefois, elle ne voulait pas s’avouer vaincue à prononcer le mot de ce qui se déroulerait bien trop prochainement. Elle voulait croire en la paix qui s’était installée entre les clans de Valeemar depuis leur arrivée commune, mais ce n’était plus qu’un songe lointain à présent.

Enfin, la Colombe connaissait son rôle, elle savait qu’au moment venu, elle serait là, droite, prête à se battre contre tous ceux qui voudrait nuire au clan du Vent. Tout son amour pour les membres de sa famille et cette peur si profonde de les perdre feraient exploser en elle une force destructrice, car l’Amour était pour elle, la plus grande source de protection. Malgré sa petite taille, malgré son manque de force, elle se dresserait devant le plus grand des guerriers s’il le fallait, même si ce n’était que pour lui faire perdre quelques secondes, cela aiderait d’autres, elle le savait. La Reine secoua la tête pour chasser les songes de combat lui glaçant le coeur et se rappela de profiter encore de chaque instant que le ciel lui offrait pour profiter de la présence de ses proches.

Alors qu’elle marchait afin de retourner vers le camp, la gueule pleine des proies qu’elle avait prise durant la matinée, la Colombe pensa à sa sœur, cela faisait longtemps qu’elles n’avaient pas passé un petit moment ensemble, et cela lui manquait. Elle pourrait lui apporter une souris lors de la cérémonie du partage, elles pourraient la partager, et cela leur permettrait de pouvoir se retrouver toutes les deux, entre sœurs. La Colombe traversa l’entrée du camp et déposa doucement les proies sur la pile de gibier et se recula avec un air satisfait, la pile commençait à être assez haute, le clan mangerait bien.

Colombe s’apprêtait à retourner dans la tanière des guerriers afin de s’y reposer et d’y effectuer sa toilette avant de se laisser quelque temps pour une petite sieste lorsqu’elle entendit une toute petite voix appeler son prénom. Elle tendit les oreilles et se retourna vers la provenance de ce bruit, il venait de la pouponnière. Retrouvant d’office ses instincts de Reine, elle se retrouva à l’entrée de la pouponnière en quelques foulées, mais elle ne voyait personne, elle s’apprêtait à demander si quelqu’un avait besoin d’aide lorsque la petite voix se fit entendre de nouveau.

La Colombe la reconnut immédiatement alors, c’était Petite Âme qui l’appelait ! Cette toute petite avait attiré la tendresse de Colombe, elle la considérait presque comme sa deuxième fille, attendrie par son comportement à toujours vouloir trouver des repères dans les attitudes des autres. Et puis, bien que la guerrière blanche ne veuille pas intervenir dans les façons d’élever les enfants qu’avaient les autres, elle désapprouvait l’attitude de la mère d’Âme. Elle était consciente de la douleur qu’avait du éprouver celle-ci à la mort du père de la petite, mais cela ne pouvait expliquer son comportement avec sa fille. Au lieu de la choyer et de faire d’innombrables jeux avec elle, elle la forçait à sortir dehors tous les jours, la disputant lorsqu’elle la dérangeait.. La Colombe était donc ainsi apparue comme une seconde figure maternelle aux yeux de la petite, elle lui offrait de son temps pour jouer avec elle. Cela ravissait la guerrière blanche qui avait déjà vu grandir ses deux chatons bien trop vite à son goût, pouvoir retrouver la vie d’une mère entourée de chatons était un rêve inespéré pour la jeune guerrière.

La Colombe passa la tête dans le buisson de la pouponnière et y découvrit alors la petite chatonne toute coincée dans épines de l’ajonc. La guerrière grimaça, ses petits lui avaient déjà fait ça auparavant, mais avec du calme et de la patience cela se défaisait tout seul.
Comment as tu réussi à t’emmêler autant que ça dis donc ! Ne t’inquiète pas ça va aller tout seul, je vais t’aider, mais surtout, ne bouge pas ! La guerrière lui adressa un sourire rassurant, et commença alors à enlever méticuleusement les épines s’étant mêlées au pelage épais de la chatonne tout en restant vigilante à ne pas la blesser avec les pointes piquantes de celles – ci.

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La petite tirait, mordait, ça aurait pu être un combat pour sauver sa vie qu'elle ne se serait pas plus débattue, elle se stoppa quand elle vit la tête blanche de Colombe passer à travers le buisson et souria un peu plus, elle était gentille Colombe, enfin, elle l'était déjà plus que la mère de Petite Âme, la reine blanche avait préféré jouer avec elle plutôt que de l'ignorer, et ça, pour la boule de poils gris emmêlés, c'était déjà bien, il lui était déjà arrivé de se demander si sa mère était pareil avant sa naissance, elle n'avait pas pu être fatiguée depuis sa naissance, si ?

-Mais pourquoi vous avez mis la pouponnière dans des piques aussi...
On finit toujours coincé !

La chatonne tortilla le cou pour voir comment l'adulte s'y prenait en essayant de ne pas trop bouger le reste de son corps, ça ne lui plaisait pas de devoir demander de l'aide même si Colombe ne se moquait pas et acceptait de l'aider, du coup, elle voulait pouvoir se décrocher toute seule la prochaine fois. Pourquoi est-ce que ça n'arrivait qu'aux chatons ce genre de choses ?

Quand elle fut de nouveau libre de ses mouvements, elle ondula la queue, heureuse qu'elle ne soit plus coincée, puis se tourna vers sa sauveuse. Puisqu'elle était là autant en profiter, pas besoin d'aller voir les autres chatons, la grise adorait jouer avec la femelle blanche, la petite la regarda quelques instants pour savoir si elle pouvait lui demander de jouer avec elle, l'adulte devait revenir de la chasse ou d'une mission dans le genre car la chatonne voyait de la terre sur ses pattes d'habitude immaculées, ne sachant pas si elle était fatiguée, elle tenta le tout pour le tout, et posa la question, craignant un refus.

-Dis, tu veux jouer avec moi ?

Son ton enjoué ne laissait pas paraître qu'elle craignait de déranger, mais la petite reparla quasi immédiatement après la première question, n'étant vraiment pas sûre.

-Sauf si t'es trop fatiguée, hein...

D'un coup, elle se sentit un peu coupable de ne rien faire pour le clan, il n'y avait pas de raison particulière à cette soudaine culpabilité, ou peut-être était-ce de voir que Colombe, même en revenant de la chasse, avait pris le temps de l'aider à se décrocher du buisson.
Comme sans doute beaucoup de chatons, elle avait hâte de servir son clan en tant qu'apprentie.

Sujet: Re: Méchant buisson ! (Colombe) Mar 17 Nov 2020 - 18:46

Colombe

Ses mouvements étaient lents et précis, ses yeux d’ébène surveillant sans faillir la toute petite boule de poils coincée dans le buisson. La Colombe savait ce qu’elle faisait, ces ronces n’étaient pas si coriaces lorsque l’on savait comment les amadouer, et la reine blanche avait déjà eu l’occasion de s’y frotter. Elle grimaça lorsqu’elle sentit une douleur vive sur son flanc, s’apparentant sans doute à la morsure d’une épine s’étant sans doute prise dans sa fourrure volumineuse. Cela n’était pas la priorité cependant, elle aurait bien le temps d’enlever la ronce s’étant prise dans ses longs poils immaculés après avoir libéré Petite Âme !

Ainsi, petit à petit, les ronces se séparaient d’entre elles et libéraient un passage pour que la petite chatonne puisse s’extirper de la prison qui s’était formée autour d’elle. Après avoir jeté un rapide coup d’oeil à la chatonne afin de s’assurer qu’elle s’était bien libérée de toutes les ronces l’entourant, la Colombe sortit également du buisson. Elle secoua la tête vivement, elle ne ferait pas cela tous les jours ! Lorsqu’elle entendit la remarque de la petite elle éclata de rire, cela pouvait en effet paraître assez farfelu pour des chatons que la pouponnière soit faites de ronces. Pourquoi un lieu destiné aux plus petits et aux plus fragiles membres du clan serait formé de ronces risquant de les blesser au moindre instant d’inattention des parents ?

Les Reines avaient appris à apprécier ces ronces entourant le lieu où elles voyaient leurs enfants grandir, en effet, elles rendaient l’accès plus difficile et cela les protégeait donc mieux des menaces extérieures. Et puis, si l’on s’organisait bien, on pouvait réellement créer un cocon protecteur et confortable en plaçant de la mousse et des feuilles sur les parois du lieu !

C’est pour vous protéger, quoi de mieux que des ronces pour faire fuir le plus féroce des guerriers ? Rien, et ça je peux te l’assurer ! Mais évidemment, se coincer dans toutes ces épines c’est le côté un peu moins pratique !

La Colombe adressa un doux sourire à la petite, elle était vraiment adorable. Toujours gentille et pleine d’envie pour tout un tas de choses, elle faisait fondre le cœur de maman de la Reine blanche. Rester pendant des longs moments avec la chatonne lui rappelait sa grossesse et ses petits, et cela lui donnait presque l’impression de retrouver cette époque qui devenait de plus en plus ancienne. Tout allait beaucoup trop vite, ses enfants étaient déjà guerriers, elle vieillissait donc si vite ? Enfin, heureusement que Petite Âme était là, elle était encore toute jeune elle !

Apparemment, la jeunesse avait toujours autant d’énergie car la chatonne lui proposa alors un jeu ! Colombe n’eut pas le temps d’acquiescer que la petite se reprenait, afin de s’inquiéter de savoir si la guerrière était trop fatiguée pour jouer. La Reine blanche secoua la tête en souriant, elle n’était jamais trop harassée pour partager un jeu ou n’importe quel moment avec un tout petit ! Elle avait beau rentrer de la chasse, il y avait toujours de l’énergie pour les plus jeunes. Et puis, les chatons se coucheraient plus tôt qu’elle alors elle aurait tout le temps de se reposer ensuite. Avec un grand sourire elle répondit à la petite.

Ne t’inquiète pas pour ça, je ne suis pas encore si vieille voyons ! Alors, qu’est ce que tu me proposes comme jeu ? Je suis toute à toi!

La Colombe ne savait pas ce que Petite Âme allait lui proposer mais avait hâte de savoir, serait-elle plus comme son fils à vouloir toujours jouer au guerrier ? Ou comme sa fille, à chercher plus de jeux n’étant pas en rapport avec le combat comme s’envoyer des petites boules de mousse en essayant de ne pas les faire tomber par terre ou essayer de rattraper l’autre à la course !

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Elle fit mine de réfléchir, pourquoi est-ce que les ennemis ne faisaient pas comme elle ? C'est super simple de passer un buisson, c'est pas sa faute s'ils étaient pas doués, elle tira la langue à l'adulte, si elle pouvait le faire, y'avait pas de raison que les autres y arrivent pas.

-Bah ouais, sauf que y suffit de passer en dessous, gna

Puis elle rentra la langue dans un slurp bruyant qui lui soutira un rire franc et clair, elle se demandait si elle était bien placée pour se moquer des guerriers forts et grands et courageux et tout ça, comme dans les histoires, elle ne pensa par contre pas à la dignité que devaient avoir ceux qui s'attaquaient aux plus faibles.

-Mais puisque ces messieurs dames ont la flemme de baisser la tête, soit.

Elle pinça les lèvres, regarda hautainement et pris un ton snob digne des plus grands maîtres, puis se remit à rire.

Un jeu... Elle avait réfléchi, mais pas fait de choix final, alors elle se pavana devant la blanche en penchant la tête d'un côté à chacune de des propositions :

-Alors on a, au choix, tu me montre comment on fait pour approcher discrètement de quelqu'un et on surprend tout le clan comme ça, ou, on joue avec une balle de mousse...

Elle fit un sourire entre l'innocence et le diabolisme, impatiente de savoir ce que la grande choisirait.

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